Chapitre 20 : En ton honneur

Les mois passèrent, et Remus ne cessait de s'extasier sur le ventre d'Amélia. Depuis le jour du mariage, pas un seul instant ne s'était passé sans qu'ils ne sentent leur enfant bouger. Émus, ils posaient leur mains sur leur bébé, lui murmurant de douces promesses et lui chantant des berceuses. Seul inconvénient, Amélia était continuellement malade en période de Pleine Lune, et ce malgré l'absorption de Potion Tue-Loup. Plus les mois passaient, plus le taux d'hormone Lycanthrope augmentait, ce qui posait quelques désagréments. Toutefois, ils étaient si heureux, que ce contre-temps leur semblait bien futile.

Le soir du 4 mai 1997, ils se trouvaient dans leur modeste maison, étendus sur le lit. Amélia, rendue énorme par sa grossesse de neuf mois, était comme échouée dans le lit, la main sur son ventre. Doucement, elle caressait son enfant, qui bougeait plus qu'à son habitude. Remus se trouvais à ses côtés, occupé à corriger des devoirs, une main sur le ventre de sa femme. Soudain, il se figea, laissant sa plume en suspens dans les airs. Il venait de sentir le ventre d'Amélia devenir dur comme une pierre philosophale. Il leva les yeux vers elle et vit qu'elle se mordait la lèvre inférieure. Aussitôt, il lâcha sa plume et s'assied.

- Amélia ? Princesse ? questionne t-il

Amélia ne répondit pas, ce qui inquiéta Remus, qui se leva précipitamment du lit. Il s'élança vers la porte du placard et en sortie une paire de pantalon élimé, qu'il enfila en sautillant vers le lit. Il se prit les pieds dans une jambe du pantalon et tomba en plein ventre sur le lit. Il se retourna et se battit quelques instants avec la jambe récalcitrante, avant de réussir à l'enfiler. Amélia, qui venait d'ouvrir les yeux, le regardait d'un air étonné.

- Qu'est ce qu'il y a ? Il y a le feu, Remus ? dit elle, en se retenant de rire

- Hein ? dit Remus en la regardant d'un air légèrement paniqué. Ton ventre est devenu tout dur, dit-il en se relevant.

Amélia éclata de rire. Qu'il était drôle ! Remus la regarda quelques instants, pencha la tête sur le côté et sourit. Il vint pour mettre les mains dans ses poches, mais en fut incapable. Intrigué, il regarda ses pantalons et, avec une certaine gêne, remarqua qu'il les avait mit à l'envers. Il rougit un peu, se sentant comme un parfait idiot, puis il s'assied sur le lit, afin de les remettre à l'endroit. Le voyant faire, Amélia fut de plus en plus hilare, gardant la main sur son ventre et riant d'un rire cristallin.

- Remus … mon amour, tu est si drôle ! dit-elle. Ce sont de fausses contractions … j'en ai depuis trois jours, ajoute t-elle. Quoique celle là était un peu plus douloureuse, il n'y a pas de quoi en faire un drame

- Tu crois ? dit Remus. Nous ferions mieux d'aller à Sainte-Mangouste…

- Mais non ! dit Amélia en riant. Vient te coucher …

Après avoir lancé les copies des devoirs sur la table de chevet, en lui ordonnant de les corriger demain matin, elle le regarda retirer ses pantalons et venir la rejoindre dans le lit. Aussitôt, elle se blottie contre lui, comme une chatte en chaleur. Avec un petit soupire, elle passa la main contre son torse et la descendit vers son entre-jambe. C'est secret mal gardé, que la puissance de la libido d'une femme enceinte. Remus soupira et se pencha vers elle, l'embrassant dans le cou. Il frémit un peu, lorsqu'elle referma la main sur son sexe, débutant un va-et-vient vif et rapide. Il gémit, puis détacha les rubans de sa chemise de nuit, afin d'accéder à la rondeur ferme de ses seins. Doucement, il titilla ses mamelons de sa langue, faisant automatiquement monter le lait maternel qui jaillit, tel une fontaine de jouvence, dans sa bouche avide. Avec douceur, il but à la source qui, bientôt, nourrirait son enfant. Amélia courba les reins, appuyant du mieux qu'elle pouvait son sexe sur celui de Remus. Avec un gémissement, elle se mordit la lèvre inférieure, puis le poussa un peu. Obéissant, Remus se coucha sur le dos, caressant les seins de sa femme. Avec une certaine difficulté de mouvement, Amélia se terra sous les couvertures et descendit vers le sexe de Remus, qu'elle prit dans sa bouche. Il soupira, poussa un petit gémissement et plaça les mains sur ses cheveux, qu'il caressa avec tendresse. Fermant les yeux, le souffle court, ils goûtèrent au plaisir charnel de longs instants. Puis, lentement, Amélia remonta vers le torse de Remus, et s'assied à califourchon sur lui. Avec douceur, il entra en elle, gémissant de plaisir. Amélia pencha la tête par en arrière, soupira puis sentie une contraction l'envahir. Avant de s'en rendre compte, Remus sentie une chaleur épouvantable l'envahir et il se retrouva trempé. Il poussa un petit cri et ouvrit les yeux. Ne pouvant pas bouger, du fait de leur position, il regarda Amélia d'un air ébahit.

- Je t'ai touché où ? Dit moi ce que j'ai fait, pour que tu soit si excitée que ça ! dit-il

- Remus … arrêtes de faire l'idiot ! dit Amélia, en pouffant un peu. Je… Je crois, que je viens de perdre les eaux

- Quoi ! s'exclame t-il. Mais, pousse toi, pousse toi … ajoute t-il en se débattant

- Pousse toi … facile à dire ! Tu crois, que c'est facile, de bouger quand on ressemble à une baleine ?

Après quelques acrobaties, Amélia parvint à descendre de Remus et à se mettre debout à côté du lit. Remus se leva, encore plus rapidement que la dernière fois, et remit son pantalon en vitesse. Amélia le regarda, puis regarda les draps, trempés de liquide amniotique.

- Chéri ? Tu ne penses pas, que tu devrais prendre une douche ? dit-elle

- Quoi ? Pas le temps ! Habille toi, habille toi ! lui dit-il en lui lançant quatre ou cinq robes par la tête

- Mais … Remus ! Ça peut prendre des heures … va prendre ta douche, tu veux ?

Remus gémit, sautilla vers la porte de la chambre, tout en retirant son pantalon, et se précipita à la salle de bain. Amélia rit un peu, posant la main sur son ventre, qui venait à nouveau de contracter. Avec un sourire tendre, elle enfila une des robes que Remus lui avait lancé, pendant que l'eau de la douche s'écoulait en cascade. Ce fut la douche la plus courte de la vie de Remus Lupin. En deux minutes, il était de retour dans la chambre, à moitié habillé, et il s'apparaît de la valise d'Amélia. Avec empressement, il enfila un chandail et ils quittèrent vers Sainte-Mangouste.

Amélia fut installée dans une chambre de travail dès son arrivée. Il fut établit, qu'elle était dilatée à 4 centimètres, et que son accouchement devait durer environ 6 heures. Remus tentait de paraître calme, tenant la main d'Amélia et lui caressant les cheveux avec tendresse. Toutefois, au fond de lui, il était paniqué. Bientôt … bientôt il tiendrais son enfant dans ses bras. Cet enfant si différent des autres … Il regarda amoureusement sa femme, insensible aux ongles qu'elle enfonçait régulièrement sur le dos de sa main. Doucement, il l'embrassa et posa le front contre le sien.

- Je t'aime, murmure t-il

- Oui … c'est pour ça, que je suis dans cet état ! lui réplique Amélia en gémissant de douleur

Remus ferma les yeux et fit un bref sourire. Il ne lui avait quand même pas tordu le bras ce jour là … mais il valait mieux ne rien dire, compte tenue des circonstances. Amélia poussa alors un horrible cri de douleur et il frémit. Elle semblait tellement souffrir et il ne pouvait rien faire pour lui venir en aide. Une infirmière, alertée par le cri de la primipare, entra dans la chambre. Elle sourit et alla vers les futurs parents.

- Je vais vérifier l'état de votre travail, madame Lupin

- Vous pouvez m'assassiner ? dit Amélia. Oui, c'est ça … tuez-moi, avant que je meure !

- Mais non, voyons … dit l'infirmière, habituée à ce genre de discours.

Amélia gémit et ferma les yeux. Elle était en sueurs, les cheveux collés aux tempes et les lèvres blêmes. Elle n'avait jamais autant souffert de toute son existence et elle crispait les mains sur son ventre. Elle se demandait comment elle ferait pour mettre cet enfant au monde. Elle n'en aurait jamais la force ! Remus regarda Amélia avec douleur. Elle avait si mal … et tout ça, par sa faute ! Pourquoi avait-il fallut qu'il lui avoue son amour ? Pourquoi ? Il lui serra la main et regarda l'infirmière d'un air inquiet. Celle-ci ouvrit de grands yeux étonnés, puis regarda sa montre magique.

- Bah, ça alors ! s'exclame t-elle

- Quoi ? dit Remus

- Que trois heures … c'est le travail le plus rapide, que j'ai vu, dit-elle d'un ton admiratif

L'infirmière sourit, puis agita sa baguette. Une lueur rouge vive en sortie et se dirigea à l'extérieur de la chambre, brillant comme un phare. Presque aussitôt, un médicomage entra dans la chambre, enfilant des gants. Il alla vers la jeune femme et s'installa entre ses jambes.

- Madame Lupin ? Je suis le Médicomage Westmacott. Lorsque vous sentirez une contraction, vous allez pousser de toutes votre force …

- Tout de suite ? Maintenant ? dit Amélia. Déjà ?

- Oui … dit le médicomage en souriant. Je peux déjà toucher sa petite tête du doigt et je vois ses jolis cheveux … ce sera rapide, ne vous inquiétez pas

- Ses cheveux ? Vraiment ? Ils sont quels couleurs ? questionne Amélia

- Heu … dit le médicomage en jetant un bref regard à l'infirmière

Remus n'eut pas le temps de rire. Amélia lança un nouveau cri, puis poussa vivement. Le médicomage, prit de court, se retourna et contrôla la sortie du bébé. Doucement, avec précautions, il guida le venue au monde de ce petit être. Après trois poussées, il reçu le jeune enfant dans les mains, retira les sécrétions de sa gorge et sourit en entendant le pleure vigoureux du nouveau-né. Il déposa ensuite le bébé sur le ventre de sa mère qui, émue, pleurait doucement. Remus, comme stupéfié, regardait sa femme et son enfant d'un air perdu. Puis, comme un automate, il déposa un doux baisé sur la main d'Amélia, qu'il tenait toujours. Ça y était … il était père. Lentement, il détacha les yeux de sa famille et regarda le médicomage.

- C'est un garçon ou une fille ? demande t-il

- Un garçon, dit le médicomage en souriant

Remus regarda son fils avec tendresse, puis leva les yeux vers Amélia. Elle regardait leur enfant, les yeux éperdus d'amour. Doucement, elle caressa le fin duvet brun de sa petite tête et leva des yeux émus vers Remus.

- Un fils, murmure t-elle … nous avons un fils, Remus

Remus hocha lentement la tête, trop ému pour dire un seul mot. Dans un geste tendre, il caressa lui aussi les cheveux de son fils, s'émouvant de la chaleur de son crane.

- James Sirius Lupin, murmure Amélia. Bienvenue parmi nous, mon fils …

James ouvrit de grands yeux et regarda sa mère, le regard déjà remplit de questions en suspens. Il émit un bref sourire, comme s'il reconnaissait ses parents, puis s'endormit paisiblement en souriant aux anges. Amélia ferma les yeux et eut une douce pensée pour son frère disparu, ce frère qu'elle admirait tellement et qui jamais ne quitterais son cœur.

FIN

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