Chapitre 14 : Retour aux sources
Nous étions en Juillet 1995. Amélia Potter se prélassait au soleil, étendue sur sa petite terrasse. Elle allait s'endormir, lorsqu'une ombre plana sur elle, lui cachant la lumière du jour. Elle ouvrit les yeux, posant la main contre son front, afin de ne pas être aveuglée par le soleil et regarda autour d'elle. Sur la rampe de la terrasse, se tenait Razmot, le Grand Duc de James dont elle avait hérité à la mort de son frère.
- Razmot … tu me caches le soleil, lui dit-elle
Le hibou hulula, puis s'envola jusqu'à elle avant de se poser sur la serviette de plage. Il lui tendit la patte et attendit patiemment. Elle détacha le parchemin qui s'y trouvais et donna un gros calin à son hibou. Celui-ci ferma les yeux, comme savourant un moment de pure extase, puis émit un bref cri. Elle sourit et lui donna un croque-hibou, qu'il s'empressa de manger comme un goinfre.
Amélia retourna la lettre et se figea. Bien en évidence sur le devant de l'enveloppe, l'emblème de Poudlard luisait dans la lumière. Elle porta une main tremblante à sa bouche, n'arrivant pas à en croire ses yeux. Poudlard… il y avait si longtemps qu'elle n'y avait pas mit les pieds. Avec lenteur, elle ouvrit l'enveloppe et prit le parchemin qui s'y trouvais. Les larmes aux yeux, elle lut.
Très chère Amélia,
Je tenais à vous informez de la situation actuelle. Après bien des aventures, j'ai convenu d'expliquer à Harry se qui s'était passée lors de cette nuit fatidique. Dorénavant, il est au courant pour le Sort de Protection Sanguine. Je lui ai aussi expliqué, évidemment, qu'il avait une tante de plus… avec tout ce que cela implique. Ce sera à vous, par contre, de lui raconter les évènements en détails.
Oui, Amélia … à vous. Il est temps de rentrer. Après discussion avec le Directeur Schreiber, qui je dois dire en est très peiné, je vous offre de poursuivre votre carrière à Poudlard en tant que professeur de Défenses contre les Forces du Mal, matière dans laquelle vous excellez à ce qu'on m'a dit.
Nous vous attendons, Amélia. Rendez-vous en Angleterre …
Albus Dumbledore
Amélia poussa un gémissement, mit son visage entre ses mains, et éclata en larmes. Elle rentrait enfin chez elle, après quatorze ans d'exil.
Deux semaines plus tard, Amélia quittait l'Australie pour l'Angleterre. Diverses émotions bataillaient dans son cœur. Elle ressentait à la fois nostalgie et bonheur incommensurable. Elle allait enfin pouvoir revoir le Pré-Au-Lard … et Remus. Remus, qui lui avait tant manqué. Toutefois, Amélia avait peur. En fait, elle était terrorisée. Et, s'il était marié ? S'il avait fait sa vie avec une autre ? Après tout, ils n'avaient jamais été ensembles et il ne lui avait jamais avoué quoi que ce soit. Il se pouvait donc fort bien, qu'il soit mari et père.
Perdue dans ses pensées, Amélia fixait le vide devant elle, portant peu attention à son vol. Elle conduisait son balai machinalement, habituée aux mouvements du vent contre le bois. Ce ne fut que lorsqu'elle survola Londres, qu'elle revint à elle. Doucement, elle descendit vers le sol et se posa devant le Chaudron Baveur. Levant la tête, elle regarda l'insigne de l'auberge, les larmes affluents à ses yeux. Elle était enfin revenue … Elle poussa la porte et entra.
Plusieurs sorcières et mages se trouvaient à l'intérieur. Ils discutaient bruyamment entre eux, des chopes de bierreaubeurre à portée de la main. Elle s'avança, sa valise et son balai à la main, et se rendit au comptoir. Elle sourit au serveur et lui dit :
- Bonjour … je suis Amélia Potter. Le professeur Dumbledore m'attend
- Ha oui … suivez-moi, lui dit le serveur
Elle le suivit avec empressement, tentant de ne pas le perdre de vue dans la foule. Ils montèrent à l'étage et arrivèrent devant une chambre. Le serveur frappa et ouvrit.
- Professeur Dumbledore ? dit-il. Amélia Potter est arrivée
- Bien … faites là entrer, mon cher Éloi, répondit une voix qu'elle connaissait bien
Le serveur la laissa passer et elle entra dans la chambre. Avec un immense sourire, elle déposa sa valise par terre et alla vers Dumbledore. Impulsivement, elle le serra dans ses bras, heureuse de le savoir en vie. Dumbledore sourit et lui rendit son étreinte avec gêne, avant de l'invité à s'asseoir.
- Amélia … heureux de vous revoir, dit-il. J'espère, que votre vie en Australie à été douce et fructueuse
- Ce n'était pas si mal … dit Amélia. Toutefois, je suis plus qu'enjouée d'être de retour
- Je n'en doute pas … répondit Dumbledore en souriant
Se penchant légèrement vers elle, il l'a regarda attentivement par dessus ses lunettes en demi-lune. D'un ton de confidence, il dit :
- J'imagine, que vous désirez revoir vos amis ? Et Harry, n'est ce pas ?
- Oui, dit Amélia dans un souffle
- Je dois d'abord vous avisez, que Sirius Black s'est échappé de prison, il y a deux ans …
Je le sait, dit-elle d'une voix située entre la tristesse et la colère.
L'annonce de l'évasion de Sirius avait fait le tour du monde. Les journaux sorciers Australiens en avait fait toute une histoire. S'évader d'Azkaban était impossible, mais pourtant Black avait réussit. Lorsqu'elle avait lu cette nouvelle, Amélia fut d'abord extrêmement heureuse. Elle était convaincue, tout au fond de son âme, que Sirius était innocent. Toutefois, au fil des articles qu'elle lisait, elle eu peur. Peur, que Sirius soit bien le traître dont on parlais … peur qu'il trouve Harry et s'en prenne à lui. Avec tristesse, elle regarda Dumbledore et attendit la suite.
- Évidemment … les journaux en Australie ont dut en faire tout un plat, dit Dumbledore en souriant. Toutefois, ce qu'aucun journaux n'a dévoilé, c'est que Sirius est innocent
- Innocent ? questionne la jeune femme en se redressant
- En effet … le véritable coupable est Peter Pettegrow
Amélia pinça très légèrement les lèvres. Elle n'était pas surprise de l'apprendre. Ce sale petit rat puant ! Il l'avait toujours dégoûté, avec ses grandes dents et ses oreilles décollées. Alors, c'était lui le responsable de la mort de son frère ? C'était lui le responsable de l'emprisonnement injustifiée de Sirius ?
- Il doit payer pour son crime, dit-elle. Et, je veux aider à sa capture … je vais tout faire pour qu'il croupisse en prison !
- Alors … je crois, que vous devriez venir avec moi, dit Dumbledore en se levant
Amélia se leva, reprit ses bagages et suivit Dumbledore. Ils sortirent de l'auberge surpeuplée et marchèrent de longs instants dans les rues de Londres. Amélia regardait autour d'elle, émerveillée par les changements que la ville avait subit en son absence.
Tout était si différent qu'en Australie ! Même l'air était différent. Exceptionnellement silencieuse, elle marchait aux côtés de Dumbledore, sans se questionner sur l'endroit où ils allaient. Elle lui avait toujours fait confiance. Cependant, lorsqu'ils s'arrêtèrent devant un terrain vague, elle douta de son intégrité mentale. Pourquoi s'arrêter dans cet endroit désert ? Il se tenait devant un terrain vide, situé entre deux maisons et la regardait en souriant. Elle plissa les yeux, afin de voir le nom de la rue. Ils se trouvaient dans le Square Grimmauld, entre le 11 et le 13. De plus en plus perplexe, elle le regarda.
- Pourquoi s'arrête t-on ici ? Nous allons dans une de ces maisons ? Où sommes nous ? Je veux dire, pourquoi sommes nous ici ? dit-elle
Dumbledore sourit, heureux de constater qu'elle n'avait pas changée. Au début, il avait eu peur … elle n'avait posé aucune question et était demeuré silencieuse. Ce n'était pas normal … Il avait donc attendu exprès avant de prononcer la formule, afin de voir sa réaction. Maintenant soulagé, il dit :
- Nous sommes devant le repaire de l'Ordre du Phénix. Si vous le désirez, vous pouvez rejoindre nos rangs
- L'Ordre du Phénix ? Vous voulez dire, le groupement dans lequel était James et Lily ? Celui qui combat les Mangemorts ? questionne t-elle
- Effectivement, répondit Dumbledore avant de se tourner vers le terrain vague. Retenez bien cette formule, Amélia
Amélia regarda vers le terrain vague et hocha la tête. D'une voix ferme, Dumbledore dit :
- Le repaire de l'Ordre du Phénix se trouve au 12 Square Grimmauld, Londres
Aussitôt, l'air devant eux bougea et, peu à peu, la façade d'une vieille maison délabrée apparue. Amélia ouvrit de grands yeux, puis jeta un bref regard vers Dumbledore. Elle le vit avancer vers la maison et le suivit. Rapidement, ils entrèrent et Dumbledore referma la porte derrière eux. Dès qu'ils furent à l'intérieur, la maison disparue à nouveau aux yeux des mortels.
Une voix stridente se mit à hurler :
- Espèce de vieux fou ! Sort de ma maison, débile profond ! Et, toi, espèce de grande gueule attardée, tu n'as rien à faire ici ! SORTEZ !
Amélia sursauta et regarda autour d'elle. Elle vit un tableau, représentant une vieille femme acariâtre. C'était cette femme, qui leur hurlait des insultes, s'époumonant jusqu'à en devenir rouge pivoine. Un bruit de pas précipités retentie dans les escaliers et une voix grave, remplit de colère s'éleva.
- Veut tu bien te la fermez, espèce de vieille tarée ! dit Sirius en refermant vivement le rideau, afin de cacher le tableau de sa mère
Amélia le reconnut aussitôt et posa la main sur sa bouche. Avec un sanglot dans la voix, les larmes aux yeux, elle dit :
- Sirius …
Sirius tourna rapidement la tête et la regarda. Il la fixa quelques secondes, comme s'il enregistrait son visage dans son esprit. La dernière fois qu'il avait vu Amélia, elle avait à peine 17 ans. Maintenant, elle était devenue une ravissante femme de 31 ans. Il mit donc un certain temps à la reconnaître, mais lorsque ce fut fait, un magnifique sourire éclaira son visage.
- Pupuce ! dit-il. Pupuce, c'est bien toi ?
Cette fois, Amélia porta les deux mains à sa bouche et elle éclata en sanglots. Elle se précipita sur Sirius et le serra fortement dans ses bras. Sirius l'enlaça et posa le menton contre son épaule, fermant les yeux et tentant de ne pas pleurer à son tour. Elle poussait de gros sanglots et pleurait amèrement sur tout ce qu'ils avaient vécus. À travers ses larmes, elle tenta de parler, mais le résultat ne fut guère concluant.
- Si … Siri … Sirius … Je … je savais que … que tu … tu n'av … n'avais pas f … fait ça, dit-elle
- Chut … c'est finit maintenant, Pupuce. Nous sommes de retour tout les deux, dit Sirius. Ne pleure plus, Amélia
Amélia fit un petit signe de tête, et sécha ses larmes, toujours dans les bras de Sirius. Alerté par le son des pleurs, Remus sortie de la bibliothèque et se figea sur place. Il fixait la jeune femme qui se trouvais dans les bras de Sirius, et son cœur s'accéléra aussitôt. Il ne pouvait pas y croire … elle était là. Amélia était là, devant lui. Avalant difficilement sa salive, il murmura le prénom tant murmuré au fil des années.
- Amélia …
Appuyée contre Sirius, Amélia ouvrit les yeux. Lentement, elle tourna le visage et regarda dans la direction du murmure. Tout aussi lentement, elle quitta les bras de Sirius, afin de s'avancer vers l'homme qui peuplait ses jours et ses nuits. Elle posa les mains de chaque côté de son visage, passant délicatement les doigts sur les cicatrices qui le parsemait. Puis, elle passa doucement la main dans ses cheveux teintés de quelques mèches blanches. Enfin, elle leva des yeux aimants vers lui et plongea son regard dans le sien.
- Remus … murmure t-elle avant de se blottir dans ses bras
Elle était enfin de retour chez elle.
