Les feux de Beltane (The fires of Beltane)

Auteur original : Sorceress

Traductrices : Julie et Lou

Rating : R

Résumé
: Chaque année, une nuit durant, l'amour est possible, même entre les personnes les plus improbables. Un certain professeur pourrait-il affecter les vies de deux étudiants, pour tenter de contrer leur destin ?

Disclaimer: L'histoire est à Sorceress, et tout le reste à JKR, nous n'avons que notre traduction…

Merci pour toutes vos reviews ! Et pardon pour ce retard --

Chapitre 23 : Les ombres descendent

Hermione se tenait près de Drago sur le quai de la gare de Pré-au-Lard, attendant l' arrivée du Poudlard Express. Elle reporta son regard sur le badge de Préfète en Chef épinglé bien en évidence sur sa robe, et elle expérimenta le même sentiment d'irréalité qu'elle avait ressentit en l'épinglant le matin-même.

« Drago, » avait-elle dit, en détournant du miroir ses yeux bruns si sérieux.

« Hmmm ? » avait-il répondu d'un air absent, essayant s'attraper sa chaussure gauche, qui s'était logée d'une manière ou d'une autre sous le coin le plus éloigné du lit, juste hors de portée.

« Ca va être étrange, tu sais. »

« Quoi ? » Il avait finalement réussi à attraper la chaussure, et hurla triomphalement, « Aha ! »

« Aujourd'hui nous allons redevenir des élèves. »

« Et bien, l'année scolaire recommence … qu'est-ce qu'il y a de bizarre là-dedans ? »

« C'est seulement que ça a été si merveilleux, d'être traités comme … des adultes. Presque comme des égaux par beaucoup de nos professeurs. Être autonomes, être capables d'agir exactement comme n'importe quel autre couple d'amoureux. Maintenant nous sommes encore obligés d'être juste des élèves, et de recommencer à faire semblant de nous détester. » Des larmes lui montèrent aux yeux, et elle les essuya avec frustration.

« Hey, Hermione, » dit gentiment Drago. Il s'approcha, la prenant dans ses bras, et la serrant comme si elle était quelque chose de rare et d'infiniment délicat. « Je sais. Mais tout va aller bien, tu verras. Et dès que nous aurons fini cette année … » Il lui sourit. « Nous dirons au monde entier d'aller se faire voir, et nous vivrons exactement comme nous le souhaitons. »

« Jusqu'à ce que la guerre finisse par commencer, » dit-elle, d'une voix atone.

Il la prit par les épaules, l'écartant pour qu'il puisse regarder au plus profond de ses yeux, le bleu des siens sombre et sérieux. « Tu ne dois pas t'inquiéter à propos de ça, est-ce que tu m'entends ? N'y pense même pas. Pense à toi, et au bébé, et à l'école. Oh, et à moi, bien sûr. Fais confiance à Dumbledore et à Rogue. Je m'inquiéterai à ta place, d'accord ? Tu ne dois pas te stresser, ce n'est pas bon pour toi et pour le bébé. »

« Je sais, » soupira-t-elle, et il la serra fort à nouveau. « C'est juste que … »

« C'est juste que rien. Si tu as besoin de quelque chose pour t'occuper l'esprit, pense simplement à tout le plaisir que toi, et le balafré, et la Belette allez pouvoir prendre à élaborer des manières non-mortelles de me tourmenter pour préserver les apparences ! »

« Drago ! » s'exclama-t-elle, surprise. « Tu n'as pas appelé Harry et Drago comme ça depuis des lustres ! »

« Oui, je sais. Mais c'est ce qu'ils doivent redevenir à nouveau, Granger, » Il eut un sourire tordu. « Fais-en un jeu. Je pense que j'irais parler à Saint Potter, pour voir si nous pouvons mettre au point un système de comptabilisation des points, et à la fin de l'année, celui qui a le plus de points a le droit d'annoncer à l'école toute entière que nous les avons tous bien eu. »

« Tu es impossible, Malefoy ! » dit-elle, mais elle ri à l'idée de la scène qu'il décrivait, puis l'embrassa avec gratitude.

Maintenant ils attendaient que le train ramène Harry et Ron et les autres, et elle se surprit à se demander à nouveau pourquoi quelque chose qui aurait du lui paraître si normal lui semblait être la vie de quelqu'un d'autre.

Ce fut l'éclat de la chevelure rouge contre la masse des robes noires qui permit à Hermione de repérer Ron et Harry. Remontant la foule des élèves, elle sourit, se sentant soudainement un peu mieux grâce à la présence de ses amis. Juste avant de les atteindre, elle endossa son air le plus impérieux, inclinant la tête en arrière et pinçant les lèvres.

« Mr Potter ! Mr Weasley ! » Appela-t-elle, en une imitation parfaite du ton le plus officiel du Professeur McGonagall. Les garçons se retournèrent et l'aperçurent, et tous deux grimacèrent.

« Hermione ! » hurla Harry, et il la serra fort contre lui, la faisant tournoyer avec un rire joyeux. Préfète en Chef ! Maintenant Ron et moi n'avons plus à nous soucier d'avoir des problèmes, n'est-ce pas ? » Il la reposa, et elle regarda Ron. Le rouquin se tenait en arrière, une ombre légère traversant son visage, mais elle l'ignora et l'entoura de ses bras. Il se tendit pendant un moment, puis se relaxa avec un soupir, l'étreignant en retour.

« Tu as l'air d'aller bien, Hermione, » dit-il doucement.

Elle se recula, lui sourit, et d'une manière ou d'une autre, elle se sentit sûre que les choses allaient s'arranger entre eux. Surtout lorsque Lavande se fut approchée et ai posé une main de propriétaire sur Ron.

« Hello, Hermione, » la salua l'autre fille, en souriant.

« Salut, Lavande, » Hermione lui sourit en retour, sincèrement heureuse qu'elle et Ron semblent toujours être un « tout ». Même si Ron s'était tout d'abord impliqué pour de mauvaises raisons, peut-être que tout concourrait pour les rendre tous les deux heureux. Au moins, elle espérait sincèrement qu'ils le seraient.

« Est-ce que tu supportes le fait que Malefoy soit Préfet en Chef ? » demanda Lavande, en jetant un regard d'aversion vers l'endroit où se tenait le blond Serpentard, au milieu de la foule de ses compagnons habituels.

Hermione ne tourna délibérément pas la tête pour regarder, et elle avala sa salive alors qu'elle commençait le premier d'une longue série de mensonges, qu'elle savait nécessaires. « Bien. Ce n'est pas ce que j'aurais préféré, bien sûr, mais je crois que nous avons élaboré une sorte de trêve, au moins pour l'instant. »

« Vraiment ? » les yeux de Lavande étaient étonnés. « Comment as-tu réussi ça ? »

« C'est principalement grâce au Professeur Rogue, à vrai dire, » répondit-elle.

« Wow ! Qu'est-ce qu'il a fait ? » Lavande était estomaquée.

« Je n'en suis pas totalement sûre, mais puisque Malefoy est le premier Préfet en Chef de Serpentard depuis beaucoup, beaucoup d'années, je suspecte que le Professeur l'ait menacé de lui jeter un Sort Impardonnable s'il franchit trop la ligne, » ri-elle, et les autres se joignirent à elle.

Hagrid avait réuni les premières années, et les Septièmes Années, comme les Seigneurs du Manoir, furent les premiers à entrer dans les carrosses qui leur avaient été envoyés. Il eut beaucoup de rires et de plaisanteries au cours du voyage, et Hermione commença à se sentir entrer plus avant dans son rôle. Peut-être qu'elle pourrait supporter tout cela, si elle pouvait retenir la douleur qu'elle ressentait à chaque fois qu'elle posait les yeux sur Drago.

« Hermione, » murmura Harry à son oreille. « Qu'est-ce qui peut bien clocher avec Rogue ? »

Elle regarda, en suivant le regard de Harry en direction de la table des Professeurs, où Dumbledore présidait le banquet de bienvenue. Le Maître des Potions était assis à sa place habituelle, penché en arrière sur sa chaise en une pose étudiée d'ennui indolent. Mais les yeux noirs continuaient fiévreusement à fixer les portes du Grand Hall, et il ne mangeait pas une seule bouchée de son plat.

« Il attend quelqu'un … et je sais qui, » dit-elle, et regardant la chaise vide de Rhiannon, déconcertée.

« Qui ? » demanda Harry, curieux.

« Notre nouveau professeur de DCFM. Elle n'est pas là, mais je ne sais pas pourquoi … » Hermione regarda Dumbledore, mais le Directeur semblait aussi gai qu'à son habitude. Si quelque chose allait mal avec Rhiannon, elle ne pensait que Dumbledore aurait eu l'air aussi nonchalant.

« Pourquoi est-ce que Rogue se tracasserait pour ça ? »

« Parce qu'il … » commença Hermione, puis elle s'arrêta, lorsque la porte latérale du Hall s'ouvrit, et l'animagus aux cheveux noirs entrait en un tourbillon de robes noires. Ses yeux rencontrèrent ceux du Maître des Potions, qui ferma les siens brièvement quand elle passa devant lui. Ce fut seulement parce qu'elle y portait une attention particulière qu'Hermione remarqua la pression de la main de la sorcière sur l'épaule de Rogue, presque comme un réconfort.

Dumbledore leva les yeux vers la nouvelle arrivante, un sourcil levé, interrogateur, auquel Rhiannon répondit par un léger hochement de tête. Le Directeur sourit, et indiqua au professeur de DCFM de prendre sa place, près du Professeur McGonagall.

Ensuite, le Directeur se leva, et tapa son verre de sa fourchette. Le bourdonnement des conversations dans la pièce s'arrêta, et la majorité des élèves, qui ne s'étaient pas préoccupés de la scène à la table des professeurs, se détournèrent de leurs conversations pour écouter Dumbledore.

« Si vous voulez bien m'excuser pendant un instant, chers élèves. Je suis heureux de vous annoncer que le dernier membre de notre corps enseignants est arrivé. J'aimerais vous présenter le Professeur Rhiannon Chernaya, qui a gracieusement accepté d'enseigner la Défense contre les Forces du Mal cette année, » annonça-t-il, et il fit signe à Rhiannon de se lever. Elle le fit, inclinant la tête en réponse aux applaudissements polis, avant de se rasseoir.

Dumbledore regagna son siège, et les discussions des élèves reprirent. Hermione regarda autour d'elle, surprenant les yeux de Drago sur elle, sa tête inclinée avec un angle d'investigation. Elle haussa légèrement les épaules, puis regarda toute la Grande Salle. Elle remarqua avec amusement les regards de beaucoup de garçons de sixième et de septième année dirigés avec admiration vers le nouveau Professeur.

Harry avait regardé le nouveau professeur avec curiosité, puis ses yeux s'étaient reportés sur le Maître des Potions. « Hermione … qu'est-ce que tu allais dire à propos de Rogue ? » demanda-t-il, les yeux rétrécis. Il y avait une expression sur le visage de l'homme sombre, qui, s'il avait été sur le visage de n'importe qui d'autre à l'exception de celui du Professeur si austère, aurait avait été du soulagement.

« Et bien, je ne suis pas totalement sûre, tu comprends … mais je suspecte très sérieusement que notre maussade Directeur de Serpentard a rejoint la race humaine, » ri-elle tout bas.

« Je ne te suis pas, » dit Harry, confus.

« Et tu dis que je suis bête, » s'exclama-t-elle, et elle lui donna un coup de poing dans le bras.

« How ! Alors je suis bête. Accouche ! » Dit-il.

Elle se pencha très près. « Je crois que Rogue est amoureux d'elle. »

« QUOI ? » hurla Harry, puis il regarda autour de lui avec chagrin alors que les têtes se tournaient vers lui. Il eut un sourire penaud, et attendit jusqu'à ce que l'attention ne soit plus dirigée sur lui, avant de murmurer à nouveau, « Tu DOIS être en train de plaisanter ! »

« Pas le moins du monde, » dit-elle, d'un air amusé. « Et, pour autant que je sache, je pense que c'est réciproque. »

Les yeux verts immenses, incrédules, la fixèrent comme si elle avait perdu la plupart de ses facultés intellectuelles. « Tu as perdu l'esprit, Hermione, totalement perdu l'esprit. Pourquoi est-ce que quelqu'un qui lui ressemble, à elle, serait avec Rogue ? »

« Je pensais que vous saviez qu'il possède quelques caractéristiques vraiment admirables, Mr Potter, » dit Hermione d'un air guindé. Puis elle sourit à nouveau. « Tout ce que je sais, c'est que nous avons eu quelques tensions il y a une semaine, et depuis, on a à peine vu un orteil de l'un ou de l'autre. Ils sont, oh, tellement polis et convenables l'un envers l'autre en face d'une tierce personne, mais Rhiannon devient rose presque à chaque fois qu'il la regarde. »

La mâchoire d'Harry s'ouvrit, et il ne pu plus parler pendant un instant. Il avala à nouveau sa salive, et retrouva finalement sa voix. « Tu ne veux pas dire que … »

« Uh huh, je crois qu'ils sont … intimes, » acquiesça-t-elle, et elle lui dédia un sourire mauvais quand elle vit son soudain air choqué.

« Ca, Hermione, c'était une image mentale dont je n'avais vraiment pas besoin, » dit-il, et il la regarda avec des yeux verts pleins de chagrin.

« C'est aussi ce que Drago a dit, » murmura-t-elle. « C'est juste que parfois je ne vous comprends pas, vous autres les garçons ! »

« Crois-moi, Hermione, » dit-il, et il regarda le nouveau professeur de DCFM. « Ce sentiment est entièrement partagé. »

La première semaine de classe se passa dans son tourbillon habituel, pendant que les élèves s'installaient dans leur routine. Ce fut la confusion normale quand les premières années se perdirent dans les escaliers, Peeves élabora ses tours habituels, et les amourettes de la fin de l'année précédente reprirent ou s'arrêtèrent. Les entraînements de Quidditch commencèrent, et Hermione gagna beaucoup de temps libre quand Harry, Ron, et plus particulièrement Drago se trouvèrent de plus en plus souvent sur le terrain de Quidditch.

Ce fut ainsi qu'elle se retrouva en train de marcher seule au cours le Vendredi après-midi en direction du Grand Hall, quand elle tourna un coin et rentra presque la tête la première dans une grande forme vêtue de noir. Alarmée, elle se releva et la regarda. Ses yeux s'agrandirent de surprise horrifiée quand elle rencontra le beau visage froid, les cheveux blonds platine et les yeux bleus pleins de dédain de Lucius Malefoy.

« Et bien, et bien, et bien. Si ce n'est pas Miss Granger, » dit-il, d'une voix désagréable et insultante. « Et comment va le petit chien Sang-de-Bourbe de Harry Potter ? »

Hermione sentit tout son sang quitter son visage, et son estomac se tordit en un nœud de dégoût. Mais là où au cours des années précédentes, elle se serait sentie froidement furieuse, et aurait répondu par une riposte tranchante, sa principale émotion, cette fois, fut une peur abjecte. Elle était terrifiée par l'idée qu'il puisse être capable de la regarder, de regarder à travers elle, de voir tous les secrets qu'ils lui cachaient. Une image soudaine lui traversa l'esprit, une image de lui tendant la main, traversant son corps et lui enlevant son enfant à naître.

Oh non … pensa-t-elle alors que sa vision devenait grise. Je ne dois pas m'évanouir, je ne dois pas, je ne …

« Lucius, c'est une surprise, » Une profonde voix sombre avait parlé derrière elle. « Qu'est-ce qui t'amène à Poudlard si tôt dans l'année scolaire ? »

Même si ses yeux ne pouvaient pas quitter le visage détestable de son beau-père, Hermione se recula instinctivement en direction de la voix de Rogue, recherchant sa protection.

« Séverus, » reconnut doucement l'aîné des Malefoy. « Je suis là pour le premier match de Quidditch de demain, puisque Serpentard joue … et j'étais en chemin pour venir te voir, en fait, quand je suis entrée en collision avec la Préfète en Chef, ici. Il semble qu'elle ait perdu sa voix pour le moment, » ajouta Lucius, semblant satisfait d'être capable de l'intimider autant. « Tellement moins courageuse que lorsqu'elle a Potter et Weasley qui l'attendent avec impatience. »

Rogue inclina la tête. « Je cherchais Miss Granger moi-même, » dit le Maître des Potions, et Hermione fut soulagée de cette excuse, pour se détourner des yeux bleu glacier qui retenaient les siens. Elle avala sa salive, et regarda le visage du Professeur Rogue.

Le Maître des Potions ne laissa prudemment pas paraître son inquiétude à la vue de la pâleur maladive d'Hermione, ni sur son visage, ni dans sa voix. Au lieu de cela, il dit d'un ton ennuyé, « Miss Granger, le Professeur Chernaya a un besoin urgent de votre assistance dans la classe de DCFM. Je vous suggère de ne pas la faire attendre. » Il l'envoya à Rhiannon, dont la salle de classe était la seule qui s'ouvrait sur le hall, et qu'il venait juste de quitter. L'animagus saurait quoi faire.

« Oui … oui, monsieur, Professeur Rogue, » répondit-elle, surmontant sa nausée. Elle sauta sur l'excuse pour quitter l'endroit comme si elle était pourchassée par des Détracteurs.

Rogue regarda en arrière, levant un sourcil en direction de l'autre Mangemort. « Maintenant, que puis-je faire pour toi, Lucius ? »

Un sourire diabolique incurva la bouche de Malefoy. « Oh, ce n'est pas pour moi, Séverus … J'ai été envoyé pour te confier une tâche par quelqu'un de plus haut placé. Une tâche que je pense que tu trouveras plutôt … amusante, » ajouta-t-il.

Séverus Rogue avait une idée assez précise de ce que cette tâche serait. Acquiesçant poliment, il indiqua de la main la classe de Potions. « Allons parler en privé, veux-tu ? » demanda-t-il.

« Oh, oui. Cela prendra seulement un moment, » ajouta Lucius, et il précéda le Maître des Potions dans le hall. Même si Malefoy lui tournait le dos, Rogue réprima la grimace de répugnance qui tentait de se peindre sur son visage. Malheureusement, il ne pouvait aussi facilement dénouer le nœud de mauvais pressentiments qui lui tordait l'estomac d'une main glacée.

Hermione fit irruption dans la salle de DCFM, et Rhiannon leva les yeux de son bureau avec surprise. La jeune fille était pâle, tremblante, et semblait au bord de l'hystérie. Sans hésitation, l'animagus bondit et courut vers elle, attrapant Hermione juste avant que ses genoux ne la lâchent et qu'elle tombe sur le sol.

« Est-ce que c'est le bébé ? » demanda Rhiannon aussi calmement qu'elle le pu, pressant une main douce sur l'abdomen d'Hermione. La jeune fille tremblante ne répondit pas, mais l'animagus ne sentit aucune contraction, et sa panique se calma légèrement.

« Hermione ? Tu dois me répondre, allez ! » Dit Rhiannon, en se plongeant dans les yeux bruns choqués de l'autre fille. Une sueur froide ornait le visage pâle, et sa respiration sortait en halètements pressés.

« Lucius Malefoy … » dit Hermione, d'une voix difficilement audible. « Il est là, avec le Professeur Rogue. »

L'animagus pâlit. Ils étaient tous en danger … mais Hermione plus particulièrement. « Est-ce que tu peux marcher ? » demanda-t-elle à l'autre femme. « Nous devons t'amener à Dumbledore, MAINTENANT. »

« C'est ce que je pense aussi, » fut la réponse. Rhiannon l'aida à se remettre sur ses pieds, puis passa un bras autour de sa taille.

« Appuie-toi sur moi, nous allons aller lentement. Si quoi que ce soit, QUOI QUE CE SOIT va mal, tu me le dis immédiatement, promis ? »

« Je te le promets. »

Elles sortirent lentement, prudemment par la porte de derrière, puis passèrent dans le hall qui menait au bureau de Dumbledore. La marche sembla faire un peu de bien à Hermione, lui donnant une tâche sur laquelle se concentrer. Sa respiration se ralentit, et elle sentit la panique reculer lentement, à chaque pas qui l'éloignait un peu plus de Lucius Malefoy.

Rhiannon dit le mot de passe, et elles montèrent dans le bureau de Dumbledore. Le Directeur n'était pas derrière son bureau, mais être seulement dans le domaine de Dumbledore aida Hermione à se sentir mieux, d'une manière ou d'une autre. L'aînée des deux sorcières l'aida à atteindre une chaise, l'asseyant doucement pendant que Fumseck chantant un trille de bienvenue du haut de son perchoir.

La sorcière aux cheveux noirs alla ensuite jusqu'au perchoir, faisant directement face à Fumseck, et commença à chanter pour lui. C'était très proche du chant du Phénix, aussi proche qu'une voix humaines pouvait le faire, et Hermione la regarda avec surprise. Le magnifique oiseau répondit par un petit couplet à lui, puis s'élança de son perchoir, puis sortit par la fenêtre ouverte tout en haut.

« Je n'ai jamais entendu parler de quelqu'un qui avait appris la chanson du Phénix ! » dit Hermione, intriguée en dépit de la situation.

« C'est assez similaire au fait d'être un Fourchelangue, » répondit l'autre sorcière. « Ca se transmet dans ma famille, chez les femmes, en tout cas. Je peux parler, et comprendre la plupart des oiseaux, ce qui explique pourquoi ma forme d'animagus est un corbeau. En tout cas, Fumseck va trouver Dumbledore et lui demander de venir aussi vite que possible. »

Elles n'eurent pas à attendre longtemps avant que le Directeur entre dans le bureau, apportant le réconfort de sa présence. Hermione sentit une grande partie de sa tension s'évanouir, et une partie de son inquiétude reculer devant l'autorité et la force que Dumbledore portait en lui comme un manteau invisible.

« Je suppose, d'après l'urgence de votre appel, que quelque chose ne va pas ? » demanda-t-il, en s'asseyant dans son fauteuil.

« Oui, Monsieur, » répondit Hermione. « Lucius Malefoy est ici … Je lui suis rentrée dedans, assez littéralement. » Elle raconta la rencontre aussi rapidement que possible, puis ajouta, « Je suis inquiète, Monsieur. Drago ne sait pas qu'il est ici, et s'il voit son père sans en avoir été averti … et bien, honnêtement, je ne sais pas ce qui pourrait arriver. »

Le Directeur assimila ses paroles, puis se tourna vers Rhiannon. « Pourriez-vous s'il vous plaît voler jusqu'au terrain de Quidditch et informer le jeune monsieur Malefoy de la situation ? Assurez-vous de le rassurer au sujet de la sécurité d'Hermione, et empêchez-le d'agir - d'une manière quelconque -contre son père. »

« Oui, Monsieur, » répondit-elle, et elle partit en un instant.

Les yeux bleus bienveillants se posèrent à nouveau sur Hermione. « Ne vous inquiétez pas, ma chère. Nous allons nous occuper de ça, d'une manière ou d'une autre. Soyez assurée que tant que vous resterez ici, vous serez en sécurité. Je vous le promets. »

« Merci, Professeur, » dit-elle, mais ses yeux restaient inquiets.

« Ce n'est rien, ce n'est vraiment rien. Maintenant … aimeriez-vous une dragée de Bertie Crochue ? »

Rhiannon trouva Drago sur le terrain de Quidditch, volant au dessus du sol en cherchant le Vif d'Or. Elle fit une fois le tour du terrain, cherchant le moindre signe de la présence de Lucius Malefoy ; n'en voyant aucun, elle vola simplement vers Drago, et atterrit sur le manche de son balai.

Surpris, les yeux bleus se fixèrent sur le corbeau. « Rhiannon ? » demanda-t-il, doucement. Puis ses yeux se remplirent d'inquiétude.

« Hermione va bien, mais Lucius est ici. Dumbledore te fait dire de ne rien lui faire, tout est sous contrôle. »

Il avait sursauté à la mention de son père, et sentit un nœud à son estomac, fait à parts égales de peur et de colère.

« Non, non, non ! » chanta Talon, lisant apparemment sur son visage. L'animagus lui piqueta la main –heureusement recouverte d'un gant – pour insister.

« Tu es sûre qu'Hermione va bien ? » demanda-t-il.

« Oui, elle va bien, elle est avec Dumbledore. »

Il se relaxa un peu. Si elle était avec Dumbledore, Lucius ne pourrait pas la toucher.

« Je resterais à côté, » dit-il.

« Non, sois normal, ne fais rien. Pas de soupçons, » croassa le corbeau.

« Mais … » commença-t-il, frustré, sentant un besoin irrépressible de rejoindre Hermione.

« Non. Après que Lucius soit parti. Je reviendrais, » dit-elle, et elle s'envola.

Drago resta là, jusqu'à ce qu'un des Serpentards le regarde. « Malefoy ! Eh, tu joues ou tu dors ? Trouve ce foutu Vif d'Or pour qu'on puisse finir ! »

Normal … bien, pensa-t-il avec colère, et il recommença à chercher le Vif d'Or. Et quand il l'attrapa, quelques minutes plus tard, il serra le globe doré comme si c'était la gorge de son père.

Rogue entra dans le bureau de Dumbledore, pour trouver le Directeur et Rhiannon en pleine discussion. Ils tournèrent tous deux la tête vers lui, et il ressentit le poids de tout ce qui planait visiblement dans cette pièce comme un linceul.

« A quel point est-ce mauvais, Séverus ? » demanda Dumbledore, les yeux assombris par l'inquiétude.

« Suffisamment mauvais, mais pas aussi mauvais que ça aurait pu l'être, » fut la réponse plate. « Où est Miss Granger ? »

« Je l'ai ramenée à sa chambre, puis j'ai été chercher Drago dès que nous avons vu que Lucius était parti. Il est sur le chemin pour aller la retrouver maintenant, » répondit Rhiannon.

« Que vous a dit Lucius ? » s'enquit le Directeur, alors que Rogue prenait un siège à côté de Rhiannon. Elle tendit la main pour lui toucher le bras, cherchant à être rassurée – un geste que le Directeur remarqua avec un sentiment de triomphe qu'il ne laissa pas paraître sur son visage.

« On m'a confié une tâche. Je dois collecter deux fioles de sang, une de celui de Potter et une de celui de Granger, pour une potion que compte préparer le Seigneur des Ténèbres. Je serai convoqué Dimanche soir pour les lui remettre, et puis quand la potion sera prête, dans approximativement sept semaines, je serai appelé pour l'administrer. »

« Même si je peux le deviner, quelle est exactement la nature de cette potion ? » demanda Dumbledore.

« C'est une combinaison d'Amour et de Fertilité, avec une légère modification en plus – l'enfant conçu sera un garçon. »

« Ce qui explique pourquoi sa confection prendra sept semaines, » dit Dumbledore, regardant Rogue par dessus ses lunettes.

« Oui … De plus, son efficacité est plutôt réduite, approximativement une semaine. Il semble qu'apparemment, le Seigneur des Ténèbres recherche une conception du jour de Samhain, (lendemain d'Halloween)» dit le Maître des Potions.

« Oh … » dit Rhiannon en rougissant. « Le bâtard. Il essaie de maximiser son investissement. Il veut non seulement l'enfant pour faire chanter Harry … il veut aussi l'utiliser contre Harry ! »

« Que voulez-vous dire ? » demanda Rogue, curieux.

« Harry a été conçu le jour de Samhain, » répondit-elle. Puis elle reporta son regard sur Dumbledore. « N'est-ce pas, Albus ? »

« C'est ce que je suppose depuis toujours, » répondit Dumbledore.

« Comment peux-tu en être si sûre ? » Rogue se tourna vers elle, curieux.

« Je … » Elle s'arrêta, puis regarda Dumbledore à nouveau. « C'est dur à expliquer, Séverus … est-ce que tu pourrais simplement me faire confiance, pour cette fois ? » demanda-t-elle, doucement, en se tournant vers lui. « Et je parierais que ce damné Pettigrew l'a dit à Voldemort, » écuma-t-elle, la haine déformant ses traits.

« Indubitablement, » répondit le Directeur. Il vit l'air de confusion et de soupçons sur le visage de Rogue, et dit d'un air apaisant, « Nous avons une autre source d'informations, Séverus. Je ne peux pas vous la divulguer pour le moment, pour votre sécurité à tous les deux. De la même façon que l'autre source ne connaît rien sur vous. »

« Une autre source ? » demanda-t-il, surpris. Puis il ramena ses traits à plus d'amabilité. « Bien sûr que vous ne pouvez rien me dire, et je comprends pourquoi. »

« Maintenant, la question est, que faisons-nous ? » dit Dumbledore. « La partie fertilité est, bien sûr, discutable dans ce cas. Et nous devons assumer le fait que le Seigneur des Ténèbres pourraient avoir des sources, même à l'intérieur de l'école, pour vérifier que les choses sont administrées conformément à ses instructions. Ou même utiliser une potion de Vérité sur vous, Séverus. »

« En effet, » reconnut gravement Rogue.

« Donc … Je pense que nous devrions réellement recueillir le sang de Harry et Hermione pour le lui remettre. Puis nous nous préoccuperons de la potion quand nous l'aurons entre nos mains, » dit l'aîné des sorciers. « Et, Séverus … Ne dites rien à tous les jeunes gens. Nous n'avons pas besoin de les inquiéter à propos de ces choses, ou qu'ils interfèrent avec nos interférences. »

« Vous avez raison, Albus, » Rogue se renfrogna, pensant à la pagaille que Potter et Weasley pourraient créer cette fois, s'ils étaient au courant. « Ah, un autre point – Lucius projette d'assister au match de Quidditch de demain. Je ne sais pas s'il a l'intention de tenter quoi que ce soit … mais je crois que nous devrions être vigilants. »

« Oui, nous le devrions certainement, » acquiesça le Directeur. Il regarda Rhiannon. « Vous devez, sous aucun prétexte, apparaître sous votre forme humaine devant lui. Nous n'avons vraiment pas besoin que votre sort d'amnésie soit menacé inutilement. »

« Je comprends, Albus, » répondit-elle. « Mais je serais à ce match demain. »

« Je n'ai jamais imaginé que vous puissiez ne pas y être, » répondit le Directeur. « Séverus, collez Lucius d'aussi près que possible demain. Et Rhiannon … »

« Monsieur ? »

« Pourriez-vous aller dire à notre autre contact que demain, Poudlard a un invité ? »

Un sourire traversa le visage de l'animagus. « Ce sera un plaisir, monsieur. »

Drago fit irruption dans la chambre de la Préfète en Chef, ses yeux se fixant automatiquement sur Hermione qui était assise dans son lit. Il ferma la porte, puis traversa la pièce en deux enjambées rapides, l'attirant dans ses bras.

« Tu vas bien ? » demanda-t-il. « Ce bâtard ne t'a rien fait, n'est-ce pas ? »

« Je vais bien maintenant que tu es là, » répondit-elle, se nichant dans ses bras, le serrant étroitement avec fièvre.

« Je suis tellement désolé, » dit-il en l'embrassant gentiment. « Je sais que ça a du être terrifiant. Mais nous le surmonterons, tu verras. »

« Je l'espère … » Elle frissonna dans ses bras. « J'ai eu cette horrible vision, de lui m'enlevant mon bébé. Je ne le laisserai pas faire, je ne le laisserai pas ! »

« Nous ne le laisserons pas, Hermione. Et nous est une chose très considérable, » dit-il, en faisant courir ses mains sur son dos d'un geste apaisant.

« Drago … » Elle le regarda, les yeux suppliants. « Je veux juste que tu me promettes de ne pas te mettre en danger … Je ne veux pas perdre le bébé, mais … je ne pourrais pas non plus te perdre ! »

Une ombre de son propre cauchemar, l'horrible décision de choisir entre Hermione et le bébé, le toucha de ses doigts glacés.

« Ca n'arrivera pas, Hermione … Pas si j'ai mon mot à dire, » promit-il. Et il espéra simplement que ce serait une promesse qu'il pourrait tenir.

Fin du chapitre