Note de l'auteur : Bonjour à tous ! Voilà la suite de Si je continuais de t'aimer. Beaucoup plus longue que le prologue, comme promi, j'espère que ça vous aimerez autant que j'ai pris de plaisir à écrire ce premier chapitre ...

Résumé : « Je ne peux t'avoir que dans la mort, alors laisse moi te tuer une seconde fois … »

Rating : PG

Dislaimer : Rien ne m'appartient à part l'intrigue, tout appartient à JK Rowling.

Chapitre 1 : Un Arc en Ciel

Le grand jour est arrivé, le soleil transperce les nuages, et dans mon lit, je me réveille … Sans toi, toujours sans toi, dans ce lit, vide. Le soleil m'aveugle, semblant me transmettre force et courage … Je n'en aurais plus de toute façon, tout a disparu. Ma vie n'est plus, bien avant de te connaître elle n'était déjà pas grand-chose, elle était juste insignifiante, misérable, et toi tu l'as rendu belle … Tu as rendu ma vie vivante, voilà le mot … Dans un effort qui me semble presque surhumain, je me lève, essayant de me préparer à tout ce qui va arriver, à cette journée qui se présente dure, à cette journée qui me semble insurmontable … Aux regards des gens, toi tu t'en es toujours moqué … Je t'entends encore me dire « La vie vaut la peine d'être vécue mon ange, laisse les blasphémer, contente toi de m'aimer, parce qu'aimer est la plus belle chose qui soit, pourquoi avoir honte de cet amour, laisse le vivre et venir à moi … ». Je n'ai jamais pensé être un ange, je me trouve trop mauvaise pour cela, comment puis-je être si malfaisante et si innocente à la fois … Comment puis-je t'aimer et te détester en même temps ? Vouloir te retrouver et vouloir que tu disparaisses ? Vouloir te faire souffrir et vouloir apaiser toutes les cicatrices de ton cœur ? Penser toutes ces choses sur toi qui me semblent injuste, ce n'était pas de ta faute … Tu es tombée, j'aurais du être là, et te relever avant … C'est peut être de ma faute, voilà pourquoi je me déteste, et peut être plus que je t'aime …

Je marche sans le savoir, je me dirige, lentement vers la salle de bain, comme un automate, sans savoir ce que je fais, sans savoir qui je suis, sans savoir pourquoi je vis … Perdue dans mes pensées, j'essaie de me préparer, à voir la réalité, à ne plus pouvoir me tromper, à ne plus pouvoir croire à l'invraisemblable et au miracle. Je me lave, mais j'ai l'impression que c'est sans succès, je suis sale, mon corps gorgé de remords semble décliner l'invitation du savon sur ma peau. A l'instant où cette idée me traverse l'esprit, je me demande si je ne suis pas folle, oui, la folie a du envahir mon être ! Mais j'étais déjà folle avant, folle de toi … Parfois, j'ai l'impression d'entendre ta voix, je rêve que tu es à côté de moi, et tu me souris, tu transmets par cet acte tout l'espoir que tu peux me donner, et j'entends le murmure de ta voix, si douce, si sensuelle, si pénétrante résonner en moi, se répétant, semblant faire écho éternellement. Mais la voix part bien vite, et mon espoir redescend, il ne reste plus que mes larmes pour essuyer ton souvenir. Je me demande si un jour je pourrais t'oublier, mais ne pensons pas au futur, ce qui compte c'est le présent. Comme j'aimerais vivre dans le passé, pour pouvoir te retrouver … Je sors de la douche, absorbée par mes pensées, le temps passe plus vite, lentement pourtant je me dirige vers ma chambre, et je choisis mes vêtements, comme si j'avais toujours su quoi mettre, comme si je savais quoi mettre pour te faire plaisir, c'est comme un dernier au revoir, je veux être belle de là où tu me regardes, je veux pouvoir voir ton sourire à travers les nuages, et entendre ton rire transpercer le ciel bleu, ou bien sentir ta chaleur à travers la pluie … Je veux te sentir partout, je veux que tu me vois comme tu l'aurais rêvé, comme tu l'aurais voulu si tu avais été là …

Je choisis une jupe blanche, fine, presque transparente, elle arrive au genou et semble translucide, laissant entrevoir mes jambes que tu caressais de baisers autrefois … Mon haut, blanc lui aussi, a de longues manches qui s'élargissent au poignet et qui continuent un peu plus bas … Enfin habillée, je me regarde dans le reflet, je n'ai plus l'impression de me voir, je ne suis qu'une ombre et pourtant une voix en moi me dit que je ressemble à un ange … Inconsciemment, aurais-je choisi ses vêtements parce que m'as toujours répété que j'en étais un ? Je voix encore tes lèvres bouger, et dire inlassablement « mon ange ... ». Des larmes coulent sur mon visage à ce souvenir, revoir ton visage me fait si mal … Je relève mes cheveux en un chignon passablement serré qui laisse échapper quelques mèches, je me regarde vêtue de blanc, cela semble presque comique … Qui croirait que j'avais rendez-vous dans un cimetière pour voir un cercueil vide s'enfoncer dans la terre ? Qui croirait que j'allais « enterrer » la seule personne qui comptait pour moi, que j'allais voir tous ces gens qui ne sont au courant de rien, de ces gens qui ne te connaissent même pas mais qui viennent pour soulager leur sentiment de culpabilité. Qu'est ce qu'ils peuvent me dégoûter, ils n'ont jamais cru en toi, se contentant de soupirer d'aise tant que tu étais dans cette prison, se contentant de trembler quand tu en étais sorti … Des lâches, tous des lâches qui viennent pleurer sur ton sort, croient-ils que leur âme sera sauvée par ce seul acte de « gratitude », comme si venir à ton enterrement pouvait te rendre un dernier hommage, ce sont ces gens-là qui devraient être à ta place, ils n'ont jamais eu une once de courage, toi, tu t'es sacrifié et eux pendant ce temps se sont tus et ont attendu, assis derrière leur bureau flambant neuf … Qui croirait que je m'apprête à dire au revoir à mon amour, qui croirait que je faisais ça vêtue de blanc ?

J'entends soudain un son, on sonne, mes pensées redeviennent un peu plus normales …

« Sonnerie … quelqu'un est là … on m'attend … la porte, va ouvrir la porte Hermione »

Mes pieds semblent avancer tout seul, j'ouvre la porte, je vois Ron, mon vieil ami, le visage baissé, à la porte … Lui, il sait, il connaît mon histoire, il sait tout de lui et moi, il connaît notre histoire d'amour, notre passion. Je le sens désolé, mais il n'a pas à s'en vouloir, il lève les yeux vers moi, me regarde, légèrement étonné par mes vêtements, me fait un sourire timide et me serre dans ses bras …

« Tout le monde t'attend Hermione, ils sont tous en bas, Ginny n'a pas voulu partir sans toi … Je sais qu'elle est au courant aussi, même si elle ne me l'a pas dit, je le vois dans ses yeux, sa façon de parler devant Harry, de faire attention, la tristesse que je vois dans son regard lorsque quelqu'un parle de toi … Même si on en a pas parlé, elle sait que je sais, on s'est compris, tout le monde est là, elle n'a pas voulu les laisser partir sans toi non plus, tu as besoin de soutien Mione, tu ne peux pas rester seule, on est tous avec toi. Même s'il ne sont pas au courant, ils sont là quand même, et Ginny et moi, on est là, ça sera dur mais tu t'en sortiras, pour toi, et pour lui ... »

Mes yeux se fermèrent tandis qu'il me serrait plus fort, je me mordais la lèvre pour ne pas pleurer encore …

« Merci Ron, merci tout simplement … »

Je pouvais presque voir un faible sourire se former sur les lèvres de mon ami. Il a toujours été amoureux de moi, il m'aime, je le sais mais c'est un ami avant tout. Après toutes ses années, on a construit quelque chose de solide, et lui autant que moi ne veut pas que cela cesse. Même si Ron ressent beaucoup plus que de l'amitié, il est prêt à tout faire pour moi, et surtout à attendre, à m'attendre moi, c'est bien ce qui me fait le plus peur … Mon cœur ne pourra jamais être à lui, Sirius l'a emporté avec lui quand il est tombé derrière le voile. Quand Ron a découvert la liaison que j'avais avec Sirius, même s'il a été blessé, il n'a rien dit, ne l'a pas montré, et maintenant que Sirius m'a quitté, Ron est toujours là, sans rien me demander, juste à me soutenir … Je ne veux pas qu'il espère une quelconque histoire entre nous deux, mais quelque chose me dit que non, qu'il le sait, et qu'il trouvera certainement mieux que moi … Il se détacha de moi et me tendit la main, on descendit les escaliers.

Pour la première fois depuis quelques jours, je sentis le vent se briser sur ma peau. Je vis d'abord Harry, les mains dans ses poches, portant un costume noir à rayures fines, avec sous sa veste une chemise légèrement ouverte et mal mise …Comme la porterait Sirius … . Il leva ses yeux vers moi, et son regard me transperça, ses yeux verts me regardèrent, je ne sais pas s'il a compris, il ne le montra pas si c'était le cas … Ses cheveux d'habitude en bataille semblaient sage aujourd'hui, son visage normalement souriant ne laissait voir que du désespoir et de la tristesse à présent … Il était beau, comme son parrain … A côté d'Harry se trouvait Ginny, la plus petite des Weasley, une fille adorable et gentille, au courage exceptionnel, habillée d'une longue cape noire et argentée, ses cheveux roux flamboyant volaient autour de son doux visage … Elle me souriait, ses yeux pétillaient de bonté et de gentillesse …

Un peu plus loin, je distinguais Hagrid, le demi géant au cœur d'or, je crois même qu'il était en train de pleurer doucement … Sur sa droite, se tenait Mc Gonagall, une expression désolée sur son visage, elle regardait Harry d'une manière bienveillante et protectrice … J'aperçus aussi Rogue, il détestait Sirius, et pourtant ce jour-ci, il avait l'air aussi accablé que la plupart. J'ai toujours pensé que la haine entre Sirius et Severus était factice, qu'elle n'était là que pour donner un juste retour des choses, un équilibre, et j'avais pensé vrai, cette fois-ci. Toutes les personnes présentes, je les connaissais, des amis de classe, des professeurs, des membres de l'Ordre, tous avaient connu Sirius, d'une manière ou d'une autre, plus ou moins proche … Tonks retenait difficilement ses sanglots, Maugrey était à côté d'elle, et au mon Dieu ! J'ai vu Rémus à cet instant là, il avait l'air perdu, quelle idiote je faisais, c'était son meilleur ami, bien sur qu'il devait être perdu. Plus pâle qu'à l'habitude, le regard vide. Harry suivit mon regard et vit à son tour Rémus … Cette vision a définitivement accablé Harry, Rémus était en quelque sorte son second parrain, un des meilleurs amis de James et Lily, le fidèle compagnon de Sirius, son ancien professeur, quelqu'un sur qui il pouvait compter. Voir Rémus dans cet état faisait peur à voir, peut être plus que moi-même … Je pense que la vision de Rémus comme ça a fait peur à Harry, je pense qu'il a eu peur de perdre une autre personne un peu plus … En regardant le lycanthrope, on avait l'impression qu'il n'appartenait plus à ce monde, finalement un peu comme Harry et moi, et que rien ne pouvait le sauver … J'espère de tout mon cœur, que Harry et lui pourront se retrouver, et former des liens encore plus fort entre eux. Ils le méritent, ils ont trop souffert, ils sont si semblables, en y réfléchissant, Sirius, Harry et Rémus se ressemblent …

C'est à cet instant que je voyais Albus Dumbledore, le grand sorcier s'avancer vers moi, avec son léger sourire sur les lèvres, même dans les moments durs, il me semblait alors que son sourire serait éternel et que tant qu'il y avait de l'espoir, Dumbledore sourirait … Il se pencha alors vers moi …

« Courage Hermione, c'est la seule chose que je peux vous dire, la perte d'un amour qu'il soit fraternel, amoureux ou autre est la pire chose qui peut arriver, si vous y survivez, vous survivrez à tout, ayez confiance en vous-même, et ayez surtout confiance en Lui »

Je le regardais, surprise même si je n'aurais pas du l'être, Dumbledore était au courant de tout …

Ron me tenait toujours la main, et la scène se déroulait comme au ralenti, une vingtaine de personnes se tenait devant moi, m'attendant pour rejoindre le cortège, pour faire un dernier adieu à Sirius Black. Je ne sais même plus comment j'ai descendu les marches du perron, mais je suis arrivée devant Harry, les larmes aux yeux, il ne devait sûrement pas comprendre pourquoi j'étais dans cet état, mais il m'avait toujours sermonné en me disant que les filles étaient bien trop émotives … Un jour, je lui sortirais peut être cette excuse.

Je n'étais au courant de rien, ni de la cérémonie, ni de son déroulement, je ne savais pas où on allait, je ne voulais pas savoir … Je me rappelle que je suis montée dans une voiture, je me suis retrouvée assise à côté de Ron à l'arrière, il n'avait pas voulu me laisser, Fred et George s'y trouvaient aussi, Bill conduisait, Charly était devant … Un bref bonjour se fit entendre dans la voiture, et le calme revint, presque terrifiant, montrant l'atrocité de la situation … Même Fred et Georges, pourtant toujours à l'aise, en train de discuter ou de faire des blagues se taisaient, eux aussi ils avaient bien connu Sirius. Ils étaient profondément touchés par son départ … Je crois qu'il le respectait tout simplement, ils ne se seraient pas permis de perturber le silence, de toute façon, personne ne voulait parler, personne ne voulait plus penser … Je regardais le paysage défiler alors que la voiture avait commencé à avancer depuis un petit moment, nous étions la deuxième voiture de la file. Dans la première se trouvait Harry, assis à l'arrière, avec Albus, Monsieur Weasley conduisait et Rogue était assis à l'avant avec lui … D'autres voitures suivaient la mienne, et toujours dans un silence infernal, après un moment, la voiture se gara sur un petit parking. De nombreux arbres l'entouraient, l'air était humide, l'atmosphère tendue. On se serait cru en fin de journée … Il devait être à peine 3 heures de l'après midi, pourtant il faisait sombre. Je me suis dis que le jour déclinait, sentant ce qui allait se passer.

Je descendis alors de la voiture, prenant le temps de noter les expressions des frères Weasley, résignées, tristes, on aurait dit qu'ils allaient à la mort, et d'un sens c'était un peu ça ... A cette pensée, je frissonnais, je sentais les larmes venir, encore une fois. A ce moment là, je me suis jurée « Tu ne pleureras pas Hermione, quoi qu'il arrive, tu ne laisseras pas de larmes couler sur tes joues, comme les dernières remparts d'un amour perdu, tu ne pleureras pas … Je serais forte, pour la première fois de ma vie, je ne pleurerais pas … »

Je plissais ma jupe, en un geste automatique et j'aperçus les abords du cimetière. C'est comme si tout avait gelait sur place, un sentiment d'effroi et de peur s'emparait de moi … Qu'est ce que j'allais faire, je ne pourrais pas supporter de le voir partir, je sais qu'il n'est plus là, mais je ne veux pas l'admettre, je ne veux pas voir ce qui va se passer après, je ne peux pas l'accepter ! Certaines personnes se regroupèrent, par affinités ou je ne sais quoi. Puis, on se dirigea tous vers l'entrée, la tension était palpable, la plupart avait la tête baissé, certain par dépit, par tristesse, par colère, d'autre par peur, parce qu'il n'était là que pour une chose, qu'on leur pardonne leur attitude envers Sirius, envers un innocent qu'ils avaient condamné, et ça l'avait conduit à la mort. Qui sait ce qui serait arrivé s'il avait été innocenté ?

Je secouais la tête, ses idées ne me serviraient à rien, plus là où j'en étais, plus maintenant …

J'appréhendais, une peur terrible s'insinuait en moi, j'avançais lentement, et encore une fois, je ne sais comment je me trouvais parmi tout le monde, debout, à côté de Harry qui semblait dans un autre monde … S'il avait rejoint Sirius, je l'enviais … A côté d'Harry, étrangement, se trouvait Rogue, il semblait être l'épaule solide sur laquelle Harry se retenait, un peu plus loin, Ron et Ginny qui me souriait … Après Rogue, Dumbledore était debout, suivi de Mc Gonagall … Les membres de l'Ordre, tous regroupés ensemble se trouvaient à quelques mètres de Harry et semblaient avoir un œil sur lui. Je pense tout simplement qu'ils savaient à quel point Sirius aimait son filleul, et bien au-delà de cet amour qu'ils voulaient respecter en hommage à Sirius, ils aimaient Harry, ils voulaient le protéger … Je pressentais que Harry aurait besoin d'eux un jour, et ils seront là, tant que Voldemort ne lancera pas une seconde bataille contre l'Ordre …

Harry survivrait-il à la perte d'une autre personne ? C'est à ce moment là que j'ai eu peur pour Harry, vraiment. Avant, seul moi, mes sentiments, mes émotions, ma tristesse comptaient mais il n'y avait pas que moi. La mort de Sirius n'avait pas seulement touché la petite vie d'Hermione Granger, elle avait des retentissements sur beaucoup d'autres, et principalement sur mon ami … À ce moment là, je regrettais, étais-je si égoïste ? Je fermais les yeux, j'inspirais lentement …

Je ne savais même pas qui était l'autre personne à côté de moi, à ma gauche, je me retournais légèrement, je vis Rémus, les yeux humides et deux sillons mouillés sur ses joues … Le voir comme ça m'a déchiré le cœur, encore plus qu'il ne l'était déjà …

Tout se passait comme dans un rêve, ou plutôt un cauchemar, je ne distinguais pas les couleurs, en tout cas, je n'en avais pas l'impression. Le ciel grisâtre semblait devenir de plus en plus sombre, et le vent se cognait sur mon visage un peu plus fort à chaque fois. C'était comme si le désespoir et l'amertume avait pris possession de l'environnement qui nous entourait, à cette idée, un frisson me parcourut.

La scène se déroulait devant moi, sans que je la comprenne vraiment, mais, il a bien fallu qu'à un moment, je reprenne le dessus, que j'écoute et que j'accepte son départ, au moins un peu … Ce fut quand je sentis Harry bouger, et je compris alors qu'il allait prononcer un discours, mon ventre se serra et je me mordais les lèvres, j'avais déjà envi de pleurer …

Il se plaça en face de tout le monde, je crois qu'il a pris le temps de regarder chaque personne, comme pour les remercier d'être là, d'être ici pour Sirius, même s'il n'est plus là … Cependant, son regard se fit plus dur lorsqu'il arriva aux personnes qui n'étaient là que pour servir leur conscience. Il me regarda fixement, essayant de sourire un bref instant. Mais comme si son effort était vain, deux larmes coulèrent doucement sur ses joues rougies par le vent. J'eus l'impression que chaque personne présente retint son souffle. Il se racla la gorge, et lança un regard appuyé à Rémus …

« Hum … je crois que ce discours risque d'être long et difficile. Difficile pour moi, pour le dire, et difficile à l'écouter pour vous. Nombre de personnes qui sont là ne méritent que le mépris et ne méritent même pas qu'on leur adresse la parole ! Elles se reconnaîtront, soyez en sur et les autres comprendront, je commence directement sur ça parce que je ne pense pas qu'il y ait plus à discuter de cela. Nous sommes tous ici pour rendre un dernier hommage à Sirius Black, à mon parrain. La plupart d'entre vous le connaissait, certains étaient ses amis les plus proches »

Harry regarda alors, en pleurant silencieusement Rémus, puis tour à tour, Maugrey, Tonks, les membres de l'ordre du Phénix, Dumbledore, Monsieur et Madame Weasley …

« D'autres étaient comme les enfants qu'ils n'avaient pas eu … d'autres sont des personnes qui comptaient énormément pour Sirius, et qui avaient su les faire rire… »

Il regarda Fred et Georges, Ginny, Ron et il me regarda …

« D'autres sont là parce qu'ils l'ont aimé et parce qu'il les a aimé en retour … Je ne sais pas vraiment quoi dire, peu de personnes connaissaient Sirius pour ce qu'il était, un homme profondément bon, généreux, quelque peu râleur et bougon mais c'était un homme de bien, un homme courageux qui avaient entièrement sa place à Gryffondor et qui n'a jamais voulu la quitter. C'était un homme aimant, avec un humour incontestable, un homme respectable et bien qu'il soit impulsif, c'était un homme intelligent, un excellent sorcier, un ami fidèle, un parrain parfait … Il était en quelque sorte le père que je n'ai jamais eu, en étant un de mes meilleurs amis en même temps. Il était l'une des personnes que j'ai le plus aimé et que je continuerais d'aimer … Certaines d'entre vous, comme moi ne l'oublieront jamais, d'autres laisseront son nom remonter des abysses dans leur esprit de temps en temps. Mais pour nous, les plus proches de Sirius, son souvenir, sa présence sera toujours en nous, chaque matin, on se réveillera en pensant à lui, et chaque soir, on s'endormira en pensant à Sirius … Chaque journée qui s'éteindra dans notre vie, Sirius en fera partie. Sirius n'est plus là et maintenant, une étoile de plus s'est allumée dans les cieux ... Je suis là pour vous dire à quel point c'était un homme exceptionnel. Je suis là pour vous dire que j'aime Sirius, je suis là pour lui rendre un dernier hommage, pour qu'on est là et qu'on l'aimera. Je ne sais pas où j'ai trouvé la force de dire tout ça, je pense que j'ai imaginé cette scène pendant des jours, et je connaissais ce discours par cœur, tant pis, c'est sûrement moins naturel mais je le pense tout autant … Par contre, je voudrais donner la parole à Rémus Lupin, le meilleur ami de Sirius, s'il a envi de parler, c'est lui qui en a bien le droit … »

Rémus, à l'appel de son nom se raidit et rejoignit Harry, il commença à parler, sa voix tremblant légèrement.

« Merci Harry, je n'ai pas grand-chose à dire, Sirius sait déjà tout, il me connaissait par cœur, comme je le connais par cœur … »

Rémus appuya la fin de sa phrase en me regardant dans les yeux, savait-il lui aussi ? Personne ne sembla s'en soucier ou le remarquer … La plupart baissait la tête à ce moment précis, il y'a quelque temps, trop heureux de pouvoir enfermer Rémus dans une cage transparente par rapport à sa différence, ils semblent aujourd'hui s'en vouloir … Foutaise ! Ils ne sont là que pour faire les beaux yeux, les belles courbettes, dès qu'ils seront à nouveau derrière leur bureau, ils enfonceront à nouveau Rémus s'il le fallait, eux ils seront à l'abri durant la prochaine bataille, mais ils ne le seront peut être pas pendant toute la guerre …

« Je ne voudrais pas attirer les regards en disant certaines choses qui seront de toute façon mal prise, je pense qu'il faut laisser la parole à la pureté, à l'innocence, à la beauté … Hermione, veux-tu dire un mot ? »

Une sueur froide me prit alors, il me demandait, de parler, moi ? Hermione Granger, fillette de 16 ans, insupportable Miss-Je-Sais-Tout, petite Sang de Bourbe ? Je sais que Sirius m'aurait repris, il m'aurait tapoté la joue, doucement et chuchoté …

« Mon ange, tu es une femme, et la plus belle qui soit, tu es la pureté, l'innocence, la beauté même … Ne laisse pas les autres voler ta beauté, il n'y a que toi qui la mérite, tu es unique, tu vaux bien plus qu'eux»

Je me rappelais alors, c'était les mêmes mots qu'avait prononcé Rémus, oh oui, il était au courant de tout, comment pouvais-je en douter, Sirius lui disait tout …

Un silence s'était abattu sur toute l'assemblée présente, j'avais peur, peur de dire quelque chose de mal, peur de bégayer, ça peut sembler stupide, mais j'avais véritablement peur de ça … Rémus me fit un léger sourire, comme pour m'encourager, à côté, Harry semblait être reparti dans son monde …

Je restais à ma place, je n'avais pas le courage de les rejoindre, mes jambes refusaient d'avancer ... Je commençais à parler, d'une vois faible et chevrotante …

« Je n'ai rien à dire, à part que s'il est la haut et qu'il nous voit, il saura à quel point les gens l'ont aimé »

Tous les regards étaient tournés vers moi, et comme si ça avait été le signal, on commença à enterrer le cercueil, beaucoup de personnes étaient en train de pleurer, c'était des larmes sincères, j'espère qu'elle réconforte un peu Sirius de là où il est, je suis restée forte comme je me l'étais promis, je m'étais forgé une carapace, mais en moi, c'était de la porcelaine et elle était brisée …

Le reste de la cérémonie se passa comme dans un rêve, dans un brouillard, je ne me rappelle que de quelques moments, mais j'étais perdue dans mes pensées, je voulais le rejoindre mais je savais bien que c'était impossible, je me sentais affreusement seule, vide encore plus que les derniers jours …

Je me retrouvais à côté de Dumbledore, Rogue, Monsieur et Madame Weasley …

« C'est si triste, comment va faire Harry ? Albus, quoi qu'il se passe, vous pourrez toujours compter sur nous … »

Molly Weasley serra la main de son mari, pour renforcer ce sentiment de solidarité … Dumbledore sourit légèrement, et regarda Rogue …

« Merci Molly, et je pense aussi que d'autres aides plutôt surprenantes viendront … Une chose est sure, c'est que la vie continue, et c'est le plus dur …

- Et quand votre cœur se serre … Résistez …

- Et luttez … oui, Severus, résistez et luttez … »

Rogue serra la main de Dumbledore, adressa un signe de tête aux Weasley et transplana sans plus de cérémonie …

« Sirius, tu n'es plus là … Une étoile de plus s'est allumée dans les cieux … »

A l'évocation de cette phrase, je levais les yeux au ciel, et j'aperçus un arc en ciel, aux mille couleurs, un arc en ciel éclatant de beauté,un Arc en Ciel respirant la sincérité.J'avais l'impression qu'un éclair venait de me transpercer … Depuis, je me plais à penser que c'est un signe, un signe de toi … Et pour la première fois, un sourire sincère vint se poser sur mes lèvres …

Un sourire signifie t-il l'espoir ?

'OoO'

To Be Continued ...