Bonne lecture

La chute

Lucius Malfoy avait obligé son fils Draco à le suivre dans cette chasse organisé par le roi Charles IX dans son domaine de Versailles, au plus grand damne de son unique descendant, qui aurait largement préféré rester à la Cour.

Draco n'était pas vraiment une fervent adepte de ces chevauchées en vue de tuer des animaux sans défenses, il ne prenait aucun plaisir à voir des pauvres bêtes se faire courir après par des chiens, il préférait nettement les salons douillets ou bien encore les champs de bataille lorsque cela était nécessaire. Il avait d'ailleurs déjà prouvé sa bravoure, lors de la bataille d'Arnay Le Duc, deux ans auparavant. Bataille qui avait vu s'affronter les catholiques (parti auquel il appartenait) et les Protestants commandés du haut de ses 17 ans par Henry de Navarre. Il était parmi les vaincus, mais avait énormément appris du futur roi de Navarre en le voyant fondre sur ses adversaires, premier à rentrer sur le champ de bataille et dernier à s'en retirer, dans ses veines coulés le sang des plus grands commandants et la bravoure de tant de héros ! En secret Draco respectait ce jeune homme à peine plus âgé que lui, mais jamais il n'en toucherait mot à son père qui l'exécrait plus que quiconque sur cette Terre du fait de sa religion.

Tout à sa réflexion Draco ne remarqua pas qu'il s'était fait distancer par le gros des courtisans, il encouragea son cheval Thanatos à les rejoindre, mais celui-ci devint rapidement incontrôlable, le jeune blond ne comprenait pas ce qui arrivait à son équidé si calme habituellement, mais il ne put s'interroger longuement car il avait de plus en plus de mal à tenir en selle, l'animal se cabra une ultime fois le faisant tomber violement sur un tas de bois.

Le prince Legolas qui avait par hasard assisté à la scène de loin, en compagnie de son page, vint l'aider à se remettre debout. Draco surprit de voir cette main pale apparaître devant ses yeux mis quelques secondes avant de la prendre et se mis avec difficulté et non sans douleur, debout.

« Baron Malfoy, vous sentez vous capable de monter à cheval afin de rejoindre ma demeure, je dépêcherai mon page afin qu'il prévienne le médecin du roi de nous y rejoindre. »

« Je pense, prince Legolas. »

Legolas envoya son page auprès de Faramir et remonta sur sa jument blanche.

« Je vais vous hisser sur la selle, si jamais je vous fais mal, dites le moi. »

Une fois que cela fut fait Draco s'appuya sur le torse du prince et celui-ci mit son cheval au trot pour rejoindre sa propriété.

Draco souffrait à chaque fois qu'il respirait, il avait l'impression qu'on enfonçait un couteau dans sa poitrine c'était affreux, mais la présence de Legolas, sa chaleur, sa douceur, ses mots rassurants murmurés à son oreille, lui permettaient de se concentrer sur autre chose.

Legolas craignait que les blessures du jeune homme ne soient plus graves que ce qu'il pensait au départ, celui-ci semblait s'enfoncer dans une sorte de torpeur, il le sentait de plus en plus se reposer contre lui.

Le jeune prince poussa un soupir de soulagement lorsqu'il arriva aux abords de son domaine, un ancien château que son père avait acheté à son intention avant qu'il ne quitte définitivement la Suède pour s'installer dans ce pays ami.

Un de ses valets se précipita vers eux, Legolas en profita pour lui donner son précieux fardeau évanouis.

« Faites prévenir sa famille. »

Le serviteur emmena le jeune homme à l'intérieur avec sur ses talons son maître.

« Installez le dans ma chambre. »

Le majordome arrivant sur ces entrefaites voulu lui faire remarquer que cela n'était pas convenable, qu'un homme de rang inférieur ne devait pas occuper la chambre d'un sang royal, mais en voyant le regard que lui jetât son maître, il se retint de justesse et bien lui en pris. Legolas n'aurait pas permis qu'on discute ses ordres, surtout pour une, ridicule, question d'étiquette !

Alors qu'on installait Draco dans son lit, le page revint accompagné par Faramir, qui salua comme il se doit le prince et s'occupa de son patient, faisant pour cela sortir tout le monde de la chambre.

XXXXX

Aragorn avait fait part au roi des conclusions de Severus quant à cette soi-disant révolte du Comte de C. maintenant il devait retourner auprès de l'ecclésiastique afin de lui donner les ordres du souverain quant aux semaines à venir. Pour rejoindre les appartements de Severus il devait attendre la nuit tombée, le souverain donnait une immense fête en l'honneur des fiançailles de sa sœur avec son cousin, nul ne remarquerait leur absence.

Il se faufila par les passages secrets jusque devant les lourdes portes marquetés, il frappa un coup, puis deux de suite, le cardinal vint lui ouvrir et le fit entrer dans son salon, ou son secrétaire rédigeait à la lueur de la bougie des missives. Aragorn se pencha vers son ami.

« Pouvons nous parler en toute discrétion ? »

Severus ne manqua pas de remarquer le regard suspicieux que le maître d'arme posa sur Antoine.

« Antoine, va dans mon bureau continuer ton travail, la lumière y sera meilleure. »

Une fois que cela fut fait, le Cardinal observa l'Italien.

« Je suppose que le Roi vous a donné quelques missions pour moi ? »

« En fait, pour être tout a fait franc, sa majesté préférerait que vous restiez tranquille quelques temps, il semblerait que Dumbledore le Nonce du Pape, n'ait quelques méfiance à votre encontre. »

« Est-ce tout ce que vous aviez à me demander ? »

« En fait non, j'aimerai savoir pour quoi le roi a précipité sa sœur dans ce mariage alors qu'il exècre le futur marié ? »

« Margot, paillardait avec le Duc de Guise, qui rêve en secret de lui rober son trône ! Et d'après la rumeur , elle aurait des relations incestueuses avec son frère le Cardinal de Paris. »

« Mais dans ce cas pourquoi Navarre ? »

« Cela se voit que vous n'êtes point né en France, le roi ne pouvait se permettre de la marier au Duc de Guise de crainte que ce dernier n'attente à sa vie et à celle de son frère afin de récupérer ce sceptre qui le fait tant rêver ! Il la marie donc à son ennemi le plus redoutable, pensant ainsi enchaîné le roi de Navarre à son trône et en faire un sujet dévoué. »

« D'après votre ton, je ne crains qu'il n'ait fait erreur. »

« Ce en quoi vous avez tout a fait raison, Henry de Navarre est un roseau : il se plie mais ne rompt pas ! »