Les feux de Beltane (The fires of Beltane)
Auteur original : Sorceress
Traductrices : Julie et Lou
Rating : R
Résum : Chaque année, une nuit durant, l'amour est possible, même entre les personnes les plus improbables. Un certain professeur pourrait-il affecter les vies de deux étudiants, pour tenter de contrer leur destin ?
Disclaimer: L'histoire est à Sorceress, et tout le reste à JKR, nous n'avons que notre traduction…
Merci pour vos reviews, bien que ces derniers temps on sente un affaiblissement (6 reviews pour 2 chaps... Et oui la dernière fois vous avez eu droit à 2 chaps en même temps!) ... La fic vous plait moins ou quoi?
Chapitre 11 : un chemin sinueuxLe crépuscule était tombé avant qu'ils puissent se détacher l'un de l'autre, la petite moquerie de Drago à son égard ayant conduit – délicieusement- à son inévitable conclusion. Avec un profond soupir, Hermione s'écarta de lui avec répugnance, embrassant ses lèvres une dernière fois.
« On doit rentrer, » dit-elle, d'une voix pleine de regrets. « Peut-être que nous n'avons pas manqué le dîner – et si on ne veut pas qu'ils rameutent la bande pour nous chercher … »
La lèvre inférieure de Drago se souleva en une parodie du regard irascible qu'il affichait si souvent, mais ses yeux pétillèrent vers elle. « J'ai seulement faim d'une chose, » dit-il, et il caressa sa cuisse du bras. Elle rit tristement, lui tapant sur la main et se séparant complètement de lui. Elle se leva, ramassant au hasard les vêtements qui avaient été projetés tout autour, et Drago roula sur le ventre pour regarder sa silhouette indistincte. Il n'y avait pas du tout de lune, et le sombre crépuscule s'était évanoui.
Il passa son pull par dessus sa tête, puis se pencha pour attraper son pantalon. Il le passa, puis remarqua la culotte d'Hermione qui gisait sur le sol. Avec une grimace de loup, il l'attrapa, la glissant dans sa poche.
Elle était entièrement habillée, à l'exception de sa culotte, et elle eut un bruit exaspéré. « Je ne trouve pas ma culotte … Oh, seigneur, si quelqu'un d'autre vient ici et la trouve … » Il la vit porter les mains à son visage d'embarras.
« Hey, personne ne saura que c'est la tienne, comment ils feraient ? Je reviendrai demain matin et je la chercherai, » dit-il, entourant ses épaules et posant un baiser sur le haut de sa tête.
Avec un soupir, elle aquiesca. « Merci … Je ne veux pas nous faire prendre le moindre retard. » Et, en disant ça, elle ramassa le sac d'outils de la nuit de Beltane. « Je dois rapporter ça au professeur Rogue, » dit-elle. Puis elle se tourna pour le regarder. « Qu'est-ce que tu faisais là, au fait, Drago ? Tu cherchais quelque chose … »
« Ouais, ce sac, » dit-il. « Rogue m'a attrapé dans la salle commune et m'a ordonné de revenir avec sa cuvette en argent au péril de ma vie. » Il rit tout bas. « Le vieil homme aurait probablement une attaque s'il savait ce que j'ai trouv la place ! »
Ils rirent tous deux à ça, puis marchèrent vers Poudlard, les bras du jeune homme passés autour de la taille d'Hermione.
A la lisière de la forêt, juste avant qu'ils atteignent la maison d'Hagrid, ils cédèrent à un dernier baiser affamé. Les mains de Drago passèrent sous sa jupe pour caresser ses fesses, puis il grogna, « Assure-toi que cette jupe est descendue, Granger, si tu ne veux pas que je te coures après dans le Grand Hall pour te violer sur la table du dîner. »
Elle le frappa pour jouer et le repoussa. Ses mains vinrent remettre ses cheveux dans une quelconque apparence d'ordre … et ils réalisèrent tous les deux qu'ils se dérobaient, ne voulant pas du tout se séparer. Finalement, Drago la prit fermement par les épaules, et ordonna avec une tape sur ses fesses, « Marche, femme ! »
Elle regarda par dessus son épaule, se tortillant par jeu … puis marcha à travers le gazon avec le pas normal de Ne-vous-mettez-pas-en-travers-de-mon-chemin Granger. Il la regarda jusqu'à ce qu'elle ait franchi la porte principale, puis passa la main contre son front, respirant difficilement.
« Remet-toi, Malefoy … » s'ordonna-t-il à lui-même, cherchant à se convaincre. « Si tu ne peux même pas la regarder marcher devant toi sans réagir comme ça, ça risque d'être plutôt inconfortable pour le reste de l'année … »
Avec un rapide regard autour de lui, il sortit finalement du bois, essayant de contrôler les réactions de son corps en pensant à tout sauf à elle.
Heureusement, il restait suffisamment de temps avant le dîner pour qu'Hermione remonte dans sa chambre et change de vêtements. Elle enleva aussi en vitesse quelques feuilles de ses cheveux, et utilisa un peu de gloss pour cacher le gonflement de ses lèvres. Elle ne pouvait masquer le sourire sur son visage, la lumière dans ses yeux et le rouge de ses joues, toutefois … elle espérait que cela passerait inaperçu.
Elle redescendit dans la salle commune au moment même où Harry et Ron y entraient.
« Ah, tu es l ! » dit Ron. « on t'a cherché partout ! » Le rouquin s'approcha d'elle. « Dis, t'as l'air bien ! »
Elle leva un sourcil vers lui. « Est-ce que vous impliquez, Mr Weasley, que je n'ai pas l'air bien le reste du temps ? » demanda-t-elle impérieusement, levant le menton comme une reine outragée.
Ron sourit. « Oh, voyons, 'Mione … »
« Tu as l'air plus heureuse, 'Mione » dit Harry pensivement, puis il la regarda posément. « Tu semblais un peu fatiguée ces deux dernières semaines, depuis ton accident. » Il s'approcha et lui donna une brève étreinte, puis il sourit. « Je suis content de te voir redevenue toi-même. »
Elle lui sourit en retour. « J'avais juste besoin d'un bon repos, je pense. Je me suis endormie, et pour la première fois, je n'ai pas rêvé que je tombais de cette maudite tour … » Sa voix se cassa, mais ensuite elle hausse les épaules. « Je me sens mieux maintenant, et je meurs de faim ! »
Le trio se rendit dans le Grand Hall, discutant de ce qu'ils allaient faire le lendemain au Pré au lard. Hermione ne pouvait empêcher ses yeux de regarder vers la table des Serpentards, cherchant Drago, mais sa place habituelle était vide. Elle se sentit un peu déçue, mais il terminait probablement son rapport au professeur Rogue.
Drago regarda dans la classe de potions, et vit Rogue à la table au fond de la salle, mélangeant quelque chose dans un chaudron. Il entra silencieusement, et marcha vers l'homme brun.
« Excusez-moi, professeur » dit-il, avec chaque parcelle de l'attitude typique de Malefoy, et Rogue se retourna vivement, apparemment surpris de sa présence. Les yeux noirs, critiques, inspectèrent Malefoy de haut en bas, puis l'un de ses sourcils se leva d'un air interrogateur vers lui.
« Oui, Mr Malefoy ? » demanda Rogue. Il garda prudemment un air et une voix neutre, bien qu'il ressente un peu de satisfaction à la vue de l'aspect de Drago. Le jeune homme en face de lui semblait très différent du garçon pâle et frustré des heures précédentes. Ce qui signifie que son plan avait apparemment été un succès.
« J'ai votre cuvette et les autres objets, Professeur, » dit Malefoy et il lui tendit le sac. Rogue l'accepta avec un signe de tête.
« Merci, Mr Malefoy, » remercia-t-il, et il retourna à son travail.
Drago se tourna et partit, avec un sourire malveillant. Si seulement le vieil homme savait …
Drago traversa nonchalamment le Grand Hall, en retard pour le dîner mais indifférent. Ses yeux survolèrent l'ensemble des élèves assemblés avec son air typique de dédain pendant qu'il se frayait un chemin jusqu'à sa table. Potter le vit, et Drago leva un sourcil sardonique vers lui. Il ne permit pas à son expression de changer quand son regard se posa sur Hermione, même s'il sentait une myriade de sensations dans son estomac. Leurs yeux se rencontrèrent, mais brièvement – un éclair de conscience entre eux, puis ils se détournèrent tous les deux.
Tous les étudiants de troisième année et au-dessus se dépêchèrent de prendre leur petit déjeuner le lendemain matin, discutant avec enthousiasme. Aller au Pré au Lard était un grand moment pour eux, une chance d'échapper aux limites de l'école, et de s'amuser avec les distractions de la ville.
Hermione attendait le voyage avec impatience. Elle s'était contemplée dans le miroir pendant qu'elle se brossait les cheveux le matin, s'autorisant une petite rêverie impossible, marcher au Pré au Lard avec Drago, lui tenant la main, s'arrêtant pour l'embrasser … Puis elle soupira, retournant à la réalité. Ca ne risquait pas d'arriver, se dit-elle fermement, donc elle ferait mieux d'arrêter d'y penser.
Harry et Ron parlèrent de Quidditch tout le long du chemin jusqu'en ville, jusqu'à ce qu'elle soupire d'exaspération. « Vous êtes impossibles tous les deux ! » Elle les entraîna jusqu'aux Trois Balais, et fonça sur une table. Mme Rosmerta leur sourit à tous les trois, et leur apporta trois bières au beurre, sans même qu'ils aient eu besoin de le demander.
« Bon après-midi, » leur sourit-elle, pendant qu'ils la remerciaient chaleureusement.
Le pub était plein d'élèves de Poudlard, tous pleins d'ardeur. Hermione remarqua Drago, avec ses éternels Crabbe et Goyle, assis à une autre table. Une part d'elle-même désirait ardemment aller vers lui, mais elle maintint cette impulsion sous contrôle. Ce n'était pas si dur quand ils étaient avec les deux autres – ils lui donnaient la chair de poule.
Quand le reste de l'équipe de Quidditch de Griffondors se rassembla autour d'eux pour discuter de stratégie, Hermione roula des yeux et s'excusa, prétendait qu'elle préférait faire du shopping. Ils lui dirent en revoir d'une manière distraite, mais elle ne fit que s'en amuser et se dirigea vers la porte.
Dehors, elle passa son temps à ne rien faire, faisant du lèche-vitrine, se demandant si elle pourrait trouver un quelconque bibelot à acheter pour Drago, mais qui ne ferait pas trop bête. Etant donné leurs circonstances bizarres, elle ne put penser à quoi que ce soit d'approprié, et elle soupira à nouveau. Sa bouche se tordit en un ironique petit sourire, se disant que compte tenu de toutes les bizarreries qu'elle avait rencontré ces dernières années, il semblait normal que même sa vie amoureuse finisse par être bizarre !
Pendant qu'elle déambulait devant Honeydukes, elle remarqua le reflet de Drago dans la grande vitrine, et elle réalisa qu'il la suivait à petite distance. Elle se retourna comme par hasard, ne le regardant pas directement, et il recula doucement, bifurquant dans une allée latérale. Lentement, regardant encore la vitrine, Hermione le suivit.
Il faisait noir dans l'allée, et elle fut surprise de ne pas le voir. Elle continua jusqu'au bout de la ruelle, et eut un hoquet quand une main l'attira dans un coin, attrapant son avant-bras. Elle fut tirée contre un corps mince, dur, et les yeux du jeune homme étouffèrent un rire, avant que sa bouche ne descende pour revendiquer la sienne.
Quand il leva la tête, elle dit d'une voix qui se voulait dure, « Comment, Mr Malefoy ! Agresser des jeunes femmes dans des allées noires semble tellement … bas de gamme pour quelqu'un de votre éducation ! »
« Hmmm … Est-ce que c'est une agression si la victime est consentante ? » demanda-t-il.
« Et bien, non … je suppose que non, » prétendit-elle considérer la question.
« Ah. Alors tu peux m'agresser, et puisque je suis parfaitement consentant, ta réputation sera intacte et tu ne risqueras pas d'aller à Azkaban, » grimaça-t-il, puis il lui lança un coup d'oeil. Et elle l'agressa, pour leur mutuelle satisfaction.
Après quelques minutes, elle le repoussa. « Est-ce que tu as eu l'occasion de trouver mon, euh, vêtement manquant ? » demanda-t-elle.
« Um hmmm, » dit-il. « Mais je suppose que je serai condamné à la prison après tout. »
« Pourquoi ? » demanda-t-elle, embarassée.
Il grimaça encore dans sa direction. « Vol. Je ne te la rendrai pas. »
« Drago ! » dit-elle, partagée entre l'indignation et le rire.
« Tu en as d'autres … non ? » la nargua-t-il gentiment. Quand elle rougit, il posa un baiser sur sa bouche. « Prends pitié de moi, Hermione. Si je ne peux pas t'avoir dans mon lit la nuit, au moins je peux avoir une petite chose insignifiante pour me réconforter dans ma solitude. Les Griffondors sont 'supposés' être gentils, généreux, désintéressés … How ! » souffla-t-il, exagérément, quand elle le frappa dans l'estomac avec son poing pour jouer.
« J'ai toujours su que tu tirais sur la ficelle, Malefoy, mais je t'avertis, un jour, tu me pousseras trop loin, et je te frapperais de manière déraisonnable ! » le réprimanda-t-elle.
Il la prit simplement dans ses bras à nouveau, et lui demanda avec une voix de loup, « Ooooouh, tu le promets ? »
Le dimanche parut, pluvieux et morne, et Hermione soupira. Elle avait espéré qu'elle et Drago pourraient retourner dans « leurs » bois, mais pas par un temps comme celui-l !
Elle s'était réveillée trop tard pour le petit-déjeuner, mais elle décida de descendre dans le Grand Hall pour le déjeuner. A sa grande déception, Drago n'était pas là – mais Harry et Ron oui. Elle s'assit à côté d'Harry, faisant des grimaces, et dit d'un air maussade, « Je déteste la pluie ! »
Harry et Ron acquiecèrent de la tête. « On devait s'entraîner aujourd'hui, mais maintenant on peut plus – et on a eu une nouvelle idée de stratégie hier ! » dit Ron plaintivement.
Hermione déchiqueta de la nourriture, en mangea un peu, puis en repoussa la majorité de son assiette. Ensuite, les hiboux s'élancèrent, lâchant des lettres et des paquets. Hermione reçut une lettre de sa mère et un petit paquet d'expéditeur inconnu.
Elle lut la lettre rapidement, se demandant si le paquet était aussi de ses parents, mais il n'y avait aucune mention de ça. Elle déballa donc le papier brun standard d'emballage, révélant une boîte fantaisie recouverte à la feuille d'or. Soudainement, ses mains devinrent moites – elle avait une idée maintenant de l'expéditeur de ce paquet, et songea à sa témérité. Elle jeta un coup d'œil aux alentours, s'assurant qu'Harry et Ron ne faisaient pas attention à elle, puis glissa la boîte sous sa cape et souleva le couvercle.
Sur un écrin qui ressemblait à de la dentelle noire, il y avait un petit dragon magnifiquement détaillé en argent, pendant au bout d'une délicate chaîne en argent. Il n'y avait aucune lettre, mais elle savait … et déglutit devant la douceur du geste. Elle le souleva, puis regarda la dentelle noire qui restait … et alors son visage s'enflamma. Elle allait le tuer. Elle allait le détruire complètement. Elle allait lui tordre le cou. Par tous les dieux ! Le collier serait facilement explicable si quelqu'un le remarquait … mais comment allait-elle bien pourvoir expliquer que quelqu'un lui envoyait une culotte de dentelle noire ? Elle mit rapidement la boîte dans sa poche, puis avala l'eau de son gobelet. Quel être suffisant ce Malefoy !
Lavande se glissa soudainement sur la place vide de son autre côté et Hermione la regarda. Son visage exprimait une énorme grimace. « Hermione ! Tu ne le croiras jamais ! oh, je suis teeeellement heureuse ! C'est un si beau jour ! »
Modifiant ses traits en un intérêt poli, Hermione demanda, « Vraiment ? Dis-moi ! Qu'est-ce qui s'est pass ? »
Hermione se pencha plus près d'elle, et dit d'une voix basse, excitée, « Ron m'a demandé d'aller avec lui au bal de fin d'année ! »
Enfin ! Pensa Hermione ironiquement. « C'est merveilleux, Lavande. Je savais qu'il reviendrait finalement à la raison. Je suis tellement heureuse pour toi. » Et jalouse, aussi … car tu peut être ouvertement avec celui que tu veux. Elle étouffa un soupir, mais garda un sourire plaqué sur son visage.
« Et, ce n'est pas tout ! » l'inonda encore Lavande, à voix haute cette fois. « Je vais être tante ! Ma sœur aînée m'a écrit pour me dire qu'elle était enceinte. Ma mère doit être folle de joie, elle pensait que Violette ne se déciderait jamais à lui donner un petit-enfant. »
Des félicitations et des sourires vinrent de la plupart des Griffondors présents, et Hermione j'y joignit automatiquement, même si son visage était devenu complètement blanc, et si elle entendait un sifflement dans ses oreilles.
Non, pensa-t-elle. Oh non. Je suis stupide. STUPIDE. Comment est-ce que quelqu'un d'aussi intelligent que je suis censée être peut-il être aussi stupide et irresponsable ? Ca ne m'a même pas traversé l'esprit … pas une seule fois, une « seule » fois ? Et s'il ne pleuvait pas, je serais probablement encore en train de le faire ! Elle étouffa un grognement, se rappelant soudainement quelque chose. Le professeur Rogue la regardant minutieusement, ses yeux sombres soucieux et disant, « Je peux difficilement vous punir pour avoir été victime de la Reine Mab durant la nuit de Beltane. Je suggère que vous alliez voir Mme Pomfresh pour être sûr que vous n'avez aucun … effet durable après cette rencontre. » Oh, Merlin ! Rogue « savait ». Il a su depuis ce matin-là. Et il avait essayé de lui rappeler d'être prudente, probablement avec une potion du lendemain.
Elle additionna avec folie, et s'échappa avec des sueurs froides. Elle ne s'était jamais préoccupé de potions contraceptives, en dépit de toutes les discutions parmi les filles de 6ème et 7ème année, parce qu'elle était Hermione Granger, non ? Elle ne faisait JAMAIS rien sans y avoir réfléchi avec calme, logiquement, en ayant pesé les pours et les contres. Après tout, elle n'avait jamais vraiment réagi « comme une fille », dans aucun cas, n'avait jamais pensé que quelqu'un pourrait lui faire oublier sa prudence. Elle ferma les yeux, avalant convulsivement, se demandant s'il était possible de mourir réellement de mortification.
« Hermione ? » elle entendit parler Harry à côté d'elle, soucieux. « Ca va ? Tu es carrément verte ! »
Elle rouvrit les yeux, regardant bêtement Harry. « Je me sens mal … Est-ce que le poulet t'as semblé bizarre aussi ? Peut-être qu'il y avait quelque chose dedans auquel je suis allergique … excuses-moi » dit-elle, et elle se leva doucement, délibérément, la mâchoire serrée.
« Est-ce que tu as besoin d'aide ? » demanda Harry, se levant avec elle. « Est-ce que tu veux que je t'emmène voir Mme Pomfresh ? »
« Je crois que c'est trop tard pour ça … » murmura-t-elle … puis elle sprinta hors du Grand Hall avec une main devant la bouche, laissant une table de Griffondors effrayés, soucieux, dans son sillage.
« Pauvre 'Mione, » dit Ron. « J'ai eu quelque chose comme ça une fois, quand Fred et George avaient mis de la poudre à gratter dans mes haricots. » Il hocha amèrement la tête. « C'est vraiment dommage que je sois le plus jeune garçon … je n'ai pas de petit frère à embêter ! »
Hermione le fit dans la salle de bain de Mimi Geignarde, et juste à temps. Après plusieurs minutes, elle s'assit sur le froid sol de pierre, suant et vidée. Trop fatiguée même pour être effrayée quand Mimi elle-même apparu près d'elle.
« Oh, chérie … malade, n'est-ce pas ? Une fois j'ai été tellement malade que j'ai rendu tout ce que j'ai mangé pendant une semaine. » dit Mimi, macabre. « Est-ce que tu penses que tu es suffisamment malade pour mourir ? Je ne cracherais pas sur un peu de compagnie ! »
« Non, Mimi … Je ne suis pas suffisamment malade pour mourir. Quoique sur ma liste actuelle des priorités, mourir est en haut du top cinq, je dirais. »
« Oooooh, vraiment ? » dit Mimi, enchantée.
« Vraiment. » dit Hermione, lourdement. « Depuis que je suis beaucoup trop stupide pour être autorisée à vivre. »
« Et bien, si tu le fais, tu pourrais prendre la salle de bain trois étages plus haut. Elle est plus agréable que celle-ci. » offrit le fantôme, serviable.
« Merci Mimi … J'apprécie. » Elle se redressa sur ses pieds, doucement et prudemment, puis prit le chemin de la tour Griffondor.
Harry était parti peu après Hermione, droit à la tour pour vérifier qu'elle allait bien. Il fut alarmé qu'elle ne soit pas dans sa chambre, ou dans la salle de bain la plus proche. Il s'élança jusqu'à l'aile de l'hôpital, mais Mme Pomfresh dit qu'elle ne l'avait pas vue non plus.
Très soucieux à ce point de ses recherches, Harry commença à frapper à la porte des toilettes des filles sur le chemin jusqu'au Grand Hall, sans succès. Finalement, il atterrit dans les toilettes de Mimi Geignarde. Et sachant qu'aucune fille hormis Hermione ne venait jamais ici, il entra simplement.
« Hermione ? » appela-t-il, doucement, mais il ne reçut aucune réponse. Il allait s'en aller quand Mimi sortit du sol.
« Salut, Harry, » dit-elle, timidement, le regardant avec les yeux baissés.
« Bonjour Mimi, c'est sympa de te voir … Est-ce que tu as vu Hermione ? Elle était malade et je m'inquiète parce que je ne peux pas la retrouver. »
« Oui, elle est très malade, » dit Mimi. « Mais elle est partie il y a un petit moment. » Mimi soupira, joyeusement. « Elle a même dit qu'elle voulait mourir, ce qui serait bien pour moi … Je me sens seule, » termina-t-elle.
Harry se renfrogna. Des mots comme ceux-ci n'étaient pas normaux venant d'Hermione. « Mimi … est-ce qu'elle a dit pourquoi elle voulait mourir ? »
« Et bien … laisse-moi réfléchir … elle a dit quelque chose à propos de ne pas être suffisamment malade pour mourir, mais qu'elle était trop stupide pour continuer à vivre. »
La peur déferla dans l'épine dorsale d'Harry avec des doigts squelettiques, et il se demanda briévement s'il allait être malade. Mais il n'avait pas le temps pour ça.
« Merci, Mimi ! » jeta-t-il par dessus son épaule, sprintant hors de la salle de bain, et se dirigeant vers la tour de Griffondor. Avec de la chance, il venait juste de la manquer, et elle était saine et sauve dans sa chambre maintenant. Sinon, il rassemblerait tous ceux qu'il pourrait trouver pour la chercher. Si quoi que ce soit lui arrivait …
Il tourna un coin et rentra presque la tête la première dans Malefoy. Le blondinet lui envoya un regard acide. « C'est quoi cette panique, Potter ? Tu fuis quelque chose ? »
Ne s'attendant pas à une réponse secourable, mais ne voulant pas laisser une seule pierre sans la retourner, Harry demanda, « Malefoy … est-ce que tu as vu Hermione ces dernières minutes ? »
Le visage de Drago perdit toute expression. « Je me demande vraiment bien pourquoi tu crois que je l'ai vue ? » demanda-t-il rudement.
Harry hoche la tête. « Non, c'est juste qu'elle est malade, et je n'arrive pas à la trouver, et je m'inquiète …oh, pourquoi est-ce que je te dis ça, tu t'en fiche ! » La voix d'Harry était enragé, et il continua à travers le hall vers la tour Griffondor.
Une main glaciale se serra autour du cœur de Drago. Elle était malade … et Potter était pratiquement paniqué d'inquiétude. Mais que pouvait-il faire, spécialement sans attirer de soupçons ? Il le suivit hors du hall, grinçant des dents, réalisant pleinement pour la toute première fois ce que cela signifiait exactement d'être un intrus.
Hermione gisait sur son lit, couchée sur le ventre, se sentant complètement engourdie. En consultant l'« Economie domestique Magique et Pratique » et avec quelques gestes de sa baguette, elle avait confirmé ce qu'elle avait craint.
Elle était, effectivement, enceinte.
Elle avait épuisé tout son stock d'adjectifs pour décrire à quel point elle était stupide. Elle s'était mentalement réprimandée, ainsi que Drago, et même Rogue, alors même qu'elle réalisait que l'homme avait tout fait, sauf lui donner un plan. Tout ce à quoi elle pouvait penser était qu'elle avait été trop assommée après Beltane … et trop heureuse après le dernier Vendredi, pour y avoir prêté la moindre attention … bien que c'ait été Beltane, bien sûr. Que la Reine Mab soit damnée !
Un coup à sa porte la réveilla suffisamment pour qu'elle dise, « Allez-vous en ! » Mais elle entendit la porte s'ouvrir, au lieu de ça, puis la voix inquiète d'Harry.
« Hermione ? »
« Va-t-en, Harry, s'il te plaît … » le supplia-t-il, refusant de le regarder.
« Non, » dit-il, « Je ne m'en vais pas tant que tu ne m'as pas dit ce qui ne va pas. » Elle sentit qu'il s'asseyait sur le lit, et que sa main caressait ses cheveux.
« Je suis simplement malade … »
« C'est ça, et moi je suis la Reine d'Angleterre, » dit-il, puis il marque une pause. « J'ai parlé à Mimi Geignarde, je sais ce que tu lui as dit. »
Cela la fit finalement se retourner pour le regarder, et il déglutit dans un souffle à la vue de la tristesse dans ses yeux. « Qu'y a-t-il, Hermione ? Qu'est-ce que peut-être suffisamment effroyable pour que tu aies envie de mourir ? Pourquoi est-ce que tu ne peux pas me le dire ? Tu sais que je te soutiendrai, coûte que coûte. Tu es ma meilleure amie ! »
« Oh, Harry … » gémit-elle, puis les larmes qu'elle avait été trop choquée pour verser vinrent finalement.
Avec un soupir, Harry l'attira dans ses bras, la laissant sangloter. Elle pleura jusqu'à ce qu'elle se sente à nouveau vide, reconnaissante de son soutien, de sa présence consolatrice. Quand les sanglots qui la secouaient se calmèrent, il lui remit son mouchoir sans un mot, et elle s'essuya le visage.
« Maintenant … laisse-moi te dire quelque chose, Hermione Granger. Nous avons traversé la mort et la vie ensemble, non ? J'ai totalement confiance en toi, pour tout … et tu me fais confiance aussi, non ? Même si je suis juste un mâle stupide parfois, quand il s'agit de choses de filles. Mais ce qui est important, c'est que quand il s'agit de cela, nous sommes toujours là l'un pour l'autre.
« Harry … » commença-t-elle, « et si j'ai fait quelque chose de tellement abominable que j'ai vraiment peur que tu ne me pardonnes pas ? »
« Excepté me vendre à Voldemort, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de choses que je ne te pardonnerais pas, Hermione. »
« Je suis … je suis enceinte, » laissa-t-elle échapper, puis elle le regarda comme si elle s'attendait à ce qu'il la frappe.
Harry resta très très immobile pendant plusieurs longs moments. Il commença à parler une fois, puis s'arrêta, et se racla la gorge.
« Et bien, honnêtement, Hermione … Je suis surpris, je l'admets, mais pourquoi est-ce que ce serait impardonnable ? » Il essaya de sourire, puis abandonna, et la regarder simplement sérieusement. Puis ses yeux se rétrécirent, et il prononça un unique mot. « Malefoy. »
« Oui, » dit-elle, essayant de lire les émotions qui passèrent sur son visage. Mais il y en avait trop, et elles passaient trop vite. « Harry … si tu ne peux pas me pardonner, je comprendrais … »
Il fit non de la tête. « Non, Hermione, il n'y a rien à pardonner. Mais j'ai besoin de savoir … et s'il te plait, s'il te plait, répond-moi honnêtement. Est-ce qu'il t'a violée ? »
« Non ! » s'écria-t-elle.
Il acquieça à ça. « Je ne le pensais pas. Tu n'es pas le genre de fille à te sentir coupable, tu l'aurais ensorcelé si vite qu'il n'aurait plus jamais été capable de s'en servir. »
Elle eut un petit sourire en coin en entendant ça, et il respira un peu plus facilement. « Je suppose que c'était Beltane, » continua-t-il. « J'ai pensé que quelque chose était bizarre ensuite, et quelques temps après, mais je n'ai pas voulu fouiller. Si j'avais su … » dit-il, puis il haussa les épaules. « Et bien, je suppose que ça n'aurait fait aucune différence, à vrai dire. »
Il tendit la main, repoussant gentiment une mèche de cheveux derrière son oreille. « Tu l'aimes, n'est-ce pas ? »
Ses yeux s'agrandirent. « Comment as-tu deviné ça ? »
Harry haussa les épaules. « Nous avons traversé beaucoup de choses ensemble, tu te rappelles ? Je te connais mieux que tu ne le pense. Je ne pense pas que tu considérerais une nuit de fièvre printannière comme une trahison envers notre amitié. Tu es trop honnête, Hermione. Mais tomber amoureuse de lui … Je sais que tu considérerais ça comme une terrible chose, après ce qu'il nous a fait, à nous tous … et ce qu'il va finir par être.
« Oui … je suppose que ça résume tout, » dit-elle bêtement. « Mais Harry, il m'a dit qu'il allait essayer de changer … Je pense … je pense même qu'il est amoureux de moi également. »
« Hmmmmm … Et bien, s'il te plaît, pardonnes mon scepticisme. Ce n'est pas que tu ne mérite pas d'être aimée, parce que tu le mérite certainement, » Il lui sourit. « mais parce que … et bien, il est Malefoy. Je n'ai jamais eu une raison de lui faire confiance auparavant, et avec toi en jeu, je suis désolé, mais je ne lui fais pas confiance maintenant ! »
« Je comprends … Tu ne l'as pas vu comme je l'ai fait. Il se posait des questions sur tout ce que son père lui avait dit, sur tout ce qu'il avait pensé avant … »
« Peut-être. Désolé Hermione, mais il y a trop en jeu. Tu as envisagé son père, pas vrai ? Et bien, comment penses-tu qu'il réagira en apprenant qu'il a un petit-fils sang-de-bourbe ? »
Hermione frissonna. Le père de Drago était une des personnes les plus intensément démoniaques qu'elle ait jamais rencontrée.
« Est-ce que je dois comprendre que tu ne l'as pas encore dit à Malefoy ? » demanda Harry.
« Non … J'ai honte de l'admettre, mais la possibilité ne s'est jamais présentée à moi, pas depuis que Lavande a mentionné sa sœur ! Et ensuite j'ai « su » … et je l'ai confirmé par un sort juste avant que tu n'arrives. »
« Bien … » Il la regarda, ses yeux verts sombres. « Tu as considéré tes options ? Tu pourrais avorter. »
Elle l'envisagea, puis haussa les épaules. « Je … je ne sais pas si je pourrais vivre avec moi-même. Je veux dire, c'est ma faute, ce ne serait pas juste de faire payer ce que j'ai fait à un enfant. »
« Très bien … Tu pourrais quitter l'école, avoir ton enfant, et le donner à adopter. »
« Peut-être … » mais elle fronça les sourcils.
« Tu pourrais avoir l'enfant, et le garder. »
Elle cria. « Et comment je l'élèverais ? Dix-sept ans et pas de diplôme ? Et mes parents … » Elle grogna.
« Okay … Tu pourrais le dire à Malefoy, vous pourriez vous marier tous les deux, et prendre le risque pour tout – Lucius, Voldemort, même Malefoy lui-même. »
« Et bien, je suppose que ça résume mes options, » dit-elle, en regardant ses mains.
« Je peux t'en trouver encore une autre, » dit-il.
Elle le regarda à nouveau avec curiosité, et les yeux verts fixés sur elle devinrent très intenses. « Vraiment ? Laquelle ? » demanda-t-elle.
« Tu pourrais m'épouser, » dit-il, simplement.
Fin du chapitre
