Cette fanfic ne m'appartient absolument pas, je ne fais que la traduire… Traductrice : Aurélie (a.a.k) Titre : Une Maille Dans Le Temps (livre un)

Traductrice: Aurélie (a.a.k)

Auteurs: Yahtzee et Rheanna

Dénégations: Les personnages suivant sont la propriété de Mutant Enemy, 20th Century Fox, Warner Brothers, Joss Whedon, David Greenwalt et ainsi de suite. Ils sont utilisés sans permission, intention d'infraction ou espérance de bénéfice.

Spoiler: Cette histoire contient des spoilers à partir de l'épisode "Quitte ou Double" de la saison 3 d'Ats.

Estimation : R pour des contenus occasionnellement violent.

Sommaire: L'histoire de 104 ans et cinq mois.

"Le passé n'est pas mort. Ce n'est même pas le passé." -- William Faulkner


Prologue

"Le musée ferme dans dix minutes. Je vous prie de vous diriger vers la sortie."

La voix de Vern, râpeuse avec l'âge et une habitude trente-en-un-jour que son docteur avait dit le tuerait, coupa à travers le silence du hall principal d'exposition du Musée de Victoriana. Les trois visiteurs qui restaient dans la salle – un homme d'un certain âge qui avait un air de milieu universitaire, et deux touristes Japonais âgés -- regardèrent Vern avec respectivement, de la contrariété et de l'incompréhension.

Pour les bénéfices des touristes, Vern pointa l'horloge qui pendait au-dessus du mur d'exposition "Grande Exposition de 1851", puis vers la sortie. Après une brève discussion en Japonais, le couple traîna les pieds vers la porte. Une seconde plus tard, le type-professeur les suivit, fermant son bloque note avec un bruit sec.

"Merci," dit plaisamment Vern. "Revenez nous voir."

Une fois que la salle Grande Exposition fut vide, il éteignit les lumières, et continua son dernier circuit du musée pour la journée. Des panneaux sur les murs dirigeaient les visiteurs autour de des expositions variées, mais Vern n'avait même pas besoin de leur lancer un coup d'œil sur son chemin. Les expositions changeaient parfois, mais la route de Vern jamais. Hall principal, salles d'exposition, cafétéria, magasin de souvenirs, lumières éteintes, fermer à clé.

La dernière halte sur le tour de Vern était la petite salle d'étalage, utilisée pour les expositions temporaires. L'installation actuelle était dédicacée aux poupées chinoises Victoriennes – rangée sur rangée de poupées, avec des visages durs, blancs et des yeux vitreux. Vern ne l'aurait pas avoué, mais l'exposition de poupées lui fichait la chair de poule. Au moins il n'était pas seul – le nombre de visiteur avait été particulièrement bas, et la petite salle d'étalage était habituellement vide.

Ce soir, elle ne l'était pas.

"Le musée ferme dans cinq minutes, mademoiselle," dit Vern.

La fille ne répondit pas – continua juste de fixer les poupées, extasiée-- donc Vern entra dans la salle. Vue de près, elle ressemblait presque elle-même à une poupée. Ses cheveux étaient uniformément sombres et luisants, comme s'ils avaient été tissés au lieu d'avoir poussé, et sa peau pâle comme de la craie. Elle semblait avoir sa place ici, dans une salle remplie de mannequins.

"Mademoiselle, il est temps de partir," dit Vern, plus fermement.

"Le temps," dit la fille, étirant le mot en un soupir. Son accent était -- Anglais, peut-être? Vern le pensait, mais il n'était pas sûr. Elle ne sonnait comme aucun des visiteurs Britanniques qui étaient venus au musée récemment.

"Le temps," dit encore la fille. Elle tendit le bras et souleva de son présentoir la poupée la plus proche. La tenant en l'air, elle dit, "Le temps est vilain. Ca fait tout changer. Mais nous ne changeons pas, n'est-ce pas?"

"Reposez la poupée, s'il-vous-plaît, mademoiselle," dit Vern. "Ca n'est pas permis de toucher les articles en exposition."

La fille l'ignora et, à la place, tint la poupée plus haut, ses doigts tirant les noeuds de soie dans ses cheveux avant de frotter le velours verts de la robe miniature qu'elle portait. "Quelle jolie robe," dit la fille. Elle baissa mélancoliquement les yeux sur sa propre robe – un bout de chiffon rouge cramoisie qui montrait peu de jambe et beaucoup de dos, le genre de choses que les filles portaient pour les occasions spéciales, pas pour visiter des musées. Mais cette robe semblait avoir trop vu d'occasions spéciales: L'ourlet était déchiré en plusieurs endroits, et Vern pouvait voir quelques tâches sombres. "Nous avions l'habitude d'avoir de vrais robes, pas des déchets et des mouchoirs," continua la fille. "Des robes réelles. Des robes magnifiques. Et il y avait de la musique et de la danse et tout le monde disait que j'étais magnifique."

Vern réprima un soupir. Qu'est-ce qu'il y avait avec les musées qui attiraient les dingues? "Ecoutez, nous fermons maintenant, et vous ne pouvez pas rester ici cette nuit, vous comprenez? Il y a un refuge sur Stanford Avenue où ils vous donneront un lit et un repas chaud." Pendant qu'il le disait, Vern remarqua à quel point la fille était pitoyablement maigre. "Vous avez l'air d'en avoir besoin."

La fille se pencha vers la poupée et lui murmura, "J'avais une horloge, mais elle ne faisait qu'avancer. Je voulais savoir si l'horloge reculait, est-ce que le temps allait suivre?" Elle abaissa sa voix. "Il ne la pas fait."

"Sans blague," dit sèchement Vern.

"J'ai sorti tous les ressorts pour voir ce qui la faisait aller. Et puis il n'y avait plus de tic-toc. C'est devenu tout silencieux." La fille se retourna, regardant Vern pour la première fois. Son regard, contrairement au reste de ses manières, était focalisé et intense, presque hypnotique, et Vern était rempli de la conviction troublante que s'il regardait trop longtemps dans ces yeux sombres, il ne pourrait peut-être plus jamais regarder ailleurs. "Les gens sont comme les horloges, tu sais. Tic-toc, tic-toc, et puis plus rien – à moins qu'ils ne redémarrent." Elle sourit. "J'ai redémarré."

"Ok, ça suffit," cassa Vern. "Il est temps pour vous de partir." Tendant le bras, il prit la poupée des mains de la fille et la remit sur son présentoir.

"Temps de partir," répéta la fille, d'un ton chanteur. "Temps de partir. Il est temps de partir, mais je n'ai pas encore trouvé ce pour quoi je suis venue."

"Vous avez vu les poupées," dit Vern.

"Pas les poupées," dit-elle de façon méprisante. "Je suis venue pour quelque chose de bien plus joli."

Vern mit sa main sur le bras de la fille, comptant la guider vers la porte. Elle ne bougea pas, et quand il essaya de la tirer loin de l'étalage de poupées, il sentit son corps se raidir, les muscles se serrant. Son bras maigre se durcit en fer sous sa prise. Elle était plus forte qu'elle en avait l'air.

Essayant de sonner persuasif, il dit, "Quoi que vous soyez venue voir, ça sera toujours là demain."

La fille sourit, et soudainement Vern ne se tenait plus près d'elle. Il était sur le sol du musée, coincé par un monstre aux yeux jaunes, souriant.

"Il n'y a plus de demain," Vern entendit la fille chuchoter, comme si c'était d'une grande distance. "Il n'y a que hier."

Ce fut la dernière chose qu'il entendit.