Les feux de Beltane (The fires of Beltane)

Auteur original : Sorceress

Traductrices : Julie et Lou

Rating : R (encore un lemon dans ce chap. !)

Résumé
: Chaque année, une nuit durant, l'amour est possible, même entre les personnes les plus improbables. Un certain professeur pourrait-il affecter les vies de deux étudiants, pour tenter de contrer leur destin ?

Disclaimer: L'histoire est à Sorceress, et tout le reste à JKR, nous n'avons que notre traduction…

Merci pour toutes vos reviews !

Chapitre 22 : Le calme avant la tempête

Drago entra dans la classe de potions avec un air maussade, et se dirigea vers sa table habituelle. Emettant un son dégoûté devant les ingrédients qui s'y trouvaient, il attrapa son mortier et son pilon, et commença à broyer ce qui s'y trouvait comme s'il pouvait les réduire en particules plus petites que des atomes par la force pure.

« Mr Malefoy ? » il entendit la voix de Rogue l'appeler d'un air surpris. Il l'ignora délibérément. Il rejeta le mortier et le pilon sur la table de travail, puis attrapa un couteau et commença à découper une herbe prise au hasard en minuscules morceaux.

« Mr Malefoy ! » la voix de Rogue était forte cette fois, et Drago se tourna en direction du bureau de Rogue, un air aussi sombre qu'un ciel d'orage sur le visage.

« Oui, monsieur ? » demanda-t-il, d'un ton qui bouillait littéralement de frustration.

« Qu'est-ce qui ne va pas avec vous, par Merlin ? » s'enquit Rogue, irrité. L'aîné des deux hommes était aussi quelque peu embarrassé – cela faisait des mois qu'il n'y avait pas eu autant de mauvaise humeur chez le jeune Serpentard.

« Ce qui ne va pas avec moi ? » demanda Drago, agitant ses mains dans les airs. « Rien, rien du tout, putain. Oh, sauf les femmes. LES FEMMES ! » Cracha-t-il, puis il reprit son couteau.

Les sourcils de Rogue s'abaissèrent. « Etant donné qu'environ 50 de la population en est composé, je suspecte que vous êtes parti pour passer un assez mauvais moment si elles vous énervent autant, » dit sardoniquement le Maître des Potions.

« Indubitablement, » grogna le blond d'un air hostile. Puis les yeux bleu tempête se fixèrent sur Rogue avec un regard coupant comme le rasoir. « Dites-moi, Professeur, comment est-ce que des créatures aussi dures, illogiques et déraisonnables que les femmes ont pu être autorisées à continuer d'exister ? »

Malgré lui, Rogue était plutôt fasciné par cette réplique du jeune homme. « Je suppose qu'il existe certaines compensations que les mâles comme vous qui choisissent le mariage et la paternité trouvent avantageuses, » répondit-il, totalement inexpressif.

Le visage de Drago s'assombrit, et il retourna à son activité, en murmurant des imprécations dans un souffle d'un air menaçant.

« Qu'est-ce qui précisément a affecté la béatitude de jeunes mariés que vous nous avons infligé tous les deux au cours du dernier mois, » demanda le Maître des Potions, presque comme par hasard.

Drago lui renvoya son regard, d'un air maussade. Levant les bras au ciel, il dit, « Rhiannon ! »

Les sourcils de Rogue se soulevèrent. « Le Professeur Chernaya ? » Il ressentit une inexplicable sensation de naufrage dans le fond de son estomac, son esprit envisagea une pléthore de scénarios, tous très, très mauvais.

« Oui … » dit Drago, et il enfonça son couteau dans la table avec un mouvement vicieux du poignet.

Comptant jusqu'à cinquante, lentement, Rogue attendit. Puis il parla avec une voix prudemment neutre. « Qu'a fait le Professeur Chernaya ? Avez-vous besoin d'une aide quelconque ? Ou d'aller voir le Directeur ? »

« Fait ? Rien du tout, » gronda-t-il. « C'est Hermione ! » Il eut un bruit dégoûté. « Elle m'a demandé ce que je pensais de Rhiannon. Je lui ai dit que je pensais qu'elle était gentille. Elle est intelligente, elle a du cran, je suis content qu'elle soit de notre côté. Alors Hermione m'a demandé si je trouvais que Rhiannon était belle. Alors, comme je suis un idiot, je dis oui, bien sûr qu'elle est belle. Ensuite, elle me demande si je trouve que Rhiannon est plus intelligente et plus belle qu'elle, et je dis non, absolument pas. Hermione dit qu'elle trouve que Rhiannon est magnifique, et je dis oui, et bien, je suppose qu'elle l'est. Puis Hermione éclate en sanglots et me dit que je ne la trouve plus attirante, qu'elle est grosse, bla, bla, bla ! » Il frappa ses poings l'un contre l'autre. « J'essaie de la calmer, mais elle n'écoutait plus un mot de ce que je disais. »

Les yeux sombres du Professeur étaient absolument fascinés par cette réplique. N'étant pas habitué aux caprices des femelles, encore moins à ceux des femmes enceintes, il trouvait toute cette situation plutôt amusante, ce qu'il couvrit soigneusement avec un froncement de sourcils. « Et bien, je suis sûr que sa condition est un facteur, Mr Malefoy, » dit-il d'un air répressif.

« J'en suis sûr. Mais ensuite cette pauvre fille se tourne vers moi et me dis que tout va bien, qu'elle et Rhiannon en ont discuté, et qu'elles sont d'accord pour dire que vous êtes sexy, alors que je ne devrais pas me sentir coupable de penser que Rhiannon est magnifique. Ce dont je ne me sentais pas coupable avant qu'elle commence à pleurer, après qu'elle m'ait posé la question en premier ! Pourquoi est-ce que les femmes posent des questions dont elles connaissent déjà la réponse, ou dont elles ne veulent pas connaître la réponse du tout ? » Demanda-t-il d'un ton chagrin.

Rogue était resté extrêmement calme pendant que le jeune homme se déchaînait. « Elles se sont mises d'accord sur QUOI ? » demanda-t-il, choquée.

Drago le regarda, d'un air dégoûté. « Oh, Hermione et Rhiannon ont eu une longue discussion à propos de tous les attraits particuliers de Séverus Rogue, apparemment. Elles pensent que vous êtes sexy, et que vous êtes beaucoup plus intéressant que tous les autres hommes qu'elles connaissent. Et apparemment Rhiannon, qui a été à Beauxbâtons, a dit qu'elle n'avait jamais vu un homme aussi beau que vous en Angleterre OU en France, » Son visage prit un air abattu. « Et ça m'inclut moi ! Apparemment, Rhiannon aime le genre romantique, sombre, inquiet et dangereux. » Il émit encore un bruit dégoûté. « Je suppose que je dois remarquer Merlin qu'au moins, Hermione semble encore me préférer moi, bien qu'après tout ça je commence à avoir des doutes ! »

Complètement bouleversé, Rogue ne pu rien faire d'autre que fixer Drago. Le Professeur Chernaya – Rhiannon – le trouvait attirant, lui ? Plus attirant que Drago Malefoy ? L'invraisemblance totale de cette idée entrait sérieusement en conflit avec sa version de la réalité.

« Alors, qu'en pensez-vous, Professeur ? » demanda Drago, d'un ton patient.

Encore mentalement bouleversé comme il ne l'avait pas été depuis des années, Rogue demanda, avec distraction, « À propos de quoi, Mr Malefoy ? »

« A propos de Rhiannon ! Pensez-vous qu'elle est magnifique ? Intelligente ? Sexy ? J'adorerais lancer CA à Mme Je-Sais-Tout Granger ! » Dit-il d'un ait vengeur.

Ce qu'il en pensait ? Y avait-il pensé ? Il secoua la tête, essayant d'éclaircir ses idées.

« Oh, vous ne le pensez pas ? » Drago semblait désappointé. « Oh, alors … »

« Si, je le pense. Je veux dire, oui, elle l'est, » il se passa une main sur le front.

« Elle est quoi ? » persista Drago.

Le Maître des Potions essaya de repousser l'image de la jeune femme aux cheveux noirs de son esprit, une image d'elle comme elle était le jour précédent, se tenant dans sa salle de classe, en train de rire. Le visage coloré, délicate et éthérée. « Magnifique, intelligente, et sexy, » répondit-il. Oui, cela résumait tout, même s'il n'avait pas l'habitude de penser à une femme de cette manière. Il ne réalisa même pas qu'il avait parlé à haute voix.

« Professeur ? » demanda Drago. « Monsieur ? »

Fermant les yeux, Rogue exerça avec force ses pouvoirs considérables de self-control. Il força sa respiration à ralentir, bien qu'il n'ait pas eu conscience qu'elle s'était accélérée, et il exerça sa volonté sur l'intégralité du contenu de son esprit. Après un moment, il se tourna vers Drago.

« Excusez-moi, Mr Malefoy. J'ai d'autres préoccupations en tête. Quant à votre situation avec Mme Malefoy, je suis certain que sa logique innée et son intelligence se réaffirmeront d'elles-mêmes en temps voulu. Jusque là, » il regarda d'un air significatif le couteau enfoncé dans la table de travail. « Je suggère que vous résistiez à votre envie de détruire le matériel de l'école, et vous vous restreignez sur votre travail de potions jusqu'à ce que vous ayez un meilleur contrôle sur votre humeur. Bonne journée, » ajouta-t-il d'un air dédaigneux.

Drago, semblant très effrayé, dit, « Oui, Monsieur, je suis extrêmement désolé. Je ferais mieux de retourner voir Hermione de toute façon. » Et il sortit de la salle de classe aussi vite qu'il le pu. Rogue le regarda partir, puis poussa un soupir de soulagement. Pas parce qu'il pourrait à nouveau travailler lui-même ! Pourquoi les paroles de Malefoy l'avaient-elles autant secoué ? Des ragots, rien d'autre que des ragots stupides !

A l'extérieur de la porte de la classe, Drago s'arrêta. Un sourire joyeux, diabolique, se répandit sur ses traits, et il se permit le luxe d'une petite danse de la victoire. Ses yeux étincelaient à la vue du succès de ses plans. Il avait manipulé le maître ! Il avait envie de crier. Mais au lieu de ça, il allait rentrer et tout raconter à Hermione … et lui réclamer une récompense appropriée pour son succès.

Cet après-midi là, Hermione retourna à la salle de DCFM. En entrant, elle vit Rhiannon assise à son bureau, en train d'arranger des piles de papiers.

« Bonjour, » appela-t-elle, et l'autre sorcière se redressa. « Est-ce que je vous dérange ? »

« Oh, Merlin, non ! » ri Rhiannon. « Par pitié, dérangez-moi. Les plans de cours » dit-elle en guise d'explication, en désignant les piles sur son bureau avec une grimace de répugnance.

« Vraiment ? » demanda Hermione avec un intérêt sincère. « Qu'étudierons-nous d'abord ? »

« La Détection de la Magie Noire et les méthodes de protection. »

Les yeux s'éclairant, Hermione sourit. « Vraiment ? Ca a l'air intéressant ! J'ai hâte ! Alors, quelles méthodes de détection recommandez-vous ? »

« Hermione s'il te plaît ! » ri Rhiannon. « Je travaille dessus depuis des heures, et je vais en manger, en boire, et en respirer pendant des mois ! Pourrions-nous parler de quelque chose d'autre ? »

« Je suppose que oui, » fut la réponse hésitante d'Hermione, et la sorcière aux cheveux noirs éclata de rire à nouveau.

« Alors, comment va la vie du ménage Malefoy, de la branche de Poudlard ? » demanda Rhiannon, d'un ton léger. Puis ses sourcils se soulevèrent quand Hermione rougit légèrement.

« Oh, bien, » répondit la jeune sorcière avec légèreté, mais ses yeux étaient un peu tristes.

« Vraiment ? » demanda Rhiannon avec un sourcil levé. « Y a t il quelque chose à propos de ce 'bien' dont tu voudrais me parler ? » ajouta-t-elle doucement.

« Et bien … » soupira Hermione. « Je crois que j'ai un peu énervé Drago. »

« Il t'aime, je suis sûre que tout ira bien, » dit l'animagus d'un air encourageant.

« J'espère. J'ai juste été un peu bête et féminine avec lui, et il ne savait pas comme le prendre. » Les grands yeux bruns inspiraient la pitié. « Je me sentais plutôt grosse et pas du tout attirante, et j'ai demandé à Drago s'il pensait que tu étais jolie. Bien sûr, il a dit oui, et alors je me suis écroulée en larmes sur lui. »

« Oh, non, » dit Rhiannon. « Hermione … »

« Je sais, je sais, » dit la jeune fille avec regret. « Mais j'ai empiré les choses en lui disant que moi, je trouvais que Rogue était sexy, » dit-elle, et elle vit l'autre femme tressaillir. « Alors il s'est énervé, et il m'a dit que Rogue lui avait dit qu'il trouvait que vous êtes sexy, magnifique ET intelligente – et Drago était d'accord ! »

L'animagus porta ses mains à ses joues. « Il a dit QUOI ? » demanda-t-elle, choquée.

« Que le Professeur Rogue a dit que vous êtes magnifique, sexy et intelligente. Je le jure sur ma vie, » ajouta-t-elle.

« Mais, mais … Rogue ne m'apprécie même pas ! Il m'a insultée – il a mis en cause mon courage et mes capacités, devant DUMBLEDORE, pas moins ! » Rhiannon semblait véritablement en détresse.

« Ah bon ? » demanda Hermione, déconcertée. « Le Professeur Rogue peut dire des choses vraiment dures parfois, mais ça, ça ne lui ressemble pas du tout ! Vous êtes sûre ? »

« J'étais là, Hermione. Je ne voulais pas le poste de DCFM. J'ai dit que je n'avais pas envie de connaître le même destin que les professeurs précédents, et là, Rogue a dit que si je pensais que je n'étais pas capable de gérer ce poste, je ne devrais effectivement pas l'accepter ! »

« Oh ! » dit Hermione, puis elle éclata de rire. « Il n'était pas en train de vous insulter ! »

« C'est pourtant ce à quoi ça ressemblait ! Puis j'ai dit que je pouvais le gérer, et que je pensais juste que ce serait mieux pour moi, personnellement, de ne pas l'accepter – et c'est à ce moment-là qu'il a dit que ce poste nécessitait une personne avec un réel courage pour accepter d'en prendre le risque ! » Les yeux bleus étincelaient de colère.

« Hum hum … » dit Hermione, en riant. « Et quoi d'autre ? »

« Puis j'ai dit quelque chose à propos du fait que j'en avais le courage, mais que je ne voyais pas l'utilité de prendre des risques inutiles. Et alors il a dit qu'il n'existait que peu de personnes qui avaient le courage de prendre la responsabilité d'une situation sans espoir, en sachant qu'elle était sans espoir, ou quelque chose comme ça ! »

Hermione se roulait pratiquement par terre, et Rhiannon la regarda avec colère. « Qu'est-ce que tu trouves si drôle ? J'ai trouvé ça plutôt humiliant, surtout devant Albus ! »

« Rhiannon, tu ne connais pas le Professeur Rogue comme je le connais. Fais attention aux mots, et pas à ta colère … il ne t'a jamais insultée. Au contraire, je dirais plutôt qu'il te faisait des compliments ! »

« Est-ce que tu es folle ? » dit Rhiannon, bouche bée.

« Pas du tout. Il te faisait des compliments, en défiant ton orgueil inflexible ! En te manipulant pour que tu prennes le travail parce qu'il pensait vraiment que tu avais ces qualités ! »

« Mais … mais c'est … » Rhiannon semblait totalement abasourdie.

« Une chose très, très, très typique des Serpentards. Penses-y comme un compliment maladroit destiné à t'amener à faire très exactement ce qu'il voulait que tu fasses. » Hermione soupira. « J'ai des années d'expérience de ce genre de chose, mais les choses devaient être un peu différentes à Beauxbâtons. Si tu avais été à l'école ici, tu aurais été directement chez les Griffondors, et je suis sûre que Rogue en est parfaitement conscient. »

« Alors il m'a insultée parce qu'il m'aime bien, il a mis en cause mes capacités parce qu'il pense que je peux assumer ce travail, et contesté mon courage parce qu'il pense que je suis brave ? »

« Exactement ! » dit Hermione, approbatrice.

« C'est … » Rhiannon s'arrêta, ne trouvant pas ses mots.

« C'est un Serpentard, » Hermione compléta la phrase de Rhiannon, et hocha la tête. « En plus, dis-toi bien que si Rogue n'avait pas voulu que tu aies ce travail, il se serait juste planté devant toi et te l'aurait dit en face. Tout le monde sait bien qu'il veut ce poste depuis des années ! »

« Vraiment ? Alors pourquoi diable est-ce que Dumbledore ne lui donne pas ? » Demanda le professeur de DCFM, confuse.

Hermione haussa les épaules. « Je suppose que c'est parce qu'il est le meilleur Maître des Potions que Poudlard ait jamais eu. Dumbledore ne pourrait jamais le remplacer. »

« Oh. » Les yeux violets étaient pensifs.

« Et enfin, comme plat de résistance … Je n'avais jamais, jamais, au cours des six années que j'ai passées ici, JAMAIS entendu le mot 'sexy' dans la bouche de Séverus Rogue. Tu dois l'avoir complètement sorti de ses pompes ! »

« Oh, Merlin ! » grogna Rhiannon, et elle se frappa la tête contre le bureau.

Hermione tourna la tête, pour dissimuler un sourire de triomphe. Même si elle savait que Drago allait la taquiner sans merci à propos de ses tendances Serpentardesques grandissantes !

Rogue errait dans ses appartements, incapable de fixer son attention sur quelque chose, incapable même de réfléchir vraiment. Son air était féroce, tandis qu'il essayait de repousser les images mentales du pâle visage éclairé de magnifiques yeux violets rieurs, entouré de cheveux soyeux bleus noirs.

L'idée de quelqu'un – n'importe qui – pensant qu'il était attirant, plus ou moins … sexy ? C'était totalement étranger à sa conception de lui-même, de sa conception de n'importe qui d'autre en relation avec lui-même. Est-ce que ça signifiait qu'elle le trouvait … attirant ? Est-ce que cela signifiait de toute façon ? N'était-il pas beaucoup trop vieux pour une telle relation, surtout en ce moment ? Quand ils étaient à la veille d'une guerre qui pourrait les détruire tous, et tout ce qu'ils connaissaient ? Avait-il même quelque chose à gagner à se poser cette question ?

Bon, en réalité, avait-il quelque chose à perdre ?

Que voulait-il, en définitive ?

Ses pensées continuaient à tourbillonner, encore, et encore, jusqu'à ce que, contrairement à ses habitudes, il lance son poing dans le mur. Tout ce résumait à tenter sa chance. Jeter les dés ?

La Marque des Ténèbres sur son bras flamboya soudain, en une vie douloureuse, car le Seigneur des ténèbres appelait ses fidèles à lui. Ses lèvres se tordirent d'amertume, et il grogna, projetant à nouveau son poing dans le mur.

Imbécile ! Se railla-t-il lui-même. Jeter les dés ? Comment avait-il pu oublier ? Rien de ce qu'il pouvait faire n'avait d'importance.

Ces putains de dés étaient truqués.

« Vous êtes brillant, Mr Malefoy ! » ri Hermione, alors que Drago lui tournait autour, puis posait un baiser sur ses lèvres.

« Tout comme vous, Mme Malefoy, » grogna-t-il d'un air approbateur.

« Ils vont penser l'un à l'autre toute la nuit, » dit-elle. « Mais au moins nous savons par expérience qu'ils ne mourront pas de frustration … ils souffriront juste un peu. »

« Mmmm … et toi, tu vas penser à moi toute la nuit, n'est-ce pas ? » demanda-t-il, les yeux agrandis et pleins d'espoir.

« Ce sera un plaisir, » dit-elle, tirant ses cheveux de leur lien, et y faisant courir ses doigts.

« Tu fais bien de croire que c'en sera un ! »

Rhiannon dormait par à-coups, rêvant d'yeux sombres qui étincelaient dans sa direction, d'une bouche sensuelle touchant la sienne, de longs doigts souples courant sur sa peau. Et d'une voix … une voix profonde, sombre, séductrice, murmurant à son oreille, vibrante de désir.

Puis elle se réveilla soudainement, s'assit dans son lit, le cœur battant à ses oreilles. Elle se sentait comme si elle allait suffoquer dans la pièce chaude, incapable de reprendre son souffle. Tout ce à quoi elle pouvait penser était sortir, à l'air libre, au vent soufflant sur elle, la libérant du sentiment suffoquant qui la faisait se sentir oppressée.

Elle sauta presque du lit, ignorant la robe posée à son pied, et les pantoufles sur le sol. Au delà de la fenêtre ouverte, le ciel nocturne lui faisait signe, les rideaux bougeant à peine sous l'effet de la timide brise, tandis que ses pieds nus la portaient en une course effrénée, elle se jeta par la fenêtre. Puis elle tomba, tomba, assoiffée de se sentir libre, les bras tendus comme un plongeur alors que le sol se rapprochait, une centaine de pieds plus bas.

A vingt pieds du sol, sa forme se tordit, se rétrécit, puis des ailes noires survolèrent l'herbe, pendant que le corbeau d'un noir absolu remontait vers le ciel avec un cri strident.

Les épaules affaissées, il sortit de la forêt, ses pieds le ramenant automatiquement vers la masse noire de l'école. Le vert des pelouses s'étendait devant lui, la voûte du ciel s'arquait au-dessus, ponctuée d'étoiles qui miroitaient, tout comme le halo trouble autour de la lune. Mais rien de tout cela ne s'imprimait dans son cerveau fatigué.

Le Seigneur des Ténèbres avait convoqué ses Mangemorts, et Rogue avait espéré, enfin, qu'il apprendrait « officiellement » les plans de Voldemort au sujet de Potter et de Granger. Il avait longuement réfléchi à ses contres arguments, à des suggestions, des marchés, des options qu'il pourrait utiliser pour essayer de les déjouer. Il était resté éveillé des nuits entières, à élaborer des scénarios pour les protéger tous, au moins suffisamment longtemps pour que le bébé d'Hermione soit né, en bonne santé, et en sécurité.

Mais tout avait été inutile, puisque aucun plan n'avait été mentionné. Rogue avait observé Lucius aussi attentivement qu'il l'avait osé, se demandant si l'homme avait retrouvé les souvenirs qui lui avaient été enlevés par le sortilège de Rhiannon ; mais le blond arrogant avait semblé aussi sûr de lui et associable qu'à son habitude, et il n'avait pas paru lui garder quelque ressentiment secret. Mais le manque d'information signifiait qu'il avait les mains liées, et qu'il était dans le noir total à propos de ce qui allait arriver, et quand.

Et là résidait encore le danger toujours présent qu'il ait été découvert, son allégeance mise en lumière, et sa tête mise à prix.

Il atteignit la porte principale, puis tourna dans le passage couvert menant aux dortoirs vides des Poufsouffles, où un escalier descendait presque directement à ses appartements. La nuit était silencieuse, le seul bruit étant le faible son du talon de ses chaussures sur les dalles. Atteignant la fin du passage, il tourna sur ses talons et repartit, agité comme un tigre en cage.

Un temps indéterminé passa pendant qu'il allait et venait, son esprit tournant et retournant vainement ses options incroyablement limitées. La chaleur de ce soir d'été l'oppressait, et il ôta sa robe avec dégoût, puis jeta sa veste guindée, les balançant par dessus la balustrade sans aucun soin, offrant son visage à la brise. Il soupira de soulagement, fermant les yeux, pendant que le vent lourd, chargé de l'odeur de la pluie imminente, séchait rapidement la soie humide de la chemise collée à son torse.

Un faible son parvint à ses oreilles. Tournant la tête, il commença à le suivre, quand il réalisa qu'il s'agissait d'une voix en train de chanter. La morne mélodie était un chant funèbre, lent, et magnifique. Qui pouvait bien ? Se demanda-t-il, les oreilles tendues alors que les mots lui parvenaient.

Va-t-en, va-t-en, Mort,

Et dans les tristes cyprès laisse-moi maintenant reposer ;

Envole-toi, oh, envole-toi, souffle,

Je meurs de par la belle et cruelle vierge.

Mon linceul blanc colle tout –

Oh, prépare le !

Ma Mort est plus fidèle que quiconque –

Partage-la.

Il atteignit la fin du passage, et tourna sous un portique, qui donnait sur l'une des nombreuses cours ouvertes de l'école, sillonnée de bancs de pierre et pavée d'herbe douce. Cela lui prit quelques instants au court du couplet pour identifier la forme du chanteur au milieu de l'espace ouvert, les cheveux et les vêtements noirs presque invisible sous le ciel faiblement éclairé, jusqu'à ce que ses yeux s'y habituent. Il allait reculer, mais il vit que ses yeux étaient fermés, puis elle commença le couplet suivant, et il fut transporté.

Pas une fleur, pas une douce fleur,

Sur mon noir cercueil ne doit être répandue ;

Pas un ami, pas l'adieu d'un ami,

Mon pauvre corps dont les os doivent être dispersés.

Un millier, des milliers de soupirs à préserver –

Couche-moi, oh où,

Le véritable amant éploré ne trouvera jamais ma tombe –

Pour y pleurer.

Les paroles de la chanson étaient tellement proches des rêveries solitaires auxquelles il s'adonnait, assis, seul, dans ses appartements, tard le soir, qu'il ressentit une sensation étrange, submergeante, dans sa gorge. Il voulait bouger, la laisser à sa solitude, mais ses jambes refusaient de lui obéir.

Les premières éclaboussures de pluie commencèrent, tombant à grosses gouttes. Il se tenait à l'abri du portique, la regardant toujours, quand elle leva les bras au ciel comme en une invocation, tournant son visage vers le haut. Comme si c'était un signe, les cieux s'ouvrirent soudain, la pluie tombant à verse, drue et rapide, martelant le toit en un bruit assourdissant.

Elle fit immédiatement trempée, ses cheveux collés sur sa tête et le long de son dos. Il arrêta de respirer, la regardant avec fascination tandis qu'elle arquait le dos comme si la pluie battante était la caresse d'un amant sur son corps, les lèvres recourbées en un doux sourire.

Ce fut lorsque le premier éclair de lumière déchira le ciel, projetant des ombres tranchantes sur l'herbe, suivi presque immédiatement par le fracas du tonnerre, qu'il se tendit soudainement d'alarme. Elle se tenait toujours debout, penchée en arrière, les bras grand ouverts comme pour accepter tout ce qui pouvait lui être lancé ; mais il eut la soudaine vision de cauchemar d'un verrou dans les cieux, suspendu comme une épée bleue et blanche au dessus de son corps mince. Avant de savoir ce qu'il faisait, il s'était élancé dans la tempête, sans se soucier de l'eau qui le transperça instantanément. Il l'atteignit en quelques pas, et la saisit dans ses bras, retournant à l'abri aussi vite qu'il le pu.

Son corps était immédiatement devenu rigide dans l'étreinte de Rogue, alors qu'elle réagissait, alarmée, à l'étreinte soudaine de bras durs et chauds qui la soulevaient du sol. Il la regarda pour trouver les yeux violets stupéfaits qui le fixaient, ses cils noirs et son visage empourpré recouverts de perles d'eau. Sa respiration était superficielle et rapide, la soie noire complètement trempée de sa robe se collait à chaque courbe et à chaque angle de son corps, ne laissant presque rien à l'imagination.

Pendant un moment, il ne fit que la regarder, puis il sentit son corps se serrer fiévreusement, une vague de désir le submergea avec une telle force qu'il eut un véritable hoquet de choc. Les yeux de la jeune femme s'agrandirent, puis s'assombrirent alors qu'il sentait un frisson la parcourir toute entière, un instinct primitif féminin en elle réagissant avec force à la flamme du désir de l'homme. Ce fut alors qu'il réalisa qu'elle ne pesait presque rien dans ses bras, mais que sa peau était très chaude, presque brûlante, en dépit de l'eau qui la recouvrait.

Ce furent les gouttes de pluie sur ses lèvres roses, le désir dans les yeux de Rhiannon, qui eurent finalement raison de l'inaction de Rogue. Il grogna, fermant les yeux tandis que son corps se serrait à nouveau, puis il écrasa sa bouche contre la sienne.

Elle resta tendue pendant un moment, surprise, mais ensuite elle se relaxa soudainement, sa bouche s'ouvrant sous celle de Rogue d'un air invitant. La langue de la jeune femme toucha celle de l'homme timidement, puis avec plus d'audace, ses mains se levant pour lui caresser le visage, en caressant l'humidité, s'accrochant dans les boucles de cheveux noirs, caressant doucement ses joues.

Il se sentait comme s'il avait pu continuer à l'embrasser ainsi pour toujours, la goûtant, explorant sa bouche avec la sienne, sentant les battements de son cœur, son désir grandissant à chaque battement, à chaque souffle. Il la voulait si fort, avec un désir presque douloureux, qu'il se sentait comme si une sorte de fièvre parcourait son corps. Presque sans s'en rendre compte, il commença à bouger, franchissant à nouveau le passage. Il sépara sa bouche de celle de la jeune femme suffisamment longtemps pour prendre les escaliers, murmurer le mot de passe pour entrer dans ses appartements, et pousser la porte d'une épaule.

Les lumières s'allumèrent d'elles-mêmes quand il entra, éclairant le chemin jusqu'à sa chambre. Il ne lui vint pas à l'esprit d'hésiter, de lui demander sa permission, de murmurer quelques amabilités sociales. A ce moment, elle était à lui, et il n'existait rien sur terre qui puisse l'empêcher de l'avoir, de la posséder, de s'ensevelir dans son corps mince. Il entra dans la chambre, puis la regarda à nouveau. Ses yeux étaient à demi fermés, mais les profondeurs violettes étincelèrent vers lui, diamants luisant d'un désir affamé. Son visage était toujours coloré, et ses lèvres s'incurvèrent en un sourire séduisant qui l'invita à l'embrasser encore.

Il la coucha sur les draps de soie noire de son lit, puis ses mains lui enlevèrent la robe de soie trempée, révélant son corps délicat à ses yeux. Il avala sa salive en un souffle, alors qu'il contemplait ses seins hauts et ronds surmontés de mamelons sombres, la taille presque trop minuscule, située au-dessus de hanches agréablement sculptées. Sa peau moite rayonnait comme des perles de lait sous les lumières, les cheveux noirs emmêlés qui restaient collés à sa peau, et il plongea profondément ses yeux dans ceux de la jeune femme, avant de se pencher pour prendre ses lèvres à nouveau, en un baiser dur, exigeant.

Le corps de la jeune femme lui fit signe, l'attira, lui fit mal du désir de le toucher partout, de le goûter, de le respirer. Il se pencha sur elle dans le lit, puis se redressa, et ôta ses vêtements avec des gestes souples.

Ce fut le tour de Rhiannon d'haleter, quand le corps de Rogue se révéla à elle, maigre et dur, les muscles de ses bras et de son abdomen durement définis. Ses yeux s'aventurèrent plus bas, et ses joues s'empourprèrent, avant que son regard ne retourne se fixer sur le visage de l'homme. Puis il fut dans le lit, s'arquant contre elle, revendiquant ses lèvres avec une intensité fiévreuse à laquelle elle répondit. Ses mains étaient sur ses épaules à lui, puis caressèrent son dos, puis moulèrent les courbes de ses hanches contre elle.

La sensation de son membre long, dur contre elle lui donna le vertige, fit battre le cœur de son corps, qui palpita de désir. Elle l'aurait attiré en elle, mais il la repoussa contre le lit, refusant de se presser. Le noir de ses yeux étincela quand il la regarda, puis sa bouche se déplaça, touchant d'abord son front, glissant le long de ses joues, puis revendiquant ses lèvres en un lent et profond baiser. Se déplaçant avec un incroyable contrôle, ses lèvres glissèrent pour goûter sa gorge, puis descendit plus bas, lentement, lentement, jusqu'à ce qu'il se déplace doucement sur le côté, et goûte la peau de soie juste à l'endroit où le corps de la jeune femme se gonflait.

Ses mamelons étaient durs, presque douloureux, et elle gémit alors que son corps vibrait d'anticipation. Puis la douceur de ses lèvres fut là, faisant la caresse qu'elle voulait, l'attirant gentiment dans sa bouche, sa langue courant autour du sommet. Son gémissement devint un cri, et les mains de la jeune femme se perdirent dans sa chevelure noire, l'attirant contre elle. Il se déplaça pour prodiguer la même attention à son autre sein, et le torrent de désir surgit à nouveau en elle, la faisant s'arquer contre lui, le suppliant de la rejoindre.

Mais il n'avait pas fini ses explorations, même si la force de son propre désir menaçait de lui faire perdre tout contrôle. Il inspira profondément, lentement, puis descendit à nouveau le long du corps de la jeune femme. Sa langue trouva la dépression de son nombril, et alors qu'elle haleta, il la regarda, sur toute la longueur de son corps. Les yeux de Rhiannon accrochèrent les siens, puis s'agrandirent sous le choc quand elle y lu son intention. Il soutint son regard, délibérément, pendant que sa bouche se déplaçait à nouveau vers le bas. Un autre frisson la secoua, et elle se sentit soudainement comme si elle allait s'envoler, comme elle le faisait lorsqu'elle se transformait. Ses yeux ne purent rompre le lien avec les siens, néanmoins, et sa colonne devint soudainement rigide, et elle du mener sa propre bataille contre les sensations qu'il lui procurait.

La bouche de Rogue se déplaça à nouveau, jusqu'au centre du plaisir de la jeune femme, la caresse tout d'abord aussi douce qu'un souffle sur sa peau brûlante. Leurs regards étaient toujours rivés l'un à l'autre, l'anticipation était presque une forme de torture pour tous deux, jusqu'à ce qu'il ait pitié d'eux. Sa langue la toucha, fermement, puis plus durement, caressant sa zone la plus sensible, encore, et encore, mais très lentement, délibérément. Puis il y eut une pression sur l'ouverture de son corps, et elle le sentit glisser un doigt dans son cœur.

Ce fut ce qui fit perdre tout contrôle à Rhiannon, et elle arqua le dos, ses mains empoignant toujours les cheveux de Rogue pendant qu'elle émettait un son inarticulé. Ses yeux se fermèrent quand le plaisir la propulsa dans des vagues bouillantes, et il sentit les pulsations contre sa bouche, contre sa main. D'une manière ou d'une autre, il se resserra, se retenant jusqu'à ce que le corps de la jeune femme s'écroule sur les draps, avalant l'air par petites respirations haletantes.

Puis il remonta le long de son corps, toujours avec une lenteur incroyable, exaspérante, jusqu'à ce que finalement sa bouche trouve à nouveau la sienne, l'embrassant profondément, caressant sa langue avec la sienne jusqu'à ce qu'elle gémisse contre sa bouche. Ses hanches s'abaissèrent, et il recula la tête, pour qu'il puisse voir son visage, le rouge de ses joues, ses lèvres moites et gonflées par ses baisers. Les yeux violets étaient brûlants, presque fondus, alors qu'elle sentait son extrémité à lui pressée contre son centre à elle.

Lentement, fermement, il s'approcha d'elle, et ils commencèrent tous deux à respirer difficilement, profondément, avec des inspirations pénibles. Elle posa ses mains sur ses épaules, et sa peau était brûlante et humide sous ses paumes. Elle pouvait sentir chaque once de lui durant la lente torture de leur rapprochement, sentir la pulsation de son propre sang affluant vers son centre. C'était stupéfiant, et érotique, et incroyable, ils luttaient contre la volonté de leurs propres corps de s'enfoncer l'un dans l'autre, de s'arracher à l'exquis tourment pour aussi longtemps que possible.

Finalement, il s'enfouit en elle, leurs hanches pressées l'une contre l'autre, leurs yeux toujours rivés l'un à l'autre en ce qui devint un challenge, une sorte de défi pour voir qui romprait le lien en premier, qui perdrait le contrôle et contraindrait leur union à aller plus loin. Puis elle lui sourit, les yeux rétrécis quand elle lut le plaisir torturé sur son visage. Puis elle resserra ses muscles internes autour de lui.

Un hoquet échappa aux lèvres de Rogue et ses yeux s'agrandirent, étincelant en signe de protestation contre cette tactique contre laquelle il n'avait aucune défense, aucune méthode de représailles. Elle se tendit à nouveau, et la mâchoire de son amant se serra, fiévreusement, l'ombre d'un regard inquiétant traversant son visage. Il la sentit autour de lui, la pulsation si puissante de son corps brûlant menaçant de le rendre fou du désir de plonger en elle, d'atteindre la délivrance. D'une manière ou d'une autre, il continua à se retenir, et les yeux de la jeune femme étincelèrent vers lui avec défi. Elle se tendit encore, et encore, puis ses yeux s'agrandirent quand la pulsation échappa soudain à son contrôle, son corps prenant les commandes quand elle éclata soudainement autour de lui, brisant le lien entre leurs yeux quand les siens se fermèrent.

Le cri de plaisir qui franchit ses lèvres, et la pulsation ferme, profonde d'elle autour de lui eut finalement raison de la retenue de Rogue. Ses hanches se reculèrent soudain, puis s'enfoncèrent en elle, durement, les réunissant encore plus profondément avant de repartir à nouveau. Il essaya d'aller lentement, de conserver le contrôle dans une certaine mesure, mais c'en était trop pour lui. Il s'enfouit en elle encore, et encore, les hanches de la jeune femme s'arquèrent pour aller à sa rencontre, sa tête s'abandonna au rythme qu'il imposa.

Elle cria sous lui à nouveau, puis, après une poussée finale, le dos de l'homme s'arqua, et il cria, se répandant en elle en un plaisir tellement intense, tellement irrésistible qu'il n'y avait de place pour aucune autre sensation, pour aucun spectacle, ou son, ou quoi que ce soit d'autre que ce qui le consumait. Mais il la sentait là, il la percevait avec une clarté qui l'enveloppait, qui le plongeait en elle, l'immergeant, l'inondant d'une sensation qui ressemblait étrangement à une absolution, une énergie cicatrisante qui s'attaquait même à la cage autour de son cœur.

Puis il s'écroula contre elle, la respiration stridente, épuisé, quand le retour de la gravité, de la vision et du son le désorienta. Il sentit la moiteur de leurs corps pressés l'un contre l'autre, et sous le tonnerre de son propre cœur, il pouvait entendre le sien. Les mains de la jeune femme lui caressaient le dos en une caresse aussi légère qu'une plume qui le faisait trembler. Il prit conscience de la manière dont elle semblait incroyablement fragile sous lui, et une peur soudaine de la blesser le fit rouler sur le côté, enlevant son point de sur elle. Elle murmura de protestation devant cette perte, et colla son dos contre lui, enroulant Rogue autour de son corps, s'adaptant à la courbe du sien. Sa joue pressée contre le haut de la tête de la jeune femme, la masse de soie de ses cheveux humides collée à son torse. Il sentit son souffle, puis son corps se fit souple contre lui, et sa respiration se ralentit, lorsque la chaleur d'être bercée dans ses bras l'apaisa.

Sa propre respiration se ralentit, et le sommeil le prit dans ses bras noirs enchanteurs. Ses yeux se fermèrent, et pour la première fois depuis de nombreuses années, il dormit, sans aucune vision d'yeux rouges démoniaques infestant ses rêves.

Fin du chapitre