Chapitre 15 : Je suis là …

Septembre 1995 arriva enfin, et Amélia retourna à Poudlard en tant que professeur. Elle entra nerveusement dans la Grande Salle et s'assied avec ses collègues, remarquant à peine Rogue, qui la foudroyait du regard.

La jeune femme n'était pas la seule à faire un retour aux sources. Effectivement, Remus avait été à nouveau engagé comme professeur, ayant charge du cours d'Histoire de la Magie. Cette situation rendait donc Severus encore plus fou de rage. Il avait tout fait pour que ce monstre lycanthrope quitte Poudlard, et le voilà de retour, en compagnie de sa laideronne de pie stupide ! Extrêmement renfrogné, Severus fixait donc le vide devant lui d'un air sombre.

Assise aux côtés de Remus, Amélia s'efforçait de rester calme. Bientôt, elle reverrai Harry. Il allait entrer par la porte de la Grande Salle, avec les autres élèves, afin d'attendre les premières années. Fermant les yeux, Amélia respira profondément, tout en pianotant des doigts sur la table. Elle sentie alors une douce chaleur sur sa main et elle ouvrit les yeux. Remus avait posé la main sur la sienne, et la regardait, un léger sourire aux lèvres. Ils se regardèrent quelques secondes, puis Remus retira la main de celle d'Amélia. Il ne devait pas être trop proche d'elle. Il n'en avait, malheureusement, pas le droit.

Les portes de la Grande Salle s'ouvrirent alors, et les élèves entrèrent. Amélia parcouru les yeux sur les divers élèves, se demandant si elle allait reconnaître Harry parmi eux. Elle obtint sa réponse très rapidement. Un jeune homme aux cheveux récalcitrants s'avançait vers la table des Gryffondor, en compagnie d'un jeune homme roux et d'une jeune fille qui semblait très sûre d'elle. Après qu'ils se furent assis, tout les trois tournèrent la tête en direction de la table des professeurs. Amélia en eu, évidemment, le souffle coupé. Il ressemblait tellement à James ! On aurait presque dit, que son fantôme la regardait. Les mêmes cheveux en bataille, le même nez, la même forme du visage, le même maintien … seuls ses yeux étaient différents. C'était manifestement les yeux de Lily. Sans le quitter un seul instant du regard, elle tendit la main vers Remus et l'a repris dans la sienne, la serrant convulsivement. Cette fois, Remus garda la main d'Amélia dans la sienne, prenant comme défaite qu'il devait la soutenir. Hermione remarqua aussitôt le manège qui se jouait et murmura à Harry :

- Regarde Harry … le professeur Lupin lui tient la main. Tu crois que … qu'ils … demande t-elle

- Je n'en sait rien, murmure Harry en ne quittant pas sa tante du regard

- Ce serait trop génial, que Lupin soit ton oncle ! murmure Ron

- Trop beau pour être vrai … dit Harry

Les élèves de première année entrèrent sur ces mots, et furent répartis à tour de rôle. Lorsqu'ils furent tous répartis, le professeur Dumbledore se leva, afin de faire son discours de la rentrée.

- Une fois encore, j'ai le plaisir de vous accueillir de nouveau à Poudlard, pour une autre année. Ceux qui le connaisse ont déjà constaté, que le professeur R.J Lupin est de retour parmi nous. Cette fois, il enseignera l'Histoire de la Magie, en remplacement du professeur Binns, qui a décidé de partir vers un autre monde.

Les élèves applaudirent à tout rompre le retour de leur professeur préféré. Enfin, le cours d'Histoire de la Magie ne serait plus ennuyant ! Remus lâcha la main d'Amélia, qu'il tenait toujours alors qu'elle semblait être remise de son choc initial, et se leva pour saluer les élèves. Puis, il se rassied en souriant.

- Le cours de Défenses contre les Forces du Mal sera enseigné par quelqu'un qui nous provient directement de l'École de Sorcellerie Ansell d'Australie. Le professeur Amélia Potter …

Amélia se leva à son tour et sourit à ses élèves avant de se rasseoir. De petits murmures volèrent un moment dans la salle. Potter ! Les regards se tournèrent vers Harry, qui tenta de les ignorer du mieux qu'il pouvait. Devant son ignorance, les autres se mirent à manger, oubliant, pour le moment, de lui poser des questions.

Amélia n'eu pas l'opportunité de rencontrer Harry avant son premier cours, qui eu lieu trois jours après la rentrée. Elle descendit les escaliers menant à son bureau et marcha vers la porte de la classe. Le cours ne débutait que dans une demie-heure, mais elle entendait déjà des voix dans le passage. Souriant, elle se dit que les élèves de Poudlard avaient beaucoup plus d'assiduité, que ceux d'Ansell. Elle ouvrit la porte et se trouva devant Harry et ses amis. Amélia les regarda quelques instants, puis fit un petit sourire en se poussant de côté pour les laisser entrer. Ils entrèrent, Harry jetant un bref regard vers sa tante, et prirent place à leur banc habituel. Amélia respira profondément et marcha jusque devant la classe, où elle s'assied à son bureau. Un silence de plomb nimbait la pièce et elle se dit qu'elle devait dire quelque chose.

- Bonjour … arrivez-vous toujours aussi tôt en cours ?

- Elle oui, mais pas nous ! dit Ron en pointant Hermione du doigt

- Veut tu bien te taire, Ronald ! dit Hermione. En fait, nous voulions vous parlez, professeur, ajoute t-elle d'un ton remplit de professionnalisme

Amélia ne put s'empêcher de sourire. Cette jeune fille lui faisait tellement penser à elle ! La même attitude supérieure de ceux qui savent … qu'ils savent ! Elle devait se faire régulièrement traiter de miss je-sait-tout, se dit Amélia en souriant.

- Hé bien, je vous écoute. Mais, avant, puis-je savoir vos noms ? dit-elle d'une voix douce. Mit à part Harry, bien entendu, ajoute t-elle en le regardant

Harry regarda sa tante et lui sourit. Il se sentais tellement bien, comme s'il l'avait toujours connu.

- Ce sont Hermione Granger et Ron Weasley, dit-il.

- Oui, et nous voulions savoir … enfin, on nous a dit que vous y étiez ce soir là, et … dit Hermione

Amélia regarda Hermione et lui fit un sourire attristé. Elle soupira tout en passant les mains sur son visage. Elle ne se doutait pas, qu'elle devrait raconter l'histoire à Harry si tôt. Après une brève hésitation, elle se décida à parler.

- En effet, miss Granger. Je me trouvais chez mon frère ce soir là. En fait, j'habitais chez James et Lily depuis la mort de mes parents, dit-elle. Ils sont morts un an avant le mariage de tes parents, Harry … ils faisaient partis de l'Ordre et ils sont morts au cours d'une attaque des Mangemorts.

Un silence pesant planait toujours dans la classe, Harry, Ron et Hermione n'osaient respirer. Amélia regarda Harry, lui sourit, puis poursuivit son histoire.

- L'Halloween 1981 eu lieu un samedi. J'étais dans ma chambre, lorsque j'ai entendu un bruit provenant du hall d'entrée. Je suis descendu en courant, et j'ai croisé Lily dans le couloir. Elle te tenais dans ses bras, Harry, dit Amélia en regardant son neveu

Harry fit un bref signe de tête, afin de lui signifier qu'il l'écoutais bien. Il avait des papillons dans l'estomac. Enfin, il saurait ce qui s'était passé ce soir là. Et, savoir que sa mère le tenais dans ses bras, l'emplissait de joie.

Alors qu'elle le regardait, Amélia décida qu'il valait mieux taire le fait que Lily était enceinte lors de sa mort. Ce détail aurait trop blessé Harry pour rien, déjà que la narration de la mort de ses parents allait le faire souffrir.

- Nous sommes allés dans le hall et ton père tenait Voldemort en joue avec sa baguette …

- Seigneur, murmure Hermione le teint blême, alors que Ron émettait un petit gémissement

En entendant le nom de Voldemort, Harry fut remplit de haine, mais aussi de fierté. Son père l'avait tenu en joue … il l'avait défié, afin de protéger sa famille.

- Lorsqu'il nous à vu, Voldemort à fait un pas vers nous. Ton père s'est placé entre nous et lui, et nous a dit de partir. Ta mère m'a alors agrippé par la main et nous nous sommes enfuies, dit Amélia le regard plongé dans le passé. Alors que nous étions presque rendues à la porte de derrière, une lueur verte à emplit la maison …

- Mon père … dit Harry

- Oui … il venait de mourir pour nous sauver. Pour nous donner une chance de fuir, dit Amélia avec émotion

Elle ferma les yeux, tentant de refouler les larmes qui montaient en elle. Elle devait terminé l'histoire. C'était celle d'Harry, et il devait la connaître. Sans ouvrir les yeux, elle se replongea dans la terreur de cette nuit d'octobre 1981.

- Lorsque la lueur à nimbée la pièce, je me suis mit à crier le nom de ton père. J'ai voulu revenir en arrière, afin d'aller vers lui … mais ta mère m'a ordonné d'aller dans ta chambre. J'y suis allé … et elle m'a rejoint. Elle avait ouvert la porte de derrière, afin de faire croire à Voldemort, que nous étions sorties. Elle était en état de choc, tout comme moi d'ailleurs. Ta mère à ouvert la porte du placard de ta chambre et m'a dit de m'y cacher. Au moment où elle allait te poser dans mes bras, Voldemort à fait sauter la poignée de porte.

Harry, Hermione et Ron retenaient leur souffle, vivant les évènements comme s'ils y étaient. Amélia prit une profonde respiration et, toujours en gardant les yeux fermés, elle continua son récit.

- Ta mère à refermé la porte et elle a couru jusqu'à la fenêtre située derrière ton lit. Elle voulait probablement sortir dehors avec toi ou, à tout le moins, te jeter à l'extérieur. Au moment où elle a atteint ton lit, Voldemort est entré.

Amélia avala difficilement sa salive. Tout cela était si dure à revivre. Après avoir passé toute sa vie à vouloir oublier les évènements, voilà qu'elle devait les narrer, afin que son neveu arrive à faire le deuil de ses parents. Elle cacha son visage entre ses mains et murmura :

- Elle t'a alors déposé dans le lit et s'est placé entre Voldemort et toi. Je regardait entre les lattes de la porte du placard, et j'était tellement terrorisé. Mais, ta mère fixait Voldemort droit dans les yeux, et elle l'a supplié de ne pas te faire du mal … de la tuer elle, mais de te laisser en vie. Il lui a ordonné de s'enlever du chemin. Elle a refusé … et il l'a tuée. Puis il a tendu sa baguette vers toi et … j'ai fermé les yeux.

Amélia soupira et ouvrit les yeux, afin de regarder son neveu et ses amis. Elle regarda sa montre … le cours débutais bientôt, elle devait se dépêcher à terminer. Les détails de cette nuit d'horreur ne devaient pas être entendu par la planète entière.

- J'ai alors entendu un cri affreux … un cri inhumain, impossible à décrire ni même à concevoir. J'ai ouvert les yeux et regardé entre les lattes. Voldemort était réduit en fumée et hurlait … et il est partie par la fenêtre ouverte.

Elle regarda alors Harry droit dans les yeux. Avec des sanglots dans la voix, elle dit :

- Tu pleurais, Harry … je t'entendais pleurer, mais je ne réalisait pas que c'était toi. Puis, je me suis levé et je suis sortie du placard. Je t'ai prit dans mes bras et je suis retourné me cacher.

Amélia ferma les yeux à nouveau, enfonçant les émotions au plus creux de son être. Non … elle ne devait pas pleurer. Elle avait déjà versé assez de larmes comme ça.

- C'est là que l'Ordre nous à trouvé. Endormis tout les deux dans le placard. Je te tenais contre moi … et ils t'ont arraché de mes bras. Ils m'ont retiré la seule famille qu'il me restait … tout ce qui me restait de mon grand frère, que j'admirais tellement.

Elle eu un faible sourire, tel un fantôme surgit du passé

- Mais maintenant … maintenant, je suis là, dit-elle en ouvrant les yeux.