Pour tous les renseignements plus ou moins utiles sur cette fic reportez-vous au premier chapitre : ça n'a pas changé depuis et j'ai horreur de me répéter, ça me fatigue... #Long bâillement de félin flemmard#
Passons donc direct aux choses sérieuses...
Reviews : #Compte sur ses doigts avec application, un bout de langue pointant entre ses lèvres# Une main entière et un doigt sur l'autre, ça faaaiiiit... #Fumée noirâtre commençant à sortir des oreilles# Six !! #Air très fière de ses dons de calculateuse# Six reviews en une semaine !! Je crois que c'est un record ! Je vais faire du chantage au chapitre suivant plus souvent moua ! Niarck !
Pour les celles à qui j'ai pas pu répondre par mail ou msn :
Shunrya Mirci pour tes compliments ! #Mode rougissement et sourire crétin "ON"# Par contre, pour l'absence de fautes c'est pas moi qu'il faut féliciter c'est ma super-betalectrice-de-moi (qui s'arrache régulièrement les plumes devant des perles du genre "avait était", des "s" et des virgules joueurs et j'en passe...) j'ai nommée : SeaGull !! #Fait un câlin au goéland au passage#
Simael Pas eu le temps de t'envoyer un mail mais un commentaire de toi me fait toujours plaisir !! #Immeeennnnnse sourire tout content# (Entre parenthèses : ff.net m'énerve à boycotter les smileys ! o) Et, effectivement, Gojyo se la joue limite mauvaise foi là... Mais je trouve que ça lui va très bien, non ?
Gojyo : Ha bah bravo ! T'as une super image de moi, ça fait plaisir ! ;;;
Kou : Râle pas : pour une fois qu'elle est lucide...
Gojyo : T'étais pas occupé à déprimer toi ? Va te pendre qu'on en parle plus...
Kou : Nan ! Chuis en vacances cette semaine : j'apparais pas dans ce chapitre ! Nananèrheu ! #Tire la langue au kappa#
Gojyo : Oo ...... Et on ose appeler ÇA un prince...... ==;;;;
#En prend un pour taper sur l'autre# C'est fini oui ?! Je peux continuer ?! o Bon !
Toute façon j'avais plus rien à dire là... Juste un gros gros câlin à toutes mes gentilles revieweuses !!!!! #Ronronne#
Blabla d'auteuse : Un chapitre dans lequel il se passe strictement RIEN si ce n'est des discussions à n'en plus finir... L'action, si l'on peut dire, reviendra dans le prochain – tout comme notre prince favori d'ailleurs - pas de panique... Par contre le chapitre 3 je l'ai pas encore fini, alors faut m'encourager encore plus si vous le voulez la semaine prochaine... #Sourire angélique plein de crocs pointus#
Kou : Si vous avez ne serait-ce qu'un infime soupçon de pitié pour moi, ne l'encouragez pas... TT
Gojyo : Si tu veux mon avis tu les pousses à reviewer encore plus là... ==
Kou : Toutes des sadiques ! TT
Remerciements : Merci SeaGull-chaaaannnn !!!!! Je sais que ça a tendance à devenir répétitif, mais t'es vraiment vraiment vraiment la meilleure des betareadeuses !! #Passe en mode chibi et vient ronronner au milieu des plumes#
Les 2-3 mots en jap' qui se courent après :
Aniki = Grand frère dans le sens familier du terme... On dirait "frangin" chez nous.
Ototo= Petit frère.
Gomen = Pardon.
Gaki = Gamin, sale gosse... ce genre de choses...
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Serments et liens.
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Part II : The child within.
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########## A taboo's mind ##########
Il réprima un frisson d'anxiété lorsque l'étrange vent rouge se referma sur eux. Sa main se crispa sur l'épaule de son frère tandis que l'autre cherchait le bras d'Hakkai. Il n'aimait pas beaucoup la magie...
Et puis surtout, il ne faisait pas confiance à ce type ! L'honneur, les beaux sentiments, tout ça c'était bien joli... Mais il y avait quelque chose chez ce soi-disant prince qui ne lui revenait pas. Sa froide arrogance. Cette façon qu'il avait de vous regarder qui clamait "Je suis le prince des youkai !". En réalité, tout dans son attitude le hérissait. Ça en devenait presque physique.
Et par-dessus tout, lui insupportait la façon dont ce Kougaiji considérait son frère ! Comme si c'était tout ce qu'il y a de plus normal de changer le nom d'un homme, et de le faire marcher constamment derrière soi, de s'en faire obéir d'un froncement de sourcil...
Non ! Jien méritait mieux que de gâcher sa vie à servir ce type ! Il repoussa tout au fond de lui la petite voix qui lui murmurait que, peut-être, il y avait davantage de mauvaise foi que de réalisme dans ces propos, et aussi qu'il aurait peut-être pu demander l'avis de son frère avant de l'embarquer ainsi avec lui...
Il sentit soudain la terre ferme sous ses pieds. Les tourbillons du vent moururent lentement et il lui sembla que leurs derniers souffles soutenaient le corps inconscient de son frère, le déposaient délicatement à terre avant de disparaître totalement.
Il haussa vaguement les épaules puis se tendit, observant les alentours, s'attendant presque à se retrouver entouré de soldats youkai ou entre les quatre murs d'un cachot... Mais tout ce qu'il découvrit fut une ruelle sombre sous les rayons d'un soleil déclinant. Le brouhaha continu des conversations, des appels des marchands ambulants, de cris... Des silhouettes passant de temps en temps à l'embouchure de la rue. Un village, oui. Mais, un village humain ?
Une main apaisante se posa sur son épaule.
"Kougaiji ne nous aurait jamais entraîné dans ce genre de piège, Gojyo, et tu le sais aussi bien que moi..."
Il fronça les sourcils, s'apprêtant à rétorquer que non, justement, lui était loin d'en être convaincu. Mais à cet instant une cascade de mèches écarlates lui retomba sur le visage.
"Que..?"
Il batailla quelques seconde pour renvoyer sa chevelure en arrière avant de chercher son meilleur ami d'un regard passablement énervé. Il haussa un sourcil perplexe en découvrant ce dernier agenouillé auprès de son frère, occupé à transformer une nouvelle fois son bandana en pansement de fortune. Ce qui l'étonnait un peu c'est que Jien avait beau être en sale état, il ne se souvenait pas lui avoir vu de blessure à la tête...
Le regard vert se leva vers lui tandis que son propriétaire terminait son travail d'emballage.
"Les marques caractéristiques peuvent passer pour des tatouages, mais nous aurions eu du mal à expliquer les oreilles pointues..."
Un sourire made in Hakkai - marque et modèle déposés - accompagna cette réponse à sa question muette. Ouais, c'était bien vu... Les youkai avaient tendance à être assez mal accueillis dans les bleds humains ces derniers temps. Il y aurait peut-être pensé s'il n'avait pas été trop occupé à chercher où pouvait bien être le piège forcément tendu par le soi-disant prince. Mais il fallait bien qu'au moins l'un d'entre eux se montre un minimum méfiant quand même ! Il étira ses lèvres en un sourire séducteur :
"Qu'est-ce que je ferais sans toi Kai-chan ?"
Il vit un sourcil brun se hausser au diminutif, avant qu'une expression d'épouvante à moitié feinte seulement n'apparaisse sur le visage toujours levé vers lui :
"Je préfère ne pas imaginer..."
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"Pourquoi tu as fait ça, Gojyo ?"
Ils avaient repéré l'unique auberge du coin, y avaient transporté le comateux et réservé plusieurs chambres, après avoir appris qu'aucun moine conduisant une jeep et accompagné d'un singe n'avait traversé le village – le tout assorti d'un coup d'œil demandant clairement de quelle planète débarquaient ces hurluberlus pour poser des questions pareilles. Il était à cet instant très légèrement revenu sur son opinion concernant les déplacements magiques : ça faisait gagner un sacré temps quand même...
Hakkai avait ensuite changé les bandages de Jien tandis que lui-même l'observait en silence, adossé au mur. Ce n'est qu'ensuite que son ami lui avait posé cette question, une étincelle de désapprobation dansant dans ses yeux verts.
Il haussa les sourcils, totalement pris au dépourvu :
"Pourquoi j'ai fait quoi ?"
Un soupir.
"Pourquoi tu as voulu que nous emmenions ton frère ? Sa vie n'est plus en danger : Yaone-san aurait très bien pu s'occuper de lui..."
Il crispa légèrement les mâchoires avant de répondre :
"Ça n'a rien à voir avec ses blessures ! Aniki se sent redevable de je-ne-sais-trop-quoi envers le prince de service et il ne se serait jamais barré de lui-même. Je lui ai juste donné un coup de pouce pour se sortir de là..."
Il se renfrogna devant l'expression clairement réprobatrice d'Hakkai.
"Mais bon sang, tu l'as bien vu, non ? Il se fiche totalement que Jien vive ou meure ! Je suis persuadé que c'est à cause de lui - pour lui - que ce grand crétin s'est fait blesser ! Et l'autre reste de glace, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde de voir des gens se sacrifier pour lui !"
Mais l'ancien humain se contenta de secouer doucement la tête.
"Tu n'as pas vu ses yeux, Gojyo. Kougaiji se soucie de ton frère bien plus que tu ne le penses. Ce n'est pas un hasard s'il nous est tombé dessus tout à l'heure... Il connaît mon pouvoir. Il est venu me chercher parce que j'étais son dernier recours..."
Une courte pose avant que le regard vert ne cherche à nouveau le sien.
"Je crois qu'au fond, Kougaiji a besoin de lui..."
Ce fut à son tour de secouer la tête, incrédule.
"Arrête, tu vas me faire pleurer... T'es trop gentil Hakkai, tu vois le mal nulle part ! Et t'en fais pas trop pour son altesse, je suis sûr qu'il aura aucun mal à trouver des tas d'autres imbéciles prêts à clamser pour ses beaux yeux."
Un court soupir échappa au brun, qu'il interpréta avec l'aisance de l'habitude : Hakkai renonçait à discuter. Il le suivit des yeux alors qu'il se dirigeait vers la porte, l'entrebâillait, puis se retournait vers lui :
"Peut-être que tu devrais seulement te demander ce que ton frère penserait de tout ça, s'il était éveillé..."
Et la porte se referma doucement plongeant la chambre dans un lourd silence. Son regard se posa sur le visage aux traits décidés, encadré de courts cheveux noirs.
Je ne reviens jamais sur ma façon de vivre !
Il poussa un court soupir excédé avant d'ouvrir grand la fenêtre, s'asseoir à demi sur l'appui et s'allumer une clope.
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"Gojyo ?"
Il tressaillit violemment sur la table où il se trouvait affalé, envoyant valser les quelques canettes de bières vides qui traînaient là. L'une d'entre elle en tomba, tournant sur elle-même quelques instants avant de s'immobiliser. Il la suivit d'un regard embrumé avant de cligner des paupières et de relever la tête. Sur le lit en face de lui, son frère le regardait d'un air un peu perdu. Un sourire railleur dissimula son soulagement :
"Yo aniki ! Bon retour parmi les vivants !"
Une main hésitante vint hérisser encore davantage les courts cheveux bruns alors que les yeux aux pupilles fendues parcouraient la pièce.
"Que... Qu'est-ce que je fais là ? Et c'est où, l, d'abord ?"
Il haussa les épaules, plutôt content de pouvoir éluder la première question :
"Bah, un coin paumé au milieu de nulle part, comme d'habitude... Et qui manque de jolies filles !"
"Où est Kou ?", l'interrompit presque la voix inquiète de son frère.
Il éclata d'un rire moqueur bien que légèrement forcé.
"C'est d'entendre parler de filles qui te fait penser au rouquin débraillé ? Fais gaffe, j'vais m'imaginer des choses, là..."
Mais les sourcils noirs se contentèrent de se froncer alors qu'une étincelle d'angoisse venait danser dans le regard brun.
"Je ne plaisante pas, gaki ! Où est-il ? Qu'est-ce qui s'est passé ?"
Il détourna légèrement les yeux avant de répondre, un peu mal à l'aise sans vraiment vouloir se l'avouer et pas particulièrement pressé d'en venir aux explications...
"T'inquiète, t'as plus à t'en faire sur l'endroit où il se trouve..."
Il ne s'aperçut du sens possible de sa phrase qu'à l'instant où ses yeux croisèrent le regard soudain éperdu de son frère. Ce dernier se dressa d'un bond, ses pupilles dilatées fixées sur lui sans le voir. Avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, son aîné chancela et retomba lourdement assis, le lit couinant de protestation sous ce traitement.
Il s'était levé, s'approchant du youkai blessé, lorsque ce dernier s'adressa à lui d'une voix entrecoupée :
"Que... Qu'est-ce que... tu veux dire ? Kou... Qu'est-ce qu'il..."
L'angoisse, le refus, la culpabilité qu'il perçut dans ces mots sans suite l'énervèrent au plus haut point. Et plus encore la petite voix qui lui disait que quelque part il en était responsable.
"Mais bordel, Jien !"
Il ne fit aucun cas du sursaut de son frère à l'entente de ce nom, qu'il avait utilisé à dessein.
"Arrête de te mettre dans des états pareils pour ce type ! Il en vaut pas la peine ! T'as failli mourir, je sais pas si t'as imprimé, là ! Et il s'en fichait comme du dernier insecte qu'il aurait écrasé sous sa botte ! C'est uniquement grâce à Hakkai que t'es encore en vie !"
Il reprit son souffle une seconde avant de poursuivre d'un ton plus calme :
"Tu lui dois plus rien, aniki. Tu es libre. Libre de reprendre ton nom. Libre de recommencer ta vie. Tu n'as plus à être le serviteur de ce prince au rabais !"
Il avait vu le regard de son frère changer, puis s'assombrir au fur et à mesure de sa tirade. Mais il ne le sentit pas venir...
§Le coup le cueillit sous la mâchoire, l'envoyant s'écraser au milieu de la pièce. Et Jien se dressait au-dessus de lui, poings serrés.
"Ne parle plus jamais de Kou comme ça !"
Il avait déjà vu, autrefois, cette même expression mortellement sérieuse sur le visage de son grand frère. Pas souvent, mais à chaque fois il avait compris qu'il était allé trop loin. Et aujourd'hui encore, il se sentait dans la désagréable position d'un gamin venant de faire une très grosse bêtise...
"Demo... Aniki..."
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"Gomen... Gomen nee, aniki..."
Il n'aimait pas demander pardon. Pas à voix haute... Mais là, Jien était très en colère. Et il avait raison. Peut-être qu'il aurait tué l'autre enfant si son grand frère ne l'avait pas arrêté. Il ne se souvenait pas très bien mais...
L'autre avait parlé de ses cheveux, de ses yeux, de sa pute de mère... Il aurait dû avoir l'habitude, non ? Mais c'était peut-être pas le jour ? Ou peut-être que les paroles avaient été plus blessantes que d'ordinaire ? Il ne se souvenait plus.
Juste qu'il le frappait. Encore. Encore. Que l'autre ne bougeait plus sous ses coups mais qu'il ne s'arrêtait pas. Est-ce qu'il avait vraiment voulu le tuer ? Oui. Ce n'était plus un enfant en particulier sur lequel il s'acharnait ainsi. C'était tous les autres. Tout ceux qui se moquaient de lui, qui le rejetaient. Et c'était lui, aussi. Parce que lui n'aurait pas dû vivre.
Il le frappait.
Ils les frappaient, tous ! Oui, il voulait qu'ils meurent. Tous.
Qu'il meure.
"GOJYO !"
C'était lui qui était à terre à présent. Et sa joue le brûlait.
Et le regard de son frère...
"Ne refais plus jamais ça, Gojyo !"
"Gomen..."
Mais Jien ne le regardait plus. Il s'était détourné de lui. Et ça... ça lui faisait beaucoup trop mal !
"Aniki..."
Il avait doucement saisit la manche de son grand frère entre ses doigts qui ne pouvaient s'empêcher de trembler. Et il avait levé le regard vers lui.
Onegai... Aniki...
Et les yeux bruns s'étaient posés sur lui. Et il avait compris. Compris que Jien avait pardonné. Compris que c'était parce qu'il l'aimait, parce qu'il s'inquiétait pour lui... Il y avait tout ça dans le regard de Jien. Et ça lui avait fait une drôle d'impression, là, dans sa poitrine. Et il avait eu envie de pleurer. Mais il ne pleurait pas ! Alors il avait juste demandé :
"Nee, aniki... Tu seras toujours là, hein ?"
Il avait beau avoir huit ans, au fond, il n'était pas un enfant. Pas vraiment. Mais soudain il avait eu peur. Peur de se retrouver tout seul. Peut-être qu'il était un peu un enfant, finalement...
Une main affectueuse s'était posée sur son crâne, avait ébouriffé ces cheveux couleur de sang que son frère était le seul à ne pas regarder avec répulsion.
"Evidemment, gaki ! Où tu voudrais que j'aille ?"
Il aimait le sourire de Jien. Parce qu'il y avait quelque chose d'étrangement doux derrière la moquerie apparente. Il n'y avait que Jien qui lui faisait des sourires pareils. Il n'y avait que Jien...
"Tu promets ?"
"Oui. Je promets."
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Un enfant. Et comme un enfant il aurait voulu lui hurler : "Tu avais promis !"
Mais que valait une promesse prononcée presque quinze ans plus tôt ? Une promesse effacée par le sang versé...
"Gojyo..."
Il croisa des yeux bruns à l'expression douloureuse. Une nostalgie teintée de culpabilité et de regrets.
"Jien t'a fait une promesse, il y a longtemps..."
Une courte pause, alors que lui-même retenait inconsciemment son souffle. Alors, lui aussi s'en souvenait ?
"Mais ce youkai est mort. Mort il y a de très nombreuses années. Sans doute mort à l'instant où sa lame a fait couler le sang de sa mère. Le jour où il s'est détourné. Où il a rompu son serment."
Mort. Mort. Mort.
Encore une fois il faillit hurler comme un gosse. De quel droit affirmait-il une telle chose ? Jien était vivant ! Il se tenait en face de lui, lui parlait. Il avait eu peur, tellement peur, toutes ses années, que cela ne soit la vérité. De ne jamais revoir son frère, de ne jamais pouvoir le remercier pour ce qu'il avait fait, lui montrer ce qu'il était devenu, grâce à lui.
Et voilà que ce même frère lui racontait à présent que leurs retrouvailles n'avaient été qu'un mensonge ?
Et la voix continuait, lui parlant tout en ne s'adressant pas réellement à lui, lui semblait-il :
"Tu sais ? Jien avait fait une autre promesse. Il avait promis de toujours protéger sa mère. Cette promesse aussi, il l'a rompue... Je ne crois pas que Jien était quelqu'un de très bien, en fait. Je crois que quelque part il méritait de mourir..."
"Aniki !"
Il ne put retenir son cri de protestation, cette fois. Jien avait été la meilleure personne qu'il ait connue ! Un type bien, un vrai ! Il n'avait pas le droit de dire ça ! Personne n'en avait le droit !
Mais il aurait tout aussi bien pu demeurer muet, à l'entente du ton toujours aussi monocorde de son frère :
"Et il est mort. Mais quelqu'un lui a donné une autre vie. Une autre chance... Dokugakuji aussi a fait une promesse, et il fera tout pour ne pas la rompre ! Pour ne pas répéter les erreurs du passé."
Un silence, à nouveau. Et un voile qui sembla se lever du regard brun qui se fixa enfin réellement sur le sien :
"Je veux croire que cette nouvelle existence ne m'a pas été offerte en vain. Que Doku est meilleur que ne l'était Jien."
Personne ne saurait être meilleur que Jien ! Voilà ce qu'hurlait en lui le gamin aux cheveux rouges. Mais sa gorge était trop serrée pour qu'il puisse lui laisser libre court. Parce qu'il comprenait. Parce qu'il avait compris depuis longtemps sans vouloir se l'avouer.
"Ototo... Je n'ai pas su être là lorsque tu avais besoin de moi. J'en suis désolé."
Il secoua doucement la tête. Être désolé après ce qu'il avait fait pour le sauver... Et il prétendait que Jien était mort...
"Mais il est trop tard à présent. Nous serons toujours frères, aucun nom ne changera ça, mais le passé est le passé... Et aujourd'hui tu n'as plus besoin de moi."
Et le gosse voulu protester encore. Il avait besoin de son grand frère ! Toujours ! Mais celui qu'il était devenu en se débrouillant seul, depuis dix ans, savait que Jien – quel que soit son nom à présent - avait raison...
"Mais il y a une personne qui compte sur Dokugakuji. Et je ne lui faillirai pas. Pas cette fois. Même si je dois en mourir. Parce qu'il a besoin de moi..."
Il soupira lourdement tout en se relevant enfin, avant de poser un regard dégoûté sur le youkai :
"Ch' ! Y'avait le mot "ange gardien" gravé sur ton front quand t'es né, ou quoi ?"
Un petit rire secoua son frère.
"Ouais, peut-être bien... Aussi sûrement qu'il était inscrit "sale gosse insupportable" sur le tien !"
Il lui tira la langue, soulagé de plus ressentir aucune tension planer dans la pièce. Et un sourire railleur tordit ses lèvres.
"Alors, je suppose que tu vas vouloir rejoindre ton petit prince, maintenant ? Rien de ce que je pourrais te dire à son sujet changera ça, pas vrai ?"
La copie carbone de sa grimace moqueuse apparut sur le visage en face du sien.
"Et si je voulais t'obliger à laisser tomber ce voyage stupide sous prétexte que tes compagnons ne sont jamais qu'un moine tueur sans aucune morale, un meurtrier en puissance au sourire d'ange et un enfant dissimulant un monstre incontrôlable... Qu'est-ce que tu me répondrais ?"
Un silence. Un rire.
"Qu'on n'est pas frères pour rien... aussi cons l'un que l'autre !"
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"Deux semaines ?!"
Il se crispa inconsciemment, s'attendant presque à recevoir un nouveau coup tant l'expression de son frère était effrayante. Mélange d'incrédulité et de colère impuissante.
Il hocha la tête avant de répondre d'une voix mal assurée, les éclats de Jien ayant manifestement le don de faire remonter à la surface l'enfant qu'il avait été :
"Hakkai dit que tes blessures t'avaient sûrement été infligées par magie. Il ne pouvait rien faire de plus. A part éviter que Sanzo ne t'achève définitivement pour qu'on puisse reprendre la route..."
Il tenta un sourire ironique. Peine perdue, les yeux bruns s'étaient posés sur le lit que leur propriétaire venait de quitter.
"Deux semaines... Deux semaines que je suis ici ?"
Inutile de lui faire un dessin : il savait parfaitement ce qui travaillait Dokugakuji...
"Si ça peut te rassurer, plusieurs lots d'assassins plus ou moins doués ont eu la délicate attention de venir agrémenter notre séjour... Et tous ont clamsé avec le nom vénéré de Kougaiji-sama aux lèvres..."
Son sourire railleur était tout à fait naturel cette fois, alors qu'il poursuivait :
"Apparemment, ton cher maître a réussi à survivre deux semaines à l'absence de son chien de garde..."
Mais son frère se laissa lourdement tomber sur une chaise, posant ses coudes sur la table avant d'enfouir son visage dans ses mains.
"Non... Tu ne comprends pas ! Je lui ai promis..."
Il s'attendait à la culpabilité qu'il lu dans le regard qui croisa le sien à cet instant, mais pas à l'inquiétude – presque de la peur – qui l'accompagnait.
"Je lui ai promis de ne jamais le laisser seul..."
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End of the second part.
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Suite et fin (du moins je l'espère... = =;; ) au prochain épisode !! Avec un Kougaiji plus paumé que jamais (Me demande si j'exagère pas un tantinet parfois... Kou : "Parfois"... C'qui faut pas entendre... == ), une Ririn s'inquiétant pour son frangin et des Gyokumen et Nii fidèles à eux-mêmes... Ainsi qu'un Sanzo-ikkou/Doku qui attend toujours que je lui écrive sa partie...
Bref ! Une petite review avant de sortir m'sieur/dame, pensez à l'artiste !
