Scène 2

Conan qui avait tout entendu de la scène ne pu s'empêcher de lâcher un cri d'étonnement, révélant sa présence.

- C'est vrai ? Heiji...?

Conan le regarda fixement. Son ami détourna la tête.

- Ridicule. D'abord, ma casquette je l'ai sur moi.

- Non, ce n'est pas la même. Celle-ci est verte et violette.

- Et il sera très simple de faire une recherche ADN avec les cheveux que nous trouverons à l'intérieur...

- Ca va, ça va ! Ok, c'est bien la mienne... ça ne sert a rien de mentir, mais je vous jure, je n'y suis pour rien... Je ne peux rien vous dire, j'ai juré de me taire, car trop de vies sont en jeu, mais je n'ai tué personne ! Je sais même pas qui s'est fait refroidir !

Otaki prit un soudainement un air grave.

- Heiji, il s'agit du sénateur Nagao. Et on l'a froidement assassiné, alors qu'il tournait le dos à son assassin.

Heiji se tu. Il ne résista plus et baissa la tête.

- Ecoutez... Je ne peux rien vous dire de plus, mais ce n'est pas moi qui ai fait le coup. Quelle est l'arme du crime ?

- Il s'agit d'un katana...

- Un... un katana ? Etait-il rouge ?

Heiji semblait soudain paniqué.

- Oui, répondit l'inspecteur Otaki, inquiet et étonné à la fois. Ne me dis pas que...

- Si, j'en ai bien peur... Vous trouverez mes empreintes dessus... Désolé...

- Heiji...?

Conan voulut comprendre. Son ami venait de se faire inculper pour meurtre devant ses yeux. Et ce dernier ne manifestait aucune réaction de contradiction. Il ne tentait même pas de se défendre.

Mais Heiji n'eut pas le temps de se justifier. Un homme se précipitait droit sur leur petit groupe, s'agitant en tout sens.

- C'est lui ! C'est lui, M'sieur l'inspecteur !

Tous trois eurent un air surpris.

- Monsieur Kochi...? Calmez-vous voyons...

- J'vous dis que c'est lui qui a fait le coup !

Il désigna d'un doigt Heiji, qui prit la mouche.

- Eh dis donc, le papy ! T'es qui pour affirmer ça !

- Moi ! Je suis le concierge ! Et je t'ai vu la nuit dernière ! Tu fuyais en courant !

- Ah oui, c'est vrai… mais j'ai rien fait. C'est pas moi… !

- Pouvez-vous prouver vos dires, Monsieur Kochi ? Lors de votre déposition, vous n'étiez pas capable de nous décrire votre agresseur...

Otaki défendait Heiji. Ce dernier lui jeta un regard conciliant. Il n'avait nulle envie de s'en prendre à cet homme. Mais il n'aimait pas non plus être bousculé...

- C'était lui, j'en suis sûr ! Il n'est même pas passé prendre le pass ! Il a du le voler !

- Bien sûr que si ! C'est vous-même qui me l'avez donné ! En main propre !

Heiji ne comprenait plus rien. Ce petit vieux ne se rappelait même pas lui avoir donné le pass… Comment donner foi à sa version, alors ?

- Quel pass ? lui demanda Conan.

- Dans cet hôtel particulier, toutes les chambres s'ouvrent avec un pass magnétique, expliqua l'inspecteur. Et pour les chambres du dernier, il faut un sauf-conduit, une autorisation délivrée par le propriétaire de l'appartement, pour obtenir un pass. En gros, si je possède un appartement ici, et si je souhaite te laisser entrer quand je n'y suis pas, je te fais une autorisation signée pour avoir un pass et te laisser y entrer.

Conan resta songeur. Otaki fit signe à deux de ses hommes pour ramener le concierge. Ce dernier se débattit un peu, mais Otaki su lui rappeler où était sa place.

- Heiji, fit doucement Conan, explique-moi ce qui se passe si tu veux qu'on t'aide. Je ne comprends rien à tout ça.

- Ecoute, je peux rien te dire, lui répondit celui-ci. J'ai pas le droit de mettre en jeu des vies pour sauver la mienne. Mais une chose est sûre : je n'y suis pour rien, je te le jure. Tu me connais. Tu sais très bien que je n'aurai jamais pu faire quoi que ce soit dans ce genre... Maintenant, c'est toi le boss. Je compte sur toi, Kudô... Et fais en sorte que mon père ne vienne pas mettre le cirque ici, ok ?

Conan ne comprit pas ce qu'il voulait dire par cette dernière remarque. Heiji ôta sa casquette et l'en coiffa, puis se tourna ensuite vers Otaki.

- S'il vous plait, épargnez Kazuha et les autres du spectacle...

Otaki acquiesça, puis d'une main ferme, mais qui se voulait amicale, il empoigna le fils du Préfet d'Osaka et le conduisit à une voiture de police qui les attendait devant l'entrée. Shizuka aperçu son fils, mais un agent l'empêcha de passer.

- Otaki ! Que se passe-t-il avec Heiji ?

- Désolé, Madame, mais votre fils doit me suivre au poste. C'est un témoin à charge important dans l'affaire.

- Dans ce cas, je l'accompagne, fit Kazuha, souriante.

- Non, tu restes là, j'ai pas besoin de toi..., fit Heiji sèchement. Occupe toi plutôt des Mouri, avant de t'occuper de moi, idiote !

- Mais...

Elle ne pu rétorquer, car la voiture démarra et quitta précipitamment les lieux, laissant Otaki devant l'entrée, prêt à subir ses foudres.

Conan se dit que c'était osé, mais il fallait tenter le tout pour le tout.

- Inspecteur !

Otaki quitta sa conversation avec deux de ses hommes pour répondre au garçon qui l'avait appelé.

- Que veux-tu ? Un jeune homme comme toi n'a rien à faire ici. Je suis désolé pour Heiji, mais tu ne peux rien faire pour lui...

- Moi non, mais le détective Mouri, si ! mentit-il. Vous comme moi ne croyons pas en sa culpabilité. Et Kogoro pourrait nous aider à découvrir la vérité. Nous avons toutes les pièces du puzzle ici. Nous pourrons sûrement trouver le moyen de l'innocenter...

- Conan, je sais que tu tiens à Heiji, moi aussi, mais il faut se rendre à l'évidence...

- Non, et vous le savez, il n'y a pas de preuves formelles.

- Mais les empreintes, voyons ! Elles sont là !

- Nous n'avons pas encore tous les résultats d'analyses, et surtout... nous n'avons pas de mobile.

Ce dernier point sembla surprendre Otaki.

- Bien. Après tout, rien n'est perdu d'avance ; Mouri pourra sûrement nous être d'une aide précieuse.

Otaki alla donc retrouver Kogoro qui discutait paisiblement avec Shizuka, qui était loin de se douter de la réalité, et le prit à part. Conan pu lire toutes sortes de réactions sur le visage du détective. Cela passa de l'étonnement, à la colère, puis se termina sur de la résignation. Puis il acquiesça d'un signe de tête, et Otaki sembla revivre, chose qu'il n'espérait plus quelques minutes plus tôt.

Kogoro retourna devant Shizuka, s'excusa auprès d'elle avec pour excuse un apport d'aide à l'enquête d'Otaki, et lui demanda d'aller à la fête sans eux. Il lui assura qu'il les rejoindrait une fois l'affaire bâclée.

Puis il rejoignit Otaki afin de jeter toute la lumière sur cette trop sombre affaire.

- Bien. Reprenons... Qu'est-ce qui cloche avec Heiji ?

- C'est grave, Mouri, nous ne savons pas quoi en penser.

- Et s'il s'agissait d'un coup monté ? proposa Conan. Il a peut-être un ennemi qui cherche à lui nuire, non ?

- Tu as raison, fit Otaki. Je vais demander à mes hommes de vérifier la liste des accusés que Heiji a envoyé en prison. Si ça se trouve, l'un d'eux vient de purger sa peine, et a décidé de se venger...

- Oui, c'est une bonne idée, acquiesça Kogoro. Quoi qu'il en soit, continuons à enquêter à l'hôtel. Nous avons peut-être négligé une piste...