Les feux de Beltane (The fires of Beltane)

Auteur original : Sorceress

Traductrices : Julie et Lou

Rating : R
 
Résum : Chaque année, une nuit durant, l'amour est possible, même entre les personnes les plus improbables. Un certain professeur pourrait-il affecter les vies de deux étudiants, pour tenter de contrer leur destin ?

Disclaimer : L'histoire est à Sorceress, et tout le reste à JKR, nous n'avons que notre traduction…

Chapitre 2 : départ

Le feu brûle, l'eau coule,

Le printemps arrive quand l'hiver s'en va,

En prenant le plaisir comme il vient,

Le seigneur et la dame, la jeune fille et l'homme.

« J'arrive pas à y croire ! », siffla hargneusement Malefoy. Il avait attendu que la porte de la classe de potions se soit complètement refermée, puis s'était tourné vers Hermione avec mauvaise humeur. « Coincé cette nuit, avec toi, dans la Forêt Interdite pour cueillir de l'aubépine ? Tu dois vraiment l'avoir énervé, Granger ! » L'habituel regard glacé gris bleu de Malefoy s'était chargé d'orage.

En utilisant le ton froid et supérieur qu'elle avait développé après de nombreuses années passées en compagnie de garçons en colère, Hermione haussa les sourcils et dit : « Vraiment ? J'aurais plutôt pensé qu'il nous récompensait. L'aubépine récoltée la veille de mai et humide de la rosée du matin est l'un des ingrédients de certaines potions très puissantes - des potions de protection, d'autres pour obtenir la richesse, et même une qui est censée aider à voir et à parler avec certaines sortes de fées ». Et dans les filtres d'amour, pensa-t-elle, mais elle n'exprima pas cette pensée à haute voix. D'une manière ou d'une autre, discuter de filtre d'amour avec Drago Malefoy semblait vraiment déplacé.

« Je sais tout ça, mais pourquoi nous envoyer nous, comme une « récompense », quand il aurait pu envoyer quelqu'un d'autre en punition ? ». Le serpentard blond se retourna, extrêmement irrité à la pensée de devoir passer une soirée entière dans la Forêt Interdite avec Her... avec une fille de moldus. « Une insolente petite sorcière futée ! » Fulmina-t-il en silence.

« Et bien, compte tenu du fait que la méthode de récolte est plutôt rigoureuse, et que les possibilités de se tromper sont grandes si cette procédure n'est pas respectée ... dis-moi, est-ce que tu boirais une potion si tu savais que Neville avait récolté les ingrédients ? » demanda Hermione, ses grands yeux bruns remplis d'innocence.

Malefoy ouvrit la bouche, l'horreur peinte sur chaque trait de son visage à cette idée.

« Je te retrouve ici à 21 heures. Et essaie de dormir un peu, Malefoy, je ne voudrais pas avoir à te laisser dans la Forêt Interdite si tu t'assoupis ! » Dit sereinement Hermione, en quittant Malefoy, toujours bouche- bée.

Le tableau de la Grosse Dame s'écarta silencieusement, quand Hermione murmura « Crêpe d'artichaut », et elle franchit le seuil de la confortable salle commune rouge et or des Gryffondors. Harry et Ron toujours aussi prévisibles, avaient attendu son retour, une expression anxieuse sur leurs visages. Les retenues de Rogue étaient légendaires, et tous trois y avaient eu droit un certain nombre de fois au cours des six dernières années.

« Qu'est-ce qui s'est passé, 'Mione ? » demanda Ron, visiblement inquiet. « Qu'est-ce que ce bon vieux Rogue a encore inventé pour toi ? »

« Et aussi pour Malefoy » ajouta Harry. Il fronça pensivement les sourcils dans sa direction. Elle soupira et fit les gros yeux.

« En fait, il n'a rien inventé, j'ai le « privilège » expliqua-t-elle avec une magnifique imitation du ton sarcastique de leur professeur de potion, de bénéficier de l'inestimable compagnie de Mr Malefoy, pour récolter de l'aubépine cette nuit, dans la Forêt Interdite. Rogue a dit qu'il ne pouvait pas y aller lui-même, à cause d'une certaine potion qu'il doit préparer cette nuit, et qui nécessite une attention constante. Il m'a donc délégué la corvée d'aubépine. A moi ... et à Malefoy. » Elle eut une petite moue dégoûtée, et les garçons ne purent s'empêcher de rire, malgré leur sympathie pour elle.

« Tu veux qu'on vienne avec vous ? demanda Harry, et Ron aquiesca de la tête.

La réflexion plissa un moment le front d'Hermione. Les avoir avec elle atténuerait les réflexions acides de Malefoy, mais ce n'était vraiment pas juste pour eux. De plus, ils avaient tous les deux un entraînement de Quidditch dans la matinée, et elle ne serait pas rentrée avant l'aube.

« Non, mais j'apprécie réellement l'intention » répondit-t-elle. Puis elle leur sourit pitoyablement. « Ce n'est pas que je n'aimerais pas vous avoir avec moi, mais si je vous empêche d'aller au dernier entraînement de Quidditch avant le match contre les Serpentards, simplement pour faire du baby-sitting pour Malefoy et moi dans les bois, je ne donne pas cher de ma peau ! »

Les garçons acquiescèrent en souriant. « En tout cas, si la fouine te crée le moindre problème, tu sais que nous nous occuperons de lui… Et bien ! », poursuivit Ron, d'un ton emphatique, en frappant son poing dans sa main en guise de démonstration. Harry roula des yeux exaspérés en réponse à la bravade de Ron, mais il la regarda ensuite sérieusement :

« Hermione, s'il te crée le moindre problème, éloigne-toi de lui le plus vite possible », conseilla Harry. « Je sais que tu peux prendre soin de toi- même, mais garde ta baguette à portée de main, juste au cas où. » Son regard vert se fit encore plus grave. « Malefoy deviendra un Mangemort dès qu'il aura 18 ans, et je veux juste éviter qu'il s'entraîne sur toi, ok ? ». « Je sais, Harry. Et merci. Je te promets de rester prudente », promit solennellement la jeune fille, et Harry examina son visage, avant d'opiner du chef.

« Alors c'est parfait », dit-il gentiment.

Elle leur souhaita bonne nuit, puis, d'un pas léger, elle gravit en courant les escaliers menant au dortoir des filles. Une fois dans sa chambre, elle rangea prudemment son sac de cours, puis resta sans rien faire pendant quelques minutes, réfléchissant. Bien que fâchée de devoir supporter Malefoy, elle savait que Rogue avait placé sa confiance en eux, en leur confiant cette tâche. Elle espérait qu'ils pourraient coopérer assez longtemps pour faire du bon travail, parce qu'elle était quasiment certaine que, s'ils bâclaient cette tâche, ce serait sur elle que la faute retomberait.

Elle s'allongea sur son lit, le front creusé par l'inquiétude. Malefoy répondait toujours avec méchanceté, elle devait donc faire en sorte de garder son calme et de rester gentille, quoi qu'il lui réponde. Si elle n'utilisait rien d'autre que de l'amabilité, face à son arrogance et à ses commentaires sarcastiques, peut-être, mais seulement peut-être, pourraient- ils mener à bien leur tâche. En tout cas, elle était certaine que s'ils commençaient à se battre, tout s'effondrerait rapidement.

Elle se leva résolument, se déshabilla, et se glissa entre les draps frais. Elle mis son réveil à sonner à 7H30, ce qui lui laisserait le temps de manger et de se préparer avant de se présenter devant Rogue à 9 heures. Alors qu'elle s'endormait, sa dernière pensée consciente fut pour se demander pourquoi Rogue lui avait impérativement ordonné de porter une robe blanche pour ce soir… Elle ne se rappelait pas avoir lu quelque chose à propos d'une tenue spécifique pour récolter l'aubépine ...

A 9 heures tapantes, Hermione entra dans la classe de potions. Rogue leva les yeux de son bureau avec un air maussade, lui jetant un coup d'œil pour la forme, avant de lui adresser un geste impérieux. Elle pensa presque –presque- qu'elle avait remarqué une petite lueur d'approbation dans ses yeux, mais c'était impossible. Rogue ne l'avait jamais approuvée !

Sa robe blanche était très simple, en soie claire, et semblait plutôt d'inspiration grecque. Elle avait des manches courtes qui partaient simplement des épaules et couvraient le haut des bras, et le bas de la jupe crème descendait en dessous des genoux. Elle avait tressé ses cheveux en couronne sur le dessus de sa tête, pour les mettre hors de portée des branches épineuse des aubépiniers. Elle vit le regard de Rogue se fixer sur ses cheveux, et elle eut un petit haussement d'épaule quand il leva un sourcil interrogateur à la vue des minuscules fleurs blanches qui étaient prises dans ses cheveux tressés.

« Lavande tressait des couronnes de mai dans la Salle Commune quand je suis partie, et elle a décidé que, puisque c'était la veille de mai, je « devais » avoir des fleurs dans les cheveux », expliqua-t-elle. Pour être honnête, elle aimait plutôt ces fleurs dans ses cheveux. D'une manière ou d'une autre, cela semblait approprié pour l'occasion.

Rogue la regarda de travers, puis jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, alors que Malefoy entrait en traînant des pieds. Hermione se retourna et dû dissimuler un sourire d'ironie, à la vue de l'air déçu du visage de celui-ci. Rogue lui avait ordonné de porter du vert, et Hermione était surprise de remarquer que la profonde couleur émeraude de la chemise et du pantalon qu'il portait lui seyait parfaitement. Elle avait rarement l'occasion de le voir autrement qu'avec l'uniforme de l'école, qui ne permettait à personne d'échapper à une apparence studieuse. Elle était aussi un peu gênée de se surprendre en train de penser qu'il avait l'air bien développé, en tout cas plus grand et plus musclé qu'elle ne se le rappelait. Il avait arrêté de mettre du gel dans ses cheveux dès que ceux- ci avaient atteint sa nuque, et, en fait, le vert accentuait l'or de ses cheveux. S'il n'y avait pas eu son expression revêche, il aurait été assez extraordinairement beau.

Elle détourna les yeux et secoua la tête. Rappelle-toi, ma fille, se raisonna-t-elle sévèrement. C'est « Malefoy », par Merlin ! La fouine, le fléau de ton existence ! Peu importe de quoi il a l'air ! Même s'il échangeait de corps avec Harry ou Ron, il resterait toujours Drago Malefoy, odieux, suffisant, condescendant. Elle prit un moment pour ramener un peu de sérénité sur son visage, pendant que Drago s'approchait du bureau, s'arrêtant près d'elle.

« C'est si gentil à vous de venir nous rejoindre, Mr Malefoy ». Rogue accueillit le Serpentard d'un ton qui était parvenu à faire comprendre qu'il exprimait tout, sauf ce qu'il pensait. « Puisque vous êtes tous les deux là, je vais vous donner les objets dont vous aurez besoin ». Ses cheveux noirs masquèrent son visage, pendant qu'il se penchait sous son bureau, et se relevait avec deux bourses de cuir de taille moyenne. « Chacune d'elle contient les liens et les cisailles nécessaires, ainsi qu'un livret d'instruction pour chacun, détaillant la procédure que vous devrez suivre pour accomplir votre tâche. Une tâche plutôt pénible, je n'en doute pas, mais qui ne devrait guère monopoliser vos capacités à tous les deux ». Ses yeux noirs étincelèrent, et, une fois encore, le ton employé réussi à faire comprendre à peu près l'opposé de ces mots. Il tendit un sac à chacun d'entre eux. Hermione prit le sien prudemment, mais Drago jeta brusquement le sien sur son épaule, et la regarda avec mépris.

« Tu crois qu'on peut surmonter ça ? » demanda-t-il, en tournant les talons.

« Un seul avertissement, s'il vous plait, Mr Malefoy », s'emporta Rogue contre le jeune homme, l'obligeant à se retourner rapidement pour lui faire face. « Nous sommes la veille de Mai, et parfois, des choses inhabituelles peuvent se produire dans la Forêt Interdite. Je veux que vous, ses yeux se fixèrent sur le Serpentard, puis glissèrent vers Hermione, que tous les deux, soyez prudents et sur vos gardes. Ne pénétrez pas trop profondément dans la forêt. A la lisière est, à environ vingt minutes de la cabane d'Hagrid, il y a un site propice à la cueillette de l'aubépine, près d'un petit étang. C'est là que je vous recommande de la récolter. Si vous avez quelque problème que ce soit, vous retournez à Poudlard, IMMEDIATEMENT. Me suis-je bien fait comprendre ? » Après avoir reçu gravement leurs signes d'assentiment, il leur indiqua la porte d'un geste.

Après leur départ, il fixa la porte pendant un long moment, en se demandant s'il avait fait le bon choix. Non pas qu'ils aillent au devant d'un réel danger, bien sûr, ni qu'il pense que Malefoy soit réellement capable de faire du mal à Granger. Mais il y avait un risque, et ses paumes étaient légèrement moites. Il avait fait tout ce qu'il pouvait, en liant les éléments qui permettraient, s'il y avait vraiment une chance, de faire changer Malefoy, et de donner à ce garçon la possibilité d'être plus qu'une quelconque marionnette entre les mains de Voldemort. Si Granger ne pouvait le toucher, il était au-delà de tout espoir.

Le maître des potions ferma les yeux avec lassitude. Il avait fait ce qu'il pouvait. Maintenant, c'était au tour des hormones adolescentes, et de la magie de Beltane d'entrer en jeu.


Fin du chapitre

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