Auteur : Flojiro. Non, vous ne vous débarasserez pas de moi aussi facilement, mwahahahaha ! #evil grin#
Kou : #incante# On parie..?

Base : Saiyuki y paraît…

Genre : Yaoi. Lime. Angst.

Couples : DokugakujixKougaiji, ça n'a pas changé en cours de route...

Résumé : Baaaahhh... C'est la fin du début quoi... Fallait bien que Kou le retrouve, son garde du corps n'à lui...

Warnings : Angst exagéré... Mais j'arrive pas à tourner ça autrement et j'en ai marre de pas poster cet ultime chapitre parce que je bloque sur la fin !
Lime, donc (pour ceux qui ne connaisse pas le terme : scène nettement plus poussée qu'un simple baiser), même s'il reste assez soft là... Lime qui n'avait rien à faire ici d'ailleurs, il s'est incrusté tout seul... #fait briller son auréole#

Le dico : (comme d'habitude je garantie pas l'exactitude des traductions...)

Urusai : Ta (vos) gueule(s) !
Onegai : S'il te (vous) plait.
Yamero : Assez ! Arrêtez ! Ça suffit ! Trucs du genre...
Baka gaki : abruti de sale gosse !
Iie : Non.
Minna : "Vous tous", tout le monde.
Yare, yare : Hé bien, hé bien...
Aniki : Frangin (dans le sens "grand frère")
Onii-chan : Grand frère.
Nee : Hé ! Hein ? ... interjection multifonctions quoi...
Saru : Singe.
Gomen : Pardon.
Eto : Heu...
Baka : Idiot, débile, con, stupide...etc...

Dans le désordre le plus joyeux... Et j'en ai peut-être oublié, me suis lâchée sur les mots jap dans ce texte... #sourire d'excuse#

Blabla : C'est répétitif et exagéré et y'a plusieurs passages que j'aime pas… TT Mais j'arriverai pas à faire mieux et c'est déjà bien supérieur à la première fin que j'avais écrite… Et comme je disais ça m'énervait de la voir traîner sur mon ordi, aux trois-quarts finie depuis presque un an...
Et je m'excuse même pas pour le temps que j'ai mis à finir parce que là ça ferait plus foutage de gueule qu'autre chose... #honte honte honte#

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Serments et liens.

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Part IV : Illusions end where reality begins.

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Xxxxxxxxxxxxxx A prince's mind xxxxxxxxxxxxxX

"Qu'attends-tu donc pour faire le travail toi-même dans ce cas ?"

Il tenta de chasser la voix désagréable de son esprit. Elle et les questions qu'elle soulevait.

Qu'attendait-il, au juste ?

Un bruit de pas se fondant dans les siens. Un sourire railleur. Une main irrespectueuse.

Tout cela avait-il jamais existé ?

Il se raidit soudain, son regard parcourant la pièce autour de lui. Depuis combien de temps était-il revenu dans ses appartements ? Ses mains étroitement serrées contre sa poitrine se décrispèrent douloureusement.

Un frôlement de tissu contre son torse, puis le long de ses jambes. Il regarda, hébété, le long manteau blanc tombé à ses pieds.

Quelques secondes ? Quelques heures ?

Il sursauta, s'arrachant à cette contemplation malsaine. À cette apathie qui s'emparait de plus en plus de lui. Qu'il avait en horreur. Il dirigea ses pensées vers la statue de pierre au doux visage.

"Haha ue..."

Un murmure. L'appel d'un enfant perdu. Il crispa les poings. C'était elle qui avait besoin de lui ! Il devait la sauver. La ramener. À n'importe quel prix ! C'était ce qu'il avait juré de faire, non ? Ce qui donnait un sens à sa vie. A son combat. Et pourtant... Pourtant ces pensées n'avaient aucune chaleur, aucune résonance dans son esprit. Comme des souvenirs lointains, aux couleurs pâles, fanées par le temps.

Le temps qui n'avait jamais apporté aucun changement, ici, dans la forteresse sombre isolée du monde. Où même la lumière du soleil n'osait pénétrer. Pourtant... Si. Elle avait apporté le changement...

"Qu'attends-tu donc pour faire le travail toi-même..."

"Urusai !"

Sa voix se répercuta sur les parois de la pièce. Et il en perçut l'accent suppliant...

"Urusai... Onegai..."

Ses doigts se frayèrent un chemin parmi ses mèches désordonnées. Ses griffes écorchèrent son cuir chevelu. Que ces voix se taisent ! Elles étaient trop nombreuses...

"Combats pour moi et ta chère mère te sera rendue, Kougaiji..." "Je serai toujours à vos côtés, Kougaiji-sama." "Vis selon les aspirations de ton cœur, Kou. Nous te suivrons, quelque soit le chemin que tu choisisses." "Tu es toujours tellement indécis, onii-chan !" "Il n'est qu'une seule loi dans ce monde, fils : celle du plus fort, et c'est pourquoi les hommes disparaîtront face à la puissance des youkai !" "La force est l'héritage de ton sang, mais c'est à toi seul de trouver ta place dans ce monde, mon doux petit prince...""Ne vous séparez pas des choses qui vous son précieuses..."

Il avait conscience que passé et présent se mêlaient dans ces lambeaux de souvenirs, mais sans qu'il parvienne réellement à les différencier. Conscience de la folie tapit à la lisière de ses pensées. À laquelle il échappait de plus en plus difficilement. Dont il ne comprenait pas la cause. Dont il ne voulait pas comprendre la cause...

"Je te le promets Kou..."

" Yamero !"

Sa tête lui faisait mal ! Il pressa ses paumes contre ses tempes, cherchant à en contenir les élancements douloureux. Et il tenta de focaliser la flamme vacillante de sa raison. De ramener son esprit vers le présent. Le présent... Un visage aimé à jamais figé dans la pierre. Une main aux griffes laquées de rouge tirant les fils de son existence. Un jeune moine aux cheveux blonds porteur d'un sutra sacré.

La litanie familière passa ses lèvres, sans qu'il ne s'en rende réellement compte. Et il fut surpris lorsque le vent aux allures de tempête de sable s'éleva autour de lui. Est-ce que ses pouvoirs n'avaient pas été scellés ?

Scellés. Emprisonnés. Comme lui. Il ne pouvait pas les invoquer. Il avait essayé tellement de fois. Toutes ces formules. Tous ces mots qu'il avait mille fois récités. Tous ces livres qu'il avait mille fois parcourus. Aucun d'eux n'avait pu l'aider. Le sortir de sa solitude. De sa prison de pierre.

Scellé. Emprisonné. Seul.

Il secoua farouchement la tête. Ses longues mèches battirent ses flancs, claquant dans le vent magique qui soufflait toujours. Ces années - cette éternité – étaient révolues ! Il était libre. Libre de ses mouvements, sinon de ses actes... Et seul... non, il ne l'était plus... Plus depuis qu'il avait tendu la main à youkai sans passé. Plus depuis qu'il avait croisé pour la première fois un regard brun dont la détresse manifeste ne parvenait pas à dissimuler la force. Ce jour où ce nom avait pour la première fois passé ses lèvres.

"Dokugakuji..."

A peine un murmure. Un souffle. Aussitôt balayé par une voix acerbe.

Il ne t'appartient pas !

C'est vrai... Il était seul, de nouveau... Ou bien est-ce qu'il l'avait toujours été ?

Un crissement de pneus. Un concert de plaintes plus ou moins articulées. Une scène qu'une partie de son esprit jugeait d'une banalité affligeante et qu'il contemplait avec l'expression détachée de qui fait un rêve, s'en sentant à la fois parti pris et totalement étranger.

"Yare yare... Si vous pouviez atterrir derrière Jeep, la prochaine fois..."

"Quelle prochaine fois..?"

Il tourna légèrement la tête vers l'humain. Dédaignant le minuscule revolver braqué dans sa direction, ainsi que le regard glacial qui l'accompagnait, ses yeux se posèrent sur le parchemin sacré sagement lové dans le creux des épaules recouvertes de la robe immaculée des hauts moines. C'était ça son objectif. Cette chose dont il devait s'emparer. Même s'il ne savait plus très bien pourquoi...

"Kou ?"

Il ne parvint pas à déterminer si l'éclair qui déchira le ciel à cet instant était réel ou seulement le reflet de la douleur soudaine qui éclata au milieu des ténèbres de son esprit. Il se retourna d'un bond vers cette voix qui depuis tant de jours - ou bien était-ce des années ? - ne retentissait plus que dans ses souvenirs. Ces élucubrations ? Et il croisa un regard légèrement tremblant à cet instant mais qu'il connaissait - ou s'imaginait connaître - plein d'affectueuse ironie et d'assurance. Un regard qui inspirait confiance, qui irradiait de force...

Un éclair à nouveau. Un corps qui s'effondrait à terre. Une longue tunique blanche tâchée de sang.

"Il ne t'appartient pas !"

Une forteresse sombre dans laquelle ne retentirait jamais que l'écho de ses propres pas.

Il secoua vaguement la tête.

"Non... Tu... Tu ne devrais pas être là..."

Il recula d'un pas face à ce regard qu'il ne s'était pas attendu à croiser. Qu'il n'aurait jamais du croiser. N'avait jamais croisé ? Une inspiration tremblante franchit ses lèvres, immédiatement suivie d'une incantation hâtivement murmurée. Lui ne devrait pas être là... Sa place n'était pas ici, sous ce ciel enténébré. Il n'avait jamais vécu qu'entre les murs de pierre de Houtou... Ou bien c'était en un temps tellement lointain qu'il en devenait irréel. Tout cela... Tout le reste... N'était que chimères. Mensonges.

"Kou non ! Attends !"

Le visage se brouilla devant son regard. Disparut totalement. Attendre quoi ? Le temps n'apportait rien, sinon le désespoir...

Xxxxxxxxxxxxxx A child's mind xxxxxxxxxxxxxX

Son dragon volait sous de menaçants nuages noirs. Elle passa une main sur son front, rejetant en arrière les longues mèches trempées qui lui tombaient dans les yeux. Elle n'aimait pas trop la pluie mais au moins il n'y avait plus de tonnerre ! Elle détestait l'avouer, mais elle avait toujours eu peur des orages. Doku s'était moqué d'elle quand il s'en était rendu compte... Mais ça n'était pas drôle ! Parce que ça l'effrayait vraiment ! Mais onii-chan n'avait pas ri, lui. Il avait refermé ses bras autour d'elle, un peu maladroitement, comme toujours, et il l'avait serré contre lui jusqu'à ce que l'orage passe. Et elle avait eu beaucoup moins peur. Parce qu'on se sentait tellement en sécurité entre les bras de onii-chan ! Onii-chan... Elle se pencha dangereusement en avant, scrutant la plaine se déroulant sous les ailes de sa monture. Ses proies n'étaient sûrement pas loin. En tout cas, c'est dans ce coin qu'ils avaient été signalés par le dernier rapport en date, c'est ce qu'avait dit le youkai qui surveillait les dragons, juste avant qu'elle ne lui en emprunte un... La voix énervée de son grand frère retentit dans sa tête.

"Ririn ! Les dragons ne sont pas des jouets, il faudra te le répéter combien de fois ?"

Une moue amusée plissa ses lèvres.

"Au moins une de plus, onii-chan ! Alors, qu'est-ce qu'on mange ?"

Elle faillit éclater de rire au souvenir de l'air désespéré de son frère. Mais à cet instant, l'image changea dans son esprit. Les traits demeuraient les mêmes, ce visage qu'elle connaissait bien. Mais cette expression lointaine dans les yeux violets... Elle fronça les sourcils et talonna sa monture. La pluie lui donnait l'impression désagréable de larmes coulant sur ses joues. Elle n'avait plus du tout envie de rire.

Cibles repérées ! Elle descendit en piqué, son dragon s'écrasant au sol, plus qu'il ne se posa, à quelques mètres devant son congénère métamorphe. Pas d'entrée fracassante ni de plan savamment élaboré aujourd'hui. Elle ne venait pas pour jouer ! Et elle n'avait rien à faire de cette chose inutile que Sanzô-le-chauve portait sur les épaules ! Aujourd'hui elle était triste. Et très en colère aussi ! Mais apparemment elle n'était pas la seule...

"Vous allez bien, minna-san ? Sanzô... Qu'est-ce que tu comptes faire avec ce revolver ?"

"Débarrasser Togenkyo d'un parasite à oreilles pointues..."

"Yare, yare..."

"Haaa, j'en ai marre des arrêts au frein à main ! Y'en a pas un pour rattraper l'autre dans cette foutue famille !"

"Arrête de râler et pousse-toi de mon dos, tu m'écrases, erogappa !"

"RIRIN !"

Elle prit à peine le temps de sauter à bas de sa monture à demi assommée par son atterrissage mouvementé. Une volée de boules de feu quitta sa main avant même qu'elle ne touche terre, prenant pour cible le youkai qui venait de crier son nom, sans trop s'inquiéter des possibles retombées sur les autres occupant du tacot.

"Sale traître !"

Un silence surnaturel plana quelques secondes. Avant l'explosion...

Et puis les voix reprirent, alors que son regard tentait de percer la fumée qui retombait peu à peu sous l'assaut des lourdes gouttes de pluie.

"Hakuryu ? Tu n'as rien ?"

"Kyu kyuuuuuu !"

"Sanzôôôôô ? Sanzô t'es où ? Tu vas bien ?"

"Urusai !"

Un bruit sourd. Une plainte inarticulée. Apparemment, le blondinet allait bien, oui...

"Cette fois je la bute..."

Alors-là tu rêves, sale chauve !

"Tu sais quoi, aniki ? Je me demande si elle est pas pire que son frangin tout compte fait..."

"Urusai, baka gaki..."

Ça avait presque réussi à l'amuser. Ces voix qui sortaient de nulle part. Et dont elle aurait pu réciter les paroles avant même qu'elles ne soient prononcées ! Oui, elle avait failli oublier... Jusqu'à ce que sa voix s'élève. Lui qu'elle avait si rapidement appris à aimer. Qu'elle considérait comme un second grand frère ! Lui à qui onii-chan faisait tellement confiance !

Elle se jeta sur lui avant qu'il n'ait le temps de se redresser complètement et il s'écroula en arrière sous le choc tandis qu'elle le martelait de ses poings, aveuglée par des larmes dont elle ignorait quand exactement elle avait commencé à les verser.

"Traître ! Traître ! Traître ! Pourquoi t'as fait ça ? C'est ta faute ! C'est ta faute si onii-chan est triste ! Si il me sourit plus ! S'il me voit même plus ! C'est ta faute ! Je te déteste ! Je te déteste !"

Et elle continuait de le frapper à l'aveuglette. De crier pour chasser ces sanglots qui commençaient à lui serrer si désagréablement la gorge.

Elle sentit deux grandes mains s'emparer de ses poignets. Elle se débattit contre elles.

"Lâche-moi ! Je te déteste !"

Pourquoi éprouvait-elle le besoin de répéter sans cesse ces mots ? À cause de ce soulagement qui prenait si rapidement la place de sa colère sans qu'elle le lui ait demandé ?

"Calme-toi Ririn !"

"Iie !"

Mais elle ne se débattait plus que par entêtement à présent. Parce que cette étreinte ferme contre ses poignets, cette voix grave qui prononçait son nom... C'était Doku... Et elle se rendait compte seulement à cet instant à quel point il lui avait manqué. Elle le sentit, plus qu'elle ne le vit à travers ses larmes, s'agenouiller devant elle.

"Ririn..."

Et elle se jeta contre lui. Elle referma ses bras autour de son cou, enfouit son visage contre sa poitrine. Et elle éclata en sanglots. Soulagement. Tristesse. Peur. Incompréhension. Tout se mêlait beaucoup trop dans sa poitrine !

"Doku ! Je te déteste ! C'est ta faute... C'est ta faute... Je... te... déteste... Dokuuuuu..."

Elle sentit ses bras se refermer sur elle. Et c'était comme les étreintes d'onii-chan. Tout en étant différent. Plus assuré ? Et soudain, elle eut le sentiment que tout allait bien se passer. Rentrer dans l'ordre. Parce que Doku était là, de nouveau...

Est-ce qu'elle pleura longtemps contre lui ? Elle ne se rendit pas vraiment compte du temps qui avait passé, jusqu'à ce qu'une voix railleuse s'élève :

"Toujours aussi doué avec les gosses, hein, aniki ?"

Elle se redressa fièrement, essuyant ses larmes d'un revers de main avant de planter un regard noir sur le gars aux cheveux rouges.

"Je suis pas une gosse sale cafard !"

Un éclat de rire ravi retentit à quelques pas.

"Nee ! Tu vois que tu ressembles vraiment à un cafard, kappa à antennes !"

"On t'as pas demandé de la ramener, baka saru !"

Elle hésitait entre rajouter son grain de sel à la discussion et sauter sur les épaules d'un Sanzo qui commençait visiblement à atteindre un stade d'énervement critique – et donc amusant ! - lorsque deux mains se posèrent sur ses épaules, la forçant à se retourner. Elle croisa un regard brun dont le sérieux lui fit immédiatement oublier toute idée d'amusement. C'était pas le moment d'embêter le chauve, elle aurait d'autres occasions !

"Ririn, je n'ai pas trahi Kou !"

Elle était toute prête à le croire mais... Une moue perplexe plissa son visage.

"Qu'est-ce que tu fais avec ces nazes alors ?"

"Héé ! Qui c'est que tu traites de naze, la furie ?"

"Tu veux mourir, sale gosse ?"

"Putain, elle vaut pas mieux que son frère !"

Pas plus qu'elle Doku ne fit cas du concert de vociférations vexées. Il secoua doucement la tête.

"C'est... Un peu trop long à raconter ici..." Elle remarqua le bref échange de regard avec le cafard avant que Doku ne reprenne : "Pour l'instant il faut que toi et moi on retourne à Houtou..."

Onii-chan !

Elle hocha vigoureusement la tête. Son but premier était de ramener le bodyguard à son frère pieds et poings liés. Mais s'il la suivait de son plein gré c'était pas plus mal après tout... Elle ne fit qu'un bond jusqu'à son dragon :

"Bon alors, on y va Doku ? Qu'est-ce que t'attends ?"

L'animal poussa un glapissement de surprise et eut un battement d'aile nerveux qui l'éloigna de quelque pas. Haussant les épaules, elle tourna le regard vers le youkai aux cheveux ébouriffés, et s'aperçut qu'il observait sa monture d'un œil sceptique.

"Quoi ?" Lâcha t'elle d'un ton impatient en croisant les bras sur sa poitrine.

"Hé bien..." Doku reporta enfin son regard sur elle, "C'est un dragon-messager ça..."

Elle n'en croyait pas ses oreilles ! Il croyait vraiment que c'était le moment de lui faire un cours de dragonologie ?

"Et alors ? On s'en fiche que ce soit un messager ou un norvégien à crête ! C'est un dragon, ça vole, et on a pas que ça à faire !"

Mais le garde du corps favori de son frère se contenta de secouer la tête.

"Ririn ! Ce genre de dragon est fait pour la vitesse, pas pour les longs trajets ni surtout les allers-retours... Et ils ne sont pas capable de porter une charge très lourde..."

Elle fronça les sourcils :

"T'es en train d'essayer de me dire quoi là ?"

Un lourd soupir échappa à Doku :

"Que vu l'état de cette pauvre bête il ne nous portera jamais tout les deux jusqu'à Houtou..."

Un silence surnaturel tomba derrière cette affirmation sans appel.

Xxxxxxxxxxxxxx A swordsman's mind xxxxxxxxxxxxxX

Il enfonça ses talons dans les flancs écailleux de l'animal, sans autres résultats qu'un sifflement de protestation. Le dragon était au bout de ses forces, il n'accélérerait pas, quoiqu'il tente. Il relâcha ses muscles avec un soupir de frustration. Tout ce qu'il arriverait à obtenir comme ça serait au mieux de voir sa monture se poser en catastrophe et refuser de reprendre son envol, au pire de se faire catapulter de son dos sans autre forme de procès. Les dragons n'étaient pas réputés pour leur caractère conciliant, il se souvenait bien des sueurs froides qu'il avait enduré lors de son apprentissage du vol. Ainsi que des sourires en coin extrêmement vexants de son professeur aux cheveux de braise. D'ailleurs, est-ce que ça n'avait pas été au cours de l'une de ces mémorables leçons qu'il l'avait entendu rire pour la toute première fois ? Ho, pas un bruyant éclat d'hilarité, non... A peine une inspiration un peu plus forte que la normale. Rien de plus. Mais il était tellement rare, le rire de Kou... Ce jour là il s'était juré – en plus de ne plus jamais monter sur l'une de ces satanées bestioles à écailles ! – qu'un jour son prince rirait réellement. Simplement. Qu'il serait heureux.

A cette époque il ne le connaissait encore qu'à peine. Mais déjà le serment qu'il s'était prêté à lui-même, agenouillé devant ce petit prince lui offrant si simplement une chance de rédemption, avait pris une toute autre dimension...

"Je dédierai ma vie à ce type..."

Ma vie. Mon cœur. Mon âme. Et au-delà, si je le peux.

Voilà ce qu'était devenu un simple serment d'allégeance. Un lien qui s'était si naturellement tissé. Sur lequel il n'avait jamais eu besoin de mettre un nom. Tendu entre eux depuis ce premier échange de regards. N'ayant fait que se raccourcir durant ces années. Insensiblement. Les rapprochant, inexorablement. Le temps n'avait pas d'importance. Il ne faisait que raffermir ce lien. Plus résistant que le plus fort des aciers, lui semblait-il. Avait-il réellement suffit de quelques jours pour le rompre ?

La pièce est plongée dans la pénombre. Aucune torche, aucun feu ne l'éclaire. Pourtant une source de chaleur irradie jusqu'à lui. Palpitante. Assourdie. Comme une flamme manquant de combustible, mais continuant malgré tout à réchauffer autour d'elle. Il avance. Lentement. C'est idiot, mais il a l'impression qu'au moindre mouvement brusque la petite flamme va vaciller, puis s'éteindre. Le laissant seul dans les ténèbres. Il secoue la tête. Force un sourire railleur à étirer ses lèvres. Depuis quand il se la joue poète, lui ? Et depuis quand aurait-il peur du noir ? Complètement idiot... Mais le souvenir d'un regard hanté, sur lequel vient jouer le reflet de la foudre, balaie cette faible tentative d'autodérision. Il parcourt d'un bond les quelques pas restant entre lui et cette chaleur qu'il connaît si bien. Puis s'immobilise. Une étrange boule se forme dans sa gorge au spectacle s'offrant à son regard.

Le lit est défait, froissé, semblant ne pas avoir été tiré depuis plusieurs jours. Les draps en sont déchirés par endroits, et de larges tâches sombres s'y étalent. Il est un guerrier. Il sait reconnaître du sang. Sang séché se craquelant sur le tissu clair. Tout aussi clair que la forme lové au centre de ce tableau macabre. Recroquevillé comme un enfant effrayé par un cauchemar.

Kou...

Sa chevelure enflammée apporte une note presque violente à cet ensemble en noir et blanc, ses trois longues mèches serpentant sur les draps, échappées du tissu pâle recouvrant son corps. Blanc, lui aussi. Et également tâché de sombre. Strié de déchirures douloureuses. Une longue tunique dont il devine les revers rouge sombre. Des mains aux longues griffes le serrent convulsivement autour de minces épaules. Dérisoire protection. Illusoire souvenir d'une ancienne étreinte.

Il ne parvient pas à faire le moindre geste. Il a l'impression que cette douleur, dans sa poitrine, va exploser s'il tente quoi que ce soit. Il le contemple, simplement. Son petit prince. Il a l'air jeune. Tellement jeune lorsque ses paupières voilent son regard sans âge. À peine un adolescent. Un ado perdu dont le visage crispé dans son sommeil reflète... tellement de choses. Trop de choses. La peur. Le désespoir. La solitude. Et comme s'il sentait son propre regard posé sur lui, il frissonne soudain, resserrant davantage l'étoffe tâchée contre son corps. Cherchant à y enfouir jusqu'à son visage. Et ses lèvres remuent. Et la voix qui les passe à peine n'est pas réellement la sienne. Tremblante. Suppliante. Enfantine.

- "Iie... Onegai... onegai..."

Et d'un coup lui ne plus le supporter. Il se laisse tomber, davantage qu'il ne s'agenouille, à côté du lit. Et sa main se tend. Vient se poser sur l'épaule mince. La secoue délicatement.

- "Kou...", il reconnaît à peine sa propre voix, à travers la boule douloureuse qui obstrue plus que jamais sa gorge, "Kou, réveille-toi !"

Il y a une supplique sous ses mots. Réveille-toi, s'il te plait. Tu me fais peur. Réveille-toi. Regarde-moi. S'il te plait.

Il le sent tressaillir sous l'étreinte de ses doigts. Les paupières papillonnent quelques instants sur le regard violet avant que ce dernier ne finisse par se poser sur lui. Sans aucune espèce d'émotion. Il le regarde, simplement. Sans le voir.

- "Kou !"

Une exclamation choquée. Étouffée. Sa main qui se crispe sur lui à travers le tissu de son propre vêtement.

Les sourcils couleur de flamme se froncent très légèrement. Il ne parvient pas à déterminer si c'est le fait de la douleur, ou de la concentration...

- "Do...ku..?"

Il ne l'a jamais entendu prononcer son nom d'une façon aussi lointaine. Comme un vague souvenir, effacé par le temps. Ou un rêve que déjà le réveil vous fait oublier. Ça fait mal. Bordel. Ça fait atrocement mal !

- "C'est moi Kou. C'est moi..."

C'est idiot comme réponse... Mais c'est tout ce qu'il parvient à dire. Et sa main quitte la tunique blanche. Vient délicatement se poser sur la marque rouge ornant sa joue. L'espoir que le contact de leurs peaux le ramène à la réalité. Le ramène vers lui.

- "Tu...", une ride verticale barre son front mat alors qu'il cherche manifestement à se rappeler, "Tu as... tu as promis quelque chose..."

Il hoche la tête. C'est tout ce qu'il peut faire. Il a mal. De plus en plus mal.

- "Oui...", la voix rauque est lointaine. Rêveuse. Comme ne s'attachant pas vraiment aux mots qu'elle prononce. "Tu as promis que je ne serais plus jamais seul..."

Il lutte pour avaler sa salive. Chasser ce poids qui lui comprime la poitrine. L'empêche presque de respirer.

Et il continue, ses yeux le traversant toujours. Posés loin, si loin de lui.

- "J'aurai du savoir que ce n'était pas possible, hein ?", une étrange expression, entre amertume et nostalgie, "Pourtant, toi, j'aurai tellement voulu continuer à croire que tu étais réel..."

Il l'a toujours su. L'a toujours senti. Cette... folie couvant sous le regard parfois hanté de son prince. Qui pourrait rester sain d'esprit après cinq cents ans d'enfermement ? Cinq cents ans de solitude absolue ? Cinq cents ans à tourner en rond entre ces murs lugubres. Avec ses souvenirs pour seule compagnie. Des souvenirs qui s'effilochent au fil du temps. Pour se mêler à des chimères enfiévrées. Cinq cents ans. Il ne parvient même pas à imaginer... C'était même un miracle que l'esprit de Kou ait survécu aussi longtemps. Alors oui, cette étincelle de démence qui embrase à présent le crépuscule de ses yeux, il le sait qu'elle a toujours était là. Mais il n'a jamais imaginé qu'il était lui-même le contre-feu qui la maintenait à distance. L'empêchait de s'étendre comme elle le fait à présent. Jamais il n'aurait pensé que la santé mentale de son prince dépendait de lui à ce point. Il aurait sûrement eu peur, s'il l'avait su. Peur de la responsabilité que ce rôle de garde-fou aurait fait peser sur lui. Faisait peser sur lui... Une responsabilité à laquelle il avait failli...

- "Gomen... Gomen, Kou..."

Un léger haussement de sourcil. Presque... amusé.

- "Depuis quand les illusions s'excusent-elles ?"

- "Arrête ! Kou arrête... Par pitié... Regarde-moi ! Je suis réel ! Réel !"

Ses deux mains sont à présent fermement accrochées aux épaules du youkai de feu, le soulevant légèrement du matelas tout en le secouant, presque avec violence. Mais ça ne fait pas disparaître ce léger sourire narquois remontant un coin de ses lèvres. N'éclaircit pas ce regard lointain.

- "Oui, c'est ce que disent toutes les illusions..." (1)

Il se mord la lèvre. Ça fait mal... Bien trop mal de le voir comme ça... Par sa faute ! Il faut qu'il lui fasse comprendre... Lui fasse sentir... Il doit le ramener ! Le ramener vers lui ! Il ne supporterait pas de le perdre. Et surtout pas de cette façon ! Peu importe le moyen, il doit lui montrer qu'il est réel... Le lui faire... ressentir... Peu importe le moyen... Peu importe...

Alors il se penche vers son prince, tandis que ses mains plaquent fermement ce dernier contre le matelas. Et il se saisit de ses lèvres. Violemment. Désespérément. Ça fait tellement longtemps qu'il en rêve. Mais jamais il n'aurait pensé que ce premier baiser puisse rimer avec dernière chance...

Il le sent répondre. Lui ouvrir ses lèvres. Caresser sa langue de la sienne. Et tout ça... distraitement. Comme si ce geste n'avait aucune importance. Comme si ce baiser n'était qu'une illusion de plus. Pire en une sens : une illusion attendue ! La chose la plus naturelle du monde... Alors, par-delà la peur. Par-delà la tristesse. La culpabilité. Par-delà même ce désir qu'il ne peut nier... Une déferlante de colère. Brûlante. Douloureuse. Ça n'aurait pas du se passer comme ça ! Et sa bouche se fait plus violente. Torture celle du youkai de flammes. Bien trop consentante. Bien trop peu concernée... Ses mains arrachent la longue tunique lacérée recouvrant le corps de son prince, tandis que le goût du sang perle sous sa langue. Il sent une légère résistance. Des mains griffues cherchant à retenir la dérisoire protection de l'étoffe. Au moins est-ce un semblant de réaction... Le vêtement vole à travers la pièce tandis que ses lèvres quittent celles de l'autre youkai, pour venir se poser tout contre l'oreille en pointe.

- "Tu n'as plus besoin de ça, Kou... Je suis là maintenant."

Ses dents mordillent quelques instants le cartilage avant de descendre le long de la mâchoire dissimulée sous le symbole aux trois flammes. Il se redresse légèrement, le temps de passer son corps sur le matelas, au-dessus de celui de son prince. Coûte que coûte il lui fera prendre conscience de sa présence. De sa réalité. Ses crocs torturent la chair tendre se son cou, au-dessus des lourds anneaux de métal. Ses mains parcourent son torse nu. Et plus qu'à l'urgence de le ramener à lui, c'est à son propre désir qu'obéissent ses gestes. Un désir larvé. Ignoré depuis bien trop longtemps.

Xxxxxxxxxxxxxx A prince's mind xxxxxxxxxxxxxX

Il peut dire ce qu'il veut, il le sait bien lui : Doku n'est qu'une chimère. Une création de son esprit. Pour repousser la solitude étouffante que ces murs referment depuis trop longtemps sur lui. Il le sait bien. Qu'importe qu'il s'en défende. Qu'il se prétende réel. Ce ne sont que les mots que lui-même a envie d'entendre. Besoin d'entendre. Désespérément besoin. Même s'ils ne sont que des mensonges. Tout comme cette bouche sur la sienne. C'est tellement évidemment ce qu'il veut. Lui. Il en rirait presque tant ce geste le conforte dans son opinion. Lui prouve un peu plus que tout cela n'est qu'un rêve enfiévré. Mais il le laisse faire. Se laisse faire. Ce songe... ce fantasme est si agréable. Il ne veut pas le faire s'évanouir trop vite. Le froid reviendra tôt ou tard, il le sait aussi. Alors il veut profiter de cette chaleur. Aussi illusoire, aussi trompeuse soit-elle. Que la folie s'empare totalement de lui. Il en a assez de s'accrocher depuis trop longtemps aux lambeaux de sa raison.

Il se cambre sous la caresse appuyée d'une main sur son ventre. Ne peut retenir un gémissement sourd alors que des doigts viennent jouer au-delà de la limite de son jeans. Est-ce que... est-ce que son corps peut vraiment lui mentir à ce point ? Est-ce que son subconscient est vraiment capable de créer des sensations aussi... détaillées ? Il gémit à nouveau tandis que la caresse se précise encore, qu'une autre main se glisse dans le creux de ses reins, le rapprochant de cet autre corps. De cette chaleur. Cette chaleur qui semble tellement réelle. Comme ce soir-là...

"Je te le promets Kou. Je jure de toujours être auprès de toi. Je jure que je ne t'abandonnerai jamais. Que plus jamais tu ne seras seul."

Mensonges...

Et pourtant...

Ces mots. Ce serment. Cette bouche qui parcourt à présent son cou de baisers féroces. Ces mains qui caressent son corps. Qui l'ont tant de fois protégé. Se sont tant de fois posées sur lui. A-t-il vraiment pu inventer tout cela ?

Il lui semble que, peu à peu, une lueur vague éclaircit le brouillard étendu sur son esprit. Et quelque part il ne veut pas... Non. Parce qu'il ne veut pas que cette illusion se dissipe... Il ne veut pas... Et en même temps... si elle s'avérait vraie... Réelle...

- "Doku..."

Un gémissement. Un appel. Une supplique.

Prouve-moi que tu existes.

- "Kou."

Un souffle caressant ses lèvres. Une voix tout à la fois assurée, soulagée, et vibrante de désir.

Ne doute plus jamais de moi. Voilà ce que lui dit cette voix. Cette bouche qui à nouveau se saisit de la sienne. Plus jamais.

Ses bras se lèvent. Ses doigts viennent se perdre dans de courtes mèches désordonnées. Et sa bouche répond. Farouche. Plus jamais. Plus jamais ne me laisse douter de toi. Ne me laisse me perdre seul dans mes ténèbres. Plus jamais.

Xxxxxxxxxxxxxx A monk's mind xxxxxxxxxxxxxX

- "Sanzooo ! Harahetaaaaaa !"

Qu'est-ce qui peut être pire qu'un putain d'animal ayant un estomac à la place du cerveau et gueulant sa faim d'une voix stridente toutes les trois minutes au bas mot ? Réponse : deux putains d'animaux ayant deux estomacs en lieu et place d'un seul cerveau et gueulant leur faim dans un concert de voix stridentes raisonnant toutes les trois minutes environ...

- "Rha, mais fermez-la, bordel ! Le moine caractériel va encore nous péter une durite et je vais ramasser la moitié des coups parce que cette putain de voiture et trop petite pour trois ! Et bougez un peu vous prenez toute la place !"

...Assortis d'un spécimen de cafard vaguement apparenté à la race humaine et dont le but dans la vie était de gâcher la sienne dès qu'il ouvrait sa grande gueule...

- "T'as qu'à courir à côté ça te fera les muscles, cafard anorexique !"

- "On t'as pas demandé de la ramener sale morveuse ! Et où t'as appris des mots pareils avec le petit pois qui te sert de cerveau !"

- "C'est Doku qui dit tout le temps ça en parlant de mon frère..."

- "Famille de dégénérés..."

- "Dis pas de mal de onii-chan !"

Une odeur de cheveux brûlés. Un cri étranglé et des mouvements désordonnés à l'arrière du véhicule.

- "Espèce de naine pyromane !"

Un léger rire, juste à sa droite. Et sa colère dangereusement ascendante aussitôt attirée de ce côté.

- "Ça te fait marrer toi ? Rappelle-moi qui a eu la brillante idée de proposer de prendre cet animal sauvage avec nous le temps que nos ennemis" sa voix se fit venimeuse tandis qu'il appuyait sur ce mot, "viennent la récupérer..?"

Un sourire gêné profondément hypocrite.

- "Eto... Je crains que ce ne soit moi... Mais tu sais très bien qu'on ne pouvait pas la laisser errer toute seule dans la nature. Pense un peu à tous les dégâts qu'elle aurait pu provoquer..."

...et ose seulement penser une seconde à utiliser ce colt contre moi, juste pour voir...

Ça, c'est ce qu'il lut très clairement les quelques secondes où le regard vert faussement angélique quitta la route pour se poser sur lui. Hakkai arrivait presque à lui faire peur par moment. Sérieusement. Ce type était le plus dangereux d'eux tous, contrairement à ce que les apparences semblaient démontrer...

- "Cafard rouge !"

- "Hobbit orange !"

- "Harahetaaaa !"

- "URUSAI !"

Ce fut avec un intense sentiment de soulagement qu'il mit fin au concert de braillements en vidant son chargeur sur les passagers du tacot. Un soulagement qui ne durerait que le temps que ces derniers se remettent de la frayeur que peut provoquer une balle anti-youkai vous frôlant la tempe, sachant que le moindre cahot de la route aurait envoyé votre cervelle redécorer les sièges... Donc trois minutes. Le temps moyen pour un cerveau primitif d'oublier les leçons apprises dans la douleur. Croyez-en un spécialiste involontaire...

Il se renfonça dans son siège, rechargeant son revolver en vue de la prochaine salve. De toute façon il avait prévenu le balai-brosse aux oreilles en pointes : s'il ne se dépêchait pas de venir récupérer l'encombrante rouquine il se ferait un plaisir de descendre l'insecte nuisible lui servant de frère. Juste pour se calmer les nerfs...

Xxxxxxxxxxxxxx A swordsman's mind xxxxxxxxxxxxxX

Un léger éternuement tira Dokugakuji d'un début de somnolence béate. Et le rappela par la même occasion assez désagréablement à ses devoirs. Il devrait aller chercher Ririn, non ? Il avait promis à Hakkai de faire le plus vite possible... Oui mais... Est-ce que désenlacer son corps de la douce chaleur qu'il étreignait de tout son être était vraiment du domaine du possible ? Certes, l'imitation de bonze s'était montré très clair au sujet du sort qui attendait son restant de famille s'il ne "se bougeait pas le cul", selon sa propre expression toute de sensibilité monacale. Mais après tout... il restait persuadé que le blondinet n'irait pas réellement jusqu'à tuer Gojyo. Ou alors ce serait un malheureux accident, du genre qui pouvait survenir à tout moment, présence de Ririn ou non...

Et puis... quelque part... c'était un peu la faute de ce gaki toute cette histoire. Même s'il fallait bien avouer qu'il n'y avait pas que du mauvais... Il enfouit un peu plus son visage dans de douces mèches à l'agréable odeur de feu de forêt. Oui, peut-être même qu'il y avait du positif, sans chercher trop loin... Mais il n'empêche, son impulsif de petit frère méritait une leçon ! Sans compter qu'il se faisait quand même pas mal de soucis sur l'état dans lequel il allait retrouver Kou au réveil... Même si le dernier aperçu qu'il avait eu du regard crépuscule avant que ce dernier ne sombre dans le sommeil lui avait paru très en prise avec la réalité. Leur réalité... Un sourire un peu idiot joua sur ses lèvres tandis qu'il fermait les yeux. En fait, Gojyo ne méritait tout simplement pas qu'il gâche ce moment de bien-être intense pour voler à son secours. Le môme survivrait bien une nuit à la mauvaise humeur du moine, il l'avait fait depuis des années sans lui, après tout...

Le sommeil recommençait doucement à le gagner lorsqu'il sentit une main griffue se refermer sur son poignet, sans pour autant que la respiration régulière de son prince ne varie. Un simple réflexe. Une marque de possessivité. Une prière inconsciente.

Tu es à moi. Ne me laisse pas. Ne me quitte plus jamais. Promet d'être toujours là. Promets...

Il raffermit l'étreinte de ses bras. Se sentant tout entier nimbé dans la chaleur rayonnante du youkai de feu lové contre lui.

- "Je te promets, Kou. Je promets tout ça. Et plus encore. Tu n'imagines même pas à quel point je peux t'appartenir..."

Il chuchote ces mots à l'obscurité, la chevelure de son prince chatouillant ses lèvres. Il sait à présent tout ce que ce serment signifie. Bien plus qu'une simple allégeance. Bien plus que les mots ne peuvent exprimer. Davantage même que leur corps mêlés... Il sait à présent à quel point Kougaiji est dépendant de lui. Il savait, lui, que sa vie et son âme dépendaient toutes entières de son prince. Il ignorait jusqu'à ce jour que ça puisse être à ce point réciproque. C'est à la fois grisant et effrayant. Mais il ne se dédiera pas. Jamais. Seulement à présent il comprend toute l'importance de son serment. Et cette fois il n'y faillira pas. Jamais.

Xxxxxxxxxxxxxx OWARI xxxxxxxxxxxxxX

(1) Ça, à quelques différences de formulation près, ça vient d'un épisode de Stargate (celui dans lequel apparaît le...heu...grand-père de Daniel si je me souviens bien. Juste pour ceux qui se demandaient.) J'avais beaucoup aimé la réplique sur le moment et elle m'est revenue automatiquement quand j'écrivais ce passage...

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#pleure# Qu'est-ce que c'est gnangnan... TT

Doku : #tend obligeamment une corde# Totalement ! Et maintenant que t'as enfin fini de me traumatiser Kou tu peux aller te pendre...

#regarde la corde# Hoi ! Je te rajoute un lime absolument pas prévu au programme et c'est tout ce que tu trouves à dire ? Ingrat ! La prochaine fois je ferai une vrai death-fic : ce sera moins long et ça te fera les pieds ! èé

Kou : Essaye pour voir... #ton uni et regard façon brainwashed-Kougaiji#

Oo ... #planquée derrière le bodyguard# é.è

Doku : ... Non mais je rêve... ¬¬

Kou : Avec elle ça s'appelle un cauchemar permanent... #se tourne vers les lecteurs# Reviewez et dites-lui bien à quel point c'est nul, qu'elle nous lâche...