Les feux de Beltane (The fires of Beltane)

Auteur original : Sorceress

Traductrices : Julie et Lou

Rating : R

Résumé
: Chaque année, une nuit durant, l'amour est possible, même entre les personnes les plus improbables. Un certain professeur pourrait-il affecter les vies de deux étudiants, pour tenter de contrer leur destin ?

Disclaimer: L'histoire est à Sorceress, et tout le reste à JKR, nous n'avons que notre traduction…

Merci pour vos reviews Et encore désolé pour ce retard.

Chapitre 30 : la persistance de la vision

Patmol leva sa truffe noire de ses pattes, reniflant l'air de la nuit, sa tête penchée d'un côté avec les oreilles dressées, attentives. Il y avait eu un son, faible mais distinct, comme si quelqu'un ou quelque chose était tombé sur le sol couvert de feuilles. Les bruits de la forêt galloise en pleine hibernation étaient peu nombreux, avec seulement le sifflement occasionnel du vent à travers les branches dépourvues de feuilles, ou le passage d'un animal nocturne vaquant à ses occupations solitaires. Ceci, néanmoins, était différent.

L'animagus se dressa silencieusement sur ses quatre pattes, se glissant sans bruit parmi les ombres tandis que le son se répétait. Le croissant nu de la Lune fournissait une lumière insuffisante, en particulier pour sa vision canine imprécise. Mais son sens de l'odorat était extraordinairement aigu, et ses oreilles percevaient le plus minuscule son dans le détail, y compris ceux qui étaient bien au-delà de la portée de ses capacités humaines. Cela rendait la navigation parmi les hasards du sol de la forêt aussi facile qu'en plein jour.

Il renifla l'air à nouveau, sachant qu'il était près de sa source. Soudain, il du réprimer le grondement qui voulait sortir, sa peau se hérissant de rage alors qu'il sentait une odeur familière, détestée. Lucius Malefoy.

Une lumière jaillit, alors qu'un « Lumos ! » était murmuré sur sa droite, et il se figea, ombre noire sur l'arrière-plan noir de la forêt. Il y avait encore de nombreuses broussailles entre lui et la source, réalisa-t-il avec soulagement, et il se faufila en avant, furtif, suffisamment près pour voir à travers les branches tordues, sans feuilles, et les buissons.

C'était bien Malefoy, titubant, la baguette à la main pour illuminer les alentours tandis qu'il contemplait quelque chose. Il devait avoir transplané, raisonna Patmol, puisqu'il n'avait entendu aucun bruit de chute maladroite avant. Puis il remarqua que Malefoy n'avait pas l'air particulièrement bien – ses robes étaient en désordre, ses cheveux ébouriffés, et les babines de Patmol se retroussèrent sur ses longs crocs d'ivoire en une grimace sauvage. L'odeur de sorcier blond contenait la puanteur de la peur, couverte par celle du sang et par une forte odeur de sueur, témoignage probablement de sa récente entrevue avec le Seigneur des Ténèbres – et preuve du mécontentement de Voldemort vis-à-vis de son serviteur.

Le sorcier se tint soudain aussi droit que possible, se contractant sous une évidente souffrance, et partit dans les bois en direction de la maison de vacances des Malefoy. Il se déplaçait lentement, d'un air raide, chaque pas était un effort pénible. Patmol pouvait entendre chacune des respirations laborieuses de l'homme, et du combattre son instinct de chasseur qui le poussait à courir après une proie haïe, en particulier une qui était si commodément blessée. Un grognement qu'il ne pu réprimer monta en lui, tandis que son esprit rationnel combattait son corps canin, voulant se précipiter sur lui pour le tuer, déchirer la gorge de sa victime tandis que le sang jaillissait et que l'homme hurlait de terreur. Mais Albus Dumbledore avait été très, très précis, pour l'instant, ils avaient besoin de Lucius Malefoy vivant. Rogue ne faisait pas partie du cercle des initiés de Voldemort, il n'avait pas le niveau d'accès de Lucius, et la valeur des informations que Narcissa pouvait leur donner à propos de lui était plus importante – pour l'instant - que le danger que l'homme représentait. C'était les méthodes du réseau de renseignement de Dumbledore, pour essayer de conserver au moins une longueur d'avance sur le Seigneur des Ténèbres.

Heureusement, le grognement était suffisamment doux pour que Malefoy ne puisse pas le remarquer en plus de sa propre respiration, et Patmol le suivit tout le long du chemin jusqu'à la lisière de la forêt, où les jardins en terrasse de la maison Malefoy commençaient. Les yeux de l'animagus suivirent ensuite l'homme tandis qu'il traversait les pelouses et qu'il entrait dans la maison sombre, silencieuse.

Ce n'était pas la mise à mort qu'il avait si désespérément désiré, mais savoir que la vie de Lucius avait été à lui pendant un moment était une sorte de satisfaction pour Sirius Black. Presque un jeu, où les enjeux étaient élevés et le but la survie – et Sirius attendait impatiemment le jour où le jeu prendrait fin, et où Lucius découvrirait que sa participation avait été soigneusement et sciemment truquée.

Le bruit d'un battement d'ailes par la fenêtre ouverte sur la nuit noire sortit Rogue de sa rêverie, et le jeta vivement sur ses pieds. Rhiannon avait à peine achevé sa transformation qu'elle fut serrée contre sa poitrine, les bras autour d'elle la serrant en une étreinte si étroite qu'elle menaçait de l'écraser, la forçant à expulser tout l'air qu'elle avait inspiré en un hoquet de surprise. Puis sa bouche fut sur la sienne, l'embrassant durement.

Après un long moment, il l'écarta de lui, ses yeux noirs étincelants en un mélange compliqué de soulagement et de peur, d'amour et de colère. « Où diable étais-tu passée ? » demanda-t-il rageusement. « J'ai failli mourir d'inquiétude. » Il la secouait doucement par les épaules pour accentuer ses paroles. « Après hier, et ton message, je me suis demandé si je te reverrais un jour ! »

Les yeux de la jeune femme, eux, reflétaient aussi un mélange complexe de sentiments, mais le plus important pour le moment était l'excuse. Elle tendit une main pour caresser gentiment sa joue. « Je suis désolée, Séverus. J'avais juste besoin de m'éloigner, de m'envoler … J'avais besoin d'essayer de sortir tout ça de ma tête, de prendre une décision à propos de ce que je voulais, et de comment je me sentais avant d'en parler avec toi, » dit-elle, avec insistance. « J'espère que tu comprends, mais c'est mon corps, et tu peux être très persuasif. J'ai eu peur que tu me convainques de faire quelque chose que je ne voudrais pas réellement et vraiment faire. »

Séverus sentit tout le sang se retirer de son visage. « Oh, Merlin … Rhiannon … est-ce que tu as … » sa voix s'interrompit d'horreur, incapable de finir la question qui le crispait de peur.

« NON ! » cria-t-elle, et ses mains agrippèrent ses avant-bras, les yeux agrandis. « Ecoute-moi ! Ce n'est pas ce que je voulais dire, Séverus. Je ne ferai jamais une telle chose sans en discuter d'abord avec toi. Mais je vais être honnête. J'ai du réfléchir sérieusement pour savoir si je voulais cet enfant ou non. Je ne savais même pas quand je suis partie si tu le voulais, tu ne comprends pas ? Alors, j'ai réfléchi pendant un long moment, puis je me suis envolée voir ma mère. Elle est une femme très forte, très sage, qui a du faire face à la perte d'un mari, à l'emprisonnement de son fils, et à d'autres horreurs auxquelles la plupart des gens n'auraient pas pu survivre. Elle est la personne la plus brave que je connaisse, à l'exception peut-être de Sirius. Et j'ai eu besoin de son courage – parce que j'étais morte de peur. »

« Tu as peur ? » demanda-t-il, surpris. « Tu as tellement de courage, Rhiannon. Qu'est-ce qui peut t'effrayer à ce point ? »

Les yeux violets se fixèrent sur lui, incertains, et elle soupira avant de répondre. « J'ai peur d'être vulnérable. D'avoir quelque chose qui a tellement d'importance pour moi qu'il pourrait être utilisé contre moi. J'ai peur de ne pas avoir la capacité de protéger ceux que j'aime et ceux qui m'aiment. »

Il la serra fort pendant un moment. « Je comprends, crois-moi. Mais une chose que j'ai apprise récemment est qu'on manque beaucoup de choses si on refuse de prendre des risques. »

Elle secoua la tête. « Je prends des risques, Séverus. Parfois des risques très stupides, comme je suis sûre que mon frère sera plus que ravi de l'exposer avec des détails sanglants. Mais ce dont je parle est ce que Lily et James Potter ont traversé … et ce que Drago et Hermione sont en train de traverser. Avoir quelqu'un qui dépend de vous si complètement, et dont vous pouvez devoir rester éloigné, et le regarder blessé entre les mains de vos ennemis, » Elle frissonna contre lui. « Je n'ai pas peur de mourir pour protéger mon enfant, comme l'a fait Lily Potter … Je suis pétrifiée à l'idée d'échouer à le protéger … et de survivre. »

« Est-ce que … est-ce que tu es en train de dire que tu ne veux pas de cet enfant ? » demanda-t-il doucement, en fermant les yeux pour lutter contre la douleur.

« Non, ce n'est pas du tout ce que je suis en train de dire ! Je veux avoir notre enfant … notre fils. C'est pour ça que j'ai tellement peur ! » Dit-elle.

Il l'attira à nouveau tout contre lui, se sentant faible devant la vague de soulagement qui le submergea. « Je le veux, aussi, plus que tu ne peux l'imaginer – et je vous garderai en sécurité – tous les deux. »

« Promis ? »

« Oui … Je te le promet, » dit-il, et il scella sa promesse avec un doux baiser. « Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour te libérer de tes peurs, je prendrai toutes les précautions que tu jugeras utiles. »

« D'accord, » dit-elle, en soupirant. « Ça inclus te protéger toi-même, tu sais. C'est un contrat global, Séverus – si je dois penser au futur, toi aussi ! »

« Marché conclu, » acquiesça-t-il, puis il se plongea sérieusement dans ses yeux. « Tu te sens un peu moins effrayée maintenant ? »

« Oui, en quelque sorte, je suis … je dois l'admettre, pourtant … Je suis très en colère contre Albus, » avoua-t-elle, ses yeux s'assombrissant. « Je ne sais pas si je serais capable de lui pardonner. »

« Pourquoi ? » demanda Séverus, surpris. « Si tu veux notre enfant, pourquoi es-tu en colère contre lui ? »

« Parce qu'il aurait pu nous demander notre avis ! » dit-elle, la bouche déformée de fureur. « Ca m'aurait épargné beaucoup de souffrances s'il m'avait simplement demandé mon avis, et s'il m'avait laissé me faire ma propre opinion à propos de ça ! »

« Peut-être qu'il l'a fait, » dit Séverus, en plissant le front de réflexion. « Maintenant que j'y pense, il m'a posé la question. »

« Quoi ? » demanda-t-elle, incrédule.

« Quand je lui ai apporté le cristal, certain que ma tête allait être immédiatement mise à prix, il m'a demandé si j'étais disposé à prendre un risque pour me sauver, un risque qui pourrait avoir des conséquences inattendues, mais pas désagréables. J'ai dit que je n'avais rien à perdre, » lui dit-il. « Je ne savais pas exactement ce qu'il voulait dire, bien sûr, mais je ne peux pas dire qu'il ne m'a pas posé la question. »

« Oh. » Son front se creusa tandis qu'elle essayait de se rappeler. « Quand il est venu me voir, il m'a montré le cristal et il a dit que je devais le toucher, pour que Vodemort sache que tu avais été loyal. Puis il a dit qu'il était tellement heureux que nous nous ayons l'un l'autre, qu'il avait eu peur que tu ne trouves jamais quelqu'un à aimer … » dit-elle, et il l'embrassa à nouveau.

« Je n'ai jamais cru que ça arriverait un jour, » admit-il.

Elle sourit. « Il a dit qu'il voulait s'assurer que j'étais sérieuse, que je t'aimais réellement, et il m'a demandé si je t'aimais suffisamment pour faire face à … » Son sourire se flétrit. « Oh … »

« Qu'y a-t-il ? » demanda-t-il. « Faire face à quoi ? »

« Il m'a demandé si je t'aimais assez pour faire face à mes peurs les plus profondes pour toi, » soupira-t-elle.

« Et tu as dit oui ? » sourit-il.

« Bien sûr que j'ai dit oui ! » dit-elle avec colère, et ses yeux se rétrécirent. « Quel vieil escroc rusé ! Quel vieux renard barbu et fourbe ! Il était à Serpentard, n'est-ce pas ? » Demanda-t-elle d'un ton suspicieux.

« J'ai longtemps pensé que les meilleurs des Gryffondors ont une grande part de Serpentard en eux, » répondit-il, malicieux.

« Je me suis faite avoir, » soupira-t-elle. « Je ne peux pas lui en vouloir vraiment, dans ce cas, je suppose. Mais est-ce qu'il ne pouvait pas tout simplement m'en parler ? Est-ce que c'est trop demander à quelqu'un dans le coin de poser tout simplement une question directe, ou de faire une déclaration franche ? »

« Est-ce que tu préfères ça ? » demanda-t-il, en levant un noir sourcil dans sa direction.

« Oui ! Je ne suis qu'une fille toute simple, j'aime les choses qui n'ont pas un million de significations cachées ! »

« Très bien, alors … J'en ai un de chaque pour toi, » dit-il, et ses yeux étincellerent avec un humour mauvais. « D'abord, la déclaration – je t'aime, Rhiannon Black, et je veux prendre soin de toi et de notre fils. Je veux que tu fasses partie de ma vie et je veux avoir le droit de vous protéger tous les deux. Je te veux dans mes bras et dans mon lit, et je veux te rendre heureuse. »

Elle lui sourit. « Et bien, c'est suffisamment direct, » ri-t-elle, en l'embrassant. « J'espère que ça n'a pas été trop dur pour ton sens de la délicatesse et de l'intrigue. »

« Seulement de manière modérée, » répondit-il ironiquement. « Je pense que je réussirais à te parler comme ça de temps en temps. »

« Quelle chance j'ai … Alors, quelle est la question directe ? » demanda-t-elle, en passant ses doigts dans ses cheveux et en lui souriant d'un air coquin.

« Est-ce que tu veux m'épouser ? » demanda-t-il doucement.

Hermione traversa prudemment le Hall, souriant d'exaspération, tandis que Drago surveillait les environs comme un chien de garde surprotecteur. Ce qui était dur, puisqu'il poussait aussi le landau de Maia pendant qu'ils entraient dans leur chambre. Mais il réussissait.

« Tu es sûre que tu vas bien ? » demanda-t-il anxieusement. « Tu as besoin de te reposer ? »

« Drago, s'il te plait ! » rit-elle. « Je vais bien. Le Professeur Rogue s'est assuré que j'avais toutes les potions recommandées pour l'après-grossesse. Pour l'amour de Dieu, arrête de t'inquiéter – les femmes ont des bébés tous les jours ! »

« Et bien, ce n'est pas tous les jours que ma femme a mon bébé, » dit-il d'un ton agressif. « Bien sûr que je vais m'inquiéter ! »

« Je ne souffre pas ni rien, et je prends mon temps. Ca fait deux jours, et je ne suis pas en verre. »

Il la regarda simplement d'un air de mari indulgent, comme si lui, bien sûr, savait beaucoup mieux qu'elle ce dont elle avait besoin.

« Je serais heureuse de retourner dans nos chambres, » soupira-t-elle en souriant. « L'Hôpital est un peu comme la Gare de King's Cross, avec toutes ces allées et venues. Tu ne croirais jamais qu'il y a moins de dix personnes dedans, parce qu'on dirait qu'il y a plus de personnes que ça en permanence dans la pièce, quelle que soit l'heure ! Quoique, c'était merveilleux de voir ta mère, » ajouta-t-elle doucement. « Je l'apprécie réellement, Drago. Elle est bien plus forte qu'elle ne le croit. Et tu lui ressembles beaucoup. »

« Vraiment ? » demanda-t-il, flatté. « J'ai envie d'apprendre à la connaître à nouveau. »

« Moi aussi, » répondit-elle. « Mais ce serait agréable aussi d'avoir un peu d'intimité ! »

« Je suis content pour ça aussi, » admit-il et il lui sourit d'un air dangereux. « Je me sens positivement frustré ici. Je peux à peine t'embrasser sans que quelqu'un ne transplane ici et ne veuille voir le bébé. Ca restreint définitivement mon style ! »

« Pauvre Drago, » le taquina-t-elle. « T'es pas un exhibitionniste, toi, hein ? »

« Absolument pas ! » acquiesça-t-il.

Ils atteignirent le dortoir de la Préfète en Chef, et Drago s'agita dans toute la pièce, arrangeant le berceau de Maia, voyant Hermione dans une chaise, demandant si elle voulait quelque chose.

« Oui, » soupira-t-elle, en lui souriant. « Que tu te calmes. » Puis elle éclata de rire quand il s'assit d'un air honteux dans une chaise, avec un air de petit garçon puni.

« Désolé, » dit-il en soupirant. « Je suppose que je me sens juste un peu émotif. Pas que je n'aime pas être avec toi et Maia, » se hâta-t-il d'expliquer. « Je me sens juste comme … Je ne sais pas … »

« Comme si tu étais épuisé ? » demanda-t-elle doucement, en regardant vers l'endroit où leur fille était endormie.

Le bleu de ses yeux se leva, inondé, vers elle puis ses épaules s'affaissèrent. « Oui … Trop de choses arrivent trop vite, et nous devons toujours trouver un moyen de la garder avec nous, » dit-il avec mélancolie.

« Je sais exactement comment tu te sens, » dit-elle, en tendant la main pour prendre la sienne. « Encore six mois jusqu'à la remise des diplômes. Nous devrons les traverser d'une manière ou d'une autre. Peut-être qu'après ça, si les choses vont toujours mal, nous serons forcés de demander à Dumbledore de faire un sort de Fidélitas pour nous. Même si nous devrons être très, très prudents au sujet de la personne que nous choisirons comme Gardien du Secret, » dit-elle avec colère, en se référant à l'horrible erreur que les Potter avaient faite en choisissant Peter Pettigrow, qui les avait trahi pour Voldemort.

« Ce sont les choses qu'on repousse et qu'on redoute qui sont les pires, » acquiesça-t-il. « Parfois, j'aimerais que nous puissions tout simplement sauter ces six mois, qu'on puisse aller rapidement jusqu'au moment où nous voulons être. »

Les yeux d'Hermione se rétrécirent, comme si quelque chose qu'il venait de dire retenait son attention. « Drago … Est-ce que tu peux répéter ça ? » demanda-t-elle lentement.

« Quoi ? » dit-il, en la regardant avec surprise. « J'ai dit que j'aimerais que nous puissions sauter les six prochains mois, et aller rapidement de l'avant … »

« C'est ça ! » cria-t-elle, en sautant de sa chaise, surexcitée, et se glissant sur ses genoux pour poser une pluie de baisers partout sur son visage.

« Qu'est-ce qui est ça ? » demanda-t-il, confus. « Pas que je me soucie de la raison pour laquelle tu te tortilles au-dessus de moi, Granger … » ajouta-t-il, en fermant les yeux et en prenant une profonde inspiration.

Avec un rire d'excuse, elle l'étreignit. « Désolé, mon chéri. Je n'essaie pas de te taquiner … mais à cause de ce que tu as dit, je viens juste de trouver la réponse à nos problèmes ! Je n'arrive pas à croire que je ne l'ai pas vu avant ! »

« Tu as trouvé ? », il resta bouche bée devant elle, stupéfait. « Tu peux nous faire sauter six mois ? »

« Non, je n'ai aucun moyen de faire un saut en avant, » dit-elle, en souriant, et elle posa un baiser sur son nez. « Mais si Dumbledore est d'accord pour nous aider, nous pourrons faire tout ce que nous avons à faire en remontant le temps, à la place ! »

Les yeux bleus de Dumbledore étincelèrent en direction des deux jeunes gens assis en face de lui, tout en examinant le plan qu'Hermione venait de lui exposer, sans reprendre son souffle.

« Si je vous comprends bien alors, Mme Malefoy … ce que vous désirez faire, c'est utiliser un retourneur de temps, comme vous l'avez fait pendant votre troisième année, pour vous occuper de votre enfant et aller en classe simultanément ? » demanda le Directeur. « Cela va rendre la fin de l'année très longue. »

« Non, monsieur, » répondit Hermione. « Ce ne sera pas trop long, parce que je n'ai pas à doubler toutes les heures … en particulier si vous permettez à Drago d'en avoir un aussi. Nous pouvons nous relayer avec le bébé pendant les heures de cours et les autres choses que nous avons à faire, et il y a du temps libre que nous n'aurons pas besoin de doubler. Par contre, nous aurions besoin d'une pièce, comme la chambre que vous nous avez fournie auparavant, pour y garder Maia. Je pense que nous pourrions réussir sans ajouter plus de trois mois à chacun. »

« Mr Malefoy ? » Dumbledore se tourna vers Drago, qui lui souriait, plein d'espoir. « Est-ce aussi ce que vous souhaitez ? J'admet que ça a l'avantage de vous permettre de garder votre fille ici, néanmoins, vous devrez effectivement rallonger le temps jusqu'à la fin de l'année – au moins de votre point de vue. »

« Oui, monsieur, ça me convient, » dit-il.

« Très bien. Je suppose que je peux vous épargner la leçon, Hermione, à propos du fait que personne ne doit vous voir doublée ? Et, » ses yeux se posèrent sur les deux jeunes gens, très sérieusement, « vous ne devez pas céder à la tentation de modifier quelque chose qui a déjà été fait, vous comprenez ? Agir ainsi pourrait apporter beaucoup plus de mal que ce que vous essayeriez d'empêcher. Il est crucial que vous ne modifiiez aucun événement connu. »

« Oui, monsieur, » dirent-ils en cœur.

« Très bien, alors, dit-il. « Revenez me voir dimanche, et j'aurai ce que vous voulez. » Ses yeux étincelèrent à nouveau dans leur direction tandis qu'ils quittaient la pièce.

Dans le Hall, Drago se tourna pour l'étreindre prudemment par dessus la couverture enveloppant le bébé qu'elle tenait. « Tu es incroyable, Mme Malefoy, » dit-il fièrement. « Je n'ai jamais su que tu avais eu quelque chose comme ça en troisième année ! »

« Ce n'est pas uniquement grâce à moi, Drago, » répondit-elle. « Je n'y avais pas pensé jusqu'à ce que tu fasses ton commentaire sur le saut en avant ! »

« C'est juste trop bête que nous ne puissions pas les avoir avant dimanche, » dit-il en soupirant, puis il lui dédia un sourire qui en disait long.

« Pourquoi ça ? » demanda-t-elle, en levant un sourcil dans sa direction.

« Et bien, si nous l'avions maintenant, nous pourrions commencer à dédoubler le temps, ce qui signifie que ce serait plus tôt … » sa voix s'éteignit, et il passa un doigt sur les joues d'Hermione, ses yeux luisant d'un air coquin.

« Drago ! » dit-elle, en rougissant et en regardant autour d'elle pour s'assurer qu'ils étaient seuls. « Est-ce que tu ne penses jamais à autre chose ? »

« Occasionnellement, » dit-il. « Aussi rarement que possible, mais occasionnellement ! »

Le dîner du samedi, le dernier jour avant que les élèves et les professeurs ne reviennent des vacances de Noël était comme une occasion pour le petit groupe qui avait tant traversé ensemble au cours des quelques mois précédents dans l'école. Tous les six – Dumbledore, Harry, Rogue, Rhiannon, Drago et Hermione, plus Maia endormie dans un couffin près de sa mère – étaient assis autour d'une des tables du Grand Hall, et célébraient l'arrivée imminente de la Nouvelle Année. Les elfes de maison avaient concocté un repas petit mais abondant, et Dumbledore y avait ajouté une bouteille de champagne.

« Mes amis, » dit le Directeur. « Un toast – au bonheur et à la sécurité pour cette Nouvelle Année, aux nouveaux commencements et aux vieux amis ! »

Ils portèrent ce toast avec solennité, puis Séverus serra la main de Rhiannon avant de regarder les convives attablés autour de la table. « Puisque ça semble le moment approprié pour ce genre de choses, j'aimerais vous dire à tous que Rhiannon a accepté de devenir ma femme, » annonça-t-il, puis il leva un sourcil quand Drago laissa échapper un « Hourra » de victoire.

Le jeune homme parut perplexe pendant un moment, puis il rougit alors que tous avaient les yeux fixés sur lui de surprise – tous exceptée Hermione, qui lui donna un coup de poing dans le bras et semblait elle-même embarrassée. « Euh … Désolé pour ça, Professeur, » dit-il timidement.

« Voudriez-vous nous éclairer sur la source de votre amusement, Mr Malefoy ? » demanda Rogue, en utilisant le même ton sardonique qu'il utilisait pour appeler un élève en classe – mais ses yeux étaient, en fait, amusés.

« Euh … Hermione et moi avions un peu … parié sur le moment où tous les deux, vous annonceriez que vous alliez vous marier, » dit-il, d'un air malheureux.

« Je suppose, alors, que vous avez gagné ? » demanda Rogue.

« Oui, Monsieur, » répondit le jeune sorcier, toujours plus ou moins embarrassé.

« Puisque je vous ai rendu service en vous permettant de gagner, je devrais demander à partager vos gains, » dit Rogue, d'une voix complètement atone. « Néanmoins, je pense que compte tenu de ce que je crois qu'ils sont, ma future femme aurait quelques objections.

Tous les autres éclatèrent de rire pendant que Drago – et Hermione – devenaient cramoisis. Harry regarda en direction du Maître des Potions. Il n'avait jamais suspecté, jusqu'à maintenant, que Rogue avait un tel sens de l'humour meurtrier.

Minuit approchait, et ils comptèrent les secondes ensemble, chacun d'eux espérant que la Nouvelle Année qu'ils accueillaient seraient la dernière année que Voldemort – et Lucius Malefoy – verraient jamais.

Sirius attendait dans le labyrinthe, allant et venant anxieusement. Il n'aimait pas être aussi près de la maison Malefoy, pas quand elle était pleine de gens comme elle l'était ce soir, qui célébraient la Nouvelle Année à venir. Il resta dans les ténèbres, prêt à prendre sa forme canine au premier signe de quelqu'un d'inattendu. Mais le message que Narcissa lui avait envoyé plus tôt dans la journée, par l'intermédiaire de son elfe de maison, investi désormais de toute sa confiance, avait été explicite quant au fait qu'il devait se trouver à minuit dans le labyrinthe, sous forme humaine, et qu'elle le rejoindrait là.

Une minute seulement avant minuit, il entendit des pas qui s'approchaient, et se pencha pour voir une silhouette sombre, vêtue de robes entrer. Puis la capuche fut repoussée en arrière pour révéler les cheveux d'argent de Narcissa, et Sirius fit un pas en avant. « Narcissa … » dit-il, et elle se tourna et lui sourit.

En se jetant dans ses bras, elle le serra étroitement pendant un moment, puis leva la tête vers lui. « J'ai une surprise pour toi, » dit-elle, en passant une main sur le visage du jeune homme.

« Et laquelle ? » demanda-t-il, curieux. Ils pouvaient entendre le décompte des invités dans la maison, hurlant les dernières secondes de l'année écoulée. A zéro, Narcissa attira sa tête vers la sienne, ses larmes chaudes revendiquant les siennes. Il se raidit de surprise, puis se détendit, lui rendant voracement son baiser, avec tout le désir qu'il avait refoulé pendant un moment incroyablement long, se délectant de son goût et de la sensation de sa bouche sous la sienne – un baiser dont il avait rêvé au cours de si nombreuses nuits solitaires.

Finalement, il prit fin, et elle s'écarta avec un soupir – mais le sourire qu'elle lui dédia était radieux.

« Comment as-tu réussi à faire ça ? » demanda-t-il, l'inquiétude s'ajoutant à la crainte.

« C'est une tradition d'embrasser la personne, quelle qu'elle soit, qui se trouve près de toi à minuit pour le Nouvel An, » dit-elle. « Sunny et moi y avons réfléchi. Puisque c'est un bal costumé, je dirais simplement à Lucius que quelqu'un avec un masque noir m'a attrapée et m'a embrassée avant que j'aie pu faire quoi que ce soit. Je ne pense pas qu'il trouvera ça bizarre, tout spécialement puisque ça ne s'est jamais produit avant … et, malheureusement, que ça ne pourra plus jamais se reproduire après, » dit-elle doucement.

« Mais comment vas-tu expliquer que tu n'étais pas à la fête ? »

« Oh, mais il ne sait pas que je n'y suis pas … il y a beaucoup beaucoup de femmes là-bas avec des robes noires, parce que j'ai commodément négligé de mentionner que c'était un bal costumé sur certaines invitations … mais en tant qu'hôtesse consciencieuse, j'avais des robes et des masques pour ceux de mes invités qui n'avaient pas apporté les leurs, » lui dit-elle. « Mais je dois vraiment y aller, maintenant … »

Il la serra fort contre lui pendant un moment, caressant ses cheveux, profitant de la sensation de son corps serré contre le sien. Puis, à regret, il la relâcha. « Je t'aime, Narcissa, » dit-il, tandis qu'elle remettait la capuche de sa robe. « Fais attention à toi. »

« Toi aussi, Sirius, » répondit-elle, ses yeux brillants fixés sur lui pendant un moment, avant qu'elle tourne les talons et sorte rapidement du labyrinthe.

Hermione apparut dans la Salle secrète, et Drago leva les yeux de ses devoirs avec un sourire accueillant. Elle posa un baiser rapide sur ses lèvres, avant d'attraper Maia dans son berceau. En s'asseyant sur une chaise, elle défit son soutien-gorge, et plaça sa fille sur son sein.

« Désolée d'être en retard, Drago, » s'excusa-t-elle. « Lavande m'a coincée dans le hall pour me noyer dans le récit de ses vacances au Terrier, et j'ai du pratiquement la supplier de me laisser partir ! »

« Aucun problème, » dit-il aussitôt, en levant les yeux tandis qu'elle allaitait le bébé. C'était une opération qu'il ne se lassait jamais de regarder, principalement à cause de l'expression de complète satisfaction et de bonheur sur le visage d'Hermione tandis qu'elle maternait son enfant. Ce jour-là, néanmoins, il remarqua une petite ride qui marquait son front. « Hermione, est-ce que quelque chose ne va pas ? » demanda-t-il.

« Non, pas vraiment, » dit-elle, en levant les yeux avec un sourire rassurant. « J'essaie simplement de continuer à mettre au point notre emploi du temps. En plus de devoir courir ici et la nourrir quasiment toutes les heures … » haussa-t-elle les épaules. « D'après les livres, ça a l'air facile, et tu pourrais penser qu'avec un retourneur de temps, ce ne serait pas un problème … Mais je dois l'admettre, je suis fatiguée ! »

« Ca a été une semaine éprouvante, » aquiesça-t-il. « Ou une semaine et demie, » dit-il, en ajoutant les heures supplémentaires. « Tu sais, c'est ça le problème, nous avons seulement deux jours de repos le week end, et nous travaillons presque huit jours durant la semaine ! Je crois que je devrais parler à la direction du problème du travail. »

Elle roula les yeux, amusée, et la ride disparut. « Et bien, ça fait seulement une semaine. Je suis sûre que nous allons nous habituer. Spécialement quand une certaine petite fille potelée aura commencé à dormir toute la nuit ! » Et elle sourit au bébé.

« Elle grandit, » dit Drago, en observant par dessus l'épaule d'Hermione le bébé de presque trois semaines. Maia le regarda en retour avec un air indifférent.

Quand Hermione eut fini de la nourrir, elle changea rapidement et efficacement le bébé, qui baillait d'un air endormi, rassasiée et satisfaite. Alors qu'elle la replaçait dans son berceau, Drago se glissa derrière elle, passant ses bras autour de sa taille, et l'attirant contre lui, sa joue sur son épaule.

« Tu fais du bon travail, Mme M., » dit-elle, puis il la retourna pour l'embrasser profondément. Elle glissa ses bras autour de son cou, se pressant contre lui et lui rendant son baiser voracement. Drago l'écarta de lui, et ses yeux la fixèrent avec surprise. « Est-ce que tu es encore en train de me tourmenter, espèce de femme impitoyable ? » demanda-t-il, avec une pointe de frustration.

« Non … » dit-elle, et elle lui sourit avec une étincelle dans les yeux. « Je suis allée voir Mme Pomfresh ce matin … Et elle a estimé que j'allais parfaitement bien maintenant. J'ai même été plus loin, et j'ai pris une potion contraceptive … » Elle passa un doigt sur sa joue, ce qui le fit frémir. Les yeux bleus qui se plongèrent dans les siens étaient assombris par le désir.

« Vraiment ? » dit-il, et il retira le pull de la jeune fille, puis commença à défaire les boutons de sa chemise. « Je prends ça pour une invitation, correct ? »

« Absolument … mais Drago, quand a lieu ton prochain cours ? » demanda-t-elle, en regardant l'horloge.

« C'est un cours de DCFM, et je doute que Rhiannon se fâche si j'ai quelques minutes de retard. Spécialement si je lui fais de grands yeux tristes – elle se fait toujours avoir, » dit-il, tandis qu'il lui enlevait sa chemise avec empressement.

« Et toi, par quoi est-ce que tu te fais toujours avoir ? » demanda-t-elle, tandis qu'il l'attirait contre lui, en faisant courir ses doigts sur son dos.

Il l'embrassa voracement, sa langue caressant la sienne, avant de la repousser. « Tout ce qui a à voir avec toi. »

« Alors … montre moi, » dit-elle, et elle éclata d'un rire amoureux tandis qu'il la poussa sur le lit.

« Je cru que tu n'allais jamais le demander ! »

Drago avait seulement quelques minutes de retard au cours de DCFM, et il se glissa sur son siège au milieu de la pièce, en faisant à Rhiannon ses grands yeux tristes, puis en souriant d'un air méchant pour le bénéfice des Serpentards de la classe. Rhiannon leva simplement un sourcil dans sa direction, mais ses yeux souriaient, tandis qu'elle revenait à son cours sur les sorts de protection.

Il porta une attention particulière à son explication sur les sorts protecteurs du foyer, et particulièrement sur le sort Fidélitas, depuis qu'Hermione l'avait mentionné comme étant une possibilité qu'ils pourraient utiliser après avoir quitté Poudlard. Spécialement si le Seigneur des Ténèbres était toujours dans les environs.

« La clé, pour ce sort, qui est efficace à 100 quand il est effectué correctement, est de choisir un Gardien du Secret digne de confiance. Normalement, il est mieux de choisir quelqu'un auquel vos ennemis ne s'attendent pas, » dit-elle, et Drago vit sa bouche se serrer. « Néanmoins, ce n'est pas une assurance totale contre la trahison. Le sort est extrêmement complexe, et requiert les efforts d'au moins deux sorciers puissants pour invo … »

Drago leva les yeux de son bloc-notes quand sa voix s'éteignit. Son visage était pâle, ses yeux sans expression, et fixés sur le fond de la classe. Il se tourna rapidement, s'attendant à voir quelqu'un entré dans la pièce, mais il n'y avait personne ; seulement les autres élèves, regardant tous leur professeur avec surprise.

Ensuite, il reporta son regard sur elle, et commençait à se lever de son siège, quand, devant ses yeux horrifiés, les yeux de Rhiannon se fermèrent, et elle tomba sans forces sur le sol.

Harry gémit brusquement, ses mains se portant instinctivement à la cicatrice sur son front, qui s'était soudainement mise à le brûler, lui causant une grande souffrance. Sa conscience des environs faiblit, et il eut une vision de lui-même dans une pièce sombre, regardant par dessus l'épaule de quelqu'un qu'il savait, d'après de précédents épisodes semblables à celui-ci, être Lord Voldemort.

Sa main blanche, pelée, était tendue devant le Seigneur des Ténèbres, levée haut pour saisir dans son poing fermé quelque chose qui émettait une lueur bleutée à travers sa peau translucide. Devant lui se tenait Pettigrow, tenant un rouleau que Lord Voldemort semblait lire.

« Factorum Vitae ! » entonna le Seigneur des Ténèbres de sa voix sifflante. La lueur dans sa main augmenta, devenant de plus en plus brillante jusqu'à ce qu'elle éclate en un flash de lumière blanche.

« Harry ? » dit Ron avec inquiétude, en secouant l'épaule de son ami. « Hey, tu t'es écroulé sur moi ! Qu'est-ce qui s'est passé ? Une autre vision ? »

Le jeune sorcier cligna des paupières, ses yeux verts se fixant à nouveau, regardant la bibliothèque où lui et Ron étudiaient. Lentement, il abaissa sa main et dit, « Voldemort recommence à faire quelque chose de pas très bon – mais je ne suis pas sûr de ce que c'est. »

Ron sembla inquiet. « Ca doit être mauvais, si t'as eu une vision. Pas juste parce que tu es tombé dans les pommes, mais aussi les affaires quotidiennes du Seigneur des Ténèbres.

« Peut-être, » acquiesça Harry avec colère. Le sorcier aux cheveux noirs se leva, rassemblant ses livres. « Je te rejoindrais plus tard. Je dois trouver le Professeur Dumbledore et lui raconter. »

Ron hocha la tête. « Bonne chance, Harry, » dit le rouquin en guise d'adieu.

Harry hocha la tête, en ayant le sentiment soudain qu'ils allaient avoir besoin de toute la chance qu'ils pourraient trouver.

Drago bondit de son siège, se précipitant vers l'endroit où son professeur de DCFM était étendu. Il posa une main sur son cou, sentant un pouls rapide, léger sous ses doigts. Elle avait une respiration superficielle, et sa peau était froide et pâle au toucher.

« Qu'est-ce qui lui est arrivé ? » demanda la voix de Pansy Parkinson, d'un ton plein de curiosité macabre.

« Elle s'est évanouie, je pense, » grogna-t-il. « Rhi … Professeur Chernaya, réveillez-vous ! » dit-il, en essayant de la stimuler – mais il n'obtint aucune réponse.

« Peut-être que c'était une crise cardiaque ! » dit Pansy, d'un ton plein d'espoir.

« Elle est trop jeune pour ça, » dit Millicent avec supériorité. « Mais peut-être qu'elle a une maladie atrophiante, ça expliquerait pourquoi elle est tellement pâle et maigre. »

« Fermez-là, okay ? » gronda soudainement Drago, l'inquiétude qu'il ressentait pour son amie, et le dégoût pour les Serpentards insensibles se combinant en un ton méchant et sarcastique. Il ne vit même pas Pansy et Millicent s'écarter de lui, et les autres Serpentards s'entre-regarder, surpris. « Je vais l'emmener à l'infirmerie. »

En la tirant, il marcha vers la porte, qui était maintenue ouverte par un élève obligeant de Serdaigle. Tandis qu'il passait devant l'autre jeune homme, il dit doucement, « Merci. Peux-tu aller voir le Professeur Rogue et lui dire de venir à l'infirmerie ? »

L'autre élève hocha la tête, et Drago partit aussi vite qu'il le pouvait. Il ne vit pas la jalousie furieuse passer sur le visage de Pansy, tandis que Millicent murmurait quelque chose dans son oreille avec un sourire méchant.

Heureusement, l'infirmerie n'était pas loin. Madame Pomfresh leva les yeux avec étonnement, pour voir un Professeur porté par un élève, et lui jeta un regard alarmé. Se levant, elle s'approcha rapidement, écartant les rideaux du lit où Drago coucha l'animagus.

L'une des mains de Rhiannon était tombée au bord du lit, et il la prit dans la sienne, la déplaçant pour la passer sur son corps. Et tandis qu'il le faisait, ses doigts caressèrent son abdomen, et il se raidit sous un choc soudain, ses yeux s'agrandissant de surprise.

« Mr Malefoy ! » dit Mme Pomfresh, en l'écartant pour pouvoir examiner sa patiente, et en rompant le contact. « Que lui est-il arrivé ? » demanda-t-elle, d'une voix très efficace.

Drago cligna des paupières, baissant les yeux sur son amie avec une sorte de refus engourdi, le visage pâle. « Elle … s'est évanouie. En classe. Pendant un cours, » répondit-il comme un automate, en s'écartant du lit. Il se tourna, voulant partir aussi vite qu'il le pouvait, mais au lieu de ça, il courut pratiquement se jeter tête la première dans le Maître des Potions.

Rogue vit la pâleur de Drago, son visage choqué, puis son regard passa sur la silhouette toujours pâle sur le lit. Son visage devint gris d'horreur, et Drago vit une lueur d'agonie dans ses yeux noirs – une lueur qu'il reconnue comme étant jumelle de celle qu'il avait eue quand Hermione avait été blessée. En s'écartant, il essaya de rassurer le Professeur.

« Je pense qu'elle est juste évanouie, Monsieur, » dit-il, en mettant autant de certitude dans son ton qu'il pouvait en rassembler. « Je l'ai amenée directement ici pour que Mme Pomfresh puisse la voir. »

« Merci, Drago, » dit Rogue, comme un automate, en dépassant le jeune homme, et en se dirigeant vers le lit. Il prit l'une des mains de la sorcière aux cheveux noirs dans la sienne, et la serra fortement.

Drago se retourna, et quitta l'infirmerie aussi vite qu'il le pouvait, un nœud froid, dur dans le creux de son estomac. Pour la première fois, il avait eu une vision qui n'était pas liée d'une manière ou d'une autre à sa fille – et, également pour la première fois, la vision n'avait pas été bonne du tout.

Séverus baissa les yeux sur le visage de Rhiannon, une main de glace serrant son cœur. Madame Pomfresh revint entre les rideaux, une fiole dans une main, et ses yeux s'agrandirent de surprise de trouver le Maître des Potions ici.

« Séverus ? » interrogea-t-elle. « Que faites-vous ici ? »

« Il faut que je sois ici, Pompom. Il y a quelque chose que vous devez savoir avant de faire quoi que ce soit … elle est enceinte, » dit-il, de sa voix profonde, basse et triste.

« Oh ? » dit la médicosorcière, étonnée, en enveloppant d'un regard de compréhension la main qu'il tenait et les stigmates de l'inquiétude sur son visage. « Merci de me l'avoir dit, mais ceci devrait être efficace … et sans danger, » ajouta-t-elle, en désignant la fiole. Elle enleva le bouchon, et la passa sous le nez de l'animagus.

Après un moment, une grimace creusa le visage pâle. Puis Rhiannon ouvrit les yeux, les regardant avec confusion. « Séverus ? » demanda-t-elle, perdue. « Que s'est-il passé ? »

« Apparemment, tu t'es évanouie en plein milieu de ton cours, » dit-il, en laissant échapper un soupir déchirant de soulagement, et en plaçant son autre main sur son front. Puis il regarda Mme Pomfresh. « Vous allez faire un check-up approfondi, Pompom ? »

« Oui, Séverus, vous savez que je vais le faire, » dit-elle aimablement. « Mais vous devez attendre dehors. Je vous préviendrai quand nous aurons fini. » Elle le chassait de la main.

Il sortit de la zone délimitée par les rideaux, presque fou d'inquiétude, mais essayant d'être optimiste – un état d'esprit avec lequel il n'était pas vraiment familiarisé. Il entendit les questions de Pompom, suivies par les lentes réponses de Rhiannon. Puis Pompom lança quelques sorts. Finalement, le rideau s'écarta, et la médicosorcière l'invita à entrer.

« Tout à l'air bien, » lui assura-t-elle. « Même si je suis plutôt inquiète du fait qu'elle ne se rappelle rien du tout. »

« Comment … Comment va le bébé ? » demanda-t-il, en s'approchant du lit, contre la main de Rhiannon qui le réclamait, alors qu'elle lui souriait pour le rassurer.

Pompom inclina la tête, « Pour autant que je sache, parfaitement bien. Je ne suis pas une spécialiste – vous devrez aller à Sainte Mangouste pour ça – mais tout ce que j'ai vérifié me semble parfaitement normal. » Elle regarda gentiment sa patiente. « Simplement, restée assise le plus souvent possible … et prévenez-moi immédiatement si vous avez le moindre problème. »

« Je le ferai, Pompom, » répondit la sorcière en commençant à se lever du lit. Séverus saisit immédiatement son bras, l'aidant à se stabiliser.

« Oh, et une dernière chose, ma chère, » avertit Mme Pomfresh. « Je vous recommanderais de ne passer que le temps absolument nécessaire sous votre forme animale. »

Les yeux violets regardèrent la médicosorcière, pleins de surprise. « Pourquoi, Pompom ? Je n'ai jamais entendu parler d'animagus ayant des problèmes pour se transformer durant la grossesse. »

« Peut-être pas, ma chère … mais pensez à votre animal. Si vous deviez encore vous évanouir, pendant que vous volez, vous et votre enfant pourriez être gravement blessés. Ou même tués. »

« Oh ! » Rhiannon pâlit à nouveau. « Bien sûr, vous avez absolument raison. »

Madame Pomfresh sourit et partit, et Séverus passa ses bras autour d'elle, la serrant fort.

« Est-ce que tu es sûre que tu te sens bien ? » demanda-t-il.

« Je me sens bien, Séverus, je te le promets. Un peu désorientée de me retrouver là, peut-être, mais sinon, je vais bien. »

« Et tu ne te souviens de rien ? » Ses yeux étaient noirs d'inquiétude.

« De rien du tout. A un moment, je donnais un cours sur le sort Fidélitas, et la prochaine chose dont je me souviens, c'est que toi et Pompom étiez penchés au-dessus de moi. Peut-être que je suis restée trop longtemps debout. Dorénavant, je donnerai mes cours assise. »

« Tu as intérêt, » dit-il sévèrement, puis il la serra fort à nouveau.

« Au fait, comment je suis arrivée ici ? » demanda-t-elle, tandis qu'ils se dirigeaient vers la porte.

« Drago t'a amenée, apparemment, et il a envoyé un autre élève me chercher. »

« Il faudra que je le remercie, » répondit-elle, doucement.

« Moi aussi. Tu dois lui avoir vraiment fait peur quand tu t'es évanouie. Il avait l'air pétrifié. »

« Pauvre Drago, » dit-elle en soupirant. « Il n'a pas su ce qui n'allait pas – parce qu'il ne sait pas pour le bébé. »

En faisant les cent pas dans la Chambre du Préfet en Chef, Drago essaya de se calmer, de repousser la vision qu'il avait eue avant d'aller voir Hermione. Il ne voulait pas l'inquiéter, pas après tout ce qu'ils avaient traversé avec leur enfant. Il se dit que cette vision n'était rien, qu'elle ne voulait rien dire. Les visions avec Maia étaient une chose – il était son père, relié à elle. Il n'avait jamais eu de vision en dehors des moments où il tenait Maia, alors pourquoi en aurait-il eu une maintenant ?

Ca n'a aucun sens, pensa-t-il. C'était une peur invoquée parce qu'il était inquiet quand Rhiannon s'était évanouie, c'était tout. Rogue et Rhiannon n'avaient pas mentionné qu'elle était enceinte, et leur auraient-ils dit à lui et Hermione si elle l'était ? Sa vision ne voulait rien dire, il essayait juste de trouver une explication rationnelle pour l'évanouissement de Rhiannon, parce que ce n'était pas du tout inhabituel pour les femmes enceintes de s'évanouir !

Personne ne connaissait les choses qu'il voyait parfois en tenant sa fille, personne sauf Hermione. Et c'était surtout des impressions, des pensées heureuses à propos de ce qu'elle aimait ou non, toutes très informes, et sans réelle pensée consciente sous-jacente. Cela n'avait absolument aucune ressemblance avec ce qu'il venait juste d'expérimenter. Comment pourrait-il leur dire, de toute façon ? Leur dire qu'il savait que Rhiannon attendait un enfant, et qu'il avait eu une vision du Seigneur des Ténèbres tendant les mains, essayant de sortir le fils de Rogue du corps inconscient de Rhiannon ? Ils croiraient qu'il était fou.

En prenant une profonde inspiration, il se dit qu'il était fou, et ri pour lui-même de ses pensées macabres. Il ne valait pas mieux que Pansy et Millicent avec leurs horribles imaginations.

Mais, au plus profond de lui-même, une part de lui n'y croyait pas du tout.

Prochain chapitre : Lucius fait à quelqu'un une offre qu'on ne peut pas refuser … Hermione commence à se poser des questions à propos de Sirius et Narcissa … Narcissa découvre qu'elle doit dire le plus gros mensonge de sa vie … le Quidditch recommence … Drago découvre que ses visions deviennent plus fortes, et se demande d'où elles viennent … et Harry commence à sentir que Voldemort devient de plus en plus désespéré – mais pourquoi ?