Assise à une table de pichnik.
Mhhhhhhhh, elle est bonne ma pizza… (c'est moi qui dit ça.)
Fred lève les yeux.
Noémie ? Tu as prit une pizza pour toit toute seule ?
Non !
Ahhhhh ouf j'ai eu peur…
J'en ai pris trois.
Quatre têtes se tournent vers moi.
Qu'est-ce que j'ai fait, encore ?
Les quatre têtes s'entre-regardent.
Qui s'y colle ?
Fred !
Ah non. Déjà qu'elle veut pas sortir avec moi, là ça va être encore pire…
Helen alors.
Héééééé c'est pas juste !
Discute pas ! T'es sa meilleure amie.
MAIS CEST BON ALLEZ Y PARLEZ JE VOUS ENTENDS PAS !
Les trois gars se tassent un peu en arrière.
Heuuuu dis No, tu as vraiment pris trois pizzas ?
Oui !
Heu humhumhumhum huhuuhu… tu sais, tu n'es pas spécialement mince… tu…
Viens en au but ! Je suis grosse et je ne dois pas manger trois pizzas, c'est ça ?
Nooooooooooon, bien sûr que noooooon, c'est pas ça, c'est… BON OK oui c'est exactement ça tu es assez grosse et trois pizzas ça va te faire devenir encore plus énorme !
J'y crois pas. Je sais que c'est vrai, mais je n'aurais jamais cru qu'Helen était capable de faire ça ! Apparemment, Jérémy, Fred et Georges sont tout aussi choqués que moi. Helen, elle, afiche un air ravi et libéré ! Je crois bien que j'ai besoin de prendre l'air. Je me lève calmement et déplace mes bourrelets vers un bosquet d'arbres encore plus sombre que le reste (il fait nuit). Se vider. Prendre une branche et en faire de la pâtée. Arracher un arbre avec ses dents.
-Helen !
-Oui Fred ?
-Fais moi penser à te tuer !
-Pourquoi ? Elle l'a cherché !
-Ca y est, tu la détèstes ?
-Bien sûr que non. J'n ai juste marre qu'elle essaie tout le temps de nous faire dire qu'elle n'est pas grosse !
-Helen, tu peux être vraiment stupide de temps en temps ! Cette fille est pas bien dans sa peau ni dans sa tête : y'a qu'à voir comment elle se goinfre, elle est boulimique, c'est sûr !
-Forcément Fred, toi c'est ton petit bijou, ta chérie, tu dois la protéger, et tralala…
-Mais essaie un peu de vraiment la regarder ! Il y a quelque chose qu'on ne sait pas d'elle, c'est sûr !
-Fred, n'essaie pas non plus de croire qu'elle est horriblement complexée et qu'elle a terriblement besoin d'aide !
-Mais justemeeeeeeent ! C'est le cas !
-Ecoute Fred. Je veux bien que tu sois hyper amoureux d'elle mais bordel, tu as vu comme elle rigole quand elle est avec nous ?
-C'est dans ses gènes de rigoler, elle ne pourra jamais s'en empêcher… Il doit lui manquer quelque chose… de la tendresse par exemple.
-C'est vrai que je crois qu'elle n'a pas d'hyperbonnes relations avec sa famille. Sur ce point là, ok…
-Je ne comprnds vraiment pas pourquoi elle refuse de sortir avec moi… si c'est ce dont elle a besoin !
-Moi je comprends.
-Comment ça ?
-Fred, elle ne t'aime pas. Tu es son ami ! Elle préfère rigoler avec toi plutôt que de te rouler des patins !
-Tu m'outrages.
-Je sais. Mais réfléchis ! Mets toi à sa place : tu es Noémie Krimblims et Rogue te demande de sortir avec lui. Est-ce que tu accepterais seulement parce que personne n'a jamais montré le moindre intérêt pour toi ?
-Attends, Rogue c'est pas la même chose… Rogue on le déteste, Et No ne me déteste pas, si ?
-Certes. Il n'empêche… on ne sort pas avec quelqu'un qu'on n'aime pas d'amour.
-Aaaaaah, mais arrête ! C'est moi qui vais complexer, maintenant !
-Noémie-n'est-pas-complexée !
-Pense ce que tu veux. Je vais la voir !
Fred s'approche. Comment il a su que j'étais là-dedans ? Il me dit un seul truc dans le camp d'Helen, je le tue.
Noémie…
Agenouillé près de moi.
Qu'est-ce que tu me veux ?
Tu es en colère contre Helen ?
Non. Après tout, elle a parfaitement raison.
Arrête de dire ça.
Je dis ce que je veux de moi.
Pourquoi trouves-tu que tu es grosse ?
Mais parce que je le suis !
Qu'est-ce qu'il y a, à la fin !
Tu ne peux pas comprendre.
Bien sûr que si. Je l'ai déjà compris.
Regard foudroyant.
Comment ça ?
Oulàààà, arrête de me regarder comme ça et je te réponds.
OK. Moi détourner le regard.
Tu nous cache quelque chose !
Peut-être.
Je prends ça pour un oui. Allez, crache !
Fred, je ne l'ai même pas dit à mon journal intime !
(STOOOOOP ! Là, ça veut dre que le suspens sera aussi grand pour vous que pour Fred, niaaaaaaarknairkniarrrrk !)
Tu ne me le diras jamais, hein ?
NON.
Ca a le mérite d'être clair. Tu es sûre ?
Ecoute Fred ! Si je n'en parle même pas à mon journal intime, c'est que la probabilité que quelqu'un regarde dedans et apprenne tout est toujours existante ! Et je ne veux SURTOUT pas prendre ce risque !
Je vois. Mais moi j pense savoir ce qui ne va pas.
Tu crois que je ne peux rein te cacher.
Disons que je fais particulièrement attention à toi… tu sais pourquoi.
Malheureusement, oui.
Hé bien… à mon avis, tu es énormément influencée par l'action des autres.
Cest ça, ce que tu affirmes être « mon problème » ?
Non…
Mais c'est quoi, alors !
Je… je pense que tu en as marre que personne ne te témoigne plus que de l'amitié.
Personne ? Il y a toi.
Tu l'as dit toi même, je ne suis que ton ami !
Blanc.
Oh bordel de merde, lui ? C'est lui, le seul qui a compris un truc à la fille bizarre que je suis ? Pas possible… enfin il l'a dit lui-même, il fait « particulièrement attention à moi ». Et voilà… forcément… j'ai de sales trucs qui me reviennent en mémoire… On s'étonne que je me cache dans ces moments-là… forcément, je suis pas très belle à voir… et lui sera le premier à m'avoir vue comme ça ! Oh mondieumondieumondieu… ne pas craquer ne pas craquer ne pas craquer ne pas…
FRED !
Trop tard.
Hééééé mais c'est moi qui rêve ou Noémie vient de me serrer dans ses bras ? Et c'est moi qui rêve ou elle est en train de me chialer dessus ? Foi de Bombabouse, cette fille est complètement incompréhensible. Et dire qu'elle veut pas que je l'aide…Purée… ce mec devrait être mon frère. Dire qu'il a réussi à être plus compréhensif qu'Helen… et mais qu'est-ce qu'il fout ? Nan mais il en profite ! Je me dégage.
Fred, je cherche à me faire réconforter, pas draguer !
Je me passe la main dans le cou. Je sens encore le bisou qu'il vient de m'y faire.
Je… désolé… je n'ai pas fait exprès…
Ouais ouais !
Mais je t'assuuuuuuuure ! Tu me connais !
Et comment, que je le connais. Enfin c'est vrai… je suis quasiment certaine qu'il a pas fait exprès. A 99.
Désolée. Merci pour le réconfort.
C'était tout naturel.
Je lui balance un grand sourire.
On retourne manger ?
Oui. Le premier qui arrive à la table est une pelure de graisse à cheveux de Rogue !
Haha, tu vas mourir, Fred !
Je me précipite et arrive à la table bien avant lui.
Noémie, tu as oublié un détail… j'ai dit le premier !
Oh.
Alors ? me demande Helen.
Alors quoi ? Alors j'ai faim !
J'engloutismes trois pizzas en cinq minutes montre en main sous les regards consternés des autres qui, en 5 min, n'ont même pas fini une part.
Après quoi on rentre au Chaudron.
Vous êtes où ? Je demande à Fred.
En 114.
Ouuulààà c'est loin de la nôtre ! Venez chez nous ! On est dans la 13.
D'accord ! On va juste chercher une ou deux affaires et on arrive.
Dans la chambre avec Helen.
Qu'est ce que tu as dit à Fred ?
Ta gueule et aide-moi.
Vraiment ?
Non espèce d'idiote, là je te demande de me faire la courte échelle.
Elle pouffe. Et finit par me faire la courte échelle. Je prends une Bombabouse bien rebondie et la pose en équilibre en haut de la porte entrouverte.
Oh non No, c'est salaud !
Haha ! Ca s'appelle une boutade trétré poilante.
Si c'est Jérémy qui ouvre la porte en premier, t'as plus de tête avant ce soir.
Nooooooooon, tu n'oserais pas ! Et de toutes façons, on est ce soir.
Parav.
On attend, quand on entend deux voix bien connues dans le couloir qui chuchottent précipitamment. Ils doivent comploter et n'ont pas dû remarquer que la porte était entrouverte. Alors, de quoi ils vont nous asperger ? Par précaution, Helen et moi nous réfugions derrière un imper et recouvrons les objets fragiles (aucune photo de Jérémy je remarque) sous un autre imper.
Soudain, la porte s'ouvre et deux Bombabouses s'écrasent sur l'imper. En même temps, on entend une salve de jurons que je ne retranscrirai pas, et quand on glisse un œil au dessus du col de l'imper, on voit Georges avec une Bombabouse écrasée au dessus du crâne.
Aaaaaaah, c'est de qui, cette idée ?
MOI ! j'hurle
Ya que toi pour faire ça ! dit Fred.
Je proteste ! reprend Georges, il n'était pas dit que les Tarés-Chieurs avaient le droit de s'entre-faire des attentats !
Georges, (je dis) tu peux me préciser ce que tu viens de me balancer à la figure ?
Ok ! ok ! J'avoue, je suis cassééééééééééééééééééééé.
Quelques coups de serpillère, et on est à cinq dans une mini chambre à se peler de chaud et à se faire des vannes. Fred s'est allongé à côté de moi. Quand on s'est retrouvé tous les deux dans la salle de bain, il m'a dit : « Si tu fais un sale rêve sur ce que tu me caches, tu me réveilles. » avec un air que je ne lui connais pas du tout.
De toutes façons, je n'ai pas fait de sale rêve !
