Chapitre 8 : Les anges des Cieux
Nous étions la veille de Noël 1978. À l'extérieur, la neige tombait doucement, nimbant l'ambiance d'une atmosphère magique. Le feu brûlait dans les cheminées et les décorations ornaient les maisons. De retour chez elle pour les vacances, Amélia aidait sa mère à garnir la table de mets délicieux. Une somptueuse odeur voguait dans toute la demeure, ce qui attira les deux hommes Potter dans la cuisine.
- Hum … dit monsieur Potter en trempant un doigt dans la garniture du gâteau
- Ne touche pas ! dit Madame Potter en lui donnant une petite tape sur la main
Monsieur Potter prit un air contrit et sourit à sa femme. Après avoir haussé les épaules, il jeta un air intrigué vers son fils, qui regardait par la fenêtre. James était très nerveux ce soir. Lily allait venir pour le réveillon et cela le plongeait dans une angoisse folle. Il scruta la rue de long instant, puis alla vers la table. Il prit un petit gâteau et reçu immédiatement une tape sur la main, de la part de sa mère.
- Veut tu bien lâcher ça ! Vous allez ruiner votre repas, tout les deux … allez au salon ! Ouste !
James et son père prirent tout les deux un air piteux, ce qui fit éclater Amélia de rire. Ce qu'ils pouvaient être drôles ! Ils sourirent et décidèrent qu'il valait mieux obéir. Ils se rendirent donc au salon et s'assirent auprès du sapin illuminé. Monsieur Potter voyait bien, que quelque chose n'allait pas avec son fils. Celui-ci était rarement nerveux, et maintenant il ne cessait de bouger la jambe, assis sur son fauteuil. Manifestement, il y avait quelque chose qui clochait.
- Que ce passe t-il donc ? Nous avons déjà rencontré Lily, alors inutile d'être anxieux comme ça, James.
Le jeune homme regarda son père, et lui fit un petit sourire. Il jeta un bref regard vers la cuisine, d'où parvenait des bruits de plats et de rires, puis regarda son père à nouveau.
- Papa … lorsque tu as rencontré maman, savait tu déjà que c'était elle et elle seule ? demanda James
- Oui, je l'ai toujours sut. Je me souviens, dit-il en s'allumant une pipe, que trois jours après le début de notre relation, j'ai dit à mon ami : « Cette fille, je vais l'épouser »
James hocha la tête. Il savait parfaitement ce que son père voulait dire par-là. Il jeta encore un bref regard vers la cuisine, comme s'il ne voulait pas être entendu.
- Alors, tu savais que tu voulais vivre ta vie entière avec elle ? Tu savais, que ce serait elle, la mère de tes enfants ? questionne à nouveau James
- Voyons … tu te prend pour ta sœur, ce soir ? demanda monsieur Potter, amusé
James sourit chaleureusement. C'était vrai, qu'il ressemblait à Amélia en ce moment. Il émit un petit rire et regarda vers la fenêtre. Que faisait-elle ? Pourquoi étais-ce si long ? Il soupira et observa les lumières du sapin, qui clignotaient au rythme de la musique. Il demeura silencieux, perdu dans ses pensées. Monsieur Potter regardait attentivement son fils. Il commençait à comprendre ce qui se passait. Ce pouvait-il que James ai l'intention d'épouser Lily ? Ils n'avaient que 18 ans, pourtant … Ils avaient tout leur temps pour ça. Il retira sa pipe de sa bouche et la tourna entre ses doigts. Sans regarder James, les yeux sur la fumée qui se dégageait du tabac qui se consumait, il dit :
- Tu souhaites l'épouser, c'est ça ?
James tourna la tête vers son père, et rougit. Évidemment, ses questions renvoyaient à l'évidence même. Il toussota et regarda rapidement ailleurs.
- C'est que … oui, dit-il. Je … j'ai l'intention de lui demander ce soir
Monsieur Potter remit lentement sa pipe à sa bouche et hocha la tête. Ainsi donc, son fils en était rendu à ce point capital de sa vie. Il se sentie soudain très vieux. Il perçut les rires de sa fille dans la cuisine et sourit. Il devait se l'avouer. Ses enfants n'étaient plus des bébés. James qui allait se marier, et Amélia, âgée de 14 ans, qui devenait de plus en plus femme de jour en jour. Il soupira et posa la main sur l'épaule de son fils, afin de lui donner sa bénédiction.
- J'en suis très heureux, dit-il
James n'eut pas le temps de répondre qu'on frappait à la porte. Il se leva subitement et fixa la porte d'un air paniqué. Ça y était … elle était là. Il s'aperçut qu'il ne respirait plus, et reprit son souffle bruyamment. On frappa encore et il sortie enfin de sa catatonie. Lentement, il alla vers la porte et l'ouvrit. Lily, magnifique comme toujours, lui fit un immense sourire. Elle avait les bras chargés de cadeaux et James les prit galamment. La jeune fille entra et retira son manteau, pendant que James allait déposer les cadeaux sous l'arbre.
- Bonjour monsieur Potter, dit Lily en souriant
- Bonjour Lily, dit monsieur Potter avant de l'embrasser sur les joues
Madame Potter et Amélia sortirent de la cuisine, alertées par la voix de Lily. Après quelques embrassades et salutation, ils passèrent à table. Fidèle à son habitude, Amélia placotait comme une pie et posait sans cesse des questions à James et Lily. Ils étaient devenus Aurors, et elle trouvait ça passionnant. Bien que personnellement elle souhaitait être professeur, elle ne pouvait s'empêcher de s'abreuver à toutes les fontaines de connaissances. James, que la volubilité de sa sœur rendait encore plus nerveux, ne toucha pratiquement pas à son assiette, ce qui inquiéta sa mère.
- Chéri, voyons … c'est ton plat préféré. Tu ne te sent pas bien ? demande t-elle
- Non … c'est que je déguste, maman, dit-il en recommençant à manger
Monsieur Potter eut un petit sourire et pencha la tête vers son assiette. Il pouvait aisément imaginer comment son fils se sentait en ce moment. Il se souvenait encore de sa demande de mariage. Il n'en avait pas dormie pendant trois jours, imaginant les pires scénarios qui soit. Madame Potter observa son fils quelques secondes, puis haussa les épaules.
Le repas ne pouvait durer éternellement et vint le temps d'ouvrir les cadeaux. James se sentait tellement nerveux, qu'il dut aller aux toilettes huit fois pendant l'ouverture, ce qui retarda le processus considérablement. Pendant qu'il était aux toilettes, pour la huitième fois en dix minutes, monsieur Potter donna un cadeau à sa fille.
- Tiens … c'est de la part de Remus Lupin, apparemment, dit-il
Monsieur Potter se posait des questions. Pourquoi l'ami de James offrait-il un cadeau à sa fille cette année ? Il l'a connaissait pourtant depuis trois ans et ne lui avait jamais fait parvenir de cadeaux auparavant. Ce passait-il quelque chose entre eux ? Bien que le jeune Lupin soit très gentil et poli, monsieur Potter n'était pas certain qu'il désirait vraiment que sa fille en soit amoureuse. Ils avaient quand même quatre ans de différence …
Lorsqu'elle entendit que le cadeau provenait de Remus, Amélia se sentir rougir légèrement. Un sourire apparut sur ses lèvres et elle prit la boite. Il lui avait envoyé un cadeau … il pensait donc encore à elle. Délicatement, elle le déballa et ouvrit la boite. Une magnifique chaîne en or, ornée d'une Pierre de Lune, s'y trouvait. Bouche-bée, elle prit la chaîne dans sa main et la regarda, émerveillée. Cela avait dut lui coûter très cher, et elle savait combien il manquait cruellement d'argent, personne ne voulant l'engager à cause de sa lycanthropie. Elle en fut donc doublement touchée. Elle ouvrit la chaînette et l'attacha autour de son cou. C'était le plus beau cadeau du monde ! Elle sourit et vit un bout de parchemin dans le fond de la boite. Elle le prit et le lut.
Pour te remercier de m'avoir accompagné au bal. Joyeux Noël, Pupuce …
Remus
Xx
Elle se retint pour ne pas presser le papier sur son cœur et le rangea dans la boite qu'elle referma avec soin. Il l'avait encore appelé « Pupuce » et, de plus, il avait mit des baisés dans le bas de son message. Il n'en fut pas plus à Amélia pour passer le plus merveilleux des Noël de sa vie.
James sortie enfin de la salle de bain, et revint s'asseoir avec les autres. Il était un peu blême et honnêtement, ne se sentait pas vraiment bien. Il sourit brièvement à Amélia, lorsqu'elle lui montra le cadeau que lui avait offert Remus. Il était trop nerveux pour en être intrigué. Après avoir contrôlé sa respiration, il tendit la main et prit une petite boite, qu'il donna à Lily. La jeune fille sourit et l'ouvrit. Une somptueuse bague s'y trouvais, ornée de plusieurs diamants. Madame Potter poussa un petit cri, pendant qu'Amélia ouvrait de grands yeux ébahis. Monsieur Potter, lui, se contenta de sourire en se rallumant une pipe. Lily regarda la bague quelques instants, la main tremblant légèrement, puis elle regarda James.
- Veux tu m'épouser, Lily ? demande James d'une voix étrangement calme
- Oui … oui, James, répondit-elle les larmes aux yeux
James allait passer la bague au doigt de Lily, lorsqu'on frappa à la porte. Monsieur Potter alla ouvrir et se trouva devant Minerva McGonagall. Celle-ci semblait passablement nerveuse et un sentiment d'urgence se dégageait d'elle.
- Que ce passe t-il, Minerva ? Un problème avec les Mangemorts ? demande monsieur Potter
- Effectivement … ils attaquent. Nous avons besoin de tout les membres de l'Ordre, dit-elle d'un ton pressant.
Immédiatement, monsieur Potter alla chercher sa baguette, pendant que sa femme se levait précipitamment afin d'aller chercher la sienne. James, Lily et Amélia étaient ébahis et se lançait des regards inquiets. Après avoir dit à James de s'occuper de sa sœur, ils partirent sur le lieu de la bataille. L'ambiance en fut légèrement perturbée. James glissa la bague dans le doigt de Lily, puis se leva. Plus personne n'avait envie d'ouvrir des cadeaux. Amélia se leva à son tour, la main posée sur sa chaîne, et se rendit à la fenêtre pour regarder à l'extérieur. Lily demeura assise et fixait les flammes d'un air perdu.
De longues heures s'écoula sans que les parents Potter ne reviennent. Amélia s'était endormie devant la fenêtre et Lily dormait aussi, appuyée contre James. Celui-ci ne dormait pas, veillant sur les deux jeunes femmes. Alors qu'il s'assoupissait à son tour, on frappa à nouveau à la porte. James sursauta et se leva rapidement. Ce n'était pas normal … ses parents ne frapperaient pas avant d'entrer. Amélia et Lily, réveillée par les coups frappés, regardaient James avec inquiétude. Elles aussi savaient, que la situation était anormale. James les regarda, un air protecteur dans le regard, puis se rendit à la porte, qu'il ouvrit avec angoisse. Sur le seuil, le professeur Dumbledore le regardait tristement. Il entra dans la maison, regarda Amélia et Lily, puis soupira. Lentement, il sortie deux baguettes de sa poche et les tendit à James.
- Je suis désolé … dit-il
Amélia poussa un cri déchirant qui perça l'aube naissante tel un éclair dans la nuit.
