Merci à tous et à toutes pour vos encouragements ! ça m'aide vraiment ! Grâce à vos reviews, la suite !
N'hésitez pas à vous manifester pour les couples que vous préférez, pour ceux qui ne l'ont pas fait. Je tiens toujours compte des désirs des reviewers, dans la mesure du possible...
Chapitre 2 : Il est Mû de bonne volonté…
…
Sanctuaire…
Premier Temple…
…
Seiya, essoufflé, s'arrêta devant le premier temple, tout fier. Ah, il y avait une chose qu'il adorait par-dessus tout lorsqu'il devait sauver le monde du mal en combattant dans chaque maison du sanctuaire ; c'était, en arrivant devant chaque temple, de prendre la grande pose, en disant : « Voici le temple du… » et de dire le nom du signe auquel appartenait le temple. Ça faisait vraiment trop class !
Le Chevalier Pégase se campa fièrement devant le temple, pointa le doigt en direction du temple, et…
…glissa sur les dalles de pierre trop bien nettoyées.
« Voici le templ… AAAAÏÏÏÏÏËEEUUUHHH ! »
Alertés par le bruit, ses compagnons rappliquèrent. Shun, inquiet, se pencha près du Pégase.
« Seiya ! Ça va ! »
« Arrrgghheuuuhh ! Non, non ! Pas du tout ! »
Shun d'Andromède examina son compagnon, perplexe.
« Je ne vois pourtant pas de blessures… »
« OOUUIINN ! J'ai raté ma REPLIQUE ! GRRRR ! »
« … »
A leur tour, Shiryu et Hyoga arrivèrent. Si le Chevalier du Dragon se campa légèrement en arrière, pour examiner les lieux afin d'y repérer quelconque signe de danger, le Cygne s'avança à l'entrée du temple. Seiya, quant à lui, se relevait.
« Bon, ça fait rien… je peux toujours recommencer, pour ma réplique… »
C'est alors que le Chevalier du Cygne s'arrêta au point de mire du soleil, prit la pose avec son doigt levé en direction du temple, et décréta :
« Voici le temple du Bélier ! »
Seiya resta la bouche grande ouverte, avant de devenir rouge comme son armure.
« T-TOI ! Tu… TU AS VOLE MA REPLIQUE ! »
Le jeune Russe tira la langue au Japonais.
« Qui va à la casse… perd sa place, Seiya ! »
« HYYOOOOGGAAA ! GRRRR ! ESPECE DE CYGNE DEPLUME ! JE VAIS TE DEPLUMER, TU VAS VOIR ! »
Un peu en retrait, Shun d'Andromède clignait des yeux, ayant un peu du mal à comprendre la logique du Pégase.
« Euh… mais s'il est déjà déplumé, comment Seiya pourrait-il le déplumer ? »
De son côté, Shiryu, complètement affligé par tant de bêtise, soupira longuement.
« C'est… pathétique. »
De l'autre côté des Chevaliers de Bronze, le ton commençait à monter. Les Pégases sont têtus, mais les Cygnes ont mauvais caractère lorsqu'on les provoque. Et le Pégase de service avait provoqué un oiseau pas si déplumé que ça quand il s'agissait de répliquer.
« Ça, c'était pour le Gros Beta Cygne, espèce de Alpha Pas Bravo Pégase ! »
« Répète un peu ! »
« D'accord. Alpha Pas Bravo Pégase ! »
Seiya devint encore plus rouge que son armure. (Mais nous l'avions déjà dit, n'est-ce pas ?) Il gonfla ses joues, s'apprêtant à lancer une réplique, lorsqu'il décida qu'il fallait faire fort, beaucoup plus fort. Il prit un air diabolique, et décida de lancer son attaque suprême, dont personne, personne au monde, ne s'en était jamais remis.
« Espèce de Ô-Méga Gros Beta Cygne ! »
Silence.
Tout le monde resta pantois, sous le coup de l'attaque suprême. Hyoga resta interloqué, Shun resta horrifié et Shiryu ne resta pas.
« Il l'a fait. » murmura le Chevalier d'Andromède.
Lui et le Cygne se regardèrent, frappés de terreur respectueuse.
« IL A UTILISE L'ATTAQUE SUPRÊME ! CELLE OU IL Y A DEUX LETTRES GRECQUES DANS L'INSULTE ! »
Le Chevalier Pégase gonflait la poitrine, devant la réaction qu'il avait suscitée. Non loin de là, Shiryu contemplait la scène, l'air affligé par autant de bêtise. Affligé, il avait des raisons de l'être… de son côté, Hyoga du Cygne ne comptait pas s'en tenir là, devant un Seiya qui lui tirait la langue.
« Tu. As. Osé… »
Le ton était glacial. Comme Camus du Verseau, le champion du « ton glacial. »
« Poussière de Diamant ! »
L'attaque de glace alla geler les pieds du Chevalier Pégase au sol, qui leva des yeux emplis d'incompréhension sur son ami.
« Mais… qu'est-ce que tu as fait, Hyoga ! »
Le sourire du jeune Russe s'élargit considérablement.
« J'ai jeté un froid, tiens ! »
Enfin ! Enfin ! Enfin il avait pu sortir son jeu de mot préféré ! C'était la première fois depuis le début de l'épisode… maître Camus, le génialissime et magnifique Camus dont il avait l'honneur d'être le disciple, serait fier de lui ! Finalement, ça avait du bon, d'être un chevalier des glaces…
« Oh, douce Athéna… » soupira le Shun d'Andromède qui, de son côté, se demandait comment il avait fait pour tomber amoureux d'un abruti pareil.
Une voix grave et ténébreuse les interrompit.
« Silence. »
C'était Shiryu. Il était sorti de sa méditation, et promenait un regard méfiant sur les environs.
« Je sens une présence. »
Tout le monde se raidit. Mais Seiya s'avança, secouant la tête.
« C'est impossible, Shiryu. »
Le Chevalier du Dragon ne bougea pas même un cil.
« Et pourquoi ? »
Le Pégase cessa de secouer la tête, avant de fixer ses yeux noisette innocents sur ceux de son ami.
« Parce que nous sommes quatre, et que donc, tu devrais ressentir quatre présences ! »
Tout le monde tomba par terre. Oh, douce Athéna…
« Pour être précis, cinq présences, puisque je suis là à présent. »
Une voix nouvelle !
Seiya sursauta très haut, Shun poussa un cri, Hyoga ouvrit de grands yeux, et Shiryu se dit qu'enfin on commençait à le prendre au sérieux.
Devant eux, se tenait Mû, le Chevalier d'or du Bélier.
« Mais… qui es-tu ! »
Le Pégase, qui n'arrivait jamais à rester trop longtemps silencieux, se prit un coup de la part du Cygne.
« Aïeuuhhh ! Mais… pourquoi tu me frappes ! »
Hyoga faillit se ronger les plumes de désespoir devant l'intelligence de son ami.
« On est devant le temple du Chevalier d'or du Bélier, et TU LUI DEMANDES QUI IL EST, Alpha Pas Bravo Pégase ! »
Le Pégase en question rendit la taloche à son ami.
« Je saaaaiiis ! Mais c'est pour la réplique ! A chaque fois qu'un inconnu arrive, il faut lui dire « Mais… qui es-tu ? ».
L'inconnu ne battit pas d'un cil, tandis qu'une voix calme et douce résonna dans l'air.
« Je suis Mû, le Chevalier d'or du Bélier. »
Seiya se tourna de nouveau vers le Cygne, l'air enfantin et victorieux.
« Ah, tu voooiiis ! »
Shun se prit la tête à deux mains, Hyoga se tapa la tête contre le mur, et Shiryu soupira pour la énième fois. Mû, légèrement décontenancé par l'attitude de ceux que l'on considérait comme des héros parmi les chevaliers, eut la sagesse de penser que les héros ont parfois des ratés.
« Que faites-vous en ce lieu, chevaliers ? »
Le Chevalier Pégase voulut bondir pour lancer la réplique conventionnelle, mais rappelons que ses pieds étaient pris dans la glace de Hyoga...
« Nous sommes ven… aaaaahh ! »
BOUM !
…et de s'étaler sur le sol – sous les regards désespérés de Shun, les cognements de tête répétés de Hyoga sur le mur, et les soupirs incessants de Shiryu.
Mû était de plus en plus perplexe. Etait-ce eux, les chevaliers de bronze dont on avait vanté les mérites ? Soudain, une idée lumineuse lui vint. Il s'avança près de Seiya, et d'un coup rapide, brisa l'étau de glace qui emprisonnait ses pieds. Le Pégase bondit dès qu'il fut libre.
« Mais qu'as-tu donc fait ? » s'écria le Cygne, étonné d'une telle action.
Le Chevalier d'or du Bélier se releva, pesant ses mots.
« J'ai brisé la glace. »
Le jeu de mots qui tue… niark, niark, niark ! Hyoga se sentit jaloux de ne pas avoir pensé à celui-là, mais après tout, il était meilleur à créer de la glace qu'à la briser… mais bon, on peut pas dire qu'avec maître Camus, on avait beaucoup de chance de procéder à un apprentissage de l'humour ! D'accord, il était class, il était fort, il était intelligent, il était beau… BEAU ! Glup, je pense à quoi, moi !
« Allô, ici la terre ! Hyoga ? Hyoga ! »
Seiya agita sa main devant les yeux azur du Cygne, qui était devenu complètement rêveur.
« Ça y est, il est encore en Sibérie avec son maître chéri Camus… allô, Hyoga ! ON TE PARLE, Ô-Méga Gros Beta Cygne ! »
Mais ce dernier ne réagissait toujours pas… le Pégase eut beau hurler, gigoter, faire des grimaces et même des chatouilles, Hyoga du Cygne n'avait plus aucune réaction. A chaque fois qu'il pensait à Icecube man, plus rien ne lui faisait ni chaud ni froid, sans vouloir faire de jeu de mots. Comme quoi, c'était dangereux de mentionner quelque chose qui avait rapport avec Icecube man, à savoir : la glace, le froid, le thé, la Sibérie, le verseau, l'enseignement, le nettoyage dans la cuisine, le cassage de blocs de glace devant l'aurore boréale…etc.
« Laisse-moi faire. » fit le Chevalier d'Andromède, qui s'avança en direction du Cygne.
Pouf !
MISE EN MODE ANDROMEDE !
Une masse gracieusement inerte tomba dans les bras du Cygne, son visage à deux centimètres du sien, tandis qu'une voix éplorée chantait.
« Hyoga… mon ami si cher… je t'en prie…laisse-moi réchauffer ton cœur si froid… je t'en prie… je t'en prie… Hyoga…laisse-moi te réchauffer le cœur… laisse-moi te réchauffer…H-yoga… j-je… j-je…H-y-o-g-a…»
Quatre paires d'yeux ronds s'ouvrirent comme des boules de billard.
Le Cygne sortit violemment de sa transe, la respiration bruyante, alors que Shun « mourait » carrément dans ses bras, complètement enlacé à lui. Seiya eut un violent saignement de nez et Shiryu versa même une larme. Mû ne savait plus quoi faire.
« Shun ! SHUN ! SHUUUUUN ! » hurlait le Cygne.
La réaction escomptée ne se fit pas attendre. Hyoga éclata en larmes, en serrant le Chevalier d'Andromède de plus belle.
« Shun… snif… je suis désolé… OOOUUUIINNN… j-je suis un monstre… tu es, snif… si important pour moi… OOUUUIINNN ! »
Si ce dernier en question se remettait difficilement de sa « technique », il sembla à Shiryu que le Chevalier d'Andromède profitait un plus longtemps que prévu des bras enlacés autour de sa taille ainsi que du visage de dieu du jeune Russe. Seiya s'étant approché, il eut droit à un Cygne sautant sur lui, complètement en pleurs.
« OOUUUIINNN ! JE SUIS UN MONSTRE ! PARDONNE-MOOOOOI, SEIYA ! BOUH HOU HOU HOU ! »
Le Pégase était impressionné par le résultat qu'avait obtenu le Chevalier d'Andromède.
« Je crois que tu as un peu forcé la dose, Shun… »
Il se demanda cependant au fond de lui s'il pourrait essayer la même technique avec Aiolia ou Saga…
« Je te déconseille de l'imiter, Seiya. » résonna la voix grave de Shiryu, qui semblait avoir lu dans ses pensées. (Mais avec la frimousse expressive du Pégase, ça aurait dur de pas y arriver…)
Il aida le Chevalier d'Andromède à se relever, mais ce dernier avait du mal à tenir debout.
« Ce n'est pas une technique pour toi. »
Seiya se mit à bouder, tandis que Shun essayait de tenir debout, que Hyoga continuait à pleurer de toutes ses forces, et que Shiryu arborait un air supérieur. De plus en plus perplexe, Mû, le Chevalier du Bélier, se demandait comment il arriverait à attirer l'attention de ses adversaires.
« Chevaliers. Au cas où vous l'auriez oublié – juste au cas, je ne vise personne –, je suis là. »
Les quatre chevaliers de bronze reportèrent leur regard sur le Bélier, se souvenant enfin qu'il était leur adversaire. Seiya eut un air d'excuse, avant de rire.
« Pardooonnn ! On avait oublié que tu étais là ! »
La pensée du chevalier d'or dut être : 'Non ? Tu crois ?'. Mais comme il désirait enchaîner sur la suite de l'épisode et qu'il était très diplomatique, il laissa le Pégase se souvenir de la raison pour laquelle il était là.
« Euh, qu'est-ce que je dois dire, déjà ? »
Des soupirs envahirent la pièce. On risquait d'en avoir pour très, très, très, très, très, très, très, très, très, très, très, très, très…
(Une heure plus tard…)
…longtemps.
Le Pégase bondit enfin en l'air, interrompant les ronflements de ses camarades.
« Ah ! Ça y est, je me souviens ! »
Tout le monde se réveilla, tandis que Seiya prenait la pose, pointant son doigt sur Mû.
« Chevalier d'or du Bélier ! Nous devons nous emparer du Légendaire Sachet de Pope-Corn, quitte à endurer les mille tourments dont tu pourrais nous menacer, et qui, jamais, au grand jamais, n'arrêteront nos poings vengeurs et nos cœurs animés de la plus noble des… »
« Je te le donne. »
« …causes, car, être ou ne pas être, telle est la… HEIN ! QUOI ! »
Mû prit une longue inspiration, puis répéta lentement.
« Seiya du Pégase, à toi et tes compagnons, je vous remets le Légendaire Sachet de Pope-Corn du Bélier. »
Les quatre chevaliers de bronze restèrent les yeux ronds pendant une demi-minute au moins. Puis, Seiya fit un bond en l'air de dix mètres, Shun sauta dans les bras de Hyoga, Hyoga essuya ses larmes de joie contre la poitrine de Shun, et Shiryu se cogna la tête contre le mur de joie.
« GRACE A NOTRE TENACITE ET NOTRE COURAGE, NOUS AVONS TRIOMPHE DE L'IMPITOYABLE ADVERSITE ET GAGNE LE PREMIER LEGENDAIRE SACHET DE POPE-CORN ! HOURRAAAA ! »
Un peu à part, Mû du Bélier n'osait pas leur dire qu'il avait l'intention depuis le début de lui donner le Sachet, mais qu'il n'avait pas pu le faire à cause de leurs incessantes pitreries… impitoyable adversité de mon œil, aurait dit un observateur objectif, mais bon…
« Chevaliers, vous feriez mieux de partir à présent. Votre route est longue et vos obstacles nombreux (surtout si vous continuez à faire les cons comme ça…). Mais avant de partir, permettez-moi de réparer vos armures et de vous donner ceci, que vous remettrez au chevalier d'or du Temple du Cancer, si jamais vous êtes encore en v… AAAHHH ! NE ME MORDEZ PAS LES DOIGTS ! AÏEUUHHH ! DE TOUTE FAÇON, UN SEUL POURRA LA PORTER, CETTE LETTRE ! »
Les chevaliers de bronze cessèrent de se battre.
« Une lettre ? » fit Seiya. « AAAHHH ! Je croyais que c'était un gâteau ! Hyoga, c'est pour toi ! »
« Comment ça ! Pourquoi à moi les corvées, espèce de Pégase déplumé ! »
« Cygné déplumé toi-même ! »
Finalement, Shun d'Andromède décida de prendre la lettre, parce qu'il était le plus conciliant et sensible, et puis, il en avait marre des disputes de cons dans son groupe. Mince, comment il allait pouvoir avouer son amour à Hyoga, si ce dernier passait son temps à se chamailler ! Bon, avec un peu de chance, s'ils arrivaient au temple du Lion, Seiya serait peut-être trop occupé à mater Aiolia pour se chamailler avec Hyoga… en espérant que Aiolia ne soit pas en train de sortir avec Marine… auquel cas, il faudrait attendre d'arriver au temple de Saga – c'est-à-dire le DERNIER ? – pour être tranquille avec Hyoga !
Une voix grave lui souffla à l'oreille.
« Ne t'inquiète pas, tu auras bien le temps de lui parler… Hyoga est peut-être idiot quelquefois, mais c'est quelqu'un de sensible au fond. »
C'était Shiryu. Le Chevalier d'Andromède soupira. Il était inutile de cacher quoique ce soit au Chevalier du Dragon, il en avait conscience.
« Je sais, Shiryu… je sais cela. C'est pour cela que… »
Que je l'aime. Shun n'avait pas fini sa phrase mais nul besoin n'était de le faire face à la perspicacité de Shiryu.
« C'est compréhensible. Nous ferions mieux de rattraper les autres, ils sont déjà partis et… NON, SEIYA, NE MORD PAS HYOGA ! ET TOI, HYOGA, CESSE DE LUI DONNER DES COUPS DE PIEDS EN CACHETTE, JE T'AI VU ! »
Shun d'Andromède laissa échapper un petit rire, devant les pitreries de ses compagnons. Finalement, c'était aussi pour ça qu'il l'aimait, son Cygne…
…tous quatre semblaient tant absorbés dans leur jeu qu'ils ne virent pas des ombres inquiétantes, se mouvoir derrière eux, cachés par les piliers. Mais, s'ils ne l'avaient pas sentie, le Chevalier d'or du Bélier, lui l'avait sentie. Et sans même bouger un cil, il prit la parole.
« Que fais-tu là ? Tu es censé garder ton temple ! Les chevaliers de bronze pourraient arriver à ta maison plus vite que prévu ! »
Une voix grave et rauque lui répondit, avec une tonalité un peu cruelle.
« Et c'est pour ça, mon cher Mû, que tu les as laissés passer aussi facilement ? »
« Leur cause est noble et juste. Je sens la présence de la déesse Athéna avec eux… »
Un rire ironique lui répondit.
« Allons, allons… dis plutôt qu'ils se sont retardés tout seul, et que tu as eu pitié d'eux ! A moins que tu aies envie qu'ils arrivent au bout de leur quête pour sortir avec moi à la Saint-Valentin ? »
« Masque de Mort, retourne à ton temple. »
« Hé hé hé ! Ne fais pas ton timide ! J'ai bien vu ce que tu leur as donné pour moi, mon petit Mû ! Mais moi, je ne serais pas aussi gentil que toi… s'ils veulent passer mon temple et obtenir le Légendaire Sachet de Pope-Corn, ils sont devoir prouver qu'ils le peuvent… et avec moi, ça m'étonnerait ! Ha ha ha ha ha ! »
« … »
« Hé hé hé ! Ne t'inquiète pas, qu'ils réussissent ou pas, toi et moi, on pourra toujours… »
« Masque de Mort, j'ai dit : RETOURNE A TON TEMPLE ! »
…
Pendant ce temps-là…
Temple du Scorpion…
…
« BOUAH HA HA HA HA ! Ils ont… BOUAH HA HA HA HA ! »
L'air réprobateur, le noble et froid Chevalier du Verseau regardait son pote, qui, en ce moment un peu moins noble et froid que lui, se tordait de rire par terre.
« Milo, ce n'est pas drôle du tout. Ces jeunes imbéciles ont… »
Le pauvre Chevalier du Scorpion, qui s'était à peine remis de s'être éclaté de rire pendant cinq bonnes minutes, se roula à nouveau par terre dans un nouvel accès.
« …ILS ONT GASPILLE TOUT SEULS L'HEURE QUE VOULAIT LEUR ECONOMISER MÛ ! BOUAH HA HA HA HA ! C'EST TROP DRÔLE ! »
Camus du Verseau eut un long, long, long, soupir. Cet imbécile de Scorpion avait peut-être une réaction démesurée, mais il avait raison.
« Milo, cela suffit. Cesse de t'esclaffer. »
Milo du Scorpion savait rien qu'au ton de la voix de son ami, lorsque celui-ci était sérieux (même si, au fond, sérieux, il l'était un peu tout le temps). Aussi essaya-t-il de reprendre son sérieux…
« D'ac-… »
…jusqu'à qu'il voit de nouveau la tête que tirait son pote.
« … …BOUAH HA HA HA HA ! Au moins j'aurais essayéééé ! Ha ha ha… »
Découragé, le Français s'assit en tailleur par terre, en proie au désespoir de ceux qui rencontrent la stupidité à l'état pur. Apitoyé par son expression, son ami grec fit de même, et lui servit une tasse de thé en essayant d'arrêter de rigoler.
« Allez, bois ça, mon petit Camus… ça va te remonter le moral. Ou au moins, ça va permettre de penser à autre chose… »
« … … … »
« Ah, fais pas cette tête-là ! J'aime pas quand tu es tristeeeuuhhh, mon Verseau préféré ! Bon d'accord, tu es le seul Verseau ici, mais tu es quand même mon préféré ! »
« La logique dans ta phrase ? »
« Ah ha ! Ça y est, il se remet à grogner, ça veut dire que ça va mieux ! Alors, messire le Seigneur des Glaces daignerait-il que je lui servisse très humblement du sucre dans son thé, ou préférerait-il que je lui versasse une touche de crème avant ? »
Camus ne put s'empêcher de sourire devant les facéties pompeuses de son ami, qui avait entrepris les plus ridicules bêtises pour le faire rire. Il savait que ce dernier s'était juré de parvenir à le faire rire au moins deux fois par jour, ce qui était, compte tenu de son caractère très froid, extrêmement ambitieux.
« Sans sucre ni crème pour moi, merci. Mais toi, tu ne prends rien ? »
« Bah, j'ai décidé d'être raisonnable… »
« TOI, raisonnable ! »
« Je me suis dit qu'après les trois verres d'alcool que je viens de boire avant que tu n'arrives, ça serait plus raisonnable de… »
Camus écarta la bouteille d'alcool entamée et versa d'office du thé dans le verre de son ami.
« Hééééé ! Mais j'en veux p… »
« Bois. »
« J'aime pas le thé ! »
« Tu vas apprendre à l'aimer si tu en bois. »
« … … …tu es sûr que je peux pas ajouter un peu d'alcool dedans ? »
« BOIS ! »
Milo contempla sa tasse d'un air… affligé. Comme il l'était l'ardent Chevalier du Scorpion sans peur et sans reproche, il porta à ses lèvres l'objet, et…
…continua à contempler le liquide vert d'un air affligé, sans y toucher.
Sa tête tomba sur la table.
« Snif… ô rage, ô désespoir, ô thé ennemi ! N'ai-je donc tant vécu, que pour voir cette infamie ? »
L'air du Scorpion fut si théâtralement comique que le Verseau éclata de rire. Milo releva la tête, heureux de son exploit, et pour son ami. Ce n'était pas souvent qu'il riait, et ça devait lui faire le plus grand bien. Ce qu'il ne dira pas, ce petit coquin de Scorpion, c'était qu'il avait fait exprès de faire sa comédie rien que dans ce but. Il n'avait rien contre le thé, même si au fond, il préférait l'alcool…
« Le très noble et froid Chevalier du Verseau s'est enfin décidé à se dérider un peu ! Tu devrais rire plus souvent, cette expression est tellement plus belle sur ton visage… »
« Tu as raison, je suis trop tendu. Merci pour tout, Milo. »
« De rien, le Seigneur des Glaces ! »
« Ne m'appelle pas comme ça. »
« D'accord, Icecube man ! »
« Appelle-moi le Seigneur des Glaces. »
« J'ai une idée : que dirais-tu de 'Icecube man le Seigneur des Glaces ?' »
« … … … »
« Ah, non, non ! Tu vas pas t'y remettre ! Méchant, méchant ! Pas le coup des points de suspension annonçant le silence du personnage ! »
« … … …c'est la punition pour ta bêtise. »
Milo du Scorpion fit une grande grimace, avant de hurler de rire. Contrairement au Français, toute cette affaire de complot de Pope-Corn l'avait mis de très joyeuse humeur et il comptait bien en faire profiter son meilleur ami – la personne qui, peut-être encore plus qu'un ami, était la plus chère à son cœur.
« Ha ha ha ha… »
« Milo, si tu continues à rire bêtement, je te fais avaler ton thé de force. »
Une expression espiègle se peignit sur le visage du Chevalier du Scorpion, qui était pourtant bien conscient du danger.
« Ah oui, Camus ? Et comment ferais-tu, ô noble et froid Chevalier du Verseau ? Personne ne peut contraindre le redoutable et merveilleux Chevalier du Scorpion à quoiqu… AAAAAHHH ! KAÏ KAÏ KAÏÏÏÏEEEUUUUHH… »
Le « redoutable et merveilleux Chevalier du Scorpion » en question était en train de se retrouver coincé sous un polochon devant un Verseau qui tentait de le maintenir et de lui faire avaler de force son thé…
« Reuh… reuh… ahhhh ! Camuuuus, tu m'étouffeeuuhhh ! »
Un sourire un peu machiavélique figeait les lèvres du Seigneur des Glaces.
« Admets ta défaite et je te lâcherai. »
« Jamaaaaaiiisss ! Je suis le grand Chevalier du Scorpio- AHHHHH PITIEEEEE ! »
« Dois-je prendre ceci comme une capitulation ? »
« NYAAAANNNN ! »
Un sourire encore plus inquiétant apparut sur le visage aux traits fins du Verseau.
« Puisque c'est ainsi… Poussière de Diamant ! »
Un certain Scorpion se retrouva le corps gelé contre terre. Il ne pouvait plus bouger… ce qui n'était pas le cas de son ami, qui se recula, pour prendre quelque chose…
« Heu ? »
…qui s'avérait être la théière.
« Et maintenant, le thé, très cher… »
Un liquide chaud et amer entra par les lèvres du jeune Grec, qui hurla comme si on l'égorgeait, avant de le recracher.
« Héééééé ! Espèce de tricheeeeuuurr ! T'avais pas le droit d'utiliser la Poussière de Diamant, Camus ! Grrr ! »
« Qui avait dit que je n'avais le droit ? »
Là, il marquait un point…
« Grr... GRRRR ! »
…c'est alors qu'un bruit de pas léger se fit entendre à l'entrée du temple. Les deux amis relevèrent les yeux, avant de s'apercevoir qu'ils n'étaient plus seuls. Devant eux, se tenait un magnifique chevalier, gardant ses yeux en amande fermés tandis que la longue chevelure d'or soyeuse volait au vent, mettant en valeur la silhouette longiligne. Une voix mélodieuse et sereine, bien que réprobatrice, envahit les lieux.
« Camus du Verseau… je ne t'imaginais pas aussi enfantin. Moi qui croyais en ta légendaire froideur… mais peut-être est-ce une néfaste influence de cet être stupide que tu côtoies ? »
Milo sentit la moutarde lui monter au nez.
« TU SAIS CE QU'IL TE DIT, L'ËTRE STUPIDE QUI CÔTOIE CAMUS ! »
Un léger rire résonna mélodieusement dans l'air.
« Ce que l'on peut attendre d'un être stupide… ce que l'on appelle communément des 'stupidités', Scorpion. »
Cette fois, Milo voyait vraiment rouge. (Heureusement que la glace de Camus le retenait encore au sol…)
« Shaka, TU M'EMMERDES ! Espèce de c-(censuré) ! »
Le Chevalier d'or de la Vierge ignora superbement les imprécations du jeune Grec.
« La bave du Scorpion n'atteint pas la blanche Vierge… »
Milo du Scorpion eut un épais ricanement.
« Blanche Vierge ? Blanche Vierge de mon œil ! C'est pour ça que tu rougis comme Aiolia te mate en pleine méditation et que tu espères très profondément que ce très cher Chevalier du Phoenix, Ikki, vienne aider ses potes à retrouver les Légendaires Sachets de Pope-Corn pour te rendre une petite visite nocturne ! »
Sous le coup de la fureur, Shaka ouvrit les yeux, et les prunelles azur reflétèrent clairement la colère indignée. Mais une très légère couleur rosée avait teint son visage, et cela n'avait pas échappé à Milo.
« Milo du Scorpion… si ce n'était par respect envers ton grade de chevalier d'or, tu… »
Une voix froide et mesurée les interrompit.
« Shaka de la Vierge, quelle la raison de ta présence en ce lieu ? »
Ce dernier se tourna vers celui, qui, depuis le début de sa venue, n'avait pas ouvert la bouche.
« Camus du Verseau… puisque tu es le plus raisonnable ici, je répondrai à ta question. Mais sache que je n'ai pour habitude de me préoccuper de futilités, et que je ne suis guère venu en ce lieu, quittant mon temple et ma méditation, pour vous apporter des nouvelles futiles et bassement matérielles dont vous semblez si friands, vous les chevaliers… »
Précisons que Milo n'avait rien capté à la phrase. Mais Camus, lui, semblait s'en sortir. Toujours drapé de sa majesté spirituellement orgueilleuse, Shaka de la Vierge continuait, d'une voix lente.
« Je suis venu en ce lieu vous annoncer que… »
Suspense, suspense, suspense. Milo cligna des yeux, et Camus demeura de marbre dans l'attente de la terrible nouvelle.
« …le courrier est arrivé. »
Long silence.
Puis…
« BOUAH HA HA HA HA HA HA HA HA HA ! »
Cette fois, c'était le pompon. Même prisonnier au sol par la glace, le Chevalier du Scorpion était pété en mille de rire. Même le Chevalier du Verseau, réputé pour sa réserve et sa froideur, avait du mal à s'empêcher de sourire.
« ET IL DEBARQUE HORS DE SA MEDITATION AVEC SON AIR GRAVE COMME SI LE GRAND POPE ETAIT MORT POUR ME DIRE QUE LE COURRIER EST ARRIVE ! BOUAH HA HA HA HA HA HA HA HA HA ! »
Toujours drapé dans sa dignité, Shaka garda la tête haute, méprisant devant le jeune chevalier écrasé de rire par terre.
« Tu ne comprends rien à la signification spirituelle de chaque acte quotidien, Scorpion… »
Toujours pété de rire, Milo était parvenu à se dégager des glaces, et, se relevant, s'était emparé d'une lettre au passage.
« Je pige peut-être rien à la signification spirituelle du fait que tu m'apportes le courrier, mais au moins je sais lire et je vois que tu as reçu une lettre d'un admirateur ! Voyons voir… hou hou ! Ouah, c'est chaud, dis donc ! »
Shaka devint rouge comme une tomate.
« Que… que dis-tu ! Rends-moi cela ! Tu n'as pas le droit de… »
Le Scorpion lui tira la langue.
« Je vais me gêner, tiens ! Puisque tu débarques chez moi en m'insultant, je ne vois pas je m'abstiendrai de piétiner ta vie privée… »
Shaka essaya de récupérer sa lettre, mais c'était sans compter la rapidité du jeune Grec en matière de course, et Camus qui essayait de les calmer, en vain. Et il ne pouvait quand même le priver de ses cinq sens rien que pour récupérer sa lettre…
Cruellement, Milo commençait à lire…
« Ô toi que j'admire,
Ô toi que j'adore…
Lorsque je te mire,
Dans tes cheveux d'or…
Je renais tel le phénix,
Car c'est pour toi,
Pour toi seul, que j'existe.
Vierge est ton signe,
Mais vierge resteras-tu ?
Le Phénix plus que le Cygne
Revit lorsqu'on le tue.
Jadis tu me fis trépasser,
Aujourd'hui tu me fais renaître.
J'aimerais tant pouvoir passer
Avec toi, comme un amant maître…
Signé – ANONYME CE SERAIT TROP FACILE SINON ! »
Les records de rougeur de rougeur furent battus, aujourd'hui, par Shaka de la Vierge…
« Mais… »
Sa voix trembla.
« …mais qui cela peut-il être ? »
Milo eut un hurlement d'incrédulité si sauvage que Camus, qui buvait calmement son thé… aspergea, une fois de plus, des personnes. Milo du Scorpion et Shaka de la Vierge, les chevaliers d'or recevant l'onction du saint thé, bénis soient leur âme.
« Nan mais TU ES CON OU QUOI, SHAKA ! »
Ce dernier était si troublé qu'il ne releva pas l'insulte.
« Un gamin de six ans reconnaîtrait l'auteur de cette lettre ! Arrête de méditer, c'est mauvais pour ton QI ! »
Toujours drapé de dignité, le Chevalier de la Vierge tremblait un peu.
« Il n'est pas sage du juger sur les seules apparences… »
Même si, pile en ce moment, les apparences disaient qu'il était un peu hyper rouge, le Chevalier de la Vierge. La minute d'après, il avait disparu du temple.
« Nan mais j'y crois pas… quel con… ça se voyait bien qui avait écrit cette lettre, tu crois pas, Camus ? »
« Ne dis rien. »
« Heu ? »
Milo cligna des yeux, fasciné par l'air grave et profond qui était propre au Chevalier du Verseau. Ce dernier portait un regard lointain, un peu triste, vers le ciel.
« C'est évident pour nous, qui sommes extérieurs à cela, qui a écrit cette lettre. Mais aussi fort est-il en spiritualité, Shaka est un novice en sentiments – particulièrement en amour. Sa réaction face à toi, qui n'est pas un débutant en la matière, le prouve. Quand à cette lettre… elle l'a plongé au cœur des sentiments qu'il croyait pouvoir ignorer. Il aime… mais ses sentiments sont si troublants pour lui qu'il refuse de comprendre qui pourrait l'aimer. »
Le Scorpion était devenu silencieux, face à cette gravité triste et profonde, qui touchait en son propre cœur plein d'allant, une corde si sensible. Quelque chose, si profondément en lui, le liait au Chevalier du Verseau, un lien plus fort que ce que les mots pourraient traduire. Plus fort que les multiples aventures qu'il avait eues avec bien des personnes…
« Tu sais, Milo… je l'envie, d'une certaine manière. Car tout montre… que l'amour souffle dans sa direction. Cette personne… aime Shaka. »
Les yeux océan du Français étaient devenus si tristes que son ami eut la tentation, un moment, de les essuyer. Heureusement, il se retint. Bien au contraire, il reprit un air enjoué, voulant sortir la personne si chère à son cœur de la tristesse.
« Camus, mon petit Camus, mon petit Verseau préféré… je sais ce qu'il t'arrive… tu es amoureux, toi aussi ! Hé hé ! »
« Milo ! Cesse de… »
« N'essaye pas de me tromper, mon ami ! Je te connais par cœur ! Alors, c'est qui, que tu aimes ? Dis, dis ? »
« … »
« Allez, allez, alleeeeeeez ! Je suis ton meilleur ami, non ? S'il te plaaaaaaît dis-moooooiii ! »
« La bave du Scorpion n'atteint pas le blanc Verseau. »
« Ah naaaaaannn ! Pas toi aussi ! »
Le jeune Grec arborait une moue boudeuse, tandis que son ami souriait légèrement. Voulant se venger des victoires successives de son camarade, et aussi savoir le nom de la personne qui avait l'aplomb de s'être attiré les faveurs de son très cher, Milo du Scorpion s'empara d'une autre lettre.
« Fais le fier, Chevalier du Verseau… mais je détiens dans ma main une arme fatale… »
« Milo… »
La voix du Français était devenue plus intense.
« Ha ha ! Crains mon intelligence suprême, noble et froid Chevalier du Verseau… car je te réduirai à ma merci, grâce à l'arme fatale que je tiens dans ma main… »
Camus jeta un œil à la lettre que tenait son ami, perplexe.
« Avec… une facture d'électricité ? »
Milo regarda à son tour, puis fit une drôle de tête, s'apercevant de son erreur.
« Euh, pardon. Je vais plutôt prendre celle-là… car c'est… »
Il se mit à éclater d'un rire qu'il voulut diabolique, même s'il avait moins d'entraînement que le grand Pope, malgré tout. De fait, le Chevalier du Verseau, qui était en train de boire son thé, ouvrit grand les yeux, en voyant son nom marqué sur la lettre que tenait son ami.
…Une lettre… d'admirateur !
Lorsque l'information arriva à son cerveau, l'inexorable destin frappa encore sa tasse de thé et la personne qui se trouvait devant lui ; c'est-à-dire que le thé finit sur la tronche de son ami. Milo du Scorpion, le chevalier qui se prit le thé de Camus sur la figure depuis leur amitié, paix à son âme.
(A suivre...)
Petit devinette : Qui a écrit la lettre d'amour à Shaka ? (Bon, là, quand même...)
