Chapitre Quatre

Cordélia renifla. "Tu dois me dire comment tu fais pour ne pas éternuer avec tout ce foin."

"J'évite de respirer," répliqua Angel.

"Naturellement que tu évites." Cordélia soupira. "Je suppose que Tavist-D (médicament anti-allergie) a été inventé longtemps après 1898, hein?"

"Tu n'es pas obligée de rouler ici à l'arrière avec moi," dit Angel. Cordélia était assise à côté de lui à l'arrière de leur transport emprunté, un wagon-charrette avec un lourd drap de toile couvrant le dessus et les côtés. Le drap était efficace pour garder la lumière de fin d'après-midi dehors, mais malheureusement également efficace à garder la poussière du foin amassé à l'intérieur. Les bohémiens n'avaient pas pris la peine de nettoyer le wagon pour leur compte. Fred tenait les chevaux devant avec Gunn à ses côtés, et Angel était sûr qu'il y avait aussi de la place pour Cordélia.

"Je vais y aller bientôt," insista-t-elle. "Je vais être là pour voir le Vieux Toi Méchant déguerpir de la maison. Tu crois que je vais manquer la chance de te voir avec des cheveux encore plus ridicules que ceux que tu as maintenant?"

"Premièrement, Chatoiement Doré, mes cheveux sont très bien," dit Angel, espérant que c'était vrai. "Et deuxièmement, tu n'es pas obligée de rouler ici à l'arrière du tout, si ça t'incommodes."

Cordélia ne prit même pas la peine de réagir à la remarque Chatoiement Doré. Elle posa le balluchon de vêtements du vingt et unième siècle qu'elle portrait sur ses jambes de l'autre côté, lui permettant de se pencher plus près d'Angel. D'un ton plus doux, elle dit, "Je voulais juste -- Angel, tout ça est assez intense. Même pour moi, et ça n'est pas moi qui ait les flash-backs vécus. Et c'est un mauvais moment pour que ça arrive – pas qu'il y ait un bon moment pour que ton ex psychotique essaye de mettre du désordre dans l'histoire --"

Angel interrompit, "Cordy, je vais bien. Du moins aussi près de bien que j'irais pendant un moment."

Angel réalisa que c'était vrai seulement après qu'il l'ait dit. Sur le visage de Cordélia, il pouvait voir un écho de sa surprise intérieur, mais même lorsqu'elle ouvrit la bouche pour le questionner là-dessus, Gunn les appela. "Je pense qu'on est au bon endroit, Angel. Tu veux avoir un aperçu de ça et voir?"

"Biensûr," dit Angel. Il se recula dans un côté du wagon comme Gunn tirait le drap, révélant un triangle fin, brillant de lumière du jour. Les mains de Fred – tenant un petit miroir – dévièrent, lui montrant le monde extérieur ensoleillé.

Il regarda du coin de l'oeil, essayant de se souvenir de la rue et de la reconnaître dans la lumière peu familière de l'après-midi. A la fin le poignet déviant de Fred eut le bon angle, et il dit rapidement, "Là. Arrête là."

La villa. Toit et pignons éreintés. La marque profonde dans la porte, faite par la botte d'une de leurs victimes se balançant violement. Angel jeta un regard à Cordélia et hocha la tête.

"Nous avons notre base d'origine," confirma Cordélia pour Fred et Gunn. "Combien de temps avant qu'Elvis quitte le bâtiment?"

"Je suis sorti juste une minute ou deux après que le soleil se soit couché," dit Angel. "Et le couché du soleil est dans pas longtemps."

"Alors je vais là-haut," dit Cordélia. Elle sauta hors de l'arrière du wagon, et Angel pu l'entendre faire le tour pour rejoindre Fred et Gunn. Comme elle y allait, elle appela, "Donc, toi et Darla avez une grosse dispute là dedans, hein?"

Elle essayait juste de continuer à le faire parler, Angel le savait. Ca ne le dérangeait pas. Ca l'aiderait à se concentrer sur ce qui s'était passé, à conserver les souvenirs nécessaires tout près. "Pas une dispute si grosse. Du moins, pas par rapport à nos critères. Certaines de nos batailles n'étaient pas sur la même échelle que vos querelles relationnelles habituelles."

"Je ne crois pas que j'ai envie d'en entendre parler," dit rapidement Fred.

"Vous vous disputiez à quel sujet?" demanda Gunn. "Elle avait mangé quelqu'un que tu avais à l'esprit?"

"Non." Il se souvenait de Darla, glaçon-aiguisé et brillante en satin blanc, le désapprobateur pincement de ses lèvres. "On se disputait soi-disant à propos d'un meurtre que je voulais commettre cette nuit-là. Elle était d'humeur pour quelque chose de différent."

Cordélia dit, "Qu'est-ce que tu veux dire, soi-disant?"

"Véritablement, la dispute était au sujet de quelque chose dont nous n'avons pas parlé," dit lentement Angel. "Parfois elle me dominait. Je veux dire, elle me dictait tout ce que je faisais, tout ce que je ressentais. Je n'existais que pour elle."

Il pu entendre Cordélia maugréer, "Je si contente d'avoir demander."

"Mais parfois – parfois c'est moi qui la dominait," continua-t-il. "Alors elle était une esclave pour moi. On pouvait aller des mois ou des années comme ça, l'un de nous contrôlant l'autre, et puis on échangeait. Quand on était ici, en Roumanie – je la dominais. Darla voulait ravoir le dessus, et je n'étais pas prêt à le lui donner." Il n'avait jamais consciemment compris ça, pas une fois durant les 150 ans où lui et Darla avaient été ensemble, ni durant le siècle après elle. Comment se faisait-il qu'il ne le réalisait que maintenant?

"Pitié, dans le futur, essaye de garder des détails fouettant hors de tes souvenirs, ok?" Cordélia sonnait un peu plus laconique que d'habitute. "Reviens-en au commentaire coloré."

"J'avais ce meurtre organisé," dit Angel. Pour une raison ou pour une autre, revenir à cet endroit, à ce moment, causait aux détails du souvenir de refaire surface pour la premières fois depuis des décennies. "C'est un lord Anglais. Son nom était -- Dunstan? Dalton? Quelque chose comme ça, je crois. Bref, elle pensait que c'était trop théâtral, et elle voulait que j'annule."


Il s'habillait avec un tel soin, pensa Darla comme elle le regardait. Enfilant sa chemise, appréciant la sensation du tissue contre sa peau. Boutonnant son gilet, ses mains pinçant délicatement les boutons de baleines. Angélus prenait un intérêt indéniablement décadent pour ses vêtements.

Elle aimait souvent le regarder s'habiller juste pour cette raison; sa délectation sensuelle pour les plus petites détails était une des qualités qu'elle prisait le plus chez son amant. Mais ce soir, pour une raison ou pour une autre, ça l'ennuyait. "Il ne t'a même pas encore invité," cassa-t-elle de sa place sur le lit.

"Il le fera," dit Angélus, sûr de lui et souriant. Darla réprima le désir de le gifler. "Et quand ce sera le cas, je serai prêt. Maintenant, dis-moi, mon joli miroir – de quoi ais-je l'air?"

Darla croisa ses bras devant elle. "D'un dandy présomptueux, si tu dois savoir."

Angélus sourit simplement plus largement. "Ah, quel tempérament. Je crois que quelqu'un se sent négligé." Il glissa sa main le long de sa jambe, écartant la soie blanche de son peignoir. "Ne t'inquiète pas. Je me rattraperai pour le temps perdu quand je rentrerai à la maison. Tu sais comment je suis après un meurtre parfaitement bon."

Le liquide chaud dans sa voix menacèrent de faire fondre sa résolution, mais seulement pour pendant un moment. Darla se recula vivement de lui et fila de l'autre côté du lit. "Quand tu rentreras à la maison, tu devras peut-être passer ton -- enthousiasme -- sur Drusilla. Ou peut-être que Spike sera heureux de te servir. Je compte être autre part, à jouir d'autre compagnie"

"D'autre compagnie, n'est-ce pas?" Les yeux d'Angélus brillèrent dangereusement comme il traversait la pièce. "Et quelle autre compagnie cela pourrait-il être?"

La seule compagnie que Darla avait en tête était quelques polissons des rues au sang chaud qui ne manqueraient à personne. Mais la colère d'Angélus était immédiate et satisfaisante; ça l'excitait plus que sa suffisance. Elle décida d'embellir le mensonge.

Lui souriant, Darla leva le menton. "Pendant que tu dînais avec ton jeune lord qui aime les livres, j'ai eu tant d'heures à remplir. Quelle chance, de trouver quelqu'un qui soit si disposé à m'aider à faire passer les longues nuits solitaires."

Angélus la fixa comme s'il ne l'avait jamais vue auparavant. "Tu sais que je ne te reproche pas un marin de temps en temps," dit-il. "Tu m'autorises mes nonnes après tout. Mais je ne permettrai pas que tu me lances des bribes de mortel au visage."

"Tu ne le permettras pas?" répéta Darla de façon incrédule, plus outragée par ces simples mots que par n'importe quoi d'autre qu'il avait dit ou fait depuis des années. "TU ne le permettras pas? Et dois-je vivre par ce que tu permettras et ne permettras pas?"

"Je pense que peut-être tu le dois," grogna Angélus.

Elle lui rit au nez. "Hé bien, alors, tu peux penser une nouvelle fois."


"Elle se faisait quelqu'un d'autre?" dit Gunn.

"Peut-être," dit Angel. "Elle mentait beaucoup, mais moi aussi. Dans tous les cas, ça n'était pas l'important de la dispute."

Fred dit, "Juste au cas où tu te poserais la question, Charles, si ça nous arrive jamais, ça SERA l'important de la dispute."

"Pareil pour toi," dit Gunn. Angel pouvait dire par le son de sa voix que Gunn souriait.

"Donc, Mr et Mme Co-dépendence sont dans une bonne vieille bataille de pouvoir," dit Cordélia. "Mais si vous le faisiez tout le temps, pourquoi tu l'as quittée en déguerpissant?"

"Parce que quitter l'autre en déguerpissant était quelque chose d'autre qu'on faisait tout le temps," dit Angel. Il se réinstalla dans le foin; il lui restait encore quelques minutes. Le couché du soleil faisait que la couleur rouge du drap du wagon ait l'air de la couleur du feu. "Mais on revenait toujours. Je n'avais aucune idée que cette fois, quand je suis parti – ça serait pour de bon."

Pas vraiment pour de bon. Angel se souvenait de quelques semaines insuffisantes en Chine, des jours de rapports sexuels désespérés et de sommeil truffé de cauchemars, des nuits de dissimulations et de supercheries et de mensonges. Il se souvenait d'une chambre d'hôtel avec une Darla chaude, humaine qui lui avait donné sa vie et son âme quelques secondes avant que Drusilla ne lui prenne les deux. Il se souvenait d'une nuit dans sa chambre à l'Hypérion, du verre brisé sur son sol et dans son lit. Le pire de tous, il se souvenait de sa souffrance pendant son travail, saignant et désespérant, lui donnant son fils alors qu'elle renonçait à elle pour mourir.

Pas ces souvenirs, se rappela Angel. Il essaya de remettre ses pensées à ce qui devrait avoir lieu ici et maintenant. "Darla a prétendu que je l'avais oubliée," dit-il, espérant que Gunn et Fred et Cordy n'avait pas remarqué son long silence. "Elle a dit qu'elle voulait quelqu'un qui ne l'oublierait jamais."


"J'ai réfléchi," dit Darla, tendant les bras comme si elle les admirait. "Spike est une entrave, et rien d'autre. Il saccage toujours nos plans, ruinant nos cachettes, et autres."

"Comme il le fait depuis presque vingt ans," cassa Angélus. Il était agité maintenant, comme Darla avait voulu qu'il le soit. "Je ne vois pas ce que ce fait douloureusement évident a à faire avec tes pauvres goûts en infidélités."

"Remplaçons-le," dit-elle. Elle fit à Angélus son sourire le plus renversant comme elle commençait à mettre ses cheveux en chignon. La position de ses bras, levés derrière sa tête, soulevait ses seins d'une façon qu'elle savait qu'Angélus trouvait très tentante – pas qu'elle avait l'intention d'accomplir ses désirs, même si elle réussissait à les réveillés. "Je te laisserai même enfoncer le pieu, autant que j'aimerais le faire. Mais mon cadeau viendrait plus tard."

Angélus stoppa ses cent pas et la fixa, dur et froid. "Ne me dis pas que tu comptes sérieusement transformer ton dernier entichement."

"Il est bien supérieur à Spike à tous les égards. Il nous fera un bon compagnon. Pour moi, surtout. Pendant que tu es dehors à t'amuser avec tes jeux élaborés, il pourra m'amuser ici. Et puis nous serions tous heureux." Darla fit une pause pendant un moment, purement pour intensifier l'impact de celle qu'elle dit ensuite. "De plus, n'oublions pas – tu dois tout ce que tu es à ma capacité à m'enticher."

Ce rappel de ses propres origines eut exactement l'effet que Darla avait espéré obtenir. "Je l'interdis!" explosa Angélus.

"Tu l'interdis? Tu oses M'interdire de faire quelque chose?" Darla voulait l'attaquer. Mettre sa peau soyeuse en lambeaux avec ses griffes, boire son sang et lui rire au nez. "Et c'est toute l'attention que je peux espérer de toi? Je te préviens maintenant, Angélus – si tu penses si peu de moi, ce n'est pas le cas d'autres. Et Spike n'est pas le seul qui peut être remplacé."


Gunn dit, "Attends. Elle allait éliminer ce gars Spike? Juste -- pouf? Comme ça?"

"C'était la solution de Darla pour tout ce qui se mettait sur son chemin," dit Angel. Le soleil était bas maintenant. Angel pouvait sentir son poids se soulever de lui, sentir son corps devenir plus fort et plus libre. Si proche maintenant. Si proche. "Humains, vampires, n'importe qui. Je ne pense pas qu'elle ait vraiment eu l'intention de se débarrasser de Spike – mais elle l'aurait fait. Tout comme moi. Et Spike nous aurait tué tous les deux, s'il avait pensé qu'il aurait pu s'en tiré pour rien. C'est juste comme ça qu'étaient les choses."

"Tu réalises à quel point tout ça était dysfonctionnel, pas vrai?" demanda Gunn. "Comparé à ça, les invités sur Springer ont l'air normaux."

"Combien de temps maintenant?" demanda calmement Fred.

"Pas longtemps," dit Angel. "Je suis sorti juste après le couché du soleil. La dernière chose qu'on s'est dit --" Comme tout ça semblait dérisoire maintenant. Une raison si stupide pour déguerpir. Et à ça il devait tout ce qu'il était devenu, tout ce qu'il avait fait – à cette stupide dispute. "Elle a dit que je n'avait plus rien à lui donner. Et je lui ai dit que je n'allais pas gaspiller mes cadeaux pour une garce ingrate."

"Tu es SI chanceux que tu ne sois pas de la poussière," dit Cordélia.


Darla le suivait en bas des escaliers, lui hurlant en même temps. "Je n'ai pas besoin de ça venant de toi, Angélus. Je n'ai besoin de RIEN venant de toi. Tu n'as plus rien à me donner."

Angélus se retourna vivement comme pour lui hurler dessus en retour. Puis, à sa surprise, il hésita. Lentement, un sourire ressemblant à celui d'un chat s'étira sur son visage. "Je pense que peut-être que si." Il continua à descendre les escaliers, et Darla le fixa pendant un moment avant de le suivre.

"Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire?" exigea-t-elle.

Angélus l'appela du vestibule. "J'ai tué des intrus pour toi ce matin, tu te souviens?"

"Oh, je t'en prie," s'esclaffa Darla. "Comme si tu n'avais pas aimé."

"Les tuer ne prouve rien," dit Angélus. Elle pouvait entendre les bruits de fouilles, comme dans une boîte ou un coffre. "Mais prendre le temps de découvrir ce qu'ils ont apporté avec eux..."

A contrecœur, Darla se sentit un tout petit peu curieuse. "Ils ont amené quelque chose d'intéressant?"

"Beaucoup de jolies choses," dit Angélus d'un ton apaisant. Il revint dans la pièce avec ses mains derrière le dos. "Maintenant, tu vois, toi ou Spike – ou cet idiot mortel, qui qu'il puisse être – vous les auriez juste tuez aussi vite que vous le pourriez jamais, vous seriez débarrassés des évidences encore plus vite. Mais je prends mon temps. Et même toi, tu vas admettre que c'est là que ma patience apporte des récompenses."

Avec ça, Angélus amena ses mais en avant, et dedans était --

"Qu'est-ce que c'est?" dit Darla.

"C'est un bracelet."

"Je peux voir ça," répondit-elle, ne prenant même pas la peine de sonner fâchée. Prudemment, elle approcha ses doigts de la surface scintillante. Tant de couleurs, et elles flottaient au-dessus du matériel, au lieu d'être couchées à l'intérieur. Un bracelet d'un millier de joyaux, et cependant c'était parfaitement lisse. "Quel métal est-ce? Je n'en ai jamais vu de semblable."

"Moi non plus," dit Angélus. "Mais c'est magnifique, n'est-ce pas?"

"Oh, oui," murmura-t-elle.


"Ensuite elle m'a giflé," dit Angel.

"Tu l'avais vu venir, mon pote," confirma Cordélia.

"Je l'ai giflée en retour," dit Angel. "Elle m'a dit qu'il y aurait un jour froid en enfer avant que je ne couche avec elle à nouveau, et je lui ai dit que la pensée de coucher avec elle me mettait en pensée à la fois en enfer et dans les jours froids --"

"Whoo, ça devient méchant," dit Gunn. "Bon sang, faut pas s'étonner que tu te souviennes de tout."

"Ca n'était pas si inhabituel," dit Angel. "Je vous l'ai dit." Mais les souvenirs semblaient devenir plus forts à ce moment. Son passé était encore son présent. Tout se passait de l'autre côté de la rue – c'était aussi réel pour lui que si ça s'était passé hier. Non, se rappela-t-il. Ca se passe maintenant. "Puis elle a commencé à me lancer des choses. Des lampes, des peintures, tout ce qu'elle avait à portée de main."

"Je suppose que les fracas commencent n'importe quand maintenant." dit Fred.


"Je conservais ceci," dit Angélus. Sa voix était basse et douce, et Darla leva ses yeux lentement vers les siens, presque coquettement. Il sourit. "Je voulais te le donner à une occasion spéciale."

Darla lui fit un sourire. "Aujourd'hui est très spécial."

Angélus prit sa main dans la sienne, et le contact de sa peau contre la sienne excita Darla contre sa volonté. Il glissa gentiment le bracelet par-dessus ses doigts, et à son poignet, la caressant comme il le faisait. "Tu crois vraiment que je ne pense pas à toi?" murmura-t-il. "Je pense à toi tout le temps. Même lorsque je prépare ma surprise pour Lord Percy – je prépare également des surprises pour toi."

"J'aime ce genre de surprise," dit Darla. Elle tourna son bras de plusieurs façons, et le bracelet capta la lumière en rougeoiement vertigineux de couleurs. Darla rit comme une enfant pourrie, gourmande, sa colère oubliée.


"Juste une minute ou deux maintenant," averti Angel. Presque déjà plus de lumière ne venait à travers le drap. Il se mit sur ses genoux et commença à écarter le foin.

"On continue la surveillance," lui assura Cordélia du devant du wagon. Il pouvait entendre le tapotement allumé et doux de ses pieds sur la route sale. "Comment s'est conclue cette grosses dispute, au juste?"

"Je lui ai dit que j'en avais assez qu'elle se comporte comme une marchande de poisson," dit Angel. "Elle m'a dit qu'elle en avait assez de moi, point. Je lui ai jeté une lampe en retour, juste comme je sentais le soleil se coucher. Darla me criait dessus comme je me dirigeais vers la porte."

"J'ai hâte d'entendre à nouveau sa voix," dit sèchement Gunn. "Ok, que le spectacle commence."


Angélus attira Darla tout près, et elle ne prit pas la peine de le combattre. Elle ne voulait pas le combattre. Son doux amour chéri. Pensant toujours à elle. Ses jeux n'étaient vraiment pas si mal – pas quand ils lui apportaient des dividendes telle que celle-ci. "Mmmm," dit-elle, bougeant souplement contre lui. "Quel bel homme généreux j'ai."

"Et quelle magnifique femme désireuse j'ai," dit Angélus. Il fit courir sa langue le long de sa gorge, et elle frissonna. Il murmura, "Voulant autant qu'elle est voulue."

Darla glissa ses bras autour de ses épaules, ce qui eut l'effet double de l'attirer plus près et de ramener l'étrange bracelet scintillant à sa vue. "Lord Dalton est un gentleman Anglais convenable," murmura-t-elle. "Sûrement, il ne dînera pas aussi tôt que ça."

"Probablement pas," approuva Angélus. Il commença à détacher la ceinture de son peignoir. "Il enverra probablement son invitation dans une heure et quelque."

"Seulement une heure?" Darla fit la moue. "Toi avec ton pomponnement. Il te faudrait plus qu'une heure pour te rhabiller." Elle fit sortir sa lèvre inférieure avec de la fausse mélancolie. "Comme c'est décevant."

"Je suis un homme patient," dit Angélus. "Mais je peux travailler rapidement quand la motivation est juste." Il tira son peignoir loin de ses épaules, la laissant nue devant son regard – sauf pour le bracelet. "Laisse ça."

"Comme si j'allais l'enlever," dit-elle. "Même pour toi."

Angélus rit et la fit tourner dans ses bras. "Allons à l'étage," dit-il. "Et là nous verrons au juste ce que tu feras et ne feras pas pour moi."

"Oui," dit-elle, mordillant sa gorge comme il la portait en haut. "Oh, oui."


"Le soleil se couche," dit Angel.

"On peut réellement le voir cette fois," dit Cordélia. "Ok, on guette pour Dru. On guette la porte."

Angel souleva le coin du drap du wagon, lui donnant le premier regard direct sur la rue. La familiarité de cela le frappa fort, mais il se concentra sur la porte. "N'importe quel moment."

"Elle va l'attaquer juste là. Juste là," dit Gunn. "Mais on attend."

Le soleil avait disparu. Il pouvait en sentir les restes contre sa peau, se souvenant que c'était juste comme c'était quand il était sorti comme un ouragan cette nuit-là. "Ca se produit," dit-il. "Ca se produit -- maintenant."

Angel se raidit. Tout comme les autres. La porte ne s'ouvrit pas.

Puis la porte ne s'ouvrit pas.

Plusieurs minutes plus tard, la porte ne s'était toujours pas ouverte.

"Euh, Angel?" dit Fred. "Quand tu as dit 'maintenant,' tu voulais dire quand exactement?"

"C'est ça," dit Angel, assommé. "Ca – ça devrait être ça."

"Ca va," dit doucement Cordélia. "C'était il y a une centaines d'années bizarres et quelques, Angel. Tu te trompes de quelques minutes. C'est pas grave. Ca va se produire dans la seconde."

"Je ne me trompe pas," insista Angel. "Je m'en souviens. Je sais comment ça s'est passé, sauf que – sauf que ça ne se passe pas."

"Dru," dit platement Gunn. "La nana est entrée et a déjà tout fichu en l'air."

"Elle n'aurait pas pu," dit Angel. "L'entrée arrière était ombragée par le soleil dès le petit matin, mais seulement là. Il n'y a aucune chance pour qu'elle soit entrée plus tard, et il n'y a aucune chance pour qu'elle soit venue de là où nous étions la nuit dernière à ici plus vite que nous."

"Elle aurait pu utiliser une couverture," dit Cordélia. "Tu le fais tout le temps – plein de vampires ont des moyens de se déplacer dans la lumière du jour."

Angel secoua la tête. "Drusilla est terrifiée de la lumière du jour. Elle ne comprend pas qu'une couverture la protégerait. Si elle n'est pas entrée dès le petit matin, elle n'est pas entrée du tout."

"Tu es sûr?" dit Fred. Elle espérait clairement Angel répondrait rapidement par l'affirmative.

Mais la porte resta fermée.

"Je ne sais pas," dit Angel. "Je ne sais pas ce qu'à fait Dru. Je ne sais pas où elle est. Tout ce que je sais c'est que --"

"— tu ne cours pas dehors pour être maudit," dit Cordélia. "Quand je mettrai la main sur Dru --"


Drusilla pouvait entendre les voix comme si elles étaient à une très grande distance. Elles sonnaient comme des cloches, de grandes cloches retentissantes. Tout dans sa tête sonnait, et Drusilla n'aimait pas ça du tout. Elle essaya de mettre ses doigts dans ses oreilles, mais ses bras de ne voulaient pas bouger. Vilains bras.

Elle sentit des doigts – des doigts chauds, humains, tellement appétissants – contre sa gorge. La voix la plus proche parla encore, dans cette langue qu'elle n'avait pas prit la peine d'apprendre. Elle n'était pas obligée de savoir ce que les mots signifiaient quand elle pouvait voir les pensées derrière ceux-ci, vacillantes et tournoyantes comme une machine de Zoetrope.

Elle ouvrit les yeux et se redressa.

Le prêtre – méchant prêtre, portant une méchante croix – lâcha un cri de surprise et fit un bond en arrière. Il appela un autre prêtre, qui se dépêcha de le rejoindre aux côtés de Drusilla.

Les prêtres avaient trouvé tous les personnes mortes dans leur église, et ils avaient pensé qu'elle était une personne morte, et ils avaient eu raison. Mais elle était la seule personne morte qui se relèverait.

Le premier prêtre frappa des mains, et le visage allumé de joie, commença à babiller bruyamment dans cette langue idiote. Drusilla l'ignora comme elle tentait un exploit mental qu'elle n'entreprenait que très rarement, et jamais avec beaucoup de succès. Elle essaya de se concentrer.

Son reflet l'avait frappée sur la tête. Vilain reflet. Maintenant Drusilla portrait la robe de son reflet, qui était très étrange – le vêtement cramoisi étincelait comme elle bougeait, les mailles étaient si minuscules qu'elles devaient avoir été cousues par des fées, la jupe était si courte que ses jambes été montrées presque jusqu'aux genoux, et elle n'avait pas du tout de corset. "Comme c'est très osé," dit-elle pour elle-même. "Je suis une boHEEEMienne." C'était un mot amusant, et elle se le dit plusieurs douzaines de fois. Si elle portait les vêtements de son reflet, est-ce que ça signifiait qu'elle était son reflet maintenant? Est-ce que son reflet était elle?

Les prêtes bavardaient toujours, leurs mots obstruant ses oreilles et leurs pensées emmêlant son cerveau. Les crois qu'ils portaient, démangeaient la peau de Drusilla. Donc elle saisit leur tête et les fracassa ensemble aussi fort qu'elle le pu.

Tant de bruits métalliques! Mais les cloches se brisèrent, et maintenant elles étaient toutes douces.

Drusilla leva pensivement ses doigts sanglants à sa bouche et commença à les lécher, un par un. Elle se sentait contente d'elle, parce que maintenant c'était agréable et calme à nouveau, et elle pouvait penser clairement à des choses importantes.

Elle voulait récupérer sa jolie robe. Ensuite elle pourrait à nouveau être elle-même.

Contente avec cette ligne de raisonnement, Drusilla se leva et se dirigea résolument hors de l'église.


(Je ne m'y connais pas trop en baseball donc, c'est très peu probable que ce soit les bons termes, dsl)

"D'accord, d'accord!" Spike riait comme il soulevait le levier. "Qu'est-ce que je suis censé dire déjà?"

"Batteur prêt!" cria Dru. "Tu dis batteur prêt! Dis-le, dis-le, dis-le --"

"Batteur prêt!" hurla Spike. Dru souleva la cruche dans ses mains, puis la lança le long de la boutique chinoise. Spike balança la barre et brisa la cruche en morceaux.

"Cours les bases!" dit Dru. "Tu dois courir les bases, si tu es un bon garçon."

"Alors je ne devrais pas courir du tout," observa Spike. Mais il commença à les courir de toute façon. Le propriétaire du magasin de porcelaine fut la première – en tout cas, ce qu'il restait de lui – et les deux patrons qui étaient entrés ce soir était la seconde et la troisième. L'arrivée était la veste de Spike, mais Dru n'avait pas l'intention de le laisser aller là.

Elle couru vers sa veste, essayant de tendre le bras et de le toucher. "Tu es dehors!" dit-elle, gloussant. "Tu es dehors!"

"Je le suis?" dit Spike. Il lui souriait follement. "Quelles sont les règles de ce jeu – comment ça s'appelle déjà?"

"Quelque-chose-ball," dit Dru. "Il y a une chanson pour ça. Cacahuètes et merveilles et grandes moufles de cuir. Ils y jouent en Amérique."

"Tu n'as jamais été en Amérique, espèce de jolie idiote," dit Spike.

"Je suis allée dans toutes sortes d'endroits," dit Dru. "Tu iras dans toutes sortes d'endroits aussi. Et nous ne nous disputerons pas, et tu feras tes cheveux de toutes sortes de jolies couleurs, et nous aurons Papa et Grand-mère avec nous pour toujours et à jamais."

Spike ne sembla pas aussi heureux pour la dernière partie. "Oh, ouais, voilà la cerise sur le gâteau."

"Il n'y aura plus de méchantes tueuse," dit Dru. Elle pouvait voir ce meilleur futur maintenant, rempli et brillant, comme la lune. La lune sortirait bientôt, et elle pourrait danser pour elle dans les rues, avec Spike à ses côtés. "Il n'y aura pas de métal dans ta tête pour ôter ta soif. Les poupées ne feront pas leurs bagages et ne se cacheront pas."

"Tu l'as dit. Rien de ça," dit Spike. Il semblait un peu fatigué. "Nous devons retourner, Dru. Angélus sort, et tu sais comment est Darla quand elle s'ennuie."

"Non," dit Dru. "Nous ne devons pas retourner. Je suis revenue, et maintenant il n'y a qu'aller vers l'avant. Tout est bien à nouveau. Jouons encore à quelque-chose-ball."

"Tu es comme une batte," dit Spike. Dru leva ses bras et fit semblant d'être une batte, battant tout autour du magasin chinois. Elle dansa au-dessus des corps qu'ils avaient tués, et Spike rit et rit. Les 'os' de son corset coupaient dans sa peau, douce douleur familière. "Ah, que diable," dit finalement Spike. "Darla peut s'amuser seule pour une nuit."

Dru souleva le levier. "Dans le beffroi," soupira-t-elle, lui souriant d'un air rêveur. "Batteur prêt, battes prêtes, battes, battes, battes."

Spike sélectionna un plat lourd et commença à faire des mouvements comme un lanceur de disques. "Jeu de balle!"


Le soleil s'était couché il y avait dix bonnes minutes, et l'obscurité sur la rue, non interrompue par les réverbères électriques ou les phares d'une voiture, était complète. Mais les vitres de la villa brillaient avec une douce lueur dorée, allumée de l'intérieur par des lampes à huile et des bougies. De temps en temps, Cordélia pouvait voir des formes bouger derrières les abat-jour tirés, l'évidence que les vampires étaient toujours à l'intérieur de la maison.

"Ca suffit," dit enfin Angel. "J'entre là-dedans."

Il sauta de la charrette, mais avant qu'il n'ait pu commencer à traverser la rue, Cordélia saisit ses bras; Gunn aida à le retenir. "C'est TELLEMENT pas une bonne idée," dit-elle. "Qu'est-ce que tu projettes de faire? Parce que, pour une raison ou pour une autre, je ne pense pas que frapper à la porte et t'expliquer gentiment à toi-même que tu dois sortir de sorte que tu puisses commencer un siècle de tourments va marcher."

"Je vais m'assurer qu'il se fasse maudire," dit Angel, "même si ça signifie que je doive le -- me – le mettre KO, l'attacher et le traîner jusqu'aux bohémiens moi-même." Alors qu'il parlait, ses bras et ses épaules se raidirent, comme s'il se préparait à faire ce qu'il venait de dire.

"Darla est là-dedans," lui rappela Gunn. "La façon dont je m'en souviens, elle était plutôt méchante dans un combat – et je ne suppose pas qu'elle se soit adoucie dans les cent dernières années. Tu vas prendre le risque de deux contre un?"

"Peut-être cinq contre un," dit Fred. "Angélus et Darla étant seuls dans la maison est la façon dont les choses auraient dû être. Mais nous savons que Drusilla a déjà changé quelque chose. Peut-être qu'elle a trouvée elle et Spike et leur a tout dit. Peut-être qu'ils sont tous là-dedans à l'instant même."

Ca, finalement, sembla faire comprendre Angel. Ses épaules s'affaissèrent, et il ôta leurs mains restreignantes d'un haussement d'épaules. "Rien de tout ça n'est juste," dit-il.

"Et on va remédier à ça," lui dit fermement Cordélia. Pour quelque raison, Angel semblait s'être libéré du pire de sa dépression; elle n'avait pas l'intention de le laisser retomber dedans. "Donc, la première chose que nous devons découvrir c'est comment faire sortir ton vieux toi méchant de là. Des idées?"

Gunn se tourna vers Angel. "Tu te dirigeais vers où quand tu t'es barré? Parce que je pense, peut-être que si on trouve une autre façon de te faire aller là --"

Mais Angel secouait la tête avec frustration. "Je ne m'en souviens pas. Quand je suis parti, j'étais fâché. Je ne réfléchissais à où j'allais."

"Peut-être que tu allais chez ce type Dalton," suggéra Cordélia.

"Non," dit Angel. "Me disputer avec Darla m'avait fait perdre l'intérêt que j'avais pour lui. Quand j'ai quitté la maison, j'avais juste envie de --" hésita Angel, puis il finit à contrecœur, "J'avais juste envie de tuer la première personne que je croissais. Préférablement aussi brutalement que possible."

Gunn croisa les bras. "Je suppose que tu n'as jamais pensé à éliminer ton excès d'agressivité d'une autre manière. Tu sais, frapper dans un sac, un jeu rapide de squash, ce genre de chose."

Angel lui lança un regard, puis continua. "J'avais envie de tuer quelqu'un, mais je n'en ai jamais eu l'opportunité. Je suis allé aussi loin que le théâtre quand les bohémiens m'ont sauté dessus --" Il s'arrêta, et soudainement son visage s'éclaira. "Le théâtre. Ca s'est passé dans une ruelle derrière le théâtre. Ils avaient de l'ail et des croix et de l'eau bénite, et ils devaient être environs cinquante. Ils m'ont pris par surprise, m'ont maîtrisé et mon traîné jusqu'à leur camp. Je me souvenais de tout ça, mais j'avais oublié que ça s'était passé à l'extérieur du théâtre. Comment est-ce que j'ai oublié ça?"

"C'est juste une supposition, mais peut-être qu'être réduit en pâture par une foule vengeresse a enlevé ton esprit du paysage pour une seconde," dit Cordélia. "On va te pardonner."

"Le théâtre," dit Fred. "C'est là que nous devons te – je veux dire, le – faire aller."

"Attention, les gars," dit soudainement Gunn. "Quelqu'un vient."

Une silhouette avec une cape -- indistincte dans l'obscurité mais définitivement femelle – marchait vers l'entrée de devant de la villa. "Est-ce que c'est Drusilla?" demanda Fred.

"Et si oui, laquelle est-ce?" ajouta Cordélia. Elle soupira, pensant qu'une chose dont le monde n'avait catégoriquement pas besoin était des Drusilla multiple.

"Ce n'est pas Dru," dit Angel avec certitude.

"Bordel," dit Gunn. "Alors ça doit être l'équivalent du livreur de pizza du dix-neuvième siècle. Sauf que, si on ne fait pas quelque chose, elle va être la collation chaude. Allez."

Sans attendre une réponse, il se précipita de l'autre côté de la rue. "Charles, attends!" appela Fred après lui.

C'était trop tard. La femme avec la cape avait déjà posé sa main sur la chaîne qui pendait sur le côté de la porte de devant de la villa. Même de sa position de l'autre côté de la rue, Cordélia pu entendre le faible son métallique des cloches à l'intérieur de la maison.

"S'ils ouvrent la porte et voient Charles aussi --" dit Fred.

Elle n'eut pas à finir la pensée. Immédiatement Angel commença à courir vers la villa; Fred et Cordy le suivirent rapidement, trébuchant en chemin. Homme mort chanceux avec sa vision de nuit, pensa Cordélia. Il peut simplement contourner toutes la caillasse et -- eww – du crottin de cheval sur la route. Mais, truc puant étant un danger pour les chaussures en toiles de côté, elle n'arrivait pas à baisser les yeux: elle ne pouvais que se concentrer droit devant, sur l'entrée de devant de la villa, où Gunn se tenait pleinement exposé.

Elle ralenti à peine comme ils le rattrapaient. Quelque part dans la maison, les cloches sonnaient toujours bruyamment.

"—Vous devez partir d'ici," disait Gunn à la femme avec la cape.

"Qui êtes-vous?" haleta la femme avec un accent Anglais. Même pas une femme, réalisa Cordélia – une fille, peut-être encore plus jeune qu'elle l'était elle-même.

Pas le temps pour "Gilligan's Island," pensa Cordélia. Alors qu'ils atteignaient tous le seuil de la villa, elle dit, "Nous sommes des voyageurs dans le temps du vingt et unième siècle. A l'intérieur de cette maison, il y a un couple de vampires qui vous tueront si vous êtes toujours là quand la porte s'ouvrira. Donc maintenant que vous avez reçu l'explication du Théâtre 3000 du Mystère de la Science, que diriez-vous de juste COURIR?"

Le regard sur le visage de la fille changea de la surprise à la peur. "Bohémiens! Vous êtes des bohémiens!"

"Non, nous le sommes pas," dit Fred. Elle baissa les yeux sur ses vêtements empruntés. "Quoique je puisse voir pourquoi vous pourriez penser ça."

La fille commença à sangloter. Tombant sur ses genoux, elle serra ses mains ensemble en supplication. "Pitié, ne me tuez pas. Je n'ai rien de valeur. Je suis juste une servante --"

"Personne ne va être tuer," dit Gunn. "Pas si vous m'écoutez --"

Mais la fille était au-delà de l'écoute, réalisa Cordélia. Elle tremblait de terreur, et ses sanglots devenaient plus bruyants et aigus.

"Quelqu'un aurait intérêt à la calmer --" commença Fred.

Cordélia regarda l'entrée de la villa de façon inquiète. Angélus et Darla était à l'intérieur. Pourquoi est-ce que le tintement de la cloche ne les avait pas amené à la porte? Si le tintement de cloche ne l'avait pas fait, de façon sure les cris le feraient bientôt --

Il y eu un bruit sourd, et les pleurs de la servante s'arrêtèrent abruptement. Quand Cordélia regarda autour d'elle, la fille était couchée inconsciente sur le seuil. Angel se tenait au-dessus d'elle, poing fermé.

"Tu l'as frappée!" lui dit Cordélia d'un ton accusateur.

Angel eut l'air mal à l'aise. "Je devais arrêter ses cris, et la persuasion gentille ne semblait pas être une option."

"Dites, peut-être que nous devrions bouger," dit Fred. "Vous savez, avant qu'ils ne décident de découvrir ce qu'était tout le bruit."

Ca provoqua une réponse immédiate. Gunn et Angel soulevèrent le corps inconscient de la fille entre eux, tandis que Fred et Cordy trouvèrent un sentier sur le côté de la maison. Ce ne fut que lorsqu'ils furent sûrement hors de la vue de la porte que Cordélia commença à se sentir encore un peu plus en sécurité.

Gunn et Angel couchèrent la servante sur le sol froid, et Cordélia l'examina. Une grosse bosse enflait déjà juste au-dessus de l'oreille de la fille, et quand elle se réveillerait elle allait avoir un bleu particulièrement déplaisant. "Tu es SI chanceux que ce ne soit pas 2002," dit Cordélia à Angel, "ou tu regarderais une poursuite judiciaire pour coups et blessures, ça c'est sûr."

Mais Angel avait l'air d'avoir d'autres choses en tête. "Ca ne va pas. Je dois réfléchir à propos de ça."

"A propos de quelle partie?" dit Gunn. "La partie où l'histoire est toute gâchée, ou la partie où Dru ne pourrait pas l'avoir fait, sauf qu'elle l'a fait, ou la partie où on ne sait pas ce qu'il se passe?"

"La partie où tu as sauvé sa vie," dit Angel.

"Ca n'est pas en haut de notre liste de soucis," dit Gunn. Mais ensuite il hésita, réalisant ce qu'Angel voulait dire une moitié de seconde avant Cordélia. Elle fixa la fille inconsciente dans la rue, se sentant vaguement malade dans son estomac.

"Tu n'étais pas là quand elle est arrivée auparavant," murmura Cordélia. "Je veux dire, dans l'histoire qui était censée se produire. Mais Darla l'était peut-être."

"Donc Darla l'a peut-être tuée," dit Fred, saisissant. "Ce qui signifie --"

Fred ne le dit pas. Et personne d'autre ne le fit. L'histoire était encore plus hors de 'l'articulation' qu'elle ne l'était avant.

Cordélia se demanda ce qu'ils pouvaient faire, puis réalisa la réponse et la rejeta au même moment. "Angel, on ne peut pas," dit-elle. "On ne peut pas la tuer. Je sais que ça change encore plus les choses, mais – on ne peut simplement pas."

"Non, on ne peut pas," approuva Angel, à l'immense soulagement de Cordélia. Mais son visage était toujours troublé comme il dit, "On ne sait pas si on change l'histoire ici. Donc on ne sait également pas si on la changerait en la tuant. Ca signifie qu'on la laisse tranquille."

La brise de nuit bougea la cape de la fille, et Cordélia vit qu'il y avait une enveloppe à l'intérieur. Elle la sortit et l'ouvrit; la carte à l'intérieur était couleur crème et inscrite d'une écriture élégante, démodée. Elle la lit tout haut pour le bénéfice des autres: "'Percival, Lord Dalton, requiert le plaisir de votre compagnie pour dîner dans sa maison à Leiberstrasse, Sighisoara, le 16 Novembre 1898, à vingt et une heure.'"

"Donne-moi ça," dit Angel. Il lui prit la carte. "C'est une invitation que je n'accepterais pas." Il la déchira en morceaux, passant un peu de cette violence refoulée sur le papier; Cordélia le regarda attentivement, mais Angel semblait raisonnablement contrôlé, du moins pour le moment.

Puis un bruit de quelque part au-dessus d'eux les fit tous lever les yeux. Une lumière brillait d'une pièce de l'étage supérieur de la villa; la vitre était ouverte, et les sons venant de l'intérieur étaient clairement audibles dans la nuit calme.

"Oh," gémit la voix de Darla. "Oh, ohhh, ahhh, OHHH --"

Même dans l'obscurité, Cordélia pu voir Fred piquer un fard. Cordélia, elle, était trop contrariée pour être embarrassée. Elle croisa les bras et regarda Angel. "Maintenant on sait pourquoi personne ne vient ouvrir la porte. Ils sont simplement trop occupés à venir. Je croyais que tu avais dit que tu t'étais BATTU avec Darla?"

"Apparemment on s'est réconcilié," dit Angel d'un ton mal à l'aise.

Son embarras s'approfondit une seconde plus tard, quand une autre voix vint rejoindre les gémissements de Darla. Cette voix était plus basse, mâle, et instantanément familière pour Cordélia. La dernière fois qu'elle avait entendu Angel faire des bruits comme CA avait été dans la loge bizarre hantée au ballet.

Angel grimaça. Gunn couvrit sa bouche avec sa main, essayant vraiment fort de ne pas rire. Cordélia se sentit passer de contrariée à furieuse. C'était une chose de penser à Angel en train de coucher avec Darla, mais c'était une autre, entièrement plus contrariante de penser à Angel en train d'apprécier de coucher avec Darla. Sans mentionner qu'il sonnait tout juste comme la fois où lui et Cordélia s'étaient pelotés au ballet, même si aucun d'eux n'avait vraiment été eux-mêmes alors, parce qu'une fille aimait se sentir spéciale, possédée ou pas. Cordélia était consciente que cette ligne de raisonnement n'avait pas de sens, et ça lui était aussi égal. Elle lança à Angel son meilleur regard glacial en dessous de zéro. Il grimaça encore.

Fred fixait la fenêtre aussi, mais heureusement elle se concentrait sur des choses plus importantes. "Je crois que je sais comment nous pouvons faire sortir Angélus de là."

"Tu veux dire d'elle," dit Gunn, souriant. Cordélia et Angel le fixèrent tous les deux jusqu'à ce qu'il redevienne sérieux. "Ok, quel est le plan?"

Fred baissa les yeux sur la servante toujours inconsciente. Puis elle regarda l'invitation en morceaux qu'Angel tenait toujours en main. "Hé bien, c'est un peu risqué..."


"Ce n'est pas risqué," dit Charles. Il n'y avait plus la moindre petite touche d'amusement dans sa voix. "Risqué, c'est ne pas mettre une ceinture de sécurité. Ca, c'est du suicide."

Fred fit un pas en arrière, ce qui rendit plus facile de le regarder dans les yeux. "Non, ça ne l'est pas. C'est un risque calculé. Charles, nous manquons de temps. Si Angélus ne se fait pas maudire ce soir – hé bien, l'histoire sera peut-être tant changée que nous ne serons jamais capable de l'arranger." Elle prit une respiration, et essaya de sonner rassurante comme elle dit, "De plus, si ça marche, je n'aurai même pas à entrer dans la maison."

"SI ça marche," dit froidement Charles. "Qu'est-ce qui te fait penser que tu ne finiras pas en cocktail, tout comme elle aurait fini?"

Il pointa la rue, où Cordélia fourrait la servante à moitié inconsciente dans un carrosse tandis qu'Angel payait le chauffeur pour la ramener à la maison de son employeur. D'après les gestes que faisait Angel pour accompagner son Roumain hésitant, Fred supposait qu'il disait que la fille avait été attaquée par des bohémiens – quoique l'explication qu'il offrait pour le vol de l'uniforme de la servante était la supposition de tout le monde.

L'uniforme – une casaque blanche trop amidonné et un tablier noir – n'était pas aussi chaud que les vêtements bohémiens avaient été, et Fred tira la cape plus étroitement autour d'elle comme un frisson faisait cliqueter les feuilles mortes le long de la rue. "Je suis avec vous depuis presque un an, Charles. Je ne suis peut-être pas un champion comme Angel ou Cordy, ou une très bonne combattante comme toi et – comme toi. Ca ne signifie pas que je ne peux pas aider. Cette fille n'avait aucune idée dans quoi elle mettait les pieds, mais moi si. J'ai appris quelques petites choses, tu sais – des tactiques de combat, et des stratégies, et --"

"Tu ne recherches pas un terme de papier!" cassa Charles. "C'est pour de vrai."

Fred cligna des yeux; elle ne l'avait jamais entendu se fâcher comme ça avant. Calmement, elle dit, "Je sais que ça l'est. C'est pour ça que je le fais."

Charles commença à faire les cent pas devant elle. "Pourquoi toi? Pourquoi pas Cordy?"

"Parce que j'ai la bonne taille pour porter ces vêtements," dit Fred, montrant l'uniforme de la servante qu'elle portait maintenant.

"C'est une stupide raison pour risquer ta vie, bon sang," dit rageusement Charles.

Fred commençait à se sentir devenir fâchée en retour. "Alors voilà une meilleure raison – c'était mon idée, et je peux le faire, et c'est mon risque à prendre." Elle se mit devant lui et l'arrêta de faire ses cent pas en plantant son doigt au milieu de son torse. "Tu prends des risques tout le temps."

"Comme quand?" exigea Charles.

"Comme juste maintenant! Tu t'es précipité devant la maison quand tu pensais que cette fille était en danger. Et si Angélus et Darla AVAIENT ouvert la porte?"

"C'était différent."

"Comment?"

"Parce que je peux veiller sur moi."

"Moi aussi!"

Charles la fixait, une sorte particulière de douleur dans les yeux, mais c'était trop tard pour retirer ça, même si elle avait pu. "Moi aussi. Charles, j'ai passé tant de temps à veiller sur moi à Pyléa, et c'était si dur de continuer à le faire tout le temps, et je suis devenue plutôt folle à essayer. Et puis, quand je suis rentrée à la maison, je suppose que j'avais envie – j'avais besoin – que quelqu'un veuille sur MOI pendant un moment. Et tu l'as fait. Tu m'as fait me sentir en sécurité, et c'est la meilleure chose que tu aurais pu faire pour moi, parce que maintenant je peux à nouveau être courageuse. Mais tu dois me laisser être courageuse."

Charles la regarda, et pendant un long moment son visage changea à peine. Quand il parla enfin, sa voix était douce une nouvelle fois, et sonnait plus comme le Charles qu'elle connaissait. "J'ai perdu tant de gens. Perdu mes amies. Perdu ma sœur. Ils étaient tous si courageux, et je ne les ai pas sauvés. Je ne vais pas te perdre."

Alors qu'il finissait, Charles mit ses bras autour d'elle, serrant Fred contre lui si farouchement que c'était un peu difficile de respirer. Ca ne la dérangeait pas.

"Ca va," lui dit-elle. "Maintenant je suis trouvée, je ne vais pas encore me perdre."

Comme Angel s'approchait d'eux, Fred essaya son accent Anglais. "Dis-moi, gouverneur, t'ont-ils cru au sujet des bohémiens?"

"On dirait bien," dit Angel. Il souleva un sourcil. "C'est un petit peu lourd."

"Je prend l'accent de 'My Fair Lady,' (série télé des années 60)" dit Fred. "Je suppose que ça n'est pas exact à 100."

Angel dit, "Dit aussi peu que possible, et essaye juste de ne pas sonner comme si tu venais du Texas. Tu ne devrais pas lui parler pour trop longtemps, donc, avec un peu de chance, il ne le remarquera pas trop."

Charles lançait toujours des regards noirs. "Je souhaiterais juste qu'il y ait quelque chose d'autre qu'on pourrait faire pour rendre ceci plus sûr à part l'entraînement vocal."

"Il y a peut-être quelque chose," dit Angel. "Est-ce que l'un de vous à une corde?"


La cloche de l'entrée sonna pour la troisième fois. Darla se redressa sur un coude, de sorte que le drap de lit glisse outre d'elle d'une manière qu'Angélus aurait presque pu croire était involontaire, s'il ne l'avait pas connue aussi bien qu'il la connaissait. "Tu ne vas pas répondre à ça?" demanda-t-elle.

Il était trop bien mis pour penser à bouger. "C'est probablement seulement Spike et Drusilla."

Darla renifla sa dérision. "Difficilement. Il n'a pas la gentillesse requise et elle la santé d'esprit pour utiliser une sonnette. Peut-être que la personne qui a appelé tout à l'heure, tandis que nous étions..." Elle lui fit un demi-sourire et traîna son doigt jusqu'au centre de son torse, "...occupé à autre chose est revenue. Peut-être que c'est ton invitation à dîner avec l'imbécile Lord Dalton."

Le bracelet sur son mince poignet scintillait d'une myriade de couleurs. Angélus prit sa main et embrassa légèrement ses doigts, un par un. "Devrais-je répondre, alors?"

"On ne devrait jamais décevoir l'aristocratie," chuchota Darla, son attention fixée sur le bracelet qu'elle portait. Elle était captivée par lui, vit Angélus, comme en esclavage à sa beauté et nouveauté, comme elle était esclave de son désir pour le vampire. Jolie, stupide Darla. Une créature vicieuse, magnifique – mais tout de même, dans son coeur froid, cupide et égoïste et facile à manipuler, si on connaissait les ruses. Après 150 ans, Angélus était presque sûr qu'il les avait toutes apprises. "Tu devrais y aller," dit-elle.

Il savoura le plaisir subtil de la victoire comme il enfilait un peignoir et la quitta, et il le savourait toujours quand il ouvrit la porte de devant de la maison sur la froide nuit dehors. "Oui?"

La fille le fixant du seuil de la villa était un petit peu plus qu'une enfant abandonné, presque engloutie par son uniforme de servante et sa cape. Semblant avoir répété les mots par cœur, elle dit, "Monsieur, mon maître, Lord Dalton, m'a envoyée. Il souhaite vous inviter --"

Angélus sourit.

"—à le rencontrer à l'extérieur du théâtre ce soir."

Angélus sentit sa bonne humeur commencer à s'aigrir. Il n'y avait, évidemment, aucune raison à pourquoi Lord Percy ne pourrait pas rencontrer sa fin n'importe où, mais Angélus n'avait pas passé des semaines à endurer la compagnie ennuyeuse de l'homme pour le privilège de le boire dans une ruelle. Non, l'art de ce meurtre dépendait du renversement du sens insupportable d'invulnérabilité du Monseigneur, et ça ne pouvait être accompli qu'en démontrant comme la sécurité dont il jouissait était petite, même dans sa propre maison.

"Dis au Lord Dalton," dit Angélus, "Que je regrette vraiment mais j'ai un autre engagement ce soir." Il commença à fermer la porte.

"Attendez!" dit la servante. Son accent était étrange – comme si elle imitait un ton de première qualité, le contraire exact de Spike et de son Cockney avancé. "Vous devez y aller!"

Ce fut la surprise, plus que tout autre, qui fit rester la main d'Angélus sur la porte. Il fixa la fille, indécis de s'il devait être amusé ou offensé. "Peut-être qu'avec l'âge mon ouïe souffre – est-ce que je viens juste d'entendre une domestique donner un ordre à un gentleman?"

"Non," dit la fille, ayant l'air de plus en plus agitée. "Je veux dire, oui. Je veux dire -- Lord Dalton a dit de vous dire – qu'il a quelque chose à vous donner. Un cadeau."

Maintenant Angélus était curieux. "Quel genre de cadeau?"

"Quelque chose que vous aurez pendant très longtemps," dit la fille. "C'est -- inestimable."

"Intriguant," dit Angélus, regardant la fille de très près pour la première fois. Elle était maigre, mais son teint était plaisamment lisse et ses yeux étaient brillants. Il se demanda s'il devait la présenter à Darla, pour l'occuper pendant qu'il sortait. Adoucissant sa voix, il dit à la fille, "Tu trembles, ma chère. La nuit est froide. Ne veux-tu pas entrer?"

La fille hésita. "Oh -- oh non," dit-elle enfin. "Ca ne serait pas convenable."

"Viens, viens," dit vivement Angélus, lui souriant aussi gentiment qu'il pouvait y parvenir. "Nous n'avons pas besoin de le dire au Lord Dalton. Et c'est juste pour quelques minutes près d'un feu chaud."

Ses yeux s'écarquillèrent comme elle se tint lentement plus droite, se redressant alors qu'elle devenait plus confiante, sa cape s'ouvrant légèrement pour révéler sa gorge -- et, pendant à une boucle de ficelle, une petite croix fabriquée grossièrement.

De la révulsion le traversa, et Angélus lutta pour ne pas grimacer. Il tourna légèrement la tête sur le côté pour l'ôter de sa vue. La croix n'aurait pas pu le garder loin de la fille s'il avait vraiment été affamé, mais il ne l'était pas. Darla non plus. Et une chose si décharnée ne valait pas même l'ennui le plus minime.

"Sur une deuxième pensée," dit Angélus, "retourne chez ton maître. Dis-lui que je le rejoindrai à l'extérieur du théâtre, et que j'ai vraiment hâte de passer cette soirée en son agréable compagnie."

A ça, la fille eut l'air soulagée. "Oui, monsieur," haleta-t-elle et, avant qu'Angélus ne puisse la congédier, elle se tourna et couru en bas des escaliers de la villa et en travers de la rue. Angélus la regarda partir, amusé, avant de fermer la porte.

A l'étage, Darla flânait toujours sur leur lit. "Mon magnifique amour," dit-elle à Angélus comme il revenait, son mécontentement précédent entièrement oublié. Quand il tendit le bras pour son gilet et son veston au lieu de la rejoindre, elle fit simplement la moue. "Tu me quittes."

Il se pencha et l'embrassa. "Pour le plus court des moments."

"Vas-tu dîner avec Lord Dalton?" Darla sourit languissamment. "Ou vas-tu dîner de Lord Dalton?"

"Il y a eu un changement de plan," lui dit Angélus. "Mais je peux improviser. Tous les grands artistes le font."

Quand il la quitta, elle tournait son bras sous la lumière de la lampe à huile, s'émerveillant devant la manière dont le motif du bracelet changeait en réponse à ses mouvements.

Angélus sourit. " C'est comme je dis toujours," murmura-t-il pour lui-même. " Tu ne peux jamais te tromper avec de la bijouterie."