Les feux de Beltane (The fires of Beltane)
Auteur original : Sorceress
Traductrices : Julie et Lou
Rating : R
Résum: Chaque année, une nuit durant, l'amour est possible,
même entre les personnes les plus improbables. Un certain professeur pourrait-il
affecter les vies de deux étudiants, pour tenter de contrer leur destin ?
Disclaimer: L'histoire est à Sorceress, et tout le reste à JKR, nous n'avons que notre traduction…
Merci pour toutes vos reviews ! çà fait toujours plaisir de voir que quelqu'un apprécie notre traduction désolé pour le retard… Voici 2 chapitres pour la peine !
Chapitre 9 : réveils« Mr Malefoy … Mr Malefoy ! » appela une voix dans son oreille et Drago se réveilla avec un sursaut. Il plongea son regard dans les yeux aimables de Mme Pomfresh, qui lui souriait.
« Là, c'est bon de vous voir de retour … J'avais décidé de vous laisser évanoui pendant que je réparais votre épaule et votre clavicule, c'est plus facile de cette façon, en fait. Comment vous sentez-vous, mon chéri ? »
Drago s'assit avec précaution, bougeant d'abord son épaule gauche, puis la droite pour voir. Il laissa échapper un soupir de soulagement. Il n'avait pas réalisé qu'il était en train de bouger, puisqu'il n'avait rien senti. « C'est parfait, merci Mme Pomfresh », dit-il avec gratitude. Puis il la regarda avec insistance. « Comment va Hermione ? »
La médicomage tiqua. « Une fille solide celle-là, laissez-moi vous le dire - bien que je n'en sois pas surprise, elle est venue ici bien assez de fois au cours de ces années ! Quoique ce soit étrange de la voir ici pour quelque chose de si … normal, je crois, plutôt que pour un accident de potion, ou pour avoir été transformée en pierre par un basilic. Je dois dire que je me suis souvent demandé lequel de Potter ou Weasley allait la faire tuer finalement ! » Elle hocha la tête d'exaspération, ne remarquant pas l'expression dure qui passait sur le visage de Drago, ni l'éclair de peine dans ses yeux.
« Maintenant, si vous vous sentez bien, vous pouvez vous dépêcher d'aller vous changer et d'aller dîner. Je vais aussi vous donner une potion pour vous aider à dormir – parfois, il y a de petits élancements dans les muscles après une blessure aussi grave que la votre. Vous êtes un coriace vous aussi, » ajouta-t-elle d'un air approbateur. « Et il n'y a pas de honte à s'évanouir, c'est assez naturel après avoir subi un si grand choc. » Elle s'activa autour de lui, lui tendant une petite bouteille de potion brune, pliant les couvertures puis remettant les draps après qu'il se soit levé.
« Mme Pomfresh … Est-ce que je pourrais aller voir Hermione ? » demanda-t-il avec une déférence inhabituelle. Elle lui dédia un sourire amical – et un peu surpris- et acquieça.
« Bien sûr, et vous ne serez pas le premier. J'ai du faire sortir Potter et Weasley par les oreilles ! Mais rappelez-vous simplement qu'elle ne répondra pas, donc n'essayez pas de la réveiller, d'accord ? »
Drago acquieça, et marcha lentement vers le lit masqué par des rideaux où reposait Hermione. L'obscurité était tombée, et l'aile de l'hôpital n'était éclairée que faiblement, partiellement par les lumières des tableaux ornant les murs.
Il se faufila derrière les rideaux, et laissa échapper un soupir peiné à la vue d'Hermione.
Sa peau était très pâle, même ses lèvres semblaient blêmes sous la faible lumière. Ses cheveux délicatement bouclés encadraient son visage comme un voile noir, faisant écho au balayement de cils noirs qui reposaient sans mouvement sur ses joues. Drago ne l'avait pas vue quand elle avait été victime du basilic, mais il se demanda si c'était à cela qu'elle ressemblait alors. Sans mouvement, et pâle comme la mort. Il du la regarder pendant un moment avant de voir le soulèvement superficiel de sa poitrine, qui montrait qu'elle respirait encore.
Drago voulut s'enfuir, il voulut pleurer, il voulut l'attraper par les épaules et la secouer, lui crier dessus jusqu'à ce qu'elle ouvre ses yeux bruns chocolat et le regarde. Même si elle le frappait, le renvoyait, l'appelait de n'importe quel nom – tant qu'elle faisait autre chose que rester étendue là, semblable à la mort dans tous ses rêves. Ses ongles s'enfonçaient douloureusement dans ses paumes pendant qu'il serrait les poings, jusqu'à ce que sa crise de colère fut passée, le laissant ému et vide.
Puis sa tête tourbillonna de confusion, et il trébucha sur une des chaises près du lit. Il garda ses yeux fermés pendant qu'il affrontait la terrible, l'horrible vérité.
Il l'aimait.
Il était furieusement en colère contre elle parce qu'elle avait failli mourir, qu'elle avait failli l'abandonner alors qu'il venait juste de la trouver. Il était en colère contre lui pour être tombé amoureux de la plus inaccessible, la plus irritante, la plus impossible fille qu'il connaissait. Il était en même temps furieux et reconnaissant pour Rogue, l'instigateur de cette situation. Il envisageait de serrer la main du professeur, puis de lui mettre son poing dans la figure.
Et bien, Malefoy, se dit-il à lui-même avec un humour amer, dans une vie entière de décisions stupides, de mauvais choix et d'idioties variées, celle-là est en bonne voie pour gagner la coupe. Qu'est-ce que tu vas faire ? Aller voir Lucius et lui dire « oh, à propos, père, vous rappelez vous de cette sang-de-bourbe qui s'affiche avec Potter ? Je viens juste de découvrir que je ne peux pas affronter la vie sans elle. Vous nous donnerez votre bénédiction, n'est-ce pas ? » Ou dire à Potter « Désolé à propos des six dernières années, mec, mais j'ai couché avec ta meilleure amie, et maintenant je suis complètement dingue d'elle, j'espère qu'on pourra être plus proches maintenant ! » Ou, pire que tout, aller voir Voldemort et dire au Seigneur des Ténèbres en personne « Désolé mec, mais je change de camp pour être avec une fille, sans rancune en fin de compte pour la situation de Mangemort que j'espérais ? » Et que diable allait-il faire pour Hermione elle-même ? Pensait-il vraiment qu'il allait pouvoir devenir son chevalier en armure blanche, de se jeter à ses pieds, et la faire tomber amoureuse de lui, après tout le ressentiment qu'il y avait entre eux depuis le moment où ils s'étaient rencontrés ?
Il serra ses bras autour de sa taille, penchant sa tête en avant jusqu'à ce qu'elle touche le lit. Il eut un rire hystérique silencieux jusqu'à ce que la crise passe, le laissant sec, vide de tout excepté de l'existence indéniable de ses sentiments pour elle. Passant ses mains sur son visage, il fut surpris de trouver ses joues mouillées de larmes. Il respira plusieurs fois profondément, se relaxant autant qu'il put, puis soupirant sous le poids de son impossible situation.
Il la regarda à nouveau, et un poids comprima son cœur. Conscient qu'il avait besoin de s'échapper, il se leva, prenant sa main froide dans la sienne, se penchant pour lui parler doucement à l'oreille, ses cheveux dorés frôlant sa joue pâle.
« Je n'aurais peut-être plus jamais l'occasion de te le redire, mais je veux que tu le sache … je t'aime, Hermione Granger. C'est stupide, et impossible, et ça causera probablement ma mort, mais c'est comme ça. Je te veux plus que j'ai jamais voulu quoi que ce soit d'autre dans ma vie, et je mourrais pour te protéger. Tu ne ressentiras peut-être jamais la même chose pour moi, tu ne me considéreras peut-être jamais autrement que comme l'horrible garçon qui te tourmentait et te désirait, mais ça ne changera pas ce que je ressens. Et peut-être, seulement peut-être, si je suis plus chanceux que ce que je n'ai aucun droit de croire que je serai jamais, peut-être qu'un jour tu ressentiras la même chose pour moi. Jusque là … essaie de ne pas trop me détester. »
Il tourna la tête, et posa ses lèvres chaudes sur les lèvres froides d'Hermione. Puis il s'en alla rapidement, sans un regard en arrière.
Rogue sembla d'une humeur encore plus mauvaise que d'habitude durant le cours de potions du lundi des sixième années, et quasiment chaque élève fut gratifié d'un commentaire cinglant sur sa déficience mentale et son incapacité à produire même la plus simple potion. Cela n'aida pas que la plus grande partie de la classe, spécialement les Gryffondors et la moitié féminine de cette maison en particulier, fut dans un état émotionnel d'inquiétude intense pour Hermione. Chacun poussa un soupir de soulagement quand la classe prit fin, même les Serpentards rassemblèrent leurs livres et leurs fournitures en hâte pour pouvoir passer la porte aussi vite que possible.
« Mr Malefoy ! » la voix impérieuse du maître des potions retentit, et Drago regarda par dessus son épaule avec une résignation lasse. Rogue leva un doigt, lui faisant signe de s'approcher du bureau avec un sourcil levé.
« Oui, Professeur ? » dit Malefoy avec une impatience mal déguisée. Il voulait se rendre dans l'aile de l'hôpital pour vérifier l'état d'Hermione pendant que Potter et Weasley étaient en Divination.
« Je crois que nous devons avoir une petite explication, Mr Malefoy. » dit Rogue d'une voix légèrement réprobatrice. « Spécialement, je voudrais une explication pour votre insistance hier à dire que l'accident de Miss Granger était d'une manière ou d'une autre votre faute. »
Drago se déplaça, gêné. Il avait essayé de sortir cette explosion de son esprit, espérant que Rogue mettrait ça sur le compte de ses nerfs – apparemment, il n'aurait pas cette chance.
« C'est … c'est … Vous voyez … » commença-t-il, puis il s'arrêta. Il regarda Rogue avec son expression niaise brevetée, et dit. « J'ai paniqu ? »
Les sourcils de Rogue s'abaissèrent, et ses narines frémirent, ce que Drago savait par expérience être une Chose Vraiment Très Mauvaise. Soupirant, il leva une main, devançant le commentaire cinglant qu'il sentait arriver.
« Professeur … Ca va vous sembler étrange, spécialement venant de moi. Mais, et bien, c'est personnel. »
« Hmmm … » fut le seul son qu'émit Rogue.
« Hermione et moi sommes, et bien, ça va vous sembler bizarre, surtout étant donnée notre histoire … » se déroba-t-il, essayant de trouver comment il allait pouvoir se sortir de celle-là.
« Parlez, Mr Malefoy ! » aboya rudement Rogue, d'un ton de commandement auquel on ne pouvait pas résister.
« Je suis attiré par elle, pour une raison étrange. Probablement que l'incident dans les bois l'autre nuit, et les hormones, et … Et bien, elle me tendait la main quand elle est tombée, et je me sentais coupable, comme si c'était ma faute. J'étais horrifié que quelque chose de vraiment, vraiment mauvais lui soit arrivé à cause de moi. Vous comprenez ? » demanda-t-il avec une soudaine urgence dans la voix. « C'est juste un truc passager, j'étais vraiment paniqué par tout ça. Je veux dire, elle ne me plaît même pas vraiment, et je ne lui plais pas … »
L'expression de Rogue était indéchiffrable, un doigt posé sur sa lèvre inférieure, pendant qu'il méditait sur ce que Malefoy venait de dire. Finalement, il leva un sourcil vers le jeune homme. « Je crois que je vois. Pas de quoi s'inquiéter, je suppose. Je m'inquiétais que plus que des hormones adolescentes soient impliquées, bien sûr, et que vous ayez vraiment fait quelque chose qui aurait provoqué sa chute. Cela aurait été une mauvaise chose, comme je suis sûr que vous en êtes conscient … Mais je ne vois aucune raison de troubler Lucius et le directeur avec ceci. »
Drago se raidit soudainement, et une expression de panique passa rapidement dans ses yeux bleus avant d'être recouverte avec empressement. Cela, néanmoins, n'échappa pas à l'attention de Rogue. La réponse de Malefoy à la seule mention de son père lui montra que la réaction du jeune homme à Miss Granger était suffisamment forte pour que la pensée de la réaction de Lucius lui ait traversé l'esprit.
« Retournez à vos affaires, Malefoy. Soyez seulement prudent au sujet des choses dont vous réclamez la responsabilité dans vos mouvements de panique. Plus d'une personne a fini à Azkaban pour ça. » Le jeune homme acquieça, et quitta le donjon aussi vite qu'il put.
Dans son sillage, Rogue poussa un soupir de soulagement. L'explosion de Malefoy le jour précédent lui avait fait craindre qu'il ait vraiment fait quelque chose qui aurait mis la vie d'Hermione en danger. Mais cela ressemblait plus à l'exact résultat de ce qu'il avait espéré qui arriverait – l'éveil de Malefoy à quelque chose de mieux que lui-même. Il considéra cela avec un sourire, se demandant si une fois que Miss Granger aurait récupéré, cela vaudrait la peine de les pousser à nouveau l'un vers l'autre.
Drago jeta un coup œil dans l'infirmerie de l'hôpital, et, ne voyant personne, entra silencieusement. Il contempla les rideaux entourant le lit d'Hermione, mais il n'y avait personne à éviter, à par Hermione elle-même.
Il se glissa derrière les rideaux, ses yeux cherchant son visage, espérant y voir une quelconque différence par rapport au jour précédent. Elle était toujours pâle, mais il pensa que peut-être il y avait un peu plus de couleur sur ses lèvres, et sa respiration semblait un peu plus profonde. Il prit une inspiration tremblante, marchant jusqu'au côté opposé de son lit, et prenant sa main froide dans la sienne. Il essaya de lui transmettre un peu de sa chaleur, de sa force à travers leurs mains jointes, espérant désespérément qu'il y avait quelque chose qu'il pouvait faire, au lieu d'attendre pendant qu'elle se frayait un chemin de là où elle se trouvait, peu importe où.
Il regarda autour de la zone masquée, le bouquet lumineux de fleurs printanières que quelqu'un avait placé près du lit. Un ruban rouge était noué autour d'un bouquet de fleurs blanches, et il se rappela avec douleur leur nuit sous le sorbier, l'aubépinier courbé de rouge … Cela s'était-il vraiment passé seulement trois jours auparavant ? Cela semblait une éternité, comme s'il avait vécu une vie entière entre temps. D'une manière ou d'une autre, il se sentait beaucoup plus vieux que le garçon qui était allé dans les bois durant la nuit de Beltane.
Il n'était pas certain du temps qu'il resta assis là, scrutant son visage, la suppliant silencieusement d'aller mieux, de revenir vers lui. Mais il fut sorti de sa veillée solitaire par un bruit dans la pièce d'à côté – et il relâcha la main désormais chaude d'Hermione alors qu'Harry Potter soulevait les rideaux.
Les yeux bleus rencontrèrent les verts par dessus le lit, tous deux prudents, chacun jaugeant l'autre, aucun ne progressant. Après un long moment de silence, Harry dit finalement « Malefoy. »
« Potter. » renvoya Drago.
« Est-ce qu'elle va mieux ? » demanda précautionneusement Harry, cherchant toujours la signification de la présence de Malefoy.
« Je ne sais pas … Je pense que ça n'a pas changé, » répondit Drago, reportant ses yeux sur son visage pâle. « Mme Pomfresh a dit qu'elle serait peut-être comme ça pour quelques jours. »
« Ouais … C'est tellement décourageant, comme lorsqu'elle a été pétrifiée en 2ème année, » dit Harry avec une douce mélancolie. Drago jeta un coup d'œil au garçon brun, qui avait inconsciemment pris la main d'Hermione – pas celle que Drago avait tenue – et la gardait dans la sienne.
Une tempête d'émotions assombrit les yeux de Drago, et il tourna la tête, de façon à ce que Potter ne puisse pas lire ce qui lui traversait l'esprit. De la jalousie, et de l'envie, et de la possessivité … Et de la colère contre Potter, de la colère contre sa relation avec Hermione, contre le fait qu'il la connaisse depuis des années, qu'il soit proche d'elle, qu'il soit capable de lui prendre la main quand il le voulait …
« Je suis désolé, » lâcha-t-il, plus durement qu'il n'en avait l'intention. Potter leva les yeux de surprise à ce ton, mais Drago garda le visage détourné.
« A propos de quoi, Malefoy ? » demanda prudemment Potter.
« Pour n'avoir pas été meilleur … Pour ne pas l'avoir bien fait … Je ne l'ai pas sauvée totalement … » Il libéra un soupir de frustration, faisant une grimace vers la forme immobile d'Hermione, et haussant les épaules.
« Tu as bien fait, Malefoy. Si tu n'avais pas été là, elle aurait … et bien, » Harry avala avec gêne. « Elle serait peut-être morte maintenant. »
« Non, je suis certain que tu l'auras sauvée … Tu as une vie enchantée, Potter, je suis sûr que tu aurais fait mieux, » cracha Drago avec une amertume involontaire.
« Une vie enchantée, Malefoy ? » Harry rit sans joie. « Moi ? Il y a un fou déterminé à me tuer, ou à me contrôler, ou quelque chose d'encore pire, et tu appelles ça une vie enchantée ? Le fils au sang pur d'un Mangemort, qui peut partir avec ce qu'il veut, et tu me regarde et tu me dis … »
« Est-ce que vous allez vous taire tous les deux ? » demanda une voix faible, « Ou est-ce que je dois sauter d'une autre tour pour avoir un peu de paix ? »
« Hermione ?!? » haletèrent simultanément les deux garçons. Inconsciemment, Drago tendit la main et attrapa la sienne, la serrant fortement de soulagement. Toute rancune oubliée pour le moment, lui et Potter échangèrent un large sourire, avant de reporter leur attention sur la pâle jeune fille dans le lit, dont les yeux bruns étaient ouverts, mais pleins de douleur.
« chuuut … » dit-elle, fermant à nouveau les yeux. « Vous êtes trop bruyants, comme d'habitude. Harry … Tu voudrais aller chercher Mme Pomfresh s'il te plait ? Je me sens bizarre … »
Harry jeta à Drago un regard indéchiffrable, avant de lâcher la main d'Hermione et de se précipiter dehors.
« Drago … » murmura-t-elle doucement, même si elle n'avait pas ouvert les yeux.
« Qu'y a-t-il, Hermione ? » demanda-t-il, tout aussi doucement. Son autre main s'éleva, lissant des boucles de cheveux sur son front avec soulagement.
« Merci de m'avoir sauvée» dit-elle. Il vit une larme plisser ses paupières, et il l'essuya aussitôt.
« Pas de problème … Je suis désolé que tu aies été blessée, mais j'ai essay … » commença-t-il, mais il s'arrêta quand elle secoua la tête.
« Je sais que tu as essayé. Ce n'est pas de ta faute, » sa voix était très indistincte.
« Hermione, s'il te plaît … regarde-moi, » dit-il avec insistance, mais elle secoua à nouveau la tête.
« Je ne peux pas … »
« Pourquoi ? »
« Pas maintenant … s'il te plaît, juste pas maintenant … »
A ce moment, Mme Pomfresh entra avec un immense sourire, Harry juste derrière elle. Drago relâcha sa main, mais pas avant de l'avoir pressée gentiment. Toute à son affaire, la médicomage chassa les deux garçons de l'hôpital, avec ordre de dire aux professeurs McDonagall et Dumbledore que Miss Granger était réveillée.
Harry regarda Drago, essayant manifestement de déchiffrer sur son visage ce qui avait été dit entre lui et Hermione. Mais Drago détourna la tête. « Je vais prévenir Dumbledore, » dit-il abruptement, et il s'enfuit de l'hôpital avant qu'Harry ait pu le questionner.
Harry fit des spéculations sur la retraite de Malefoy. Le sentiment que quelque chose d'étrange se passait avec le Serpentard blond l'envahit à nouveau. Et le fait que ça entraînait apparemment Hermione sur un chemin très important et potentiellement dangereux ne le rendait pas heureux – pas du tout. Mais Malefoy n'avait manifestement pas l'air décidé à lui raconter quoi que ce soit, et Hermione … Il n'allait pas l'embêter avec ses questions. Mais il garderait les yeux ouverts.
« Je suis tellement heureuse que vous soyez réveillée, jeune fille ! » Mme Pomfresh sourit, et Hermione répondit avec une faible incurvation des lèvres. « Potter, Weasley et Malefoy se sont tellement inquiétés pour vous, même si bien sût tout le monde était inquiet, mais ces trois-là ont été abattus. J'oserais dire que demain, vous pourrez retourner dans votre dortoir. Vous passerez juste une dernière nuit ici pour que je puisse garder un œil sur vous. »
« Merci, Mme Pomfresh, » répondit Hermione, son cerveau fatigué essayant de gérer la pensée de Drago restant à son chevet, pendant qu'elle gisait sans connaissance.
« Respirez, il n'y a pas de problème, mon petit. Concentrez-vous simplement pour aller mieux, et je m'occuperais du reste. Comme je le disais à Mr Malefoy, c'est une bonne chose que vous soyez une fille forte, pour supporter les choses que vous avez endurées. »
Forte … Se répéta Hermione en elle-même. C'est drôle, je ne me sens pas forte du tout. Pas quand j'ai peur de regarder Drago dans les yeux parce que j'ai peur de … Elle avala, puis se força à penser aux mots qu'elle avait repoussés depuis des jours, aux mots qui l'avaient tourmentée, même quand elle était inconsciente. J'ai peur d'aller plus loin que de le désirer … J'ai tellement peur de tomber amoureuse de lui.
Et cela, elle le savait, serait une très mauvaise chose.
Fin du chapitre
