Merci à tous et à toutes pour vos reviews ! ça m'encourage beaucoup et ça m'aide à écrire. Juste une note : j'ai fait une erreur dans un "couple" ! Quelqu'un m'avait demandé un Kanon x Ikki, j'ai fait une confusion avec Shaka... pardon. Mais pas d'affolement, j'ai prévu quelqu'un pour Kanon, pour la suite.

Bonne lecture !


Chapitre 3
: Faut prendre le Taureau par les Cornes !

Sanctuaire…

Dernier Temple…

Avez-vous déjà entendu parler de la Légende des Douze Sachets de Pope-Corn ? On raconte que s'ils sont réunis dans un même endroit, les armures des chevaliers d'or entrent en résonance, et qu'ils croissent en force et sagesse, atteignant un niveau de spiritualité inégalée.

« Na na na nèreeeuuuhhh ! J'ai pris la confiture d'abricot et toi tu l'as PASSSS ! »

Apparemment, ce n'est qu'une légende.

« Kanon, je compte jusqu'à trois. Rends-moi ce pot de confiture d'abricot, ou sinon… »

Le Dragon des Mers tira la langue à son frère jumeau.

« Ou sinon ? »

Saga des Gémeaux intensifia son cosmos, dans l'espoir d'intensifier son QI pour lancer une réplique digne de ce nom.

« …ou sinon je compte jusqu'à trois ! »

Apparemment, l'espoir fut vain. On peut à priori apprendre des techniques mortelles à des chevaliers d'or, comme changer de dimension ou créer un labyrinthe sans fin, mais pas augmenter leur QI. Et Kanon le savait très bien.

« Miam ! Slurp ! Ah, c'est bon, la confiture à l'abricot ! »

Malgré toute sa patience et sa douceur, Saga commençait à voir rouge.

« Kanon… je vais me fâcher… »

« J'adore l'abricot, c'est mon parfum préféré ! Et toi, mon cher frère ? »

Cette fois, c'en était trop. Le Chevalier de Gémeaux s'avança, ses yeux verts habituellement emplis de douceur tournant au rouge, une cosmo énergie effrayante faisant trembler les murs du temple.

« KA-NON… »

Ce dernier cessa un moment de se goinfrer, un peu inquiet tout de même.

« UN… »

Saga allait-il le faire !

« DEUX… »

Quand même pas !

« TROIS ! »

Impossible !

Kanon ferma les yeux, hésitant entre faire face et vaillamment garder le pot d'abricot, ou s'enfuir sous la table et abandonner ledit pot d'abricot. Finalement, il opta pour « s'enfuir sous la table, mais en gardant le pot d'abricot ». (Après tout, quitte à mourir, mieux vaut le faire en défendant ses valeurs ?)

« Eh ben ? »

Rien ne se passa.

Kanon était toujours sous la table – avec son pot d'abricot –, et Saga des Gémeaux était toujours debout, devant lui, immobile.

« Je t'avais prévenu, Kanon ! »

Le Dragon des Mers cligna des yeux, sans comprendre.

« J'ai compté jusqu'à trois ! » continua son frère jumeau.

« Et… ensuite ? »

Ce fut au tour de Saga de cligner des yeux.

« Je devais faire quelque chose d'autre ? »

Kanon resta une bonne minute immobile, avant de s'écrouler par terre en hurlant de rire. Après tout, que le QI des chevaliers d'or ne dépassât 0, 00001 n'était pas sans avantage…

« Non, rien, rien ! Par contre, moi… »

Il engloutit le pot de confiture à l'abricot, sans en laisser à son frère. Ce dernier, peiné, s'assit sur la chaise.

« Kanon, tu ne m'as rien laissé. Ne sommes-nous pas censé être frères jumeaux ? »

« On partage ; moi, je prends la confiture, et toi la déconfiture ! »

« Ce n'était pas convenu ainsi, pour moi. »

« Pour moi, c'est convenu, et pour toi, c'est la déconvenue ! »

« Le partage n'est pas équilibré. »

« On est tous les deux des déséquilibrés ! »

Le Chevalier des Gémeaux soupira, comprenant finalement une demi-minute plus tard que sa confiture à l'abricot, il l'aurait pas pour le petit déjeuner. Il se prépara alors du café, et s'assit en tailleur devant la petite table, prêt à le boire.

« Kanon, tu es un vilain garçon. »

Le pot de confiture explosa en tombant par terre.

« Mais que… ! »

Lorsque Saga releva les yeux, étonné, il vit un Dragon des Mers sur le point de pleurer. Oh-ho…

« Voyons, Kanon, il ne faut pas se mettre dans des états pare… »

« OUUUUUIIINNNN ! JE SUIS UN VILAIN GARÇOOOONNN ! JE NE MERITE QUE LA MOOORRRTT ! TUE-MOI, Ô TOI MON FRERE DONT JE SUIS INDIGNEEEUUHHH ! OOUUIINNN ! »

Saga soupira, avant de prendre son frère dans ses bras pour le bercer et le calmer. Ça faisait la vingtième fois depuis trois jours. Il fallait vraiment faire quelque chose… d'une voix douce, il continua :

« Kanon, je t'avais bien dit qu'il ne fallait pas garder le pot de confiture pour toi et me laisser compter jusqu'à trois. Je disais cela pour ton bien… »

Le Dragon des Mers renifla dans les bras de son frère.

« Snif… ouin… »

« Ça va mieux ? Tu comprends pourquoi il faut m'écouter, à présent ? Et… »

Avant que le concerné pût répondre, une longue silhouette longiligne aux cheveux d'or complètement décoiffés et aux yeux en amande cernés, fit son apparition. Saga leva la tête, étonné.

« Shaka ? Pour quelle raison aux yeux des hommes as-tu interrompu ta méditation pour venir en ce lieu que d'ordinaire, tu fuis dans ta quête de vérité, pensant ainsi… »

« Courrier. » coupa le Chevalier de la Vierge d'un ton sinistre, plus que bref.

Apparemment, la leçon du Scorpion avait porté ses fruits. Premier principe pour atteindre la divinité : 'ne jamais essayer de faire comprendre aux incultes la signification spirituelle de l'acte d'apporter le courrier.'

« Tu es bien bref, aujourd'hui. » fit remarquer le Chevalier des Gémeaux d'une voix douce. « Serais-tu fatigué ou contrarié ? »

« … … … »

Kanon, de son côté, avait cessé de renifler. Emerveillé par la nouvelle apparition de la Vierge pour qui il avait des sentiments secrets, il contempla le chevalier d'or, qu'il trouva bien fatigué pourtant, aujourd'hui. Ça, c'était signé Milo du Scorpion… il n'y avait que lui pour parvenir à exaspérer l'être que l'on disait le plus proche de Dieu. Mais un jour, il se le jurait, lui aussi arriverait à émouvoir le Chevalier de la Vierge, et d'une façon autrement plus sensuelle que le Scorpion ! Après tout, il était Kanon, et ne pouvait donc être que… canon !

« Hé, Shaka, le ciel t'est tombé sur la tête, ou quoi ? » se risqua-t-il.

Soudainement, le nouveau venu le regarda, d'un air très intense transparaissant dans ses yeux bleus de glace. Tiens, Shaka a les yeux ouverts ? pensa le Dragon des Mers, avant de rougir un peu. Et il me regarde !

« J'ai enfin trouvé. Je sais qui est cette personne… »

Saga et Kanon se regardèrent, très perplexes. Shaka aurait-il médité du pied gauche ? Il se comportait de façon anormale… très anormale.

« Toute cette nuit à réfléchir qui c'était… enfin je sais qui c'est… »

La voix, habituellement mélodieuse et légère, était un peu rauque. Le Chevalier de la Vierge était-il malade ? Quel comportement étrange… de fait, il s'assit par terre, et se mit à rire. Cette fois, les deux frères se regardèrent, très alarmés. Shaka, rire ? D'une voix douce et conciliante, Saga des Gémeaux posa la main sur l'épaule de l'Indien.

« Shaka, tu as l'air d'avoir besoin de repos… ou veux-tu un peu de café ? »

Au lieu de répondre à la sollicitude du Chevalier des Gémeaux ou à la curiosité de son frère, celui de la Vierge se mit à péter un plomb en riant, avant de continuer.

« C'est Aiolia ! C'est Aiolia, le Chevalier du Lion, qui m'a écrit cette lettre d'amour, cela ne fait aucun doute ! »

Les deux frères jumeaux clignèrent des yeux.

« Lettre… » commença Saga.

« …d'amour ! » finit Kanon.

Les deux se regardèrent, acquiesçant gravement d'un air tacite, avant de se dire ensemble dans leur tête : 'Voilà pourquoi il pétait un plomb…'

Mais, si l'ex-Grand Pope était ravi pour son chevalier, le Dragon des Mers l'était moins. Quelqu'un d'autre que lui aimait la Vierge ! Ainsi, il avait un concurrent ! Sans écouter les protestations de son frère, il piqua la lettre et lut…

« Ô toi que j'admire,

Ô toi que j'adore…

Lorsque je te mire,

Dans tes cheveux d'or…

Je renais tel le phénix,

Car c'est pour toi,

Pour toi seul, que j'existe.

Vierge est ton signe,

Mais vierge resteras-tu ?

Le Phénix plus que le Cygne

Revit lorsqu'on le tue.

Jadis tu me fis trépasser,

Aujourd'hui tu me fais renaître.

J'aimerais tant pouvoir passer

Avec toi, comme un amant maître…

Signé – ANONYME CE SERAIT TROP FACILE SINON ! »

Fort de l'intelligente réponse qu'il venait de sortir deux secondes plus tôt, Shaka de la Vierge s'assit en tailleur en répétant d'un air victorieux :

« C'est Aiolia, le Chevalier du Lion, qui a écrit cette lettre d'amour pour moi ! Je n'ai plus aucun doute, ayant réussi à écarter le conflit intérieur en atteignant la sagesse de Bouddha ! »

Kanon et Saga (qui n'avait pas pu s'empêcher de lire malgré tout) se regardèrent, affligés. Manifestement, trop de méditation avant le petit déjeuner était mauvais pour la santé mentale. N'importe quel idiot devinerait l'auteur de cette lettre d'amour… mais Shaka n'était pas un idiot et certainement pas n'importe lequel d'entre eux, avait lamentablement échoué. Et voilà ce qui arrive quand on est trop proche du Divin…

« Shaka. » commença le Chevalier des Gémeaux avec douceur. Il voulait en effet y aller mollo. « Ne penses-tu pas que tu atteindras la sagesse de Bouddha et écarteras le conflit intérieur par une voie autre ? Euh, je veux dire… »

Le concerné cligna des yeux, sans comprendre. Le Dragon des Mers eut pitié de lui et de la maladresse de son frère à aborder le sujet.

« En gros, Shaka, tu te seras fourré le doigt dans l'œil en pensant que c'est Aiolia qui t'a écrit ça ! Que dalle que c'est possible ! C'est pas un Phénix que je sache, mais un Lion ! »

Frappé par ses paroles, l'Indien resta silencieux, avant de faire une grosse déprime spirituelle.

« Comment ai-je pu, dans ma quête de vérité divine, commettre une telle erreur… j'ai échoué dans le chemin de la connaissance. Mes doutes sont revenus et ma sérénité partie, tel l'oiseau s'envolant de la terre. Longue encore est ma route vers la sagesse de Bouddha… »

Tandis que Saga posa doucement sa main sur l'épaule du concerné, compatissant, Kanon décida quant à lui qu'il était temps d'apprendre à son amour secret les bonnes choses de la vie.

« Hé, Shaka ! A mon avis, si t'as envie d'atteindre la sagesse Bouddha-truc et j'sais pas quoi, va falloir que tu changes un peu de route, parce que là, t'es un peu mal parti ! »

Perplexe, le magnifique Chevalier de la Vierge l'interrogea du regard.

« Que veux-tu dire ? »

Fort de son soudain ascendant sur son secret amour, Kanon sourit largement.

« J'vais t'expliquer. On commence par le début, parce que par la fin, c'est pas possible. A ton avis, pourquoi ton signe, c'est celui de la Vierge ? »

Comme Shaka parut sur le point de partir en méditation pour trouver la réponse à cette question existentielle, le Dragon des Mers le secoua un bon coup pour l'en dissuader.

« Eh bien… mon attraction pour le chemin de la connaissance pure, doublé de visions spirituelles me rappelant sans cesse à la divinité, sont peut-être la cause de… »

Kanon vit qu'il y avait du pain sur la planche.

« Ouais, ouais, entre autres… mais surtout, à mon avis, t'es le Chevalier d'or de la Vierge, parce que t'es le seul Chevalier vierge ! »

Perplexe, l'Indien cligna des yeux, avant de les fermer.

« Oui… je comprends… »

Les deux jumeaux se regardèrent, soulagés. 'Alors, quand même, au moins, il est pas complètement coincé…' Avant d'entendre…

« …je comprends que je suis, comme chaque être humain, un et indivisible. Le Chevalier de la Vierge ne peut être que le Chevalier 'Vierge'… car tout un chacun forme un tout dans l'univers, et qu'il ne faut jamais l'oublier pour atteindre la sagesse de Bouddha… »

Kanon hurla d'incompréhension, tandis que Saga recracha à la figure des deux autres le café qu'il avait commencé à boire. Kanon le Dragon des Mers et Shaka de la Vierge, les chevaliers d'or baptisés dans l'esprit du saint café, que le Seigneur les guide sur ses impénétrables voies.

« Mais bon sang TU LE FAIS EXPRES OU QUOI, SHAKA ! »

Ce dernier, inattentif au café qui marbrait son beau visage de traînées marron, cligna des yeux.

« Que… »

« JE VOULAIS DIRE QUE T'ES DU SIGNE DE LA VIERGE PARCE QUE PERSONNE A COUCHE AVEC TOI ! TU DEVRAIS ARRETER DE MEDITER, C'EST MAUVAIS POUR TON QI ! »

Silence.

Long moment de silence.

Une fois de plus, Shaka de la Vierge commençait à fermer les yeux, comme pour méditer sur l'existentialité de l'affirmation de Kanon, selon laquelle ses connaissances spirituelles en matière de méditation horizontale à deux dans un lit étaient… pratiquement nulles.

« NON ! Cela ne se peut ! Je ne peux guère plus ignorer une quelconque facette de la voie de la méditation et de la vie, quelque qu'il soit, dans mon chemin vers la connaissance de Bouddha ! Je DOIS en connaître plus pour atteindre le Nirvana ! »

Saga était épaté. Tellement qu'il ne remarquait qu'il continuait à se resservir du café sans le boire et que ce dernier débordait largement de la tasse… le Dragon des Mers, quant à lui, très satisfait, tapota la petite table de ses doigts fins et agiles.

« C'est bien, Shaka ! Bon, y'a encore du boulot, mais c'est déjà un début ! Bon, tout ce que t'as à faire, c'est à trouver qui t'a écrit cette lettre d'amour… »

Sanctuaire d'Athéna…

Temple du Taureau, entrée…

Au même moment…

« Pouuuuuusse-toi, espèce de Cygne dépluméééé ! »

« Je suis bien comme je suis, espèce de Pégase sans cervelle ! »

« Ah ouais ? T'es bien bête comme t'es, espèce de Gros Bêta Cygne ! »

« Tu peux parler, Alpha Pas Bravo Pégase ! C'est QUI qui a mis une heure à se rappeler ce qu'on devait dire au Chevalier du Bélier ! »

« C'est ta faute, O-Méga Gros Bêta Cygne ! T'avais pas qu'à m'embêter ! T'as troublé mes pensées ! »

« Parce que TU PENSES, TOI ! Ha ! »

A côté, Shun d'Andromède et Shiryu le très noble Chevalier du Dragon soupirèrent, pour la énième fois. Depuis qu'ils étaient sortis victorieux du Temple du Bélier, Seiya le fougueux Pégase et Hyoga le Cygne entêté n'avaient cessé d'avoir des prises de bec ; même si, comme on sait, les Pégases n'ont pas de bec…

« Niark, niark, niark ! C'est ça, fais le malin, espèce de… »

« Moi au moins je peux, espèce de… »

Les deux garçons se fixèrent, l'air buté, préparant un mauvais coup… c'était visible. Leurs yeux, aux pupilles dilatées, lançaient des éclairs dangereux… immobiles, mais presque animés d'un tremblement furieux, leurs corps semblaient sur le point de s'entretuer mutuellement. Inquiets, Shun et Shiryu les observaient, brûlants d'intervenir. Ils n'allaient pas quand même… !

Soudain, Seiya se planta devant son adversaire, et pointa son index vers lui d'un air supérieur.

« ESPECE DE CYGNE ! MOUAH HA HA HA ! TU T'ATTENDAIS PAS A CELLE-LA ? HEIN, HYOGA ! »

Les lèvres du jeune russe tremblèrent légèrement, tandis que, perplexes, les Chevaliers d'Andromède et du Dragon restèrent immobiles. Fort de sa victoire, Seiya se mit à se pavaner, l'air vainqueur, en tirant la langue à son compagnon. Mais les Cygnes ont du répondant, et ce qui arriva, fut que…

« ESPECE DE PEGASE ! HA HA HA HA ! JE T'AI EU, SEIYA ! TU CROYAIS QUE J'AVAIS PERDU, HEIN ! »

Et ce fut au tour du Pégase de faire une drôle de tête, avec sa mine semi boudeuse et semi coléreuse, tandis que le Chevalier du Cygne se pavanait à son tour… oh, douce Athéna, pensait un certain Chevalier d'Andromède à quelque distance de là. Et dire que je suis amoureux de ce gars… mais pourquoi tant de haine ?

« Espèce de Pégase ! NIARK NIARK NIARK ! »

« Grrrr ! Espèce de Cygne ! Nanananèreeeeuuhhh ! »

Les deux idiots de service continuant à se battre, Shun décida qu'il était temps d'employer les grands moyens. Il renonça à sa mise en mode Andromède, trop épuisante à la longue, mais avait une autre idée… il se recoiffa légèrement, prenant une voix douce mais audible tout de même.

« Ah ! Oh, que diantre, mais quelle surprise incommensurable ! Chevalier Camus du Verseau, vous êtes donc là pour désapprouver la conduite de Hyoga ? »

Silence.

Deux secondes plus tard…

« BOUHOU HOUHOU HOU ! MAÎTRE CAMUS JE SUIS UN ELEVE INDIGNEEEUUHHH ! METTEZ FIN A MON INSUPPORTABLE ET ABJECTE EXISTENCE, car j'ai… j'ai… j'ai… j'ai perdu contre Seiya dans ma dispute, j'ai perdu un merveilleux jeu de mot face au Chevalier du Bélier et… ET J'AI MANGE LA DERNIERE PART DE GÂTEAU PERIME QUE VOUS AVIEZ LAISSE DANS LE FRIDIGIDAIRE A PÂQUES ! BOUHOU HOU HOU ! »

Tandis qu'un Cygne pleurait dans l'épaule d'un Pégase auparavant ennemi, Shiryu, réalisant la supercherie, fit remarquer.

« Je ne vois pourtant trace du Chevalier du Verseau… »

« …ET J'AI VOLE VOTRE OREILLER A NOEL POUR VERIFIER SI C'ETAIT VOUS QUI APPORTIEZ LES CADEAUX, J'AI JETE LES EPINARDS ENRICHIS EN VITAMINES QUE VOUS M'AVIEZ ORDONNE DE MANGER, J'AI… »

Seiya se boucha les oreilles, écorchées vives par les lamentations du Cygne. Le Chevalier du Dragon, quant à lui, se tournait vers Shun, l'air exaspéré et presque suppliant.

« Ne pourrait-on pas faire quelque chose peu pour qu'il cesse de gémir ! »

« …J'AI DIT A TOUT LE MONDE QUE VOUS ADORIEZ LES POKEMONS DE GLACE, J'AI CACHE LES CHAUSSETTES ROSES QUE VOUS M'AVIEZ OFFERT A MON ANNIVERSAIRE, J'AI… »

Le Pégase eut un sourire espiègle.

« Comme une petite attaque 'Météore de Pégase' ? »

« …J'AI MOUILLE MES DRAPS LE JOUR OU VOUS M'AVEZ RACONTE L'HISTOIRE DU PETIT CHAPERON ROUGE, J'AI VOMI LE POP-CORN QUE VOUS M'AVEZ ACHETE AU CINEMA, J'AI… »

Le Chevalier d'Andromède secoua la tête.

« Non ! Je n'aime… je n'aime pas la violence ! »

« …J'AI PLEURE DEVANT L'HISTOIRE DU ROI LION, J'AI UTILISE TOUT MON ARGENT DE POCHE A ACHETER LES FIGURINES DES CHEVALIERS DU ZODIAQUE… »

Profondément exaspéré, Shiryu écarta tout le monde, et se planta devant le Cygne en pleine lamentation, avant de lever le poing, préparant une attaque.

« Ecartez-vous ! Je commence à en avoir assez… par la 'Colère du Dragon' ! »

Un souffle de feu frappa Hyoga, qui d'instinct, lança une attaque de glace sur son agresseur. Le résultat fut qu'un Cygne fut cramé par du feu et qu'un Dragon fut pris dans la glace.

« Aouh ! J'ai eu chaud ! » murmura le premier, qui fit la danse du feu pour éteindre les flammes sur lui.

« Brr… ça me fait froid dans le dos ! » continua le second, tremblant dans le bloc de glace qui lui collait au dos.

Et bien sûr, un certain Pégase, indemne de toute variation de température, trouva intelligent de s'avancer en déclarant, avec un grand sourire.

« Tout ça, ça me fait ni chaud ni froid ! »

BING !

Demandez-vous pourquoi il fut assommé par un Chevalier d'Andromède. Mais pendant ce temps, à côté, vous pouvez bien imaginer le genre de répliques qui pleuvait…

« Et bien sûr, ça te laisse froid, tout ça… » (Hyoga ?)

« Arrête de t'enflammer ! » (Shiryu ?)

« Comment peux-tu rester de glace ? » (Hyoga ?)

« Tu as voulu me refroidir ! » (Shiryu ?)

« Nan mais t'es givré ! » (Hyoga ?)

« Toujours tout feu tout flamme, hein ! » (Shiryu ?)

Etc… etc.

Shun d'Andromède se disait, non loin de là, que si ça continuait comme ça, ils pouvaient dire adieu au Légendaire Sachet de Pope-Corn, et donc, à leurs rendez-vous amoureux…

Lorsque…

« Vous n'irez pas plus loin ! »

Une voix grave et sourde avait résonné, avant de révéler une immense carrure, enveloppée d'une magnifique armure d'or.

« Je suis Aldébaran, le Chevalier du Taureau, et foi de chevalier d'or, je ne vous laisserai ni passer ni vous emparer du Légendaire Sachet de Pope-Corn ! »

'Merci, déesse Athéna…' pensa Shun. A présent, les chevaliers de bronze s'étaient arrêtés de se disputer, fixant avec crainte l'immense adversaire qui se tenait devant eux, bien plus intimidant que le doux Mû.

« La mort sera le châtiment de votre audace, si vous en veniez à me défier ! »

Silence de mort.

« Ça y est, je m'en souviens ! »

C'était la voix de Seiya, qui, tout content, s'avançait vers le redoutable adversaire. Profondément perplexe, le Chevalier du Taureau cligna des yeux, observant le jeune Pégase s'approcher en tendant le doigt vers lui, l'air déterminé-à-la-Seiya, avant de déclamer d'un ton ardent.

« Qui es-tu donc, chevalier ? »

Shun se prit la tête entre les mains, Hyoga se cogna la tête contre un pilier, et Shiryu soupira longuement. Eh oui, c'est vrai, le Pégase devait sortir ses répliques préférées à l'impitoyable adversité… le Chevalier du Taureau parut aussi perplexe que l'avait été Mû, mais il n'eut pas la finesse de se taire ou de jouer le jeu.

« Bah… un chevalier, chevalier ! »

La lenteur d'Albébaran, équivalente à celle de Seiya, fit tomber par terre les trois acolytes. Concours de connerie ?

« 'Ba-un-chevalier-chevalier' ! Euh c'est un drôle de nom, vous êtes étranger ? »

« Mais nan, c'est pas mon nom, j'suis le Chevalier du Taureau ! »

« Le Chevalier du Taureau ? »

« Un chevalier, quoi ! »

« Merci, j'avais pigé ! Pas besoin de le répéter ! T'es donc le Chevalier du Taureau ? »

« Oui, c'est-à-dire, pas celui du Bélier, du Cancer, des Gémeaux, du Capricorne… »

« OUI, J'AI COMPRIS ! »

A côté, Hyoga était pété de rire, tandis que Shun les contemplait, affligé, et que Shiryu était parti faire une sieste.

« Bon, puisque t'as compris, chevalier, que je suis un chevalier, et pas le chevalier du Bélier, du Cancer, des Gémeaux, du Capricorne, de la Balance, du Verseau, de la Vierge, du Scorpion, du Poisson, mais le chevalier du Taureau, on peut passer à la suite ? »

Le Pégase se mit à hurler.

« Oui, j'ai compris que t'étais un chevalier, et pas le chevalier du Bélier, du Cancer, des Gémeaux, du Capricorne, de la Balance, du Verseau, de la Vierge, du Scorpion, du Poisson, mais le chevalier du Taureau, et on peut passer à la suite ! »

L'immense Aldébaran hocha la tête de satisfaction.

« Bien, on peut dire la réplique suivante. »

« Okay. »

Les deux chevaliers se regardèrent.

« Euh… c'est quoi déjà la réplique suivante ? »

BOUM ! (Bruit de chevaliers tombant par terre à côté…)

(Au même moment…

Dernier Temple…)

« J'ai trouvé le chemin de la connaissance ! »

« Alors, tu vois ENFIN qui t'a écrit cette lettre d'amour, Shaka ! »

Saga tendit l'oreille à la voix de son frère, voulant entendre la réponse de la Vierge tandis qu'il buvait son café du matin…

« Le chemin de la connaissance m'indique qu'il s'agit de… »

Kanon leva des yeux brillants, espérant contre toute attente…

« …Camus, le Chevalier du Verseau ! »

BOUM ! (Bruit d'un Dragon des Mers dont la tête tombe par terre !) 'Mais qu'est-ce qui m'a pris d'espérer contre toute attente !'

De son côté, Saga tentait vaillamment de résister à la lenteur du Chevalier d'or de la Vierge, mais avec le café brûlant dans la bouche qu'il était en train de boire, ce qui devait arriver arriva…

SPPPLLAAASSHHH !

Kanon des Gémeaux et Shaka de la Vierge, les deux chevaliers d'or recevant le saint esprit du café céleste, que le miracle leur soit révélé.

« Hé, frère ! Fais un peu attention ! C'est pas parce qu'il parle de Camus que tu dois faire comme lui et asperger tout le monde avec ta boisson ! »

« Navré...»

Mais, dans son fort intérieur, la deuxième personnalité de Saga était explosée de rire… et l'autre n'était pas loin de l'imiter…

'Bouah ha ha ha ha…'

'Cesse de rire ! Ce n'est pas drôle du tout !

'Ah oui ? Et pourquoi alors ton corps entier bouge comme si tu étais explosé de rire, Saga !'

'Parce que c'est toi qui rigoles et qu'on partage le même corps !'

'Ah, maintenant que tu me le rappelles, mon petit…bah, si tu me laissais prendre les choses en main, tout irait mieux…'

'Je ne te fais pas confiance.'

'Quel dommage pour toi, Saga. Je connais pourtant tous tes désirs…'

'On ne peut pas dire qu'il y a du mérite. Tu partages le même corps que moi et tu passes ton temps à lire dans mon esprit…'

'Et c'est pour ça que je vois pourquoi ça te déplairait pas du tout que les Chevaliers de bronze arrivent à réunir les douze Légendaires Sachets de Pope-Corn… (mais qu'est-ce que c'est con, comme nom !) Tu as envie de sortir avec quelqu'un à la Saint-Valentin ?'

'En tout cas pas avec toi.'

'Tu as de l'humour, mon petit Saga. Mais j'ai un marché à te proposer.'

'Je ne t'écoute pas.'

'Tu es obligé de toute façon. Si tu me laisses faire, je me débrouillerai pour t'obtenir le Chevalier Pégase.'

'Seiya n'est pas un trophée ! Comment peux-tu parler de lui comme ça ! Et de plus, pourquoi ferais-tu une chose pareille pour moi ?'

'Quelle question, Saga ! Je te croyais intelligent… contre quelque chose, bien sûr ! Une chose que toi et toi seul me donneras…'

'Merci, ça, je l'ai compris. Mais que veux-tu de moi ?'

'Je veux…'

'Quoi donc ?'

'Je veux ton âme.'

Sous le choc, le Chevalier des Gémeaux resta sans voix, enfin du moins, sans voix intérieure, puisque personne à part lui ou Arlès, sa deuxième personnalité, ne pouvait les entendre. Néanmoins, à côté, Kanon des Gémeaux avait remarqué la drôle de couleur qui commençait à transformer les yeux de son frère et commençait à être très inquiet. Lui mieux que personne, après son frère, était courant de ce problème !

« Saga ? » fit-il d'une voix plus douce.

'Tu m'as bien entendu, Saga ? Si tu me laisses ton âme, je te donnerai tout ce que tu voudras…'

'Sors de là ! Maintenant !'

Voyant que le Chevalier des Gémeaux commençait à se prendre la tête (dans tous les sens du terme !), Kanon commença à être pris de panique.

« Saga, mon frère ! Tu vas bien ! »

'Dois-je en conclure que tu refuses mon offre ?'

'VA-T-EN !'

'Puisque que tu refuses ce que tu me dois… je prendrai ton âme de force, Saga !'

Quand le Dragon des Mers vit que son frère commençait à hurler comme un dément et que déjà, la pointe de cheveux habituellement bleu mer commençait à se teindre en gris, il comprit qu'il y avait urgence. Saga était en train de faire une crise de schizophrénie ! Arlès était en train de le prendre sous son contrôle !

« Merde ! » jura-t-il en grec. « Ça craint ! »

A côté, un Shaka complètement déprimé spirituellement ne lui était d'aucune aide… mais il n'avait pas dit son dernier mot ! Après tout, il était Kanon des Gémeaux, et ne pouvait donc être que… canon !

POUF !

« TECHNIQUE CANON DE KANON ! »

En un instant, le fier et fougueux Dragon des Mers, Kanon, se transforma en la créature la plus Canon de tout le sanctuaire ! (Applause !) Ses longs et superbes cheveux bleus se mirent à onduler sous le vent, tandis que son corps svelte et puissant bougea de la façon la plus sensuelle et gracieuse, et que ses yeux émeraude se mirent à étinceler tels des bijoux.

'Quoi ! Que se passe-t-il !'

Le Dragon des Mers avait senti le trouble de la deuxième personnalité de Saga, et aussitôt, profitant de cet avantage, il poursuivit sa technique Canon, qui était, pour parler franchement, une pure technique de drague. En priant son frère de le pardonner, mais bon, cette technique était destiné à Arlès…

'Quoi ? Quoi ? Arrête, toi ! Merde, je l'avais oublié, celui-là !'

« Ah ha ! J'ai compris ton point faible, Arlès ! Tu es un… PERVERS ! En réalité, tu veux prendre l'âme et le corps de Saga parce que tu en pinces pour lui ! J'espère que tu n'as pas le culot de mater mon frère sous la douche, quand même ! »

'Ben…'

« Quoi ! Tu oses ! »

'Mets-toi à ma place !'

« Non merci… treize ans, ça m'a suffi. Je ne me laisserai plus enfermer dans le Cap Sounion… »

'Que tu le veuilles ou non, Kanon des Gémeaux, je finirai par prendre l'âme et le contrôle de Saga ! J'ai déjà réussi une fois… pourquoi pas encore !'

« Parce que, mon cher Arlès… j'ai développé des techniques imparables contre les adversaires de ton genre… »

INTENSIFICATION DE LA TECHNIQUE CANON DE KANON !

Le Dragon des Mers se fit encore plus sensuel, enroulant ses bras autour de Saga… ('Pardon mon frère !' Pensa Kanon.)

'AHHHH ! Arrête ça ! Je… je ne peux plus lutter contre Saga !'

« C'est fait pour ! Va-t-en maintenant ! Et ne t'avise plus de mater mon frère sous la douche ! »

'Grrr… rah, pourquoi a-t-il fallu que Saga ait un frère, et qui plus est, un frère jumeau ? S'il ne lui ressemblait pas autant… s'il n'était pas aussi beau… cette technique n'aurait aucun effet sur moi ! Soit maudit, Kanon ! Tu es vraiment… trop Kanon !'

« C'est la raison de mon nom. Et maintenant, ouste ! »

'Je n'ai pas dit mon dernier mot, Kanon ! Je me retire pour l'instant, mais je finirai par avoir l'âme et le corps de Saga ! Tu ne pourrais pas éternellement le protéger ! AHHHH !'

« En attendant, bye bye ! »

Arlès disparut.

POUF ! (Fin de la technique Canon de Kanon !)

Tandis qu'Arlès commençait à laisser Saga tranquille, et que ce dernier reprenait lentement ses esprits, le Dragon des Mers songeait avec inquiétude que la deuxième personnalité de son frère avait raison. Il ne pourrait pas continuellement rester avec Saga pour le protéger… il suffisait d'un moment d'inattention, d'une faiblesse… et ce serait la catastrophe. Le problème était que seul lui pouvait, de par sa ressemblance avec son frère jumeau, faire cette technique. Et de plus, elle était épuisante. Si jamais Arlès frappait au moment où les deux Chevaliers des Gémeaux étaient au plus faible…

« Kanon ? »

Saga avait retrouvé sa voix et son aspect normal !

« Kanon, tu vas bien ! Tu as l'air… »

« Ça va. Juste crevé… c'est à cause de ma technique. Mais toi ? »

« Ça va mieux… j'ai eu chaud. Heureusement que tu étais là… mais dis-moi, cette technique… où l'as-tu apprise ? Elle est efficace ! »

Le Dragon des Mers se mit à rire.

« Ça ? Ah, c'est grâce à Aphrodite et à Milo ! Après qu'Athéna nous a fait revenir après le combat contre Hadès, j'étais content que tu sois en vie, mais j'arrêtais pas de penser que tu pourrais avoir des problèmes avec Arlès si tu avais une forte contrariété, et que donc, tes défenses soient affaiblies. Donc j'ai pas attendu, et je suis allé en parler à Milo. On a passé des heures à réfléchir, et on en a conclu que si Arlès ne pouvait pas te lâcher, c'est qu'il était obsédé par toi. Donc Milo m'a conseillé de voir Aphrodite pour apprendre une technique efficace contre Arlès… et ça a marché ! »

« Kanon ? »

« Oui, Saga ? »

« Merci pour tout… mon frère. »

Le Dragon des Mers sourit largement. Plus que tout au monde, ce qu'il désirait, c'était la reconnaissance de son frère, de sentir qu'il avait besoin de lui. Et par ces paroles, Saga venait de le prouver… s'il n'était pas aussi fier, il aurait versé une petite larme, mais bon, y'avait Shaka et ça pourrait ternir sa réputation !

« Hé hé ! Je sais que je suis le meilleur ! »

« C'est bon, n'exagère pas quand même… »

Cependant, Kanon se promit en son for intérieur d'aider Seiya à se caser avec son frère, qui semblait, depuis leur premier combat et première rencontre où le Chevalier Pégase avait prouvé sa valeur de façon impressionnante, n'avoir des yeux que pour lui. Mais bon, d'une façon plus diplomatique qu'Arlès, ça, c'est sûr…

« Je n'exagère pas ! Je suis le meilleur ! »

Hé oui, il fallait l'avouer ; après s'occuper de son frère, et servir Athéna en tant que chevalier, ce qui passionnait le plus Kanon, c'était… de jouer les entremetteuses ! Il le savait, il avait un don pour ça ! C'était sa vocation ! Il avait déjà réussi des coups aussi tordus que même l'empereur Hadès en eût été terrifié… c'était lui qui avait quasiment réussi à caser le taciturne Shura avec le frivole Aphrodite – les aveux n'étaient plus qu'une question de temps –, à faire avouer à Jabu de la Licorne son amour pour Saori Kido, réincarnation d'Athéna, à cette dernière. Les douces lettres de Marine à Aiolia, c'était encore un de ses tours ! Les visites – pour l'instant – chastes de Masque de Mort au Temple de Bélier, c'était encore lui ! Bon, ça n'était pas encore abouti, mais tout n'était qu'une question de temps. Et ne parlons même pas des affaires en cours, comme un certain Scorpion qui courrait sans l'avouer derrière son Verseau préféré, ou Shaka de la Vierge à qui la destinée promettait certainement l'amour d'un certain Phénix, le valeureux Ikki… que lui-même avait combattu dans le passé. Dommage que ce dernier n'eût des yeux que pour Shaka, car le Phénix lui plaisait beaucoup. Mais bon, à la guerre comme à la guerre ! Après tout, puisque c'était son choix…

« Kanon ? Kanon ? A quoi penses-tu ? »

Le Dragon des Mers sortit de ses pensées.

« …hum… »

Mais quand Saga vit la caractéristique lueur presque démoniaque briller dans les iris de son frère, il comprit que 'Kanon l'entremetteuse' était de retour…

« Kanon… ne me dis pas que… oh, tu ne vas pas recommencer… »

« S'il te plaaaaît Sagaaaa ! Je te promets que je ferais pas de bêtiseeeuuhhh ! »

« C'était ce que tu disais la dernière fois. »

« Euh ben… j'ai dit ça, moi ? »

« OUI ! Et nous savons tous les deux comment cela s'est terminé, n'est-ce pas, Kanon ? »

Ce dernier eut un air coupable, en se rappelant les quelques centaines de coups de fil de chevaliers de bronze appeler au beau milieu de la nuit pour demander des conseils de drague… Saga avait été tellement exaspéré, qu'au quatre-vingt unième coup de fil, il avait failli envoyer le chevalier de bronze dans une autre dimension via téléphone…

« S'il te plaaaaaît… »

Le Chevalier de Gémeaux soupira longuement.

« Kanon… pourquoi éprouves-tu le besoin d'absolument marier les gens entre eux ? Pourquoi ne peux-tu pas laisser les choses se faire d'elles-mêmes ? »

« Parce d'elles-mêmes, les choses font toujours qu'il y a des laissés pour compte, et ça, ça m'énerve ! C'est pas juste, à la fin, quoi ! Pourquoi y'en a que personne n'aime ! »

Saga fut étonné du ton amer de son frère, de la force avec laquelle il avait parlé. Puis il se souvint, en cet instant, que la première personne de qui Kanon pouvait parler était… de lui-même ?

« Kanon… ne te mets pas ces états… »

« Oh que si, je vais me mettre dans ces états ! Pourquoi ça doit être comme ça ! Pourquoi y'en a qui ont tout et d'autres rien ! Remarque, moi, j'ai l'habitude qu'on me considère comme l'être abject, pourriture de ce monde et réincarnation du mal… »

L'espace d'un instant, le fier Dragon des Mers eut une expression de fragilité, de blessure, qui émut son frère, de façon presque coupable. Au fond de lui, Kanon n'était-il pas qu'un enfant blessé, en constante recherche de reconnaissance ? Mais l'instant d'après, il avait retrouvé son air espiègle et ironique.

« Bon, occupons d'un certain Chevalier de la Vierge… »

« Je vais t'aider. »

Kanon regarda avec surprise son frère. Mais Saga s'était approché de lui et de Shaka, prêt à faire ce qu'il avait dit.

« Saga, tu… »

« Mais je préviens, Kanon ! Si jamais ça tourne au vinaigre comme les autres fois… »

« Compris, je sais, mon frère ! Je nettoie le temple avec une brosse à dent ! »

« Et pas la mienne, comme tu l'as si charitablement fait la première fois… »

Ceci convenu, les deux frères se mirent au boulot… tandis que Saga remplissait sa tasse de café, la portant à ses lèvres, le Dragon des Mers se posta face au Chevalier de la Vierge, lui redemandant.

« Je récapitule, Shaka… dans la lettre, on parle, je récapitule : de phénix, de renaissance, de cendres, de revivre, de phénix, de phénix, de phénix et, enfin, de phénix. Alors, QUI cela peut-il être et QUEL peut être son animal emblème, en sachant, une fois encore, à la fin de la lettre on parle de phénix ! »

« La chemin de la connaissance m'indiquerait qu'il s'agirait… d'un oiseau ? »

SPPPLLAAASSHHH !

(Jet de café partant de la bouche de Saga !)

Mais cette fois-ci, bien préparé, Kanon avait adroitement esquivé le liquide chaud, et ce dernier avait seulement trempé le visage de leur invité indien. Shaka de la Vierge, le chevalier d'or baigné dans le café du Saint Gémeaux, que la Vérité descende sur lui.

« C'était moins une… » pensa le Dragon des Mers, qui se massa les tempes.

Bon, un peu de patience…

'Eh bé, dis donc, quelquefois, ça a des avantages d'être une deuxième personnalité d'un chevalier d'or…on s'ennuie jamais, avec vous…'

« Arlès, LA FERMEEEUUHHH ! »

Temple du Taureau…

Une demi-heure plus tard…

Seiya leva le doigt.

« Ce serait pas… »

Aldébaran le regarda, tandis qu'il prenait la pose et désignait le temple qu'il gardait.

« 'Voici le Temple du Taureau !' ? »

Le chevalier d'or secoua la tête.

« Nan, ça c'était avant qu'il fallait la sortir… »

(Une demi-heure plus tard…)

« Bzzzzzzzz… »

Bruit d'un Dragon faisant une sieste… eh oui, Shiryu avait eu la sagesse de laisser les choses se résoudre d'elles-mêmes.

« Ça suffit ! Je commence à en avoir assez d'attendre ! Faut prendre le taureau par les cornes, là ! »

Cette réplique, venait du Cygne, qui exaspéré, en avait presque gelé le temple. Seiya se gratta la tête avec un seul doigt.

« Prendre… le taureau par les cornes ? »

Toujours exaspéré, Hyoga continuait.

« Je sais que t'as rien pigé à ce que ça veut dire, mais il faut le faire quand même ! »

Mais le Chevalier Pégase bondit en l'air, l'expression victorieuse.

« Ça y est ! J'ai trouvé ! »

« C'est bien, tu es intelligent. » fit un Cygne sarcastique. « Tu as réussi à comprendre une expression en moins de… dix secondes ! Wouah ! Quand je pense que ton précédent record était de… 59 minutes et 37 centièmes ! »

« Moi, je pense que Seiya voulait parler de sa prochaine 'réplique-à-sortir-devant-l'impitoyable-adversité'. » intervint Shun.

« Bzzzzzzzzzzzzz… » intervint Shiryu.

Mais Pégase, lui, les ignora complètement – ce qui était rare.

« Prendre le Taureau par les cornes ! Voilà ce qu'il fallait faire ! »

Et un instant, il sauta sur le dos de l'immense Albébaran, empoignant les cornes du casque, s'attirant des meuglements sonores tandis que le Chevalier du Taureau essayait avec sauvagerie de ruer pour se débarrasser d'un cavalier trop collant.

« AARRRRRRR ! LÂCHE-MOI, PEGASSEEEUUHH ! »

Mais Seiya avait, au sens propre du terme, 'pris le Taureau par les cornes', et entendait bien ne pas le lâcher jusqu'à ce que ce dernier leur remette le Sachet Légendaire de Pope-Corn…

« Donne-moi le Sachet Légendaire et je te lâche ! »

« RAAAHHH ! »

Tactique très efficace. Aldébaran ne pouvait pas utiliser ses attaques, sous peine de se frapper lui-même, tant le Pégase était proche et filant comme une anguille. Le résultat fut qu'au bout de maints hurlements, il leur remit le Sachet Légendaire de Pope-Corn et les expulsa hors de son temple.

« Merci, monsieur ! »

« DEHOOORRRRSS ! »

Puis, lorsque Aldébaran fut tout seul, il finit explosé de rire par l'inventivité de Seiya qu'il avait décidé de récompenser, au fond.

« Ah la la, ces jeunes… Chevalier Pégase, je me demande comment réagira Saga. Je commence à comprendre pourquoi il éprouve ce genre de sentiments pour lui… peut-être que tu pourrais l'aider, Seiya… »

Même moment.

Temple du Scorpion.

SPPPLLAAASSHHH ! (bruit de projection de thé sur une figure !)

Milo du Scorpion, le chevalier qui mourut noyé dans le thé du Seigneur des Glaces, qu'il repose en paix dans le Royaume des Cieux.

« Blub…blub… »

« Je suis navré, Milo… »

« Blub… ce n'est, blub… rien… blub… Ca-blub… Camus… »

« Mais, sombre idiot… »

Le Scorpion sentit la tempête arriver, aveuglé comme il l'était par les gouttes de thé glacé dans les yeux.

« …a-t-on idée de me montrer une lettre d'admirateur juste au moment où je bois mon thé ! TU SAIS PERTINEMMENT QUE JE DETESTE LES LETTRES D'ADMIRATEURS ! »

Cependant, le Chevalier du Verseau fut tellement apitoyé par la vision d'un Milo cherchant à l'aveuglette une serviette, son adorable frimousse trempée de toute part, qu'il s'empara d'un mouchoir et essuya doucement le visage de son ami.

« Vraiment… irrécupérable ! » grommela le Français.

Pouvant à nouveau voir, le jeune Grec eut un adorable sourire malicieux dont lui seul avait le secret, destiné à son meilleur ami (et dans ses sentiments, plus que 'meilleur ami' ?).

« De quoi ? Le thé ou moi ? »

Le très noble et froid Chevalier du Verseau resta vaillamment, pendant une dizaine de secondes, stoïquement interloqué. Puis…

« Ha ha ha ha ha ha ! »

…il partit d'un grand rire sous l'œil mi-espiègle mi-attendri de son ami. Ce dernier, de son côté, fier de son exploit, faillit entreprendre la danse du Scorpion pour fêter sa victoire (Camus avait ri deux fois aujourd'hui ! Yeah !).

« Milo, je crois que vous êtes TOUS LES DEUX irrécupérables. Le thé comme toi ! »

« Bah, soit heureux… pour le thé, je peux t'en faire encore, mais moi, je suis U-N-I-Q-U-E ! »

« Athéna merci. Je ne survivrais pas à un deuxième Milo… »

« Reeuuuhh ! Camus, t'es méchaaaannnt ! »

« Non, simplement réaliste. »

« Ouiiinnn ! Pourquoi tant de haine, alors que ma pauvre âme ne réclamait que douceur et tendresse ? »

En fait de douceur et tendresse, le Scorpion se prit un polochon dans la figure.

« HEEE ! Et qu'est-ce que c'est que ÇA ! »

L'air toujours ironique, le Verseau débita calmement.

« Un polochon. »

« Merci, ça, j'avais pigé ! Mais j'avais dit que mon âme réclame DOUCEUR et TENDRESSE ! Et tu me donnes un POLOCHON ! »

« J'ai pensé que tu aurais peut-être confondu. »

« Grrrr ! Vous, les Verseaux, vous n'êtes que des… »

« Je te conseille de stopper ta phrase net. Si tu ne veux pas que tous les lecteurs qui soient du signe du Verseau te tuent dès que tu auras terminé. »

Le pauvre Chevalier du Scorpion grommela quelque chose d'inaudible, avant de retourner son attention sur les lettres d'admirateurs.

« Allez, Camus, on les ouvre ! »

« Certainement pas. »

« Très bien, je vais en faire des avions et les envoyer à Kanon, tu sais comme il a adore ramasser les papiers qui traînent… »

« Ouvre-les. »

« Si c'est toi qui le dis, mon Verseau préféré ! »

« … … … »

Milo ouvrit toutes les lettres, destinées à son ami ou lui-même… et s'étala par terre de rire en en voyant le contenu. Camus se leva, les sourcils froncés.

« Je le savais ! »

« BOUAH HA HA HA HA HA HA HA ! »

Le Français rafla les lettres, et marcha direction poubelle.

« Non, Camus ! Y'en a aussi pour toi ! »

« Raison de plus. »

D'un mouvement éclair, le Chevalier du Scorpion s'était placé devant son ami, l'air déterminé et très sérieux.

« Camus du Verseau, ne fais pas ça. »

Ce dernier parut frappé par le soudain sérieux de son compagnon, une expression qu'il ne lui connaissait que lorsqu'il combattait, en tant que chevalier d'Athéna.

« Qu'y-a-t-il de si important pour que tu en viennes à être aussi sérieux, Milo ? »

« Ce qu'il y a de si important… c'est toi. »

Le Seigneur des Glaces cligna imperceptiblement des yeux, perplexe. Mais le jeune Grec continuait, sur le même temps.

« Camus. Le pire… c'est que tu t'en rends même pas compte. »

« De quoi ? »

« Bon sang, Camus ! Je veux dire… chaque fois que quiconque, même sans faire exprès, parle d'un truc en rapport avec l'amour, tu fuis la discussion comme la peste ! Ça t'a pas tilté, pour les lettres d'admirateurs ou d'admiratrices ! Moi si, et tout le monde le sait au Sanctuaire, sauf… toi ! »

« Quelle importance si je ne m'intéresse pas à ces choses ? »

« L'importance, c'est pas que ça t'intéresse pas, c'est que tu repousses ça de toutes tes forces, comme si t'en avais peur et que ça te faisait mal. Et si ça te fait mal, c'est mon affaire. Je déteste qu'on te fasse mal, mais encore plus que tu te fasses mal. »

Le Scorpion avait touché un point sensible. Habituellement si fier, le Chevalier du Verseau détournait le regard. D'une voix plus douce, Milo reprit, se risquant à poser une main sur son épaule, alors qu'il savait que le Français détestait les contacts physiques.

« Je n'aime pas te parler comme ça, Camus… c'est toi le raisonnable du groupe, pas moi. Mais… ce que tu as dit pour Shaka à propos de ses sentiments… qu'il était aimé et qu'il désirait aimer, au fond de lui, sans s'en rendre compte… c'est vrai pour toi aussi. J'en suis sûr. Quelqu'un comme toi… le mérite ! »

Le regard qu'il reçut, après de telles paroles, fut… indescriptible. Le Chevalier du Verseau, habituellement si mesuré et si froid, en chevalier des glaces qu'il était, le regardait avec une expression de fragilité et de tendresse interrogatrice, que jamais, presque jamais, Milo ne lui avait vue. Et sans savoir vraiment pourquoi, cela émut le Chevalier du Scorpion.

« Milo… penses-tu vraiment que… quelqu'un comme moi, si froid, si éloigné des autres… verra cette personne… lui rendre ces sentiments ? »

Les yeux océan semblaient tenir son cœur de braise dans leur mer de sentiments… pour éviter de se trahir, le Grec tapota l'épaule de son ami à grand renfort de claques, essayant de rire.

« Camus, si t'étais pas mon meilleur pote et le Chevalier du Verseau, je finirai par croire que tu deviens gâteux quand tu dis des conneries comme ça ! Non mais, môssieur le Seigneur des Glaces ! Ça me fait la morale et ça raconte des bêtises ! Ah la la ! J'vais le dire au grand Popeeeeuuhh ! »

Le Français rit légèrement (Yeah la troisième ! Bravo Milo !), mais ses yeux océan avaient gardé leur expression de tendresse si émouvante lorsqu'il dit une dernière fois, regardant le Scorpion.

« Même si cette personne ne retourne jamais mes sentiments… j'aurais toujours un ami. »

Interrogatif, Milo voulut comprendre ces énigmatiques paroles, mais l'instant d'après, Camus avait retrouvé sa contenance froide et mesurée.

« Alors, ces lettres… je croyais que tu voulais les ouvrir, Milo. A moins qu'il ne soit dans la nature des Scorpions de revenir sur leur parole ? »

« J'ai qu'une parole et tu le sais très bien, espèce de Verseau ! Mais c'est ta lettre, et j'ai pensé que tu voulais peut-être pas que je regarde, môssieur le Seigneur des Glaces ! A moins que Messire le très noble et froid empereur des glaçons consentît à laisser le misérable scorpion que je suis lire son très noble courrier d'abord ! »

« Cela m'est égal. Comme c'est toi, ça ne me dérange pas si tu les lis. De toute façon même si j'avais refusé, tu m'aurais asticoté jusqu'à ce que je te le permette… »

« Méchant Verseau ! Méchant Verseau ! » dit Milo, qui se jeta pourtant avec avidité sur une lettre de son ami.

Le Scorpion parcourut rapidement le papier, mais soudainement, à la fin de sa lecture, ses yeux azur s'agrandirent sous l'effet d'une surprise violente. Il voulut changer de lettre et remettre celle-là, comme si de rien n'était, mais le Français avait vu son expression.

« Milo… »

« C'est rien ! C'est rien, Camus ! Rien d'intéressant ! Rien du tout ! Sûr, c'est pas intéressant ! »

Le soudain malaise du Scorpion avait rendu le Verseau suspicieux, et malgré les tentatives de Milo pour l'intéresser à d'autres lettres, il s'empara de LA lettre en question.

Et le résultat fut que… évidemment, il n'aurait pas dû prendre une gorgée de thé glacé avant. Cela aurait certainement évité à son ami de manquer de mourir, pour la énième fois, noyé par le Saint Thé du Seigneur des Glaces. (Milo du Scorpion, le chevalier qui périt vaillamment dans le thé de son ami, que Dieu ait son âme.)

« QUOI ! Impossible... impossible ! »

Milo voulut reprendre la lettre des mains de Camus, mais le mal était déjà fait. En proie à une émotion violente, le Français était tombé par terre, après avoir lu la lettre.

« Hyo… HYOGA ! Mon… mon DISCIPLE ! »

A suivre…