Chapitre 6 : Aveux
Bien qu'il fut d'une modestie hors pair, Lily refusait toujours de sortir avec James. Ce dernier, de plus en plus attristé par la situation, passa un été infernal, au bord de la dépression. Il aimait tellement cette fille ! Ils entraient maintenant en dernière année. C'était maintenant ou jamais ! Dès la fin de l'année, il ne la verrais plus. Ce serait terminé de ses chances, et quelque chose lui disait, qu'il ne s'en remettrais jamais. Amélia remarqua la tristesse de James. Inquiète, elle décida d'aller lui parler. Elle frappa donc à la porte de sa chambre et attendit une réponse. James, couché sur son lit et fixant le plafond, ne répondit pas.
- James ? questionne Amélia
James tourna les yeux vers la porte, puis reporta son regard sur le plafond. Il demeura muet, croyant que sa sœur penserait qu'il était sortie. Il n'avait vraiment pas le goût de voir des gens et, surtout pas, d'entendre les questions sans fin de sa sœur. Ne recevant aucune réponse, Amélia tourna la poignée de la porte. Elle découvrit qu'elle était barrée. Elle sortie donc sa baguette et murmura :
- Alohomora
Avec une légère fierté, elle entendit le déclic de la serrure. Elle ouvrit la porte et entra. Elle vit son frère étendu sur son lit et fixant obstinément le plafond.
- Je ne t'ai pas dit d'entrer … dit James sans bouger
- Je n'ai pas l'habitude d'attendre que tu me le dise, dit Amélia
James ne sourit pas. Il regardait le plafond, puis haussa les épaules. Qu'elle rentre si elle en avait envie. Il s'en foutais royalement. Amélia observa James, puis avança lentement vers lui. Quelque chose n'allait pas, et elle voulait savoir pourquoi. Elle s'assied sur le lit et le regarda en silence. James ne bougeait toujours pas. Malgré que sa sœur se soit assise sur son lit, il l'ignorait totalement. Il gardait le silence et semblait perdu dans ses pensées. N'en pouvant plus, Amélia posa une main sur son épaule et demanda :
- James … qu'est ce qui se passe ?
- Rien, dit James après un bref regard vers sa sœur
- Je ne te crois pas … tu ne manges plus et tu est muet le trois quart du temps. Maman songe à t'envoyer à Sainte-Mangouste …
- J'ai 17 ans. Je suis majeur. Elle ne peut pas m'obliger à y aller, dit James
Amélia soupira et regarda son frère. Elle savait, qu'il était triste, mais pour quelles raisons ? Il avait tout pour être heureux. Des notes relativement bonnes, assez pour lui permettre d'être Auror comme il le voulait. Un talent exceptionnel en Quidditch, des amis fidèles et loyaux, une famille qui l'adorait. Il n'avait aucune raison d'être aussi triste. On aurait presque dit, qu'il vivait un deuil. Amélia ne se laissa pas décourager. Elle devait amener son frère à se confier à elle. Il en allait de sa santé.
- Tu est triste … pourquoi ?
- Je ne suis pas triste, affirme James d'un ton disant tout le contraire
- Si tu l'est … alors, pourquoi ? Pourquoi, tu ne manges plus ? Pourquoi, tu ne sourit plus ? Pourquoi est tu aussi muet ?
- Je n'ai pas faim, je n'ai pas envie de sourire et je n'ai rien à dire. Tu est contente ? Maintenant, laisse moi seul, dit James.
Cette fois, s'en était trop. Elle était ulcérée de l'attitude de son frère. La considérait-il encore comme un bébé pleurnicharde, pour ne rien lui dire ? Il lui mentais effrontément, et cela la répugnait. D'un ton colérique, elle dit :
- Tu me prend pour une idiote ou quoi ?
- Peux tu dire une phrase sans poser de question ? dit James
- Non ! réplique Amélia. Et, je ne te laisserai pas tranquille, tant que je ne saurai pas ce que tu as !
James poussa un soupire. Ce que sa sœur pouvait être bornée ! Pourquoi fallait-il qu'elle soit aussi déterminée à obtenir réponse à ses questions ? Elle ne lâchait pas le morceau, tel un dragon femelle défendant la pitance de ses petits. Elle ne pouvait pas comprendre sa douleur. Personne ne le pouvait.
- Tu est trop jeune … tu ne comprendrais pas, dit-il
- Trop jeune ? dit Amélia. Moi, trop jeune ? ajoute t-elle avec colère
Subitement elle se leva. Elle foudroya son frère du regard. Il pouvait parfois être si idiot ! Quand cessera t-il de la voir comme un bébé ? Elle en avait plus que marre !
- Regarde moi ! dit-elle
James ne la regarda pas. Il ne voulait pas la voir avec sa mine attristée. Si elle pensait pouvoir l'avoir de cette manière, elle se trompais. Il se contenta donc de faire non de la tête et de fixer continuellement le plafond sa chambre.
- James Potter ! Je t'ai dit de me regarder ! s'exclame Amélia du même ton impératif que sa mère
Surpris, James tourna la tête vers sa sœur. Elle était visiblement en colère, le teint un peu rouge et les lèvres pincées. Elle se tenait debout à côté du lit, les bras croisés et les yeux crachant des flammes. James ne l'avait jamais vu comme ça et il s'assied dans son lit.
- Pupuce ? questionne t-il
- Que voit tu ? Que voit tu lorsque tu me regardes ? Regarde moi comme il faut, et dit moi ce que tu vois ! lui dit-elle
James regarda donc sa sœur dans les yeux et lui répondit.
- Bien … je te voit, toi
- Tu n'as pas remarqué, que je n'était plus une petite fille ? Que j'avais une apparence de femme, maintenant ? J'ai 13 ans et, figure toi, que j'ai mes règles depuis 1 an. Je peux devenir enceinte … un bébé peut faire ça ? Tu me considères comme une enfant, c'est ça ? Tu crois, que je ne comprend rien ? dit Amélia d'une seule traite
Un peu chamboulé, James regarda plus attentivement sa sœur. Il était vrai qu'elle avait changé. Elle portait encore des nattes, mais elle était considérablement plus féminine. Ses hanches étaient plus rondes et sa poitrine pointait sous son chandail. Gêné, il leva les yeux vers elle. Ses règles ? Elle avait bien dit ses règles ? James rougit et détourna le regard.
- J'avais remarqué, mentit-il. Et, je ne crois pas, que tu ne comprend rien … seulement, que tu ne pourras pas comprendre ça, ajoute t-il
- Dit moi, et on verra bien
Elle se rassied sur le lit, un peu calmée. Elle le regarda et attendit. James soupira et haussa les épaules. Après tout, pourquoi pas ?
- Je suis amoureux, dit-il
- Ça, je le sait … Lily Evans. Pourquoi cela te rendrait-il triste ? Être amoureux, c'est une bonne chose
James tourna la tête vers sa sœur et fit de grands yeux. Comment ça, elle le savait ? Un de ses amis s'étaient-ils échappés ? Non, c'était impossible ! Il avait pleinement confiance en ses amis. Jamais aucun d'eux ne le trahirais. Il en était certain.
- Qui te l'a dit ? dit-il
- Personne … dit Amélia en souriant. Ta sœur est une Serdaigle, ne l'oublie pas. C'est assez évident que tu l'aimes.
James fit un petit sourire et baisa les yeux sur son matelas. Il passa le doigt sur une tache de moutarde, laissée là par un sandwich quelconque et murmura :
- Elle ne veut pas de moi. Elle refuse de sortir avec moi et je ne sait pas comment lui faire comprendre, que je l'aime. Dès la fin de l'année, je ne l'a reverrai plus jamais, dit-il tristement
Amélia regarda son frère avec tristesse. Dire qu'il croyait qu'elle ne comprendrait pas ! Elle aussi ne verrai plus le garçon qu'elle aimait après cette année. D'accord, elle pourrait garder le contact avec Remus via James, mais cela l'a surprendrait qu'ils acceptent qu'elle participe à leur sorties d'adultes. Elle posa la main sur celle de son frère et lui dit :
- Je comprend … je ne verrai plus Remus. Moi aussi, je n'aurai plus de contact avec la personne que j'aime, dit-elle
James leva les yeux vers sa sœur et la regarda attentivement. Il ne pouvait pas croire à ce qu'elle venait de dire. Oui, il l'avait souvent vu rougir, mais ce n'était pas comme des sentiments avoués.
- Alors, c'est vrai que tu l'aimes ? dit-il
- Oui … et j'ai encore moins de chance que toi. J'ai 13 ans, il en a 17. Je suis trop jeune pour lui, et il n'y a aucune chance qu'il s'intéresse à moi pour cette raison.
- N'en soit pas si certaine, lui répondit-il
- Alors, ne soit pas si certain de ne pas avoir de chance avec Lily. Tu lui a dit, que tu l'aimes ? questionne Amélia
- Non …
- Alors, dit lui … termine t-elle en souriant
Sur ces mots, Amélia se leva. Après un dernier regard tendre vers son frère, elle sortie de la chambre, refermant doucement la porte derrière elle. Seul à nouveau, James se recoucha sur le dos et poursuivit son observation du plafond.
