Les feux de Beltane (The fires of Beltane)
Auteur original : Sorceress
Traductrices : Julie et Lou
Rating : R
Résumé : Chaque année, une nuit durant, l'amour est possible, même
entre les personnes les plus improbables. Un certain professeur pourrait-il
affecter les vies de deux étudiants, pour tenter de contrer leur destin ?
Disclaimer: L'histoire est à Sorceress, et tout le reste à JKR, nous n'avons que notre traduction…
Merci pour vos reviews
Chapitre 29 : l'œil du cyclone
Lucius descendit les escaliers jusqu'au sous-sol, en se congratulant de sa seconde conquête du jour. Pas que Narcissa ait été à la hauteur de ses maîtresses habituelles, même pas avec un quelconque effort d'imagination. Mais avoir finalement fait fondre la Reine de Glace, la faire finalement réagir était une victoire qu'il recherchait depuis des années. Pas qu'il pense qu'elle avait soudainement été submergée par son désir pour lui, mais même si c'était une combinaison d'un long refus et d'une soif du pouvoir qu'il avait tenu juste hors de sa portée, c'était toujours une victoire. Et s'il avait de la chance, cet unique épisode serait suffisant pour procréer la fille qu'il voulait d'elle – parce que maintenant qu'il avait eu sa victoire sur elle, Narcissa n'avait plus la moindre importance pour lui, aucune autre que l'enfant qu'elle pourrait lui donner.
Il traversa le sol de pierre, faisant apparaître la porte menant à la pièce secrète, et sortant une clé de la poche de sa robe, il l'ouvrit, contemplant l'obscurité qui régnait à l'intérieur.
Puis il se renfrogna, quand il remarqua les mots qui étincelaient en vert sur le mur.
« Lucius –
C'est trop bête que tu aies pris la mauvaise baguette –
Maintenant nous savons ce que tu veux, et nous serons prêts.
Espérons que le Seigneur des Ténèbres te donnera ce que tu mérites !
Hermione. »
Il sentit soudainement le sang battre à ses oreilles, un bruit de choc, tandis que la panique le submergeait, et le faisait tomber à genoux sur le sol froid et dur. Il n'arrivait pas à croire qu'il s'était fait avoir si facilement, il avait réussi à saisir la défaite parmi les tenailles de la victoire avec une telle oisiveté négligente. Et maintenant ils savaient, ils savaient tout du plan, et le Seigneur des Ténèbres n'allait pas être content du tout.
Etre surpassé par une Sang-de-Bourbe de dix-sept ans ! Il sentit la haine monter en lui, un besoin de détruire, de fouetter de colère. Mais il n'avait pas de temps à perdre, pas d'énergie à perdre pour ça maintenant. Pas quand il avait si désespérément besoin de se sortir de là.
Il était un homme mort ... à moins qu'il puisse trouver quelque chose, rapidement, il savait que cette nuit pourrait bien être sa dernière nuit sur Terre.
Le soleil du matin brillait avec éclat dans l'infirmerie, et Hermione tourna les yeux vers l'endroit où Drago dormait, couché sur le côté face à elle sur le lit voisin. La lumière changeait ses cheveux en or fondu, et elle sourit doucement, souhaitant être blottie dans ses bras, le sentir contre elle. Puis son regard tomba sur le bébé sur son sein, tétant, à moitié endormi, un poing minuscule serré contre la peau de sa mère.
La somme d'amour qu'elle pouvait ressentir pour sa fille était extraordinaire, le simple fait de regarder Maïa suffisait à la faire sourire. C'était dû partiellement à la ressemblance plutôt stupéfiante de l'enfant, à la fois par la couleur et l'expression de son visage, avec Drago. Elle pensait rarement à la mère de Drago, Lucius étant le seul des aïeuls Malefoy qui avait occupé toutes ses pensées, mais elle le faisait maintenant, pendant qu'elle contemplait son propre enfant et qu'elle se demandait si la femme qui avait tenu Drago contre son sein, avait un jour ressenti le même incroyable lien d'amour pour lui qu'elle-même ressentait pour sa fille. Si Narcissa Malefoy avait un jour été autorisée à aimer son fils, ou si Lucius avait détruit cela aussi efficacement qu'il avait détruit tout le reste.
Elle reporta son regard sur Drago, pour le trouver les yeux ouverts, en train de la regarder. « Tu vas bien ? » demanda-t-il, en remarquant l'air pensif de son visage.
« Ca va … J'étais juste en train de réfléchir, » répondit-elle, et elle déplaça Maïa dans son autre bras, pour que le bébé puisse téter son autre sein. Les livres qu'elle avait lu avaient été plutôt explicites à propos d'essayer de créer des périodes égales. Elle installa le bébé, qui s'agita légèrement, dérangé – et qui avait réellement l'air renfrogné de Drago quand elle était fâchée – puis elle prit voracement le téton offert dans sa minuscule bouche rose.
Hermione reporta ses yeux sur Drago, qui observait les évènements avec fascination. Ses sourcils se froncèrent brièvement, puis il rougit légèrement.
« Est-ce que toi tu vas bien ? » demanda Hermione en retour, d'un air préoccupé.
« Je … » commença-t-il, puis il ferma la bouche, en rougissant un peu plus.
« Drago, » dit-elle, exaspérée. « Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ? »
Son expression devint penaude. « Je suis juste jaloux, c'est tout. Tu as été tout à moi jusqu'à présent, et tu sais à quel point je déteste partager … En plus, » il soupira, lui jetant un regard de patience indulgente, « il va se passer des mois avant que je puisse te toucher … enfin, tu sais, quoi. »
Elle ri tout bas. « Tu as vraiment l'esprit étroit, Malefoy ! »
Il leva un sourcil dans sa direction. « Et toi non, Malefoy ? » demanda-t-il, puis il sourit quand elle rougit, en acquiesçant. « Pour en revenir à ma précédente question et pour détourner mon esprit de mes frustrations présentes et futures … à quoi est-ce que tu pensais quand tu as froncé les sourcils ? »
Elle baissa les yeux vers Maïa, et passa un doigt sur la joue du bébé « A ta mère. »
« Ma mère ? » demanda-t-il, surpris. « Qu'est-ce que tu pensais ? »
« Est-ce que tu l'aimes, Drago ? Est-ce qu'elle t'aime ? » Demanda-t-elle.
Il réfléchit pendant un moment. « Quant à savoir si elle m'aime … honnêtement, je ne peux pas te le dire. Je me rappelle de quelques bons moments, principalement quand j'étais très jeune, bien avant de venir à Poudlard. Elle me lisait des histoires, elle chantait pour moi, et elle me serrait dans ses bras. Je ne devais pas avoir plus de trois ou quatre ans, je pense. Mais ensuite, elle a arrêté, » dit-il, en s'assombrissant.
« Pourquoi ? » demanda Hermione, surprise.
« Je n'en suis pas sûr … c'était à peu près au moment où j'ai commencé à penser que mon Père était la chose la plus formidable de l'univers, et je voulais lui ressembler, » répondit-il. « Elle le déteste. Je crois que je l'ai toujours su. Et quand j'ai décidé d'être une petite réplique de lui, peut-être qu'elle a commencé à me détester, moi aussi. »
Elle le regarda, stupéfaite. « Oh … Je ne pense pas qu'elle ait pu te haïr, Drago ! Tu es son fils ! »
Il haussa les épaules. « Et bien, je n'ai certainement pas fait en sorte d'être gentil avec elle. J'ai commencé à la traiter de la même manière que Lucius, je crois. Avec dédain, et moquerie. En y repensant, je ne peux pas la blâmer si elle m'a haï, » soupira-t-il.
« Qu'est-ce que tu ressens pour elle ? » demanda-t-elle, gentiment.
La réflexion plissa son visage. « Je ne sais pas … honnêtement, je n'y avais pas beaucoup réfléchi. Trop préoccupé par moi, et toi, et Maïa, » dit-il, en souriant au bébé. « Je crois … et regardant notre enfant, et en pensant à ce que toi et moi, on ressent pour Maïa, peut-être que j'aimerais avoir une chance de réapprendre à connaître ma mère. Laissons-la voir Maïa Après tout, elle est seulement la plus merveilleuse, la plus magnifique enfant qui ait jamais existé, d'après mon opinion totalement impartiale, » dit-il, avec des yeux rieurs tournés vers elle.
« Bien sûr qu'elle l'est, » dit Hermione, d'un air suffisant. « C'est ton portrait craché. Même Sirius m'a dit qu'elle ressemblait très exactement à toi, bébé ! »
Drago la regarda, une expression étonnée sur son visage. « Qu'y a-t-il, Drago ? » lui demanda-t-elle.
« Les Malefoy et les Blacks n'ont jamais été amis … » dit-il, en fronçant les sourcils. « Alors comment est-ce que Sirius pourrait savoir à quoi je ressemblais quand j'étais bébé ? »
Avec un son doux, Sunny apparut dans la chambre de Narcissa. L'elfe de maison regarda en direction du bureau, pour y trouver les yeux bleus de sa Lady qui la fixaient, pleins d'anxiété et de peur. La petite créature sourit d'une manière réconfortante.
« Sunny a regardé, Milady. Le Maître est parti. Tilly a dit qu'elle avait vu le Maître partir dans la forêt la nuit dernière. Tilly a dit que le Maître semblait très malheureux.
Narcissa sentit le soulagement la submerger. Sirius avait du réussir, ou Lucius aurait traîné sa captive avec lui à son rendez-vous avec le Seigneur des Ténèbres. Elle n'avait dormi que brièvement et par période toute la nuit, pendant que Sunny montait la garde. Elle avait eu peur que Lucius vienne la voir, lui demande une explication à propos de sa prisonnière disparue, qu'il l'accuse de duplicité, de trahison, et la tue immédiatement. Elle frissonna de répulsion en se rappelant l'après-midi passé dans le lit de Lucius, à retenir son attention, en feignant une réaction totalement contraire à ce qu'elle ressentait réellement vis-à-vis de lui, en essayant désespérément de le distraire, pour donner suffisamment de temps à Sirius pour aller chercher Hermione et s'enfuir.
Elle craignait que sa révulsion est été trop grande pour générer une performance convaincante, mais Lucius avait semblé l'accepter complètement. Il lui avait semblé que son long rejet vis-à-vis de lui, sa froide absence de réponse l'avait probablement blessé, avait été une épine dans son flanc, comme une insulte à sa virilité pendant toutes ces années. Peut-être que sa performance n'avait pas été aussi bonne que son désir à lui de croire, de proclamer la victoire dans son esprit. Ce qui lui convenait – le laisser croire ce qu'il souhaitait, jusqu'à ce qu'Hermione et son enfant soient sains et saufs.
Et il pourrait même y avoir un bénéfice supplémentaire, pensa-t-elle avec satisfaction. Elle baissa les yeux sur son anneau de mariage, le cercle d'or de son esclavage, et s'en moqua. Si elle avait de la chance, sa performance pouvait avoir acheté sa liberté, et le Seigneur des Ténèbres pourrait tuer Lucius en récompense de son échec.
« Merci, Sunny, » dit Narcissa, en reportant son attention sur l'elfe de maison. « Et remercie Tilly pour moi, s'il te plaît. »
« Oui, Milady, » répondit la douce voix, et la créature lui sourit avant de disparaître à nouveau.
Narcissa se leva, se dirigeant vers la Salle de bain. Elle avait besoin de se laver encore une fois, en espérant que cela effacerait à jamais les stigmates du contact de Lucius sur son corps.
Rhiannon se réveilla, regardant autour d'elle la chambre pleine de lumière avec surprise. Il lui fallu de longs moments pour se rappeler ce qui s'était passé le jour précédent, tout ce qui était relatif à l'annonce stupéfiante de Dumbledore. Elle ferma à nouveau les yeux, la repoussant, refusant son existence. Refusant ce qui lui avait été fait sans qu'elle le sache, et sans son consentement … et qu'un ami, un homme qu'elle respectait, à qui elle faisait confiance, qu'elle aimait, même, lui ait fait ça.
En se tendant, elle tourna la tête pour regarder Séverus. Il était tourné vers elle, respirant calmement, plongé dans un profond sommeil. L'une de ses jambes était sur les siennes, et l'une de ses mains fines reposait possessivement sur son estomac. Il semblait tellement paisible, et une part d'elle voulut tendre la main, s'enfouir dans son étreinte et mendier du réconfort. Une autre part d'elle se sentait piégée, confuse – et désespérément, horriblement effrayée.
Elle déplaça lentement son épaule, pour voir, et réalisa qu'il avait du lui jeter un sort de guérison. A l'exception d'un peu de raideur résiduelle, elle ne ressentait plus aucune douleur. En bougeant lentement, elle se démêla de lui, s'immobilisant quand il murmura, puis se détendit à nouveau dans son sommeil. Elle posa un léger baiser sur son front, puis se redressa rapidement et silencieusement.
En prenant une plume et un parchemin sur le bureau, elle écrivit une note rapide, et la plaça près de lui sur le lit. Puis elle se transforma, et se jeta dans la lumière attirante du soleil, en se demandant s'il était possible de voler suffisamment loin et vite pour échapper à sa peur.
Hermione se mordit la lèvre, en levant les yeux vers Drago. « Je ne veux pas devoir l'éloigner ! » Elle était très triste, en regardant le bébé qui dormait d'un sommeil paisible dans le berceau que Dumbledore avait fait apparaître pour elle.
« Je sais, Hermione. Tu penses que je le veux, moi ? Mais que pouvons-nous faire ? » Il soupira, la tristesse se reflétant dans ses yeux bleus.Ils avaient essayé désespérément de trouver un moyen de garder Maïa avec eux, ici à Poudlard, plutôt que de l'envoyer à Molly Weasley, comme Dumbledore l'avait suggéré avant sa naissance. Leurs options semblaient très limitées. Hermione devait rester à Poudlard pour sa propre sécurité – certainement pour aussi longtemps que Voldemort penserait qu'elle allait avoir le bébé de Harry, il pourrait continuer à la poursuivre, où qu'elle se cache. Il semblait préférable qu'elle reste ici, à découvert d'une certaine manière, jusqu'à ce qu'ils puissent convaincre Voldemort qu'elle avait, soit avorté, soit fait une fausse couche – sinon elle mettrait en danger la vie du Professeur Rogue.
Drago devait rester aussi, ou risquer que Lucius découvre qu'il était impliqué dans cette situation. Le fait que Lucius ait jeté un Stupéfix sur son propre fils pour lui fournir une excuse plausible pour ne pas avoir aidé « Hermione » montrait que Drago n'était pas suspecté pour le moment, ce qui pouvait être extrêmement important pour les jours et les semaines à venir.
Ainsi, étant tous les deux obligés de rester, ils détestaient l'idée de laisser leur fille aux soins d'une autre personne. Même si Hermione aimait énormément Molly Weasley, elle sentait que son enfant était trop vulnérable pour le Terrier. Mais, autant qu'ils aient cherché, ils n'avaient pas pu trouvé un moyen de la garder ici, sans que personne ne le sache, alors qu'ils devaient aller en cours et faire semblant de n'être que des étudiants ordinaires.
« Nous allons trouver un moyen, Hermione, » dit Drago, en se glissant prudemment jusqu'au bout du lit et en passant ses bras autour d'elle. « D'une manière ou d'une autre, je pense que nous allons trouver un moyen. » Il l'embrassa gentiment, en la serrant fort, puis encore plus, passant ses mains sur ses bras, avant de l'écarter avec une grimace désolée. Elle lui rendit son sourire, comprenant sa frustration, puis l'étreignit avec force.
Elle soupira, se détendant dans son étreinte pendant qu'il lui caressait les cheveux. Puis elle leva les yeux, surprise, quand Sirius Black entra dans l'infirmerie.
Il avait une expression presque rayonnante, et Hermione poussa Drago du coude. Ils le fixèrent tous les deux avec surprise, aucun d'eux n'ayant jamais vu cet homme sombre si heureux. L'animagus marcha jusqu'au lit, et regarda brièvement le bébé avant de s'adresser à eux.
« Drago, Hermione … J'ai un très grand service à vous demander. Quelqu'un qui vous a aidés plus que vous ne le croyez – quelqu'un qui a sauvé la vie de Rhiannon hier, en fait – voudrait venir vous voir … tous les trois. Vous pensez que ça pourrait être possible ? »
Des yeux bleus étonnés, tellement semblables à ceux de Narcissa, se fixèrent sur lui, avant que Drago ne se tourne vers Hermione. « Est-ce que tu es d'accord ? »
« Si c'est quelqu'un qui a sauvé Rhiannon, je n'ai pas la moindre objection, » dit-elle, et elle sourit à Sirius, ses yeux bruns pleins de douceur.
« Merci. Ca signifie tellement pour moi … et pour elle, » dit-il, et il se retourna vers la porte.
Drago se leva, curieux de savoir qui ce visiteur pouvait être. Ils n'avaient pas vu Rhiannon de la journée, pas depuis que Rogue l'ait portée hors de l'infirmerie l'après-midi précédent. Personne ne leur avait dit la moindre chose, ni à Harry, à propos de ce qui était arrivé à l'animagus entre les mains de Lucius Malefoy – alors qui cela pouvait-il être, qui lui avait sauvé la vie ?
Sirius introduisit une silhouette en robe, une capuche tirée jusqu'à ses yeux curieux. Deux paires d'yeux se fixèrent sur le visiteur, pendant que Sirius refermait la porte avec précautions. Puis la silhouette ôta sa capuche, et le souffle de Drago s'interrompit en un hoquet effrayé, alors qu'il se plongeait dans les doux yeux bleus de sa mère.
La mère et le fils se fixèrent pendant de longs moments, puis Narcissa eut un sourire hésitant.
« Bonjour, Drago, » le salua la sorcière blonde, avant que ses yeux bleu glacier ne se déplacent vers la jeune femme dans le lit d'hôpital. « Bonjour, Hermione. Merci à vous deux, pour m'avoir autorisé à venir vous voir. Et … félicitations, à la fois pour votre mariage, et pour le bébé, » dit-elle doucement.
Hermione était abasourdie. Narcissa … ici ? Sachant pour leur mariage et pour leur enfant ? Elle ressentit un sentiment initial de panique, pendant que ses yeux se dirigeaient instinctivement vers la porte, dépassant Sirius, s'attendant à ce que Lucius se manifeste comme une horrible apparition. Ce qu'elle savait être ridicule – Lucius n'était pas au courant, et si Narcissa l'était, ça devait signifier que c'était avec la bénédiction de Dumbledore.
« Tu es l'autre espion, n'est-ce pas ? » demanda Drago, additionnant deux et deux. « Tu es celle qui donnait des informations sur Lucius, et c'est pour ça que Rhiannon savait qu'il pouvait être là. »
« Oui, » confirma-t-elle, puis elle regarda Sirius. Le sorcier aux cheveux noirs lui serra l'épaule de manière rassurante, en souriant, puis il hocha la tête. Narcissa poussa un soupir, puis reporta ses yeux sur Drago.
« Je sais qu'il est possible que vous ne compreniez pas, ni l'un ni l'autre, parce que je n'ai pas été la meilleure des mères – et j'en suis désolée. Mais … vous comprenez, c'est dur à expliquer. Mais Lucius … » Sa voix se brisa, et elle avala sa salive, les yeux embués.
« Mère … Je comprends, » dit Drago, en lui souriant. « Tu n'as pas à t'expliquer. Hermione et moi, mieux que personne, savons comment est Lucius. »
« Je veux que tu saches que je t'ai toujours aimé, Drago, » dit-elle. « Je déteste ton père, et j'ai détesté ce qu'il te faisait. Je me sentais impuissante, il n'y avait rien que je puisse faire pour l'arrêter quand il essayait de te transformer en une copie de lui-même. Si j'avais été plus forte … peut-être que j'aurais du t'emmener et fuir. Mais … » Les larmes dans ses yeux coulèrent sur ses joues. Drago traversa la pièce dans sa direction, passa ses bras autour d'elle alors que Sirius reculait, et il la serra étroitement. Il était stupéfait de sentir combien elle paraissait fragile … mais il y avait de très, très nombreuses années qu'il ne lui avait plus destiné le moindre geste d'affection.
« Je comprends vraiment, Mère. Et si tu as fait ce que je crois que tu as fait, tu as risqué ta vie pour nous, » dit-il, en ressentant une vague de gratitude. En dépit de la manière dont il l'avait traitée au cours des dernières années, elle avait risqué sa vie pour lui, pour Hermione, et pour leur enfant – parce qu'il ne doutait pas une seconde que Lucius l'aurait tuée s'il avait eu, ne serait-ce que le moindre soupçon de sa trahison. Puis il se plongea dans ses yeux, en souriant. « Le passé est le passé – mais maintenant, puis-je te présenter ma femme et ma fille ? »
« Ca me rendrait encore plus heureuse que tu ne peux l'imaginer, » répondit-elle.
Drago passa un bras autour de ses épaules, la conduisant à l'endroit où Hermione était couchée. Les yeux bruns de la jeune sorcière brillaient, et son sourire était radieux. Elle avait sorti Maïa de son berceau, et la tenait fièrement.
« Mère, puis-je te présenter Hermione Granger Malefoy, et Maïa Rowan Malefoy ? » dit Drago, et la fierté dans sa voix fit rire Sirius tout bas derrière eux.
« C'est bon de vous rencontrer, Hermione, » dit Narcissa, en souriant, puis ses yeux se rivèrent sur sa nouvelle petite fille. « Elle est magnifique, vraiment magnifique. »
« Merci, Mme Malefoy, » dit Hermione, presque timidement. En voyant la mère de Drago pour la première fois, elle réalisa, à sa grande surprise, que Drago lui ressemblait beaucoup plus qu'à Lucius. Sa ressemblance avec son père était basée sur l'attitude, le mépris, et les longs cheveux blonds. Mais ses yeux étaient les yeux de Narcissa, sa délicate beauté transformée en un air plus masculin sur son visage.
« Je serais très contrariée si vous ne m'appelez pas Narcissa, » sourit-elle. Puis elle tira une boîte oblongue et bleue de sous sa robe. « J'espère que ça ne vous dérange pas, mais j'ai apporté quelque chose que vous pourriez aimer avoir. »
Hermione passa Maïa à son père tandis que Narcissa lui offrait la boîte. Elle l'ouvrit, pendant que Narcissa admirait le bébé, admirait son fils berçant son enfant avec un amour que son propre père n'avait jamais montré pour lui.
Dans un nid de tissu se trouvait une délicate robe blanche, plissée sur le devant et garnie de dentelle fleurie. Un monogramme minutieusement brodé en fil blanc la décorait, prêt de l'ourlet. « D M ? » demanda Hermione, et elle sentit un noeud dans son estomac. « Narcissa …c'était celle de Drago ? »
« Oui, » répondit la plus vieille sorcière, en souriant. « J'ai pensé que vous pourriez avoir envie de l'avoir. Peut-être que je suis juste bêtement sentimentale, mais je l'ai gardée. Mais le vrai cadeau qui vous est destiné, est sous ceci. »
Curieuse, elle souleva la robe pour trouver, en dessous, un livre recouvert d'argent. Une réplique du monogramme de la robe était gravée dans la surface polie, qui attira la lumière du soleil quand Hermione le sortit de sa boîte. Avec un étrange sentiment de prescience, elle l'ouvrit … pour découvrir une image animée de Narcissa tenant un minuscule bébé, un bébé qui la regardait avec de loyaux yeux bleus … un enfant qui était presque l'exact jumeau de l'enfant qui dormait maintenant dans les bras de Drago.
« Oh, » soupira Hermione d'émerveillement. « Comment avez-vous su que … »
« Je suis une mère moi aussi, Hermione, » dit Narcissa. « Même si mon mariage n'est pas – n'a jamais été, et ne sera jamais ce qu'est le votre. Mais, à une époque, j'ai cru que peut-être, être père rendrait Lucius meilleur. Malheureusement, je me trompais, » dit-elle en soupirant. « J'ai vu comment vous regardez Drago, je sais combien vous l'aimez, alors j'ai su que vous voudriez avoir ceci. »
« Narcissa, c'est merveilleux, » sourit Hermione, en serrant l'album contre sa poitrine. « Je ne pouvais pas trouver de cadeau plus merveilleux, et je ne pourrais jamais vous rendre la pareille. »
« Vous m'avez déjà rendu la pareille, ma chère, » dit sa belle-mère. « Vous m'avez donné une merveilleuse petite-fille … mais, bien plus, vous avez fait quelque chose que je ne pouvais pas faire, quelque chose que je voulais désespérément … quelque chose que je ne pouvais pas faire moi-même, pour lequel je serai éternellement votre débitrice. »
« Qu'est-ce que j'ai fait ? » demanda Hermione, alarmée.
« Vous avez sauvé mon fils de son père, » dit Narcissa. « Ca a plus d'importance pour moi que n'importe quoi d'autre au monde. »
Le Professeur Rogue faisait les cent pas dans sa chambre avec agitation, jetant fréquemment des regards vers la pendule sur le mur. Il avait l'impression que ce truc avançait délibérément à une allure d'escargot, son unique but dans l'existence étant de le rendre fou. Il se passa les doigts dans les cheveux, sentant sa frustration atteindre le point de rupture. Où DIABLE pouvait-elle bien être ? Ragea-t-il, en grinçant tellement fort des dents que sa mâchoire lui fit mal.
Après l'annonce sensationnelle de Dumbledore, lui et Rhiannon s'étaient regardés, complètement sous le choc. Un enfant ? Rhiannon allait avoir son fils ? Il avait essayé de trier ses sentiments à ce sujet, d'entourer son esprit autour du concept.
Lui, Séverus Rogue, un père ? Il ne s'était jamais, dans aucun de ses rêves, vu comme un père. Pas que le concept fut désagréable, mais … c'était inattendu, étranger à ce qu'il pensait que sa vie devait être. Bien sûr, il n'avait jamais cru qu'il tomberait amoureux, n'avait jamais pensé qu'il pourrait y avoir une femme dans sa vie, même pour lui donner une chance de connaître le mariage et les enfants. Il s'était revu tenant Maïa, recevant l'enfant pendant qu'Hermione lui donnait naissance – l'incroyable fragilité de cette toute nouvelle vie dans ses mains, minuscule, chaude et miraculeuse. Une chose très spéciale … et combien ce serait plus spécial encore pour lui si c'était l'enfant de Rhiannon, un enfant qu'il aurait aidé à créer, qu'il avait mis dans son corps quand ils avaient fusionné, au cours de la nuit où il avait réalisé à quel point elle l'aimait ? Sa respiration s'était interrompue soudainement, et il avait sentit une chaleur se faufiler en lui, les battements de son cœur s'accélérant soudainement.
Il s'était rappelé les mots qu'Albus avait prononcés plus tôt dans l'après-midi – « Nous sommes tous liés » - et réalisa que c'était maintenant vrai pour lui aussi. Il n'était plus l'homme solitaire, associable, dédaigneux qu'il avait été pendant tant de temps, passant à travers les évènements de la vie des autres gens comme une ombre planante, il était réellement lié à toutes les personnes dans cette pièce.A Rhiannon par l'amour qu'ils partageaient et l'enfant que maintenant elle portait ; à Sirius Black à cause d'elle ; à Harry, en tant que filleul de Sirius ; à Albus, Hermione et Drago par les liens de la loyauté, et même de l'affection. Et c'était ce qui lui avait manqué toute sa vie, ce qui l'avait conduit, en premier lieu, à rejoindre Voldemort et à devenir un Mangemort – ne pas se sentir lié à d'autres, l'absence d'un lien qui lui aurait donné l'espoir qu'Albus avait tellement essayé de lui expliquer. L'absence d'une famille.
Mais, alors qu'il la regardait, réalisant qu'il voulait cet enfant, sentant une soudaine vague d'amour protecteur pour elle, le visage de Rhiannon était devenu très, très pâle, et elle s'était affaissée dans ses bras.
Dumbledore avait semblé inquiet, mais s'était approché, sa baguette à la main. « Je suis désolé, Séverus, je suppose que c'était un trop gros choc, qui est venu s'ajouter à ses blessures et à tout ce qui lui est arrivé aujourd'hui, » dit le Directeur, d'une voix pleine de regrets. Séverus l'avait recouchée, et ensemble, ils lui avaient jeté des sorts de guérison, qui prendraient des heures pour agir complètement, mais seraient aussi efficace qu'une potion, mais sans blesser leur enfant. Puis il l'avait soulevée, et il l'avait remportée dans leur chambre, ayant désespérément besoin d'intimité à deux pour discuter de ce qui allait se passer maintenant.
Il l'avait déshabillée, la plaçant dans leur lit, s'y allongeant près d'elle et la prenant dans ses bras. Ensuite, ça l'avait accablé, la pensée qu'il l'avait presque perdue, qu'il avait presque perdu un enfant dont il ne savait rien – dont aucun d'eux ne savait rien – et il avait senti des larmes dans ses yeux tandis qu'il enfouissait son visage dans ses cheveux. Peut-être qu'Albus avait raison, à propos de l'espoir qui fait que les choses arrivent. Il s'était endormi, ensuite, tellement profondément qu'il n'avait même pas réalisé qu'elle avait quitté ses bras.
En regardant à nouveau la pendule, il la vit marquer le passage d'une autre heure, la septième depuis qu'il s'était réveillé seul, en trouvant écrit à la hâte à côté de lui sur l'oreiller sur lequel la tête de la jeune femme avait reposé.
« Séverus –
Je suis désolée, mais j'ai besoin de temps pour réfléchir. Je reviendrai.
Je t'aime.
Rhiannon. »
Elle disait qu'elle reviendrait. Il espérait simplement que ce serait bientôt.
A/N (Sorceress) : un chapitre plutôt court, mais, comme je l'ai dit, c'est principalement pour mettre en place une transition vers la prochaine phase d'action et de remord ! En fait, j'ai coupé une bonne partie de ce chapitre, parce que ça menaçait de devenir un peu trop angoissant. Y compris une assez longue scène avec Narcissa et Sirius – mais je pense de plus en plus à leur donner leur propre histoire après avoir fini celle-ci. Je suis un peu en retard pour ce chapitre aussi, parce que j'ai du relire le Prisonnier d'Azkaban rapidement, à cause de quelques trucs à propos de Sirius pour m'assurer que je ne fais pas d'erreurs. J
Oh, pour répondre à quelques questions/commentaires qui viennent des reviews :
A propos de la chute d'Hermione de la Tour, et du fait qu'elle aurait pu faire une fausse couche – non, probablement pas, à moins de quelque chose de vraiment, vraiment mauvais. Les premiers stades de la grossesse sont plutôt résistants aux blessures, et j'ai bien précisé que ses blessures étaient plus aux épaules et au dos. A peu près deux jours après la conception, il y a très peu de chances d'être blessé. Pas de poche amniotique, l'embryon doit être à peine implanté.
A propos de la relation D/Hr – et bien, oui, c'est un peu cucul de temps en temps, je suppose, mais presque tous les conflits leurs sont extérieurs. Néanmoins, il est important de se souvenir que TOUT ce qui arrive dans cette histoire est relié à ces deux-là. Même Rogue et Rhiannon. Drago et Hermione les ont réunis, et le sang S/R de substitution était pour protéger Hermione (oh, et que le personnage d'Harry qui apparaît de temps en temps, il semble que je l'ai perdu quelque part au cours de ce chapitre …) Bien que Dumbledorable donnait à S/R la potion, spécifiquement pour sauver Rogue, Rogue n'aurait pas été en position d'avoir besoin d'aide s'il n'avait pas été l'instigateur de toute la relation D/H. Soupir. « Nous sommes tous liés ». ;-) Mais, honnêtement, j'ai essayé de garder cette histoire centrée sur D/Hr, c'est juste que dans une histoire d'une telle taille et d'une telle complexité, il doit y avoir d'autres personnage au premier plan de temps en temps. Ca la rend aussi plus intéressante pour moi en tant qu'auteur, pour entrer dans l'esprit de chacun des personnages (et je vous le dis maintenant, l'esprit de Lucius est un endroit horrible, sale, infect – je dois me laver à chaque fois que j'écris un POV de Lucius !) et vous devez expliquer un peu leurs histoires pour comprendre POURQUOI ils font les choses qu'ils font.
Scènes des chapitres à venir : Rhiannon est très inquiète à l'idée d'avoir un enfant … Lucius fait un marché avec quelqu'un … Hermione a une idée très brillante …et Drago découvre quelque chose qui les menace tous.
