Les feux de Beltane (The fires of Beltane)
Auteur original : Sorceress
Traductrices : Julie et Lou
Rating : R
Résumé : Chaque année, une nuit durant, l'amour est possible, même
entre les personnes les plus improbables. Un certain professeur pourrait-il
affecter les vies de deux étudiants, pour tenter de contrer leur destin ?
Disclaimer: L'histoire est à Sorceress, et tout le reste à JKR, nous n'avons que notre traduction…
Merci pour toutes vos reviews ! Et pour répondre à vos questions, la fic totalise 42 chapitres.
Petite précision : cette fic ne tiens pas compte du tome 5… Donc ne soyez pas étonnés de certains liens familiaux existants.
Chapitre 24 : Jeux dangereux« Drago. »
La voix familière et lisse, l'appela, et il se força à ne pas se raidir.
En se tournant, un masque cachant soigneusement sa répugnance, Drago Malefoy fit face à son père.
« Monsieur. C'est gentil à vous de donner de votre temps pour venir au match, » répondit-il, du ton d'un fils dévoué et reconnaissant.
« Et bien, qu'il ne soit pas dit que je néglige mes devoirs de père, » répondit Lucius Malefoy, souriant d'un air paternel et suffisant qui donna envie à Drago de vomir. Soit ça, soit arracher l'air de ce visage suffisant avec le manche à balai qu'il serrait fortement dans ses mains.
Autour d'eux, le terrain de Quidditch se remplissait d'élèves, arrivant pour le match de l'après-midi. Il avait furtivement aperçu Hermione, protégée et en toute sécurité par la masse d'Hagrid, entrant dans la Tour Gryffondor quelques minutes auparavant. Drago lui-même était sur le point de grimper dans la Tour Serpentard, où lui et son équipe entreraient dans l'arène, quand son père l'avait trouvé. Les autres étudiants se dirigèrent vers les escaliers, laissant aux deux blonds un large espace, et les voix se turent quand ils passèrent près d'eux.
« Vous ne les négligez pas du tout, monsieur. » répondit Drago. « Et j'apprécie tout spécialement la tutelle supplémentaire que vous m'avez permis de recevoir du Professeur Rogue cet été. J'ai beaucoup appris à propos du … contrôle. » A quel point exactement, Lucius ne le saurait jamais … jusqu'à ce que Drago abandonne ce contrôle.
Un sourcil platine levé en signe de reconnaissance, l'aîné des Malefoy regarda son fils, des cheveux blond platine aux bottes de Quidditch en cuir. Le garçon était plus grand qu'il ne l'était, et se comportait avec une confiance en lui qu'il n'avait pas quelques mois auparavant. Ca devait être le fait de Rogue, sans aucun doute, de l'entraînement qu'il avait reçu cet été. Très bien, pensa Lucius, très bien, vraiment. Drago serait vraiment un atout pour ses plans. Il remarqua également que maintenant que le visage de Drago était arrivé à sa pleine maturité, il était plus délicatement sculpté que le sien – le menton moins anguleux, les pommettes légèrement plus douces, les sourcils plus clairs, les yeux plus grands et plus bleus que gris. Lucius savait qu'il était un homme attirant – en fait, il s'en délectait, il l'utilisait à son avantage pour obtenir ce qu'il voulait, ou même intimider si nécessaire. Mais bien qu'il soit beau et séduisant, Drago avait la beauté athlétique, à couper le souffle d'une statue antique.
Probablement les gênes de Narcissa, pensa-t-il, sans passion, en analysant. Elle était peut-être un bloc de glace, mais au moins, c'était un magnifique bloc de glace. Je dois m'assurer que Drago connaît le pouvoir de ce genre de choses … et comment les utiliser. Il était certain que le Seigneur des Ténèbres apprécierait énormément la beauté de son fils, tout comme lui – la beauté était une commodité qui pouvait être marchandée, en particulier pour la manipulation.
« Je voulais te donner quelques conseils avant le match, Drago, » continua Lucius, ajustant une de ses manches minutieusement, tordant le tissu en un pli plus parfait, avec un geste précis, raffiné.
« Monsieur ? » demanda Drago, se tendant intérieurement, mais ne permettant pas à la moindre parcelle de cette tension de paraître sur son visage.
« Assure toi de ne pas blesser Potter au cours du match. Je vous ai vu tous les deux vous attaquer au cours des dernières années, et je sais qu'il y a une compétition, une rancune personnelle entre vous. Mais … Il ne doit pas être blessé, tu comprends ? Garde tes distances. Et si tu dois … Céder, » les yeux glacials ne faisaient rien d'autre qu'ordonner. « Tu comprends ? »
« Complètement, monsieur, » répondit Drago, en gardant difficilement son calme. « Je ferais évidemment comme vous le dites. »
Un petit sourire onctueux incurva la bouche de Lucius. « Excellent, » dit-il, et il commença à s'en aller. Puis, changeant d'avis, il se retourna. « Une dernière chose, Drago, puisque je ne te reverrais probablement plus avant quelques temps … »
« Oui, monsieur ? » demanda Drago, qui ne voulait pas vraiment savoir.
« La Sang-de-Bourbe Granger … est-ce que tu l'as déjà eu ? » s'enquit la voix doucereuse, un sourcil levé.
Contrôle … contrôle … contrôle … Drago fit appel à tout, à chaque once de ce que Rogue lui avait enseigné, alors que son cœur battait furieusement à ses oreilles. Fronçant légèrement les sourcils, il essaya de dire, « Non, monsieur, » d'un ton qui montrait la répugnance … mais la répugnance ne venaitt pas de l'évocation d'Hermione, comme son père le supposait, mais de la présence de l'homme en face de lui.
« Ah. Et bien, je te recommande de ne pas le faire, alors, si tu ne l'as pas déjà fait, » Lucius agita une main aérienne en signe de rejet. « Il y aura moins de complication de cette façon. »
« Je ne comprends pas ce que vous voulez dire, monsieur, » répondit Drago, en levant un sourcil – bien que sa compréhension fut tout à fait claire sur le sujet.
« En temps utiles, Drago … en temps utiles, » répondit l'aîné des Malefoy, et sans autres civilités, il se tourna et se dirigea vers la Tour des Professeurs, ses robes noires flottant autour de lui, les élèves s'écartant de son chemin.
Drago le fixa pendant quelques instants avant de se détourner. Une fureur glaciale le saisit, et il grimpa très doucement et délibérément les marches menant à la Tour pour rejoindre le reste de l'équipe de Serpentard, qui lui fournit une vaste cachette – et qui le prit vaguement en pitié, quoi que le sale bâtard ait fait pour que Drago Malefoy a l'air de quelqu'un préparant un meurtre.
« Hey, Harry, » dit Drago, alors que les deux attrapeurs volaient au-dessus du terrain de Quidditch, attendant que les balles soient lâchées. Ils étaient trop loin pour être entendus, mais juste au cas où, Drago conserva un air de mépris sur le visage, comme s'il défiait l'attrapeur de Gryffondor.
« Oui, Drago, » dit Harry, en lui retournant son regard … mais il n'y avait aucune méchanceté dans ses yeux verts.
« Tu veux t'amuser un peu sur le dos de mon vieux, si les circonstances se présentent d'elles-mêmes ? Lui faire une frayeur ? Je viens juste d'être officiellement averti de prendre soin de toi, même si ça implique de perdre le match. Apparemment, le Seigneur des Ténèbres veut que tes bijoux de famille restent intacts, le sale bâtard, » jeta Drago.
« A quoi tu penses ? » demanda Harry, un mauvais sourire incurvant sa bouche.
« A quel point tu te sens viril ? » demanda le Serpentard, levant un sourcil en signe de défi.
« Au moins aussi viril que toi, Malefoy, » répondit Harry sur le champ.
« C'est exactement ce que je voulais entendre ! »
Hermione attendit que le match commence avec très peu d'enthousiasme. En fait, elle ne voulait pas vraiment y assister, mais elle ne voulait pas non plus rentrer toute seule à Poudlard, pas alors que Lucius s'attardait dans les environs. Avec gratitude, Hagrid s'était porté volontaire pour s'asseoir près d'elle pendant le match, et elle était réconfortée par sa présence – mais elle avait pris soin de se placer du côté opposé à l'endroit où était assis l'aîné des Malefoy, protégée du regard glacial des yeux de cet homme par le volume substantiel d'Hagrid.
Ses yeux cherchèrent Harry et Drago, loin au-dessus du sol, et espéra que l'un d'entre eux – l'un ou l'autre, n'importe lequel ! – attrape ce maudit Vif d'Or aussi vite que possible pour qu'elle puisse retrouver sa chambre et se cacher dans les bras réconfortants de Drago. Pour une raison quelconque, elle se sentait extrêmement vulnérable quand elle était près de Lucius Malefoy, comme si l'authentique enfer de la présence de cet homme pouvait la blesser elle, ou Drago, ou le bébé. Ce que, théoriquement, il pouvait faire. Que cet homme soit damné ! Pourquoi avait-il choisi de jouer son rôle de père si soudainement ?
Ca lui apportait un peu de réconfort de voir que le Professeur Rogue s'était attaché avec ténacité à cet homme, et elle savait que le Maître des Potions ferait tout ce qui était humainement possible pour le diriger vers un port d'amarre loin d'elle. Et Dumbledore était là, et Rhiannon était apparue en un flash d'ailes noires seulement quelques minutes auparavant. Drago, Harry et Ron étaient sur le terrain. Elle était entourée de gens qui la protégeraient … alors pourquoi sentait-elle comme une force malveillante l'entourer, essayant de l'atteindre ?
C'étaient les nerfs, et les hormones, se dit-elle fermement. Des peurs de femme enceinte, exacerbées par le fait que cet homme était un être réellement diabolique, bien décidé à l'attraper. Elle soupira, remarquant avec ironie qu'il était impossible d'être considérée comme paranoïaque quand il y avait réellement des choses qui étaient décidées à vous attraper. Puis elle se demanda si c'était ainsi que Harry se sentait la plupart du temps, spécialement quand la cicatrice qui le reliait à Voldemort se réveillait.
Le jeu commença finalement, son action typiquement à deux cent à l'heure absorbant la vaste majorité des spectateurs, les acclamations et les cris résonnant sur le terrain. Hermione riva son regard sur Drago … et, par extension, sur Harry, puisque les deux attrapeurs passaient la plupart de leur temps à voler en tandem. Elle regarda, étonnée … C'était presque comme si Harry suivait Drago, volant délibérément en travers de son chemin pour que Drago soit obligé de s'écarter pour éviter l'impact. C'était une chose de dangereuse à faire, spécialement à la hauteur et à la vitesse où les deux attrapeurs volaient. S'ils entraient en collision, ils allaient tous les deux finir par se blesser … ou pire. Mais la chose la plus bizarre était que c'était Harry l'agresseur, et Drago celui qui essayait d'éviter le conflit – un renversement complet par rapport à leurs batailles habituelles.
Ses ongles s'enfoncèrent dans ses paumes avec anxiété quand elle les vit continuer. A un moment, Drago décrocha même complètement, mais Harry le poursuivit, faisant un tonneau serré autour de sa proie, qui fit faire aussi un tonneau au Serpentard pour éviter d'être jeté de son balai.
Puis le Vif d'Or étincela à leur vue, et les deux Attrapeurs furent derrière lui en un éclair. Hermione entendit vaguement la voix de Lee Jordan s'élever en un commentaire excité, et le niveau général des sons dans le stade s'éleva en un brouhaha enfiévré. Elle bondit sur ses pieds comme tous les autres, quand les deux attrapeurs s'élevèrent en une spirale tournoyante, puis décrirent un arc vers le bas quand la balle dorée étincelante bourdonna en plongeant vers le sol. Ils volaient tous les deux botte à botte, sans se toucher, se concentrant tous les deux sur la victoire.
Puis l'Eclair de feu d'Harry prit de l'avance sur Drago alors que le Vif d'Or suivait le sol, et Harry arriva juste derrière lui, à deux pieds environ du sol. Il tendit la main, et attrapa aisément le Vif d'Or … mais au même moment, un de ses pieds toucha le sol, et il culbuta loin de son balai, atterrissant avec force sur le sol. Il resta étendu là, serrant le Vif d'Or dans une main … et une autre partie de son anatomie dans l'autre, le visage tordu de souffrance.
La main d'Hermione se porta à sa bouche, alors que tout autour d'elle les gens haletaient d'horreur. Lee Jordan hurlait quelque chose à propos d'Harry ayant attrapé une balle, mais en ayant peut-être perdu une paire d'autres, jusqu'à ce que le Professeur McGonagall lui mette une main devant la bouche. Puis Mme Pomfresh courut sur le terrain, et elle et Harry disparurent soudainement après qu'elle ait sorti le Portoloin médical et l'ait effleuré.
Les yeux agrandis, Hermione chercha des yeux Drago, qui volait toujours au-dessus du terrain. Son front se creusa de désarroi quand elle vit l'expression soigneusement neutre de son visage. Il ne regardait pas vers le terrain, ni même vers elle. Ses yeux étaient rivés sur la Tour des Professeurs, qui s'était rapidement vidée, à l'exception de deux personnes. Le Professeur Rogue, qui était assis, apparemment étourdi par les évènements … et Lucius Malefoy, qui avait sauté sur ses pieds, fixant l'endroit où avait été Harry … et semblait presque comme si la blessure d'Harry lui était arrivée à lui.
« Je vais bien, Mme Pomfresh … c'était juste un choc, je pense que j'étais plus en train d'anticiper à quel point je pensais que j'allais avoir mal qu'autre chose – vous savez, je me tendais contre la souffrance à laquelle je m'attendais ! » dit Harry, extrêmement mal à l'aise parce que la Médico-sorcière voulait l'examiner. Pourquoi bon sang avait-il laissé Drago lui parler de simuler une blessure si l'opportunité se présentait ? Et lui, comme un idiot, avait accepté, simplement pour la joie de taquiner Lucius et Voldemort. C'était probablement l'une des choses les plus stupides qu'il ait jamais fait.
« Vous êtes sûr, chéri ? » demanda la Sorcière avec un véritable intérêt, qui fit Harry se sentir encore plus mal. Son visage était très rouge, mais il inclina la tête.
« Je suis sûr, vous comprenez ? » dit-il, en se levant doucement du lit, et en marchant normalement autour de la pièce.
« Très bien … mais vous revenez immédiatement si vous avez le moindre … euh … problème. Vous comprenez ? » demanda-t-elle avec bonté.
« Je vous promet que je le ferais, Madame Pomfresh, » dit Harry, et il s'enfuit de l'Hôpital aussi vite qu'il le pu. Attendez simplement qu'il mette la main sur Drago ! Il allait le faire souffrir … ou peut-être pas, pensa soudainement Harry. Drago, il n'avait pas peur de lui – mais Hermione, par contre …
Harry fut convoqué dans la classe de Potions le lendemain, et il arriva, curieux de savoir ce que Rogue voulait. En entrant, il fut surpris de voir que le Professeur Chernaya était là aussi, et les allusions d'Hermione à propos de ses relations avec Rogue lui revinrent. Il rougit véritablement quand elle le salua, se demandant ce qu'une aussi magnifique jeune femme trouvait à Rogue !
« Mr Potter, » dit le Maître des Potions en guise d'accueil. « Le Professeur Dumbledore a demandé que j'obtienne une petite fiole de votre sang, si vous êtes en état. »
« Monsieur ? » demanda Harry, alarmé. « Puis-je vous demander pourquoi faire ? »
« Il y a une certaine potion qui doit être faite qui le requière. Malheureusement, je ne peux vous donner aucune autre information à ce sujet, rien d'autre que le fait que le Directeur croie que c'est une bonne chose, » lui dit Rogue, les yeux graves.
Il hésita, se rappelant la dernière fois qu'on lui avait pris du sang … pour ramener le Seigneur des Ténèbres.
« Dumbledore pense que je devrais le faire ? » demanda-t-il.
« Oui, Mr Potter. Si vous préférez, vous pouvez lui demander lui-même, » dit Rogue, et pour une fois, il n'y avait aucune moquerie dans sa voix.
Harry regarda au fond des yeux noirs, cherchant quelque chose … qu'il y trouva apparemment. « Très bien, » acquiesça-t-il, même si c'était avec assez peu d'enthousiasme.
Le Professeur Chernaya l'assista, lui souriant. Il y avait quelque chose de familier en elle, et il la regarda, étonné, pendant que Rogue versait le sang dans une petite fiole bouchée.
« Comment vous sentez-vous après votre accident ? » lui demanda-t-elle.
Il devint écarlate, et bégaya, « Bi …Bien. Vraiment. »
« Bien ! » dit-elle, et il vit un éclair de compréhension dans les yeux violets. Elle se leva, et Rogue lui tendit la fiole, qu'elle emmena à l'arrière de la pièce, la plaçant à côté d'une autre fiole similaire.
« Merci, Mr Potter, » dit Rogue. « Si tout va bien, nous pourrons tout vous dire bientôt. »
« Oui, Monsieur, » dit Harry, souhaitant aussi que ça arrive. Être dans le noir n'était pas un endroit agréable pour y rester.
Drago soupira. « Hermione … Je suis désolée ! C'était stupide, c'est vrai. Je t'en prie … »
Les yeux bruns étincellèrent. « Malefoy, je te le jure, tout ce à quoi je pouvais penser était que tu allais tomber de ce damné balai ! Comment as-tu pu me terrifier à ce point ? Toi et Harry … Oh, j'ai envie de vous tordre le cou ! » Elle frappa le sol du pied de colère.
Drago regretta de lui avoir dit la vérité du petit tour que Harry et lui avaient concocté. Mais il voulait partager avec elle comment ils avaient joué un petit tour à leur façon à Lucius, lui faisant craindre que ses plans pour Harry puissent être réduits à néant. Mais Hermione n'avait pas été amusée, elle avait été furieuse.
Soudainement, elle fondit en larmes, et il la serra fort.
« Tu aurais pu être tué ! Et alors, j'aurais fait quoi ? Qu'est-ce que tu aurais ressenti si j'avais fait quelque chose comme ça ? Si j'avais pris un risque qui aurait pu me tuer ? »
Il eut froid soudain, voyant soudain les choses de son point de vue. « Oh, Merlin … Hermione, je suis désolé, » Il enfouit son visage dans ses cheveux.
« Si tu me fais encore peur à ce point, Malefoy, » dit-elle, « je te jure que je te tuerais moi-même. »
« Je ne sais pas pourquoi, mais je n'en doute pas une seconde, » dit-il.
« Ah, Rhiannon, » le Directeur accueillit le professeur de DCFM quand elle entra dans son bureau. « J'en déduis que vous avez accompli votre tâche ? »
« Oui, monsieur, » répondit la sorcière aux cheveux noirs, et elle sortit deux fioles de sa robe. Avec précaution, elle les plaça sur le bureau de Dumbledore.
« Le Professeur Rogue ne suspecte rien ? » demanda-t-il en la regardant par dessus ses lunettes, les yeux étincelants.
« Rien du tout. Il sera capable de répondre sans mentir au Seigneur des Ténèbres qu'il a prélevé le sang de Harry et de Hermione, et que ce sont bien les fioles prévues pour la potion, » répondit-elle.
« Et les substituts ? »
« Exactement comme vous les avez demandés, monsieur, » dit-elle, et elle sourit.
« Excellent, Rhiannon, excellent, » dit Albus Dumbledore, et elle sortit une fiole de son bureau. « Maintenant … voudriez-vous quelques MM ? On m'a dit que les verts étaient les meilleurs ! »
Severus Rogue apparut dans la Forêt Interdite, et se permit le luxe d'un soupir de soulagement. Sa mission avait été couronnée de succès, et il partit cette fois en sachant qu'il y avait une chance plus grande que d'habitude qu'il ne s'en sorte pas vivant.
Alors qu'il commençait à retourner vers Poudlard, son esprit se remémora la dernière fois qu'il avait marché dans cette direction, deux semaines auparavant. Sortant de la Forêt Interdite et entrant dans une relation à laquelle il ne se serait jamais attendu.
Une relation … quel mot étrange quand il s'appliquait à lui. Et il était difficile de dire ce qu'était cette relation, exactement. Ils ne sortaient pas ensemble, il ne lui faisait pas la cour, et ne reconnaissaient, en fait, en public, aucune affiliation autre que celle de simples collègues. Amis n'était pas le bon terme, non plus, même s'il devait s'avouer qu'il l'appréciait vraiment en tant que personne, qu'il aimait être avec elle. Elle était pratique et directe, sans aucune peur, et elle pouvait réfléchir rapidement. Elle était amusante, bien élevée, et avait de la tolérance pour sa méchanceté – un humour et un sens du sarcasme qui étaient plutôt surprenant. Et elle n'empiétait jamais sur sa vie privée, elle ne posait jamais de question allant au-delà de ce qu'il avait envie de livrer. Mais en dépit de ce rapport, étrangement suffisant, ils n'étaient pas confidents. Ils gardaient tous les deux des parts d'eux-mêmes secrètes, et conformément à un étrange accord mutuel, implicite, ils ne parlaient jamais du futur, en tout cas pas par rapport à leur relation à tous les deux. Il sentait en elle quelque chose de très proche de sa propre réserve, et il avait récemment découvert pourquoi – elle ne s'attendait pas plus à survivre à la guerre imminente que lui-même. Parce qu'elle ne faisait aucune promesse, et n'en attendait aucune en retour. C'était probablement à cause de ça, parce qu'elle ne lui avait jamais demandé à quoi leur relation pouvait conduire, et qu'elle était contente de vivre l'instant présent, qu'il était tellement attiré par elle, l'acceptant dans sa vie sans beaucoup de regrets.
Ils étaient amants, bien sûr, et cela le surprenait probablement plus que tout. Il ne s'était jamais considéré comme un homme passionné, et le désir physique n'avait pas joué beaucoup plus qu'un rôle minime, insignifiant, dans sa vie. Bien sûr, il n'était pas inexpérimenté – il avait été Mangemort, après tout – mais le rituel avait été rarement plus qu'une chose pour la forme, quelque chose qu'il faisait parce que ça faisait partie de ce qu'il était à cette époque-là, avec les partenaires disponibles à ce moment. Il ne pouvait même pas se rappeler le nom ou le visage d'une des femmes avec qui il avait été, tellement elles avaient eu peu d'importance dans le déroulement de sa vie. Il savait quoi faire et comment le faire – être un perfectionniste avait aussi ses avantages – mais vraiment, chercher une amante n'avait jamais été sur son agenda. Et depuis qu'il était passé du côté de Dumbledore dans la bataille, sa propre haine de lui-même l'avait empêché de seulement penser qu'il méritait quelqu'un. Il se sentait indigne de courtiser le genre de femme qui aurait pu lui plaire, et il ne voulait pas du genre qu'il méritait. Le résultat avait été de longues années de célibat solitaire.
Jusqu'à maintenant. Jusqu'à Rhiannon.
Il s'était levé ce premier matin, s'effrayant légèrement de sentir un corps chaud, doux, pressé contre lui. Sa réaction initiale avait été une incrédulité stupéfaite, il avait réalisé qu'il avait tout simplement sauté sur une femme, et qu'il l'avait traînée jusqu'à sa chambre comme un homme de Néanderthal. C'était vrai qu'elle n'avait pas protesté, et qu'elle avait même été un participant consentant et passionné, mais le fait qu'il s'était conduit de manière si différente de son caractère, qu'il avait laissé quelque chose comme le désir physique surmonter sa prudence, sa raison, et son sens commun … le terrifiait. La perte du contrôle qui était si important pour lui. Au début seulement incrédule, une colère furieuse avait brisé l'emprise émotionnelle qu'il conservait sur lui-même, et il regardait ces incidents avec un effarement rétrospectif.
Mais alors qu'il était couché là ce matin-là, en une sorte de déni engourdi, en ce demandant quoi faire, ses mains lui avaient caressé le visage doucement, et ses lèvres avaient trouvé les siennes en un doux baiser, et tous ses soucis et ses doutes sur lui-même avaient perdu toute importance pendant un moment. Sa présence était un baume, guérissant une plaie dont il ne connaissait pas l'existence, et mettant en évidence que son exil volontaire avait masqué un besoin humain très basique – mais ne l'avait jamais détruit.
Quand elle avait quitté son lit, convoquée par le lien à sa cheville pour porter un message pour Dumbledore, elle avait placé un gentil baiser sur ses lèvres, et l'avait laissé avec deux mots – « Aucun regret ». Et dans son sourire, il n'en avait vu aucun. Quand elle s'était tournée pour partir, il avait attrapé sa main, et avant qu'il ait pu s'arrêter, il avait laissé échappé, « Tu reviendras ? »
Son sourire s'était agrandi, et les yeux violets avaient dansé d'espièglerie. Mais elle avait seulement hoché la tête avant de s'élancer par la lucarne près du plafond de sa chambre, se propulsant dans la lumière du soleil du petit matin.
Et elle était revenue cette nuit-là, et chaque nuit après. Chaque moment était merveilleux, une expérience qui l'instruisait, non seulement à propos d'elle, mais aussi à propos de lui-même. Il n'avait pas la moindre d'idée de qui son précédent ou ses précédents amants avaient été – il ne voulait pas savoir – mais elle était une femme très sensuelle, l'enchantant, capable de donner et de prendre avec une joie égale, et attendant de lui qu'il fasse de même, rendant passion pour passion.
Cela faisait deux nuits qu'il avait commencé cela, l'une des très rares observations personnelles qu'ils aient partagées. Elle était couchée sur son torse après qu'ils aient fait l'amour, traçant des cercles paresseux avec un doigt sur son côté. La caresse était une chatouille, une autre sensation dont il n'avait que peu d'expérience. Il avait attrapé sa main pour l'arrêter, et elle avait tourné des yeux amusés vers lui, levant un sourcil. Ecartant les cheveux noirs de la jeune femme de son visage, il dit, « Je suppose que je n'ai pas beaucoup d'expérience– je ne suis pas habitué à partager, je suppose. Je n'ai jamais pensé à moi comme à une personne terriblement passionnée. »
Elle avait éclaté de rire, pas un rire moqueur, mais un rire vraiment amusé. Il l'avait fixée, déconcerté, se demandant s'il devait se sentir offensé ou non.
Quand il vit son front commencer à se plisser en un air renfrogné, elle avait contrôlé son rire et l'avait embrassé pour s'excuser.
« Je suis désolée, Séverus. C'est juste que c'était l'affirmation la plus illogique et la plus mal fondée que je t'ai jamais entendu dire ! »
« Quoi ? Comment ça ? » avait-il demandé, confus.
« Dites-moi, Professeur Rogue … êtes-vous une personne contrôlée ? » demanda-t-elle, en une imitation de son ton le plus sardonique à lui, levant un sourcil dans sa direction.
« Je crois que je le suis, » répondit-il, lentement, en se demandant où elle voulait en venir.
« Explique-moi ça, alors – pourquoi dois-tu te contrôler, à moins qu'il n'y ait quelque chose en toi qui aie besoin d'être contrôlé ? Une personne placide n'a pas besoin de contrôle. Seul quelqu'un avec un feu intérieur, une passion, a besoin de contrôle. En plus … J'aurais pu te dire que tu es passionné depuis le premier moment où je t'ai vu ! »
« Oh ? Comment ? » demanda-t-il, curieux en dépit du fait qu'il était habituellement gêné par les observations personnelles … en tout cas à son sujet.
« C'est simple. Ton air sombre. Tu bouille pratiquement de colère, Séverus. Et un caractère comme le tien correspond point par point à une nature passionnée … même si c'est réprimé. »
Elle suspectait qu'elle avait raison … Et maintenant, deux semaines plus tard, il marchait sur le même chemin qu'il l'avait fait auparavant, la nuit bruissait autour de lui, orienté en connaissance de cause vers la même femme que celle qui avait été là cette nuit précise. Et perdu comme il l'était dans ses pensées, il ne remarqua pas tout d'abord le son des voix jusqu'à ce qu'il entre presque dans une clairière où deux personnes parlaient.
Il se déplaçait avec son glissement furtif habituel, essayant de ne pas attirer l'attention des habitants nocturnes de la Forêt Interdite sur lui-même. Voyant qu'il y avait un homme et une femme, il se recula immédiatement, et commença à sortir de la zone jusqu'à ce que le son de la voix de l'homme s'élève de frustration.
« Putain, Rhiannon ! De tous les actes inconsidérés ! »
Rhiannon ? Il se gela sur place, soudainement incapable de bouger.
« Ecoute, Sirius, ça ne te concerne pas ! » sa voix familière répondit, également irritée.
SIRIUS ?
Incapable de s'arrêter, il se faufila en arrière à nouveau, se demandant si elle courait le moindre danger aux côtés de Black … auquel, bien qu'il soit dans le camp de Dumbledore, Séverus ne faisait toujours pas beaucoup confiance – et n'aimait pas beaucoup, en fait.
Sirius Black et Rhiannon se faisaient face, distant d'à peu près cinq pieds. Il ne pouvait pas facilement lire sur le visage de Black, mais la lumière de la lune éclairait pleinement celui de Rhiannon, révélant sa colère.
« Ca me concerne, » dit Black. « Tout ce que tu fais me concerne. » Il soupira ensuite, et fit courir ses doigts dans les cheveux dénoués de Rhiannon. « Ecoute, je suis désolé. Je ne veux pas en débattre. Nous passons trop peu de temps ensemble pour le passer à nous battre. »
La colère s'effaça lentement du visage de la jeune femme. « Tu me fais de la peine, tu le sais, quand tu prends cette attitude de mâle despotique, » dit-elle. « Ma mère avait raison, quand elle me disait que si je commençais à riposter quand tu adoptais cette attitude, ça te donnerait de mauvaises idées ! »
Black éclata de rire. « Ta mère est une femme intelligente … et elle me connaît beaucoup trop bien. »
« Moi aussi, haleine de chien ! » rit-elle.
« Qui est-ce que tu appelle haleine de chien, toi la cervelle d'oiseau ? » rétorqua-t-il. Puis sa voix s'adoucit. « Tu apporte simplement le message à Dumbledore, compris ? Je vais garder le sermon sur ton choix d'amants pour une autre fois. »
« Pourquoi, Sirius Black ! Est- ce que tu es jaloux ? Est-ce que ta blonde givrée ne te plait plus ? Tu sais, je me suis souvent demandée si ton intérêt ne résidait pas dans quelque chose d'autre, disons, quelqu'un de plus sombre, de plus intense, qui devienne capricieux à une certaine période du cycle lunaire … » sa voix le taquina.
« Si tu sais ce qui est bon pour toi, Rhiannon Black, tu vas la fermer, » répondit-il, avec une voix coupante.
« Désolée. C'était juste pour te taquiner, » dit-elle avec contrition. « Viens-là et donne-moi un baiser d'adieu. Et embrasse aussi Lunard pour moi. »
« Rhiannon … » gronda Sirius, puis il soupira d'exaspération. « Viens là, petite idiote. C'est une bonne chose que je t'aime, ou je t'aurais déjà tordu le cou, et je me serais épargné bien des misères ! »
« Ouais, j'ai déjà entendu ça … tu n'apprends jamais de nouveaux trucs ? » demanda-t-elle, et elle se jeta dans ses bras.
Séverus ferma les yeux. Il ne pouvait pas, ne pouvait PAS, quelles que soient les circonstances, la regarder embrasser Sirius Black.
Après un bref moment, il entendit à nouveau la voix de Rhiannon. « Ne prends pas d'os à chien en bois. Oh, et je t'aime aussi ! » Il y eu un son de battements d'ailes, puis un froissement dans le sous-bois. Quand il ouvrit les yeux, ils étaient partis.
Il resta engourdi pendant plusieurs minutes, deux mots tournant et retournant dans son esprit. Rhiannon Black.
Une explosion de souffrance le déchira, l'étourdissant de son intensité, et il tomba à genoux alors que deux évidences lui sautaient au visage.
La première était qu'en dépit de ses rationalisations, des excuses pour sa conduite, des justifications pour ce qui était arrivé entre eux, que la seule et unique vérité était qu'il était amoureux d'elle. Désespérément, totalement, amoureux d'elle sans aucun espoir.
La seconde était que la première n'avait aucune importance … puisqu'elle était la femme de Sirius Black.
Il n'aurait pas pu dire combien de temps il avait erré dans la forêt, l'esprit voilé d'une brume de souffrance, mais, quand les premières lueurs de l'aube apparurent, il su qu'il devait rentrer, qu'il le veuille ou non. Il savait qu'elle était en train de l'attendre, dans son bureau … dans son propre lit. Et c'était mieux d'y faire face maintenant, d'en finir aussi vite qu'il le pouvait, avant que quiconque ne le découvre.
Il voulait la détester, mais il ne pouvait pas. C'était lui qui avait commencé, après tout. Il ne lui avait jamais demandé si elle avait des engagements. Elle ne lui avait jamais fait aucune promesse, non plus. Et il avait eu l'impression que Black savait … alors elle n'était même pas coupable de l'avoir trompé. Mais il était en colère de toute façon. En colère, blessé et trahi.
Il ne savait qu'une chose avec une absolue certitude – il ne pouvait pas continuer une relation avec une femme mariée. Il ne pouvait pas l'avoir, et il ne voulait pas la partager, et il ne lui demanderait même pas de faire un choix – parce qu'il était absolument certain que s'il le faisait, ce ne serait pas lui qu'elle choisirait.
Rhiannon se leva quand elle entendit le bruit de ses pas quand il entra dans la chambre.
« Séverus ? » appela-t-elle. « Comment ça s'est passé ? »
Il éteignit les lumières, et entendit son hoquet d'horreur quand elle lut l'expression peinée, défaite de son visage. Elle quitta le lit, se hâta vers lui, les bras pour l'atteindre … puis s'arrêta net, quand il s'écarta d'elle, recula et repoussant ses mains. Le corps rigide de rejet, il lui parla d'une voix basse, égale. « C'est fait. S'il te plait, va-t-en … et ne revient jamais. »
Ses yeux s'agrandirent sous le choc, et il se recula comme s'il l'avait frappée. Mais ensuite, son orgueil descendit sur elle comme une cape, et elle redressa les épaules. « Je sais que nous n'avons aucun droit l'un sur l'autre, Séverus. Mais aurais-tu la courtoisie de me dire pourquoi c'est fini ? »
« Pourquoi ? » répéta-t-il, stupéfait. Il sentit quelque chose de dangereusement proche de la folie envahir ses veines. « Pourquoi ? Deux mots … Rhiannon Black ! »
Son visage pâlit. « Tu sais ? »
« Oui, je sais. Je suis juste surpris que tu aies eu la … cruauté d'être là, avec moi … quand il était là, lui ! » écuma-t-il, voulant soudain lui faire ressentir un peu de la souffrance qu'il ressentait.
« Je ne vois pas ce qu'il a à voir avec ce qu'il y a entre toi et moi, » répondit-elle froidement.
« Tu ne vois pas ? » demanda-t-il, d'un air totalement incrédule.
« Non, je ne vois pas. Je sais que vous n'avez jamais pu vous entendre tous les deux, et même que vous vous détestez depuis des années à cause d'une stupide rancœur d'adolescent. Mais je pensais que vous aviez grandi, tous les deux, et que vous aviez dépassé ça, et réalisé que le combat dans lequel nous sommes tous impliqués est plus important qu'une querelle d'écolier ! Il m'a dit que vous étiez civils l'un envers l'autre maintenant. Bon sang, même Dumbledore m'a dit qu'il ne pensait pas que ça t'embêterait quand tu le découvrirais ! »
Ses yeux noirs la fixaient avec une incrédulité stupéfaite. « Dumbledore le sait ? »
« Bien sûr qu'il le sait ! Il est celui qui m'a conseillé de garder mon identité secrète. Je lui ai demandé la permission de te le dire presque aussitôt que nous sommes devenus plus proches. Mais Albus a dit que c'était plus sûr pour nous deux … et qu'il était certain que ça n'aurait aucune importance de toute façon, que tu comprendrais ! »
« Dumbledore … pensait vraiment que je comprendrais ? » demanda-t-il. Est-ce que Albus, son unique ami, avait vraiment une si basse opinion de lui, qu'il pensait que s'impliquer avec une femme mariée ne lui poserait aucun problème ? »
« Oui, il le pensait. Tu pourras lui demander toi même. Je veux juste que tu comprennes que je ne t'ai pas trompé volontairement. Même si toi et moi ne sommes plus … impliqués ensemble … nous devons toujours travailler ensemble. Albus a besoin de chacun d'entre nous. Je ne m'éclipserais pas. Et toi, Séverus Rogue, tu ne peux pas.
« Que … Comment … » demanda-t-il, totalement choqué. « Comment est-ce que l'un d'entre vous a pu seulement penser que coucher avec la femme d'un autre homme ne me poserait aucun problème ? »
Elle chancela à ces mots, les yeux agrandis. Jusqu'à ce moment, elle était restée froide, contrôlée, presque détachée par rapport à la situation. Mais maintenant son visage rougit, et la fureur fit s'assombrir ses yeux jusqu'à ce qu'ils soient presque entièrement noirs. En trois enjambées rapides, elle s'avança vers lui, et sa main fusa, le frappant au visage.
La tête de Rogue se recula sous le coup de la surprise, et il la regarda, stupéfait.
« Comment oses-tu ? » lui jeta-t-elle. « Quel droit as-tu, Séverus Rogue, de me juger comme ça ? D'oser croire que si j'étais mariée, engagée envers un homme, j'aurais tellement peu d'honneur, tellement peu d'estime de moi-même, que je … que je … » Sa voix menaçait de s'éteindre, mais elle se raccrocha à sa colère, pour repousser ses larmes, aux abois.
« Tu ne l'es pas ? Tu ne peux pas rester là et me dire que tu n'es pas mariée à Sirius Black ? J'ai assisté à votre rendez-vous dans la forêt. Je vous ai entendus. Il a dit qu'il t'aimait, tu as dit que tu l'aimais … tu l'as embrassé ! »
Ses yeux se refroidirent à nouveau, et le rouge se fana sur son visage. « Avez-vous vraiment été témoin de ce baiser, Professeur ? » lança-t-elle.
« Non … Je n'ai pas voulu voir ça ! »
« C'est dommage que tu ne l'aies pas fait. Ca t'aurait mis sur la voie de quelque chose qui t'aurais épargné beaucoup d'angoisse. Mais laisse-moi te donner un petit éclaircissement, Séverus Rogue, au cas où tu aurais encore envie de juger quelqu'un aussi vite. Oui, j'aime Sirius Black. Et il m'aime. Nous avons un lien que personne – PERSONNE – ne peux briser ? Toutes les années qu'il a passé à Azkaban ne l'ont même pas diminué. Je l'adore. Je tuerais pour lui. Je mourrais pour lui. Je mourrais pour son filleul, s'il voulait que je le fasse. Et tu veux savoir pourquoi ? Jusqu'à toi, il était l'homme le plus important de ma vie. Il est mon frère, » dit-elle. Et alors qu'il restait là, horrifié par cette révélation soudaine, elle se transforma, et s'envola dans un flash d'ailes sombres.
Fin du chapitre
A/N : alors, maintenant vous savez – l'identité de Rhiannon ! Qu'en pensez-vous ? Oh, et maintenant, les indices que j'avais laissés : tout d'abord, elle a les cheveux noirs, et sa forme animagus est également noire, comme celle de Sirius. Quand elle a été introduite, comme le corbeau Raven, Dumbledore explique qu'elle lui a été suggérée comme une alternative à l'usage des hiboux par un 'bon ami', qui était Sirius. Sirius vient au mariage, ce qui est la manière dont je l'ai introduit dans l'histoire. Le surnom d'animagus de Sirius est Patmol, parce qu'il est un chien … « Talon » est une partie de la patte d'un oiseau. Hermione trouve que Rhiannon a un air familier, et elle ressemble à son frère. Oh, et le plus gros déclic … « Chernaya » signifie « Black » en russe. J'ai utilisé le russe au lieu du français « Noir » parce que c'était trop évident, et les personnages de l'histoire n'étaient pas supposés s'en apercevoir non plus.
Oh, et ça explique aussi, du moins en partie, l'« autre » source d'informations. Beaucoup de ce qui va arriver très bientôt. Si vous voulez un indice, faites attention à la personne à propos de qui Rhiannon taquine son frère dans la forêt – et non, je ne parle pas de Lunard ! Et c'est aussi pourquoi Rhiannon en sait autant à propos d'Harry, comme le moment où il a été conçu … alors qu'elle avait approximativement 11 ans quand James et Lily ont été tués. Je suppose qu'elle les a rencontrés, puisqu'ils étaient les meilleurs amis de son grand frère adoré. Et ça explique aussi pourquoi elle déteste autant Pettigrow, et par extension, Lucius Malefoy !
