Salut! Second chapitre, j'espère que ça vous plaira. Il est beaucoup plus long que le premier. Bonne lecture et merci de me lire. N'oubliez pas de donnez votre avis review, merci.

Un sourire qui cache la souffrance.

Les deux frères sortirent du village, le jour déclinait déjà. Al ne semblait pas rassuré.

-Ed... Et si ce qu'ils disent est vrai? Si c'est vraiment elle qui a tué les Zenger? Qu'est-ce qu'on fait?

-Elle nous aurait déjà tué si elle l'avait voulu. On était seuls dans la forêt, personne ne serait intervenu.

Ils arrivèrent bientôt à une petite maison, à moitié cachée par les arbres. Ed s'avança et frappa à la porte. Celle-ci s'ouvrit sur l'inconnue. Le jeune homme retint une exclamation : la jeune fille avait la lèvre inférieure ensanglantée et de superbes hématomes sur le visage et les bras. Elle les accueillit d'un grand sourire.

-Bonsoir! Je vois que vous avez retrouvé votre chemin! Que me vaut l'honneur de votre visite?

-Nous voudrions te parler, répondit Ed, On peut entrer?

-Bien sûr.

Elle s'effaça et ils pénétrèrent dans sa maison. Elle les guida vers l'une des quatre pièces qui constituaient la maison, qui semblait être une cuisine-salon. Les deux frères s'installèrent autour de la petite table et l'inconnue mit de l'eau à chauffer.

-Vous prendrez un thé?

-Oui, merci.

Elle s'assit en face d'eux et leur adressa un sourire chaleureux.

-Alors, de quoi voulez-vous parler?

-Quel est ton nom, interrogea Ed.

-Noa Rushermein.

-Es-tu alchimiste?

-Non, mais mon père l'était. Il était médecin pour l'armée.

La bouilloire se mit à siffler et Noa se leva.

-Pourquoi les gens du village t'appellent «la sorcière»?

Elle marqua un temps d'arrêt, prit la bouilloire et se retourna, tout sourire.

-Arrêtons de parler de moi, voulez-vous? Dites-moi plutôt qui vous êtes !

Elle leur servit du thé et se rassit.

-Nous? Nous sommes Edward et Alphonse Elric, deux alchimistes.

-Mais Ed est alchimiste d'état.

-Le Full Metal Alchimiste...

Ed faillit renverser sa tasse.

-Quoi! Comment as-tu...!

-J'ai remarqué ton bras quand tu es entré et toi, Al, ton âme est rattachée à cette armure par le sceau du sang.

Il restèrent bouche bée et elle éclata de rire.

-Je dois tenir mon sens de l'observation de ma mère! Elle était alchimiste botanique vous savez? Elle connaissait plus de mille espèces de plantes et savait toutes les différencier. C'est dommage que je n'ai jamais connu mes parents, ils étaient très puissants... Enfin! Vous aussi vous êtes plutôt malheureux. Ou du moins c'est ce que je crois. Vos corps... C'est à cause d'une transmutation humaine, n'est-ce-pas ?

-Qu'es-tu, fit soudain Ed.

Elle soupira et lui souria.

-Tu ne veux donc pas lâcher l'affaire... Connaissez-vous les Invoqueurs?

Ils hochèrent la tête en signe de négation.

-Les Invoqueurs sont des personnes qui, un peu comme les alchimistes, peuvent, en échange d'un peu de leur énergie vitale, invoquer des esprits, des chimères ou mêmes des dieux.

-Et tu es une Invoqueuse, demanda Al.

-On ne dit pas «Invoqueuse», mais «Invoqueur».

-Ah...

Elle eût un sourire malicieux. Ed la regarda droit dans les yeux.

-Les gens du village te prennent pour une sorcière parce que tu communiques avec les esprits, n'est-ce-pas?

-En grande partie... Je détiens quelques pouvoirs, comme la maîtrise des éléments, et ils prennent ça pour des sorts. C'est vrai, dans un sens, mais pas de mauvais sorts.

-Qui étaient les Zenger?

Le sourire de Noa se figea. Un long moment de silence passa, puis la jeune fille reprit son air jovial.

-Qui vous a parlé de ça?

-Grand-Mère.

-J'aurais du m'en douter... C'était un couple d'alchimistes. Je les appréciais vraiment et je m'entendais bien avec leurs enfants. Ce sont les seules personnes, à part vous maintenant, qui soient venues ici.

-Que s'est-il passé le jour de leur disparition?

Cette question sembla mettre Noa mal-à-l'aise.

-Tu as parlé avec les gens du village, tu devrais savoir que...

-Je ne crois pas que tu les ais tués.

-Vraiment?

-Tu crois que nous serions venus ici si nous le pensions?

-Non, en effet...

Elle se leva.

-Suivez-moi je vais vous montrer quelque chose.

Ils se levèrent à leur tour et elle les guida vers la pièce qui se trouvait tout au fond de la maison. Elle tourna lentement la poignée et y pénétra. Ils la suivirent. Une froide obscurité y régnait.

-Noa..., fit Al, Ça te dérangerait d'allumer la lumière?

Il entendirent un petit craquement et une flamme apparut devant eux.

-Wouah, firent les deux frères.

La flamme était dans la main de Noa.

-Il n'y a pas de lumière ici, Al, dit la jeune fille.

Elle se déplaça et alluma des bougies disposées tout autour de la pièce, qui fut bientôt éclairée de leur lumière. Il n'y avait aucune fenêtre, le sol était fait de bois et les murs étaient nus. Sauf l'un d'entre eux où étaient accrochées cinq photos.

-Voici Harry, Geneviève, Louis, Prisca et Charlotte Zenger, murmura Noa.

Elle s'inclina devant les photos et se tourna de nouveau vers eux.

-Ils sont morts sous mes yeux, il y a neuf ans.

-Que s'est-il passé, demanda Ed.

-Il y a neuf ans, une meute de loups géants allait attaquer le village. Les Zenger et moi étions partis à leur rencontre pour protéger Renta. Nous les avons combattus et nous en avons tués une grande partie. Mais ils étaient nombreux et les enfants ont été gravement blessés. Harry et Geneviève ont voulu les protéger, mais tous les cinq se sont faits tuer, puis dévorer. J'ai réussi à tuer les derniers, mais il était trop tard. Je n'avais pas pu les sauver.

-Mais... Les villageois..., fit Al.

-Ils me détestaient déjà avant ce jour, alors comme ils savaient que j'étais avec eux, ils en ont déduits que c'était moi qui les avais tués. Ils n'ont jamais su pour les loups.

-Mais pourquoi ne leur as-tu pas dit la vérité?

-Ils ne l'auraient pas cru, répondit Ed à sa place, Ils la haïssent bien trop. Mais pourquoi restes-tu ici? Pourquoi ne pars-tu pas loin de Renta?

-Parce que si je pars, plus personne ne les protégera. La forêt est dangereuse et ils sont bien trop inconscients. Je reste pour eux, ajouta-t-elle avec un sourire.

De retour au village, les deux frères prirent une chambre à l'auberge de Grand-Mère. Allongés chacun sur leur lit, ils entamèrent une conversation sur Noa.

-Je ne la comprends pas, dit Ed, Ici, tout le monde la déteste et ils veulent la tuer. Et pourtant, elle les protège.

-Elle doit avoir une raison, répondit Al, Peut-être se sent-elle obligée de le faire pour se faire pardonner de n'avoir pas pu secourir les Zenger.

-C'est totalement idiot. Elle ne pouvait rien faire. Elle avait à peine... six ans. Comment aurait-elle pu faire quelque chose? Même pour un Invoqueur c'est impossible.

-Tu as raison, mais on ne peut pas empêcher quelqu'un de se sentir coupable.

-Tout ce qu'elle a gagné à vouloir les protéger, c'est leur haine et la souffrance d'avoir perdu les seuls êtres qui avaient confiance en elle.

-Peut-être qu'ils n'auraient pas du partir tous seuls pour les combattre, mais organiser la défense au village.

-Ces enfoirés l'attendaient au tournant, fit soudain Ed.

Al tourna la tête vers lui. Il était assis sur son lit, les poings serrés sur ses draps.

-Ils ont attendu qu'elle commette une erreur! Une seule erreur pour pouvoir la haïr la conscience tranquille! Elle n'a toujours fait que les protéger et eux, en retour, ils la battent à mort à chaque fois qu'ils le peuvent!

-Ed...

Le jeune homme frappa le mur de son poing.

-Et elle sourit! Elle se laisse faire et sourit! C'est encore plus insupportable que si elle pleurait. Il vaudrait mieux qu'elle pleure. Peut-être que ces hommes sans cœur comprendraient la souffrance qu'elle endure par leur faute...

Pour eux, elle doit mourir.

Le lendemain, ils retournèrent chez Noa, qui les accueillit avec son habituel sourire. Ils parlèrent cette fois des deux frères. Al apprit à la jeune fille qu'ils étaient à le recherche de la pierre philosophale pour retrouver leurs corps.

-La pierre philosophale, fit Noa, Mon père était penché sur la question.

-Vraiment, demanda Ed d'un air intéressé, Et... Il avait des choses là-dessus?

Noa eût un léger rire.

-Des tonnes de livres! Je les ai gardés si vous voulez les voir.

-Bien sûr, répondirent les deux frères en chœur.

Elle les conduit dans sa chambre et ouvrit une petite porte qui donnait sur un cagibi. Des centaines de livres couvraient les murs et montaient jusqu'au plafond.

-Ils traitent tous de la pierre.

-Ça te dérange si on les lis, demanda Al.

-Bien sûr que non! Restez autant que vous le voulez!

-Merci, c'est sympa de ta part, Noa.

Elle leur sourit.

-Je vais chercher d'autres bougies, je reviens.

Elle sortit et Ed la suivit des yeux. Al ne put s'empêcher de pouffer.

-Quoi, fit son frère.

-Tu l'aime bien Noa, pas vrai?

-N'importe quoi! Je la trouve seulement sympa de nous laisser squatter comme ça.

-Ouais...

-Non mais ça va ouais? Vas pas te figurer des choses qui ne sont pas v...

La voix de Noa l'interrompit, venant de l'entrée.

-Qu'est-ce que vous faites ici?

Une voix grave lui répondit.

-Qu'as-tu fais de Liliane?

-Liliane? Liliane Andrews?

-Ne fais pas l'innocente! Où est-elle?

Les frères Elric sortirent du cagibi et se cachèrent derrière la porte pour regarder ce qui se passait.

-Je n'en ai aucune idée, répondit Noa, Je ne l'ai pas vu dans la forêt.

L'homme la saisit à la gorge et la souleva de terre. Ed voulut intervenir, mais Al le retint.

-Tu as intérêt à me répondre, maudite sorcière!

-Je ne sais pas, articula péniblement la jeune fille.

-C'est pas une réponse!

Il la projeta à terre. Elle eût une quinte et cracha du sang. Elle se redressa légèrement et dit d'un ton féroce:

-Je vous dit que je ne sais pas où elle se trouve, alors dégagez avant que je ne m'énerve!

L'homme lui infligea un violent coup de pied dans le ventre et se détourna. Ed sortit de la chambre et s'approcha de l'Invoqueur.

-Tu vas bien?

Elle ne lui répondit pas. Elle avait les yeux fixés sur les silhouettes des hommes qui disparaissaient dans les arbres.

-Noa?

Elle essuya le sang qu'elle avait sur le visage et sembla sortir d'une rêverie. Elle lui souria.

-Oui, ça va, merci.

Elle se redressa.

-Il faut que je parte à la recherche de cette petite fille. Elle a dû se perdre à l'extérieur du village.

-Mais...

-Vous n'avez cas restez ici. Les bougies sont là, prenez-les et lisez autant que vous le voulez.

Elle leur adressa un dernier sourire et sortit. Ed et Al restèrent seuls dans la maison.

-Elle part à sa recherche..., fit Ed, Ils l'ont accusée de l'avoir enlevée et encore une fois, ils l'ont maltraitée, et elle part à sa recherche... Là, j'avoue, je ne la suis pas...

-Bah, cherche pas à comprendre.

Ils retournèrent dans le cagibi.

Le jour déclinait déjà lorsqu'une chanson leur parvint de l'extérieur, se rapprochant de la maison. La porte s'ouvrit et se referma et Noa apparut bientôt devant eux, un sourire aux lèvres.

-Alors, ça avance?

-C'est intéressant pour l'instant, répondit Al, Mais toi, tu as retrouvé Liliane?

-Oui, elle était au cœur de la forêt. Les adultes disent toujours aux enfants du village de ne pas aller trop loin , mais ils sont trop intrépides.

-Comment l'as-tu ramenée au village, demanda Ed.

-Je l'ai simplement... guidée de loin. Elle croira qu'elle a retrouvé son chemin toute seule.

Ed fronça les sourcils.

-Explique-moi comment tu peux faire ça?

-Faire quoi?

-Aider et protéger sans relâche les personnes qui te haïssent le plus.

Noa eût un sourire en coin.

-Il n'y a pas d'explication. C'est comme ça. C'est mon destin.

-Je ne crois pas à la destinée. Merde, Noa! Tu ne leur dois rien! Laisse tomber! Ils ne méritent pas ce que tu fais pour eux!

Les traits de Noa se durcirent et son sourire s'effaça.

-Et toi tu n'as pas à me dicter ma conduite! De quel droit débarques-tu ainsi pour me faire la leçon!

-Je ne te fais pas la leçon, j'essaye juste de t'ouvrir les yeux!

-Arrêtez tous les deux..., dit Al.

Mais les autres ne l'écoutaient pas.

-Je suis capable de me débrouiller seule! Je sais ce que je fais!

-Eh bien t'en donnes pas l'impression!

-Parce que tu le sais mieux que moi, peut-être!

-Je n'ai jamais dit ça! Je dis juste que tu devrais arrêter ce que tu fais et changer de vie!

Noa ferma les yeux et soupira nerveusement.

-Tu sais quoi, Ed? La ferme!

Elle se détourna et claqua la porte. Ed resta un instant interdit, puis soupira et se prit la tête dans les mains.

-Mais quel con! Je pouvais pas me la fermer!

-Qu'est-ce que t'attends, Ed?

-Quoi?

-Suis-la bon sang! Fais quelque chose ou bien tu resteras fâché avec elle!

-Mais toi?

-Je vais continué de lire. Allez! Grouille-toi, frangin!

Ed se précipita dehors et Al soupira.

-Faudrait vraiment qu'il apprenne comment s'y prendre avec les filles...

Il se replongea dans sa lecture.

Ed marchait depuis près d'une demi-heure et, même s'il ne voulait pas se l'avouer, il était perdu. Il frappa dans un caillou en maugréant :

-J'aurais pas pu prendre une torche, quel con j'te jure!

Soudain il entendit une légère chanson. Il se dirigea vers elle, mais s'arrêta. La chanson était entrecoupée de sanglots. Il baissa la tête, mal-à l'aise d'avoir fait pleurer Noa. Il releva les yeux et fit un pas, mais deux énormes yeux apparurent devant lui dans un monstrueux grognement. Ed cria de peur :

-Waaaah! C'est quoi ça!

L'animal en question rugit, faisant trembler Ed de la tête aux pieds. Il transmuta son bras en épée et se prépara à affronter l'ignoble créature. Un cercle de feu et d'eau apparut soudain entre lui et son adversaire, qui vu à la lumière, se révéla être un énorme loup blanc. Un cri s'éleva :

-Non, Fran, laisse-le!

Sautant d'un arbre, Noa traversa le cercle et atterrit légèrement au milieu de celui-ci. Elle se redressa et fit des signes rapides avec ses mains. Elle s'avança vers le loup.

-Noa! Non! Tu vas te faire bouffer!

La jeune fille ne lui prêta aucune attention. Elle prit l'énorme gueule du loup entre ses mains et dit d'une voix douce :

-Calmes-toi, Fran, il n'est pas méchant...

Le loup se calma progressivement.

-Vas en paix, ma belle...

Le loup commença alors de s'évaporer en une multitude de pétales de fleurs et disparut bientôt. Noa fit un geste nonchalant de la main et le cercle de feu et d'eau disparut aussi. Elle se tourna vers Ed, qui remit son bras normalement.

-M...Merci...

-Qu'est-ce que tu fais ici?

-Je suis venu m'excuser pour tout à l'heure...

La jeune fille resta un instant interdite, puis elle lui souria.

-Ce n'est pas grave, tu as dis ce que tu pensais. Et tu avais en partie raison.

Il lui rendit son sourire.

-C'était quoi ça?

-La louve? C'est l'esprit de Fran, une louve qui a vécu ici il y a très longtemps. Avant l'attaque des autres. Tu devrais faire plus attention, les esprits on beau ne pas être comme nous, ils sont capables de nous tuer. Mais Fran est très gentille.

-Tu rigoles! Elle a faillit me bouffer!

-Elle voulait juste me protéger.

-Ce que tu as fais est logiquement impossible. Je veux dire, mélanger le feu et l'eau.

-Les règles d'invocation surpassent celles de la logique. Rentrons maintenant, je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose, tu es si imprudent!

-Hey, ça va, je suis pas un gamin!

Elle éclata de rire et se mit en marche. Il la suivit, le cœur léger.

De retour à l'auberge du village, Al et Ed parlèrent longuement de ce qu'ils avaient découverts sur la pierre philosophale. Noa leur avait dit qu'il pouvait venir quand il le voulait et leur avait donné la clé de sa maison. Ed prit soudain un air grave.

-Al... J'ai fait pleurer Noa...

Al se redressa.

-Vraiment?

-Je l'ai entendu avant que la louve n'apparaisse. Je suis vraiment trop con.

-Pour ça, c'est clair que t'es franchement pas doué. Tu vas jamais y arrivé...

-Qu'est-ce que tu insinue?

-Tu pourras jamais lui dire ce que tu ressens pour elle si tu continue comme ça.

-QUOI!

Il lui balança un oreiller à la figure.

-Non, mais ça va pas la tête! Je ressens rien pour elle!

Al lui lança l'oreiller dans le ventre.

-Je t'en prie, Ed! Je te connais mieux que toi-même!

-N'importe quoi!

Ed sauta de son lit en empoignant l'oreiller et le frappa avec. Al prit aussi le sien et une « terrible » bataille s'engagea entre les deux frères, hilares.

Pendant deux semaines, les deux frères dévorèrent les livres de Noa. Ils découvrirent au cours de l'un de leurs entraînements au corps à corps, que l'Invoqueur savait aussi se battre. La jeune fille leur avait fait découvrir la forêt, qu'elle connaissait comme sa poche. Ils s'entendaient à merveille et se considéraient à présent comme des amis. En bref, la vie de la jeune fille allait de mieux en mieux. Mais un jour, les deux frères Elric partirent du village pour faire leur rapport sur la pierre au lieutenant-colonel Roy Mustang. Lorsqu'ils revinrent au village, alors que le soleil se couchait, un banquet avait lieu sur la grand-place. Les villageois chantaient et acclamaient un homme. Ils s'approchèrent et demandèrent à l'un d'eux la raison de la fête.

-C'est Pierrick! Il a tué la sorcière!

L'horreur se lut sur les visages des deux alchimistes.

-Quoi, fit Ed, Quand?

-Cet après-midi, ils l'ont chopée à trois et il lui a crevé le ventre à coups de couteau! Ah! Ça devait être marrant!

-Enfoiré!

Ed voulut le frapper, mais son frère le retint. Le jeune homme se dégagea et se dirigea droit sur le dénommé Pierrick. Il saisit celui-ci par le col de sa chemise et dit d'un ton menaçant :

-Où est-elle?

-Hey, gamin, de qui tu parles?

-Noa!

-La sorcière?

Il éclata de rire bientôt imité par les autres.

-Elle s'est enfuie, mais elle n'a pas dû aller bien loin dans son état!

Il rit de plus belle.

-Connard!

Ed le relâcha sans ménagement et l'homme le prit par l'épaule.

-Dis-moi, gamin, tu as l'air d'y tenir à ta maudite sorcière!

Il éclata de nouveau de rire et Ed lui envoya un coup de poing de son bras mécanique. Cette fois, Al ne le retint pas.

-C'est pas une sorcière mais un Invoqueur, cracha Ed.

Ils fendirent la foule et coururent à travers la forêt. Arrivés à la maison de leur amie, Ed ouvrit la porte à la volée en criant son nom. Mais il n'obtint aucune réponse.

-Merde! Fait chier!

Il se dirigea directement vers la pièce du fond. Il ouvrit la porte.

-Noa!

-Non, fit Al, On est arrivés trop tard!

Une femme translucide flottait à côté d'elle. Un cercle de bougies allumées les entourait. La jeune fille était étendue au sol, une grande quantité de sang étalé sous elle.