Chapitre 5 : Quand le mal frappe à notre porte

Cinq ans s'écoula, sans que rien ne vienne ternir le ciel de Julianne. Elle développa progressivement le don de sa mère, de même qu'un étrange don lui permettant de lire dans les pensées des autres. Ce jour là, c'était jour de sortie pour les élèves de Poudlard. Gaiement, ils se promenaient dans les rues du Pré-Au-Lard, visitant les diverses boutiques et se prélassant au parc. Profitant de ce moment de répit, Julianne décida d'aller prendre un verre aux Trois Balais, en compagnie de son ami de coeur, William Wello. Ils entrèrent donc ensemble et se commandèrent un verre. À peine furent-ils attablés, qu'une étrange voix sifflante pénétra l'esprit de la jeune fille.

"Miss Miller... votre don est appréciable... très appréciable"

Sursautant, Julianne regarda partout autour d'elle. Qui pouvais bien parler dans son esprit ? Qui parlais dans sa tête ? Deviendrait-elle folle ? Elle remarqua à peine la serveuse qui leur apporta leur consommation, puis machinalement, elle porta son verre à ses lèvres. Remarquant son trouble, William lui prit la main et lui demanda doucement :

- Qu'est ce qui se passe ?

- Rien, rien ... dit Julianne d'un ton préoccupé.

Elle but tranquillement son verre, regardant nerveusement autour d'elle. Soudainement, sans crier gare, la même voix ressurgie dans son esprit.

"Qui suis-je ? Tu le découvriras assez tôt !"

S'étouffant avec son breuvage, elle posa son verre durement sur la table, éclaboussant William. D'un air apeuré, elle regarda les clients, sourde aux questions de son petit ami. Là, assis au bar, un homme étrange à l'oeil mouvant, la regardait fixement. Complètement paniquée, Julianne quitta le Trois Balais en courant, sous les yeux ahurit de William et le regard perçant d'Alastor Maugrey. Au fond de la salle, des Serpentards observaient la scène en silence et ils éclatèrent de rire après le départ de Julianne. Ils se moquèrent avidement de William Wello qui venait de se faire larguer avec effroi par sa petite amie Sang-De-Bourbe.

Pendant ce temps, Julianne courrait à perdre haleine, en direction de Poudlard. Elle devait aller voir le professeur McGonagall, directrice de sa maison. Aveugle aux regards hébétés des autres élèves qui l'observaient, elle courait, regardant fixement devant elle. Soudain, elle s'arrêta, figée sur place. La voix... la voix qui sifflait en elle se faisait à nouveau entendre.

"Le parfum de votre don excite les narines de mon Basilic, miss Miller. Offrez moi votre don, ne faites pas la même erreur que votre mère ! Ou bien, vous partagerez son tombeau. " Dit Voldemort en ricanant.

Ouvrant de grands yeux, complètement paniquée, Julianne lança un petit cri et se remit à courir. Certains élèves la regardèrent bizarrement, mais elle n'en avait pas conscience. Hors d'haleine, elle arriva enfin à Poudlard. Bousculant des élèves, elle se précipita vers le bureau du professeur McGonagall, entrant sans frapper. Refermant la porte derrière elle, elle s'adossa contre celle-ci, comme pour empêcher quelques monstres d'y entrer. Tremblante, elle vit les professeurs McGonagall et Lupin la regarder d'un air interrogateur. Sans réfléchir, elle s'élança vers le professeur Lupin et se blottie contre lui, frissonnant de peur.

- Miss Miller ! Que ce passe t-il ? demanda le professeur McGonagall, un peu perturbée par cette intrusion inopinée

- Une... une voix... une voix sifflante dans ma tête. Dans mon esprit. Une voix sifflante, qui me parle. Qui me dit, que mon don est appréciable... qui me dit de le rejoindre. Une voix sifflante... balbutie Julianne au bord de la crise de nerfs.

Regardant Remus et s'appuyant sur son bureau, Minerva McGonagall était estomaquée. Une voix sifflante ? pensa t-elle. Cela est-il possible que... Croisant le regard grave de Remus, elle tenta de prendre un air calme et offrit un thé à son élève, qui le refusa. Prenant un ton de voix rassurant, elle dit :

- Calmez vous, miss Miller. Asseyez-vous et racontez nous ce qui s'est passé. Où étiez vous, lorsque vous avez entendue cette voix ?

S'asseyant, le teint blême et encore tremblante, Julianne ferma les yeux. Elle avait la nausée et la tête lui tournait. Elle se doutait de l'identité de la personne qui violait son esprit et en était apeurée. Ouvrant les yeux, elle dit d'une petite voix faible.

- Aux Trois Balais... J'étais aux Trois Balais. La voix m'a dit de le rejoindre, de lui offrir mon don ou, je partagerais le tombeau de ma mère. J'ai peur, professeur McGonagall.

L'écoutant attentivement, Remus Lupin ouvrit de grands yeux et regarda sa collègue, d'un air légèrement paniqué. Minerva lui lança un regard d'avertissement, et il reprit un air neutre. Bien évidemment, il ne fallait pas apeuré miss Miller, et tenter par tout les moyens, de la rassurer.

- Miss Miller, dit-il d'une voix douce et calme, peut-être étais-ce quelqu'un qui vous jouait un tour ? Un élève de Serpentard, probablement. On vous a fait une farce, assurément.

- Oui, miss Miller. Vous êtes gentille et à l'écoute des autres. Cela peut entraîner les railleries de certaines personnes. Vous avez probablement été victime de farceurs. Et soyez assurée, que nous trouverons ces farceurs et qu'ils seront punis, ajouta le professeur McGonagall d'une voix rassurante.

Fronçant les sourcils, Julianne ne crut pas un mot de ce que lui disait ses professeurs. Pour qui la prenaient-ils ? Une gamine de trois ans, gobant les contes de fées ? Fixant la fenêtre derrière le professeur Lupin, elle dit :

- Mais... la voix était dans ma tête. En moi, dans mon esprit et non à l'extérieur ! Comment un élève pourrait-il me parler dans mon esprit ? Non... c'est Vous-Savez-Qui. C'est lui qui me parle...

- Miss Miller, dit le professeur McGonagall légèrement inquiète, allez voir Mme Pomfresh. Elle vous donnera quelque chose pour dormir. Vous en avez grandement besoin.

Hochant la tête, Julianne se leva et se dirigea vers la porte. Au moment où elle l'ouvrit, elle entendit un rire diabolique dans son esprit. Se retournant vivement, elle regarda ses professeurs avec des yeux apeurés et dit d'une petite voix :

- Il rit... il rit dans ma tête, maintenant. Je suppose, que c'est encore des farceurs qui se moquent de moi ?

- Allez voir le professeur Rogue, dit doucement le professeur Lupin. Il vous aidera à fermer votre esprit.

Pinçant très légèrement les lèvres, Julianne regarda ses enseignants. Elle savait pertinemment, que le professeur Rogue la détestait, et le fait d'aller lui demander de l'aide, la répugnait. Croisant le regard du professeur McGonagall, qui approuvait les paroles de son collègue, elle soupira, puis leur affirma qu'elle irait demander de l'aide à son professeur de potions. Finalement, elle sortie du bureau et se rendit à l'infirmerie, rencontrer Mme Pomfresh.