Chapitre 5 : La chasse au Vif d'Or
La première année d'Amélia se déroula rapidement, la petite fille s'intéressant à tout et passant le plus clair de son temps dans le bureau de ses professeurs afin de leur poser des questions. D'ailleurs, ils commençaient déjà à s'arracher les cheveux, se demandant comment ils survivraient à la scolarité d'Amélia Potter. C'est donc avec soulagement, qu'ils virent la fin de l'année arriver. Enfin, ils pourraient se reposer les méninges n'étant plus dans l'obligation de trouver des réponses aux questions, parfois insolubles, d'Amélia.
Les élèves de Poudlard retournèrent donc chez eux pour l'été. Amélia, qui s'était fait beaucoup d'amies durant l'année, passa son temps à aller de compartiments en compartiments, afin de discuter joyeusement. Lorsque le train arriva à la gare, elle prit rapidement ses bagages et se précipita à l'extérieur dès qu'il fut arrêté. Avec un immense sourire, elle couru vers ses parents et enlaça sa mère.
- Maman ! Tu m'as manqué
- À moi aussi, chérie. Tu t'est bien amusée à Poudlard ?
- Ça oui ! J'ai appris pleins de choses
Amélia commença donc à réciter à ses parents toutes les notions qu'elle avait apprises, et ce dans les moindres détails. James, qui arrivait vers ses parents, leva les yeux au ciel. Sa sœur n'allait quand même pas reprendre tout les cours de l'année mot à mot ! Il posa la cage de son hibou au sol et tira doucement une des tresses de sa sœur, afin de la faire taire. Amélia leva la main, plaça la tresse tirée sur son épaule, et continua de parler, imperturbable. James soupira et reprit la cage de Razmot. Apparemment, il n'aurait pas le choix d'écouter le monologue d'Amélia. Leurs parents sourirent, amusés, puis ils quittèrent avec leurs enfants n'écoutant pas vraiment Amélia. De toute manière, elle ne s'en rendait même pas compte, tellement elle était absorbée par ses propos.
Amélia fut intarissable pendant deux semaines. Elle parla, posa des questions sur ce qui s'était passé durant son absence et parcourue toute la rue, afin d'aller discuter avec les voisins pendant des heures entières. Monsieur Potter, au bord de la crise de nerfs, dut restreindre sa fille plusieurs fois, lui imposant une limite de questions à poser en une journée.
Vers la fin de l'été, une lettre en provenance de Poudlard, arriva chez les Potter. James, à qui la missive était destiné, devint intenable dès le début de sa lecture. Il s'agissait, en effet, d'une nouvelle fort excitante.
En septembre, aurait lieu un tournoi de Quidditch réunissant les équipes de toutes les écoles de sorcellerie du monde. Dès lors, la volubilité d'Amélia fut éclipsée par celle de James, qui ne tarissait pas de parler de cet événement.
C'est donc avec empressement, qu'il se rendit à la gare cette année là. Alors qu'Amélia attendait le train sagement, James marchait de long en large. Lorsqu'il aperçut Sirius et Peter, il se précipita vers eux.
- Vous savez la nouvelle ? dit James
- Bien entendu, répondit Sirius. Tu les réduira en bouilli, Cornedrue ! Tu est le meilleur attrapeur de tout les temps.
James redressa la tête et bomba le torse fièrement. C'était le genre de paroles qu'il appréciait grandement. Après une brève discussion codée à propos de Remus, qui se trouvait à la Cabane Hurlante, ils grimpèrent dans le train. Ils s'installèrent à nouveau dans le même compartiment qu'Amélia, James désirant toujours protéger sa sœur des Serpentards.
- Alors, Pupuce ? Tu as passé un bel été ? demande Sirius d'un ton enjôleur
- Oui … répond Amélia
James regarda brièvement Sirius. Il n'était quand même pas pour draguer sa sœur ! Sirius était un véritable tombeur, draguant toutes les filles de Poudlard. Avec son air enjôleur, il était la coqueluche des filles, mais ce n'était pas une raison pour draguer Amélia ! Se penchant vers Sirius, James lui murmura :
- Cesse de draguer ma sœur, à la fin !
- Je ne l'a drague pas, murmure Sirius. Je la laisse à Remus … ajoute t-il avec un air coquin
- Tu est idiot … murmure James
- Non … je lui prépare le terrain, dit Sirius
Amélia observait son frère et Sirius du coin de l'œil. Que signifiait ces messes bases tout à coup ? Elle vit James donner un petit coup de poing à Sirius en rigolant, et fut encore plus intriguée.
- Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ? demande t-elle
- Remus à beaucoup parlé de toi cet été, dit Sirius
Amélia rougit et fit un petit sourire timide. Elle regarda ensuite par la fenêtre, n'osant croiser le regard de son frère. En entendant les paroles de Sirius, James lui donna un coup de coude. Remus n'avait pas parlé d'Amélia du tout ! En tout les cas, pas à sa connaissance. C'était quoi cette histoire ? Sirius s'était mit dans la tête de former un couple entre Amélia et Remus ? Voyant sa sœur rougir, James fronça les sourcils. Amélia n'était donc pas insensible à Remus ? Mais, elle n'avait que 12 ans ! Jetant un bref regard à Sirius, il croisa les bras d'un air affligé. Était-il le seul à ne pas avoir remarqué qu'Amélia appréciait Remus ? En tout les cas, Sirius, lui, semblait l'avoir remarqué. Affichant un petit sourire en coin, Sirius observait Amélia d'un air calculateur. Il n'avait aucunement remarqué les sentiments d'Amélia. Seulement, il était attristé par la condition de son ami et souhaitait briser sa solitude. Remus n'osait pas aller vers les filles, de part sa condition et la crainte du rejet. Amélia, elle, connaissait déjà la situation de Remus, donc dans l'esprit de Sirius, elle était la candidate parfaite malgré son jeune âge. La réaction d'Amélia le satisfaisait donc. Amusé, il passa le reste du voyage à dire combien Remus trouvais Amélia charmante.
Dès l'arrivée du train à Poudlard, Amélia prit rapidement ses bagages et sortie du compartiment. Jamais elle n'avait été aussi gênée de toute sa vie ! Qu'avait donc Sirius à dévoiler tout ça ? Pourtant, ce n'était pas son genre de trahir les secrets d'un ami. Très pensive, Amélia grimpa dans une calèche et attendit le départ vers le château. Pendant ce temps, James tentait de tirer les vers du nez de Sirius.
- Sirius ! Qu'est ce que c'est que cette histoire ? Remus t'a parlé de ma sœur ? Il t'a dit être amoureux d'elle ?
- Non, mais avoue que Remus mérite un peu d'amour. Si nous ne lui donnons pas un coup de pouce, il mourra célibataire, dit Sirius. Tout ça parce qu'il … enfin
- Oui, mais … ma sœur ! s'exclame James. Elle a 12 ans, Sirius
- Je sait ! L'amour n'a pas d'âge … dit Sirius d'un ton amusé
James soupira et fit un vague geste de la main. Ça ne servait à rien d'argumenter avec Sirius lorsqu'il s'était mit quelque chose en tête. Il devrait miser sur le bon sens de Remus et, pour une fois, il fut heureux qu'il soit moins tête en l'air qu'eux.
James eu tôt fait d'oublier cette histoire. Effectivement, une effervescence jamais vue déferlait sur Poudlard. Des élèves étrangers, provenant de 30 pays différents étaient accueillit au château qui se trouvait, par le fait même, bondé. Étant le meilleur attrapeur de l'école, James fut assaillit tant par les élèves de Gryffondor, que par ceux de Serdaigle ou de Poufsouffle.
Seuls les élèves de Serpentard le regardait d'un air froid. La plupart des élèves et du personnel encensait les talents de James Potter, ce qui ne fit que gonfler son ego encore plus. Par conséquent, il n'avait pas le temps de se préoccuper des amourettes de sa jeune sœur.
Un jour qu'il se promenait dans le couloir, il remarqua Lily Evans. Pour une rare fois, elle était seule. Imbu et fort de sa popularité de plus en plus grandissante, il alla vers elle. Après tout, elle aussi devait le considérer comme une vedette et l'admirer. Comment en pouvait-il être autrement ? Il lui sourit et lui dit, en imitant le ton enjôleur de Sirius.
- Bonjour Evans … tu est très jolie aujourd'hui
Lily se retourna et regarda James avec suspicion. Elle détestait les garçons arrogants et imbu d'eux même. James Potter représentait donc ce qu'elle détestait le plus chez quelqu'un. Elle le regarda un peu durement et lui dit :
- Potter … rien ne sert de tenter ta chance, je ne sortirai jamais avec toi
- Il ne faut jamais dire jamais, ma jolie … dit James toujours d'un ton enjôleur
- Fout moi la paix, Potter ! lui rétorque Evans en tournant les talons
Perturbé et blessé dans son estime, James regarda Lily s'éloigner. Il l'aimait tellement ! Pourquoi elle ne s'intéressait pas à lui ? Prenant son courage à deux mains, il lui lança :
- Tu viendras voir le match final cet après-midi ? On joue contre l'équipe de Roumanie …
- Je ne suis pas intéressée à te voir jouer, Potter. Des plans pour que tu ai encore plus la tête enflée, dit Lily en s'éloignant
James soupira et la regarda partir. Il fallait absolument qu'il trouve un moyen de la conquérir. Elle lui avait dit, qu'elle lui reprochait son caractère fier et imbu de sa propre personne. Il n'était pas d'accord avec ça ! Pour lui, il ne se pavanait pas du tout. Il était comme il était … mais pour elle, il était prêt à changer. Lentement, il continua sa route, insensible aux compliments des élèves qu'il croisait. Ce n'était pas d'eux qu'il souhaitait avoir des compliments.
L'heure de la partie finale arriva. Les gradins, bruyants et remplit à craquer de spectateurs, vibraient au rythme des slogans. Assise avec Sirius, Peter et Remus, Amélia était habillée de la tête aux pieds aux couleurs de l'équipe de Gryffondor. Elle avait une bannière sur laquelle était inscrit « Vas-y, James ! ». Elle était très fière de son frère, et elle était certaine qu'il allait attraper le Vif d'Or haut la main. Seule ombre au tableau, Sirius s'était organisé pour que Remus soit assis à côté d'elle. Elle tentait donc de l'ignorer du mieux qu'elle pouvait. Remus, tant qu'à lui, était légèrement préoccupé. Évidemment, Sirius avait joué le même manège avec lui. Toutefois, il avait agit avec subtilité, mettant l'accent sur les qualités d'Amélia. Comme elle était intelligente ! Et, tellement douce, gentille et ouverte sur le monde. Remus croyait donc, que Sirius était amoureux d'Amélia et il en était venue à lui poser la question. Sirius avait éclaté de rire et lui avait répondu : « Bien sûr que non … mais toi, tu pourrais tenter ta chance, non ? » Depuis lors, Remus était pensif et légèrement mal à l'aise en présence de la jeune fille. Et, il avait fallut qu'il s'assied à côté d'elle !
La foule gronda soudain et les deux équipes arrivèrent sur le terrain. James serra la main du Capitaine Roumain, puis ils s'envolèrent, tous prêts à disputer le match. Rapidement, le rythme fut donné. Les deux équipes étaient excellentes et dignes des professionnels. Après une heure de match, aucun des poursuiveurs n'avaient encore marqué de buts. Le match était endiablé et très rapide, l'action époustouflante. James parcourait le terrain, évitant les Cognards qui arrivaient de toutes parts. Aucune trace du Vif d'Or.
James passa près de l'estrade de Gryffondor et vit sa sœur du coin de l'œil. Il baissa un peu le regard et vit … Evans ! Elle était venue le voir jouer ! C'était la première fois qu'elle le faisait. Le cœur battant, tout énervé, il crispa la main sur le manche de son balai et en perdit le contrôle. Comme un débutant, il entra vivement dans une estrade, et s'écroula durement au sol.
- Potter vient de s'écrouler au sol ! Espérons pour l'équipe de Poudlard, qu'il ne soit pas blessé gravement ! hurle le commentateur
Voyant son frère tomber, Amélia poussa un petit cri et agrippa fermement la main de Remus. Il tourna la tête vers elle et la regarda. Elle sentit son regard sur elle et elle tourna la tête à son tour. Lorsqu'elle s'aperçut qu'elle lui avait prit la main, elle rougit et l'a lâcha vivement. Après un petit sourire gêné, elle regarda à nouveau James, qui se trouvait encore sur le sol. Remus regarda sa main quelques secondes, puis reporta son attention sur le terrain.
James était étendu sur le dos, le souffle coupé. Il regardait le ciel sans nuages, tentant de reprendre ses sens. Il vit l'arbitre descendre vers lui et venir lui parler. Difficilement, il s'assied et affirma qu'il allait bien. Il se leva, vacilla un peu, puis regarda vers les gradins. Lily Evans était debout et regardait ce qui se passait avec une légère inquiétude. James fit un immense sourire et remonta sur son balai, afin de poursuivre le match. Il était électrifié et avait bon espoir d'attraper le Vif. Lorsque cela serait fait, il prendrait une attitude modeste, afin que Lily voit qu'il n'était pas une tête enflée.
La partie reprit donc, l'action ne s'étant pas amoindrit par l'incident. James scrutait le terrain, l'esprit en ébullition. Puis, il le vit … il était là ! Rapidement, il vola vers l'éclat de lumière, immédiatement imité par l'attrapeur Roumain. Ils étaient maintenant côte à côté, tendant la main devant eux. James se coucha sur son balai, étira le bras … et attrapa le Vif d'Or. Il atterrit aussitôt et regarda à nouveau vers Lily. Elle n'applaudissait pas. Elle se contentait de le regarder avec un petit sourire en coin. Souriant, James quitta le terrain en héros, mais bien décidé à se montrer modeste et noble dans la victoire.
