La querelle Chapitre 2
L'elfe s'étonna de ce fait, mit un bras sous les jambes de la jeune fille et la ramena vers les autres qui furent étonnés de voir une aussi jeune fille dans ses bras.
-Qui est – elle, sire ?
-Je n'en ai aucune idée, Lenwë ! Mais en tout cas, elle est plus que débutante dans le maniement des armes et dans l'embuscade.
Lilyana commença à s'agiter dans les bras de l'elfe, ouvrit les yeux et son regard croisa le sien. C'était un elfe très grand, avec des yeux de la même couleur que l'océan Atlantique juste après la tempête quand le soleil perce les nuages, il avait des cheveux blond très clair, encore plus clair que ceux de Nicolas et il portait un fin liseré en métal autour du front. Il la regardait à la fois inquiet et moqueur. Quand elle s'aperçut qu'elle était dans ses bras, elle rougit violemment et demanda d'une toute petite voix :
-Que c'est – il passé ?
-Vous vous êtes évanouie jeune fille.
-Qui êtes vous ?
-Je me nomme Thranduil, et je suis depuis peu le roi d'Eryn Lasgalen et je suis aussi celui que vous avez tenté de menacer très maladroitement, je dois dire.
-Je suis désolé. Dit – elle passant de la couleur rouge écrevisse à celle du lait écrémé.
-Ce n'est pas bien grave, et de toute façon, vous ne risquiez pas de me faire du mal, vous êtes une piètre guerrière.
-Pourquoi dites – vous cela ? Ça se voit à ce point. Marmonna – t – elle d'une petite voix.
-Oui, parce que vous avez constamment menacer un arbre qui ne vous avait rien fait et de plus, nous étions derrière vous durant tout notre entretient.
La pauvre Lilyana devint rouge de honte et ne put s'empêcher de murmurer :
-La honte.
-Je ne vous le fait pas dire ! Répliqua Thranduil avec un large sourire. Il rajouta : pourquoi ne vouliez – vous pas qu'on avance ?
-Parce que mon frère et mes amis se trouvent là – bas et j'avais peur que vous ne les attaquiez.
-S'ils sont aussi bons que vous pour le combat, je crains pour leur vie et il va falloir donc les protéger. Rit – il entraînant tout le monde sauf Lilyana qui était vexée et honteuse.
Thranduil aurait pu la relâcher, mais il appréciait de l'avoir dans ses bras, elle était aussi légère qu'une feuille et portait avec beaucoup de grâce les vêtements de son peuple. Ils se dirigèrent tous vers le feu de camp qui crépitait joyeusement dans un trou fait dans le sol. Ils débusquèrent sans aucun problème Danielle et Kevin qui jouaient à la bataille navale. Les deux jeunes gens n'eurent pas la présence d'esprit d'alerter Nicolas qui était en train de faire griller des guimauves. Celui – ci tout à son grillage de sucreries qui faisaient saliver les elfes, demanda en sentant une présence derrière lui :
-Est – ce que Lilyana est arrivé ?
-Oui. Dit – elle en recommençant à se tortiller dans les bras de Thranduil qui n'avait pas l'air dérangé le moins du monde.
-T'as terminé ton exploration des lieux ? T'as rencontré du monde ?
-Heu…oui, on peut dire ça. Soupira – t – elle d'un air désespéré faisant ainsi s'élargir le sourire de Thranduil qui menaçait d'éclater de rire dans pas longtemps. Mais il ne put se retenir quand Nicolas leva la tête et se mit à crier :
-HHHHHHHHHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !
-Tiens, c'est amusant ! Pouffa Kevin. Le grand maître des bois crit comme une fille.
-Tu peux parler. Lança Danielle, je voudrais te remettre en mémoire que tu ressemblais à une truite sur l'étale du marchand.
Tous les elfes avaient du mal à respirer tellement ils riaient devant les vannes que se lançaient les quatre jeunes gens. Danielle se tourna vers Lilyana et lui demanda :
-Et toi Lilyana, t'as réagi comment ?
-Moi ? Assez bien. Dit – elle en essayant vainement de retrouver le plancher des vaches et d'éviter le regard moqueur de Thranduil.
-Allez répond.
-Non, c'est non, je ne parlerais qu'en présence de mon avocat. Mais je peux vous dire une chose, chuis une elfe.
-Mais bien sûr et moi aussi. Ironisa Kevin.
-Ben ouais, regarde, t'as des oreilles pointues.
Tous touchèrent leurs oreilles et eurent la même réaction au même moment entraînant l'éclat de rire des elfes:
-Aaaaaaaaarrrrrrrrrrgggggggggggg !
Thranduil se calmant un peu demanda :
-Comment vous nommez – vous, jeunes gens ?
-Je m'appelle Lilyana Mercier. Dit – elle en recommençant à se tortiller dans les bras de Thranduil qui appréciait de plus en plus la douce chaleur de la jeune fille et son naturel.
-Moi, c'est Kevin Mercier, je suis le frère de Lilyana.
Thranduil était sidéré, frère et sœur se ressemblaient tellement que seul la longueur de leurs cheveux les différenciaient.
-Je m'appelle Danielle Rivière et lui c'est mon frère Nicolas Rivière.
-Et que faites – vous dans mon royaume ?
-Nous ne savions pas que la forêt de Brocéliande était un royaume elfique.
-Bro…céliande ? C'est le nom que vous donnez à notre forêt ?
-Oui, c'est la forêt de Brocéliande. Pourquoi, elle a un autre nom ?
-Oui, celui d'Eryn Lasgalen.
Nicolas eut un hoquet et devant les elfes abasourdis, il s'évanouit de stupeur. Thranduil secoua la tête et demanda à l'un de ses soldats de réveiller le jeune homme. Il murmura :
-Encore, c'est la journée des évanouissements aujourd'hui.
Pendant que l'elfe essayait vainement de réveiller Nicolas qui avait l'air d'avoir retrouvé le Saint Graal dans son grenier, Danielle expliqua le pourquoi du comment à des elfes étonnés par l'imagination des quatre jeunes gens. Mais ils furent inquiets de savoir que des orques, des hommes et des nains erraient dans la forêt. Le plus inquiétant était les orques, le problème, c'est qu'ils étaient d'innocents joueurs et qu'il ne faudrait pas les tuer. Il remarqua que tous avait un petit brassard vert autour du bras.
-Ce bout de tissus sert à quoi ?
-A savoir dans quelle équipe l'autre en face de soi se trouve. Répondit Lilyana en essayant une nouvelle fois de s'extraire des bras de l'elfe, mais en vain, car il resserra sa prise.
-Arrêtez de gigoter !
Thranduil trouvait cette information importante, car ils pourraient maintenant les reconnaître et les protéger. Il baissa les yeux vers Lilyana qui continuait à gigoter et lui dit :
-Donc, vous êtes l'équipe verte.
-Oui. Répondit une voix un peu vaseuse qui appartenait à Nicolas. Chacun d'entre nous devait choisir une race d'elfe entre les Noldor, les Teleri, les Vanyar et les elfes sylvestres.
-Et qui est quoi ? Demanda - t – il en fronçant un peu les sourcils et en perdant un peu plus pied dans l'univers délirant des quatre jeunes.
-Moi, j'ai choisi les Vanyar, Kevin les Noldor, Dani les Teleri et Lilyana les elfes sylvestres. Et nous sommes devenus ceux que nous avions choisi. Et c'est trop génial !
-Oh ! C'est dingue, ça veut dire que je suis un Noldor.
-Un Noldo, rectifia Nico. Le " R " est le signe du pluriel.
-Oooohh ! Thranduil pouffa devant l'air plus qu'ennuyé de Kevin.
-Et je ne crois pas que les Noldor soient ravis d'avoir un tel allumé comme toi avec eux. Quoique tout compte fait, ils vont te mener à la baguette. Mais on va être tous séparés. Rajouta – t – elle d'un ton triste.
-Ben pourquoi tu dis cela ? Demanda Kevin interrogateur.
-Ben toi, tu vas aller avec les Noldor, Dani avec les Teleri, et Nico avec les Vanyar et moi, je ne sais pas où je vais aller, car je ne sais pas où sont les elfes sylvains.
-Et bien mademoiselle, se sont les elfes sylvains qui vous ont trouvé. Alors vous resterez avec nous, j'espère. Vous n'êtes pas obligés de vous quitter. Vous pouvez aller là où vous voudriez. Et mon peuple et moi – même vous accueillerons avec joie dans notre royaume.
-Je vous remercie, sire. Dit Nicolas avec un immense sourire.
-Merci, mais qu'est ce que je vais faire de mes journées si je ne peux plus faire enrager ma chère sœur. Dit Kevin.
-Péquenot.
-Pouilleuse
-Abruti.
-Oh ! ça suffis maintenant. Dois – je vous rappelez que vous faites à présent parti de la race la plus sage de la Terre du Milieu alors VOUS VOUS CALMEZ ! C'EST CLAIR ! Hurla – t – il faisant ainsi sursauter tout le monde.
Thranduil tressaillit quand il sentit Lilyana sursauter, mais surtout trembler comme une feuille. Les colères de Nicolas étaient très rares, mais violentes et terrifiantes, Lilyana avait toujours peur quand il s'énervait et il lui fallait du temps pour se calmer. Elle sentit les mains de l'elfe lui caresser doucement le dos pour tenter de la calmer, il resserra son étreinte et lui demanda avec douceur :
-Dame Lilyana, voudriez – vous venir vous installer en mon royaume ?
-Si je peux marcher, se serait avec plaisir. Mais à une seule condition.
-Laquelle ?
-Vous pourriez m'apprendre à ne plus viser un arbre quand je monte une embuscade ?
-Mais bien sûr, il n'y a aucun problème gente demoiselle. Pouffa Thranduil.
-C'est quoi cette histoire d'embuscade ? Demanda Nicolas surpris de voir une rougeur apparaître sur les joues de son amie.
-C'est rien, une histoire entre nous. Dit – elle en rougissant encore plus. Thranduil s'étonna de la facilité à laquelle elle pouvait rougir aussi vite.
-Vous vous connaissez depuis combien de temps ? Demanda Danielle d'un ton suspicieux.
-Heu…environ quarante minutes.
-Et que c'est – il passé durant ces quarante minutes pour que tu te retrouves dans les bras d'un roi elfique rouge comme une écrevisse qui a eut un coup de chaleur
-Il faudra me torturer pour le savoir
-Il y a un moyen plus simple que les tortures. Répliqua Kevin.
-Et c'est quoi ? Demanda Thranduil.
-Raconter à de parfaits inconnus toutes les bêtises qu'elle a faite quand elle était petite.
Lilyana devint rouge d'indignation et se mit à se tortiller de plus belle mais cette fois – ci menaçant de lui faire perdre l'équilibre, il avait énormément de mal à la retenir, car elle voulait étouffer son frère.
-Tu racontes quoique se soit et je te jure que frère ou non, je te tue de mes propres mains. KEVIN, TAIS – TOI. Hurla – t – elle complètement hystérique pendant que Nicolas faisait goûter aux elfes les guimauves grillées.
-Alors, quand elle avait deux ans, elle trouvait que le chat était laid en marron, alors elle l'a peint avec de la peinture à l'eau. On entendait les cris de la pauvre bête dans la rue. Ensuite, à neuf ans, elle a volé la moumoute du voisin et elle a fait croire à notre mère que c'était une araignée géante. Ensuite dans la même année, elle a mis de l'encre dans le savon du voisin qui est arrivé avec le visage teint en vert.
Tout le monde explosait de rire devant les bêtises de la jeune fille. Lilyana était folle de rage et un coup de pied mal placé faillit anéantir toutes chances pour Thranduil d'avoir des descendants. Il s'effondra sur les genoux en réprimant un gémissement de douleur pendant que Lilyana qui venait enfin de retrouver le plancher des vaches, tentait d'arracher les yeux de son frère. Nicolas la retenait par la ceinture tandis que les elfes soutenaient le roi terrassé par une jeune fille de dix sept ans. Il se releva difficilement et regarda le frère et la sœur se lancer les pires horreurs. Lilyana cria sur son frère :
-A dix ans, tu faisais toujours pipi au lit.
- ça c'est un coup bas.
-Tu veux mieux ?
-Non.
-Alors tu arrêtes !
-D'accord, soeurette...
-Et ne m'appelle pas comme cela, parce que je sais comment ça se termine. Lui cracha – t – elle.
Thranduil se tourna vers Nicolas et lui demanda le souffle encore coupé :
-Ils sont toujours comme cela ?
-Non, avant ils étaient très proche mais une fille, une véritable garce les a séparés.
-Vous ne l'aimez pas on dirait ?
-Si je l'aime, mais je n'aime pas ce qu'elle a fait. N'est ce pas, Danielle.
-Allez, c'était juste pour rire, c'est tout. Je ne pensais pas que Kevin goberait tout ce que je dirais.
-Tu veux dire que tu m'as menti ! Hurla Kevin hors de lui.
-Ben oui, qu'est ce que tu crois. Ta sœur n'a jamais dit ces horreurs, c'est Tristan.
-Mais pourquoi ?
-Parce que je t'aimais et que Tristan aimait ta sœur, mais on savait que vous ne nous accepteriez jamais. Allez, on est quitte.
Kevin ouvrit de grands yeux, puis des larmes se mirent à couler le long de ses joues. Lilyana qui s'était calmée, le prit tendrement dans ses bras et le berça comme un enfant. Il posa doucement la tête sur son épaule et sanglota éperdument.
-Je suis désolé, je suis tellement désolé pour toutes les horreurs que je t'ai dites. Je t'aime ma petite sœur chérie.
-Je t'aime aussi mon frère adoré. J'espère que tu me pardonneras pour tout ce que je t'ai dit. Tu me pardonnes Miou ?
Elle venait de reprendre un surnom que les jumeaux s'étaient donnés quand ils étaient petits.
-Je te pardonne Miou, à une seule condition.
-Laquelle ?
-Que tu me pardonnes.
-Considère que ça l'est. Mon frère.
Ils se relevèrent les yeux encore rougies par leur larmes. Kevin se tourna vers Nicolas et lui demanda :
-Je peux ?
-Vas – y, je ne vois rien, ni n'entends rien.
Il se tourna vers Lilyana et lui dit :
-T'y vas ou j'y vais ?
-J'y vais, ce n'est pas à un homme de faire cela.
-Ok, vas – y petite sœur.
Tous se demandait de quoi ils parlaient, jusqu'au moment où Lilyana gifla violemment Danielle et lui lança avec un sourire impertinent :
-Maintenant on est quitte. Nico, les jumeaux terribles sont de retour. Sachez roi Thranduil que tout ce que j'ai fait quand j'étais petite, je n'aurais pas pu le faire sans mon frère, c'est lui qui faisait le guet et m'avertissait quand les ennuis s'approchaient. Mais, pourquoi vous êtes tout pâle ? Demanda – t – elle en le regardant reprendre sa respiration. Il lui lança un regard noir. Son frère répondit à sa place.
-Parce que ma chère sœur, tu viens de ruiner tous les espoirs du roi d'avoir des héritiers.
-Comment ?
-Tu te rappelles quand Tristan t'avait embrassé de force. Qu'est ce que tu lui avais fait ?
-Et bien, je lui avais collé un coup de genou dans les … Oh ! Mon dieu. Je suis désolé Sire. Je vous promet que cela ne se reproduira pas.
-Ça c'est sûr, dans l'état où tu les a mise.
-KEVIN. Espèce d'obsédé.
-AHAHAHAHAHAH !
Tous se tournèrent vers le rire et virent Thranduil mort de rire, les larmes aux yeux. Il se calma un peu, mit ses mains sur les épaules de Lilyana et lui dit d'une voix profond et chaude :
-Depuis que je vous rencontre, il ne nous arrive que des catastrophes. Mais je vous pardonne et mon invitation pour un séjour dans mon palais tiens toujours. Êtes – vous tous d'accord ?
-Oui votre altesse. Répondirent – ils tous en cœur.
-Lingas, Lenwë, qu'est ce que vous mangez ?
-Des guimauves votre altesse. C'est délicieux, vous devriez goûter.
A suivre.