Les feux de Beltane (The fires of Beltane)

Auteur original : Sorceress

Traductrices : Julie et Lou

Rating : R

Résum
: Chaque année, une nuit durant, l'amour est possible, même entre les personnes les plus improbables. Un certain professeur pourrait-il affecter les vies de deux étudiants, pour tenter de contrer leur destin ?

Disclaimer: L'histoire est à Sorceress, et tout le reste à JKR, nous n'avons que notre traduction…

Merci pour toutes vos reviews ! Pour ceux qui voudraient lire la fic dans sa version originale (nous le disons et le répétons: NOUS NE SOMMES PAS LES AUTEURS DE CETTE FIC, NOUS N'EN SOMMES QUE LES TRADUCTRICES) la fic "the fires of Beltane" ne se trouve malheureusement plus sur le site... Mais rassurez-vous, nous avons pu récuperer tous les chapitres de la fic qui est maintenant achevée. (42 chapitres en tout) La suite est en cours de traduction, à raison d'une mise à jour toute les semaine environ (le mercredi).

Chapitre 13 : Niveaux de confiance

Hermione leva la main pour cogner à la lourde porte de bois en face d'elle, mais Drago attrapa son poignet, l'arrêtant dans son mouvement. Elle le regarda, surprise, surprise qui devint du souci quand elle vit l'inquiétude sur son visage.

« Drago … Tout ira bien, je te le promets, » dit-elle, essayant d'être rassurante.

Il eut un soupir pensif. « C'est juste que je ne vois pas comment aller voir Rogue et lui raconter pourrait nous aider, c'est un des leurs, un Mangemort. Comment est-ce que tu peux bien penser qu'il nous aidera à nous protéger de mon père ? »

Elle sourit. « Tu vas juste devoir me faire confiance, cette fois. » Arrachant sa main à l'étreinte du jeune homme, elle frappa.

« Je ne pensais même pas que tu aimais Rogue, encore moins que tu lui faisais autant confiance, » grommela Drago, mais elle refusa de le relever.

Après quelques instants, la porte massive pivota silencieusement, et Severus Rogue apparut. Une lueur de quelque chose d'indéchiffrable passa sur le visage pâle quand il vit l'identité de ses visiteurs, mais il leva simplement un sourcil inquisiteur. « Miss Granger … Mr Malefoy. »

« Professeur, » commença Hermione, et malgré toute sa vaillante confiance devant Drago, son ton était incertain. « Nous … nous avons besoin de vous demander quelque chose. »

« Vraiment, Miss Granger ? » Il ne changea ni d'expression, ni ne bougea, mais les yeux noirs étincellèrent vers eux.

« Oui, monsieur … mais … est-ce que nous pourrions le faire à l'intérieur, s'il-vous-plaît ? » demanda-t-elle, scrutant le hall avec attention.

Sans un mot, Rogue recula, ouvrant suffisamment la porte pour les laisser entrer, puis la referma silencieusement derrière eux.

Hermione fut surprise de l'intérieur de la chambre de Rogue. Elle supposa qu'elle l'avait imaginé vivant dans le noir, dans un logement humide et froid, entouré de toiles d'araignées, avec des chauves-souris dans les combles – ce qui aurait été conforme à sa personnalité. Mais au lieu de ça, la chambre dans laquelle ils venaient de rentrer était lambrissée de magnifiques planches d'acajou, avec un grain riche qui luisait. Des étagères assorties se trouvaient sur les murs, remplis de tomes ornés de cuir ornementé, et plusieurs petites tables présentaient un assortiment éclectique de choses, entre autres plusieurs mortiers et pillons faits de matériaux très divers. Il était vrai que l'éclairage était faible, mais c'était adéquat, et semblait approprié à la pièce, et au professeur lui-même.

Rogue les dirigea vers un groupe de fauteuils capitonnés de cuir devant une cheminée en pierre massive, qui même en cette fin de printemps, abritait un petit feu pour chasser la froide humidité. Drago et Hermione s'assirent l'un à côt de l'autre, et Rogue prit une chaise en face d'eux. Hermione fut surprise de constater qu'au lieu de son habituelle robe noire à col montant, il portait une simple chemise en soie noire, ouverte sur la gorge, et un pantalon noir rentré à partir du genoux dans de grandes bottes. Juste en dessous de son cou, sur une chaîne d'argent, il y avait une sorte de pendentif, un symbole qu'elle ne reconnut pas elle fut étonnée de constater combien il était plus mince et moins menaçant sans les volumineuses robes qui se soulevaient normalement autour de lui. D'une manière vraiment étrange, il semblait même plus jeune, plus accessible, et elle réalisa pour la première fois que ses cheveux étaient humides, et peignés derrière ses oreilles … cela changeait pas mal son apparence.

« Et bien maintenant … qu'est-ce que vous vouliez me demander ? » questionna-t-il, appuyé sur le dossier de sa chaise, les jambes croisées, et levant à nouveau le sourcil. L'autre sourcil se leva pour le rejoindre quand Hermione prit inconsciemment la main de Drago dans la sienne … et qu'il la laissa faire.

« Monsieur … Je suppose que je devrais commencer par vous dire que je suis enceinte, de l'enfant de Drago, » dit Hermione, à voix basse, les yeux incapables de rencontrer ceux du professeur. Elle manqua par conséquent l'expression de stupeur qui se peignit un instant sur le visage de Rogue. Drago la vit, néanmoins, et serra la main d'Hermione.

Rogue avait une longue pratique pour cacher ses émotions, et son air stupéfait disparut donc presque aussi vite qu'il était apparu. « Vraiment, Miss Granger ? » demanda-t-il d'une voix parfaitement neutre.

« Oui, Monsieur, » répondit-elle, puis elle le regarda finalement, de ses larges yeux couleur caramel.

« Et bien, si c'est d'une potion d'avortement dont vous avez besoin, vous pouvez aller voir Mme Pomfresh, » commença Rogue, mais il s'arrêta quand Hermione eut un hoquet.

« Oh, non, Monsieur, ce n'est pas du tout pour ça … nous sommes venus vous demander de nous aider pour une raison totalement différente … nous voulons nous marier, » dit-elle fermement.

Cette fois, Rogue ne put plus dissimuler le choc. Il n'essaya même pas. « Vous … vous voulez vous marier ? » répéta-t-il, ses yeux allant de l'un à l'autre comme s'il ne les avait jamais vu auparavant.

« Oui. Et pour l'instant, notre plus grand souci … est le père de Drago. Qu'il essaiera peut-être de faire du mal à notre bébé. »

« Professeur, » Drago parlait pour la première fois … « Vous n'allez pas lui dire, n'est-ce pas ? » La voix du jeune homme était un mélange d'une sorte de menace bourrue et de plaidoyer, et Rogue lut la peur dans ses yeux bleus. Il fut presque rendu muet par la tournure totalement inattendue que prenaient les évènements.

A l'origine, quand il avait eu l'idée d'envoyer Granger et Malefoy ensemble, il avait espéré qu'il pourrait rendre le jeune homme suffisamment attiré par elle, intéressé par elle pour se poser des questions sur son héritage de haine envers elle et ses amis. L'amener à se demander POURQUOI son père et le reste de ses amis étaient tellement acharnés à la destruction. Peut-être lui faire apprécier la vie et la valeur de ces gens avant qu'ils ne commencent à se fixer de part et d'autre de baguettes tendues, s'échangeant des sorts de mort. Il n'avait aucun doute que Malefoy et Granger deviendraient physiquement impliqués, pas depuis ce premier matin après Beltane, mais il avait pensé que tout était pour le mieux – si Malefoy pouvait montrer un quelconque intérêt, sentiment ou compassion, ou en l'absence de ces sentiments, même un désir physique, ce serait un pas dans la bonne direction – ensuite, peut-être, seulement peut-être, il pourrait être entraîné hors du chemin noir qu'il dévalait à une vitesse dangereuse, voué à la destruction. Mais … C'était beaucoup, beaucoup plus que ça ne devait être – comme il connaissait Granger, et comme il savait qu'elle ne risquerait jamais sa vie, encore moins celle d'un enfant, dans un mariage avec Drago Malefoy, sauf si elle lui faisait pleinement et entièrement confiance.

« Professeur Rogue, » ajouta doucement la voix d'Hermione, le tirant de ses pensées. « Je ne lui ai pas dit, parce que ce n'est pas mon rôle. » Malefoy les regarda tous deux, en pleine confusion, ne comprenant pas ce qui se passait.

Rogue, néanmoins, savait exactement ce dont elle parlait, et se félicita de sa discrétion. Malefoy le regardait à nouveau avec attention, et décida qu'il était temps pour lui de prendre également une décision – de faire confiance au jeune homme, qui pourrait si facilement le mener à la destruction, ou non. Mais Rogue savait depuis longtemps qu'il n'y avait jamais de gain sans risque. Et si Granger prenait un tel risque …

« Merci, Miss Granger. Très bien alors, » dit-il, puis il regarda attentivement Malefoy. Il semblait vraiment différent, même physiquement, du jeune homme irascible et égoïste des six dernières années. Etonnant ce que les changements et les émotions fortes forgent la jeunesse, pensa-t-il. Dans son cas, ça l'avait amené à faire la chose la plus stupide de sa vie, et la chose qui, en fin de compte, finirait probablement par lui coûter la vie.

Il regarda Drago directement dans les yeux, et dit, « Non, Mr Malefoy, je ne le dirais pas à votre père. Et oui, je vous aiderai tous les deux. »

Cette fois, la surprise se lisait sur le visage de Malefoy, et Hermione lui serra la main. « Mer … merci professeur, » bégaya-t-il.

« Vous voudriez peut-être savoir pourquoi j'ai décidé d'agir ainsi. Vous savez que je connais votre père depuis de nombreuses années. Vous savez aussi, comme il le sait, que je porte la marque des Ténébres. Néanmoins, ce que vous ne savez pas, et Miss Granger ne vous l'a pas dit, c'est que je ne suis pas un Mangemort … Je suis un espion. »

« Espion ? » répéta Drago, complètement assommé.

« Oui. Je suis la source interne de Dumbledore sur les projets des Mangemorts. Bien que, comme je suis sûr que vous avez entendu votre père le mentionner, ma loyauté ait été remise en cause. Mais c'est mieux que pas d'informations du tout. Donc, il est suffisant de dire que votre secret est en sécurité avec moi. Et, » continua-t-il, le regardant sérieusement, « j'apprécie aussi vos inquiétudes au sujet de la sécurité de Miss Granger et de votre enfant, et je dois l'admettre, elles ne sont pas infondées. »

Le Professeur fronça les sourcils, tournant et retournant les différentes possibilités dans son esprit. Il y avait effectivement quelque chose … Cela pourrait être risqué, même très risqué pour lui de confesser au fils de Lucius qu'il était l'espion de Dumbledore. Mais il était possible, si tout allait bien, que sa première idée, essayer de sauver Drago Malefoy, pourrait marcher beaucoup mieux que ce qu'il n'avait jamais rêvé possible.

Il regarda les deux jeunes gens assis en face de lui, cherchant quelque chose, un signe que le risque en valait le coup. Et il le trouva, quand Drago porta la main d'Hermione à ses lèvres, l'embrassant de manière rassurante, et que les lignes d'inquiétude sur son front disparurent pendant un moment quand elle sourit.

« Je crois que j'ai, si ce n'est une solution, au moins une idée qui pourrait vous offrir un peu de protection et de sécurité. Néanmoins, je dois en discuter d'abord avec le Directeur, » dit-il. Ils le regardèrent, manifestement anxieux d'avoir plus d'informations, mais il secoua la tête. « Je ne peux pas vous en dire plus pour le moment, j'en ai peur. Mais je vais aller parler à Dumbledore immédiatement, et je devrais avoir quelque chose à vous dire après la classe de Potions demain. » Il se rappela soudain quelque chose. « Qui d'autre est au courant en dehors de nous trois ? »

« Harry est au courant, Monsieur, » répondit rapidement Hermione.

« Ah, l'inestimable Mr Potter … Il semble toujours en savoir plus qu'il ne devrait, » dit Rogue, acide. « Je suppose, dans ce cas, que Mr Weasley doit obligatoirement en être informé aussi. »

« Ce serait difficile de lui cacher, j'ai ai peur, » acquiesça-t-elle en s'excusant.

« Très bien. Mais je vous encourage sérieusement, pour le moment, à ne le dire à personne d'autre. Chaque personne qui est au courant, peu importe combien il semble innocent, est une avenue potentielle pour quelqu'un que vous ne souhaitez pas informer. » Ses yeux étaient sérieux, et il regarda chacun d'entre eux honnêtement dans les yeux, de manière à ce qu'ils ne puissent pas omettre son intention. « Je sais que de nombreuses façons, vous êtes tous les deux matures pour votre âge, mais je serais négligent de ne pas insister sur les risques potentiels de leur situation. »

« Harry et Ron ne diront rien, Professeur, je le sais, » dit Hermione, d'un ton assuré. Malefoy sembla en douter un peu, mais il ne la contredit pas.

« J'espère vraiment pour votre bénéfice à tous les deux qu'ils ne le feront pas, » grommela-t-il.

Il les précéda dehors, acceptant leurs remerciements, inconfortable, et remarqua qu'il plaçait énormément de foi, et d'espoir en la matière, en lui. C'était une étrange sensation pour lui, et il n'était pas vraiment sûr qu'il aimait ça.

Il se dépêcha ensuite d'enfiler sa veste et ses robes, se demandant ce que Dumbledore allait dire à propos du tour que prenaient les derniers évènements.

« Tu vois, je t'avais dit que c'était la bonne chose à faire. » Hermione lui sourit pendant qu'ils retournaient vers les escaliers menant hors des donjons.

« Je l'espère, » dit pensivement Drago. Il s'arrêta, la tournant pour qu'elle lui fasse face, passant un doigt sur sa joue. « Je comprends maintenant comment tu peux me donner une chance. Je veux dire, si Rogue est un espion, et que tu le sais depuis tout ce temps, je suppose que tu es meilleure pour faire confiance aux gens que je ne pourrais jamais l'être. »

« Peut-être. Bien que certaines personnes puissent dire que ce n'est que l'éternel optimisme Griffondor, notre profonde conviction est que nous pouvons changer n'importe quoi si nous essayons assez fort. »

« Donc, c'est ce que tu crois à propos de moi ? » demanda-t-il.

« Je ne peux pas te changer Drago, il n'y a que toi qui puisse le faire. Bien que … Je pourrais peut-être fournir quelques encouragements … » lui sourit-elle, les yeux brillants d'espièglerie.

Il lui sourit par méchanceté, attrapant ses poignets, et la repoussant contre le mur de pierre du donjon. « Vraiment, Mme je-vais-bientôt-m'appeler-Malefoy ? Hmmm … ou peut-être que je devrais changer mon nom pour m'appeler Granger. » Il la bloqua contre le mur, la retenant en otage, et sa bouche descendit sur la sienne, la revendiquant voracement encore et encore.

Hermione entendit vaguement un cri d'indignation à travers le plaisir des baisers de Drago, et haleta soudainement d'alarme, quand il fut soudainement arraché loin d'elle. Pendant qu'elle les regardait, bouche bée, Ron fit tournoyer Drago, lui envoyant un coup de poing tournant dans le diaphragme, ce qui fit tomber Drago sur les genoux, se plier, cherchant sa respiration. Puis Ron sortit sa baguette, la pointant sur la tête de Drago.

Hermione n'avait jamais autant de fureur sur le visage du rouquin. Ses joues étaient rouges, et ses yeux étincelaient de rage, sa baguette tremblant dans sa main sous la puissance de sa colère.

« Est-ce que tu vas bien, 'Mione ? » demanda-t-il, la mâchoire serrée. « Qu'est-ce que ce porc t'as fait ? »

« Non Ron ! » hurla-t-elle, courant vers lui et détournant sa baguette, puis se jetant sur ses genoux devant Drago, passant ses bras protectivement autour de ses épaules, et laissant un regard furibond à son ami.

Les yeux de Ron s'élargirent de surprise, et sa bouche s'ouvrit. « Herm … Hermione ? C'est toi, n'est-ce pas ? »

« Bien sûr que c'est moi, espèce d'idiot ! » dit-elle, puis elle regarda Drago, inquiète, pendant qu'il continuait à respirer difficilement. « Oh putain … Je crois que tu lui as vraiment fait mal ! »

« Il … m'a … juste … coupé … le … souffle …, » haleta Drago, bien qu'Hermione put voir des gouttes de transpiration perler sur son front.

« Weasley … Fils de … »

« Qu'est-ce qui se passe ? » demanda Ron, complètement désorienté par la scène qui se déroulait devant lui. Il s'était, pensait-il, précipité au secours de son amie, qui avait été attaquée par leur ennemi mortel. Mais Hermione semblait furieuse contre lui pour l'avoir secourue !

« Oh, Ron, » cracha Hermione de frustration. « Lâche ta maudite baguette, et aide-moi à l'emmener à l'infirmerie. Je te jure que si tu l'as vraiment blessé, je te TUERAI ! »

« Je vais bien … » dit Drago, tentant de prendre une lente, une profonde respiration. Il regarda Ron avec une animosité à peine contrôlée. « C'est le seul coup gratuit … que tu me donneras … jamais, Weasley, » aboya-t-il.

« Hermione … qu'est-ce qui se passe ici bordel ? » demanda Ron, incertain.

« Oh, Merlin … » grogna Hermione. « Ron, c'est une longue histoire, et pas une à raconter ici et maintenant. »

« Mais il était en train de t'attaquer ! » insista Ron.

« Non, Ron, il n'était pas en train de m'attaquer, » dit-elle. « Ecoute … Il y a quelque chose qui s'est passé et que tu ne sais pas. Oh, Merlin … » grogna-t-elle à nouveau. « Ron, est-ce que tu pourrais, s'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît, me faire une faveur ? Va voir Harry, et dit lui que je lui demande de tout te raconter. Je suis désolée de ne pas le faire moi-même, mais dans ces circonstances, c'est probablement mieux. »

« Mieux ? » interrogea-t-il.

« Oui, Ron, parce que même si j'apprécie ton intérêt, pour le moment, tout ce que je veux c'est te tordre le cou ! »

Après que Ron soit parti, avec beaucoup de regards indécis en arrière – mais stimulé par les regards furieux d'Hermione – elle aida Drago à se remettre sur ses pieds.

« Est-ce que tu es sûr que ça ira ? » demanda-t-elle avec inquiétude.

« Je pense. Ecoute, je vais aller voir Mme Pomfresh, ok ? » répondit-il doucement, touché par l'inquiétude dans ses yeux. « Je pense que tu ferais mieux d'aller voir Weasley, avant qu'il ne beugle son indignation dans toute la Tour Griffondor. »

Elle était manifestement déchirée entre son inquiétude pour lui, et la logique de faire ce qu'il disait. Elle l'aida finalement dans les escaliers, soulagée qu'il marche presque normalement.

« Droit à l'infirmerie, » ordonna-t-elle. « Tu me le promets ? »

« Oui, je te le promets … allez, je vais aller bien, » dit-il, et il lui sourit d'une manière rassurante. Elle l'embrassa doucement, et monta les escaliers en courant.

Drago savait qu'il n'était pas blessé trop durement, parce qu'il se sentait suffisamment bien pour essayer de regarder sous sa jupe pendant qu'elle courait.

« Je ne sais pas, Severus … même dans les meilleures circonstances, cela augmente le risque que vous prenez. Et dans les pires … » La voix d'Albus Dumbledore mourut. Pour une fois, les yeux bleus n'étincelaient pas d'espièglerie et d'humour, mais étaient sombres d'inquiétude.

« Je suis conscient de ça, Albus. Néanmoins, le gain potentiel est plus important que tout ce que nous avons toujours envisagé. » répondit le Maître des Potions. Il marchait en long et en large dans le cabinet du directeur, le front ridé.

« Et pour Drago Malefoy ? Il risquera autant que moi. Est-ce que vous pensez qu'il est mature … et stable … suffisamment supporter cette sorte de pression ? »

« Je le crois. Il n'a pas mon expérience, mais il a une plus grande motivation que j'en ai jamais eu, vous ne pensez pas ? » demanda Rogue, levant un sourcil.

Dumbledore soupira. « Ah, oui … est-ce que vous croyez que son niveau d'engagement envers Miss Granger, et envers leur enfant, est suffisamment important pour risquer votre mort ? Severus, vous êtes précieux pour nous, mais vous êtes aussi mon ami, et votre mort serait une grande perte pour moi personnellement, » dit doucement le Directeur, avec un sentiment qu'il exprimait rarement devant l'autre homme.

« J'apprécie cela, Albus … mais vous et moi avons discuté de ça maintes et maintes fois par le passé. Nous savons tous les deux que mes chances de survivre à tout ça sont minces, dans le meilleur des cas, » il passa une main dans ses cheveux. « Je ne pense pas que cela changera suffisamment pour avoir de l'importance … et peut-être, si ça marche, même si je suis mort, ma mort signifiera plus qu'une simple expiation. Peut-être même que ça signifiera quelque chose pour quelqu'un d'autre que vous. »

Dumbledore sembla triste et pensif, ruminant les paroles de son ami.

« Regardez-le de cette manière, » dit doucement Rogue. « Il y a plusieurs années, un certain sorcier a fait un grand pari sur un jeune homme qui était sincèrement désolé pour les choses terribles qu'il avait faites, voulant être pardonné pour ça, et devenir une meilleure personne. Le sorcier mit non seulement sa vie en jeu, mais aussi la vie de tous et de tout ce qu'il aimait. Il aida le jeune homme à réaliser qu'il existait des choses au-delà de lui-même, au-delà de sa propre détresse, et que même une seule personne ayant foi en lui signifiait que sa vie pouvait avoir un sens. » Rogue se tut. « Vous avez fait ça pour moi, Albus … comment pourrais-je faire moins pour Drago Malefoy ? »

« Et bien, Severus, dans ce cas … Je vous donne ma bénédiction. Et j'espère que Mr Malefoy prouvera qu'il méritait votre foi en lui aussi pleinement que vous avez mérité ma foi en vous. »

Fin du chapitre