Les feux de Beltane (The fires of Beltane)
Auteur original : Sorceress
Traductrices : Julie et Lou
Rating : R
Résum : Chaque année, une nuit durant, l'amour est possible, même entre
les personnes les plus improbables. Un certain professeur pourrait-il affecter
les vies de deux étudiants, pour tenter de contrer leur destin ?
Disclaimer : L'histoire est à Sorceress, et tout le reste à JKR, nous n'avons que notre traduction…
Chapitre 3 : voyage
Le Seigneur et la Dame arrivent sur terre-
Revêtus de robes vertes et blanches-
Renouer avec la terre, la mer, le ciel,
Une fois chaque année durant la nuit de Beltane.
Hermione contempla l'obscurité, à l'endroit précis où le gazon soigneusement
entretenu de Poudlard prenait fin, et où commençait la Forêt Interdite. La cabane
d'Hagrid était juste devant elle, et elle pouvait apercevoir la silhouette du demi
géant, confortablement allongé dans son fauteuil. La tête de Crockdur reposait
sur l'un de ses immenses genoux, et Hagrid caressait affectueusement les énormes
oreilles du chien. Derrière eux, les lumières des feux de Beltane illuminaient
l'immense château.
Malefoy avait été bizarrement silencieux depuis qu'ils avaient quitté le
château, mais elle prit ça comme la bénédiction que celà
semblait être, et le laissa à ses pensées. Une fois ou deux, elle sentit ses
yeux sur elle, et elle se retourna pour rencontrer son regard insistant. A
chaque fois, il ricana simplement, avant de détourner son attention.
Alors qu'ils s'approchaient de la cabane d'Hagrid, Hermione fut gratifiée d'un
sympathique « Bonjour Hermione ! », et d'un immense sourire de
son ami. Mais quand les yeux d'Hagrid se posèrent sur Malefoy, ils devinrent
très froids et le sourire s'effaça. Depuis leur deuxième année, depuis que le
père de Drago avait était responsable de l'injuste séjour d'Hagrid à Azkaban,
la simple présence de Drago suffisait à rendre le demi-géant
-habituellement joyeux- grave et distant.
« Où vas-tu, Hermione ? » demanda-il. Malefoy ricana et détourna les
yeux, mimant un ennui profond, pendant que Hermione expliquait la tâche
assignée par le professeur Rogue. « Il faut que tu sois prudente »,
avertit Hagrid. « Il y a des choses dans la Forêt Interdite qui peuvent te
blesser, avant même que tu aies réalisé ce qui t'arrivait » Ses yeux
revinrent brièvement se fixer sur Malefoy. « Je dis toujours que ça n'a
aucun sens d'inventer des problèmes, mais bon, tu peux m'appeler si tu as
besoin de moi, je garderais l'œil ouvert. Juste au cas où, tu sais, si tu as un
quelconque problème. Avec n'importe quoi. » Il était impossible de se
tromper sur la signification de ses paroles, qu'il accompagna d'une inclination
de la tête en direction de Malefoy.
« Merci Hagrid. Et ne vous inquiétez pas, je ne prévois aucun
problème. » Hermione sourit, et étreignit le demi géant avec affection.
« Est-ce qu'on peut se remettre au travail, maintenant,
Granger ? » demanda impatiemment Malefoy, en se retournant et en
haussant les sourcils dans sa direction. « Ou
est-ce que tu préfère rester ici à bavarder toute la nuit ? »
Hermione retint froidement et délibérément la réponse acide qui lui vint aux
lèvres, et compta jusqu'à cinq. Rappelle-toi, pensa-t- elle, que tu vas laisser
passer ça, et que tu ne vas pas le tuer, tu dois garder ton sang-froid. En plaquant
un sourire agréable sur son visage, elle se retourna vers Malefoy.
« Bien sûr, Drago, tu montres l'exemple ! » Elle vit
l'expression incrédule d'Hagrid, et tourna juste assez la tête vers lui pour
lui faire un clin d'œil. Hagrid inclina la tête en signe de compréhension, puis
lui retourna son clin d'œil.
« Vas-t-en maintenant » dit-il, et il retourna s'asseoir sur ses marches.
Drago eut un regard décontenancé et suspicieux, en entendant cette intonation
obséquieuse, puis il haussa les épaules, en se retournant vers la Forêt
Interdite. Elle le suivit, ses yeux bruns entraînés malgré eux vers son dos, et
... plus bas ... remarquant combien il était mignon dans ce pantalon, et
comment il évoluait avec une grâce naturelle et inconsciente. Elle approcha sa
main gauche de son avant-bras gauche, et se pinça violemment.
« Remet-toi, Granger ! » chuchota-t-elle sévèrement pour
elle-même. Qu'est- ce qui ne va pas avec moi ce soir ? Se demanda-t-elle.
C'est la deuxième fois que je pense qu'il est mignon, nom de Dieu !
Seigneur, ça doit être la fièvre du printemps ou quelque chose comme ça.
J'espère que c'est ça ! pensa-t-elle tristement. Si jamais je parle de ça
à Harry et à Ron, ils ne me laisseront JAMAIS vivre plus longtemps !
L'air était pesant, à cause du parfum de mai, des pousses en devenir et de la
terre fertile. Quand ils atteignirent la lisière, l'odeur de feuilles mortes,
et de quelque chose d'autre, quelque chose d'indéfinissable, s'y étaient
ajoutés. C'était une odeur qu'elle avait remarqué quelque fois dans l'air,
quand elle était enfant, à une époque où elle ne savait pas encore qu'elle
était sorcière, mais où elle savait déjà qu'elle percevait des choses un peu
différentes de celles perçues par sa famille et ses amis. Quand elle était
petite, elle l'avait appelé « l'odeur de la magie », par fantaisie,
et ses parents en avaient ri. Maintenant, elle savait qu'il régnait la même
odeur ici, de la même façon qu'elle savait que toute magie n'était pas
forcément bonne. Hermione frissonna doucement, espérant que Malefoy n'avait
rien remarqué. Ce serait tellement humiliant s'il savait qu'en fait, elle
appréhendait un peu tout ça.
La lune d'argent, qui avait éclairé leur voyage à travers la pelouse, s'était soudainement
obscurcie par les hauts arbres, et Malefoy leva la lanterne qu'il portait. La
lumière dorée projetait des ombres autour d'eux, et un brusque murmure
s'élevait du sous-bois, des deux côtés de chemin qu'ils suivaient, à chaque
fois qu'ils dérangeaient les créatures de la forêt, en passant près d'elles. Le
chemin était légèrement traître, et Hermione se laissa distancer, pendant
qu'elle avançait prudemment au travers des souches d'arbres, qui poussaient à
même le sol afin de faire trébucher les promeneurs imprudents.
« Malefoy, est-ce que tu pourrais attendre un peu, s'il te
plait ? » Elle l'appela finalement, lorsqu'il eut pris suffisamment
d'avance pour que la lumière de la lanterne ne lui soit plus d'aucun secours.
Elle le vit sursauter légèrement, comme si sa voix l'avait surpris, puis il se retourna
pour diriger la lumière de façon à ce qu'elle puisse le rattraper. La lumière
entre eux lui cacha son visage, jusqu'à ce qu'elle arrive près de lui. Il y
avait une drôle d'expression sur son visage quand il
la regarda, et l'absence de commentaire désagréable la poussa à lui demander
« Qu'est-ce qui ne va pas? »
Il secoua la tête, et retrouva ses sarcasmes habituels, avec ce qui sembla être
un effort : « Tu veux dire, ce qui ne va pas, outre le fait d'être
ici, avec TOI ? », demanda-t-il méchamment, puis il se retourna et se
remit à marcher. Cette fois, elle soutint le rythme, et le regarda furtivement.
Si elle ne ne le connaissait pas mieux, elle aurait
dit que Malefoy était ... effrayé. Il continuait à scruter chaque côté du
chemin, au moindre bruit, et plus ils s'enfonçaient dans la forêt, plus leur
progression ralentissait. Un invraisemblable désir de hurler
« boouh ! » et de voir ce qui se passerait monta en elle, mais
elle le réfréna.
« Alors Malefoy, » dit-elle à la place « as-tu souvent été dans
la forêt depuis notre retenue de première année ? »
Il lui lança un regard venimeux. « Qu'est-ce qui t'arrives,
Granger ? » Elle lui accorda un mince sourire. « Oh rien, j'essayais
juste d'entretenir une conversation civilisée pour passer le temps. »
« Epargne-moi ta politesse. Finissons-en juste avec ça ! » Cracha-t-il,
et il commença soudain à marcher beaucoup plus vite. Hermione se moqua presque
à haute voix. Oh non, Malefoy, pensa-t-elle gaiement, tu n'es manifestement pas
revenu dans la Forêt Interdite depuis que tu t'en es enfui en hurlant, durant
notre première année. Attends que je le dise à Harry et à Ron !
Quelques minutes plus tard, Malefoy s'arrêta soudainement, et elle le rattrapa
puis regarda autour elle. Ils avaient atteint l'étang que Rogue avait
mentionné, et l'eau brillait sous le reflet de la lune, lorsque les arbres ne
pouvaient la cacher. Elle jeta un regard à sa droite, et remarqua les superbes
grappes de fleurs blanches qui ornaient les buissons d'aubépines qui poussaient
là. « Ici », dit-elle à Malefoy, en montrant les taillis du doigt. Il
dirigea la lumière selon ses indications, observant les ténèbres comme s'il
s'attendait à les voir s'éveiller et lui sauter dessus.
Hermione fouilla le sac que lui avait donné Rogue, et en sortit une feuille de
parchemin. « Ceci dit, » informa-t-elle son compagnon, « que
nous devons nouer des rubans d'environ douze pouces aux extrémités des branches
qui ont le plus de fleurs. Ensuite, nous devons verser un cercle d'eau tout
autour de la base de l'arbre. Quand l'eau a été complètement absorbée, nous
coupons les branches juste au-dessus des rubans, et nous les déposons
délicatement sur le sol, pour attendre que les fleurs tombent. Ensuite, nous
les ramassons et nous les ramenons. Y'a aussi un paragraphe pour le choix des
couleurs des rubans, et pour l'ordre selon lequel les branches doivent être
coupées. » Elle fouilla encore, et sortit un paquet de rubans de soie de
différentes couleurs, et commença à réciter « pourpre pour la science
occulte, bleu pour la protection, vert pour la richesse, rose pour l'amour, et
rouge pour ... » Elle s'arrêta soudainement.
« Rouge pour quoi ? » demanda distraitement Malefoy. Il était
toujours en train de scruter les ombres entre les arbres, ne lui prêtant
apparemment que la moitié de son attention.
Elle ignora la question, et demanda à la place « Qu'est-ce que tu vois là-
bas ? »
Il se retourna, à nouveau furieux. « Rien. Finissons-en avec ça. »
« Oh, il y a encore autre chose, Malefoy ... »
« Quoi, Granger ? » railla-t-il.
« Nous devons le faire uniquement au clair de lune », dit-elle,
innocemment. Et elle eut encore une fois à réprimer un gloussement à la vue de
l'expression horrifiée de Malefoy.
Fin du chapitre
Encore
une fois, si çà vous a plus faites le nous savoir !
