Les feux de Beltane (The fires of Beltane)
Auteur original : Sorceress
Traductrices : Julie et Lou
Rating: R (encore un lemon dans ce chap. )
Résum : Chaque année, une nuit durant, l'amour est possible, même
entre les personnes les plus improbables. Un certain professeur pourrait-il
affecter les vies de deux étudiants, pour tenter de contrer leur destin ?
Disclaimer : L'histoire est à Sorceress, et tout le reste à JKR, nous n'avons que notre traduction…
Merci pour toutes vos reviews !
Chapitre 10 : les murmures d'un nomAvec un soupir fatigué, Hermione s'effondra mollement sur son lit, laissant tomber son lourd cartable plein de livres d'écoles sur le sol, avec un bruit sourd. Elle mit un bras devant ses yeux, se cachant de la lumière vive de ce brillant vendredi après-midi de printemps, espérant qu'elle puisse éloigner ses pensées aussi facilement, éloigner la nervosité grandissante, qui devenait plus puissante, et non plus faible, à mesure que le temps passait.
Elle était sortie de l'hôpital depuis presque deux semaines, et depuis tout ce temps, elle avait réussi, d'une manière ou d'une autre, à éviter de parler avec Drago. Il semblait sentir sa réticence, et gardait ses distances bien qu'avec une étrange connexion entre eux, elle sentit souvent ses yeux sur elle en classe, dans les couloirs et pendant les repas, la brûlant, lui donnant envie de se retourner et de le regarder. Elle passait autant de temps qu'elle pouvait dans la salle commune des Gryffondors, faisant seulement des incursions à la bibliothèque et ailleurs quand elle savait qu'il avait cours. C'était surprenant de voir avec quelle facilité on pouvait éviter un membre d'une des autres maisons si on essayait. Et c'était encore plus étonnant de voir comme cela la rendait malheureuse.
Elle se languissait de lui, de son contact, de … tout ce qu'elle savait qu'il pouvait lui faire. Mais en même temps ça la terrifiait, ça l'effrayait plus que tout de penser qu'elle pouvait avoir tant besoin de lui, spécialement quand il avait le pouvoir, l'intention de la faire souffrir si durement. Et pas une souffrance physique, ce qui n'avait vraiment pas d'importance. Le fait qu'elle l'aim … qu'elle le désire lui donnait un pouvoir sur lui, et par extension, sur Harry et Ron jusqu'à un certain point. Elle avait espéré qu'une dérobade physique et une concentration mentale sur tous ses défauts, la libérerait de cette démence, lui rendrait son mépris pour lui et tout ce qu'il représentait. Mais ça n'avait pas marché, pas du tout – et le fait que Drago ne l'avait pas pressée, lui avait laissé de l'espace, et avait même presque totalement cessé ses comportements agaçants lui avait rendu encore plus difficile de le sortir de son cœur.
Elle roula sur le ventre avec un gémissement, cachant son visage dans son oreiller. Okay, Granger, admet-le, se moqua-t-elle d'elle-même. Tu es déjà amoureuse de lui. Tu essaies juste de te duper, tu essaie de le transformer en quelque chose de sordide, pour que tu puisses l'évacuer plus facilement, pour conserver l'image de Blanche Neige que tu as de toi. Mais l'admettre en elle-même ne lui apportait rien … parce qu'elle ne pourrait jamais, JAMAIS l'admettre devant quelqu'un d'autre. Elle s'autorisa un temps très antiHermionien pour hurler dans son oreiller, essayant de décharger un peu de ses nerfs ultras-tendus par les dernières deux semaines. Et ça l'aida quand même, un peu, mais ça ne fit rien pour apaiser son désir agité, pour empêcher son esprit d'évoquer le visage de Drago, ses cheveux détachés, et tombant devant ses yeux … Soudain, la chambre devenait trop restreinte, trop confinée, et elle eut besoin de sortir, d'être seule, de marcher pour évacuer un peu de sa tension. Elle bondit sur ses pieds, et courru dans les escaliers, à travers la salle commune, puis dehors … Elle n'était pas sûre de l'endroit où elle était, mais n'importe quel lieu valait mieux qu'ici.
Marchant en direction de la galerie supérieure, sur son chemin pour la tour est, Rogue aperçut Hermione, alors qu'elle se dépêchait derrière lui, descendant les escaliers en direction de la porte principale de l'école. Le visage de la jeune fille était concentré, presque … désespéré, et il se demanda si elle fuyait les démons qu'elle gardait si précieusement refoulés en elle. Rogue était beaucoup trop habitué au regard usé des gens tourmentés par des pensées obsédantes – il l'avait vu à chaque fois qu'il avait regardé dans son propre miroir.
Il s'était soucié d'elle, remarquant comment elle évitait toujours de croiser le regard de Malefoy en classe, mais remarquant aussi comment Malefoy la regardait, plein d'une sorte d'intense désir résigné, qui ne lui ressemblait pas du tout. Si elle en était au point où il pensait qu'elle avait une bonne chance d'être, peut-être qu'il pourrait épargner de l'angoisse aux deux jeunes gens, et les laisser continuer leurs vies. Il avait même mis au point une tâche pour une telle éventualité.
Avec cette pensée, il changea de direction soudainement, et retourna vers la salle commune des Serpentards. Il venait d'y voir Malefoy, assis sur un sofa, et fixant un livre qu'il ne prétendait même pas essayer de lire, son visage étant un très bon reflet de celui de Miss Granger.
Les choses que j'ai faites pour la cause du Bien, pensa Rogue avec auto-dérision. Peut-être que je devrais essayer de mettre Voldemort avec quelqu'un … Peut-être Minerva, ou même Pompom. Peut-être que tout ce dont le Lord Noir avait besoin était l'amour d'une femme compréhensive … Et le maître des potions se renfrogna férocement, pour couvrir son désir inhabituel de hurler de rire à l'image mentale imprévue d'un Voldemort picorant comme une poule, pourchassé avec un rouleau à pâtisserie par une Minerva McGonagall à lunettes.
Se renfrognant, Drago se traîna à travers le gazon vert. Putain de Rogue de toute façon, pensa-t-il. Pourquoi est-ce que ce mec venait juste de se souvenir que sa précieuse cuvette d'argent avait été abandonnée dans les bois pendant cette nuit fatidique de Beltane ? Et la manière dont il s'était renfrogné, ordonnant à lui, Drago, d'y aller et de retrouver cette chose rouillée, et de suite s'il vous plaît ! Il lui était venu aux lèvres de demander pourquoi Rogue ne demandait pas à Hermione d'y aller, mais d'une manière ou d'une autre, les mots n'étaient pas venus, et il se trouvait donc sur le point de retourner dans la Forêt Interdite, et seul cette fois.
Son air menaçant s'affaiblit alors qu'il rentrait dans la forêt, et il trouva étrange que cet endroit lui fasse nettement moins peur maintenant que deux semaines auparavant. Trop de souvenirs commencèrent à resurgir de l'endroit où il avait essayé de les ensevelir, des souvenirs de cette nuit, et un frisson involontaire le secoua, pas de peur, mais de désir ravivé. De la façon dont se passaient les choses, Hermione ne le regarderait plus jamais à nouveau, encore moins pour lui parler. Ou quoi que ce soit d'autre. Il ferma les yeux pour lutter contre les images de ce « quoi que ce soit d'autre », et trébucha presque sur une souche d'arbre.
La clairière semblait un peu différente à la lumière du jour, mais il trouva facilement l'aubépinier, toujours lié par les rubans rouges. Il alla à la base de l'arbre, et commença à chercher le sac contenant la cuvette d'argent. Pendant ce temps, il maudissait à la fois Rogue et lui-même dans un souffle, se demandant lequel des deux était le plus idiot.
Hermione était allongée sous le sorbier, ayant eu un accès de colère, puis une bonne crise de larmes. Elle n'était pas habituellement sujette à des gestes aussi juvéniles, mais il ne semblait pas y avoir beaucoup d'autres choses à faire dans une telle situation. Si ça l'aidait à faire face pour une autre semaine, alors c'était un petit prix à payer, lui coûtant seulement une perte de dignité à ses yeux.
Elle passa ses doigts dans l'herbe douce et dense, autorisant son esprit à revenir deux semaines auparavant. Elle se demanda si ce serait jamais pareil avec quelqu'un d'autre, que cela avait été cette nuit-là, avec Drago. Elle ne pouvait seulement imaginer quelqu'un d'autre la touchant comme ça – ni Ron, ni Harry, ni personne … et elle ne voulait personne d'autre, pour être honnête. Simplement lui …
Puis ses yeux s'agrandirent de stupeur, alors qu'il entrait dans la clairière, presque comme si il avait été appelé précisément par ses pensées. Mais il ne la vit pas, ne regarda même pas dans sa direction, mais se rendit à la place en droite ligne jusqu'à l'aubépinier. Elle s'assit, se demandant ce qu'il pouvait bien faire ici, quand elle réalisa qu'il cherchait quelque chose. Son regard se posa sur le sac posé près d'elle, qu'elle avait retrouvé quelques minutes auparavant, réalisant avec confusion qu'elle n'avait pas du tout pensé aux outils du professeur Rogue avant cette nuit.
Cela lui traversa brièvement l'esprit d'essayer de se cacher de lui, mais d'une manière ou d'une autre, maintenant, ses soucis extérieurs devenaient soudainement hors de propos, en comparaison avec le miracle de sa présence, ici, maintenant. Elle sentit l'audace dévergondée insouciante qui était née en elle durant la nuit de Beltane, resurgir, se libérant du cocon dans lequel elle avait essayé de l'ensevelir, hurlant de joie et d'excitation à sa seule vue. C'était comme si une partie de son âme, qu'elle avait reniée, éclatait à la surface, et refusait d'être ignorée ou laissée de côté plus longtemps.
Un quelconque instinct devait l'avoir averti, puisqu'elle n'avait pas fait un bruit mais il se retourna soudainement, et leurs regards se joignirent.
La sensation était différente cette fois de ce qu'elle avait été auparavant, presque comme si elle avait plus de contrôle dessus. Elle était entièrement concentrée sur lui, mais seulement parce qu'elle le voulait ainsi, voulait fixer son attention sur l'unique chose qu'elle pouvait voir, l'unique chose qui importait. Et quand elle tendit la main vers lui, elle le fit consciemment, délibérément, aussi délibérément qu'elle murmura « Drago … »
Les yeux du jeune homme étaient très sombres, et la lumière du soleil frappant ses cheveux les faisait briller comme de l'or en fusion. Il la fixa pendant plusieurs longs instants, la dévorant presque de là où il se tenait, puis avec une allure lente, délibérément contrôlée, il s'avança vers elle.
Elle le regarda avancer, et c'était comme s'il glissait vers elle, se déplaçant avec une grâce fluide, féline, qui la faisait fondre de désir. Il l'atteignit, tombant à genoux devant elle, suffisamment près pour qu'elle puisse lire la prudence dans les orbites bleu orageux qui scrutaient son visage. Elle pouvait voir l'effort de contrôle qu'il s'imposait dans ses yeux rayonnants, l'entendre dans sa voix quand il articula, presque durement « Qu'est-ce que tu veux ? » Il y avait une parcelle du Malefoy qu'elle connaissait là-dedans, l'amertume et le cynisme … mais dans ce contexte elle le comprenait parfaitement, les comprenant comme un reflet de son propre désir.
« Toi, » dit-elle, répondant au défi dans sa voix, et lui envoyant en réponse son propre défi. « Je veux te faire perdre tout contrôle, te faire te sentir aussi confus et fou que moi ! »
Ses mains se levèrent, et il les ensevelit dans la chevelure brune de chaque côté de son visage, l'attirant rudement à lui. Le corps de la jeune fille s'appuya sur son torse, ses mains pressées entre leurs corps pendant qu'elle reprenait son équilibre mais il lui maintint le visage à quelques pouces, les yeux plongés dans les siens. Elle pouvait sentir qu'il gardait à peine le contrôle, et la pensée de le pousser hors de ses limites possédait le charme d'une dangereuse excitation.
« Dis mon nom, » ordonna-t-il brutalement, dans un long grognement qui la fit frissonner.
Le défiant à nouveau, elle dit, « Malefoy … » d'un ton ronronnant. Puis ses yeux s'élargirent alors qu'il la secouait légèrement, pas du tout douloureusement, mais dans un but sérieux.
« Dis mon nom, » répéta-t-il, sa voix s'échappant entre ses dents serrées, les yeux rétrécis. Ses yeux à elle descendirent sur ses lèvres, et soudainement, tout ce qu'elle voulut fut sa bouche sur la sienne.
« Drago … » murmura-t-elle, puis elle gémit alors qu'il pressait durement sa bouche contre la sienne, leur donnant à tous les deux ce dont ils se languissaient, ce dont ils avaient rêvé, ce qu'ils avaient désiré depuis si longtemps.
Comme si un barrage avait été ouvert, tous deux libéraient les désirs et les frustrations qu'ils avaient retenus ces deux dernières semaines. Il l'embrassa profondément, sa langue entraînant la sienne avec domination, exigeant sa reddition. Mais elle n'abandonnait pas si facilement, l'embrassant en retour avec une faim qui égalait la sienne. Ses mains se levèrent pour libérer ses cheveux de leur lien, et elle y enfouit ses mains, les utilisant pour l'attirer toujours plus près. Puis elle s'appuya sur lui, essayant de le dominer jusqu'au sol, pour qu'elle puisse le sentir tout entier contre son corps.
Mais il ne la laissait pas avoir le contrôle cette fois. Il était plus grand et beaucoup plus fort qu'elle, et résista aisément à ses tentatives pour le pousser au sol. Il n'y avait plus rien de la douce excitation de la découverte de son corps, cette fois, mais simplement un embrasement, un besoin languissant qui s'harmonisait avec les siens, et probablement même un peu de vengeance pour la frustration par laquelle il était passé. Ainsi, au lieu de tomber, il la repoussa loin de lui, de manière à ce qu'elle tombe dans l'herbe en position assise, le fixant à travers le rideau de ses cheveux défaits avec des yeux bruns enflammés, respirant en haletant. Elle le regarda pendant qu'il passait son pull-over par dessus sa tête, et ses yeux se régalèrent des muscles tendus et bien dessinés de son torse et de son abdomen, de la force de ses avant-bras, de la cascade de cheveux dorés qu'elle aimait tellement tombant sur ses épaules. Sa peau était lisse et sans défaut, et elle humidifia ses lèvres soudainement sèches, ses doigts enfouis dans l'herbe sous le pouvoir de son désir de le toucher.
Ses yeux étincelaient dangereusement en la regardant, et elle sentit son estomac se contracter sous l'emprise d'une délicieuse peur sensuelle, son cœur manquant un battement. Les mains du jeune homme s'écartèrent ensuite, et lui enleva son propre pull, lui jetant imprudemment de côté. Mais ses yeux avaient capturé les siens, ne regardant pas du tout son corps, ses mains descendant pour dégrafer son soutien-gorge, le jetant également de côté, puis faisant glisser sa jupe et sa culotte le long de ses jambes.
Il la poussa jusqu'à ce qu'elle soit allongée, fixant son visage, ses yeux sombres brûlant de désir sur son visage empourpré, le fixant alors qu'il enlevait le reste de ses propres vêtements. Puis il fit courir à nouveau ses mains sur son corps, s'attardant aux endroits où il savait qu'elle était le plus sensible, lui arrachant des hoquets de plaisir, la tourmentant jusqu'à ce qu'elle vibre sous ses mains, ses mains posées sur lui, ses ongles griffant la peau de ses bras. Puis il s'agenouilla au dessus d'elle, et saisit ses poignets pour lui maintenir les mains au-dessus de la tête.
Sa bouche pilla la sienne, l'embrasant, la rendant malade de désir, puis se déplaça jusqu'à son cou, ses oreilles, ses seins, tenant toujours ses mains captives, pour qu'elle se torde, désirant le toucher en retour, mais incapable de le faire. Elle s'arqua contre lui, l'implorant désespérément de sceller leurs deux corps, de commencer la danse qui les libérerait tous les deux. Mais il le lui refusa, préférant la repousser à nouveau, se déplaçant de manière à ce qu'une seule de ses mains maintienne les deux poignets de la jeune fille.
Sa main libre caressa le corps de celle-ci en cercles lents, si lentement qu'elle haleta, tournant la tête d'un côté, puis de l'autre. Il retraça chaque mamelon tendu, puis la caressa sous les seins, léger comme une plume, la faisant frissonner sous la torture sensuelle. Il se déplaça vers le bas, et avec un doigt, dessina son nombril, puis il descendit encore, doucement, très doucement, et caressa le lieu le plus sensible, une fois, deux fois … Elle poussa désespérément ses hanches contre sa main, cherchant plus … Alors il s'arrêta, et elle grogna de frustration.
Il posa sa bouche contre la sienne, taquinant ses lèvres avec sa langue, mais repoussant sa tentative d'approfondir le baiser. Il la conduisit rapidement au bord de la folie, et elle pleurnicha, le suppliant finalement, « S'il-te-plait, oh, S'IL TE PLAIT. »
Ses lèvres touchèrent légèrement les siennes, et il murmura contre sa bouche, « Dis mon nom, encore … »
Elle était désespérée, hurlant presque sous l'emprise du désir qui la traversait, et elle hoqueta, « Drago, oh Merlin !, Drago … »
Et comme si les mots avaient brisé sa dernière retenue, il plongea en elle, durement, la ramenant au sol. Il relâcha ses mains pour prendre ses lèvres, sa langue plongeant dans sa bouche affamée. Les mains d'Hermione se posèrent sur ses hanches, l'attirant plus profondément, pendant que le plaisir montait en elle, incontrôlable. Le sol semblait s'effondrer sous elle alors qu'elle prenait son essor, s'arqua contre lui, hurlant son nom encore et encore et encore, accompagnant chaque explosion de plaisir, jusqu'à ce qu'elle le sente se raidir en elle, hurlant son nom en retour. Il s'écroula doucement contre elle, et elle sentit la course du cœur de son amant contre sa poitrine à elle, entendit le grincement de sa respiration dans son oreille, sentit la moiteur de sa peau contre la sienne.
Elle pressa ses lèvres contre la courbe de son cou, goûtant sa saveur salée, faisant courir ses mains sur son dos, se délectant du poids solide pressé contre son dos sur le sol. Alors que la fréquence cardiaque du jeune homme se ralentissait et que sa respiration se calmait, il s'écarta doucement d'elle, pour poser des baisers sur son front, sur ses paupières, sur ses joues, et finalement, doucement sur ses lèvres gonflées. Elle sourit, les yeux fermés.
« Hermione … » exhala doucement sa voix dans son oreille. Elle ouvrit les yeux à contre-cœur, les plongeant d'un air endormi dans les siens.
« Hmmm ? » murmura-t-elle.
Il se délecta de l'expression rassasiée de ses yeux sombres, de la goutte de sueur sur son front, des boucles moites de ses cheveux de miel brun qui s'agitaient autour de son visage empourpré. Il n'avait jamais, jamais rien vu d'aussi beau de toute sa vie, et son cœur se crispa douloureusement dans sa poitrine. Il avait l'impression de la voir pour la première fois, de la voir réellement, et elle lui coupait le souffle.
Il voulait hurler son amour pour elle, la supplier de rester avec lui pour toujours … mais il savait que c'était tout simplement impossible. Il avait peur que ça l'effraie, et qu'elle le rejette à nouveau … et il ne pourrait pas survivre à ça.
Aussi, à la place, il lui demanda, « Je … je ne t'ai pas fait mal, n'est-ce pas ? »
Son sourire ne vacilla jamais. « Non. Non, pas du tout … C'était … » Elle soupira, « Parfait. »
« Parfait. » confirma-t-il. Puis il roula de côté, les bras autour d'elle pour qu'elle puisse se lover contre son torse, blottie contre lui. Sa respiration devint de plus en plus profonde, et il sut qu'elle venait de s'endormir.
Mais le sommeil se dérobait à lui. Où allaient-ils comme ça ? Si merveilleux que lui faire l'amour ait été, il n'était pas plus proche d'une quelconque réponse qu'il l'était deux semaines plus tôt. Il soupira, se demandant si la chose, quelle qu'elle soit, qui avait forgé le miracle de les réunir, pourrait agir pour lui permettre de la garder – peu importe ce qu'il en coûterait.
Elle se réveilla alors que le soleil se couchait, s'étirant paresseusement, frottant sensuellement sa joue contre la peau lisse sous elle. Elle respira son parfum, puis tourna la tête pour embrasser la peau ferme de son torse. Elle sortit sa langue pour le goûter, aussi, puis elle scruta son visage, où ses yeux bleus la fixaient derrière ses paupières rétrécies.
Sa poitrine se soulevait et s'abaissait en respirations superficielles, pendant qu'elle frôlait sa peau de ses doigts, dessinant de petits cercles de la même façon qu'il l'avait fait pour elle. Elle s'étira pour embrasser son menton, son cou, se soulevant sur un bras pour embrasser la base de sa gorge. Et sa main continua à dessiner des cercles plus bas, jusqu'à effleurer délicatement sa dureté.
Il déglutit difficilement derrière ses lèvres, puis grogna quand elle le caressa plus fermement. Elle continua le mouvement jusqu'à ce qu'il halète, et qu'une de ses mains s'échappe pour saisir son poignet.
« Pas comme ça, » dit-il, et elle eut un sourire de pur plaisir féminin en entendant le désir dans sa voix.
« Dis mon nom, » l'imita-t-elle, lui ronronnant les mots.
« Hermione … » murmura-t-il, laissant sa tête retomber, les yeux fermés.
Elle se souleva, passant une jambe par dessus lui, puis descendit, réunissant leurs corps pendant qu'elle l'embrassait. Il haleta encore, et ses yeux s'ouvrirent, se fixant sur elle.
Il la laissa fixer le rythme, se tenant immobile par la seule force de sa volonté, fouillant l'herbe de ses mains alors qu'elle coulissait contre lui. La pression monta et monta encore, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus en supporter davantage. Elle s'arqua en arrière, baissant la tête, les mains sur ses cuisses, ses propres mains sur les cuisses de son amante, pendant qu'il s'arquait vers elle, en elle, hurlant son nom vers le ciel.
Elle se courba doucement en avant, le fixant à travers la cascade de ses cheveux comme une déesse primitive. Elle sourit, se glissant contre lui pour se blottir contre sa poitrine, les mains du jeune homme caressant sa moiteur.
Ils restèrent allongés de cette manière pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce qu'il la sente soupirer.
« Qu'y a-t-il ? » demanda-t-il doucement.
« Pourquoi est-ce que ça ne peut pas être toujours comme ça ? » demanda-t-elle à voix basse. « Comme ça tout semble tellement simple … mais ça ne l'est pas, n'est-ce pas ? »
« Non, ça ne l'est pas » confirma-t-il doucement.
« Je … je ne sais pas quoi faire, » admit-elle avec son fondamental sens de l'honnêteté. Elle se souleva pour le regarder. « C'est comme si tu étais deux personnes différentes. Ici, comme ça, tu es Drago … et à l'école, tu es Malefoy. Comme ça, j'ai l'impression de te connaître, et même, j'ai confiance en toi. Mais … » Sa voix se brisa, pendant que le jeune homme fronçait les sourcils.
« Mais à l'école je suis Malefoy, le sang-pur, le morveux, le fléau de ton existence ? » demanda-t-il, et il se détourna en soupirant.
« Drago, regarde-moi, » le supplia-t-elle, et il se tourna à nouveau vers elle, les yeux las.
« Hermione … Tu ne peux rien dire que je n'ai pas pensé moi-même au cours de ces deux dernières semaines. Je suis … qui je suis. Jusqu'à maintenant, jusqu'à toi, je n'ai jamais vraiment douté de ça. Et maintenant je le pose des questions … mais je n'ai aucune réponse. »
« Qu'est-ce qu'on fait ? » lui demanda-t-elle, les yeux baissés.
Il eu un petit éclat de rire, mais il n'y avait aucun humour dans ce rire. « J'aimerais le savoir … je veux dire, on ne peut vraiment pas en parler à Potter et Weasley, sans risques pour certaines parties de mon anatomie que tu sembles plutôt apprécier, » dit-il, essayant d'alléger un peu l'atmosphère, et elle sourit – pas tout à fait un vrai sourire, mais quand même.
« Encore moins à ton père, » finit-elle, toute trace de sourire disparu.
Il soupira. « Et voilà, on y est. C'est pas vraiment un gros problème, si ? Une fois que tu auras résolu celui-là, tu pourras te décider à faire de Longdubat un sorcier décent, de donner à Rogue un sens de l'humour ou de trouver un peu de matière grise à Crabbe et Goyle. HOW ! » s'exclama-t-il de surprise feinte quand elle lui donna un coup dans le bras.
« Comment peux-tu plaisanter à propos de ça ? » demanda-t-elle, un peu déçue.
« Et pourquoi pas ? Tout ce que je peux faire, c'est rire ou pleurer, et les yeux rouges jurent avec mes cheveux … » sourit-il, puis il retrouva sa lucidité.
« Tout ce à quoi je peux penser, du moins pour l'instant, c'est … de garder ça pour nous, » dit-elle pensivement, passant sa main sur son torse. « Si tu es d'accord … on pourrait se voir de temps en temps, et peut-être que d'ici là … quelque chose nous sera venu à l'esprit. »
« Peut-être, » acquieça-t-il. « Hermione … Je veux que tu saches que j'ai réellement l'impression d'être quelqu'un d'autre quand je suis avec toi. Je ne serais jamais le Saint qu'est Harry Potter, parce que j'ai été trop égoïste pendant trop longtemps … mais, est-ce que tu accepterais que j'essaie … »
Ses yeux bleus étaient sérieux, et le cœur d'Hermione battait douloureusement contre sa poitrine elle se sentait comme si elle voulait pleurer. « Oui Drago, j'accepterais ça … mais je veux te donner un avertissement loyal, » ajouta-t-elle sauvagement.
« A quel propos ? »
« Si tu me fais marcher, si tu me brises le cœur … tu n'auras pas à t'inquiéter au sujet d'Harry et de Ron à propos de certaines parties de ton anatomie, » dit-elle avec une sincérité totale. « Je suis sûre que je suis tout à fait capable de te les enlever moi-même. »
Les yeux de Drago s'agrandirent, puis il eut un petit rire sincère. « C'est ce que j'aime chez toi, Granger. »
« Quoi ? » demanda-t-elle, ses yeux s'élargissant en entendant les mots qu'il avait choisis.
« Tu n'as pas peur de salir tes mains délicates de Gryffondor … Tu es sûre que tu as été placée dans la bonne maison ? Tu aurais fait une sacrément bonne Serpentarde ! »
Puis il étouffa son hurlement de rage sous un baiser.
Fin du chapitre
