Les feux de Beltane (The fires of Beltane)

Auteur original : Sorceress

Traductrices : Julie et Lou

Rating : R

Résumé
: Chaque année, une nuit durant, l'amour est possible, même entre les personnes les plus improbables. Un certain professeur pourrait-il affecter les vies de deux étudiants, pour tenter de contrer leur destin ?

Disclaimer: L'histoire est à Sorceress, et tout le reste à JKR, nous n'avons que notre traduction…

Merci pour vos reviews (seulement 3 pour le dernier chap, vous vous lassez de la fic ou quoi ?)

Chapitre 17 : solitude et découvertes

Harry revint dans la salle commune des Griffondor, après avoir passé un moment avec le Directeur. Dumbledore l'avait gardé pour prévoir autant que possible les évènements qui pourraient affecter la guerre prochaine … Puisque ça n'avait aucun sens de même essayer de prétendre que lui, Harry Potter, n'était pas l'élément central de la guerre qui se préparait.

Ses yeux furent immédiatement attirés vers l'endroit où Ron était assis sur un sofa, fixant sans la voir la cheminée éteinte. Les yeux du rouquin semblaient … hantés, et Harry ressentit une vague de sympathie. Etre témoin du mariage d'Hermione n'avait pas été simple, mais il ressentait un sentiment de noyade qui était encore pire que ce qu'il avait craint.

Se déplaçant silencieusement, il s'assit sur une chaise en face de Ron. Il n'y eut aucune réaction chez son ami, et finalement, Harry parla. « Hey, Ron. »

Des yeux effrayés se fixèrent sur lui, comme si le rouquin ne s'était pas rendus compte qu'il n'était plus seul. « Oh, salut, Harry. Qu'est-ce qui se passe ? »

« Pourquoi est-ce que tu ne me l'as pas dit ? » répondit-il.

« Je … rien, » répondit Ron évasivement, même si ses yeux se détournaient, presque coupables.

Poussant un profond soupir, Harry pesa prudemment ses mots avant de parler. « Ron … Sirius m'a dit que tu étais dans la Forêt Interdite cet après-midi. »

Ron recula comme si Harry l'avait frappé. « Je … » dit-il, puis ses yeux rencontrèrent finalement ceux d'Harry. « Ouais. C'était stupide. Mais je ne pouvais pas rester à l'écart. »

Harry eut mal devant la souffrance de son ami, souhaitant savoir quoi dire pour qu'il aille mieux. Mais il n'y avait rien, rien qui puisse guérir la perte que ressentait Ron … sauf peut-être le temps. « Ron, écoute, c'est juste … » sa voix s'évanouit.

« Je pensais que je le détestait, avant, » dit la voix de Ron, comme si Harry n'avait jamais parlé. La mâchoire du rouquin se crispa soudainement, et il serra les poings sur ses genoux. « Mais maintenant … » Ses lèvres se déformèrent en une ligne amère, et Harry sentit les cloches de l'alarme exploser dans sa tête.

« Ron, tu ne peux rien y faire. RIEN, » dit Harry. « C'est fini, c'est fait, et tu vas juste devoir l'accepter et aller de l'avant. »

« Et comment tu suggère que je fasse ça ? » demanda sarcastiquement Ron.

« Je ne sais pas. Mais tu dois le faire, » répondit Harry, d'une voix déterminée. « Ecoute, si tu fais quoi quelque chose, quoi que ce soit pour le blesser lui … tu la blesseras elle, aussi. C'est ce que tu veux ? Est-ce que tu pourrais encore la regarder en face à nouveau si tu fais ça ? »

« Je ne sais pas, Harry, » il baissa les yeux à nouveau, regardant ses poings. Délibérément, il ouvrit les poings et prit une bouffée d'air apaisante.

« Et bien, tu ferais mieux de savoir, et vite. Parce qu'il y a plus en jeu que lui, qu'elle, ou que toi. Et tu le sais, » Harry marqua une pause. « Ron, regarde moi ! » dit Harry, d'une voix dure, et les yeux de Ron se levèrent vers lui avec surprise.

« Tu sais que tu ne pourras jamais, jamais être capable de vivre avec toi-même si tu faisais quoi que ce soit pour mettre en danger un enfant innocent, » dit Harry, et ses yeux verts se plongèrent dans ceux de Ron sans aucune trace de gaminerie, ou même d'amitié, « et pour être honnête, si tu le faisais, tu aurais à faire à moi. »

Les deux garçons se fixèrent l'un l'autre pendant de longs moments, jusqu'à ce que, finalement, Ron soupire. « Je sais, Harry … et tu as raison. Je me sens seulement … impuissant, je pense. C'est juste que … si j'avais parlé, si j'avais même dit quelque chose, est-ce que ça aurait été différent ? Si je n'avais pas essayé d'être si noble et stupide, peut-être … » Sa voix se brisa, et il tendit les mains en un geste impuissant.

« Ou peut-être pas. Tu ne peux pas changer ce qui est arrivé, Ron, aucun de nous ne le peut. La seule chose que nous pouvons faire est d'aller de l'avant. »

Les yeux de Ron devinrent froids. « Aller de l'avant … plus facile à dire qu'à faire, Harry. »

« Peut-être … mais c'est la seule solution. »

« Je me demande … » il regarda Harry, le visage tourmenté. « Je vais devoir prendre une potion de sommeil sans rêve ou quelque chose. A chaque fois que je ferme les yeux, tout ce que je peux voir, tout ce à quoi je peux penser, c'est lui … » Il frissonna. « La pensée de lui, la touchant …ça me rend malade. »

Harry allait parler à nouveau, quand Lavande entra soudainement. Elle s'assit tout contre Ron sur le divan, souriant timidement.

« Hum, Harry, » dit-elle, « est-ce que je peux parler à Ron pendant un moment ? »

Ne sachant pas quoi faire, Harry se leva, et quand Lavande lui fit signe de s'en aller, il s'éloigna un peu. Il les observa, quand Lavande murmura quelque chose à Ron, passant un doigt sur son bras. Le rouquin resta assis, sans bouger, pendant un moment, puis il ferma les yeux et avala convulsivement. Quand il ouvrit les yeux à nouveau, il regarda Lavande, puis Harry. Et Harry n'aima pas l'expression dans ses yeux, pas du tout – il y avait une amertume tourmentée dans la profondeur de ses prunelles qui le blessa pour son ami.

Ron se leva soudainement, et tira Lavande sur ses pieds. L'attirant contre lui, il l'embrassa, durement, puis il la repoussa.

« Okay, Lavande … si c'est ce que tu veux, pourquoi pas ? » dit Ron, mais il regarda à nouveau vers Harry.

Le sorcier aux yeux verts fut surpris de voir Lavande sourire radieusement à Ron. Puis elle tendit la main et attrapa la sienne, et ils se tournèrent vers les escaliers du dortoir des filles.

« Ron … » dit Harry, alarmé de ce que son ami pourrait faire dans cet état.

« La ferme, Harry, » dit Ron, regardant par dessus son épaule. « Oh … et je ne rentrerais pas dans notre chambre cette nuit, donc ne m'attends pas. »

Choqué, Harry ne put que le regarder fixement, la bouche ouverte, quand Lavande traîna pratiquement Ron en haut des escaliers, en direction de sa chambre.

Quand Drago se leva pour la quatrième fois – ou était-ce la cinquième ? – il entendit le bruit de l'eau coulant dans la salle de bain. Roulant sur un côté, il tendit la main en travers du lit jusqu'à la place vide où avait été Hermione, sentant sa chaleur qui demeurait encore sur le lit. Il sourit à ce souvenir, comme s'il repensait à la nuit précédente, leur nuit de noces. Le plaisir qu'ils s'étaient donné l'un à l'autre avait été incroyable, vraiment quelque chose, aussi cliché que ça pouvait paraître, et bien, magique. A chaque fois qu'ils étaient ensemble, c'était meilleur que la fois précédente.

La porte de la salle de bain était ouverte, et il appela, « Hermione ? »

Sa tête passa par la porte, souriante. Les cheveux brun-miel étaient en désordre autour de son visage, et ses joues étaient rouges. « Oh, tu es réveillé, » dit-elle. « Je vais prendre un bain. »

Il roula sur le lit et se leva, puis il marcha inconsciemment vers elle. Ses joues s'empourprèrent encore plus quand elle le regarda, aimant le voir en mouvement, voir la grâce souple de ses mouvements. Drago vit où les yeux de la jeune fille étaient fixés, et il sourit d'un air suffisant.

« Oh, tu es insupportable, Malefoy ! » dit-elle, riant devant son expression. « Il faut que le Professeur Rogue m'apprennent son air dédaigneux patenté, ou alors tu vas avoir la tête tellement enflée qu'elle ne tiendra pas dans le Grand Hall ! »

Atteignant la salle de bain, il la dépassa, puis la prit par un bras et l'attira à nouveau contre lui, enveloppant ses bras autour de sa taille et posant sa joue sur son front. « Quand tu me regarde comme ça, Granger, ma tête n'est pas la seule chose qui grossit. »

« C'est ce que je vois, » dit-elle d'un ton sec, le sentant contre son dos. Elle remua délibérément ses hanches, et fut récompensée quand elle l'entendit prendre une rapide inspiration. Puis il rit tout bas, et ils se tournèrent de façon à faire face au miroir.

Hermione rougit, fixant son corps nu dans le miroir. Les bras de Drago étaient toujours autour de sa taille, et ses cheveux d'or débordaient sur une des épaules de la jeune fille, emmêlés avec le brun de ses propres boucles. Puis elle rencontra ses yeux dans le miroir, saisissant la lueur diabolique dans les profondeurs bleues. Puis ses mains bougèrent, vers le haut, pour saisir ses seins, ses pouces caressant légèrement ses mamelons.

« Tu es si incroyablement belle, » dit-il, regardant le rouge s'étendre sur le corps de la jeune fille, et ses yeux s'assombrir. Il avait quelque chose d'incroyablement érotique dans le fait de la toucher pendant qu'ils se regardaient tous les deux dans un miroir.

« Toi aussi, » souffla-t-elle, hypnotisée par les mouvements de ses mains contre elle.

« Oui, c'est vrai, » acquiesça-t-il confortablement, et il vit un sourire incurver ses lèvres. « Nous devrions probablement avoir l'enfant le plus incroyablement magnifique dans tout l'univers connu. »

« Sans aucun doute, » répondit-elle, puis elle hoqueta quand il descendit une main le long de son corps, pour saisir le sommet de ses cuisses.

« Dites-moi, Mme Malefoy … est-ce que cette baignoire est suffisamment grande pour nous deux ? »

« Je crois que oui, » souffla-t-elle, ses yeux se fermant quand ses doigts la tourmentèrent. Puis elle hoqueta de surprise quand il bougea ses mains, la tournant et l'attrapant dans ses bras.

« Allons voir, » dit-il, puis il se déplaça pour la descendre dans l'eau chaude, passant ses mains sur sa peau mouillée, ses yeux lui promettant que se laver serait vraiment la dernière chose à laquelle il pensait.

Quand ils retournèrent finalement dans leur chambre quelque temps après, ce fut pour découvrir qu'un elfe de maison était entré. Le lit était fait, leurs habits respectifs étaient rangés, et de la nourriture fraîche était sur la table.

Ils dévorèrent, affamés, et pendant le repas, l'humeur devint plus sérieuse, quand ils réalisèrent que le moment merveilleux qu'ils avaient passé ensemble était bientôt fini. La réalité allait bientôt s'imposer à eux, les arrachant loin l'un de l'autre dans les rôles séparés qu'ils avaient à jouer.

Hermione soupira, et ses yeux devinrent tristes. Ayant mal pour elle, et sachant exactement ce qu'elle ressentait, Drago tendit la main par dessus la table, et caressa sa joue. « Je sais que ça va être dur, » dit-il. « Mais ça ne sera pas pour toujours. Et quand tout sera fini, nous serons toujours ensemble. »

« C'est juste que je ne sais pas comment je vais réussir à tenir, » soupira-t-elle. « Prétendre que je te déteste toujours. »

«Ne m'en parle pas, » acquiesça-t-il tristement. Il réfléchit pendant un moment, puis ses yeux étincelèrent avec espièglerie. « Ce n'est pas dur. Je vais juste garder mon air arrogant la plupart du temps, et, quand tu le verras, pense simplement à toutes les choses que j'ai faites pendant des années et que tu as toujours détestées. »

« Je ne sais pas … »

« Comment, est-ce qu'il y a quelque chose que la toute-puissante Hermione Granger ne sache pas faire ? » dit-il, et il se moqua d'elle. Immédiatement, ses ergots se levèrent, ses yeux s'assombrirent de colère et son visage s'empourpra. Son menton se leva quand elle le regarda.

« Tu vois, ce n'était pas si dur, n'est-ce pas ? » demanda-t-il, toute trace de moquerie évanouie quand il lui sourit.

Elle poussa un soupir exaspéré, puis secoua la tête. « Putain, Drago … c'est vraiment effrayant la manière dont tu fais ça ! »

« Et bien, j'ai des années et des années d'expérience pour t'énerver, non ? Tu as des boutons que je sais comment pousser pour t'irriter, » sourit-il, puis il lui fit un clin d'œil.

« Je suggère que tu ne me pousse pas trop loin, Malefoy, ou quand nous serons en privé, tu finiras par le payer ! » l'avertit-elle, vexée.

« Est-ce que tu me frapperas ? » demanda-t-il, d'une voix pleine d'espoir.

« Non … Je ne te frapperais pas ! »

« Tu es une femme abjecte, Hermione Malefoy ! » fit-il la moue.

« Absolument, » sourit-elle. Puis le sourire se fana. « Nous devons partir, non ? »

« Malheureusement, » soupira-t-il. Il se leva, puis il vint vers elle, prenant sa main pour la tirer sur ses pieds, puis dans ses bras. « Mais nous serons ensemble à nouveau, et bientôt … » Il se pencha pour l'embrasser avec une tendre passion qui la laissa haletante.

« Tu es sûr ? » demanda-t-elle. « Bientôt ? »

« Affirmatif, » sourit-il. « Tu aurais du voir le visage de Rogue quand il m'a dit où ils m'envoyaient. La pensée de jouer les chaperons pour un couple de – comme il l'a dit « d'adolescents hormonalement surexcités » - à presque fait exploser un vaisseau à Rogue.

Ils s'embrassèrent à nouveau, puis se séparèrent à contre-cœur. Chacun sortant sa clé, ils les déclenchèrent.

Les quelques dernières semaines d'école passèrent dans le tourbillon d'activité habituel, mais pour Drago, elles furent encore plus agitées. Pendant la semaine qui avait suivit le mariage, il avait commencé à apprendre du Professeur Rogue les compétences dont il aurait besoin pour jouer son rôle d'espion dans la maison de son père durant l'été.

Etant un Malefoy, il s'était considéré comme assez expert dans les domaines du subterfuge, du mensonge et des mauvais tours – son père, après tout, l'avait appris de Voldemort lui-même. Mais Rogue lui enseigna qu'il fallait beaucoup, beaucoup plus pour rester en vie et abuser les gens qu'avoir de l'arrogance et être capable de bien mentir.

« Le meilleur moyen de mentir, Mr Malefoy, c'est de dire la vérité … et simplement de ne pas dire toute la vérité, » lui dit Rogue, sur un ton vraiment sérieux. « Et quand vous êtes dans une position où vous devrez peut-être prolonger ce mensonge pendant plusieurs années, cela le rend beaucoup plus facile. Ca le rend aussi plus sûr, puisque vous n'avez pas à vous rappeler exactement quel mensonge vous avez raconté à qui. La cohérence est très, très importante, parce que si vos ennemis commencent, ne serait-ce qu'à comparer leurs impressions, vous pouvez être découvert. »

Puis il y eu des discussions à propos de ce qu'il devrait chercher, écouter, et de la relative importance de certaines sortes d'informations. Des leçons au sujet de la manière de couvrir les recherches ou de savoir si quelqu'un avait cherché dans ses affaires. Des leçons à propos de choses auxquelles il ne lui serait jamais venu à l'esprit de même penser … et tout cela considéré comme nécessaire par Séverus Rogue pour qu'il soit capable de survivre à sa nouvelle carrière.

« La seule chose que je n'ai pas encore pour vous est un moyen sécurisé pour transmettre les informations à Dumbledore et à moi … mais je crois que le professeur Dumbledore a quelque chose en tête, » lui avait dit Rogue.

Et il avait aussi du aller aux cours normaux, passer les examens, et jouer au Quidditch … et il y avait Hermione.

Ils ne réussirent pas à passer autant de temps ensemble que tous deux l'auraient voulu. Mais sous le prétexte de faire du travail en plus pour Rogue, Hermione pouvait venir dans la classe de Potions deux ou trois fois par semaine. Le visage complètement blanc, le maître des Potions tournerait le dos pendant que les deux autres utiliseraient leurs Portoloins, disparaissant pour une heure ou deux de temps volé, un bref répit ensemble hors de la réalité qui les séparait.

Juin succéda à Mai, et le jour avant celui où ils devraient prendre le train pour rentrer à la maison, eut lieu le banquet de fin d'année, suivi d'un bal.

Hermione s'était sentie de plus en plus malheureuse à mesure que le temps avançait vers le jour où elle et Drago devraient se séparer pour l'été. Cela n'eut pas d'impact sur sa capacité à fonctionner, mais ça la rendit plutôt terne et triste. Drago souffrait de la voir tellement triste, mais cela faisait écho aux sentiments dans son cœur. Leurs ébats amoureux commençaient à inclure une pointe de désespoir, une conscience du peu de temps qu'il leur restait pour être ensemble. Cela était rendu encore plus poignant par le dédain total avec lequel ils devaient se traiter l'un l'autre en public. Quelques fois, Hermione pensait que si elle pouvait juste le toucher, prendre sa main, qu'il la tienne dans ses bras pendant un instant, et elle pourrait continuer ; mais ce n'était pas possible.

Le dernier jour, après les examens, ils se rencontrèrent dans « leur » chambre, tombant dans les bras l'un de l'autre, dans le corps l'un de l'autre, comme s'ils ne devaient jamais se retrouver à nouveau ensemble. Hermione se cramponna à lui, hurlant de plaisir quand ils prirent leur essor ensemble, puis se couchant contre sa poitrine, sanglotant.

Drago lui caressa le dos, lui murmurant des mots apaisants à l'oreille, même s'il avait presque envie de pleurer lui aussi. « Hermione … je sais. Mais c'est seulement pour deux mois. Et … et peut-être qu'ils pourront trouver un moyen pour qu'on soit ensemble quelques fois. »

« Je … sais … » soupira-t-elle, et sa main caressa la joue du jeune homme. « Je suis seulement … tellement inquiète. Comme si quelque chose allait t'arriver. »

« Je serai prudent, je te le promets … et toi, » dit-il, la faisant rouler de côté pour qu'il puisse passer sa main sur son ventre plat, juste sous son nombril. « Tu dois prendre soin de toi-même, et de notre enfant. » Puis il l'embrassa jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus penser à autre chose qu'à lui.

Quand ils réapparurent dans le bureau de Rogue, le professeur était assis à son bureau. « Ah, Miss Granger, Mr Malefoy. Le Directeur aimerait vous parler, Mr Malefoy, avant le banquet. Miss Granger … nous vous verrons plus tard. » La voix de Rogue était formel, mais Hermione lut la sympathie dans ses yeux. Elle lui sourit, un sourire triste, puisqu'il avait été plutôt gentil envers elle pendant les dernières semaines, sans un seul commentaire cinglant lancé dans sa direction.

Après qu'Hermione ait donné un dernier baiser à Drago et soit partie, Rogue conduisit Drago au bureau de Dumbledore. « Je crois que le Directeur a trouvé au problème de la transmission des information en toute sécurité, » expliqua le maître des potions.

Dumbledore les attendait, assis comme d'habitude derrière son bureau. Sur le perchoir derrière lui se trouvait normalement son phénix Fumseck, néanmoins, il y avait à la place un grand corbeau noir, les regardant avec la tête penchée sur un côté.

« Ah, Mr Malefoy … Séverus, » accueillit-il ses visiteurs, leur indiquant les chaises en face de son bureau. Ils s'assirent, et Dumbledore regarda Malefoy attentivement, avec des yeux bleus sérieux.

« Et bien, demain, un nouveau chapitre de votre vie commence, Mr Malefoy. Je dois vous demander, sérieusement, si vous êtes toujours préparé pour la tâche que nous vous avons demandé d'accomplir ? Toujours volontaire ? »

« Oui, Monsieur, je le suis, » répondit Drago avec un sérieux égal. Il sentit le Directeur le soupeser, déchiffrait son expression, et considérant chaque chose avec prudence.

« Très bien, » dit finalement Dumbledore, s'étant apparemment décidé de façon satisfaisante quoi qu'il ait recherché. « Alors je vais vous présenter à votre intermédiaire pour nous faire parvenir vos informations, et pour que nous puissions vous contacter. »

« Nous n'utiliserons pas de hiboux ? » demanda Drago, surpris.

« Non, les hiboux sont très visibles et connus, et ils transportent des informations uniquement sous forme concrète. J'ai pu recruter l'aide d'un ami personnel très cher, qui nous a très aimablement offert une alternative bien meilleure. » Il tendit une main vers le perchoir derrière lui, et le corbeau sauta du perchoir sur le poignet du Directeur. « Voici Talon. Talon est un corbeau très spécial, qui a été entraîné à parler. Si vous lui donnez les informations que vous voulez m'envoyer, elle sera capable de me les répéter verbalement. »

Les yeux bleus s'agrandirent de surprise, quand Drago regarda l'oiseau. « Cela apprend si rapidement, monsieur ? » demanda Drago, quelque peu incrédule.

« En effet, Mr Malefoy, elle apprend très rapidement. Elle comprend aussi beaucoup de choses. Elle issue d'une grande lignée de corbeaux qui étaient connus pour leur intelligence. Mais pour n'importe qui d'autre que nous trois, elle est comme n'importe quel autre oiseau, » répondit Dumbledore. « Talon, dit bonjour à Drago Malefoy s'il te plait. »

L'oiseau regarda Dumbledore, ses yeux d'ébène brillant. Puis il se tourna vers les visiteurs, passant de l'un à l'autre, avant de se tourner directement vers Drago. Courbant légèrement son corps en avant comme pour faire une révérence, il dit d'une voix grinçante, « Bonjour, Drago Malefoy. »

« Incroyable, » dit Drago, regardant dans les yeux bleus-noirs de l'oiseau.

« Il y a quelques choses à garder à l'esprit. Pour qu'elle mémorise ce que vous voulez et qu'elle me rapporte les informations, vous lui direz 'Talon, dit à Dumbledore' et enchaînez avec votre message. Quand elle reviendra, elle vous donnera vos messages uniquement si vous êtes seuls. Et, plus important que tout, vous ne devrez jamais, jamais, essayer de la mettre dans une cage, » La voix du Directeur était extrêmement ferme.

« Oui Monsieur, je comprends. »

« Bien, bien, » dit Dumbledore, approbateur. « Maintenant, la dernière chose … » Il tendit la main sous son bureau, et en tira un anneau d'argent, et il le tendit à Drago. « Cet anneau s'adapte à l'anneau sur la jambe de Talon. » Drago le regarda, puis remarqua pour la première fois une minuscule bande d'argent autour de la jambe de l'oiseau, juste au-dessus du pied. « Puisqu'elle ne doit pas être en cage, vous pouvez l'appeler en serrant l'anneau deux fois, et elle vous trouvera. »

Drago prit l'anneau, et le plaça sur sa main droite. « Merci, Monsieur. » Il regarda dans les yeux du vieux sorcier, et fut encore une fois frappé par le souci qu'affichait le vieil homme. « Je … je veux vous remercier encore, monsieur, pour tout ce que vous avez fait pour moi, et pour Hermione. J'espère simplement que je pourrais récolter quelques informations qui vous seront utiles. »

Dumbledore inclina la tête en reconnaissance de cette gratitude. « Je suis presque certain que vous le ferez, Mr Malefoy. »

Le bal de fin d'année battait son plein, et la plupart des élèves passaient un merveilleux moment.

Hermione était assise au bord de la piste, essayant de ne pas laisser filtrer sa dépression. Elle la masqua en ayant une longue conversation compliquée avec Neville – qui ne prenait pas beaucoup part à la fête non plus – à propos de leurs futurs cours de l'année suivante. Ses yeux se fixaient sur les danseurs de temps en temps, cherchant Drago.

Elle vit Ron passer avec Lavande, et un petit sourire incurva ses lèvres. Le rouquin avait lentement commencé à agir plus naturellement avec elle, riant même et souriant avec elle et Harry à propos de choses qu'ils faisaient normalement ensemble. Lavande était rarement loin de lui, néanmoins ; mais Ron ne semblait pas y prêter attention. Et Hermione avait une plutôt bonne idée que ce qui se passait entre eux deux, parce que Lavande avait souvent la même expression de bonheur qu'elle avait vue dans son propre miroir après avoir passé du temps avec Drago. Ron ne semblait pas tout à fait aussi ravi, mais au moins il semblait plutôt heureux, et Hermione devait s'en contenter.

Harry vint vers eux, et il s'excusa devant Neville, puis emmena Hermione danser. Il lui sourit. « Merci de danser avec moi, Hermione, tu me sauves la vie ! »

« Quoi ? Comment ça ? »

Son sourire devint triste. « Et bien, tu connais les rumeurs qui ont couru, » dit-il.

Elle lui sourit ironiquement. Les tentatives de garder tout secret n'avait, bien sûr, pas entièrement réussi. En particulier, son incroyable bonheur les premières semaines après le mariage, au cours desquelles Ron avait été avec Lavande et l'avait évité elle, et dans une certaine mesure, Harry, avaient entraîné des commentaires. L'usine à rumeurs avait marché à plein régime, pour produire tout un tas de théories démentes, la plus répandue étant que une fois que Ron était sorti avec Lavande, elle et Harry s'étaient rapprochés d'une manière très adulte. Après en avoir discuté avec Drago, ils avaient décidé de laisser la rumeur courir sans la démentir était le moyen le plus sûr d'agir.

« Oui, je sais … » dit-elle, et elle soupira.

« C'est juste que je suis tellement fatiguée d'entendre des gens me demander la date du mariage ! » jeta-t-il, dégoûté. Puis il lui sourit à nouveau. « Ca va, vraiment, mais les choses que certaines personnes considèrent qu'on peut demander ! »

Elle rit tout bas. « Oui, je comprends. Tout le monde a défilé, de Lavande à Mme Pomfresh, pour discuter avec moi de potions contraceptives ! » Son sourire se fana un peu. « Tu es sûr que ça ne te gêne pas, Harry ? »

Il lui tapota l'épaule. « Bien sûr que ça ne me gêne pas. »

« Tu me le diras, n'est-ce pas, si tu décides que quelqu'un t'intéresse, et que nous avons besoin de mettre en scène une 'rupture' ou quelque chose, d'accord ? »

« Je te le promets, » dit-il solennellement. « Ecoute, Hermione, c'est probablement mieux pour moi aussi. Je … » Les yeux verts devinrent distants et mélancoliques. « Je ne peux pas m'impliquer avec quelqu'un de toute façon. Pas tant que Voldemort n'a pas été vaincu. La pensée de laisser quelqu'un seul pour me pleurer si le pire arrive … » Sa voix se brisa, et il haussa les épaules, se forçant à sourire à nouveau. « Vraiment, je te le promets. »

« Je te crois ! » lui dit-elle, et elle lui sourit en retour, même si intérieurement elle était triste pour lui. Mais elle comprenait son hésitation à s'impliquer trop profondément, de risquer ce qu'elle et Drago risquaient. Parfois, le potentiel de désastre la faisait se sentir malade d'inquiétude.

« Oh … » dit Harry, changeant de sujet. « J'ai un cadeau pour toi et Drago. Je ne t'ai jamais offert de cadeau de mariage ! »

« Harry, tu n'as pas à faire ça ! Tu sais que notre amitié signifie beaucoup plus pour moi que n'importe quoi d'autre ! » s'exclama-t-elle.

« Je sais … mais il y a quelque chose que je veux faire, et ce n'est rien, vraiment, » dit-il. « Viens avec moi, d'accord ? »

« D'accord, » dit-elle , puis elle chercha Drago des yeux – mais elle ne le vit pas dans la foule des élèves.

Harry la conduit hors du Hall, puis en haut de l'escalier principal. « Où allons-nous, Harry ? »

Il lui sourit, et les yeux verts contenaient un amusement mauvais. « Dans la salle de bain de Mimi Geignarde. »

« Quoi ? » demanda-t-elle, totalement confuse. « Comment ? »

« Tu verras, » dit-il mystérieusement.

Ils atteignirent leur destination, et Harry regarda autour de lui pour être sûr que personne ne pouvait les voir. Puis il lui fit signe de rentrer, la suivant et fermant la porte derrière eux par sécurité.

« Harry, qu'est-ce qui se passe ? » demanda-t-elle. « Si tu me fais une blague … » Sa voix s'éteignit, en lançant un avertissement.

« Ce n'est pas un blague, Hermione, » dit-il. « Maintenant, ferme les yeux. »

Elle lui jeta un regard très suspicieux, puis fit comme il avait demandé. Elle entendit quelques mouvements, et puis Harry lui dit, « Ouvre les yeux maintenant ! »

Elle le fit, puis cligna des paupières de confusion totale. En face d'elle se tenaient deux Harrys habillés de manière semblable de robes de Griffondor et affichant bizarrement des sourires d'amusement pervers identiques. « Mais qu'est-ce qui se passe par Merlin ? » demanda-t-elle.

« C'est mon cadeau à toi et Drago, » dit le Harry de droite, en montrant le Harry de gauche. « Je sais combien ça te fait souffrir, Hermione, que tous les deux vous ne puissiez pas vous montrer ensemble en public. Donc … je laisse Drago être moi pendant une heure, comme ça vous pourrez danser la dernière danse de l'année ensemble. »

« M'accorderez-vous cette danse, Mme Malefoy ? » dit le Harry de droite … avec la voix de Drago.

Des larmes lui vinrent aux yeux. « Oh, Harry … Je n'arrive pas à croire que tu ferais ça … Tu es la personne la plus généreuse du monde ! »

Le vrai Harry sembla embarrassé. « Ce n'est rien, Hermione … maintenant allez-y ! Vous avez seulement une heure ! » Il fit des signes vers la porte, et le Drago « Harry » prit son bras.

« Viens, Hermione … et tu ne veux pas me remercier pour ma générosité moi aussi ? » demanda-t-il, faisant une grimace vers le vrai Harry par dessus son épaule quand ils partirent.

« Oh ? » demanda-t-elle. « Comment ça ? »

« Et bien, non seulement j'ai abandonné mon incroyablement belle apparence simplement pour avoir une chance de danser avec toi, » dit Drago, et il fit une grimace. « J'ai du boire cette potion incroyablement dégoûtante ! Et quand on pense que j'ai finalement du expérimenter ce que j'ai dit depuis des années … »

Elle leva un sourcil vers lui, et il ri. « J'ai toujours dit que Harry Potter me laissait un mauvais goût dans la bouche ! »

La dernière danse de la soirée fut un slow, et les lumières du Grand Hall s'éteignirent. Mais il y avait largement assez de lumière pour remarquer Hermione et son partenaire quand ils dansèrent ensemble, totalement captivés l'un par l'autre. Hermione ne ressentait aucun trouble, sachant que c'était Drago qui la tenait. Elle ferma presque les yeux, et le murmure de sa voix dans son oreille, son odeur, la manière dont il la tenait étaient tout ce qu'elle avait besoin pour savoir que c'était son mari, l'homme qu'elle adorait par-dessus tous les autres.

Et quand la danse prit fin, elle releva la tête, attirant son visage vers le sien pour un baiser, tendre, passionné et plein de désir. Puis, bras dessus bras dessous, ils quittèrent le Grand Hall, sous les regards entendus de tous les autres élèves.

Fin du chapitre