Base de Cheyenne Moutain Avril 2005

Durant le briefing Hammond était resté silencieux. Malheureusement SG1 était resté longtemps inconscient et ne savait rien des tractations passées entre le Goa'uld et Itzamna.

-Vous pensez que le général O'Neill est resté sur Yucatan ?

-Non dit Sam je pense qu'ils ont dû aller sur une autre planète inconnue de nous.

-Le docteur Lassiter dit que vous êtes guéris reprit Hammond, et….

-Ouverture non programmée de la porte entendirent-ils tandis que les alarmes se déclenchèrent.

Dans la salle de contrôle c'était l'agitation contrôlée en cas d'ouverture de la porte. Il n'y avait pas de code de reconnaissance.

-Fermez l'iris dit Hammond.

Des fluctuations se voyaient maintenant sur le monitor.

-A t-on un signal ? demanda Hammond.

-Des ondes radios mon général dit Siler, mais de très faibles intensité.

-De quelle planète viennent –elles ?

-De P9V698.

-Ce n'est pas une planète où nous avons signé un traité l'an dernier ? dit Sam.

-Oui, répondit Daniel, la planète des Ikéniens.

Le vortex se referma à ce moment là.

-Faites le code de cette planète, colonel, nous allons envoyer le MALP.

De l'autre côté Jack attendait tranquillement que l'on veuille bien prendre contact avec lui.

Le terre plain était herbeux, et il se dissimula derrière des buissons dès qu'il entendit la porte se rouvrir.

Le MALP jaillit de la lumière bleu. C'était eux, pas de doute. Il s'avança et se pencha vers la camera :

-Pas trop tôt ! général Hammond, dit Jack en souriant.

Soulagement général à la base. Il n'avait qu'une demie journée de retard sur SG1.

Il pouvait enfin rentrer chez lui.

Hammond ne voulut pas rester au débriefing.

-Toutes ses émotions Jack, ce n'est plus de mon âge dit-il en souriant.

-Vous savez je me demande si je ne vais pas vous redonner votre fauteuil finalement dit Jack d'un air sérieux.

-Vous plaisantez j'espère ?

-A peine mon général. Je suis fatigué de tous ces Goa'ulds. Et puis la paperasserie…

Hammond le regarda attentivement :

-Vous dites ça parce que vous venez de vivre une épreuve douloureuse. Mais tout va bien se passer maintenant. Vous savez qu'en haut lieu vous êtes très apprécié.

-Vraiment ? dit-il étonné.

-Ça vous surprend ? et pourtant dit Hammond, je ne connais pas plus compétent que vous pour ce poste.

-Je vous raccompagne mon général ? dit O'Neill sans relever la remarque du vieux général.

-Volontiers.

Et les deux hommes se dirigèrent vers les ascenseurs tout en bavardant.

Au débriefing qui eut lieu une heure plus tard Jack ne fut pas très bavard. Il s'était contenté de poser en silence l'arme de poing d'Itzamna sur la table.

Sam la prit dans ses mains :

-D'ou vient cette arme mon général ? dit-elle.

-Je l'ai prise sur Itzamna.

-Vous l'avez tué ? demanda Teal'c

-Non pas moi. Nous avons essuyé une attaque, et le Goa'uld est mort.

Il n'ajouta rien de plus. Ses amis semblaient attendre des explications qui ne vinrent pas.

-Et votre santé à tous les trois ? ça va ? ajouta t-il pour détourner la conversation.

-Nous sommes parfaitement guéris dit Daniel en croisant le regard de Jack. Ce qu'il y vit le dissuada de continuer. Il n'était pas masochiste. Mais Sam, elle eut le courage d'approfondir.

-Mon général, on peut savoir ce que vous avez promis à Itzamna en échange de notre guérison ?

O'Neill ne répondit pas tout de suite. Son visage s'était assombri et chacun était suspendu à ses lèvres. Mais sa réponse fut laconique.

-Je devais rester avec lui.

-Pour faire quoi ?

-Daniel ! cela n'a aucune importance, je n'ai pas envie d'en parler.

-On pourrait peut être vous dire simplement merci, O'Neill dit Teal'c.

-Je vous en prie dit-il d'un ton agacé.

Il détestait les effusions, et savait bien que chacun d'entre eux aurait fait la même chose. Alors pourquoi en faire tout un plat ? Maintenant il fallait tourner la page, dans la mesure du possible.

Il leur donna quelques jours de repos supplémentaires, pour se remettre tout à fait en forme.

-Autre chose à ajouter sur cette mission ? dit-il en conclusion.

Comme personne ne répondait il annonça la fin du débriefing.

Base de Cheyenne Mountain mai 2005

Trois semaines plus tard , Daniel se dirigeait lentement vers le labo de Sam.

-Je vous dérange ? dit-il en tapant dans la porte restée ouverte.

-Non pas du tout Daniel. Je faisais quelques expériences que j'avais laissées de côté.

Daniel tournait en rond dans la pièce, touchant un objet puis un autre.

-Que se passe t-il ? dit Sam en levant les yeux de son travail.

-C'est au sujet du briefing, du retour de Jack je ne comprends vraiment pas.

-Qu'est ce que vous ne comprenez pas ?

-Il ne nous a rien dit sur ce qui s'était passé entre Itzamna et lui.

-Il n'était pas obligé de le faire vous savez.

-Oui, je sais, mais moi ça me ronge, dit-il.

-Moi aussi, je tourne sans arrêt tout ça dans ma tête, répondit-elle avec tristesse. Il s'est sacrifié pour nous, et je m'en veux de ne pas m'en être rendue compte tout de suite.

-Vous ne pouviez rien faire. Nous étions tous les trois mourants et la plupart du temps inconscients.

-Je culpabilise quand même ! j'étais si heureuse de revenir à la vie, mais je ne me rendais pas compte à quel prix.

- C'est pour ça que je veux savoir, on continue de vivre notre petite vie, comme si de rien n' était, poursuivit Daniel cela m'est insupportable. Je suppose qu'Itzamna a du lui faire promettre quelques chose d'important qui flatte sa vanité et sa cruauté pour qu'il accepte de faire un tel échange. Et d'ailleurs je ne comprends pas pourquoi il nous a guéri, il aurait pu nous laisser mourir et garder Jack par la force. Ce n'est pas logique.

-En effet c'est étrange, mais nous ne saurons jamais les termes de ce marché.

-Jack n'est pas obligé de nous le dire ?

-Non, si cela avait été moi à sa place, j'aurais été obligée d'en référer à lui. Mais comme il dirige la base… il a le droit de garder cela secret.

-Il n'est pas obligé de faire un rapport ?

-Si, mais un rapport confidentiel, que lui seul pourra ouvrir, et le président. Dans l'absolu, il peut ne rien nous dire. Et en tant que militaire je suis obligée d'accepter cela.

-Et bien voyez-vous, moi je ne suis pas militaire dit Daniel en s'échauffant.

-Ça ne change rien du tout dit Sam, vous êtes comme moi sous ses ordres, militaire ou pas.

-Oui mais il ne peut pas m'envoyer en cours martiale.

-Vous comptez l'affronter ? dit-elle effarée.

-Oui, certainement. Je ne sais pas comment je vais m'y prendre, mais je le ferais.

-Je vous le déconseille fortement Daniel, dit Sam d'un ton ferme.

-Son rapport, vous croyez qu'il la déjà écrit ?

- Je ne sais pas ! mais pourquoi me demandez-vous cela ?

-Répondez moi !

-Je n'en sais rien, mais je vous vois venir, c'est non tout de suite !

-Et pourtant ce serait un jeu d'enfant pour vous !

-Qu'est ce qui vous arrive Daniel ? Ce qu'est quand même pas pour satisfaire une curiosité morbide ? Dites-moi que c'est pas vrai !

-Bien sûr que non, mais je maintiens que tout irait pour le mieux s'il nous en parlait. Cela maintient une ambiance détestable. On ne se parle plus, l'ambiance n'est plus la même. Les briefing sont d'un sinistre !

-Oui, je trouve aussi que l'ambiance est délétère, mais je ne suis pas sûre que les réponses nous apportent quelque chose de plus.

- C'est comme s'il avait des choses à cacher ! dit Daniel.

-Qu'est ce que vous dites ? Qu'ils aurait accepté de livrer des informations sur la terre. C'est impensable ! C'est monstrueux ce que vous dites là Daniel.

-Ne vous emballez pas, Sam, je n'ai jamais dit ça.

-Vous l'avez dit pourtant.

-Non ! Non ! vous ne m'avez pas compris ! Je ne peux pas exprimer cela par des mots. Mais je ressens un étrange malaise comme si quelque chose allait se passer. Un évènement contre lequel on ne pourrait rien.

-Vous pensez à quoi ? dit Sam le cœur serré. Il pourrait arriver quelque chose au SGC ?

-Je ne sais pas, c'est du domaine de l'intuition et du ressenti.

-Vous me faites peur, là Daniel. Itzamna est mort ! Dites moi qu'il est mort !

-Je n'en sais rien ! peut être pas ? Jack a parlé d'une attaque sur la planète, mais il n'en a pas dit plus, est ce que les jaffas d'Itzamna ont tous été tué ? les survivants ont peut être pu le mettre dans un sarcophage. Il pourrait chercher à se venger, attaquer la terre par exemple.

-Tout est possible dit Sam, en baissant la tête. Il faudrait peut être envisager ce cas et en parler au général.

-Merci Sam dit Daniel rayonnant. Vous m'appuyez ?

-Oui, j'irai même avec vous, mais faites cela avec du doigté !

-Oh ! vous me connaissez !

-Oui, justement. N'allez pas rendre le général mal à l'aise par des questions trop indiscrètes.

-Non, je vais en parler à Teal'c, il est de bon conseil, et nous irons tous les trois.

-Entendu Daniel.

Daniel sortit du labo, mais Sam n'avait plus l'esprit au travail. Elle décida d'aller au mess, elle devrait trouver encore quelque chose à grignoter en cette heure tardive.

Le lendemain Daniel accompagné de Sam et de Teal'c frappèrent à la porte du bureau de Jack. Il était au téléphone et leur fit signe d'entrer et d'attendre.

Sam profita de ce que Jack était absorbé par sa conversation téléphonique pour le regarder. Elle savait profiter des quelques moments qu'elle pouvait glaner de temps à autre, mais elle n'en abusait pas, car elle détestait se faire surprendre en plein de délit de matage. Elle avait droit alors au regard moqueur et au sourire ironique, ce qui la troublait profondément.

Le général absorbé ne la remarquait pas. Elle le trouva comme d' habitude, agacé par son interlocuteur qui devait lui chercher des pouilles. Il raccrocha sèchement par ses mots :

-Ah ces bureaucrates !

Le visage grave et sérieux des membres de SG1 le surprit.

-Qu'est ce qui vous amène ? dit-il en souriant.

Daniel se jeta à l'eau.

-On aimerait savoir ce qui s'est passé entre vous et Itzamna.

Jack leva les sourcils :

-Pourquoi me parlez-vous de ça maintenant ? Je vous ai tout dit à mon retour.

-Vous n'avez pas dit grand-chose en fait. Nous trouvons étonnant le marché qu'il y a eu entre vous et Itzmana.

-Expliquez vous Daniel dit Jack tout sourire disparu de son visage.

-En fait… heu… le marché ne parait pas équitable à première vue.

Daniel s'empêtrait sous le regard dur de Jack. Sam eut un sourire intérieur elle l'aurait parié que Daniel ne serait pas à l'aise, O'Neill pouvait être terriblement intimidant.

-Qu'est ce que vous entendez par non équitable ? Vos vies contre la mienne ?

-Excusez moi d'insister mais, oui ! Une personne contre trois ce n'est pas logique.

-Même si cette personne est le chef ? dit Jack ironique.

Daniel ne releva pas le sarcasme et continua :

-Et pourquoi Itzamna nous a soigné ? ce n'est pas un comportement de Goa'uld, ça !

-En effet dit Jack cela m'a surpris, sur le moment.

-Sur le moment ? insista Daniel y aurait-il autre chose qui ce serait passé plus tard ?

.Daniel s'arrêta.

-Allez au fond de votre pensée, grinça Jack passablement énervé par les insinuations de Daniel.

-On se demande si vous ne nous cachez pas quelque chose.

Jack se leva et vint se planter face à Daniel, et plongeant son regard au fond des yeux du jeune archéologue il ajouta :

-Daniel, je crois qu'il faut que l'on remette les pendules à l'heure. En tant que chef de cette base je fais tout un tas de choses qui ne vous concernent pas. Cela en fait partie. Est-ce clair ?

-Très clair dit Daniel un peu vexé de se faire rembarrer de la sorte. Mais on se demandait si le goa'uld n'a pas voulu vous faire croire à sa mort.

Jack ouvrit de grands yeux :

-Il était mourant !

-Oui, mais ses jaffas ont pu le mettre dans un sarcophage.

-Non, ses jaffas étaient morts.

-Vous ne l'avez pas achevé ?

-Pas eu le temps de lui donner trois coups de zat. Il fallait que je me sauve avant l'arrivée des vainqueurs. C'était moins une !

-Il ne vous a rien dit avant de mourir ? C'est étonnant !

-Et en quoi cela serait-il étonnant ?

-Les Goa'ulds aiment bien se vanter. Il aurait pu vous parler du poison qu'il a utilisé.

-Il l'a fait, mais il m'a dit si peu de chose…

-Qu'est ce que c'était comme poison ? demanda Sam.

-Il m'a vaguement parlé d'un poison inconnu sur terre. Mais je n'ai pas compris grand-chose à ses explications.

-Il vous a dit pourquoi nous avions des symptômes aussi différents ?

-Oui, en fait c'est un poison qui agit sur les points faibles des organismes. Vous Daniel c'était sur les voies respiratoires , Carter c'était votre épaule qui avait été gravement blessée, vous Teal'c votre ancienne poche ventrale.

-Il ne vous a rien dit de plus sur ce poison ?

-Non… rien et puis savez les explications scientifiques, je me suis enfui avant qu'il ait fini de parler.

-C'est dommage ! dit Sam, on aurait pu en apprendre un peu plus.

-Quelle importance maintenant ! conclut Jack. Bon si vous voulez bien me laisser j'ai du travail dit-il en montrant avec une petite grimace la pile de dossiers devant lui.

-Le Goa'uld lui a dit autre chose dit Teal'c en sortant.

-J'en suis sûr également dit Daniel.

-Moi aussi dit Sam. Sans doute des vantardises et des insultes qu'il n'a pas envie de rapporter.

-Vous êtes toujours contre l'idée de chercher ce rapport ?

-Oui, je suis contre, il me faudra d'autres arguments pour me faire changer d'avis, Daniel.

-Bien je n'insiste pas, dit le jeune archéologue en quittant ses amis.

O'Neill était resté seul à son bureau. La démarche de SG1 l'avait beaucoup dérangé. Mais il l'avait bien mérité, s'il avait été un peu plus bavard avec eux, ses amis ne seraient pas posé autant de questions. Heureusement qu'ils n'avaient pas posé les bonnes questions, il aurait été bien embarrassé.

Il alla se coucher vers 23 heures. Une bonne partie de la pile de dossiers avait été vue, les reste pouvait attendre le lendemain.

Quand il traversa la salle de contrôle il n'y avait plus que l'équipe de nuit responsable des consoles. Il les salua et alla se coucher.

Il prit une longue douche chaude avant de se mettre au lit. Mais deux heures plus tard il ne dormait toujours pas. La conversation qu'il venait d'avoir avec Daniel l'avait plus perturbé qu'il ne l'avait montré. Il s'en voulait. Par son comportement distant il leur avait mis la puce à l'oreille. Il avait pensé à tort qu'en les évitant ce serait beaucoup mieux, mais c'était sans compter sur la perspicacité de SG1. Tout ce qui le touchait les atteignait aussi, il aurait dû y penser.

Il se promit d'avoir un comportement plus ouvert dès le lendemain. Et s'ils refaisaient une petite soirée, « bières pizzas » ? Rien de tel pour remonter le moral des troupes !

Un peu rasséréné, il finit par s'endormir aux alentours de trois heures du matin.

Le lendemain était un dimanche, la base était en service minimum, il y avait trois équipes sur le terrain qui ne rentreraient que le lendemain.

O'Neill n'était pas parti il voulait consulter certains anciens rapports de mission. Il s'assit devant son ordinateur et rechercha les rapports du 5 septembre 2003 sur la planète P7F206.

Rapport du colonel Jack O'Neill du 05-09-03

Le contact avec la population locale avait été excellent. C'était un peuple pacifique de plusieurs milliers de personnes.

Une civilisation agricole, mais assez avancée, d'un niveau technologique du début du 20ème siècle de la Terre avait dit Daniel.

Leur chef un homme d'une cinquantaine d'années nous a reçu et n'a pas paru surpris de notre visite. Pourtant leur shapaï était très peu utilisé. Seuls quelques voyageurs audacieux comme nous, leur rendaient visite.

Je m'étonnais du peu de défense de leur planète, pas de militaires ni de gardes. Paroun nous expliqua que les Goa'ulds ne venaient plus depuis longtemps. Il n'en avait jamais vus. .

Quand Daniel leur a demandé qui étaient leur dieu. Il nous a parlé d'Al Puch.

Le dieu de la mort des Mayas, avait expliqué Daniel, un dieu très malfaisant et très cruel.

Le chef a expliqué que les mines de naquadah étaient épuisées depuis si longtemps que personne ne pouvait se rappeler les avoir vu un jour en activité.

Daniel situa à une centaine d'années environ la dernière visite d'Al Puch.

Depuis aucun Goa'uld n'était venu visiter cette planète.

Parun nous accompagna jusqu'au village où nous avons été reçus comme des rois. Un parenthèse si agréable et tellement rare que nous avons profité de la situation pour nous détendre, et prendre un repos bien mérité.

Daniel naturellement était resté en extase devant les ruines du temple à la gloire d'Al Puch. Il avait pris beaucoup de photos et de films.

Les habitants le laissaient faire, les enfants tournaient autour de lui en lui posant plein de questions. C'était un peuple vraiment sympathique.

Ils nous firent tout visiter, depuis le grand hangar où les récoltes étaient entassées pour l'hiver, jusqu'à la plus petite machine agricole. Ils étaient fiers de leur travail et de nous le montrer, et je les comprenais parfaitement.

Le soir on nous a offert un festin digne des dieux. De grandes tables avaient été dressées dehors, des plats étaient arrivés et disposés avec art. un déluge de viandes, de légumes et de fruits. La planète jouissait d'un climat tempéré, suffisamment arrosé et ensoleillé pour obtenir de belles récoltes.

Un petit vin léger et euphorisant accompagnait toute cette nourriture. Nous nous sommes laissés faire de bon cœur. Les plaisanteries fusaient, l'ambiance était très gaie on entendait que le bruit des couverts et des verres qui s'entrechoquaient, les rires, les jeux et les cris des enfants.

Nous nous sommes couchés un peu ivres, surtout Daniel qui n'arrêtait pas de glousser. Le lendemain le réveil fut un peu difficile, mais ce n'était pas grave.

Nous sommes partis en promettant de revenir bientôt pour signer un traité d'amitié avec cette planète.

Une mission agréable, parfaitement réussie, comme on aimerait qu'elles se passent tout le temps.

Avant de refermer l'ordinateur O'Neill rajouta quelque chose.

Note ajoutée le 4 mai 2005 par le général O'Neill

Oui c'était une planète magnifique avec un peuple sympathique et accueillant. Et pourtant c'est cette nuit là qu'un émissaire d'Itzamna nous a empoisonné pendant notre sommeil, tous les quatre.

Salle de briefing.

-SG1 vous partez sur P8H567 dit O'Neill, c'est une planète qui d'après le rapport de SG16 pourrait être intéressante au point de vue médical. Ils ont des plantes très rares parait-il. Carter vous avez fait une étude sur ce sujet je crois ?

Sam était un peu distraite, elle n'avait pas entendu la phrase du général. Elle trouvait que quelque chose ne tournait pas rond dans cette base, mais elle n'arrivait pas à savoir ce que c'était. Elle pensait que le général O'Neill avait de gros soucis et cela l'inquiétait beaucoup.

-Carter ?

-Mon général dit-elle en se troublant. Elle ne peut empêcher le rouge de lui monter au visage.

-Je vous ai posé une question Carter dit-il en la regardant attentivement. Des problèmes ?

-Oui… heu… non mon général.

-Je vous demandais ce que vous aviez étudié sur ces plantes ? dit-il d'une voix douce.

-Oui monsieur, dit-elle en se plongeant dans ses notes. Le docteur Lassiter m'a donné son rapport, elle est prise en salle d'opération ce matin et ne pouvait pas venir au briefing.

Sam parlait d'une voix plus assurée son professionnalisme reprenant le dessus.

-Sur cette planète, les échantillons de plantes rapportées par SG16 ont été soumises à divers tests et études en laboratoire. Elles sembleraient avoir d'intéressantes propriétés anti inflammatoire et dépurative.

-Heu… une question Jack, dit Daniel en levant un doigt, depuis quand l'armée s'intéresse t-elle à la médecine ?

Jack hocha la tête en souriant.

-Depuis que je le président me l'a demandé.

-Etonnant !

-Il y a de plus en plus de gens dans les hautes sphères au courant du projet, répondit Jack. Je me demande d'ailleurs combien de temps cela pourra rester secret. Toujours est-il que le président m'a demandé de diversifier un peu nos activités. Des membres de la société civile s'étonnent que l'on ne recherche que des armes sur les planètes que l'on visite.

-Quel genre de personnes ? demanda Daniel.

-Le délégué à la santé par exemple qui a des accointances dans l'industrie pharmaceutique.

-Tout le gouvernement est au courant du projet ?

-Non, bien sûr que non, dit Jack en se renfonçant dans son fauteuil, mais le président doit tenir compte de tous les éléments et satisfaire un peu tout le monde.

-En fait c'est une histoire de gros sous. Tout le monde s'en fout des dangers encourus, des Goa'ulds, des menaces qui pèsent sur la terre , pourvu que chacun en tire un bénéfice dit Daniel amèrement.

-C'est exactement ça dit Jack. Il n'y a que nous pour nous préoccuper des risques et les combattre, c'est notre boulot Daniel !

-Je vois dit le jeune homme, songeur.

-Revenons à nos plantes Carter, dit Jack qu'ont-elle de plus que les plantes que nous avons sur terre ? .

-Il semblerait que leur principe actif soit davantage concentré, répondit la jeune femme. Par exemple une infusion de cette plante que nous avons appelé P876, aurait la même efficacité qu'une dizaine de tisane de l'althaea officinalis appelé plus communément guimauve utilisée pour les inflammations de la gorge.

Sam continua ses explications, mais O'Neill avait déjà lâché prise. De toute façon la mission aurait lieu : ordre du président. Les avantages retirés valaient bien l'effort d'une entente avec la population de P8H567.

Il se laissait bercer par la voix de Sam, et il essayait de leur dissimuler combien son dos le faisait souffrir. Ce n'était pas facile mais il parvint à leur donner le change.

-Qu'en pensez-vous Jack ? entendit-il un instant plus tard.

-C'est bon dit-il. Prenez le temps qu'il faudra, vous me ferez un rapport tous les jours.

-Nous partons combien de temps ?

- Une à deux semaines suffiront je pense. Vous pouvez tout régler dans ce laps de temps. Ce que le peuple de P8H567 souhaite, la quantité de plantes qu'il faut rapporter.

-C'est beaucoup de temps ! dit Sam, inquiète sans trop savoir pourquoi. Le malaise qu'elle avait ressenti tout à l'heure revenait. O'Neill leur cachait vraiment quelque chose.

-Je voudrais aussi que vous étudiez le sous sol, s'il y avait du naquadah ce serait fantastique non ? dit-il avec un grand sourire.

-Oui, ce serait bien dit Daniel.

-A vos ordres mon général dit Sam.

-Vous partirez donc demain à 14 heures. En attendant si on se faisait une petite soirée ? ajouta t-il, chez moi à 20 heures, ça vous va ?

Larges sourires sur les visages des trois amis.

-Ce serait super Jack, ça fait vraiment longtemps dit Daniel.

-C'est vrai répondit O'Neill, mais depuis que je suis en fonction ici dans ce bureau, je suis assez occupé !

-J'apporte la bière dit Teal'c !

-Moi les pizzas dit Sam.

-Et moi, le jus d'orange peut être ? dit Daniel.

Tous éclatèrent de rire.

-A ce soir dit Jack, et soyez à l'heure.

Ils sortirent gaiement de la salle de briefing, en plaisantant tout comme autrefois pensa Jack. Allez encore une soirée à tenir pour donner le change, demain ils partiront !

Ensuite : Alea jacta est !

Maison de Jack

Les pizzas chauffaient dans le four, chacun se servit à boire, ils étaient heureux de se retrouver comme autrefois quand Jack n'était pas encore le chef du SGC. Il était 21 heures Daniel et Sam parlait de leur dernière mission, de temps en temps Teal'c ajoutait son grain de sel. Jack était dans son fauteuil, une bière à la main, il commençait à se détendre.

Elle le regardait, Il adorait quand elle le regardait comme ça, elle le faisait exister, elle le rendait important, il avait envie de blaguer, il avait envie de briller…Il se détourna d'elle, il ne voulait pas la gêner, leurs regards s'étaient accrochés un instant, il aimait aussi se noyer dans le bleu de ses yeux.

Il buvait, il le fallait pour anesthésier la douleur. Personne ne devait se rendre compte, Il ne voulaient pas qu'ils s'inquiètent. Les bières défilaient et il n'avait rien mangé depuis ce midi, sa tête s'embrumait et c'était bien agréable, être là à les écouter sans rien comprendre de ce qu'ils disent. Peu importe, les mots le berçaient, il oubliait un peu. Il tentait d'oublier qu'un jour un Goa'uld inconnu s' était pris d'une haine farouche contre eux et les avait empoisonnés à leur insu. Il s'efforçait d'effacer de sa mémoire ce visage de faux jeton, la haine brûlant au fond de ses yeux, quand il lui avait fait remarqué que le flacon de remède était vide. Et lui comme un imbécile il n'avait rien vu du tout !

Il voulait aussi reléguer au fond de sa bière qu'il n'y avait pas d'antidote et qu' il allait mourir dans d'atroces souffrances. La tentation d'en finir lui-même était présente, il essaya de ne pas trop y penser.

La voix de Sam , à la fois grave et chaude était une douce musique. Il continua de boire, il n'était pas ivre, mais il n'avait plus envie de parler, simplement écouter, la regarder.

Elle sentit son regard sur elle, il s'efforça de rester neutre, il ne voulait pas…

Il ne devait pas...

La soirée s'avançait, il était tard, Daniel qui avait quand même pris une bière ou deux était fin saoul ! Teal'c allait le ramener chez lui,

Voilà ils étaient partis tous les deux.

Il resta seul avec elle. Il n'avait pas bougé, Il était incapable de se lever, trop de boissons et de douleur..

Elle rangea.

-Laissez ça Carter, je le ferais demain.

-Vous êtes sûr mon général, j'en ai pour une minute.

Il lui fit signe qu'elle pouvait nettoyer si ça lui plaisait après tout, pourquoi pas ?

Il l'entendit s'affairer dans la cuisine, elle jeta les canettes et les cartons. Elle revint vers lui.

-Vous allez bien mon général ?

Non ! il ne fallait pas qu'elle lui posât ce genre de question.

-Oui Carter, je vais bien.

Il avait l'impression que sa parole était embarrassée, mais elle ne s'en aperçut pas.

Il se leva, marcha à peu près droit, et il s'approcha d'elle. Elle lui sourit et le regarda au fond des yeux. Il pouvait lire dans ses pensées, elle voulait qu'il l'embrasse, il le savait, il le sentit. Leurs visages étaient maintenant très près l'un de l'autre, elle aussi avait bu, elle ne devait pas avoir les idées très claires.

Ne pas en profiter…

Il se pencha légèrement, il pouvait la toucher, ses mains pendaient le long de son corps, il les mit derrière son dos.

Il aurait pu l'embrasser, la prendre là, sur le sol, par terre devant la cheminée, Il savait qu'elle le voulait aussi rien qu'à son regard, rien qu'au frémissement de tout son être, mais cela aurait été une belle connerie ! Il n'était plus très lucide, il le savait mais la tentation était terrible, il n'y avait plus de règlement pour lui car il lui restait si peu de temps. Mais elle, elle ne le savait pas, s'il l'embrassait elle allait bien se douter de quelque chose, il ne l'avait jamais fait , alors pourquoi ce soir ?

A regret il s' éloigna, il lui tendit son manteau. Elle était déçue. Son visage s'assombrit, son cœur se serra, cela faisait mal de lui faire du mal. Mais c'était mieux comme ça.

-Pourquoi dit-elle douloureusement ?

Elle ne termina pas sa phrase. Elle s'offrait à lui, il en rêvait depuis huit ans, et, il refusa, il était obligé.

Maudit Itzamna ! la colère l'emportait, elle prit ça pour elle, il ne la détrompa pas ! C'était mieux ainsi. Il valait mieux qu'elle l'oublie, de toute façon, il était perdu pour elle, il était perdu pour eux deux. Alors des mots durs s'échappèrent de sa bouche.

-Colonel ! il ne faut pas !

-Mais pourquoi ? redit-elle avec désespoir

-Mais tout simplement parce que je …ne vous aime pas.

Voilà ça c'était dit , ses yeux à elle étaient pleins de larmes. Son cœur à lui se déchira, et il ne pouvait plus rien pour elle.

-Je ne vous crois pas… ce n'est pas possible ! Le test…

-Ah oui parlons en du zatarc, une belle connerie et c'est vieux de quatre ans ! Pensez donc, nous avons connu chacun d'autres personnes, vécu d'autres amours. On a rien en commun, absolument rien, franchement ! mais regardez vous ! Ne gâchez pas votre vie en courant après des mirages !

Il lui jeta ces derniers mots avec rage, il avait conscience qu'il la détruisait, mais il se sentait obligé de le faire.

Elle ouvrit des yeux immenses et suffoqua de colère et de rage. Jamais elle ne s'était sentie aussi humiliée. Elle lui jeta un regard désespéré, et s'éloigna les yeux pleins de larmes, et le cœur en charpie.

La porte s'était refermée, avec un claquement sec. Jack s'effondra, il avait glissé le long du mur en proie à une douleur qu'il n'aurait même pas pu soupçonner qu'elle existât.

Les mots étaient partis. Il ne fallait plus y penser, se blinder, demain serait difficile et puis après il ne la reverrait pas. Quand ils rentreraient ce serait sûrement terminé pour lui. Alors il a choisi de lui faire mal d'un coup comme on incise une blessure qui s'infecte pour mieux la soigner ; Elle aura mal sur le moment, mais elle l'oubliera vite, du moins c'est ce qu'il pensait, ce qu'il espérait. .

Salle d'embarquement

Il était venu leur dire au revoir, leur souhaiter bonne chance. Le vortex est ouvert ils étaient prêts tous les trois au pied de la rampe d'embarquement. Ils ne soupçonnaient rien des émotions qui agitaient Jack à cet instant. Daniel et Teal'c parlaient, ils plaisantaient, c'était un départ comme un autre, sauf que pour Jack c'était la dernière fois qu'il les voyait s'en aller.

Ils montèrent la rampe, ils ne se retournèrent pas, elle non plus, elle avait le visage fermé des mauvais jours. Sans doute était-elle en colère après lui ? Elle devait souffrir pensa t-il. Son cœur se serra, il résista à la tentation violente de lui dire un mot, de faire un petit geste, qui aurait tout remis en cause.

c'était la routine, une mission comme une autre, leur boulot qui pouvait parfois tourner au cauchemar.

Le vortex se referma. Voilà c'était fini pour Jack. Demain il ne serait plus là, il irait à l'infirmerie ou ailleurs, un nouveau général arriverait et prendrait la direction de la base. La roue tourne. Jack O'Neill se sera plus indispensable à personne. Il resta un instant dans la salle d'embarquement, au pied de la rampe où plus jamais il ne la reverra apparaître, avec un grand sourire sur le visage éclairant d'un coup sa journée d'un rayon de soleil. Tout cela était fini, bien fini.

Il se secoua, inutile de rester là plus longtemps à se torturer par des choses qui n'arriveront plus jamais. Il quitta le vingt-huitième niveau, remonta dans la salle de contrôle, puis il enfila les longs couloirs jusqu'à l'ascenseur. Il n'attendit pas longtemps. Une fois les portes refermées il appuya sur le bouton 21, l'infirmerie.

Infirmerie.

-Général O'Neill ? dit Sandra Lassiter en le voyant arriver, un problème ?

-Vous avez un moment docteur ?

-Bien sûr.

Ça risque d'être long.

-Que puis-je faire pour vous ?

Ils s'assirent dans le petit bureau du docteur Lassiter. Elle attendait patiemment que le chef de la base se décide à parler.

-Je voudrais savoir si vous avez gardé des échantillons de sang de SG1 durant leur empoisonnement et après leur guérison ?

Elle lui jeta un regard surpris :

-Pourquoi me demandez vous cela mon général ? Vous voulez faire des expériences ?

-Pas moi, vous ! Répondez à ma question, vous les avez oui ou non ?

-Nous gardons tous les échantillons pendant trois mois. Cela ne devrait pas poser de problème. Mais qu'est ce que vous voulez ?

-Je voudrais que vous fabriquiez l'antidote qui les a guéris.

Elle ouvrit de grands yeux et secoua la tête

-C'est impossible.

-Pourquoi ?

-Parce que je n'ai jamais trouvé aucune trace de poison dans leur organisme. Alors trouver un antidote d'un poison qu'on ne voit pas….

Je vois dit-il sèchement en s'éloignant.

-Mon général ! Je peux savoir ce qui ne va pas ?

O'Neill s'arrêta, soupira, il resta silencieux un moment, puis sur l'insistance de Sandra il décida de lui faire confiance. Il lui raconta ce qu'il savait, ce qu'Itzamna lui avait appris.

-Laissez moi vous examiner mon général cela fait trop longtemps que vous souffrez de votre dos et de votre genou.

Une heure plus tard elle revint avec les examens.

-Vous souffrez davantage ?

-Oui

-Pourtant je ne vois aucune aggravation, l'IRM est identique à celui que je vous ai fait le mois dernier. Pas de lésions supplémentaires. Et vous souffrez plus ?

Oui, beaucoup plus.

-Je ne me l'explique pas. Mais Itzamna a peut être voulu vous mener en bateau et si ce qu'il avait dit était faux ?

-Non, je ne crois pas. Et puis même si mon cas est différent de celui de SG1, je sais que je suis atteint, en fait inconsciemment je le sais depuis longtemps. Pourquoi aurais-je ces douleurs d'un coup comme ça, sur de vieilles blessures ? Ce n'est pas normal !

-Vous n'avez jamais eu de fièvre !

-Non c'est vrai, mais je me suis évanoui une fois ! Et puis j'ai peut être reçu moins de poison ? ou un poison différent ?

-Ça m'étonnerait ! L'intoxication a du se faire dans la nuit, l'envoyé du Goa'uld n'aurait pas pris le risque de se compliquer la tâche en administrant des poisons différents. Vous n'avez aucune idée de la manière dont il vous a été inoculé ?

-Non, puisque je l'ignorais jusqu'à la mort du Goa'uld.

-Et SG1 ? Vous leur en avez parlé depuis ?

-Non !

-Vous auriez dû mon général.

-Pourquoi ? Ils s'imaginaient avoir été contaminés pendant leur captivité dans les mines de naquadah.

-Parce qu'on pensait qu'il n'y avait qu'eux à ce moment là. Et pourtant vous aviez déjà mal dans le dos. On aurait dû y penser.

-Ça ne sert à rien d'avoir des regret docteur, vous devriez plutôt vous concentrer sur l'avenir.

Sandra se sentit vexée

-Sauf votre respect mon général, mon équipe et moi-même y avons consacré beaucoup de temps et nous n'avons rien trouvé.

-Tant pis dit Jack en sortant de la pièce si vite qu'elle n'eut pas eu le temps de réagir.

Elle resta un moment songeuse, puis prenant son téléphone elle rameuta tout le personnel de biologie disponible. Elle fit appel à des scientifiques qui ne venaient à la base qu'occasionnellement, et qui avaient un haut degré d'accréditation. Les professeurs Helen Cherrer spécialiste des plantes et des poisons, Timothy Harlow un généticien de renom, et Paul Clark un biologiste de talent.

Ils promirent tous les trois d'arriver dès qu'ils auraient un vol.

Ces trois scientifiques faisaient parti du projet porte des étoiles même si leur travaux réguliers se faisaient dans d'autres villes que Colorado Springs. Un appel de la base était pour eux une priorité absolue.

Planète P8H567

Le vortex venait de se refermer.

-Allez en route dit Sam sèchement. Nous avons plusieurs kilomètres à faire pour aller jusqu'au village et la nuit va bientôt tomber.

En effet le soleil venait juste de se coucher et cette planète ne possédait pas de lune, la nuit serait donc très sombre.

De lourds nuages se profilaient à l'horizon, une tempête s'annonçait. Daniel leva les yeux vers le ciel.

-On pourrait bivouaquer près de la porte, dit Daniel. On est pas si pressé que ça, et puis cette tempête sera sans doute violente.

-Si on est pressé, on a plein de choses à faire dit Sam, rencontrer la population, le traité, le naquadah, les plantes.

-Sam dit Daniel avec douceur, on a quinze jours !

-J'aimerais qu'on ne reste pas si longtemps.

-Pour quelle raison ? demanda Teal'c. Daniel Jackson a raison, rien de nous presse.

-Je vous ai donné un ordre dit-elle avec une dureté dans la voix qui ne lui était pas habituelle.

Elle se mit en route sans attendre les deux hommes. Ils se regardèrent en silence, il valait mieux la suivre pensèrent –ils.

Elle marchait devant, seule, tout en ruminant ses pensées, et se rappelant la soirée de la veille.

La petite fête avait été très réussie, la bière et les pizzas délicieuses, l'ambiance légère et décontractée. Mais à bien réfléchir elle se souvint que l'attitude de Jack lui avait paru différente. Il avait moins participé que d'habitude. Au début de la soirée il avait plaisanté et dit des bêtises comme il savait si bien le faire, puis au fur et à mesure que les heures passaient ils s'était renfoncé dans son fauteuil, n'avait plus rien dit, et buvant bière sur bière. Il n'avait pas touché à la pizza. Sur le moment ce détail lui avait échappé. Oui, il était différent ce soir là. Elle se maudissait maintenant de n'avoir rien vu.

Et puis l'attitude de Jack au moment du départ. Plus elle y pensait plus elle trouvait cela surréaliste, lui dire d'emblée qu'il ne l'aimait pas, alors que jamais au grand jamais ils n'avaient abordé ce sujet, même après le test zatarc, et ce n'était pas du tout son genre de parler de lui, surtout de cette façon. Elle aurait du le sentir, mais elle avait un peu abusé de la bière elle aussi et s'était bloquée sur cette phrase qui l'avait fait souffrir comme elle ne l'aurait jamais pensé.

Elle avait passé le reste de la nuit à pleurer et à se lamenter sur son sort. Elle était furieuse après elle et dire qu'elle s'était carrément offerte à lui ! Il avait du bien rigoler ! Cela faisait deux fois de suite qu' elle manquait de la plus élémentaire clairvoyance. Il est vrai Qu'O'Neill était un expert dans le brouillage des pistes.

Avec l'arrivée de la nuit le ciel creva au dessus de leur tête et des trombes d'eau s'abattirent sur eux.

-Il y a des rochers plus loin cria Sam, on va essayer de s'abriter.

La nuit était complètement tombée maintenant et les éléments se déchaînaient rendant leur marche difficile et dangereuse. Les lampes dessinaient des zébrures de pluie dans leur faisceau et elles n'arrivaient pas à éclairer à plus de trois mètres.

Daniel tomba lourdement dans une mare d'eau et jura. Teal'c le prit par le bras et le porta presque jusqu'à une anfractuosité de rocher qui leur offrait un abri relatif contre les éléments déchaînés.

Ils disposaient de quelques mètres carrés au sec. Ils se rencognèrent au fond de la cavité qui à leur grande surprise menait à une petite grotte. Celle-ci était vide, il n'y avait pas de traces récentes d'activité humaine ou animale.

-On se sera bien ici dit Sam en posant son sac.

Ils allumèrent un feu et se regroupèrent autour pour se réchauffer et se sécher.Teal'c sortit de son paquetage du thé et mit de l'eau à chauffer. Il avait fallu juste mettre la gamelle dehors et elle s'était remplie en quelques minutes.

La boisson réconfortante les réchauffa et quand Daniel eut cessé de trembler de froid il décida qu'il était temps de parler à Sam.

-Et si vous nous disiez ce qui se passe Sam ?

-J'ai un mauvais pressentiment en ce qui concerne le général dit-elle en hésitant.

-C'est vrai que depuis que nous sommes guéris, il a l'air changé. Vous l'avez remarqué vous aussi Teal'c ?

-Tout à fait. Il est plus sombre et cherche à nous éviter.

-Et puis cette mission de quinze jours ! ça n'a pas de sens, ajouta Sam. Franchement je suis très inquiète.

-On ne peut pas y faire grand-chose, nous sommes coincés sur cette planète à deux kilomètres de la porte, en pleine nuit, on ne peut même pas appeler la base dit Teal'c.

-Pour ce soir il faut nous reposer dit Daniel. Demain on va au village rencontrer la population. Nous retournerons à la porte pour le briefing de 14 heures. On pourra parler à Jack…

-Vous avez raison Daniel, coupa Sam. Il faut essayer de dormir maintenant.

-J'ai pas trop envie de dormir, il n'est que 16 heures sur la terre.

-Je sais, mais la journée sera longue demain. Je vous rappelle que les journées ici font trente de nos heures terrestres. Cela va nous paraître interminable.

Ils s'allongèrent et au bout de quelques minutes Daniel et Teal'c dormaient, tandis que Sam se tournait et se retournait sans pouvoir trouver le sommeil. Elle revivait en boucle la fin de la soirée et n'arrivait pas à lui trouver d'autre sens que les mots qu'il lui avait jeté. « je ne vous aime pas ».

Non, pensa Sam, s'il avait dit cela, c'était dans un but bien précis. Et puis cette longue mission ! S'il avait voulu les éloigner il n'aurait pas agi autrement. Mais oui ! c'est cela pensa t-elle, il a voulu nous éloigner !

Son cœur se serra à cette pensée. Tout avait changé depuis qu'il dirigeait la base. Il était devenu beaucoup plus sérieux, plus distant. Et pourtant il les avait emmené chez Itzamna pour les guérir. Il s'était offert en échange de leur guérison. Il avait tout fait pour les sauver. Et maintenant il les éloignait.

Sam décida de lancer la mission sur la planète avec Daniel et Teal'c et de rentrer sur terre pour parler au général. Un très mauvais pressentiment l'agitait, comme l'annonce d'un danger imminent.

Forte de sa décision, elle finit par s'endormir.

Quand ils se réveillèrent le lendemain au lever du jour, la pluie avait cessé, et le paysage paraissait comme lavé de toutes ses impuretés. Un soleil généreux brillait dans le ciel sans nuage.

-En route dit Sam après qu'ils eurent mangé rapidement et levé le camp.

Le village était tout près maintenant. Ils dépassèrent les premières maisons et atteignirent rapidement la place centrale. Les bâtiments étaient regroupés autour d'un espace rond, pavé, et très propre. Les maisons étaient faites de bois clair et de toits de tuiles.

Il était encore tôt et il y avait peu de monde dans les rues. Quelqu'un d'obligeant leur indiqua la maison du chef du village. Une maison identique aux autres qui ne se distinguait du lot que par sa taille un peu plus grande.

On les fit entrer dans une grande pièce à tout faire où la famille du chef prenait leur repas du matin. Une scène familière aux visiteurs, qui auraient pu se croire dans un chalet montagnard de la région de Colorado Springs.

-Entre mes amis, entrez… dit Thim un homme corpulent d'une soixantaine d' années. Installez vous, vous partagerez bien notre repas !

Les négociations commençaient très bien. Le peuple de Thim était très ouvert et accueillant. Ils acceptèrent de négocier un traité, en échange des plantes trouvées sur la planète ils souhaitaient avoir de l'aide au niveau des cultures, car des tempêtes s'abattaient souvent sur les récoltes, et ils n'avaient aucun moyen de les éviter. On parla de canon à grêle et d'instruments agricoles. Thim était extrêmement curieux de tout, ne paraissait pas pressé, et posaient beaucoup de questions.

Sam en elle-même comprenait pourquoi le général avait parlé de quinze jours, c'est vrai qu'à ce rythme cela risquait de durer fort longtemps.

Sam prit Daniel et Teal'c en aparté.

-Je dois absolument rentrer sur terre dit-elle.

Daniel ouvrit de grands yeux.

-Jack va être furieux.

-Oui je sais, mais tant pis dit la jeune femme. Il faut que je suive mon instinct.

-Vous croyez que si Jack avait un problème grave, il ne nous en aurait pas parlé ? dit Daniel.

-Malheureusement, j'en suis tout à fait sûre dit Sam.

-Je pense que non, dit Teal'c, il nous fait totalement confiance.

-Naturellement, au sujet des missions, mais pas en ce qui concerne ses problèmes personnels.

-Là vous marquez un point Sam, dit Daniel. je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi secret que Jack.

-Je crois dit Sam que je vais finalement suivre votre idée, dit-elle à Daniel.

-Quoi ? Les rapports ?

-Oui, c'est pour cela que je veux rentrer.

-Mais Jack ne vous laissera pas faire !

-C'est mon problème Daniel, ce ne sera pas simple, mais j'y arriverais.

-Je vous souhaite bien du plaisir de vouloir affronter un Jack en colère. Il va vous envoyer paître.

-Sûrement. Je croise les doigts, dit –elle avec une petite mimique. Il est l'heure du rendez vous, je vais y aller seule. Je ferai mon possible pour passer la porte. Vous pendant ce temps là continuez les négociations.

-Ça va être long. Ils ne sont pas pressés. Ce soir ils veulent faire la fête en notre honneur ! Et d'après les rumeurs, leurs fêtes ne sont pas tristes et la boisson coule à flots.

-Ouh là ! Faites attention Daniel ! dit Sam en riant.

-Comptez sur moi.

-Bon j'y vais, je ne veux pas rater le rendez vous de 14 heures.

Sam courut à petites foulées le long du chemin, elle fit rapidement les deux kilomètres. Le temps était agréable et sec, cela faisait du bien après le déluge de la veille.

Elle enclencha les chevrons et attendit. La porte s'ouvrit et elle se plaça devant le MALP pour être vue de la base.

-Général, tout va bien ici…

-Colonel Carter, ici le colonel Reynolds, le général O'Neill est absent cette après midi, je le remplace momentanément. Comment se passent les négociations ?

Le cerveau de Sam tournait à trois mille tours minutes il fallait profiter de cette opportunité pour rentrer.

-Ecoutez colonel, tout se passe très bien ici , mais j'ai oublié un document important pour les négociations un dossier rouge qui est sur mon bureau dans mon labo. Est-ce que vous pouvez me l'envoyer ?

-Naturellement. Je vous l'envoie dans quelques minutes fermez la porte de votre côté.

-Entendu Colonel. Je coupe la liaison, la porte se refermera automatiquement.

Quelques minutes plus tard le vortex s'ouvrit.

-Je suis désolé colonel, il n'y a pas de dossier rouge dans votre labo.

-Vous êtes sûr Colonel ? C'est très ennuyeux il me le faut absolument pour poursuivre les négociations.

-Vous allez devoir venir le chercher vous-même colonel !

Ça ne m'arrange pas du tout dit Sam un peu hypocritement, mais comme on dit couramment quand on pas de tête…

-En effet dit Reynolds en riant. Vous pouvez ouvrir de votre côté.

A suivre…