Les feux de Beltane (The fires of Beltane)
Auteur original : Sorceress
Traductrices : Julie et Lou
Rating : R (lemon dans ce chap.)
Résumé : Chaque année, une nuit durant, l'amour est possible, même
entre les personnes les plus improbables. Un certain professeur pourrait-il
affecter les vies de deux étudiants, pour tenter de contrer leur destin ?
Disclaimer: L'histoire est à Sorceress, et tout le reste à JKR, nous n'avons que notre traduction…
Vraiment désolé pour ce retard, c'était une période intensive d'examens »
Petite précision : la fic a été écrite avant le tome 5… Et à ce moment là on ignorait tout des relations unissant Sirius à Narcissa (à savoir qu'ils sont cousins)… Donc dans la fic, ils n'ont aucun lien de parenté.
Encore merci pour toutes vos reviews
Chapitre 27 : L'heure la plus noire
Hermione s'attarda un moment à la limite du sommeil, juste avant le réveil, quand le cerveau rêve d'images vives, mais que le corps est toujours sans mouvement, incapable de réagir aux visions, passager impuissant du voyage.
Ce que son cerveau évoquait était une vision d'elle en plein travail, s'efforçant de mettre son enfant au monde. Drago était en face d'elle, s'agenouillant entre ses jambes, l'aidant avec des mots passionnés d'encouragement et de compliments. Ses cheveux blonds tombaient librement sur ses épaules, ses mains tendues pour recevoir le merveilleux don, l'enfant qu'il avait placé dans son corps, en cette chaude nuit d'été. « Presque là, mon amour … bientôt, » chantonna-t-il pour elle.
Il se pencha vers elle, l'aidant, ses cheveux tombant devant lui comme une rivière d'or pour obscurcir son visage. Sa voix devint plus pressante. « Elle est presque là, continue ! Donne la moi, Hermione, donne la moi … »
La voix de son rêve changea de timbre, devenant plus basse, plus dure … elle ne l'aimait plus, elle la faisait se sentir froide et sans défense. Mais elle était trop avancée, elle ne pouvait arrêter la naissance, même si elle le voulait, peu importe qu'elle essaie. Son corps poussait presque à se déchirer, pour délivrer finalement son précieux enfant, la petite forme rose glissant dans les mains de l'homme en face d'elle.
Elle se tendit en avant, essayant de voir le bébé, tendant des mains avides – mais l'enfant était maintenu hors d'atteinte, il lui était enlevé, et la voix de son rêve ne dit que deux mots. « Le mien. »
Alors qu'elle regardait, pleine d'horreur impuissante, les cheveux d'or s'écartèrent tandis qu'il levait les yeux vers elle, souriant d'un horrible sourire victorieux. Mais les froids yeux bleus qui brûlaient de triomphe n'étaient pas ceux de Drago – au lieu de ça, elle fixait avec terreur le visage de Lucius Malefoy.
Ce fut finalement trop. Hermione se redressa vivement dans le lit, hurlant de peur et d'indignation. Son souffle sortait en halètements torturés, la sueur coulant sur son front tandis qu'elle regardait autour d'elle, essayant de s'orienter, différencier ce qui était réel de ce qui n'était qu'une peur horrible sortie des profondeurs les plus sombres de son esprit.
Puis elle fut entourée de bras chauds, confortables, s'enroulant autour d'elle et l'attirant à nouveau contre le confort solide du corps de Drago. « Chhhhhut … tout va bien, Hermione. Je suis là, » lui murmura-t-il. « Tu as fait un cauchemar ? »
« Oui, » souffla-t-elle, se tournant pour presser son visage contre le torse de Drago, pendant que ses mains se posaient sur le courbe de l'abdomen du jeune homme, se rassurant sur le fait que son bébé était toujours en sécurité à l'intérieur d'elle, qu'il ne lui avait pas été enlevé.
Il commença à la caresser tendrement, ce qui la réconforta et la calma, et sa respiration se ralentit à mesure qu'elle repoussait l'horrible vision. C'était incroyable de voir à quel point sa présence, son contact, avait le pouvoir de repousser les mauvaises choses de sa vie, de la faire se sentir en sécurité aussi longtemps qu'il était là.
« Tu veux en parler ? » demanda-t-il, très doucement, quand elle se relaxa enfin contre son torse.
« Non, c'était juste un mauvais rêve. Ma peur stupide que quelque chose aille mal, » répondit-elle. « Serre-moi juste, d'accord ? J'ai juste besoin de sentir que tu es là avec moi. »
« Tout le plaisir est pour moi, Mme Malefoy, » dit-il, et il la serra contre lui jusqu'à ce qu'elle soit couchée sur ses genoux, bercée dans ses bras.
« Je t'aime, Drago, » dit-elle, se sentant aimée, comme lui seul pouvait le faire. Elle frissonna, pensant à toutes les bribes de destin qui avaient du être réunies pour leur permettre de se trouver, alors qu'ils auraient si facilement pu continuer à se haïr pour le reste de leurs vies. Parfois, l'énormité de tout cela la terrifiait, sachant ce qu'elle aurait manqué, tout ce qu'elle aurait perdu, ce qu'elle n'aurait jamais connu.
« Moi aussi je t'aime, Hermione, » répondit-il, et il courba la tête pour embrasser ses lèvres très doucement. Elle plaça une main sur son cou, rendant le baiser avec chaleur et amour.
Ses lèvres se séparèrent des siennes en signe d'invite, mais il ne précipita pas les choses, la laissant choisir à quel point elle le voulait, jusqu'où elle voulait que les choses aillent. Elle se demanda s'il réalisait que ses attentions envers elle la faisaient se sentir faible de désir, et que le monde ne paraissait jamais aussi parfait que lorsqu'il lui faisait l'amour.
Elle ouvrit sa bouche sous la sienne, et sa langue frôla les lèvres de Drago en réponse. C'était tout ce dont il avait besoin pour savoir ce qu'elle voulait. Il approfondit le baiser, sa langue taquina celle de la jeune fille, se frottant légèrement contre l'intérieur de sa bouche, la goûtant avec une lente sensualité qui envoya des frémissements de désir en elle. Elle avait remarqué que plus sa grossesse avançait, plus elle devenait sensible au toucher, et souvent la caresse la plus légère lui semblait merveilleusement érotique.
Un bras soutint la tête d'Hermione, et l'autre se déplaça tandis qu'il levait une main pour passer ses doigts sur son cou en une caresse aussi légère qu'une plume. Le geste la fit frissonner, et ses mamelons se dressèrent douloureusement, tandis que les doigts de son amant ralentissaient le mouvement, traçant de doux cercles sur sa peau sensible, mais sans toucher directement les sommets gonflés insupportablement sensibles.
La bouche de Drago quitta la sienne, et tandis que ses lèvres descendaient le long de son cou, ses mains descendirent également, suivant le mouvement. Ses doigts caressèrent amoureusement la courbe de son ventre, tandis que ses lèvres mordaient son cou, taquines. Elle soupira, s'arqua sous la caresse, sentant sa dureté réveillée pressée contre ses hanches, lui faisant sentir le besoin qu'il avait de palpiter en elle, augmentant à chaque battement de cœur. Et, alors que ses lèvres atteignaient le sommet des seins de la jeune fille avec une douceur exquise, ses doigts forts, sensibles, pressèrent la pointe excitée de son centre, le caressant doucement, doucement. La caresse de ses doigts contre sa chaleur la fit se tendre, accéléra son pouls, la fit se sentir comme si son corps flottait dans le ciel.
Les mains d'Hermione étaient enfouies dans les cheveux du jeune homme, pressant sa bouche plus fermement contre elle, sa tête retombant en arrière tandis qu'elle gémissait son désir pour lui, un désir qu'il était le seul à pouvoir combler. Les hanches bougeant au rythme de sa main, elle lui demanda d'aller plus vite, criant son nom, son amour pour lui tandis qu'elle arquait ses hanches contre lui, se brisant de plaisir dans ses bras.
Elle se relaxa lentement, soupira d'achèvement, sentant des vagues de sensation incroyables la traverser encore. Puis elle prit conscience de la respiration pénible de Drago, et elle le regarda, voyant ses yeux étinceler de son propre désir vers elle. Sa bouche s'écrasa contre celle de la jeune fille, et elle le sentit presser sa dureté contre elle.
Il leva la tête pour la regarder, le visage tendu de désir. Elle s'assit, puis tourna son corps, étreignant ses épaules et le poussant en arrière. Ses lèvres trouvèrent les siennes, sa langue taquina la sienne, puis elle déplaça sa bouche le long de son corps. Elle passa sa langue délicatement sur ses mamelons, ravie du frisson qui parcourut son corps. Ses mains caressèrent le corps du jeune homme, caressant doucement sa chaude longueur, puis traçant des cercles sur la chair de soie en une ferme caresse.
« Hermione … S'il te plaît, » haleta-t-il. « Je ne pense pas que je vais pouvoir tenir plus longtemps, » gémit-il.
Elle sourit devant son pouvoir purement féminin, sentant le rouge lui monter aux joues devant le désir dans la voix de Drago, dans ses yeux, dans l'urgence de ses mains sur ses épaules. Prenant pitié, elle le libéra, puis s'empala sur lui, les jambes autour de sa taille. Elle se pencha vers lui, l'écran de ses cheveux tombant sur le visage de Drago, et pressant ses lèvres sur sa bouche, sa langue entourant la sienne, joueuse. Les mains du jeune homme se posèrent sur ses hanches, les serrant, la soulevant jusqu'à ce qu'elle flotte au-dessus de lui, sa dureté pressée contre elle comme si sa chaleur envoyait une chaleur en elle en réponse.
Elle descendit les hanches, le prenant en elle. Le dos de Drago s'arqua tandis qu'elle l'enveloppait, et la voix du jeune homme gémit son nom d'une manière qui envoya des frissons dans sa colonne vertébrale. Pendant un instant haletant, ils restèrent immobiles, puis les hanches de Drago se soulevèrent à nouveau, et il commença à s'enfoncer en elle avec abandon, perdant le contrôle tandis qu'il débordait du besoin de se perdre en elle. Les hanches de la jeune fille se déplacèrent pour le rencontrer en contrepoint, et le sentir pressé à l'intérieur d'elle la fit s'envoler à nouveau. Son dos s'arqua, et, avec une poussée finale, il la rejoignit, leurs cris de délivrance se firent écho.
En respirant difficilement, elle s'écroula contre son corps, sentant la chaude humidité de leurs peaux. Sa tête se nicha tout contre son oreille, et elle posa de doux baisers dans son cou, soupirant de contentement. Sa respiration se ralentit graduellement, pendant que les mains de Drago traçant d'amoureux cercles sur son dos, ses bras l'enveloppant pour la tenir serrée, en sécurité, et chérie par l'homme qu'elle adorait.
Puis elle s'endormit, et elle ne rêva que de lui.
La fin de la matinée du solstice d'hiver trouva Harry, Hermione et Drago dans le Grand Hall, jouant aux Echecs version sorcier. Ce jeu n'était pas l'un des préférés d'Hermione, pour être honnête – cela lui rappelait trop de souvenirs de cet horrible jeu réel durant leur première année, qui les avait presque tués, elle, Harry et Ron. Mais les garçons semblaient vraiment être dedans, acclamant ou soupirant tandis que les petites pièces taillaient les autres en morceaux. Barbare, pensa-t-elle en elle-même, puis elle soupira alors qu'elle réalisait quelque chose.
« J'ai besoin de sortir du Hall pendant un moment, » dit-elle, en grimaçant. Puisque aucun de ceux qui n'étaient pas « dans la confidence » de sa grossesse n'était resté à l'école, elle avait décidé d'enlevé le sort d'illusion, et la courbe arrondie de sa grossesse était aisément visible, le tissu de sa robe ample la moulant. Elle avait tellement utilisé les toilettes ces derniers jours, y entrant et en sortant péniblement, que la structure était devenue une corvée – c'était véritablement un soulagement de le quitter pour quelques semaines, et de pouvoir voir les changements de son corps.
Harry et Drago lui firent seulement signe d'un air absent, fixant attentivement le fou d'Harry réduire le cavalier de Drago en poussière, tandis que le blond se renfrognait de mécontentement. En riant, elle quitta le Hall, et couvrit la courte distance qui la séparait des toilettes des filles.
Rhiannon atterrit dans l'entrée principale, se retransformant en humain et secouant la neige de ses robes noires, la balayant de ses longs cheveux avec une grimace de répugnance. Son frère allait lui devoir beaucoup pour l'avoir appeler alors qu'il neigeait – Merlin savait qu'elle DETESTAIT la neige, tout spécialement la neige épaisse, les flocons humides, qui s'accrochait, tenaces, aux cheveux et aux vêtements, rendant tout humide et froid. En soupirant, elle se dirigea vers le Grand Hall, résolue à se réchauffer au coin du feu – mais elle s'arrêta soudainement, fixant le sol de pierre avec une horreur qui lui paralysait le cerveau, là où des empreintes humides – plutôt grandes, les empreintes- apparaissaient clairement en tâches sombres. La piste menait à l'entrée, puis il y avait une zone plutôt étendue, où, qui que soit l'intru, il était apparemment resté indécis pendant quelques instants, avant de se tourner dans la direction du Grand Hall.
Oh, non, pensa-t-elle, rendue à moitié folle, et elle partit dans une course folle en direction du Hall. On n'attendait personne, certainement pas quelqu'un qui serait venu par ce temps, avec toute cette neige, et par l'entrée principale. Hagrid serait entré par l'autre côté, du côté de sa maison. Seul un visiteur inopportun pouvait être entré par là – et le seul visiteur inopportun auquel elle pouvait penser avait changea son corps en glace.
Pourquoi maintenant ? pensa-t-elle, desespérée. C'est trop tôt ! Elle tourna un coin, mue par le désespoir – et rentra pratiquement dans Hermione, alors que la jeune fille sortait des toilettes presque directement sur son chemin.
Hermione sursauta, ses yeux bruns s'agrandirent, et elle commença à parler – mais Rhiannon posa une main sur sa bouche, d'un air dément, immensément soulagée de voir que la sorcière enceinte était intacte, et n'avait pas été blessée. Les yeux d'Hermione se rétrécirent d'inquiétude, se plongeant dans les yeux soucieux, déterminés de son amie.
« Ecoute, Hermione, » murmura Rhiannon d'une voix basse, urgente, enlevant sa main de la bouche de l'autre sorcière. « Tu dois aller voir Séverus, est-ce que tu me comprends ? Va vite. Sors ta baguette et jette un sort à tout ce qui bouge – TOUT. Dis-lui que quelqu'un est ici, qu'il doit venir dans le Grand Hall – et ensuite, tu vas te cacher. »
« Mais, qui est … » commença à demander Hermione, mais elle s'arrêta quand Rhiannon secoua la tête brusquement.
« Pas le temps, je t'expliquerai plus tard. Vas-y maintenant ! » dit l'animagus, faisant tourner Hermione par les épaules et la poussant dans la direction de la Classe de Potions – et loin du Grand Hall, en direction duquel les traces de pas menaient.
Hermione hésita seulement un instant, puis inclina la tête, et fit ce que Rhiannon lui avait dit de faire, submergée par une soudaine vague de peur, tandis que ses pieds se dépêchaient vers l'endroit où elle avait été envoyée.
Rhiannon regarda pour être sûre que la plus jeune sorcière était réellement partie, puis elle courut silencieusement vers l'entrée du Grand Hall. Les empreintes de pas menaient à l'intérieur, mais elle resta hors de vue derrière l'encadrement de la porte, écoutant attentivement. Tout ce qu'elle entendit fut les voix d'Harry et de Drago qui s'élevaient dans l'un de ces concours d'insultes qu'ils semblaient tous les deux si perversement apprécier, mais c'était une interaction naturelle, n'indiquant la présence de personne d'autre. Ce qui ne pouvait signifier qu'une seule chose – le visiteur était sous une cape d'invisibilité, et ils ne pouvaient pas le voir. Ce qui impliquait, bien sûr, que ce n'était pas quelqu'un d'amical.
Elle ferma les yeux un moment, puis soupira, sachant ce qu'elle avait à faire. C'était forcément Lucius Malefoy, venu pour Hermione – il n'y avait tout simplement aucune autre possibilité, compte tenu des informations que Sirius lui avait donné. Et elle ne devait pas laisser savoir à Lucius qu'elle savait qu'il était là, pas tant qu'il ne se serait pas dévoilé, qu'elle ne l'avait pas localisé pour qu'ils puissent l'attaquer. Mais, si elle attendait, Harry et Drago pouvaient commencer à parler d'informations que Lucius ne devait PAS découvrir, certaines d'entre elles pouvant être encore plus intéressante pour Voldemort que son plan pour l'enfant d'Harry. S'ils ne pouvaient le voir, s'ils ne pouvaient le localiser, il pourrait s'échapper sans être vu, ou même les tuer tous. Le seul moyen était de le forcer à se montrer, le presser de mettre son plan à exécution, et espérer qu'ils aient de la chance. Beaucoup, beaucoup de chance.
Plongeant la main dans sa poche, elle en sortit deux fioles qu'elle emportait partout depuis le jour de Samhain en espérant qu'elle n'aurait jamais à les utiliser. Versant rapidement le contenu de l'une dans l'autre, elle mélangea la mixture puis les avala avec une grimace. Sa forme bougea, changea, jusqu'à ce qu'elle devienne le duplicata d'Hermione Granger – mais une Hermione qui ne semblait pas du tout enceinte. Redressant les épaules, elle prit une profonde inspiration et repartit vers le Grand Hall – en espérant que la chance serait avec elle et que Séverus se dépêcherait.
« Bon sang, Malefoy ! » dit Harry, alors que la Reine de Drago tranchant la gorge de son fou, et la pièce tomba sur le côté. « Je savais qu'il y avait une bonne raison pour que je te déteste ! »
« C'est réciproque, Potter, » railla Drago en retour, pour jouer, en appréciant leur conflit verbal, qui était la manière dont ils décideraient qui devrait annoncer la supercherie à toute l'école à la fin de l'année. Ils donnaient l'avantage au dernier qui serait capable de trouver une insulte – et jusque là, le score était toujours très serré. « T'es vraiment mauvais perdant ! »
« Oh, parce que toi tu l'es pas quand je te bas au Quidditch, peut-être ? » demanda Harry.
« Potter, c'est une déclaration de guerre, ça ! Je pourrais te frapper, mais je ne frappe pas les filles ! »
« Est-ce que c'est une proposition, Malefoy ? » demanda Harry, un sourcil levé d'un air suggestif.
« T'es encore en train de te faire des films, Potter. Qu'est-ce qu'Hermione te ferait si elle savait que tu rêve de moi ? » répondit âprement Drago.
Rhiannon entra dans le Grand Hall précisément à ce moment-là, et les deux jeunes hommes se tournèrent pour la regarder craintivement, voyant la forme d'Hermione venir vers eux.
Son visage était déterminé, creusé de lignes rudes, et Drago fronça les sourcils, essayant de trouver ce qu'il avait pu dire pour la mettre en colère, tellement son expression était menaçante. Puis il réalisa qu'elle ne le regardait pas lui, ni Harry … mais qu'elle regardait le sol. Elle le balayait avec concentration, lorsqu'il remarqua quelque chose d'autre de bizarre … elle portait une robe noire. Elle ne l'avait pas quand elle était partie.
« Hermione ? » dirent Harry et Drago, presque exactement en même temps.
Elle leva les yeux vers eux, et ouvrit la bouche pour parler – mais avant qu'elle ait pu dire un mot, une autre voix s'éleva, un seul mot qui les figea tous les trois sur place, incapables de bouger.
« Petrificus Totalus ! » prononça Lucius Malefoy d'un endroit très proche de l'endroit où se tenait Harry, sortant de sous une cape d'invisibilité, et avançant vers eux avec un sourire dédaigneux. Rhiannon rageait intérieurement devant cette tactique inattendue, qui détruisait son plan d'attaque plutôt efficacement, la laissant elle et les autres sans défense. Et dans les yeux bleus de Lucius, froids et victorieux, Rhiannon vit que, finalement, sa chance avait tourné.
« Professeur Rogue ! » hurla Hermione, entrant en trombe dans la salle de potions. Séverus Rogue sursauta, et le gobelet de verre qu'il tenait lui glissa des mains sous l'effet de la surprise. Il se brisa sur la table, envoyant des tessons de verre et de grosses gouttes de liquide visqueux sur le sol. Un frisson de peur parcourut sa colonne vertébrale devant l'expression de panique qui était peinte sur le visage de la jeune sorcière.
« Que se passe-t-il ? » demanda-t-il, passant par dessus les tâches en direction de la porte, ses yeux plongeant au plus profond d'elle, l'examinant attentivement.
« Rhiannon m'envoie. Elle a dit que quelqu'un était ici, à Poudlard, et que vous deviez venir dans le Grand Hall immédiatement, » haleta Hermione.
« Qui ? » demanda-t-il, tandis qu'une vague de peur l'envahissait.
« Elle ne l'a pas dit, mais elle semblait inquiète. Elle m'a dit de jeter un sort à tout ce qui bouge … et de me cacher une fois que je vous aurais parlé, » dit-elle, et elle se tordit les mains autour de la baguette qu'elle tenait.
Rogue devint rigide. Cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : quelqu'un était venu pour Hermione … et Rhiannon allait essayer de l'arrêter. Il ne resta indécis qu'un moment, puis dit fermement, « Reste-là. Cache-toi … et garde ta baguette prête, juste au cas où, » dit-il, et ses yeux plongèrent dans les siens. « Tu as compris ? »
« Oui, monsieur, » dit-elle, en fronçant les sourcils, malheureuse à l'idée que tous allaient risquer leurs vies pour elle. Que se passerait-il s'ils avaient besoin d'elle, et qu'elle restait cachée là comme un enfant peureux ?
« A toi de voir ce que tu veux faire, » dit-il, mais il lui toucha brièvement l'épaule, une légère pression en signe de réconfort, avant de passer la porte en un sprint désespéré, ses robes noires volant derrière lui.
Elle arpenta la pièce anxieusement pendant quelques instants, puis prit soudainement une décision. Elle était une Gryffondor ! Elle n'allait pas attendre là alors qu'ils avaient peut-être besoin d'elle. A quoi cela servirait-il qu'elle survive … s'ils étaient tous tués et qu'elle ne pouvait pas l'empêcher ? Elle pressa doucement son ventre pour se rassurer, puis se dirigea vers la porte.
« Ah, voilà exactement la personne que je cherchais, » dit Lucius, en venant en direction de Rhiannon. Il se plaça derrière elle, puis passa un long bras autour de sa taille, l'attirant contre son corps. Sa peau frissonna de révulsion à ce contact, mais elle ne pouvait rien faire, pas mettre un son de dégoût.
Lucius regarda Drago par dessus la tête. « Désolé Drago, que tu te retrouve sur la ligne de front. Mais puisque c'est le cas, au moins, ça te fera un bon alibi. Mais pour le moment, je m'occupe de Potter, » dit la voix mielleuse, dégoulinant de suffisance, tandis que les yeux bleu glacier se déplaçaient vers le sorcier aux cheveux noirs.
Drago voulut hurler, mettre ses mains autour du cou de son père, et le tuer, pour avoir osé toucher Hermione. Il souhaita pouvoir bouger, saisir sa baguette, appeler à l'aide … Faire QUELQUE CHOSE, quelque chose d'autre que rester là totalement impuissant, pendant que la femme qu'il aimait était menacée par l'homme qu'il haïssait.
« Le Seigneur des Ténèbres s'est offert un cadeau pour les vacances, Mr Potter, » disait l'aîné des Malefoy. « Un enfant. Votre enfant, pour être exact – celui que vous avez donné à Miss Granger ici présente le jour de Samhain. » Un sourire méchant, sournois courba sa bouche, et la main sur la taille de la sorcière se posa sur son bas ventre d'un air suggestif.
Les yeux de Drago s'agrandirent à la vue de ce geste, d'abord de rage … puis de stupéfaction. La main de Lucius plaquait l'uniforme contre son corps … et il n'y avait aucune courbe sur son estomac, aucune rondeur là où leur enfant aurait du être, là où elle se trouvait seulement quelques minutes auparavant, quand elle avait quitté le Hall. Et sous l'uniforme, il y avait une robe noire … la couleur que Rhiannon portait toujours.
L'aîné des Malefoy ronronnait presque pendant qu'il continuait à provoquer Harry, et ses yeux rougeoyaient d'une joie affreuse. « Alors, j'emmène Miss Granger et votre fils – oh, j'ai oublié de vous féliciter. Les garçons sont une telle joie pour leur père. Je les emmène au Seigneur des Ténèbres, et il prendra bien soin d'eux, vraiment … tant que vous serez un très très gentil garçon, et que vous garderez votre nez et votre baguette hors des affaires de Voldemort. »
Lucius sortit une clé de dessous sa robe, et leur dédia un sourire de délice. « Au revoir, Potter … Voldemort prendra contact avec vous, » dit-il, puis il mit le Portoloin en marche, et ils disparurent.
Une minute plus tard, Séverus Rogue jaillissait dans la pièce, baguette à la main, mais il n'y trouva que les formes immobiles des deux jeunes sorciers.
Hermione se dirigea lentement vers le Grand Hall. Sa baguette était serrée dans sa main, mais elle était tellement essoufflée que respirer profondément lui était difficile. Elle avait commencé à avoir des crampes au dos quand elle avait couru jusqu'à la classe de Potions, et elle avait du se remettre à marcher, accélérant douloureusement autant qu'elle le pouvait, pendant que son esprit enrageait devant l'incapacité de son corps à faire ce qu'elle lui ordonnait.
« Finite Incantatem ! » hurla Rogue, avec un mouvement de baguette. Drago et Harry s'affaissèrent tous deux quand ils furent libérés de leur immobilisation. « Que s'est-il passé ? » lança le Maître des Potions, d'une voix dure, le visage tendu.
« Lucius Malefoy est apparu de nulle part, » dit Harry, tandis que son visage se tendait de souffrance. « Il a pris Hermione ! »
« Ce n'était pas Hermione, » dit Drago, d'une voix sans timbre, vide. « C'était Rhiannon. »
« Quoi ? » dit Harry, se tournant et le regardant d'un air incrédule. « C'était Hermione, tu l'as vu ! »
« C'était Rhiannon – elle a du utiliser du Polynectar pour faire croire qu'elle était Hermione, » expliqua Drago. « Quand elle est entrée, elle cherchait quelque chose, ou quelqu'un, » Drago regarda avec inquiétude Rogue, qui était devenu rigide sous l'effet du choc. « Moi aussi j'ai cru que c'était Hermione, mais, quand Lucius l'a touchée, il a mis sa main à l'endroit où le bébé aurait du être, et … et bien, il n'y était pas. Ensuite, j'ai remarqué qu'elle portait les vêtements de Rhiannon. Pour entrer, il a du se faufiler sous une cape d'invisibilité, et venir près de nous pendant qu'on jouait aux échecs. Je ne sais pas comment Rhiannon s'en est doutée, mais si ça avait été Hermione, il l'aurait eue – nous n'aurions rien pu faire, nous n'aurions trouvé aucune idée ! » Sa voix s'élevait de frustration et de colère.
Séverus Rogue voulut hurler de rage. Lucius pensait qu'il avait Hermione, il était probablement avec le Seigneur des Ténèbres, ou en route pour le voir … et dès qu'ils réaliseraient qu'elle les avait dupés, ils la tueraient. Son seul espoir était que la paralysie disparaisse, et qu'elle réussisse à s'échapper avant que les effets du polynectar ne disparaissent. Son seul espoir était que, pour autant qu'il sache, ni Lucius, ni Voldemort ne savaient qu'elle était une animagus – et il se pouvait que ce soit la seule chose qui puisse la sauver.
En quelques secondes, son esprit envisagea toutes les possibilités d'action. Que pouvait-il faire ? Comment pouvait-il la trouver, l'aider, faire quelque chose pour elle, quelque chose d'autre que de rester là, frustré et impuissant, la mâchoire serrée de souffrance ? Il sentait la peur et la douleur couler en lui, et il les repoussa brutalement, essayant de garder un esprit froid et logique, essayant de rester concentré – c'était le seul moyen de continuer. Il ferma les yeux, réfléchissant avec une intensité passionnée.
« Monsieur, est-ce que vous avez vu Hermione ? Est-ce qu'elle va bien ? » demanda Drago, luttant contre sa propre peur – même si Rogue ne lui prêtait aucune attention. Mais, à ce moment, une voix s'éleva depuis la porte.
« Drago ? » dit Hermione, regardant les trois hommes assemblés avec de grands yeux. « J'ai …J'ai entendu une partie de ce que vous avez dit … Où est-elle ? Qui l'a emmenée ? »
Drago alla à elle immédiatement, la prenant dans ses bras et poussant un soupir de soulagement reconnaissant. « Hermione … Merlin soit loué tu vas bien. »
« Que s'est-il passé ? » demanda-t-elle avec insistance, en le repoussant. Il la regarda dans les yeux, et sentit des larmes monter dans ses yeux à lui. Des larmes de joie et de soulagement de la voir saine et sauve, et de culpabilité et d'horreur pour son amie.
« Lucius a emmené Rhiannon, parce qu'il pensait qu'elle était toi. Elle avait du le prévoir, avoir la potion toute prête et tout, » dit-il à voix basse.
Le visage d'Hermione se contracta, elle tomba au sol et atterrit sur les genoux. Les yeux de Drago s'agrandirent, et il se jeta à ses côtés, l'attirant près de lui, pendant qu'elle sanglotait contre sa poitrine. Il lui murmura des mots de réconfort, sachant qu'il n'y avait rien qu'il puisse faire ou dire pour faire qu'elle – ou aucun d'entre eux, se sente un peu mieux. Et, à ce moment, il ne pouvait tout simplement pas regarder en face Séverus Rogue, qui faisait maintenant face à l'incertitude et à la souffrance que Rhiannon venait juste d'épargner à Drago Malefoy.
Les sanglots se calmèrent, et elle leva les yeux vers lui. « Pourquoi ? Pourquoi a-t-elle fait ça ? Elle devait bien savoir qu'il la tuerait ! »
Ce visage se contracta. « A cause de moi ! »
Il allait la contredire, quand les yeux de la jeune fille s'agrandirent soudainement, et que son dos se raidit. Un éclair de souffrance intense passa sur ses traits, et ses mains s'enfoncèrent dans la chair de Drago là où elle l'agrippa.
« Quoi ? Hermione ? Qu'y a-t-il ? » demanda-t-il, d'une voix folle.
« Le bébé … » gémit-elle. « Oh, Drago … Je crois … »
« NON ! » hurla-t-il, et sa peur lui donna envie de la secouer, de la faire rengainer ses paroles. « Ce n'est pas encore le moment ! Il reste encore tout un mois ! Non, Hermione, pas maintenant, s'il te plait ! »
Elle s'affaissa à nouveau contre lui tandis que la contraction passait, la souffrance libérant son visage. Mais ensuite, elle haleta à nouveau, et regarda vers le bas. Les yeux de Drago suivirent le chemin des siens, et ils regardèrent tous deux avec stupéfaction la flaque de liquide clair entourant ses genoux sur le froid sol de pierre.
Harry les fixait, les yeux agrandis d'horreur incrédule devant cette dernière péripétie. Puis il reporta ses yeux à l'endroit où Séverus Rogue se tenait immobile, enfermé dans son propre cauchemar.
« Je suis désolé, Drago … elle a l'air d'avoir décidé que ce serait maintenant, » dit Hermione, et elle s'effondra dans les bras de Drago.
L'intense concentration de Rogue ne lui apporta aucune réponse, aucune idée, aucun plan quant à la manière de procéder, et la frustration et la souffrance remontèrent à nouveau à la surface de son esprit.
Puis il prit conscience du fait qu'Harry lui secouait les épaules avec force. « Professeur ! Nous devons aider Hermione ! Le bébé arrive, maintenant ! Rhiannon a fait ce qu'elle a fait pour qu'Hermione et le bébé soient en sécurité, vous ne comprenez pas ? Vous ne pouvez pas laisser son sacrifice être inutile ! » Harry le suppliait presque.
Les mots l'atteignirent de loin. Il ne pouvait rien faire pour elle. Lucius avait du l'amener directement à Voldemort, et Voldemort avait du la tuer à l'instant même où il s'était rendu compte qu'elle n'était pas Hermione, à moins qu'elle ait réussi par un quelconque miracle à s'échapper. Il n'avait aucun moyen de savoir où ils étaient, aucun moyen de la trouver. Un hurlement de rage monta dans sa poitrine, mais il le repoussa. Si Rhiannon avait fait ça, c'était parce que ça avait de l'importance pour elle, que ça importait plus que sa propre vie. Il devait aller de l'avant, pour l'aider, parce que ça importait pour elle.
Il étouffa la souffrance, et la douleur, et l'impuissance qui résonnaient dans sa tête, et se convainquit qu'il devait continuer à espérer, et à croire qu'elle avait pu être assez chanceuse pour avoir trouvé un moyen. Pour une raison quelconque, les mots qu'elle avait prononcés la première fois qu'ils avaient fait l'amour résonnaient dans son esprit. « Pas de regrets. »
« Professeur ? » demanda Harry, surpris, et il réalisa qu'il avait du parler à voix haute.
« Un principe de vie, Mr Potter, » dit-il, d'une voix creuse. Puis il regarda vers l'endroit où Drago tenait Hermione, le bleu des yeux du jeune homme remplis d'inquiétude, l'implorant de les aider. Il poussa un profond soupir, posant mentalement une chape de responsabilité sur sa souffrance, et se forçant à marcher, à parler calmement et clairement. « Mr Malefoy, pouvez-vous la porter vous-même ? » Devant le signe d'assentiment de Drago, il continua. « Emmenez-la à l'infirmerie, je serais là dans quelques minutes. »
Il vit Drago soulever Hermione gentiment, et se diriger vers la porte en enjambées rapides, obéissant aux ordres de Rogue. Puis Rogue se tourna vers l'endroit où se tenait Harry, qui le regardait avec des yeux verts remplis de sérieux. Le jeune homme lui fit un signe de respect, et Rogue su qu'Harry avait eu raison.
Il avait un travail à accomplir, un travail que Rhiannon lui avait confié. Et il devait garder espoir, et n'avoir aucun regret.
Peut-être que s'il le répétait suffisamment souvent, il pourrait faire en sorte que ce soit vrai.
Drago coucha Hermione sur un des lits, et elle réussit à lui dédier un faible sourire, pendant qu'il la traitait comme si elle était en verre.
« Est-ce que tu vas bien ? » demanda-t-il, en prenant sa main et en embrassant son front humide.
« Ca va, » acquiesça-t-elle, repoussant sa peur et sa douleur avec effort. Il le remarqua, et serra sa main.
« Tu dois te concentrer, Hermione. Sur toi et sur le bébé. Est-ce que tu comprends ? » murmura-t-il. Il lui sourit, sachant qu'il devait la distraire de sa souffrance. « Hey, on aurait du prévoir qu'elle serait en avance, tu crois pas ? Ce n'est qu'une Malefoy impatiente, c'est ce qu'elle est, elle veut que tout ce déroule comme elle l'a prévu et comme ça lui convient. Elle va vouloir régenter la maison, tu verras ! »
« Que Merlin me vienne en aide quand vous déciderez tous les deux de vous liguer contre moi, » répondit-elle, en lui dédiant un sourire asymétrique. Elle posa sa main libre sur la joue de Drago, y lisant le souci, la peur, et plus que tout, l'amour dans les yeux bleu ciel. Puis elle se tendit sous l'effet d'une autre contraction, la souffrance montant en elle en vagues inexorables.
« Tu vas devoir les chronométrer, » gémit Hermione, haletant sous la douleur, et Drago regarda l'horloge de l'infirmerie docilement.
« Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? » demanda-t-il, se sentant soudain impuissant devant l'importance de ce qui allait arriver … et les circonstances pas vraiment idéales dans lesquelles ils allaient devoir y faire face.
« Non, de rien d'autre que de toi, » murmura-t-elle, en dénouant la prise mortelle qu'elle avait nouée sur la main de Drago dès que la contraction recula.
« Hermione, je ne sais pas ce qui va se passer. Je ne sais pas comment t'aider, et je suis sûr qu'Harry non plus … et Rogue … »
« J'en sais suffisamment, Mr Malefoy, même si ce n'est pas vraiment mon domaine de compétence. » dit la voix coupante de Rogue, alors que lui et Harry entraient dans l'infirmerie. Mais Rogue était concentré sur la tâche à accomplir, rejetant tout le reste de son esprit pour pouvoir aider.
« Est-ce que vous avez déjà mis un enfant au monde, Professeur ? » demanda Hermione.
« Non, Mme Malefoy, je ne l'ai jamais fait. Néanmoins, la théorie a fait partie de mes études de biologie, » répondit-il d'une voix douce, et Drago et Harry purent tous deux lire l'énorme effort de contrôle que lui demandait le calme de son ton. « Dois-je douter du fait que vous ayez étudié le sujet à fond, avec votre habituelle assiduité attentive, et votre souci du détail ? » demanda-t-il, en levant un sourcil.
« Non, monsieur, » répondit-elle, et elle rougit comme si elle était une première année réprimandée pour son impertinence.
« Excellent, » répondit-il, tandis qu'une autre contraction la faisait haleter, et Drago regarda l'horloge.
« Quatre minutes entre les deux, » dit-il, et il regarda Rogue d'un air interrogateur.
En inclinant la tête, Rogue sortit sa baguette, s'approcha d'Hermione et dit, « Nepenthe ! » d'une voix résonnante.
Hermione sentit le malaise s'éloigner, pas en engourdissant son corps, mais en rendant la souffrance moins remarquable, presque sans importance.
Le Maître des Potions commença à distribuer les instructions avec une froide efficacité. Harry fut envoyé chercher des serviettes, pendant que le Professeur lançait un sort de stérilisation sur la zone et ses occupants. Il enleva son uniforme et son manteau, puis roula ses manches de manière méthodique.
Hermione se contracta quand sa Marque des Ténèbres fut exposée à la vue, mais elle aurait confié sa vie à cet homme. Les rappels de ses liens avec le Seigneur des Ténèbres n'avaient aucune importance.
Harry fut envoyé chercher une chaise, pendant que Rogue ordonnait à Drago de monter sur le lit, de la tenir contre sa poitrine pendant qu'elle glissait au bord du lit. Puis le Professeur plaça un drap sur le corps de la jeune fille, protégeant sa pudeur autant que le permettait la situation.
« Trois minutes, Monsieur, » dit Drago, tandis qu'une autre contraction la saisissait, mais la souffrance était étouffée et éloignée, grâce au sort. Rogue s'assit sur le tabouret. Il avait Harry, qui avait un air verdâtre, en ligne de mire sur un côté, tenant la baguette de Rogue prête pour lui.
« Deux minutes, » dit Drago, tandis que l'intervalle se raccourcissait, et ils attendirent dans un silence tendu. Les seuls bruits étaient les respirations laborieuses d'Hermione, et les murmures amoureux et rassurants que Drago murmurait à son oreille.
Hermione haletait sous une contraction particulièrement forte, puis, alors que la suivante commençait, dit, « Professeur ! Je crois … »
« Alors continuez, » acquiesça-t-il rapidement, sachant ce qu'elle devait faire.
Se penchant en avant, Hermione poussa, Drago lui insufflant sa force pour l'aider. Les mains de la jeune fille serrèrent les siennes, durement, et elle haleta, cherchant sa respiration. Puis elle se relaxa contre lui, sa respiration se ralentissant, le visage baigné de sueur sous l'effort.
« C'est excellent, Hermione, » l'encouragea Rogue, commençant à se sentir concerné en dépit de sa souffrance émotionnelle, devant cet acte si humain du renouvellement de la vie. « Je peux voir le sommet de la tête. »
« Le sommet de la tête de ma fille, » corrigea automatiquement Drago, puis il rougit de honte quand Harry et Rogue le fixèrent tous deux d'un air étonné.
« Tu recommences, » l'avertit Hermione, et l'action précédente se répéta. Encore. Et encore, pendant que Rogue l'encourageait à continuer de pousser après la contraction suivante.
Hermione haleta quand elle sentit le bébé glisser hors d'elle, dans une serviette que Rogue tenait dans ses mains adroites. Puis il prit sa baguette des mains d'Harry, jetant des sorts pour nettoyer l'enfant et couper le cordon ombilical.
« Et bien, Mr Malefoy, vous aviez raison, pour une fois. Vous avez une fille, » dit Rogue, se levant pour contourner le lit et placer gentiment le minuscule enfant dans les bras tendus d'Hermione.
Hermione regarda son enfant d'un air émerveillé. Les profonds yeux bleus lui rendirent son regard, tellement semblable à l'air de fausse innocence de Drago qu'elle ri de plaisir. Le bébé sembla apparemment s'offenser un peu de l'amusement de sa mère, parce qu'une expression qui montrait les prémices de l'horrible air renfrogné Malefoy se peignit sur son visage. Un fin duvet doré entourait sa tête comme un halo, et les minuscules petits doigts semblaient si délicats qu'il ne semblait pas possible qu'ils puissent être réels.
Elle ressentit une montée d'amour, d'émerveillement, de gratitude tellement profonde que des larmes lui montèrent aux yeux. Ce minuscule miracle était le sien … le sien et celui de Drago, et ils n'avaient réussi cela que grâce à la force de leur amour, et à l'amour et au soutien de leurs amis.
Rogue s'était déplacé, terminant les tâches nécessaires, jetant rapidement un sort de nettoyage. Il s'assura qu'Hermione allait bien, puis prit Harry par l'épaule, et l'emmena à l'autre bout de la pièce, laissant à la nouvelle famille autant d'intimité que possible.
Drago regarda le visage de l'enfant dans les bras d'Hermione, et ressentit un déluge d'amour pour la minuscule, la délicate créature, si intense que ça le fit haleter. Elle ressemblait exactement à ce qu'il avait imaginé, tout aussi parfaite et miraculeuse. Elle était son rêve devenu réalité, reposant tranquillement dans les bras de sa mère, les yeux fermés et le visage tel l'incarnation du contentement. Il sentait un lien, une attirance presque physique envers son enfant.
« S'il te plaît … Hermione, est-ce que je peux la tenir ? » demanda-t-il, d'une voix enrouée.
Elle sentit l'émotion qui suffoquait sa voix, et elle leva les yeux pour rencontrer le regard ravi qu'il posait sur sa fille, tellement plein d'amour protecteur qu'elle du lutter contre l'impulsion soudaine de sangloter de bonheur, la gorge nouée par une émotion qui l'empêchait de parler. Au lieu de ça, elle hocha la tête, et lui passa précautionneusement le bébé.
Il prit la serviette entourant le paquet, et tint le minuscule enfant comme si elle était la chose la plus précieuse de l'univers. Il tendit un doigt pour caresser la peau délicate d'un minuscule poing, et tandis qu'il le faisait, il se raidit, traversé par une autre secousse à ce contact. Ses yeux s'agrandirent, et le bébé ouvrit les siens, les fixant sur son père.
« Drago ? » la voix d'Hermione l'atteignit à distance, sa voix grimpant sous l'effet de l'inquiétude.
Il cligna des paupières, et les yeux du bébé se fermèrent à nouveau, tandis qu'elle portait son poing à sa bouche et qu'elle commençait à le téter. En regardant Hermione, il vit l'inquiétude dans ses doux yeux bruns, et il lui sourit d'un air rassurant.
« Est-ce que tu as eu une autre vision ? » demanda-t-elle, se relaxant en voyant le sourire joyeux qui illuminait son visage, faisant étinceler ses yeux bleus.
« Oui, » répondit-il doucement, et il se pencha pour l'embrasser doucement sur les lèvres.
« Et ? » demanda Hermione tandis qu'il se reculait, presque essoufflée par anticipation.
« Je connais son nom … Hermione, puis-je te présenter Maia Rowan Malefoy ? »
Ses sourcils se soulevèrent, et elle sourit, satisfaite – mais elle ne pu résister au plaisir de le taquiner, juste un peu.
« Je suppose que je n'ai pas voix au chapitre ? » demanda-t-elle.
« Ne me regarde pas, je ne l'ai pas choisi non plus, » dit-il, et ses yeux se reportèrent sur le bébé, tandis qu'il sentit soudainement qu'il allait pleurer de bonheur. « Tu vas devoir en discuter avec elle ! »
Fin du chapitre
A/N : Et pour être honnête, j'ai séché sur le prénom du bébé, jusqu'à ce que je me sois finalement décidée pour Maia au lieu de Maeve. Maeve, bien sûr, est l'un des noms de la Reine Mab, mais le problème, c'est que je n'aime vraiment pas l'association avec Malefoy, l'allitération est trop dure à cause du « v » qui se combine avec le « f » de Malefoy. Maia est la déesse romaine du printemps, qui a donné son nom au mois de Mai, et dans la tradition romaine reprise par les Anglais, Maia fut réconciliée par les habitants avec leur Reine Mab. Et dans la partie la plus intéressante des futilités, Maia était la mère d'Hermès, le dieu de la magie – et Hermès est le dieu dont dérive le prénom « Hermione » !
