Chapitre 8 : Visite en enfer
Julianne Miller était assise dans un des nombreux couloirs de Poudlard, s'ennuyant fermement. C'était la fin de semaine et elle ne pouvait pas se rendre au Pré-Au-Lard, ayant promis au professeur Rogue de ne plus s'y aller, afin de s'assurer qu'elle soit en sécurité. Regardant vers les cachots d'un air boudeur, elle marmonna :
- Pourquoi il a agit en protecteur aussi... Il m'a toute déstabilisée, j'ai promis sous le choc. Là, il va être tout fier, parce qu'il a une emprise sur moi... Crotte de crotte, que je m'ennuie toute seule. Tout le monde est partie au Pré-Au-Lard et moi .. pfff, je suis toute seule, parce que j'ai promis à la personne qui doit me détester le plus au monde, mis à part mon grand-père Koric, de rester ici ! Crotte de gnome, de pus de bandimon de crotte !
Décidant subitement d'aller se promener dans les cachots, elle se leva et s'y rendit. Les cachots étaient humides et froids, et tout en les explorant, Julianne frissonna quelque peu, espérant ne pas tomber sur le professeur Rogue. Marchant lentement, gratouillant quelques fois les murs des cachots, couverts de lichen, elle entendit un bruit de pas derrière elle. Sursautant, elle se retourna et elle eu la surprise de voir deux de ses amies, Nerwen Evans et Isis Callowaye. Très étonnée, elle leur demanda :
- Mais, que faites vous ici ? Vous n'êtes pas au Pré-Au-Lard ?
Légèrement mal-à-l'aise, les deux filles se regardèrent, hésitantes. Elles avaient eu l'occasion d'assister à quelques une des crises subites et inexplicables de Julianne, et elles ne tenaient pas à en provoquer une autre. Lentement, avec maintes précautions, Isis se risqua à dire :
- Je ne voulais pas aller à Pré-Au-Lard et puis je savais que tu allais être la seule élève dans le château et...comme tu es en danger et bien je ne voulais pas aller à Pré-Au-Lard !
Nerwen n'eut pas le temps de réagir, afin d'empêcher Isis, qui était légèrement lente intellectuellement, de parler. Elle ferma les yeux, certaine de subir les foudres de Julianne. Les regardant d'un drôle d'air, Julianne pinça les lèvres et explosa. Employant un ton appuyé et ennuyé, elle s'exclama :
- Je vous remercie, mais vous n'êtes pas obligées de me suivre partout comme un petit chien de poche ! Je ne suis pas en danger ici, nul besoin de vous cacher dans l'ombre pour me suivre ! Et nul besoin de vous priver d'une sortie à Pré-Au-Lard à cause de moi... Je ne suis pas si en danger que ça... Pas la peine de paniquer ! Au revoir, Isis... Nerwen, au revoir aussi... et ne me suivez pas ! Franchement...
Marmonnant, elle partie, extrêmement fâchée que tout le monde l'a couve de cette manière, comme un petit poussin sans défense. Elle poursuivit sa marche dans les cachots suivie de Nerwen et Isis, qui ne voulaient pas la lâcher d'une semelle. Soudain, elle posa une main sur son front, son coeur battant à toute vitesse. Là, dans son esprit, elle venait d'entendre Voldemort ... Voldemort qui sifflait dans une langue étrange. Ouvrant grand les yeux, fixant le vide, elle eu une vision :
Le cimetière, près de la tombe de sa mère... son horrible grand-père et un autre homme monstrueux... le professeur Rogue ... Il est prisonnier et il disparaît avec eux...
Sans plus attendre, elle partie en courant vers le bureau du professeur Rogue, laissant Nerwen et Isis, ébahit derrière elle. Celles-ci se regardèrent et se mirent à courir à la suite de Julianne. Toutefois, elles la perdirent très rapidement, dans les dédalles et la noirceur des cachots. Arrivant précipitamment devant le bureau du professeur Rogue, Julianne frappa frénétiquement à la porte.
- Professeur Rogue ! Professeur Rogue ! Répondez ! hurle t-elle
N'obtenant aucune réponse elle se mit à courir à nouveau jusqu'au bureau du professeur McGonagall. Elle sortie un parchemin de sa poche, et utilisa sa baguette afin de faire apparaître un mot. Avant même que le message débute son inscription, elle était repartie.
Le professeur Rogue, enlevé par mon grand-père Koric et par un autre homme. Je suis partie à l'allée des Embrumes, pour le sauver ! Julianne.
Aussitôt le message laissé, Julianne se précipita impulsivement au Pré-Au-Lard, à la recherche de son professeur de Potions. Elle ne pouvait pas le laisser seule face au Démon. Elle devait le faire sortir de là. Après avoir bousculé quelques élèves, elle arriva dans l'allée des embrumes, courant partout, en regardant tout le monde à la recherche du professeur Rogue. Caché dans l'ombre, Théodore Koric vit sa petite-fille arriver et il souria méchamment. Cette sotte était tombée dans le piège ! Elle passa devant son grand-père, sans le voir. Sortant subitement de l'ombre, il l'enserra par la taille en ricanant d'un rire diabolique, avant de transplaner avec elle vers Voldemort, le coeur durcit par la haine.
Théodore Koric réapparut dans une pièce sombre et projeta durement sa petite-fille sur le sol, qui se frappa la bouche contre le carrelage, s'infligeant une coupure à la lèvre inférieure. Regardant son maître, il baissa la tête et dit gravement :
- Voici ce que je vous avais promit, maître...
Relevant la tête vers son grand-père, Julianne le regarda avec des yeux légèrement apeurés. Elle porta lentement la main à sa bouche et constata qu'elle saignait abondamment. Frissonnant, elle remarqua des chaînes aux murs et elle sursauta lorsqu'elle entendit la voix froide et sifflante, qui la hantait depuis des semaines.
- Bien… voilà de l'efficacité… j'espère que vous avez été discret ? dit Voldemort d'une voix traînante
L'apercevant près de la cheminée, Julianne sentit sa respiration devenir difficile. Regardant son grand-père, elle redressa la tête courageusement et se rendit jusqu'à Voldemort. D'une voix peu assurée et tremblante, elle risqua :
- Je... je vous ne donnerai jamais le don de ma mère ! Jamais !
Ne regardant même pas Julianne, il leva sa baguette et la rejeta violemment près de Théodore en disant de sa voix sifflante :
- Je n'aime pas que les lignées impures m'approchent de trop prêt ! Tu es bien téméraires mais penses-tu vraiment être en mesure de parlementer…Tu ne comprends pas la situation… il n'y a ni Aurors, ni professeurs ici bas…
Riant d'un rire dément, il tourna la tête vers elle, ses yeux rouges scintillant dans l'obscurité.
- Le sort de l'Imperium me permettrait aisément de t'utiliser sans avoir de craintes… tes petites menaces d'adolescentes révoltées ne me font nullement peur…
Puis, se tournant vers Théodore il ajouta :
- Remonte au salon et prévient les autres que nous avons une invitée…
Regardant sa petite-fille défier son maître avec un air ulcéré, Théodore baissa la tête en signe de soumission. Julianne ne remarqua pas le regard de son grand-père et tremblante de peur, elle lui dit :
- Vous... vous ne pouvez aucunement utiliser l'Imperium contre moi, parce que ce sort annule la faculté de clairvoyance... et vous le savez.
Elle tenta de ne pas laisser paraître qu'elle était terrifiée, et elle ajouta d'une voix tremblante :
- Laissez moi partir …
Elle bloqua son esprit à l'aide des cours du professeur Rogue et installa le mur dans son esprit, le fixant mentalement avec toute ses forces, elle prit le même air dur que son grand-père, espérant qu'elle aurait l'air plus en contrôle de ses moyens de cette manière.
Riant de plus belle, Voldemort susurra :
- Qu'elle est obstinée… regarde Théodore… tu vois que le sang des Koric coule en elle.
Plissant les lèvres, Théodore Koric baissa encore plus la tête, honteux. Il ne pouvait pas recevoir pire insulte, que celle là. Sans un mot, il sortit de la salle des tortures et alla aviser Dragan Goyle. Voldemort regarda son disciple se morfondre et sortir de la pièce, un air mauvais sur le visage, puis il se retourna vers Julianne et la regarda d'un air ulcéré.
- Écoute-moi espèce de petite sotte… si j'ai décidé de t'avoir, ce n'est pas pour me laisser enquiquiner par une sang-mêlé de ton genre. Dit-il d'une voix diabolique
Il l'attira à lui à l'aide d'un sort, l'attrapa par la gorge et serra convulsivement. Elle se mit rapidement à blêmir et à manquer d'oxygène, son coeur battant violemment dans sa poitrine. Avec des yeux apeurés, elle regarda Voldemort, ses oreilles bourdonnant et la vision embrouillée.
- Je serais près à te torturer et à te tuer si tu ne la fermes pas immédiatement. Penses-tu que je laisserais partir aussi facilement le cadeau qu'on vient de me faire. Murmura t-il à son oreille avant de la laisser tomber sur le sol.
La regardant d'un air mauvais, il ajouta :
- Tu seras le pire cauchemar de l'Ordre…
Levant des yeux anxieux vers Voldemort, le visage caché derrière ses cheveux emmêlés, Julianne dit d'une voix tremblante :
- Alors...
Elle s'arrêta subitement. Elle allait le défier de la tuer sur le champ, mais elle pensa qu'il valait mieux se taire et tenter de communiquer avec le professeur Rogue par l'esprit. Se relevant, elle fixa Voldemort derrière ses cheveux, qui se relevaient à chaque respiration. Voldemort était fortement amusé par l'attitude de cette jeune fille. Il ne s'attendait pas à autant de défi et de courage, et il n'en était que plus déterminé à obtenir sa présence dans ses rangs. Il lui manquait des Mangemorts courageux, ceux qui peuplaient ses rangs étant, pour la plupart, des mauviettes. Lançant un rire glacial, il dit :
- Peu importe le sang des Koric… ou celui de ton Moldu de père, il faut dire que tu as du courage. Ils ont fait tout de même du bon travail. Dit-il en riant.
Regardant Gaël et il ajouta d'une voix froide et sans âme :
- Nous remontons… enferme la bien. Nagini… surveille la attentivement … Attention jeune fille de ne pas être son repas ! Ricane Voldemort, alors que la porte se refermait et que le verrou était poussé.
Severus Rogue marchait d'un pas vif vers son bureau, lançant parfois de sombres regards vers des élèves turbulents. Fronçant les sourcils, il vit un parchemin accroché à la porte du professeur McGonagall. Le lisant rapidement, il pinça les lèvres, grommelant des insanités contre Miss Miller. Il décrocha la note, se précipita vers son bureau, y entra pour prendre sa cape et sortit à toutes allures du château, transplanant au repaire de l'Ordre.
Arrivant sur les lieux, il ne fut pas surpris de ne trouver personne. Tout le monde devait être occupé à surveiller Azkaban, les rumeurs allant bon train sur une future évasion des Mangemorts. Il entra en coup de vent dans la cuisine et posa une note aux autres, lorsqu'il entendit une voix derrière lui.
- Severus, qu'il y a t-il ? demande Alastor Maugrey
- Voldemort a fait croire à Miss Miller qu'il m'avait enlevé et elle est partie à ma rescousse, dit Severus en pinçant les lèvres.
Subitement, il se tût. Dans son esprit, il perçut la voix de Miss Miller. Arquant un sourcil, il tenta de taire les battements de son cœur. Occlumens et probablement Legilismen … ses doutes se confirmaient de plus en plus. Adoptant une attitude hautaine, il dit :
- Miss Miller vient d'être enlevée à son tour.
Maugrey ouvrit de grands yeux, puis se ressaisit. Il bredouilla, puis se tourna vers un bruit de craquement qui venait de se faire entendre. Minerva McGonagall arriva, en compagnie de Remus Lupin. Tout deux avaient la mine grave et le teint pâle.
- Le pire est arrivé, dit Minerva d'une voix fatiguée et inquiète. Il faut absolument la retrouver.
S'appuyant contre un mur, elle regarda ses collègues d'un air épuisé. Tous ces évènements contribuaient grandement à lui donner la migraine. Plissant légèrement les lèvres, elle ne pouvait pas croire que Julianne s'était élancée comme cela, sans réfléchir et au péril de sa vie. Elle croyait son élève plus sensée que cela et elle était peinée de son attitude impulsive. Remus quand a lui semblait très inquiet et miné de l'intérieur. Ne pipant mot, Severus réfléchissait. Il était parfaitement d'accord avec Minerva. Ils devaient la retrouver au plus vite, avant que Voldemort la brise complètement. Il savait trop bien comment le Seigneur des Ténèbres pouvait anéantir psychiquement quelqu'un, jusqu'à le faire devenir un vulgaire pantin. Fouillant dans les méandres de sa mémoire, Severus trouva finalement une potion qui pourrait leur être utile. Il s'avança vers la sortie de la maison Black, marmonnant :
- Lupin, suit moi à Poudlard ...
Sans l'attendre, il sortit et transplana jusqu'au terrain du château. Étonné que Severus lui demande de le suivre, Remus regarda Minerva et Alastor, haussa les épaules et se précipita à la suite de son collègue.
Arrivé sur place, Lupin vit Rogue entrer au château et s'élancer, d'un pas vif et rapide, vers son bureau. Il le suivit, tant bien que mal, légèrement essoufflé. La pleine lune étant terminée depuis deux jours seulement, il était encore extrêmement fatigué. Après un regard noir vers Remus, Severus entra dans son bureau et se dirigea immédiatement vers son armoire à ingrédients. Sans un mot, il s'empressa de sortir chaudron et herbes, et débuta la confection d'une potion de voyance. Un peu perdu, Remus le regarda quelques instants, puis demanda :
- Je peux t'aider ? Que dois-je faire ?
Ne prenant pas la peine de le regarder, travaillant le plus rapidement possible, Severus dit d'une voix préoccupée :
- Non... je me débrouille seul. Tu boiras de la potion aussi et tu viendras avec moi jusqu'au repaire de Voldemort.
Approuvant silencieusement, Remus s'assied et observa Severus travailler. Il pensait à miss Miller avec angoisse. Ne tenant plus, en place, il se leva et fit les cent pas dans le bureau de Severus. Tournant en rond, il ne vit pas Severus le regarder gravement.
- Cesse de tourner en rond, tu nuis à ma concentration, Lupin ! dit froidement Severus
Songeur, Remus cessa de déambuler dans le bureau, et s'adossa à la porte, les bras croisé contre son torse. Fixant le vide, il sentit l'angoisse le tourmenter. Très perturbé par la disparition de son élève, il n'entendit pas Severus lui parler, ce qui ulcéra ce dernier au plus au point.
- Lupin ! Bois immédiatement cette potion et sort de ta catatonie à la fin ! Rugit Rogue
Remus tendit machinalement la main et prit la fiole que son collègue lui tendait. Il en but rapidement le contenu, puis ils quittèrent la baguette à la main et tranplanèrent au Pré-Au-Lard, à la recherche de Julianne.
