Les feux de Beltane (The fires of Beltane)

Auteur original : Sorceress

Traductrices : Julie et Lou

Rating : R

Résumé
: Chaque année, une nuit durant, l'amour est possible, même entre les personnes les plus improbables. Un certain professeur pourrait-il affecter les vies de deux étudiants, pour tenter de contrer leur destin ?

Disclaimer: L'histoire est à Sorceress, et tout le reste à JKR, nous n'avons que notre traduction…

Merci pour vos reviews , et pardon pour ce retard de parution.

Rappel : cette histoire se déroulant avant le tome 5, Sirius et Narcissa n'ont AUCUN lien de parenté

Chapitre 28 : Sacrifices et révélations

« Milady, » dit une voix déférente, et Narcissa leva les yeux de la lettre qu'elle lisait pour regarder la petite forme de Sunny, son elfe de maison, qui se tenait près du bureau Louis XIV. Les grands yeux verts de l'elfe lui faisaient toujours penser à ceux d'un petit enfant, la fixant comme s'il ne savait pas s'il allait recevoir une gifle ou un sourire. Pourtant, c'était Lucius qui distribuait généreusement les claques. Narcissa ne laissait jamais passer suffisamment d'émotion, ne serait-ce que pour lever la main. Elle n'osait pas.

« Oui, Sunny, qu'y a t il ? » demanda-t-elle froidement, levant un sourcil blond platine en un geste de curiosité qui, même si elle n'en avait pas conscience, ressemblait d'une manière effrayante à celui de son fils.

« Milady … ce chien est revenu, le gros chien noir, qui court partout, » dit Sunny, et Narcissa sentit une rougeur inaccoutumée envahir son visage. Contre sa volonté, ses yeux bleus glaciaux, ceux qui combinés avec sa beauté de platine et ses manières distantes lui avait valu son surnom de « Reine de glace », s'adoucirent et se réchauffèrent.

Mais elle ne laissa rien paraître de son pouls soudain galopant, ou du déferlement de joie qu'elle sentait dans son cœur. Au lieu de ça, elle posa seulement sa lettre, et se leva lentement. « Je vais m'en occuper, Sunny. Merci. Pourrais-tu s'il te plaît sortir mes vêtements pour demain ? Je reviendrai dès que j'aurai renvoyé cette créature, » dit-elle, en se dirigeant vers la porte, réprimant l'envie de courir de ses pieds, leur envie de danser en descendant les escaliers jusqu'à l'endroit où il l'attendait. Son pas était calme et tranquille comme son expression.

« Oui, Milady, » répondit Sunny. Elle regarda la forme de Narcissa s'éloigner, les yeux remplis de sympathie. La Maîtresse de Maison ne suspectait qu'à peine à quel point les êtres de maison avaient pitié d'elle. Ils étaient des serviteurs, mais au moins, ils étaient là les uns pour les autres. Narcissa était autant une esclave qu'eux – mais son esclavage la rendait solitaire. Jusqu'à maintenant.

Narcissa marcha avec une grâce posée vers le petit salon de la maison, la maison de campagne que Lucius avait acheté peu après leur mariage au Pays de Galles. Elle ne s'était jamais vraiment préoccupée de cet endroit avant, et avait en fait été plutôt surprise quand Lucius avait approuvé le voyage de bon cœur. Le voyage qu'elle avait proposé, conformément à la suggestion de Sirius Black … un voyage qui laissait son fils à Poudlard, où Lucius ne pouvait pas l'atteindre, et où Drago pourrait protéger la femme qu'il aimait des machinations de son propre père.

Elle avait eu un peu de mal à s'habituer à ça, à la pensée que Drago, l'enfant qu'elle avait abandonné des années auparavant, en le voyant avec désespoir devenir de plus en plus comme Lucius, avait changé, changé de manière si radicale qu'il combattait maintenant activement son père. Elle ne l'avait pas cru, elle ne l'avait pas accepté jusqu'à ce que Sirius l'emmène à Poudlard, un samedi pendant que les élèves de Poudlard se pressaient avec l'exubérance de la jeunesse. Elle était restée assise, invisible, aux Trois Balais, là où Sirius lui avait dit de rester, et qu'elle verrait.

Et, à sa grande surprise, elle avait vu. Elle avait vu son fils, assis à l'écart des Gryffondors qui faisaient la fête, elle l'avait vu regarder Hermione Granger comme si la jeune sorcière était la seule personne dans la pièce. Vu l'amour et la compréhension dans les doux yeux de la jeune fille quand elle regardait Drago, et l'amour qui y répondait dans le regard bleu de son fils. Il avait levé son verre dans sa direction, et dans ce geste, elle avait vu quelque chose qu'elle n'aurait jamais pensé y voir à nouveau – son fils plaçant le bonheur et le bien-être d'une autre personne au-dessus de ses propres désirs. Après, elle y avait cru. Parce que si Narcissa Malefoy savait une chose, c'était que l'amour pouvait réellement changer une personne, leur donner envie d'être quelque chose de plus que ce qu'ils avaient été, leur faire prendre des risques courageux, téméraires pour cet amour, pour une chance de gagner une place dans le cœur de celui qu'ils aimaient. Elle le savait, parce que ça lui était arrivé.

Tout ça à cause de Sirius Black.

Elle atteignit le petit salon, et sortit par les portes sur le jardin en terrasse. Il n'y avait jamais de neige ici l'hiver, et les haies toujours vertes du labyrinthe Victorien étaient toujours drues, incroyablement vertes sous le soleil du début de l'après-midi. Elle entra dans le labyrinthe, prenant les virages qu'elle connaissait par cœur depuis presque 20 ans, se dirigeant vers le centre. Ses pas s'accéléraient maintenant, jusqu'à ce qu'elle se mette à courir légèrement sur l'herbe brune de l'hiver.

Elle tourna le dernier coin, et sentit son visage s'éclairer d'un sourire quand elle le vit qui se tenait là. Elle n'eut aucune hésitation quand il lui ouvrit les bras, et elle y courut directement, étroitement serrée contre son corps en une étreinte sauvage. Elle se languissait tellement du contact de ses lèvres … une caresse qu'il ne pouvait pas, qu'il n'osait pas lui donner, ni elle à lui. Ils devaient se contenter d'une étreinte, en ne faisant rien qui puisse violer le sortilège de fidélité que Lucius avait placé sur son lien lors de leur mariage. Un sortilège qui pouvait empêcher les infidélités physiques, mais ne pouvait rien faire pour stopper les sentiments qui déferlaient en elle comme un torrent. Un sortilège indubitablement conçu par un homme plutôt stupide, avait-elle toujours pensé – trop tourné vers le corps, et n'accordant pas la moindre attention au cœur. Pas que ça ait eut la moindre importance, jusqu'à présent.

Puis Sirius la repoussa loin de lui, la regardant avec ses yeux chauds, sombres, ses cheveux noirs ébouriffés d'une manière qui lui donnait toujours envie d'y passer ses doigts.

« Narcissa … » dit-il, d'une voix chaude.

« Tu es revenu rapidement, » dit-elle. « Est-ce que tout va bien ? »

« Pour autant que je sache. J'ai du envoyer un hibou à Dumbledore en fin de compte, mon … contact à l'autre bout m'a dit qu'il n'était pas à Poudlard, » répondit-il. « Je voulais juste que tu sache que j'étais revenu, et que je resterai dans les alentours, juste au cas où. Tu me previendra si Lucius revient ? » lui demanda-t-il.

« Bien sûr, » dit-elle, en touchant doucement sa joue, ses yeux pleins de chaleur. « Immédiatement. »

« Merci, » répondit-il. Ses yeux cherchèrent son visage, y lisant les mots qu'elle ne pouvait prononcer. « Reste à l'abri, ne prends aucun risque inutile … et … je t'aime, » dit-il, très doucement, en pressant ses lèvres sur son front, en un geste techniquement platonique, qui réussit quand même à envoyer une vague de désir la traverser.

« Je sais, Sirius, » dit-elle, désirant prononcer ces mots en retour, et incapable de le faire – mais la réponse était dans ses yeux. Avec une dernière étreinte, elle se tourna, se redirigeant vers le labyrinthe, sans oser se retourner. Elle adorait chaque vision de lui, chaque contact … mais chaque regard augmentait la difficulté de le quitter.

Elle rentra dans le labyrinthe d'un pas automatique, endossant son rôle de Reine de Glace une fois encore. Et chacun des pas qui l'éloignait de l'homme qu'elle aimait lui faisait haïr Lucius Malefoy encore plus.

« Monsieur ? » demanda doucement Harry, et Séverus Rogue leva les yeux de son intense contemplation du sol de l'infirmerie, ses tristes yeux sombres rencontrant le regard vert et curieux du jeune sorcier. Harry hésita intérieurement, souhaitant savoir quoi dire, quoi faire pour aider, pour lui offrir de l'espoir ou du réconfort devant sa souffrance manifeste.

« Oui, Mr Potter ? » fut la nonchalante réponse. Les épaules du sombre Maître des Potions extrêmement raide, son visage toujours sous contrôle, mais un désespoir presque tangible émanait de lui. Harry avait vu cet homme dans de nombreuses humeurs au fil des années, y compris le désespoir et la rage presque incohérente, mais il ne l'avait jamais vu comme ça.

« Monsieur … est-ce qu'il y a quelque chose à quoi vous pouvez penser … quelque chose que nous pourrions faire … ou que je pourrais faire ? » demanda Harry, en essayant à tout prix de formuler la question d'une manière pleine d'espoir, essayant de laisser entendre qu'il y avait quelque chose à faire.

« Non, Mr Potter. A moins que vous connaissiez une manière de déterminer exactement l'endroit où Lucius Malefoy l'a emmenée, j'ai peur que Rhiannon ne soit livrée à elle-même, » fut la réponse plate, indifférente, sa voix démentie par l'éclair de souffrance inquiète dans ses yeux sombres.

Harry chercha une réponse, mais il ne pu trouver les mots adéquats pour exprimer sa sympathie, son inquiétude, son espoir que la femme que le professeur aimait finirait par lui revenir saine et sauve.

Il y eut un bruit de pas qui s'approchaient, et immédiatement, Harry et le Professeur sortirent leurs baguettes, tournés vers la porte d'une manière qui n'avait rien d'absurde et qui promettait une extrême souffrance à la personne qui entrerait si elle avait la moindre mauvaise intention. Ils avaient un air étrangement semblable de détermination effrayante, quand la porte de l'infirmerie s'ouvrit … et Albus Dumbledore entra.

Les yeux bleus du Directeur s'emplirent de surprise à la vue de l'extrémité lumineuse de deux baguettes pointées sur lui, et des deux paires d'yeux – une verte, une noire de colère – qui le fixaient. Il fut encore plus surpris quand aucune des baguettes ne s'abaissa, une fois que les deux possesseurs aient eu l'opportunité de le reconnaître.

« Séverus ? » demanda Dumbledore, en le regardant. Puis ses yeux se tournèrent vers le plus jeune des deux sorciers. « Harry ? Je suppose qu'il y a eu quelques problèmes pendant mon absence ? » demanda-t-il, d'une voix légère. Il les regarda par dessus la monture de ses lunettes, puis ses yeux allèrent au-delà, là où Drago s'était levé, se plaçant lui-même, ainsi que sa propre baguette entre le Directeur et Hermione … et le paquet couvert qui hurlait de protestation devant l'étau soudainement resserré des bras de sa mère.

« Ah, » dit Dumbledore. « Félicitations, Mr Malefoy … et Mme Malefoy, il semble que quelque chose se soit passé pendant que j'étais parti. » Il remarqua seulement un léger relâchement de la tension des trois sorciers, puis il se tourna quand Drago parla.

« Si vous êtes Dumbledore … qui est apparu à la fin de notre mariage ? » le défia-t-il, et dans les yeux bleus, Dumbledore vit que la mauvaise réponse entraînerait sa mort – Azkaban ou pas, Drago Malefoy tuerait pour protéger sa femme et son fils. Par bonheur, il n'était pas inquiet.

« La Reine Mab, Mr Malefoy, » dit-il doucement. Après un autre moment, les trois baguettes s'abaissèrent.

« Désolé, Mr le Directeur, » soupira Rogue, ses épaules s'affaissant. « Vous avez demandé s'il y a eu des problèmes … Je pense que nous pouvons sans risque répondre que oui. Et j'espère simplement qu'il reste des miracles dans votre chapeau, Albus – parce que j'en aurais vraiment l'utilité en ce moment. »

Narcissa entra silencieusement dans la maison, traversant le petit salon et entra dans le hall principal sans être vue. Elle n'avait aucune idée de l'endroit où Lucius était allé, et avait appris qu'il était parti uniquement lorsque Sunny l'avait réveillée pour la journée, en disant que le Maître était parti peu après le lever du soleil. Elle connaissait Lucius, et seul quelque chose d'important avait pu le faire sortir si tôt de son lit – et cela signifiait, des affaires pour Voldemort.

Elle commença à monter les escaliers pour retourner dans sa chambre, quand le bruit de pas montant les escaliers du sous-sol la fit s'arrêter. Les pas étaient beaucoup trop pesants pour un elfe de maison, et il leur était expressément interdit par Lucius d'entrer dans ces lieux. Ce qui signifiait que Lucius devait être rentré.

En attendant sur la pointe des pieds dans les escaliers, Narcissa se tendit quand la porte du foyer s'ouvrit et que Lucius émergea. Ses cheveux normalement bien coiffés étaient ébouriffés, et il portait son lourd manteau – manteau qui était humide, et goûtait sur le parquet. Mais c'était l'air sur son visage – le sourire de victoire qui incurvait la ligne cruelle de sa bouche – qui envoya soudainement un frisson de peur le long de sa colonne vertébrale.

Il la vit, et un sourcil doré se leva à sa vue. « Narcissa ? Tu es debout avant le déjeuner ? C'est une surprise, » dit-il avec un amusement moqueur.

Depuis longtemps habituée à ses persécutions, elle inclina simplement la tête. Elle devait découvrir pourquoi il s'était levé – il avait l'air si incroyablement satisfait qu'il avait du se passer quelque chose d'extrêmement mauvais pour quelqu'un. Les yeux de Lucius quittèrent son visage, voyageant le long sur son corps d'un air spéculatif, et elle releva automatiquement le menton en un geste hautain qui normalement l'ennuyait. Mais cette fois, son sourire s'agrandit simplement, et il s'approcha d'elle avec une lueur dans les yeux qu'elle n'aimait pas du tout. Grâce à la seule force de sa volonté, elle resta où elle était, refusant de céder à la soudaine impulsion de tourner les talons et de s'enfuir.

Il la touchait rarement, une chose pour laquelle elle était intensément reconnaissante, parce que sa simple présence physique la révoltait. Elle ne savait pas où ni comment il satisfaisait ses besoins physiques, parce qu'il venait dans son lit uniquement quand il n'avait pas d'autre choix, en prétendant que son froid manque d'intérêt pour lui lui faisait le même effet que coucher avec un cadavre. Une fois, son orgueil l'avait submergée, et elle lui avait répondu méchamment, en disant qu'elle n'était pas surprise qu'il en sache assez pour faire la comparaison – mais seulement une fois. La leçon qu'il lui avait administrée pour cette remarque lui avait appris que parfois, l'orgueil était une denrée surévaluée.

Lucius s'arrêta à à peu près deux pieds d'elle, suffisamment près pour envahir son espace personnel, pour affirmer sa domination. Le sourire désagréable demeurait sur son visage, et elle combattit l'impulsion de baisser les yeux et de regarder le sol.

« J'ai décidé, Narcissa, qu'il était temps pour toi de payer pour ta position en tant que membre de la famille Malefoy, » dit-il, en tendant la main et en saisissant une mèche de ses cheveux blond platine.

« Payer pour ça comment, Lucius ? » demanda-t-elle, d'une voix stupide.

« Je t'ai laissé tranquille depuis la naissance de Drago … mais maintenant, je pense, compte tenu des circonstances présentes, il est temps que tu me donnes un autre enfant, » dit-il.

Le battement de son sang à ses oreilles la rendait plutôt malade, et elle du baisser les yeux, finalement, pour l'empêcher de voir la révulsion qu'ils reflétaient. Elle les ferma brièvement, puis les rouvrit pour les poser sur le mur de son torse. « Tu … tu n'es pas sérieux, Lucius. Pourquoi as-tu besoin d'un nouvel enfant ? Tu as ton héritier, » dit-elle, avec autant de force qu'elle pu en rassembler.

Puis son cœur se gela quand elle remarqua les cheveux répandus sur ses robes. Des mèches longues, bouclées, de miel sombre, apparaissaient sur la laine noire en un contraste flagrant. Lucius était beaucoup trop soigné pour laisser une femme apposer sa marque sur lui de cette façon, et il y avait un certain nombre de mèches répandues depuis son front jusqu'à sur son bras droit … comme s'il avait soulevé et porté quelqu'un. L'horrible pensée qui lui vint lui fit presque manquer les paroles suivantes.

« J'ai rendu un service plutôt important au Seigneur des Ténèbres, pour lequel ce soir, j'espère recevoir une récompense. Je vais assurer la fortune des Malefoy une fois pour toutes – mais pour cela, j'ai besoin d'un enfant … une fille, que toi, ma femme, tu vas me donner, » dit-il, et la lueur de ses yeux devint brûlante quand il l'attira à lui par les cheveux qu'il tenait.

Elle se contracta, la souffrance la forçant à faire un pas dans sa direction. Elle devait le retenir … découvrir ce qui se passait, essayer de se sortir de là d'une manière ou d'une autre. « Lucius … une fille ? J'aurais plutôt pensé qu'avec ta réputation, tu n'aurais voulu que des garçons ! » dit-elle, moqueuse, en espérant l'ennuyer en découvrant ce qu'il avait fait.

« J'ai un fils … et il a tourné d'une manière plutôt satisfaisante, vraiment. J'attends de toi que tu me rende le même excellent service avec une fille, » gronda Lucius. Elle était plaquée contre son corps, et ne pouvait contrôler le tremblement qui la saisit, une combinaison de révulsion et de peur. Une combinaison que Lucius, dans son arrogance contente de lui, interpréta d'une manière complètement fausse. « Oh, tu aimes l'idée d'avoir un enfant, n'est-ce pas, Narcissa ? »

« Je … Oui, Lucius, » mentit-elle, se forçant à contrôler le tremblement. « Pourquoi … pourquoi une fille, pourtant ? » Avec un véritable acte de volonté, elle leva une main, se forçant à toucher son visage, forçant ses yeux à se lever pour rencontrer ses yeux, agrandis par le questionnement, et elle humidifia ses lèvres soudainement sèches.

Les yeux de Lucius s'assombrirent de triomphe au contact de la main de Narcissa, et il ne pu s'empêcher de se vanter, juste un peu. « J'ai besoin d'une fille, pour la marier au fils que le Seigneur des Ténèbres recevra ce soir … le fils d'Harry Potter. »

Les yeux de Narcissa s'agrandirent, de surprise, pendant qu'un sentiment de profonde horreur la submergeait, quand elle compris que sa supposition quant à la personne à qui appartenaient ces cheveux se révélait exacte.

« Oui, » dit-il, en miaulant. Sa bouche se posa brutalement sur celle de sa femme, comme pour la punir. Elle combattit une nausée, se forçant à lui répondre, à ouvrir sa bouche sous la sienne. Puis il s'écarta d'elle, ses yeux étincelant sombrement. « Dis-moi, d'où est-ce que ça vient, Narcissa ? Peut-être que j'aurais du envisager d'avoir un autre enfant il y a déjà longtemps. Il me semble que tu étais plus … avide de ma plaire, jadis, quand je t'ai donné Drago. Est-ce que c'est avoir un enfant, ou l'attrait du pouvoir qui t'excite ? » Ses mains parcoururent son corps, et encore une fois, il préféra voir les frissons qui la secouaient, la chair de poule sur ses bras comme des signes de désir, plutôt que comme une résistance paniquée. Mais elle devait le retarder, elle devait gagner le temps de s'occuper de cette information. Alors elle l'embrassa soudainement, et vit ses yeux s'agrandir de surprise, puis elle approcha sa bouche de son oreille.

« Je … J'ai besoin de quelques minutes. J'ai besoin d'aller chercher ma baguette, pour jeter le sortilège approprié, » murmura-t-elle. A son immense soulagement, il la relâcha et recula.

« Cinq minutes, Narcissa. Ma chambre, » ordonna-t-il, puis il tourna les talons et monta les escaliers, à grandes enjambées efficaces.

Narcissa frissonna, son esprit tourbillonnant avec démence. Elle devait envoyer un mot à Sirius immédiatement. Si elle avait raison, Lucius détenait Hermione Granger … non, Hermione Malefoy au sous-sol. Il avait du l'enlever à Poudlard, pour la garder ici jusqu'à ce que le Seigneur des Ténèbres le convoque. Lucius allait livrer sa belle-fille et sa propre petite-fille – sa petite-fille à elle – à Voldemort, parce qu'il croyait que l'enfant d'Hermione était celui d'Harry Potter !

Elle savait ce qu'elle devait faire, mais la révulsion qu'elle ressentait doubla presque quand elle traversa le hall, et une fine pellicule de sueur recouvrit son front. Mais elle n'avait pas le choix … pas le moindre. En prenant une profonde inspiration, Narcissa tourna les talons, monta rapidement les escaliers, puis entra dans sa chambre. Sunny sembla surprise devant l'expression peinte sur le visage de sa maîtresse, mais Narcissa n'avait pas de temps à perdre. Elle alla à son bureau, sortit sa baguette, puis griffonna rapidement une note.

« Sunny, » dit-elle pendant qu'elle écrivait, et l'elfe de maison s'approcha. »

« Oui, Milady ? »

« J'ai besoin que tu emmène ce mot dans le jardin, s'il te plaît. Siffle trois fois … et ce gros chien noir viendra. Donne-lui le mot. Puis reviens, et emmène tous les elfes de maison – tous – dans les cuisines, et restez-y jusqu'à ce que je vous le dise … tu comprends ? Vous ne devez pas venir ici, quoi que vous entendiez ! »

L'elfe de maison regarda dans les yeux au supplice de sa Dame, ressentant une vague de sympathie pour la femme.

« Oui, Milady, » répondit-elle. Puis, dans un éclair d'intense bravoure, elle ajouta. « Nous vous aiderons, Milady. »

Les yeux peinés de Narcissa s'agrandirent de surprise à ces mots. « Merci, Sunny. S'il te plaît … fais vite. »

Sunny acquiesça, et, en se mordant les doigts, disparut.

En frissonnant, Narcissa se leva, en se tournant vers la porte de la chambre. Elle savait ce qu'elle avait à faire – elle devait offrir du temps à Sirius pour faire sortir Hermione – et le prix allait être fort.

En luttant contre la nausée, elle ouvrit la porte, extrêmement heureuse de ne rien avoir mangé ce matin.

Albus Dumbledore ferma les yeux pendant que chacun leur tour, Harry, Drago et Rogue expliquaient les évènements de la matinée. Il soupira d'un ton las, puis ouvrit les yeux pour regarder sérieusement Séverus Rogue.

« Je suis tellement désolé, Séverus, de ne pas avoir été là. J'ai sous-estimé l'avidité de Voldemort à mettre la main sur Hermione. Je m'attendais à ce qu'il essaie de l'enlever, bien sûr … mais j'étais certain qu'il attendrait plus longtemps que ça, une date plus proche de la naissance du bébé, » dit doucement le sorcier le plus âgé.

« Nous savions tous qu'il essayerait, Albus, » répondit Rogue. « Je pense qu'il nous a tous pris par surprise. » Le Maître des Potions baissa ses yeux pleins de douleur, regardant ses mains. « Avez-vous trouvé quelque chose que nous pourrions faire ? »

Dumbledore considéra cette question pendant quelques instants, puis marcha vers l'endroit où Hermione s'était assise sur son lit d'hôpital. Elle sourit au Directeur, et il demanda doucement, « Puis-je ? »

Sans aucune hésitation, Hermione offrit sa fille à Dumbledore. Le vieux sorcier prit la minuscule fille dans ses mains capables, avec l'air de savoir exactement ce qu'il faisait, et un long doigt caressa sa douce joue rose.

Les yeux bleus ensommeillés s'ouvrirent pour le regarder, et il sourit. « Elle est magnifique, Hermione. C'est une vraie réussite pour vous et Drago. »

« Merci, Professeur, » répondit-elle doucement, en tendant la main pour saisir celle de Drago.

« Savez-vous que les enfants conçus à Beltane sont considérés comme des êtres très spéciaux ? » leur demanda le Directeur, en les regardant par dessus le montant de ses lunettes.

« Vraiment, monsieur ? » demanda Drago. Il regarda sa fille, ses yeux bleus pleins de sérieux. « Je vous crois. »

« Vous pouvez. » Il rendit l'enfant à Hermione, et se tourna pour faire face au Maître des Potions.

« Vous vous rappelez que je vous ai demandé une fois si vous pensiez que les choses arrivent pour une raison précise, Séverus ? » demanda le Directeur. Rogue le regarda avec surprise.

« Oui, » répondit doucement l'homme aux cheveux noirs. « Je crois que je vous ai dit que je ne le pensais pas. »

« Peut-être que vous ne le pensez pas … mais je le pense. La meilleure chose que nous pouvons faire est de garder espoir. »

« Espoir ? » demanda Rogue d'un ton brusque. « L'espoir ne peut rien changer, Albus. »

« Vous croyez ? » dit Dumbledore, en le regardant par dessus la monture de ses lunettes. « Je vous assure que l'espoir est une chose très, très puissante. Par exemple, » Il désigna l'enfant dans les bras d'Hermione, souriant à la jeune mère tandis qu'elle berçait l'enfant contre son sein. « Une fois, un certain professeur a envoyé deux étudiants dans la forêt au cours d'une nuit de printemps … non pour trouver ce qu'il leur avait dit de chercher, mais pour se trouver l'un l'autre. Est-ce que ce n'est pas un acte d'espoir, mon ami ? Vous voyez devant vous le résultat de cet espoir. »

Drago, Harry, et même Rogue regardèrent Dumbledore d'un air surpris, et les yeux du Directeur étincelèrent.

« Mais … » commença Rogue, et Dumbledore leva un doigt.

« Par l'intermédiaire de ce seul acte, une chaîne a été mise en mouvement. A cause de cette nuit, un enfant a été conçu ; à cause de cet enfant et de sa mère, un jeune homme a été détourné d'un chemin très sombre, » le vieux sorcier sourit à Drago, qui lui rendit son sourire. « Pour aider ce jeune homme, une femme est revenue dans un pays qui avait rejeté sa famille et souillé son nom, et a trouvé l'amour … l'amour de l'homme qui avait commencé le cycle. Vous êtes tous connectés, Séverus, et l'espoir en est une des raisons. Nos espoirs pour les gens qui nous importent. Vous m'avez demandé un miracle … et bien, au risque de perdre ma réputation, je vais vous dire un secret – je ne fais pas de miracles. »

« Alors que faites-vous, Albus ? » demanda Rogue. « Vous avez accompli des choses que les gens ont pris pour des miracles … y compris moi. »

« J'espère, mon ami, » dit le Directeur. « Parfois, je donne un coup de pouce aux choses, mais la plupart du temps, j'espère tout simplement. »

« Drago, » dit Hermione, doucement, après que Dumbledore et le Professeur Rogue, suivis par Harry, se soient écartés, en discutant de la sécurité de l'école.

« Oui ? » demanda-t-il, en levant les yeux de sa fille, dont il ne semblait pas pouvoir se rassasier. Ses yeux étaient chaleureux quand ils se plongèrent dans les siens, et il se pencha pour embrasser sa femme très doucement. « Et … est-ce que j'ai pensé à te remercier ? Tu m'as fait le plus beau cadeau de l'univers. »

« Et bien, tu me l'as donnée à moi aussi, non ? » le taquina-t-elle. Puis les yeux bruns devinrent plus sérieux, quand elle regarda le Maître des Potions. « Est-ce que tu penses que nous devrions lui dire ce que tu as vu ? »

Elle semblait extrêmement gênée. « Hermione …c'est une chose que toi tu y crois … mais c'en est une autre d'en parler à quelqu'un d'autre … tout spécialement si, et bien, si c'était faux ? Et si quelque chose de terrible était arrivé ? Et puis … » il frissonna. « Je ne peux pas. Ce serait cruel. »

Elle considéra cette question très sérieusement, puis soupira et acquiesça. « Je suppose que tu as raison, » dit-elle. « Mais, d'une manière ou d'une autre, j'en suis venue à penser que ces petites visions que tu as pourraient bien refléter la réalité … spécialement après ce que Dumbledore a dit, à propos du fait que les enfants de Beltane sont spéciaux. »

« En fait, je sais qu'elle est spéciale … et tu sais qu'elle est spéciale. Pour le reste, nous devons juste attendre et voir, » dit-il. Il reporta les yeux sur sa fille, en souriant. Il savait que Rhiannon allait aller bien, et Hermione le pensait aussi. Pour une raison très simple – quand il avait tenu Maïa, quand il avait soudainement su son nom, il avait appris quelque chose d'autre aussi, quelque chose qu'il n'avait dit qu'à Hermione – que les parrains de sa fille seraient Séverus Rogue … et Rhiannon Black.

Sirius entra lentement dans le petit salon de la maison Malefoy, en se déplaçant silencieusement. Ses yeux noirs étaient alertes et vifs, il tenait sa baguette prête, juste au cas où un visiteur inattendu serait venu leur rendre visite.

Il avait été surpris d'entendre le sifflement d'appel seulement quelques minutes après avoir quitté le labyrinthe où il avait rencontré Narcissa, mais il avait rebroussé chemin – sous sa forme canine. A l'entrée, il avait vu une elfe de maison aux yeux verts, qui lui tendit anxieusement une feuille de papier.

« Ma Lady vous envoie ça … elle a dit de se dépêcher ! » avait dit la créature. Sirius avait bondi en avant, prudent de peur que ce soit un piège, et prit le message, avant de se reculer et de rentrer dans les bois derrière les jardins.

En reprenant sa forme humaine, il avait anxieusement parcourut le message, qui avait été écrit en hâte, mais qui avait manifestement été écrit de la main de Narcissa.

« L. est revenu. Je crois qu'il a enlevé Hermione et qu'il la retient au sous-sol. J'ai renvoyé les elfes de maison, je vais occuper L. aussi longtemps que je le pourrais. Sors la d'ici si tu peux, et dépêche-toi ! N. »

Son cœur avait sombré quand il avait lu les mots, même quand il s'était étonné de l'audace de Lucius qui s'était attaqué à Poudlard directement. Et où était Rhiannon pendant ce temps ? Il s'était demandé soudainement si sa sœur allait bien … elle n'aurait jamais laissé Hermione être emmenée sans combattre.

Maintenant, en ouvrant la porte qui donnait sur le petit salon, et en jetant un œil dans le foyer, il pensa amèrement à la manière dont Narcissa allait probablement devoir garder Lucius occupé. Pas qu'elle ait eu le moindre autre choix, pas si Hermione et son bébé étaient en danger. Simplement, ça rajoutait quelque chose contre cet homme à noter sur l'ardoise de Sirius Black. Une raison supplémentaire de le tuer.

Il traversa le foyer, ouvrant doucement les portes jusqu'à ce qu'il trouve les escaliers descendant au sous-sol. « Lumos, » prononça-t-il, et sa baguette éclaira son chemin le long de l'étroit escalier de bois.

En atteignant le bas, il regarda prudemment autour de lui. La cave de pierre humide était grande, mais le plafond était bas, l'obligeant à se pencher légèrement. Il y avait une section où la maçonnerie semblait beaucoup plus neuve que le reste, à côté d'une série d'étagères en bois où des bouteilles de vin poussiéreuses étaient alignées par douzaines. Il vit des traces de pas dans la poussière menant vers cette zone, mais, assez curieusement, y menaient seulement.

En se déplaçant précautionneusement, il examiné cette section du mur. Il n'y avait aucune démarcation profonde qui aurait pu désigner la maçonnerie, qui était soigneusement fondue dans l'ouvrage de pierre plus ancien. Aucune porte, aucune poignée, aucun mécanisme apparent. Mais les empreintes de pas lui apprirent que ça devait être la bonne zone. Il commença une exploration minutieuse du reste du sous-sol, se demandant si le mécanisme se trouvait quelque part ailleurs dans la pièce, mais rien n'était apparent. Il essaya même de tirer les bouteilles de vin de leur support, au hasard, en vain.

Que devait-il faire ? Ca prenait trop de temps ! Peut-être que c'était similaire au mécanisme du Chemin de Traverse … il commença à tapoter des zones de la construction avec sa baguette.

« Monsieur ? » dit soudainement une petite voix derrière lui, et il sursauta, se retournant précipitamment et dirigeant sa baguette vers la minuscule forme de l'être de maison qui lui avait apporté le message.

« Que veux-tu ? » aboya-t-il.

« Monsieur … Ma Lady a dit de rester dans les cuisines … mais Sunny sait que vous ne pourrez pas ouvrir cette porte sans son aide ! »

« Pourquoi voudrais-tu m'aider ? » demanda Sirius, sans baisser sa baguette.

La petite créature sourit. « Sunny aime Milady. Sunny veut que Milady soit heureuse, parce que Milady n'est jamais heureuse. Jamais heureuse, mais jamais méchante, toujours polie. »

Il assimila cette information. Peut-être que c'était possible … et il était à court de possibilité – et, plus important, à court de temps. Il devait sortir Hermione de là, et vite.

En baissant sa baguette, il dit, « J'apprécierais cette aide, si tu sais comment entrer. »

« Oui, Monsieur, Sunny sait … Sunny observe le Maître. » Puis l'elfe de maison montra du doigt, par dessus la tête de Sirius, le plafond bas. Le plafond était fait de vieille pierre comme le reste des murs. Et il le vit presque immédiatement, et il aurait pu se donner des claques.

Une dalle était très tâchée – ce n'était pas très visible, à moins d'être à la recherche d'un moyen pour faire apparaître une porte quelque part où il n'y en avait pas ! Il sourit à l'elfe de maison. « Merci, Sunny. »

« Sunny est heureuse d'aider … si Monsieur est celui qui fait sourire ma Lady, » les yeux verts lui firent un clin d'œil.

« J'espère pouvoir la faire sourire beaucoup plus, un jour, » dit-il. L'elfe de maison inclina seulement la tête, puis disparut en un claquement de doigts.

Sirius pressa la brique au-dessus de lui, et une porte apparut dans la nouvelle section de la maçonnerie. Il marcha rapidement vers elle, la trouva, sans surprise, fermée. Il se pencha en avant, dit « Alohomora ! », et, à son immense satisfaction, entendit la serrure se débloquer. Il appuya sur la poignée, et fit un pas à l'intérieur, fermant la porte derrière lui.

Presque aussitôt, il fut attaqué, tandis qu'un petit corps se jetait sur son dos, jetant de fines jambes autour de sa taille, et des bras puissants autour de sa gorge, l'étranglant. Il ne pouvait voir son agresseur, et essaya désespérément de saisir les bras qui commençaient à le priver d'oxygène. Finalement, il du projeter son corps violemment contre le mur derrière lui, et entendit un hurlement de douleur avant que les bras se desserrent juste suffisamment pour lui permettre de les détacher de son cou, repoussant son agresseur. Il entendit le bruit sourd d'un corps touchant le sol, et sortit sa baguette.

La lumière dans la pièce sans fenêtre était très faible, et il pu seulement apercevoir une tache noire sur le sol de pierre grise.

« Lumos ! » dit-il, et il baissa les yeux … avant d'hoqueter de surprise.

Rhiannon était couchée sur le sol, ses cheveux noirs emmêlés autour de son visage. Il se jeta à genoux près d'elle, stupéfait et inquiet. Où était Hermione ? Comment sa sœur était-elle arrivée ici ? Malefoy avait-il emmené Hermione ailleurs ?

Il prit gentiment la tête de Rhiannon dans ses mains, et la rage emplit les yeux violets fixés sur lui, jusqu'à ce qu'ils s'agrandissent soudainement sous le choc.

« Sirius ? » dit-elle. « Comment ? »

« Chhhhhhh … Rhiannon, je suis désolé, je ne savais pas que c'était toi … où est Hermione ? » demanda-t-il, avec insistance.

Rhiannon secoua la tête, puis se contracta sous l'effet de la souffrance. « Il n'y a que moi … J'ai pris une potion de Polynectar, et Lucius a mordu à l'hameçon – et a pris ma baguette, » dit-elle, avec colère.

« Idiote ! » son frère commença à se déchaîner contre elle, avant de se calmer.

« Je te tuerais plus tard, » se justifia-t-il. « Là, tout de suite, je dois te sortir de là. Mais d'abord … » il se tourna vers le mur, levant sa baguette, et inscrivant une série de mots étincelants sur le mur. Puis il la prit dans ses bras, et il la sentit se raidir de souffrance.

« Tu es un sauveur minable, tu sais ça, haleine de chien ? » dit-elle.

« Tu veux attendre le prochain, cervelle d'oiseau ? » demanda-t-il.

« Quand on a pas le choix … » répondit-elle, alors qu'ils transplanaient.

Une heure ou plus après, Sirius commençait à être d'accord avec Rhiannon, tandis qu'il la portait à travers la neige profonde en direction de l'école. Ils avaient transplané dans la Forêt Interdite, en projetant de prendre leur forme animale et de rentrer à l'école de cette manière. Mais c'était avant qu'ils réalisent qu'il l'avait suffisamment blessée à l'épaule pour que non seulement, elle ne puisse probablement pas voler, elle ne pouvait même pas réussir à se transformer complètement en sa forme de corbeau à cause de la douleur. Sirius n'était d'aucune utilité pour les sortilèges anti-douleur, et la baguette de Rhiannon était toujours avec Lucius … et Sirius commençait à se demander si c'était comme ça que les Moldus devaient gérer les choses tout le temps. Si c'était le cas, il avait maintenant beaucoup plus de sympathie pour eux qu'il n'en avait auparavant.

« Je t'avais dit que je DETESTAIS la neige, » se plaignit-elle. Par bonheur, il pouvait jeter des sorts de chauffage, qui la protégeaient, et l'effort physique nécessaire pour se frayer un chemin à travers la neige était plus que suffisant pour lui tenir chaud.

« Je commence à être d'accord avec toi, » murmura-t-il. Puis il soupira de soulagement, quand ils atteignirent l'entrée principale de Poudlard. « Je t'emmène à l'infirmerie, » dit-il, en empruntant l'entrée principale, et en tournant au coin du corridor qui y menait.

« Pour une fois, je ne proteste pas, » murmura-t-elle, les yeux voilés de souffrance.

Il atteignit l'infirmerie, et poussa la porte – et les deux enfants Black hoquetèrent de surprise quand ils furent accueillis par des baguettes levées. La voix d'Albus Dumbledore s'éleva doucement alors que les deux arrivants et les gens déjà à l'intérieur de la pièce se fixaient mutuellement, sous le choc.

« Vous voyez, Séverus ? » dit le Directeur, doucement.

Séverus Rogue baissa sa baguette, n'attendant même pas d'avoir la confirmation de l'identité des nouveaux arrivants. Il traversa la pièce en direction de l'endroit où Sirius Black se tenait, contemplant le visage de la femme dans ses bras, la femme qu'il avait craint de ne jamais revoir. Il tendit une main, qui tremblait doucement tandis qu'il la posait sur sa joue, presque comme s'il avait peur qu'elle ne soit pas réelle.

« Qu'est-ce qui t'a pris si longtemps ? » dit-il, incapable, en face de quiconque, de prononcer les mots qu'il aurait réellement voulu prononcer. Mais ils étaient dans ses yeux sombres, et elle lui sourit en retour.

« Le moyen de transport était un vrai chien, » répondit-elle, et tous éclatèrent de rire. Sirius la porta sur un lit, la couchant gentiment, sans que Séverus quitte ses côtés.

« Comment va Hermione ? » lui demanda-t-elle, en saisissant sa main.

« Elle va bien, grâce à toi. Et le bébé aussi … qui a décidé avec un sens de l'à-propos caractéristique des Malefoy de faire son apparition juste après que tu sois partie, » lui dit-il, en levant un sourcil sardonique.

« Vraiment ? » dit-elle, les yeux ronds de surprise. « Tu es sûr que le bébé va bien … c'est tellement tôt ! »

« Elle est là tôt, comme Monsieur Malefoy aime à nous le rappeler, » dit Rogue. « Et elle est petite, mais elle semble avoir le tempérament auquel on se serait attendu, compte tenu de ses parents. Je suspecte qu'une fois que nous t'aurons soignée, vous autres les femmes, vous allez trouver nécessaire de pérorer sur cet enfant, pendant que les mâles vont s'enfuir, en réflexe d'auto-défense. »

Rhiannon sourit. « Bien, je suis contente qu'elle aille bien, » dit-elle, et elle porta la main de Rogue à ses lèvres, posant un baiser sur sa paume.

Le regard de Sirius passait de sa sœur au Maître des Potions, d'un air évaluateur, estimant la manière dont ils se regardaient. Il sembla prendre une décision, et sourit.

« Séverus … si je peux laisser ma sœur dans tes mains capables, j'ai besoin de parler à Dumbledore, » dit-il.

Les yeux noirs du Professeur se posèrent sur lui, puis il acquiesça. « Je vais veiller sur elle. Et Sirius … merci. Plus que je ne pourrais jamais être capable de l'exprimer, » ajouta-t-il, doucement.

Sirius tendit la main, et Rogue la prit sans hésitation. « De rien, » dit Sirius. « J'ai désespéré pendant des années de trouver quelqu'un pour Miss Catastrophes ici présente … elle est toute à toi. » Et même si les mots étaient prononcés d'un ton léger, Séverus Rogue savait qu'à travers eux, Sirius donnait sa bénédiction à sa relation avec Rhiannon.

Le sorcier au cheveux noirs s'écarta pour parler à Dumbledore, Harry suivant son parrain après avoir adressé un sourire de bienvenue à Rhiannon.

Séverus reporta son regard sur elle, puis lui enleva gentiment son uniforme. « Par le diable, qu'est-ce que Malefoy a bien pu te faire ? » demanda-t-il, de la fureur dans la voix devant la souffrance qui se reflétait dans les yeux de la jeune femme quand elle bougeait.

« Lui ? Rien. Il avait un Portoloin, et il nous a emmené dans une chambre obscure. J'étais toujours stupéfixiée, et il m'a déposée sur le sol, avec les railleries appropriées à propos de ce que le Seigneur des Ténèbres allait 'me' faire. Puis il est parti. Les effets du stupéfix se sont effacés, et j'allais bien, et je savais que les effets de la potion disparaîtraient bientôt, avant qu'il revienne, indubitablement. Je savais que s'il me voyait, les choses iraient … et bien, mal. J'ai essayé de trouver un moyen de m'échapper, mais je n'ai pas réussi à trouver comment il avait fait apparaître la sortie, parce qu'il faisait sombre et parce qu'il m'avait déposé face contre terre loin de lui. J'ai décidé que je n'avais rien à perdre … alors, quand quelqu'un est venu par la porte, je l'ai attaqué pour le tuer. Seulement, c'était mon propre frère ! »

« C'est Black qui t'a fait ça ? » demanda-t-il, et un air menaçant commença à apparaître sur son visage. Il fit courir ses mains sur elle, puis les remplaça par sa baguette, pour évaluer les blessures. « Tu as l'air d'avoir une épaule démise, une omoplate cassée, plusieurs côtes félées, et suffisament de bleus pour que ton nom de famille te décrive parfaitement.

« Séverus, écoute … je lui ai sauté dessus par derrière, et j'ai commencé à essayer de l'étrangler. Il ne savait pas que c'était moi, il pensait qu'Hermione était dans la pièce, et quand quelqu'un lui a sauté dessus, il ne savait pas ce qui se passait. Il m'a envoyée contre le mur pour me faire descendre. Je suis là, et je suis en vie … Je ne me plains pas si j'ai reçu quelques bleus en cours de route ! » dit-elle, et elle lui sourit ironiquement. Puis son visage devint grave. « J'ai vraiment pensé que j'allais mourir pendant un moment, là-bas, quand j'étais en train d'attendre. » Sa voix s'éteignit et elle avala péniblement sa salive. « C'est alors que j'ai réalisé que j'avais des regrets, un en particulier. »

« Lequel ? » demanda-t-il, doucement, en ramenant sa main sur sa joue.

« De ne jamais vraiment t'avoir dit que je t'aimais, » répondit-elle. « Je sais que tu savais que c'était le cas, mais je ne te l'avais jamais vraiment dit, je ne m'étais jamais vraiment engagée, en prononçant ces mots. J'avais peur qu'en les disant, je m'attache trop, en faisant en sorte que je ne puisse plus faire ce que j'avais à faire, en te rendant trop important pour moi. Mais maintenant … » Des larmes se formèrent dans ses yeux. « Séverus … Je t'aime. Plus que tout au monde. »

Il avait la gorge nouée. « Je t'aime, Rhiannon, » répondit-il en retour, puis, pour une fois sans se soucier des gens qui l'entouraient, il abaissa sa bouche vers la sienne, l'embrassant amoureusement, possessivement, avec une faim qui fit battre le cœur de la jeune femme.

C'était une bonne chose qu'il ne lève pas les yeux, car l'air sur le visage des trois adolescents aurait définitivement plissé son visage en un air menaçant qui aurait duré des semaines. Peut-être pas autant que l'air choqué sur celui d'Harry … mais l'air rayonnant d'Hermione et de Drago, qui se souriaient comme s'il était un enfant précoce qui venait juste d'apprendre un nouveau tour, l'aurait scandalisé.

Il s'écarta d'elle, en caressant sa joue. « Tu mérites une punition, » dit-il.

« Pourquoi … tu as quelque chose en tête ? » demanda-t-elle malicieusement, en lui dédiant un sourire dangereux en dépit de la souffrance.

Il lui dédia un air très indulgent. « Est-ce que tu arrêteras un jour de tout tourner à la plaisanterie, Rhiannon Black ? »

« Jamais. En fait, presque jamais, » dit-elle. « Pourquoi penses-tu que Sirius était si pressé de se débarrasser de moi ? »

« Je commence à comprendre, » dit-il en soupirant. Puis il alla jusqu'à l'armoire à pharmacie, et en revint avec deux potions. Il lui tendit une bouteille bleue. « C'est pour la douleur, » dit-il, et elle l'avala avec gratitude, soupira après un moment, quand la douleur recula, et qu'elle pu à nouveau bouger sans se contracter. Puis il versa un peu d'une autre potion dans un verre, et le lui tendit. « Ceci va réparer ces os, » dit-il. Elle l'avait dans la main, et la levait pour le porter à ses lèvres quand la voix de Dumbledore raisonna dans la pièce.

« Rhiannon, ARRETEZ ! » dit le Directeur d'une voix de commandement.

Elle obéit automatiquement, semblant surprise. Tous les autres fixaient Dumbledore, remarquant que le vieux sorcier avait pâli. Il traversa la pièce et lui prit la coupe des mains. « Vous ne pouvez pas boire ça, » dit-il fermement.

Les yeux violets le fixaient avec curiosité, et les sourcils du Maître des Potions se froncèrent tandis qu'il regardait le Directeur.

« Pourquoi pas, Albus ? » demanda Rogue. « C'est la potion poussos standard. Je l'ai faite moi-même pour Pompom. » Il semblait presque offensé, comme si Dumbledore l'accusait d'avoir délibérément essayé de lui faire du mal.

« J'ai souvent pris ce genre de potions, » dit Rhiannon. « Ca ne va pas me faire de mal ! »

Dumbledore jeta un regard autour de lui, et chassa les autres occupants de la pièce, pour qu'il puisse avoir un peu d'intimité avec Rogue et Rhiannon. Harry et Sirius haussèrent les épaules, puis sortirent pour admirer la fille de Drago et d'Hermione.

Le Directeur resta silencieux pendant un moment, puis regarda Rogue. « Séverus … vous rappelez-vous quand vous m'avez amené ce cristal, il y a des semaines ? Quand je vous l'ai rendu, de la bonne couleur ? »

« Oui, » dit le Maître des Potions, en fronçant les sourcils.

« Vous vous souvenez que je vous ai dit que je l'avais fait, mais que la méthode pouvait avoir des conséquences inattendues ? »

« Oui, Albus … mais qu'est-ce que ça a à voir avec le fait que Rhiannon prenne une potion ? »

« Séverus, quelles sont les contre-indications pour une potion poussos ? » demanda Dumbledore. Il leva une main quand Rogue fut sur le point de faire une remarque. « Je vous en prie, répondez. »

Avec un profond soupir, le Maître des Potions récita, comme s'il l'avait appris pas cœur, « L'usage de la potion poussos est contre-indiqué pour les enfants de moins de deux ans, et son usage excessif pour les enfants de moins de seize ans dans les zones encore en croissance. Egalement pour les personnes en manque de calcium, les individus malnourris, les femmes enceintes et celles qui allaitent, » finit-il. « Aucune de celles-ci ne s'appliquent dans ce cas. »

« J'ai une confession à vous faire, » soupira le vieux sorcier. « Les fioles de sang utilisées pour cette potion que Voldemort a faite, et que vous lui avez apportées, n'étaient pas en faite celles que vous aviez collectées. Rhiannon leur avait substitué, à ma demande, d'autres fioles. C'était pour vous permettre, Séverus, de répondre sincèrement que vous aviez apporté à Voldemort le sang qu'il vous avait demandé, sans le faire vraiment. Je ne voulais pas qu'il ait le sang d'Harry et d'Hermione entre les mains. »

Rogue s'assombrit. « A qui appartenait le sang, alors ? » demanda-t-il en regardant Rhiannon.

« A toi et à moi, » répondit-elle, puis elle regarda Dumbledore avec une soudaine suspicion.

« En effet. Séverus, quand vous êtes venu me voir avec ce cristal, je n'avais pas le choix - le risque pour votre vie était trop grand. Alors … J'ai été voir Rhiannon, et je lui ai fait toucher le cristal, qui a changé de couleur. Et je savais ce que j'avais fait. J'ai utilisé un retourneur de temps, et je suis revenu à l'après-midi du jour de Samhain. Et j'ai placé la potion dans le vin que je vous ai donné, à vous et à Rhiannon. »

« QUOI ? » hurlèrent Séverus et Rhiannon en cœur, avec la même voix choquée.

« Croyez-moi, je vous en prie, j'aurais hésité si tous les deux, vous n'aviez pas encore été amoureux l'un de l'autre - vous traversiez peut-être une période difficile, mais ce que vous ressentiez l'un pour l'autre était évident, pas seulement pour moi, mais aussi pour Drago et Hermione. En fait, Hermione est venue me voir, en me demandant si je pouvais faire quelque chose pour vous aider à surmonter vos difficultés, quelles qu'elles soient. J'ai pensé à utiliser la potion à ce moment-là, pour être honnête, mais je pensais que l'amour véritable finirait par trouver un moyen sans que j'intervienne – alors, je ne l'ai pas fait. Mais le cristal … c'est une autre histoire. Quand vous êtes venu me voir avec, j'étais désespéré de ne pas avoir fait ce que j'avais envisagé … mais ensuite, j'ai décidé d'intervenir d'une manière ou d'une autre. »

« Vous m'avez dit que le cristal devait juste être touché par les personnes qui avaient fourni le sang, Albus, » dit Rhiannon, d'une voix engourdie.

« Oui … Je ne voulais pas vous alarmer, parce que je ne savais pas quand je vous ai demandé de le toucher que j'étais revenu en arrière et que je l'avais fait, » dit-il, en soupirant. « Mais, dans la situation actuelle, Rhiannon ne peut pas prendre cette potion poussos, Séverus, parce qu'elle est enceinte de neuf semaines environ – de votre fils. »

fin du chapitre