Chapitre 20 : Je te poursuivrai
Amélia et Remus ramenèrent James à la maison par une belle journée ensolleillée. Le petit garçon, sagement endormie dans les bras de sa mère, n'eu à peine conscience du voyage. Ils arrivèrent chez eux, où les attendaient les parents de Remus. Aussitôt qu'ils furent entrés, Evelyne Lupin s'avança vers eux, les yeux remplis d'émotions.
- Ho …Vous
voilà enfin arrivé ! Comment s'est passé le
voyage ? Comment va James ? demande Evelyne en embrassant Remus
plusieurs fois de suite
- James va bien, maman … il dort,
un vrai petit ange. Il n'a pleuré qu'une seule fois, en
deux jours d'existence
- Où est mon petit-fils
adoré ? demande Seamus Lupin, qui vient de sortir de la
cuisine
Amélia souria et s'avanca vers monsieur Lupin, laissant madame Lupin en extase devant son fils. Lentement, elle retira la couverture qui couvrait à moitié James. Il dormait toujours à poigts fermés, sa mignonne petite bouche formant une moue comique.
- Il est magnifique !
s'exclame Seamus
- Vous voulez le prendre ? demande
Amélia
Sans attendre de réponse, elle donna James à un Seamus ému. Elle souria, puis alla s'asseoir sur le divan. Son accouchement avait été facile, mais elle était encore fatiguée. Heureusement, que James était un bon bébé. Amélia s'assombrit quelque peu. Son accouchement avait été planifié une semaine avant la Pleine Lune. Dans cinq jours, son fils se transformerait pour la première fois. Elle regarda Remus, qui discutait toujours avec sa mère. Celle-ci s'extasiait bruyamment sur son petit-fils, sanglotant et riant à la fois. Dans cinq malheureux petits jours, Remus devrait s'occuper de leur fils, transformés tout deux. Malgré que l'amélioration de la Tue-Loup permette parfaitement à un lycantrophe de fonctionner adéquatement, Amélia ne pouvait s'empêcher d'être nerveuse. Perdue dans ses pensées, elle entendit à peine Remus lui dire de passer à table. Elle se leva et se rendit manger avec les autres, l'esprit toujours préoccupé.
Les cinq jours passèrent extrêmement rapidement. Avant qu'elle ne s'en rende compte, Amélia devait donner de la Tue-Loup à James. Celui-ci n'appréçia guère l'expérience, la potion ayant un goût assez âpre. Il secoua énergiquement la tête en chignant, mais Amélia réussit à lui administrer. Elle s'assit ensuite dans la berçeuse, et dorlota son fils tristement. Remus arriva sur les entrefaits, sa fiole de Tue-Loup à la main. Il regarda sa femme et son fils avec tendresse, puis il but sa propre dose, en grimaçant légèrement. Il s'avanca ensuite lentement vers eux et dit d'une voix douce :
- Tout ira bien, princesse
-
Je le sait, murmure Amélia en serrant James contre son coeur.
Mais, j'ai peur, Remus.
- Moi aussi .. mais je serai avec
lui. Il ne sera pas seul, dit-il en s'agenouillant devant
Amélia
Remus embrassa doucement Amélia, puis, avec difficulté, prit James dans ses bras. Sans un mot, il se leva avec son fils, et descendit à la cave, où ils s'enfermèrent pour trois jours. La cave avait été emménagée pour les transformations. Une petite table, munie de deux chaises trônais dans le milieu de la pièce. Un berceau, ainsi qu'un lit simple se trouvaient dans un coin. Des couvertures, des vivres et les effets de James étaient bien installé en hauteur. Bien que la Tue-Loup le rende très calme, les murs étaient capitonnés, afin d'éviter toutes blessures corporelles. Finalement, des fenêtres enchantées ornaient la pièce, offrant une vue de l'extérieur. Lentement, Remus posa James dans son petit lit, et s'assit sur le sien, attendant l'inévitable. Pendant ce temps, Amélia, toujours à l'étage, fixait le ciel d'un air morne. Elle vit la Pleine Lune apparaitre quelques secondes avant d'entendre les habituels hurlements de Remus, en pleine transformation. Derrière les cris de l'homme qu'elle aimait, elle perçu les pleurs plaintifs de son fils. Fermant les yeux, Amélia se leva. Après quelques instants d'angoisse pure, elle sortit de la chambre de James et quitta la maison. Elle transplana chez Julianne, qui était devenue son amie. Elle frappa à la porte et attendit une réponse, espérant que Julianne ne soit pas de garde. C'est Mathias qui lui répondit, torse nu et légèrement décoiffé.
- Professeur Potter ? Heu …
entrez dit-il en rougissant
- Bonsoir médicomage
Trovili, murmure Amélia en entrant. Julianne est ici ?
-
Heu … oui
Sur ces mots, Julianne sortie de la salle de bain, à moitié nue. Elle leva les yeux et apperçu Amélia. Elle rougit à son tour, puis fit un sourire timide. Tousottant, elle revêtie une robe de chambre. Un coup d'oeil à l'appartement suffisait pour comprendre bien des choses. Les couvertures du divan-lit étaient défaites dans un désordre sensuel et une douce odeur d'amour charnel emplissait le petit appartement., Amélia souria légèrement en regardant les deux jeunes gens, qui semblaient confus.
-
Je dérange peut-être ? demande t-elle
- Non
pas du tout, répond Julianne. Nous … bien nous ne sommes
plus occupés, poursuivit-elle en rougissant.
Amélia souria tristement et alla s'asseoir à la table de la cuisine. Mathias alla remettre son chandail et les rejoingnit ensuite. Julianne tenait la main d'Amélia et la regardait en silence. Après un bref coup d'oeil à Amélia, Mathias prépara du thé et lui en donna une tasse, avant de s'asseoir à son tour. D'un geste machinal, Amélia bu quelques gorgées de thé.
- C'est la
première nuit de Pleine Lune murmure t-elle
- Oui …
dit Julianne. Je sait …
- Je l'ai entendu gémir
… James. Je n'ai pas eu la force de rester. Je suis déjà
une mère indigne, ajouta Amélia dans un sanglot
douloureux
- Mais non … chuutttt, dit Julianne en serrant
son amie dans ses bras
Pendant de longues heures, Julianne consola et supporta Amélia. Elles parlèrent longuement, pendant que Mathias tentait de relativiser les choses. Quelqu'un inventerais bien une potion anti-lycantrophe, et il était évident, que la malédiction de James ne durerait que peu de temps. Ce fait sembla redonner espoir à Amélia, qui repartie chez elle revigorée.
Après chaque nuit, Amélia descendit à la cave, afin de s'occuper de sa famille. À chaque fois, elle prennait James dans ses bras et ne le repossais, que lorsqu'elle devait absoluemment remonter. James semblait tenir le coup, quoiqu'il paraissait visiblement fatigué. Il avait perdu son éveil et sa vivacité caractéristique. Il têtait lentement, comme si cela lui demandait toute son énergie. Les trois jours se terminèrent rapidement, et la petite famille reprit leurs activités normales.
Quatre mois s'écoulèrent. À toutes les transformations, Amélia se rendait chez Julianne, afin de ne pas entendre les cris de Remus et les pleurs de James. Elle était incapable de les entendre souffrir. Ce soir là, elle était donc chez Julianne. Elles étaient assises sur le divan à regarder un feuilleton télé. Amélia, qui trouvait les inventions Moldues complètement loufoques, ne cessaient de passer des commentaires désobligeants, à propos de la blonde plantureuse à l'écran.
- Regarde là, si elle à l'air idiote ! dit-elle en pointant Pamela Anderson. Elle n'a pas besoin de bouée, avec les flotteurs naturels qu'elle a …
Comme Julianne ne répondait pas, Amélia la regarda. Celle-ci, les yeux vides et brumeux, fixait l'espace devant elle. Son visage sans expression, était comme figé dans le temps. Amélia frissonna. Elle détestait voir Julianne en transe. Craintive, elle la fixa sans un mot, en espérant qu'elle ne se mettrais pas à parler comme Trelawney. Après de longues minutes, Julianne secoua la tête, comme pour chasser un cauchemar.
-
C'est commençé, murmure t-elle
- Qu'est
ce qui est commençé ? demande Amélia
Julianne n'eut pas le temps de répondre. La porte de son appartement s'ouvrit avec fracas et Severus Rogue entra en trombe, la baguette à la main. Julianne se leva précipitamment et alla prendre rapidement sa baguette.
- Que ce passe t-il ?
demande Amélia d'un ton inquiet
- Les Mangemorts
attaquent, dit Severus d'un ton dur. L'Ordre doit les combattre
-
J'arrive ! dit Amélia en se levant
- Non !
s'exclame Julianne d'un ton autoritaire. Tu as James … c'est
trop dangereux, reste ici
- Je fait partie de l'Ordre et
je dois y aller ! Ils ont tués mon frère et …
-
Suffit ! ordonna Severus d'un ton froid. Ce n'est pas le moment
pour une dispute idiote.
Pinçant les lèvres, Julianne et Amélia se turent et suivirent Severus en silence. Ils transplanèrent sur le lieu de la bataille.
L'emplacement était parcouru de brume mystérieuse et opaque. Au travers elle, des lueurs, dont certaines vertes, éclairaient leurs visages. Des cris de souffrance et de rage leur parvenaient. Serrant fortement leurs baguettes, ils se regardèrent gravement.
- Restez toujours à vue et … soyez prudentes, leur dit Severus avant de disparaitre dans la brume
Après s'être regardé, Julianne et Amélia pénétrèrent dans la brume à leur tour. Elles tombèrent rapidement sur Lucius Malefoy et Bellatrix Lestrange. Tendant leur baguettes vers eux, elles s'engagèrent dans un combat acharné.
- Petrificus Totalus ! hurle Julianne
Lucius Malefoy tomba sur le sol, pétrifié. Elle jeta un oeil vers Amélia et la vit se débarasser facilement de Bellatrix. Elles se regardèrent d'un air grave, puis poursuivirent leur route. Elles n'avaient pas fait trois pas, qu'une voix sifflante les arrêta.
- Comme on se retrouve, sussure Voldemort
Elles se retournèrent vivement, pointant leur baguettes vers lui. Voldemort souria froidement en fixant Julianne. Il découvrit ses dents pointues, tel les canines d'un fauve.
- Alors Rogue … on me trahi ? ricane t-il
-
Je n'ai jamais été des vôtres, et vous le savez
! lance froidement Julianne
- Alors … périt !
siffle Voldemort en pointant sa baguette sur elle
-
Experliamus ! hurle Amélia, qui désarma
Voldemort
Voldemort regarda Amélia, un léger air ahurit sur le visage. Cette garce l'avait désarmé … lui ! Découvrant à nouveau ses dents, il ricana diaboliquement. Il leva le bras et trois Mangemorts apparurent.
- Endoloris ! dit Dragan Goyle en pointant Amélia
Amélia hurla et s'écroula sur le sol, prise de convulsions. Julianne pinça les lèvres et désarma Goyle, ce qui fit cesser le sort. Elle ne vit cependant pas Rodolphus Lestrange tendre sa baguette sur elle.
- Experliamus ! dit-il d'un ton froid
Julianne fut projetée durement au sol, et se fracassa l'épaule gauche sur le pavé. Elle ressenti une vive douleur lancinante, et tourna de l'oeil. Sa clavicule, fracturée lors de ses seize ans, venait une nouvelle fois d'éclater.
Un peu plus loin, Amélia tendit la main et reprit sa baguette. Elle tourna la tête et vit Julianne, inconsciente, sur le sol. Les trois Mangemorts étaient au dessus d'elle. L'un d'eux pointa sa baguette et dit :
-
Avada K ..
- Non ! hurle Amélia en pointant sa
baguette ; Incendio !
Avant même de s'en rendre compte, les Mangemorts furent envahis par les flammes. Hurlant de douleur, ils se perdirent dans la brume, avant de s'écrouler au sol, calcinés. Lentement, Amélia rampa jusqu'à Julianne et se coucha sur elle. Elles restèrent ainsi, sans bouger, tout le long de la bataille. Des Mangemorts passèrent auprès d'elles, mais les croyant mortes, ils ne leur portèrent pas attention. Puis, des craquements se firent entendre. Les mangemorts battaient en retraite. Amélia ne bougea pas, continuant de protèger Julianne de son corps. Elle se sentie bientôt secouée et leva les yeux. Tonks la regardait d'un air anxieux.
- Ça va ? demande
t-elle
- Oui … Julianne est inconsciente et j'ai reçu
un Doloris, l'informe Amélia
Aidant Alastor à marcher, Severus apperçu sa fille par terre. Son coeur cessa de battre, et il lâcha Alastor, qui s'effrondra sur le sol. Il n'y porta aucune attention et se précipita sur sa fille.
- Julianne ! hurle t-il en s'agenouillant auprès d'elle. Ma puce … Julianne ! Répond moi ! Répond moi ! intime t-il en la secouant comme un prunier
Julianne gémit et fronça les sourcils. Constatant qu'elle était encore vivante, il éclata en sanglots ce qui, il faut l'avouer, donnait un effet assez loufoque. Il prit Julianne dans ses bras, pendant que Tonks s'occupait d'Amélia. Ils transplanèrent directement à Sainte-Mangouste.
Mathias, qui n'était pas de garde ce soir là, fut averti que Julianne avait été blessée. Il se précipita à l'hôpital, extrêmement inquiet. On l'informa qu'elle avait subit un éclatement de la clavicule gauche, qui s'était fracturée exactement au même endroit que la dernière fois. Serrant les poigts, il regarda durement Severus.
-
Elle n'ira plus ! Vous m'entendez ? Je refuse, qu'elle risque à
nouveau sa vie ! rugit-il
- Moi aussi … dit Severus d'un
ton las
Mathias s'adoucit en entendant le ton de Severus. Il lui mit la main sur l'épaule, puis se rendit auprès de Julianne. Il demeura à son chevet jusqu'à son réveil, la couvrant d'un regard désespéré et tendre.
