Les mémoires d'une guerrière oubliée
CHAPITRE 2
Ma vie continuait son cours lentement : entre les heures passées à rêver dans l'immense bibliothèque de Fondcombe où dans les jardins, sous la lumière du soleil brûlant ; et les cours d'armes. A chaque fois je sentais plus d'aisance en maniant une épée et les mouvements de combat s'inscrivaient de plus en plus profondément dans mon esprit et dans mon corps de sorte qu'il me serait impossible de les oublier .Il y avait aussi Espoir. Je ne pouvais le laisser si je voulais qu'il m'emmène au bout du monde. Il fallait d'abord que j'apprenne à le connaître. Je passais donc beaucoup de temps avec lui, il m'obéissait désormais et je comprenais chacune de ses demandes. Tout doucement, avec l'idée que personne ne se doutait de mes plans, je me préparais à quitter Fondcombe pour découvrir le monde à la recherche de la paix. Cela paraissait si simple sur le papier, je n'avais pas prévu les déchirures que j'allais bientôt infliger à mon cœur. Aujourd'hui je sais que le seigneur Elrond m'avait percé à jour et qu'il n'était pas le seul….Dan, le filleul du seigneur Elrond le perçut aussi. J'aurais du m'e douter, une lueur d'encouragement brillait dans leur regard et je ne m'en aperçus même pas. C'est avec Dan que je m'entraînais, c'était un ami incroyable mais un maître d'armes implacable qui me fit travailler certaines nuits jusqu'à l'épuisement. Il m'obligeait à me relever jusqu'à que je ne sois plus capable de tenir debout ; à bout de force. Il me fit verser de nombreux torrents de larmes. Mêlant la compréhension à la provocation, il me provoquait pour que je donne le meilleur de moi-même, je pleurais de rage tellement j'étais révoltée et je crois qu'à ces moments la j'aurais pu le tuer … mais il savait toujours s'arrêter au bon moment et me calmer de façon à que je ne garde pas de rancune.
Dan fut aussi mon premier amour ; je venais d'avoir quinze ans, et les liens étranges que j'entretenais avec mon maître d'armes qui emmêlaient subtilement l'amitié et la haine se transformèrent en passion. Une passion vite partagée. Nous étions sur un balcon, la mélancolie m'avait tendue la main alors que j'étais un peu triste et je m'étais vite retrouvée dans ses bras… lui, je ne sais toujours pas pourquoi aujourd'hui, il était énervé. J'étais sur ce balcon depuis le début de la soirée, il m'y avait rejoint enfin, il ne s'attendait pas à me trouver ici …il me demanda ce que je faisais, moi je ne l'écoutais pas ; j'écoutais le vent murmurer à mes oreilles des paroles réconfortantes comme il l'avait toujours fait .j'avais un mauvais pressentiment. Dan s'énerva, je ne l'écoutais pas et cela ajoutait encore de la fureur à son énervement déjà bien réel. Moi en me réveillant doucement de ma torpeur, je me rendis compte que j'étais en présence d'un Dan totalement furieux et effrayée, les larmes commencèrent à couler le long de mes joues. Il se calma tout de suite, sa fureur s'envola en fumée et je passais toute la nuit dans ses bras rassurant, sur le balcon ; nous parlions. Mais notre relation devait commencer dans les larmes et le lendemain, le seigneur Elrond m'apprit que mes parents avaient été tués en mission…
