Disclaimer :

Les personnages de Harry Potter ainsi que les « décors » sont la propriété exclusive de J.K. Rowling. Il n'y a aucune intention de contre-façon ou de violation de ses droits d'auteur. Cette histoire est écrite pour le plaisir de l'écriture et ne rapportera aucun centime à son auteur.

Avertissement - Fic de rating PG-13, en raison de relations homosexuelles entre Harry et Draco. Je n'irais pas jusqu'à R, car l'histoire ne s'y prête pas, en raison de son contexte et du faible nombre de chapitres. Le rating est aussi justifié en raison de quelques scènes à allusion violente.

Cette fic ne prend pas en compte les événements et révélations du tome 6.

J'avais dit que je posterai vite pour cette fic ! Il ne restera plus qu'un chapitre après celui-ci, j'espère que ça ne vous décevra pas trop !

Le Saut de l'Ange : C'est vraiment gentil, j'espère que la suite ne te décevra pas. Comme j'ai écrit tout ça rapidement en raison des délais du concours, je n'ai pas pu exploiter tout ce que je voulais... J'ai mis l'essentiel ! Je confirme, il n'y a pas beaucoup de fics qui considère que Harry perdrait son combat avec Voldy... Dray est un peu plus adulte dans cette fic et c'est vrai que je le préfère comme ça. En fait j'aime bien le perso de Bellatrix, je trouve que c'est une excellente méchante... voici la suite ! Gros bisous !

Thamril : Merci ! je ne sais pas si ça restera clair parce que j'ai toujours des idées compliquées, mais j'espère que mes deux derniers chapitres te plairont... Bisous !

Onarluca : T'es trop gentille ! Merci et à la prochaine. Bisous !

Vif d'or : Tu verras, je n'ai pas menti ! Tout le monde est sauf. Sauf Voldy évidemment ! Oui ils sont mimi tous, je crois que je l'aime bien cette fic... même si elle n'est pas très développée...! Merci d'être toujours là ! Bisous !

Oxaline : oui déjà Voldemort n'aurait jamais créé le principe d'une chaîne et de faire dépendre sa survie des autres... et je ne parle même pas des Horcrux ! Mais j'aime bien mon idée, même si elle est vraiment compliquée ! Pour répondre à ta review sur Rary, ce n'est pas que je poste davantage, mais c'est que la fic « un simple pion » est achevée. Ca me laisse plus de temps pour Rary ! Gros bisous !

Galouz : merci encore d'avoir lu, je commençais à douter vu le peu de monde qui passe sur cette fic ! mon humour déplorable a fait une petite apparition dans ce chapitre... Je t'embrasse !


Chapitre 3 – La reine déchue

Une fois de retour au Manoir, Bellatrix ne prit que le temps de prendre encore quelques bracelets avant de chercher la maison de Lupin. La demeure était sans doute protégée par le sortilège de gardien du secret : il lui faudrait beaucoup de pouvoir pour voir ce qui était caché... Peut-être saurait-elle enfin comment Lupin avait fait pour rester si discret pendant deux ans, sans potion Tue-Loup. Car sans cela, comment avait-il pu résister à l'appel du loup en lui ?

Bellatrix grimaça, ayant la soudaine et pénible sensation que son sang s'était transformé en feu dans ses veines. Le pouvoir risquait de la consumer si elle n'y prenait pas garde. Elle ôta à regret les bracelets et la sensation disparut lentement. Elle respira, soulagée. Mais une autre brûlure venant de la Marque des Ténèbres la remplaça. Son Maître l'appelait...

Quelques instants plus tard, Bellatrix faisait face à Lord Voldemort. Et cette fois, c'était elle qui tremblait car il était clairement courroucé...

- Tu es trop avide de pouvoir, lui reprocha-t-il sèchement.

- Maître...

- Tais-toi , la coupa-t-il. Si tu portes trop de bracelets de pouvoir, tu mourras... Dévorée par une puissance que toi tu ne peux supporter , ajouta-t-il en se levant à moitié.

Bellatrix resta silencieuse, ses yeux noirs fixés sur le sol de marbre blanc.

- Je ne te pensais pas si avide Bellatrix..., répéta le Seigneur des Ténèbres. J'espère que tu me rapporteras rapidement des...résultats ! N'oublie pas : je veux l'Ordre et mon petit pion... Ou je pourrais bien te priver de ton statut de Gouverneur..., menaça-t-il.

Bellatrix se mordit les lèvres, ravalant ce qu'elle brûlait de dire : qu'elle avait trouvé la cachette de l'Ordre. Il valait mieux le vérifier avant...

- Va-t-en maintenant , lui ordonna-t-il.

Son Maître, impatient, la congédia sans beaucoup d'égard... Bellatrix s'éloigna donc, encore en colère contre elle même. Elle était aussi perplexe : la chaîne marcherait-elle dans les deux sens ? Car sans cela comment le Seigneur des Ténèbres avait-il senti la douleur...? Non elle devait se tromper, il n'avait perçu que la hausse de son pouvoir, voilà tout.

Elle savait car il le lui avait révélé à elle seule, que l'essence même de la chaîne était le pouvoir. Le pouvoir de chaque Mangemort le liait à son Maître. Sans pouvoir, plus de lien...

Elle en avait déduit, que contrairement à ce que son Maître leur avait dit après l'instauration de la chaîne, un poison ou une chute ne serait pas répercuté sur eux. Qu'au contraire ce serait son pouvoir devenu immense grâce à celui des Mangemorts qui le protégerait... Elle aimait l'idée que son existence même était liée à celle de son Maître. Et Bellatrix gardait jalousement ce secret, s'illusionnant d'un statut de favorite qui n'existait que dans son esprit...

OOOOooooOOOOoooo

Après le départ Draco, le silence persista longtemps, Harry fixant l'échiquier sans le voir. Puis il dit enfin d'une voix atone :

- Tu le savais ? Cette histoire de chaîne ?

Hermione n'eut pas besoin de détourner les yeux, Harry contemplait toujours l'échiquier :

- Il me l'a dit... il y a quelques temps, dit-elle d'une voix douloureuse.

Harry releva brusquement la tête : jamais il n'avait entendu Hermione être aussi touchée...

- Tu es amoureuse de Malfoy ? demanda-t-il avant même de réfléchir à ce qu'il disait.

Hermione sourit, amusée un instant :

- Mais non ! Pourtant... Pourtant, répéta-t-elle incapable de poursuivre.

- Hermione...

- Je ne veux pas que Severus meurt, lâcha-t-elle, les yeux brillants de larmes. Depuis Draco m'a révélé l'existence de cette chaîne, je savais que si on te guérissait, tant Severus que Draco devraient mourir pour que nous soyons tous sauvé de Voldemort. Mais... C'est sans doute parce que je n'y étais pas tout à fait résolue que Draco ne m'a pas dit ce qu'il comptait faire... Et que Severus s'est bien gardé de me tout me dire..., ajouta-t-elle, un peu de colère dans la voix.

- Toi et... Snape , comprit lentement Harry.

- Oui.

Une nuance de défi sonnait dans sa voix. Harry secoua la tête sans répondre.

- Vous...

- Nous nous aimons Harry, mais tu sais, je ne crois pas que ce n'est pas le problème.

- Bien sûr, et tu crois que rendre malheureux ma meilleure amie n'est qu'un détail , cria-t-il soudain.

Hermione parut peinée :

- Harry, il y a sans doute un moyen de contourner la chaîne sans avoir à tuer tous les Mangemorts avant...

Hermione hésita, puis finit par dire :

- Et si... si l'un de nous te servait de réceptacle pour le choc de retour, est-ce que cela te rendrait plus fort ? Assez puissant pour que Voldemort soit touché mais sans que cela se répercute ?

Harry la fixa, éberlué.

- Je ne sais pas, il faudrait que ce soit quelqu'un qui ait reçu de mon sang. Mais sans ma baguette, le lien devrait passer par un autre élément..., avança-t-il sans être sûr.

- Draco , suggéra timidement Hermione.

- Oui bien sûr, sa Marque a été faite avec le sang de Voldemort qui a ressuscité grâce au mien..., approuva Harry. Mais je ne suis pas certain que ce soit la solution. Il me hait... Tu as bien vu !

- Pourquoi dis-tu ça , s'étonna Hermione.

- A cause de la magie du sang qu'il a utilisé.

Pourtant ses propres mots le rendaient perplexe. La jeune femme resta silencieuse, gardant pour elle ce qu'elle savait. Ce serait à Harry de le découvrir. Si Draco le voulait bien...

- Harry, c'est quoi exactement cet choc de retour , demanda-t-elle à la place.

La question lui brûlait les lèvres depuis plusieurs jours.

- As-tu déjà jeté un caillou dans une petite surface d'eau tranquille , répondit Harry.

- Harry...

- Ecoute-moi ! Les rides de l'eau s'éloignent en cercles concentriques pour revenir au point d'origine. Pourquoi crois-tu que par un sortilège de résurgence il soit possible de « voir » les sorts jetés par une baguette ? C'est la baguette Hermione, la baguette qui contient les vagues de pouvoir en retour. Elle empêche le choc de retour : beaucoup de sorcier sont morts lors de l'expérimentation des baguettes. Blessés puis tués par des souffrances atroces, celles de leur propres sorts, les plus puissants que les baguettes avaient amplifiés, murmura-t-il comme pour lui-même...

Il fit une pause puis reprit :

- Avant cela, on ne pouvait utiliser un sort sans en payer physiquement le prix : beaucoup de sorciers mourraient car leur corps étaient incapables de supporter la douleur... Le prix pour utiliser nos pouvoirs de sorcier et rester en vie est d'accepter que nos pouvoirs sont limités par la baguette , expliqua-t-il. Limités par les mots et le geste. Sans baguette et en évitant l'effet néfaste du retour des sortilèges... Voldemort peut tout faire, inventer des sorts qui n'existent pas, ou que sais-je encore. Et si je veux l'affronter en égal, je dois moi aussi avoir cette magie.

Hermione contemplait sa baguette songeuse :

- Alors elle nous protège mais nous limite ?

- Tout pouvoir a un prix, tout pouvoir a des limites... C'est pour cela qu'il a eu besoin de mon sang pour ressusciter : ce n'était qu'une étape vers le pouvoir. De même que notre combat...

Harry s'effondra dans son fauteuil :

- Si seulement j'avais su... Si la prophétie avait été plus précise...

- Si je te suis bien, lui aussi peut subir le choc de retour de tes pouvoirs.

- Plus maintenant que ma baguette est détruite. Et il a détruit la sienne... Il a scellé le sortilège ainsi : je n'en serais débarrassé qu'à sa mort...

Elle s'assit à son tour :

- A t'entendre, on dirait que le monde est condamné..., fit-elle pour chasser l'angoisse qui s'était emparée d'elle.

Il releva la tête pour la fixer, un peu égaré :

- Hermione, le monde est bord du précipice, dit-il un peu tremblant.

- Non, il reste toi..., corrigea-t-elle doucement.

- C'est bien ce que j'ai dit ! Je ne serais libre qu'à sa mort...

- Comment Voldemort a-t-il fait pour que tu subisses ce qu'il aurait du subir ?

- Je ne sais pas. Il a utilisé un sort pour cela... Peut-être l'a-t-il crée ?

Le soleil se couchait en même temps que les espoirs d'Hermione. Elle avait longtemps cru qu'une fois que Harry serait réveillé, les choses seraient simples. Puis elle avait su pour la chaîne... Et les choses n'avaient jamais été si compliquées. Si vides d'espoir. Elle chassa une brusque envie de pleurer.

- Harry... rappelle-moi ce que disait exactement la prophétie ?

- Que l'un de nous devrait tuer l'autre, qu'il me marquerait comme mon égal, etc...

- Alors pourquoi t'a-t-il relâché ! Il aurait du te garder prisonnier !

- Son arrogance, sa supériorité..., subodora Harry. Comme on lâche une proie pour la pourchasser ensuite. Et puis il savait que vous feriez tout pour m'aider, que vous ne tenteriez rien sans moi. Il préfère connaître son adversaire, plutôt que devoir affronter un inconnu. Il ignore la prophétie dans son entier, tu le sais bien...

- Que pouvons-nous faire Harry , demanda-t-elle enfin après un long silence.

Sa voix trahissait son désespoir. Il la regarda et dit simplement :

- Chercher... Dumbledore aura peut-être une idée.

Le visage d'Hermione se ferma.

- Il est mort ! Non, ne me dis pas que...

- Il est vivant, mais... Severus et Draco nous ont dit... Voldemort l'a mis sous un sortilège d'imperium continu. Il lui obéit comme un automate, expliqua-t-elle avec tristesse.

Harry accusa le choc.

- Harry... encore une question : pourquoi avant que Draco ne fasse ce qu'il a fait tu ne pouvais pas « sortir » de sortilège ?

- Ce que Draco a fait n'est que temporaire... Il m'a donné de son énergie vitale pour lutter contre les effets de retour, avec son sang. Je le supporte mieux, c'est tout.

- Alors...

- Oui, je dois agir tant que je le peux, parce qu'après... Après, je ne pourrais plus rien faire...

Un gazouillement léger les fit se retourner : Fumseck était là.

- C'est vrai, il ne t'a pas quitté. Il a pleuré souvent pour aider à la guérison de tes blessures qui apparaissaient puis disparaissaient comme par magie !

Le silence retomba encore, lourd.

- Je pense que Malfoy a raison, commença Harry.

- Tu sais, tu peux l'appeler par son prénom.

Harry la regarda surprise :

- Il nous a beaucoup aidé, expliqua-t-elle. Nous nous serrons les coudes désormais.

- Tu as raison, soupira Harry. C'est juste que... je ne connais que l'ancien Draco. Celui si arrogant pendant nos années d'école. Si secret aussi, concéda-t-il après réflexion.

- Et il s'est mis en danger pour toi..., lui rappela Hermione.

Harry hocha la tête, toujours perplexe à cette idée et reprit son idée :

- Je pense que... Draco a raison : il faudrait tuer les Mangemort avant que j'aille affronter Voldemort.

- Et Severus ? Et Draco , dit aussitôt Hermione.

- Pourquoi ne pas les éloigner : peut-être que le lien sera rompu s'ils sont à l'autre bout de la planète , suggéra-t-il.

- Pourquoi pas, murmura Hermione. Je vais voir si je peux trouver des détails sur ce sortilège. Mais... et pour le père de Draco ?

Harry ne sut que dire.

- C'est à Draco de choisir, murmura-t-il enfin. S'il veut le sauver... ou non.

OOOOooooOOOOoooo

Quelques jours plus tard, Severus revint à l'Ordre et retrouva enfin Hermione. Assise dans un fauteuil de sa chambre, qui était devenue la leur depuis le début de leur relation, elle lisait. Comme toujours. Son visage était concentré et elle tournait les pages à intervalles rapides. Elle cherchait comme sauver celui qu'elle était venu à aimer... Des lumières suspendues éclairaient la chambre, alors que le soleil étreignait l'horizon. Severus l'observa un instant, sachant qu'il l'avait blessée en ne lui révélant pas l'existence de la chaîne des Mangemorts. Bien sûr, elle avait compris son silence. Mais il savait qu'elle ne lui avait pas pardonné ce manque de confiance, alors que lui n'avait voulu que la protéger...Elle leva les yeux de son ouvrage pour lui sourire.

- Tu es rentré.

- Oui. Tu sais bien que...

- Avec ton statut de Gouverneur et de Mangemort, tu ne peux être ici tout le temps, oui, je le sais, récita-t-elle calmement.

- Ce n'est pas facile pour toi, ajouta-t-il pourtant.

Hermione parut le soupeser du regard avant de dire :

- Le bonheur aurait moins de prix s'il était facile... Je suis heureuse quand tu es là, et je sais que si tu le pouvais, tu serais ici plus souvent...

Severus eut un léger sursaut : la jeune femme acceptait les choses avec tant de... oui tant d'amour. Dès qu'il la voyait, il avait l'impression d'en être enveloppé. Elle est si... surprenante, oui.

Et ce soir-là, elle le surprit encore :

- Severus, que penses-tu de l'Australie ?

- C'est un beau pays mais un peu lointain. En plus je n'en suis pas gouverneur... Pourquoi, Molly et Arthur ont des problèmes , demanda-t-il logiquement.

Hermione parut pensive, hésitant à mentir pour l'y envoyer mais elle préféra dire la vérité :

- Eh bien Harry et moi, on se demandait s'il était possible de vous « couper » de la chaîne en vous envoyant très loin tous les deux, toi et Draco...

Severus prit le temps de s'asseoir près d'elle :

- C'est une idée, oui, convint-il. Mais il est hors de question que je reste loin de toi...

- Pour que tu restes en vie, je suis prête à te ligoter et t'envoyer très loin d'ici, dit-elle avec tout le sérieux du monde. Mais comme je te considère comme quelqu'un de raisonnable, je préfère en discuter avant...

- Pourquoi se presser, Potter n'a même pas de baguette !

- Il peut faire comme Voldemort, s'en passer, révéla-t-elle en le regardant droit dans les yeux.

- De la magie sans baguette ? C'est presque un mythe, voyons ! Il faut des années pour y arriver..., commenta Severus.

Hermione ferma son livre.

- Voldemort l'utilise, contra-t-elle. Arrête de le croire tout puissant, veux-tu ? Harry lui aussi en est capable, tu le sais très bien.

Le visage de son amant se ferma : il devint froid et neutre. Hermione détestait cela, et cela arrivait à chaque qu'elle parlait de Voldemort. Il se fermait comme s'il ne pouvait croire en quelque chose. En un futur...

- Severus, n'as-tu plus aucun espoir ? Plus rien du tout , osa-t-elle demander, tout en craignant la réponse.

Un long silence fit écho à ses paroles qu'elle regrettait déjà.

-... toi. Je t'ai toi, avoua-t-il.

Hermione, désarmée, ne sut que répondre. Elle resta un moment silencieuse avant de dire enfin :

- Severus, j'ai un espoir pour nous deux..., commença-t-elle avec hésitation. Mais qui ne se réalisera que le jour où cette marque aura disparu. Le jour où tu seras libre.

Severus savait qu'il allait sans doute regretter, mais il posa la question :

- Hermione... Et qu'est-ce que tu espères ?

Elle murmura d'une voix étranglée :

- Avoir notre enfant dans un monde en paix... Si tu es d'accord...

A peine eut-elle achevé de dire ces mots que deux bras forts l'attirèrent pour la serrer à la briser. Sans le vouloir, de la façon la plus simple, elle avait fissuré le masque de Severus Snape.

- 'Mione... Je le veux autant que toi, mais pour rien au monde je ne te laisserai seule, dit-il enfin ému.

- Je sais, oui.

Au fond d'elle-même Hermione savait qu'il refuserait toujours de partir. Que jamais il ne l'abandonnerait. Alors évidement, elle ferait tout pour le protéger...

OOOOooooOOOOoooo

Les nuits de mai n'étaient pourtant plus si froides. Mais dans le silence de la nuit, alors que tous dormaient, un feu brûlait pourtant dans la cheminée de la bibliothèque. Harry avait toujours froid. Il avait aussi le vain espoir que la chaleur du feu éloignerait la brume de lui encore longtemps... Et comme chaque soir depuis la révélation de Draco, il contemplait encore l'échiquier. Il fit tomber toutes les pièces noires sauf le roi, un fou et un cavalier... Il soupira : le fou c'était Draco et son geste envers lui... Le cavalier, Snape : toujours énigmatique en ses actions. Ces deux pièces... Pourrait-il accepter de les sacrifier pour atteindre le roi ? Mais Hermione alors ?

Il la connaissait, et ne savait que trop bien qu'elle n'accepterait jamais qu'il arrive quoi que ce soit à l'homme qu'elle aimait... C'était bien normal... Harry se trouvait donc face à un mur infranchissable. Ses pensées s'évadèrent vers la pensine d'Albus. Remus la lui avait remise quand il était allé le voir. Pour lui dire qu'il ne pouvait renoncer à se battre... Harry avait passé l'après-midi à explorer la pensine, pour découvrir que Albus ne lui avait laissé que deux souvenirs. Une conversation avec Draco où il lui demandait d'être espion et un monologue qui lui était destiné.

Harry replaça une à une les pièces de l'échiquier, l'écho des paroles d'Albus à ses oreilles...

- Harry... Si tu vois ceci, eh bien cela prouve que je n'ai pas survécu à l'assaut que nous avions planifié pour demain...

Il avait soupiré, l'âge semblant se faire plus lourd sur ses épaules.

- Je t'en fais toutes mes excuses par avance... Tu dois te demander si en te laissant un tel message je ne partais pas perdant ? Ce n'est pas le cas, je pense que tu me connais assez pour le savoir. Simplement, je pense qu'il est parfois bon de tout prévoir. Les réussites, comme les défaites. Et ce n'est guère réjouissant d'envisager ces dernières.

Fumseck avait émis un doux trille, comme pour le rassurer.

- Je voulais te dire que quoi qu'il arrive Fumseck restera à tes côtés. Et que... tu ne dois pas abandonner ! Je pense savoir ce que Tom Jedusor pense faire de notre monde : esclavage, torture,pouvoir entre les mains des Mangemorts... que sais-je encore ! La liste doit être hélas bien longue... Et bien terrible.

Dumbledore avait hésité puis avait poursuivi :

- Je t'ai dit que l'amour était le plus grand des pouvoirs, même si cela peut te sembler difficile à croire, mais... Le pouvoir de Tom est fondé sur la peur, l'avidité. L'un ne va pas sans l'autre : au fond de lui, il craindra toujours que quelqu'un ne soit plus puissant que lui, que ses pouvoirs soient amoindris. Toi Harry, ton pouvoir est l'amour puisque tu ne veux pas gagner pour toi mais pour toux ceux qu'il a tué. Tu ne veux pas le pouvoir pour être puissant, mais seulement pour le combattre. Et puisque tu m'écoutes aujourd'hui eh bien, je dois te révéler quelque chose que je n'avais pas osé de dire avant...

Dans le bureau, les tableaux des anciens directeurs de Poudlard écoutaient graves et recueillis.

- Je sais que Tom Jedusor a fait de nombreuses recherche sur le pouvoir. Il était fasciné par les sorciers d'antan qui n'avaient pas besoin de baguettes pour utiliser leur pouvoirs, en dépit des risques que cela comportait. Il cherchait à tout prix ce pouvoir là, afin de ne jamais dépendre d'une baguette. De ne jamais être désarmé. Il a échoué jusque là. Mais... Je dois envisager la possibilité pour toi qu'il a désormais réussi au moment où tu verras ce souvenir...

Sa voix s'était brisée sous l'émotion qui le saisit.

- Je n'aime pas cette idée, reprit-il. Et j'espère du fond du coeur que tu n'écouteras jamais ces mots. Mais si cela devait arriver Harry, pour le combattre en égal, tu devras hélas faire pareil que lui. Le choc de retour des sortilèges peut être temporairement dévié sur une personne avec qui un lien de sang a été accompli... je suis sûr que tu trouveras la personne qui sera prête à t'aider... Oui, je pense vraiment que Fumseck te sera utile et te donnera volontiers une plume.

Albus avait alors souri, comme s'il entendait quelque chose :

- Ah je crois que tu viens me voir, alors je vais arrêter là cette pénible et démoralisante conversation ! J'ai confiance en toi, Harry , dit-il encore. N'oublie pas le pouvoir de l'amour...

Sur l'échiquier, Harry avait ôté le roi blanc...

Albus.

Il n'avait laissé que quelques pièces, et les regardait pensif. Il écarta de ses pensées le second souvenir de la pensine, ne sachant comment y faire face... Pourtant il avait regardé plusieurs fois cette conversation entre Draco et Dumbledore... En essayant de se convaincre que ce souvenir était trop ancien pour avoir une quelconque valeur. Cependant... pourquoi Albus avait-il voulu qu'il le voit ? Et puis surtout... cela expliquait pourquoi Draco avait pu utiliser la magie du sang. Il l'aimait encore... Le fou de l'échiquier qu'il triturait entre ses doigts nerveux lui échappa. Draco Malfoy l'aimait. C'était une certitude, car sans cela la magie du sang n'aurait pas pu fonctionner. A moins qu'il ne le haïsse. Mais cela, Harry ne pouvait y croire.

Il secoua la tête. La date du rendez-vous approchait, il devrait être en train de s'exercer à travailler sans baguette mais...

- Saint Potter aurait-il peur , ironisa une voix près de lui.

Harry ne répondit pas, l'observant un instant avant de revenir sur l'échiquier. Draco avisa la pensine, posé près de Harry.

- Je vois que Remus t'a donné la pensine de Dumbledore, n'est-ce pas ? Tu n'as rien à... me demander , s'enquit presque courtoisement Draco.

Cette fois Harry le fixa et dit, calmement :

- Tu m'aimes.

- Ah je me doutais que tu serais parvenu à cette conclusion stupide , se moqua Draco.

- Tu oublies la magie du sang, c'est aussi un bon indice, répliqua justement Harry.

Draco secoua la tête, tout à coup sérieux :

- Cela ne regarde que moi.

- Attends, tu es amoureux de moi et cela ne me regarde pas , s'exclama Harry.

- Oui.

- J'ai demandé à Hermione, tu sais. Et elle m'a raconté qu'il t'arrivait de rester parfois la nuit avec moi. Pour ne pas me laisser seul face aux crises du choc de retour.

- Et alors ? Je n'ai pas été le seul ! Et puis je viens de te le dire, quelle importance , répliqua Draco avec agacement.

- Je préférerais que cela n'en ait pas, oui, approuva Harry.

Draco fronça les sourcils.

- Que veux-tu dire ?

- Car tu es le seul à qui je peux demander cela..., répondit Harry en le regardant droit dans les yeux. Alors que je suis le dernier à en avoir le droit. Si tant est que je l'ai...

- Que veux-tu dire , fit Draco perplexe.

- Tu le sais déjà, non ? Avec tout ce que tu m'as révélé... Je crois même que c'est pour cela que Dumbledore a mis ce souvenir dans sa pensine.

- Que veux-tu , répéta le sorcier blond.

- Draco... Que serais-tu prêt à sacrifier pour vaincre Voldemort ?

L'écho de sa propre question vit vaciller Draco. Après tout, ne lui avait-il posé la même quelques jours plus tôt ? Il hésita : au fond il avait déjà fait ce choix en pratiquant la magie du sang.

- Je n'ai pas tellement envie de mourir, répondit Draco par une pirouette.

- Je sais. Et ce n'est pas ce que je voulais te demander.

- Quoi alors ?

- Je ne gagnerais jamais sans utiliser la même magie que Voldemort... Draco, est-ce que tu accepterais de... qu'on crée un lien entre nous pour que je puisse utiliser cette magie sans avoir à affronter le choc de retour...

- Tu es fou ! Tu sais ce que tu viens de me demander ?

- Oui. Je sais que tu devras subir les conséquences non seulement de mes sortilèges mais aussi des siens, fit gravement Harry. Fumseck t'aidera...

- Je ne pensais même pas à ça ! Il le saura à l'instant même où nous créerons le lien ! Il peut me tuer, avant même que tu l'affrontes ! ajouta Draco presque avec douleur. Cela ne servirait à rien... Il sent chacune des fluctuations de mon pouvoir, tu le sais bien.

- Sauf si on rompt la chaîne, contra Harry. J'ai demandé aux jumeaux d'y réfléchir.

- Y réfléchir, répéta dédaigneusement Draco.

- Pourquoi, tu as d'autres suggestions, peut-être ? Bon sang Draco ! J'essaie de trouver comment faire pour le vaincre, pour sortir le monde de l'enfer d'où il est tombé , cria brusquement Harry. Et toi, tu ne sais que dire « non » à tout ce que je suggère !

- Mais parce que tu rêves les yeux ouverts, mon pauvre Potter !

- Alors pourquoi m'as-tu aidé ? Par désespoir ou par espoir ? Ou encore parce que tu m'aimes ?

Draco ne sut que répondre. Ses yeux gris semblaient remplis d'incertitude.

- Parce que j'espérais, dit-il enfin.

- Si tu m'aides, moi aussi je pourrais espérer... sans toi, je ne peux rien faire, ajouta Harry très simplement.

- Tu joues de moi, de mes sentiments, commença Draco en se reprenant.

- Non !

Harry se leva et eut un geste qui stupéfia Draco : le jeune homme posa un genou devant lui, avant de lui prendre la main :

- Aide-moi. Pour tout le monde.

Une note de supplication dans sa voix témoignait de son sérieux.

- Tu es fou !

- D'espérer ? Non, je ne crois pas. Si toi tu as continué de m'aimer pendant tout ce temps, dis-moi quel est le plus fou de nous deux !

Les yeux verts ne lâchaient pas les siens. Un moment silencieux, Draco demanda enfin, une vulnérabilité dans le regard :

- Et toi... Que ressens-tu pour moi ?

- Je ne sais pas, répondit honnêtement Harry.

Draco dégagea aussitôt sa main, et voulut partir. Mais Harry qui s'était prestement relevé l'en empêcha. Au lieu de le laisser, il le serra contre lui et glissa son visage dans le cou à la peau pâle du jeune homme... Son souffle effleura la peau sensible. Draco était paralysé, incapable de savoir ce qu'il devait faire.

- Je me souviens, dit lentement Harry en fouillant ses souvenirs. Une chaleur, un parfum qui parfois me réconfortait, murmura-t-il très bas.

Comme s'il était honteux de ce qu'il disait. Draco n'osa rien dire de peur que cet instant ne s'enfuie. Combien de fois n'avait-il pas rêvé que le jeune homme soit si près de lui. Combien de fois avait-il espéré sentir son souffle, être étreint par la chaleur de son corps...?

- Tout autour de moi était noyé dans une brume aux reflets bleus... angoissants. Où les victimes de Voldemort hurlaient leur douleur, leur désespoir, et leur agonie sans fin. Où chacune de leurs souffrances se répercutaient en moi. Et tu sais qu'il y en a eu beaucoup.

Draco hocha la tête.

- Pourtant... comme dans la bibliothèque l'autre jour, quand tu m'as caressé les cheveux... je sentais cela... J'ai même cru que c'était ma mère , conclut Harry avec humour.

Un moyen comme un autre de rompre l'ambiance. Car Harry venait de découvrir qu'il n'était pas encore prêt à faire ce pas vers Draco. Celui qui changerait tout entre eux. Ce pas qu'on ne pouvait reprendre.

Draco le repoussa, gêné d'avoir succombé au charme de l'instant :

- Espèce d'idiot !

Mais Harry qui ne l'avait pas lâché, le regardait à nouveau sérieux :

- C'était ton parfum, tes mains, ta chaleur, dit-il franchement.

- Et alors , fit Draco en détournant le regard et en rougissant.

- Alors je ne sais pas, répéta Harry en s'écartant. Mais...

- Mais... ?

- Mais. Point. Je n'en sais pas plus.

- Ce n'est pas une réponse , protesta Draco.

Harry sourit, un peu triste :

- J'ai peur d'espérer. Si on gagne, on en reparlera, promit-il.

Mais Draco était redevenu sérieux, presque froid, regrettant de s'être laissé emporter par Potter.

- A quoi bon, puisque tu n'es pas gay ?

Harry soupira :

- Toujours négatif, hein !

- J'ai été trop déçu...

Harry éprouva un pincement au coeur, se souvenant qu'il avait déçu tant de monde en perdant le premier combat...

- Ecoute : l'amour, c'est l'amour. D'où qu'il vienne, où qu'il aille.

- Te voilà bien sage, railla Draco.

- Et toi, tu es borné ! J'ai fait des avances à Ron pendant notre septième année , révéla Harry, agacé.

- Tu plaisantes !

- Non.

- Attends... Ron ?

- Oui.

- Tu plaisantes, là.

- Non, mais si tu préfères, je peux toujours te mentir et dire que c'est à Hermione que j'ai fait des avances !

Draco le toisa, sans paraître avoir entendu, avant de répéter sur un ton incrédule :

- Ronald Weasley ?

- Tu es borné , répéta Harry avant de tourner les talons pour quitter la pièce.

Mais il fit face aux jumeaux Wesley qui les observaient depuis un moment semblait-il... Ils avaient tous les deux le même sourire goguenard. Fred dit enfin :

- Au lieu de ça il est sorti avec moi !

Draco les scruta d'un air soupçonneux avant de dire :

- Comment tu pouvais être sûr que c'était toujours le même ?

Harry rougit :

- Mais parce qu'ils n'auraient jamais osé, enfin ça ne se fait pas dans un couple et...

Les jumeaux se jetèrent un bref coup d'oeil complice, avant de dire :

- Inutile de déranger le couple ! On avait une bonne nouvelle pour vous, mais ça attendra !

- On n'est pas un couple , protestèrent Harry et Draco.

Nda – Oups... il y a de l'écho d'une fic sur l'autre, désolée. Désolée aussi pour le dialogue, mais je ne peux pas toujours m'empêcher de faire de l'humour...

- Revenez nous dire ce que vous avez trouvé, ajouta Harry, sur un ton plus posé.

Les jumeaux se jetèrent un coup d'oeil avant de revenir vers eux.

- Vous auriez du frapper, releva Draco, mécontent d'avoir été espionné ainsi.

- Nous l'avons fait. Deux fois même, précisa Georges.

- Très émouvant ce passage avec le genou posé par terre, commenta Fred. La main et tout ça... Nous, on attendait le bisou, quoi ! Ca manquait, je t'assure.

Mais Harry réussit à ne pas rougir et demanda, fermement :

- Qu'avez-vous trouvé !

Les jumeaux renoncèrent à toute taquinerie et, très heureux de leur découverte, commencèrent en même temps.

- On a trouvé !

- On a une idée.

- Et croyez-nous, elle est géniale !

- On va anéantir la chaîne !

- Tuer Voldemort !

- Libérer Dumbledore !

- On va gagner... , achevèrent-ils ensemble, presque euphoriques.

Leur enthousiasme était si communicatif, que même Draco ne put s'empêcher de sourire.

- Et comment , interrogea Harry avec espoir.

- Grâce à cela.

L'un des jumeaux leur montra un objet.

- Il suffit de le mettre à un Mangemort. Selon nos estimations, il devrait être isolé de la chaîne.

Harry et Draco observaient l'objet avec surprise...

- Il est hors de question que je mette ça , protesta Draco.

- Si tu veux, suggéra Georges très conciliant, on peut l'ornementer un peu, ça fera plus joli.

La réponse se perdit heureusement dans un fracas de voix... Alors que Harry demandait vainement qu'on lui explique ce que c'était...

Remus qui passait dans le couloir, sourit : l'espoir renaissait et avec lui la joie...

OOOOooooOOOOoooo

Bellatrix Lestrange transplana pour arriver dans un petit hameau de maisons, perdu dans la compagne. La plupart des maisons avaient été laissées à l'abandon, comme en témoignaient les fenêtres éventrées ou absentes, les façades lépreuses aux pierres manquantes, et les jardins aux airs de forêt vierge... Des corbeaux habitaient la plupart des maisons, et leur croassements sinistres s'ajoutaient à l'air d'abandon du lieu. Il était évident que personne de censé ne voudrait vivre ici.

- Ils se terrent ici , murmura la sorcière étonnée. Comme les rats qu'ils sont..., ajouta-t-elle avec mépris.

Ses bracelets tintant toujours à ses poignets, elle marcha lentement, passant devant chaque maison. Le sortilège du gardien du secret permettait de cacher un lieu au commun des sorciers. Mais elle n'était pas le commun des sorciers. Pas du tout ! Comme les autres Mangemorts, non seulement elle faisait partie des quinze sorciers les plus puissants au monde, mais en plus, elle était un puissant Gouverneur agissant sous la tutelle de son Maître. Il ne fallait pas la sous-estimer. Jamais.

Après un premier examen rapide des maisons, Bellatrix dut admettre qu'elle n'avait rien remarqué de particulier. Rien qui lui laissait croire qu'une maison était cachée à sa vue. Se remémorant les indications du loup-garou, elle se dirigea vers le puits du hameau, mais à cet endroit, toutes les maisons étaient en ruines quand elles n'étaient plus un tas de gravats...

Elle prit une profonde inspiration et concentra sa pensée sur les bracelets, avant de saisir de sa baguette et de crier, ivre de son pouvoir :

« Revelo ! »

OOOOooooOOOOoooo

Remus et les autres se trouvaient dans la bibliothèque pour commenter la trouvaille des jumeaux.

- C'est insensé , protesta Draco.

Severus retournait encore et encore l'objet :

- Je suis d'avis d'essayer : c'est si simple que nous aurions du essayer avant.

Hermione approuva d'un hochement de tête :

- Je suis d'avis que nous devrions tout tenter. Je trouve que c'est une excellente idée.

- Oui, d'accord, mais qui va l'essayer , reprit Draco, toujours mécontent.

- Pourquoi ne pas le mettre sur Voldemort , suggéra Ron. Au lieu de nous évertuer à essayer sur un Mangemort et...

- Non, je crains que la chaîne en annule les effets, dit Hermione. Je pense que quelqu'un de très puissant pourrait le détruire.

Remus approuva d'un signe de tête, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, une grimace de douleur déforma ses traits si paisibles.

- Ma tête, gémit-il, en portant les mains à ses tempes devenues si soudainement douloureuses.

Remus n'avait jamais de migraine pourtant... Mais la pression douloureuse dans son crâne s'accentua : c'était comme si une entité à l'extérieur de lui fouillait son esprit sans aucune précaution pour en obtenir quelque chose. Instinctivement Remus se mit à lui résister, mais c'était si puissant... Il cria alors que la douleur se faisait encore plus forte. Puis il s'écroula par terre sans cesser de gémir.

- Remus , s'inquiéta Georges alors que son frère se précipita à la fenêtre pour regarder dehors par acquis de conscience.

Ron s'agenouilla près de Remus, afin de l'aider. Il essaya de soulager ses souffrances par un sortilège.

- Un Mangemort essaye de forcer l'entrée , s'exclama aussitôt Fred. C'est Bellatrix Lestrange !

- Elle porte quelque chose qui brille à ses poignets, ajouta Hermione qui venait de regarder brièvement.

Elle se tourna vers Severus et Draco alors que Remus continuait à crier de douleur, Ron ne parvenant pas à le soulager :

- Vous deux, fuyez vite ! Elle ne doit pas vous voir ici !

- Non, elle va sentir notre présence si nous essayons de transplaner, expliqua rapidement Severus. Le pouvoir des bracelets lui permet d'en être consciente, et de nous suivre à la trace.

- Nous devons nous cacher, ajouta Draco, mais vous, vous devez l'arrêter, ajouta –t-il tout en enrageant de ne pouvoir les aider.

Fred jeta un bref regard à son frère :

- C'est une occasion que nous ne pouvons pas laisser passer , cria-t-il sur un ton déterminé.

Tous deux résolus à vaincre la sorcière, ils transplanèrent pour revenir aussitôt avec plusieurs objets, afin de surprendre et de neutraliser Bellatrix. Juste le temps pour eux d'essayer le fameux objet... Dans la panique de l'attaque, alors tous semblaient savoir quoi faire, Harry se dirigea vers Remus resté à terre, mis à mal par la volonté implacable de Bellatrix de vaincre le sortilège qui protégeait la maison.

Tout à coup, tous entendirent un curieux son, presque cristallin, mais qui évoquait indubitablement quelque chose qui se cassait brutalement. Le sortilège, sans aucun doute. Car à cet instant, Remus hurla de douleur et Bellatrix cria de joie, avant de faire exploser la porte d'entrée.

- Elle est entrée , cria quelqu'un.

Les choses devinrent alors confuses et Harry ne sut pas exactement ce qui se passa. Au milieu des sortilèges qui éclataient dans l'entrée, comme autant de fleurs lumineuses, il sentit la formidable puissance qui émanait de la sorcière. Une vague glacée le traversa, alors qu'il prenait conscience de sa faiblesse, alors que tout son être lui criait de combattre et, cette fois, oui cette fois, de gagner !

Sous le regard inquiet de Draco, qui se cachait à la vue de Bellatrix, Harry descendit les marches menant à la porte d'entrée sans même en avoir conscience, attiré par le combat qui faisait rage, comme un papillon de nuit par la lumière. Et sans même chercher l'ombre de sa baguette disparue depuis longtemps, il brandit sa main droite, paume ouverte et doigts écartés. Un mot illumina son esprit, alors qu'éclatait en lui la volonté de protéger ceux qu'il aimait. Tous ceux présents. Il hurla quelque chose, sans savoir quoi, sans savoir qu'il s'était mis à pleurer, sans voir qu'une main secourable avait placé quelque chose autour de l'un de ses poignets. Que Draco prêt à tout pour l'aider, ne pouvait l'abandonner.

- Traître , eut le temps de hurler la sorcière en apercevant ce dernier.

Mais elle fut aussitôt submergée par quelque chose qu'elle haïssait plus que tout, et qui la renvoyait à sa propre vulnérabilité. Sa faiblesse. Des larmes irrépressibles coulèrent sur ses joues pâles et creusées par le pouvoir qui brûlait en elle. Car les émotions qu'elle avait soigneusement verrouillées se déversaient en elle sans retenue : honte et douleurs passées qu'elles soient enfantines adolescentes ou adultes, angoisses anciennes, peurs, tout cela se mêlait en elle pour la faire plier... Pour rompre la barrière qu'elle avait placé en elle pour ne pas succomber à ses émotions. Pendant quelques secondes, seulement quelques secondes se dit-elle avec orgueil, elle vacilla. Et quelqu'un lui posa avec délicatesse un collier – un simple jonc de métal argenté - autour de son cou nu. Ce collier se ferma de lui-même avec un léger déclic.

Et Bellatrix hurla, de douleur cette fois, et ne fut pas la seule. Harry qui subissait de plein fouet le choc de retour joignit son cri au sien.

- Qu'a-t-il dit quand il a lancé le sort , demanda Hermione choquée. Répondez-moi, ce n'était pas du latin, hein, répondez !

- Non, confirma Georges. Il a crié « rompt ».

- Mais pourquoi ?

- Arrête de toujours te poser des question, 'Mione, il a réussi, assez pour nous permettre de lui mettre ce satané collier , cria Georges, soulagé d'être toujours en vie.

Fred reprit lentement : c'était lui qui avait mis le collier au péril de sa vie, avec la rapidité et la dextérité nécessaire. Dans l'escalier, Draco retenait un Harry à demi inconscient : il lui avait donné tous ses bracelets pour le soutenir. Parce que la pensée de le voir souffrir encore lui était intolérable...

Un curieux silence envahit l'entrée, seulement troublé par la porte d'entrée en morceaux qui achevait de s'effondrer. Ce silence où chacun se rendait compte qu'ils étaient tous en vie, sans être blessés. Sauf peut-être Remus, mais aidé de Ron, il arriva lui aussi dans l'entrée.

Tout était devenu désormais possible.

- Vite retirez-lui, les bracelets , cria Draco tout à coup. Sans cela...

Fred sursauta et s'exécuta avant que Bellatrix qui reprenait difficilement ses esprits ne puisse l'en empêcher.

- Je vous tuerai, tous , cracha-t-elle le visage encore tordu de douleur.

- Mais vas-y, l'encouragea simplement Fred. Si tu en es encore capable avec ce fameux collier. Tu sais bien, il s'agit de celui que vous mettez aux esclaves, avant qu'il ne devienne l'un de vos fameux bracelets, expliqua-t-il avec colère.

Bellatrix pâlit et porta les mains à son cou. Elle tenta d'en arracher le collier, le fameux collier réservés aux Sang-de-Bourbe. En vain. Fred s'écarta et tous contemplèrent leur nouvelle prisonnière. Remus descendit péniblement les marches, le crâne encore douloureux :

- Félicitations ! Mais, dites... si quelqu'un pouvait me réparer ma porte.

Hermione leva les yeux au ciel :

- Remus je t'en prie, je sais combien tu tiens à ta précieuse maison, mais nous venons de gagner une importante bataille et...

Une nuée de corbeaux prêts à conquérir une nouvelle maison entra par la porte d'entrée. Et interrompit Hermione.

- C'était pour ça, expliqua Remus. Les corbeaux...

Après quelques instants de surprise, tous se mirent à jeter des sortilèges de stupefix contre les oiseaux, alors que Fred rattrapait Bellatrix qui avait failli s'enfuir. Quelqu'un eut la bonne idée de réparer la porte et le calme revint enfin. Sur leur victoire.

La première.


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