Auteuse:Howan
Base: I'll
Titre: Je te tiens
Chapitre: 07
Genre: je ferai mieux de finir mes autres fic avant d'en commencer d'autres. Rien de spécial ... si ce n'est idée tordue
Rating: beuh ... Toujours dans la continuité du reste ...
Pairing: gniarf gniarf ... un beau couple inédit ... je dis ? Je dis pas ? ... allez je dis pas
Disclaimer: gribouille des trucs pas nets sur un papier ...donc, si je me marie avec Asada, et en calculant bien mon coup, avec partage des biens et tout et tout, je peux m'arranger pour choper deux trois bishis pour mon usage personnel ... oué oué oué se replonge dans ses délires
Notes: un grand merci à Zif, ma béta/ex-sempai-bis/sensei/collègue-hayamazakiste pour ses corrections autant du point de vue orthographique que grammatical et contenu/incohérences ... parce qu'elle a du mérite, mes brouillons et premières versions ont vraiment de quoi se suicider ...
Et sinon ... çç chu à la bourre sur mon plan ... ça veut dire qu'il y aura plus de chapitres que prévu !
07
/Flash-back, onze mois auparavant/
Cela faisait déjà plusieurs jours que tout ne tournait plus aussi rond qu'avant dans le quartier. Quelque chose avait changé, dans l'ambiance, l'atmosphère, dans le comportement des habitants aussi, et à ce stade, Saki ne pouvait plus feinter l'ignorance.
C'était la merde totale.
Et il savait d'où le problème venait, mais remonter à sa source pour régler ses comptes aurait peut-être été un peu risqué pour lui.
Le risque, ça n'était décidément pas son truc, il préférait largement une situation sédentaire voire casanière à un remake de Mission Impossible version Pays du soleil levant, avec lui dans le rôle du héros sans peur et sans reproche.
Pour autant, il ne s'en faisait pas tant que ça pour lui, après tout, s'il avait dû lui arriver une couille, elle lui serait tombée dessus depuis longtemps, c'était du moins comme ça qu'il posait les choses.
Ce jour là, il avait décidé de répéter à l'extérieur, les accords sur une guitare classique ne demandant pas d'installation spécifique, et le temps s'y prêtant volontier.
A quelques centaines de mètres de son studio se trouvait un petit parc dont le principal attrait était non pas sa nature verdoyante mais plutôt sa fréquentation proche du zéro absolu. Le public en furie était réservé à ses futurs concerts, il préférait de loin avoir la paix lors de ses répétitions ou ses élans de composition.
Ce fût avec l'esprit totalement léger et dépourvu d'angoisse qu'il s'installa donc dans l'environnement paisible du square. Il se laissa doucement impregner du soleil sur ses vêtements noirs puis se mit à caresser doucement sa guitare, en tirant quelques accords timides.
Quelques minutes passèrent pendant lesquelles il composa des ébauches de mélodies –dont la moitié finirait sûrement à la poubelle– pensant parfois aux paroles hypothétiques si jamais il venait à trouver un chanteur pour l'accompagner, puis des bruits de pas se firent entendre. Le brun se figea.
"- Hey toi ! Qu'est-ce que tu fous là ?"
Saki releva lentement la tête et ses doigts cessèrent de courir sur les cordes de l'instrument.
"- Ouais toi ! T'as rien à foutre là, dégage !"
Ne perdant rien de son apparente assurance, le brun haussa un sourcil et afficha un infime sourire narquois, voire bravache. Non, il n'était pas suicidaire, ou juste un peu alors ... s'il devait craindre pour quoi que ce soit, ça aurait plus été pour sa guitare que pour sa propre personne.
Enfin, il était finalement parvenu au centre du problème sans même le vouloir. Bien que dans ce cas précis, on pouvais plutôt dire que c'était ledit problème qui lui était tombé sur le coin de la gueule, sans autre forme de procés.
"- T'entends pas ce qu'on te dit ? T'es bouché ?"
"- ... Ça va, j'ai entendu ... je pose juste mon cul sur le muret, c'est pas interdit !"
"- Et alors ... y a pas marqué non plus autorisation de squatter !"
Saki roula des yeux, un peu stupéfait par la mauvaise foi évidente de son interlocuteur, mais se retint de lui balancer ses quatres vérités à la gueule. Le semeur de trouble n'était pas seul et il voulait éviter de se mettre toute la bande à dos. Bon ok, si il avait réellement voulu éviter quoique ce soit, il se serait barré sans demander son reste, mais c'était plus fort que lui ...
Alors qu'il rangeait tout de même consciencieusement –et par mesure de prudence– sa guitare dans son étui, un des adolescents l'ayant abordé le poussa sans délicatesse vers la sortie. Saki heurta un bout de son instrument et manqua de se vautrer en arrière, la tête dans le sable. Avant même qu'il ne puisse réfléchir, un bruit de lame sortie de son fourreau se fit entendre et le brun sectionna proprement la partie abnominale de son agresseur, le forçant ainsi à reculer.
L'utilisation de son couteau devenait vraiment un reflexe et Asakura nota dans un coin de sa mémoire de penser à aller consulter un psy à ce propos, un de ces jours.
Un autre inconscient se jeta sur lui, dans l'intention manifeste de lui ramasser la gueule mais le mucisien l'évita avec souplesse, lui tranchant le haut de l'épaule au passage.
Cette fois-ci les attaquants eurent l'intelligence de se reculer un minimum du danger public nommé Asakura, préférant observer de loin, hors de portée de son arme blanche –enfin, plus si blanche que ça après deux utilisations consécutives. Adoptant la stratégie dite du loup, ils commencèrent à former un cercle tout autour de lui afin de lui bloquer toute issue et, éventuellement, de pouvoir l'attaquer bassement dans le dos.
"- C'est quoi c'bordel ?"
Les adolescents se figèrent à la voix, à l'exception faite de Saki qui profita de la soudaine accalmie pour s'éloigner stratégiquement de l'épicentre dudit bordel, et remettre d'un geste nerveux ses méches droites. Il eut un mouvement de menton dédaigneux et soupira ostensiblement, laissant l'auteur de l'interjection soudaine s'approcher du groupe.
Il n'était pas comme les autres, ce fût du moins ce que pensa le guitariste au premier abord. Il semblait plus à l'aise, plus calme et en même temps d'un tempérament bien plus violent que les parodies de délinquants qui l'avaient agressé ne le seraient jamais. Et pourtant, il n'était pas physiquement impressionnant ...
Saki se sentit soudainement comme une proie sous l'oeil prédateur du nouvel arrivant, et il n'aimait pas ça du tout. Dans sa tête s'organisait déjà tout un plan d'évacuation urgente en cas de pépin, chose qui n'allait sûrement pas tarder à arriver.
Ce type était dangereusement beau, dangereusement attirant aussi ... parfait, à part peut-être le côté dangereux ...
C'était pourtant ce qui le rendait si résolument séduisant à ses yeux. Mais par principe, le brun n'avait pas l'habitude de prendre position sans se contredire aussitôt ... et encore moins d'avoir des avis sensé. Et il commençait sérieusement à delirer sur ce type, il fallait qu'il pense avant tout à se tirer, il jouerai les analyses freudiennes plus tard.
Le pas assuré, celui qui semblait diriger tout ce beau petit monde s'avança en direction du brun, le toisant du regard.
"- T'es qui ?"
Saki renifla.
"- Je te retourne la question."
"- ... On m'appelle Tatsuo ..."
"- Ok."
Le jeune musicien esquissa un sourire condescendant, tel un jeune seigneur daignant vaguement s'intéresser au gueu à ses pieds, puis, finalement ennuyé –ou du moins le feintant– il amorca un mouvement de demi-tour vers la grande route. Il avait à peine entamé un quart de tour lorsque le sus-nommé Tatsuo l'empoigna par le bras, le serrant avec violence.
Asakura retint de justesse une grimace de douleur et leva les yeux vers son agresseur.
"- Quoi ... j'peux partir ?"
"- Non ... t'esquives pas ... ton nom !"
"- C'est bon j'me casse, t'as pas besoin de le savoir !"
Le plus âgé des deux adolescents ricana mais ne lâcha pas son cadet pour autant. Saki commençait à ne plus sentir ni son bras, ni sa main, et il se demandait dans quel état il allait les retrouver –si jamais il les retrouvait un jour. Il était vraiment mal tombé avec ce psychopathe qui lui foutait à moitié complètement les boules.
"- Tu me fais rire ... un vrai petit roquet ..., il resserra sa prise, se collant un peu plus au brun, ... en mieux monté."
"- ..."
"- Je t'aurais bien laissé partir mais ... t'as planté la moitié de mon groupe avec ta lame ... ça mérite une punition."
De sa main libre, Tatsuo saisit sans douceur le menton du brun, le forçant à tourner son visage vers lui. Il se rapprocha et lui murmura directement quelques mots à l'oreille, s'amusant de le voir frémir tant au contact qu'à ses paroles. Presque lascif, il laissa ses doigts glisser sur la gorge fragile du guitariste avant de reposer son avant-bras contre son torse, en une esquisse de barrière.
Asakura effleura vaguement l'idée d'une sortie en force mais se ravisa lorsque son aîné lui souffla une dernière chose, appuyé dans le creux de sa nuque.
Après un temps relativement long et un bref échange de civilités, Saki –mi-ravi, mi-embêté– hôcha positivement la tête ce qui sembla d'emblée calmer les hostilités entre les deux adolescents.
Tatsuo dessera la pression et le musicien s'écarta d'un pas tout en massant son membre endolori, ses pupilles obsidiennes ancrée avec défi dans celle impassible de son aîné. Puis il baissa le regard, ramassa sa guitare qui avait eu la merveilleuse idée de se vautrer sur le goudron et s'éloigna lentement de la scène.
"- Hey ... pourquoi on le laisse partir ? Ce connard m'a défoncé le ventre !"
Le leader du clan eut un rictus satisfait tout en contemplant le brun de dos.
"- Il reviendra ..."
/Fin du flash back/
"- Minowa, ma puce ... tu peux me filer tes notes de bio ? J'ai pas suivi l'autre fois."
"- Va te faire foutre ... demande plutôt à ta belle brune !"
"- Il les a pas non plus, chouina le blond, ... c'est de sa faute si j'ai rien écouté, il m'a fait des avances honteuses pendant tous le cours !"
"- Prend pas tes désirs pour des réalités Takaiwa ...", fît une voix glaciale venue de nul part.
"- Oh Taku ! Lumière de ma vie ... t'as pas tes cours de maths sur toi ? ... Parce que tu vas rire, il se trouve que bêtement, j'ai pas pu les noter et ..."
"- Ça va, te fatigue pas à chercher des excuses bidons ..."
"- Tu me crois pas ?"
Le blond prit une pose de vierge outragée et se lamenta bruyament dans le couloir, attirant plusieurs groupes d'élèves curieux. Tetsuro profita de toute cette agitation pour effectuer une retraite stratégique avant de définitivement succomber à ses pulsions et de coller son poing dans la belle gueule de son capitaine.
Il était d'humeur massacrante ce jour là, et la présence indésirable de ses deux meilleurs ennemis ne faisait rien pour le calmer.
Après quelques dérives dans les toilettes histoire de se regonfler à bloc, il atterrit finalement dans la classe, à sa place habituelle, à savoir au fond, près du radiateur avec vue sur la cour. Une fois son matos nécessaire extirpé, il posa son sac sur la chaise à côté de lui, signifiant bien par là qu'il voulait qu'on lui foute la paix.
Le matin même, très tôt, trop pour des honnêtes gens, il avait reçu un appel de Saki qui lui annonçait simplement l'annulation de leur rendez-vous pour des raisons aussi obscures qu'embrouillées. De toutes façon, il s'en foutait que le brun ait une grippe, un enterrement ou un anniversaire chez la gamine du coin, c'était la finalité qui comptait; il allait devoir se retaper Hiro pour le coup. Encore un type qu'il ne pouvait pas encadrer, à côté de ça, Asakura était l'amour de sa vie et Naruse son Dieu vivant ...
Une image se forma dans son esprit et il grimaça; qu'est-ce qu'il ne fallait pas imaginer. Un peu énervé, il ouvrit un cahier quelconque sur sa table et attrapa son stylo favori accroché à sa poche pour en grignoter machinalement le bout. Son regard dévia vers l'autre côté de la pièce, se posant sur ses deux coéquipiers.
Satoru collait –comme à son habitude– un Takumi des plus remontés et exaspérés par l'attitude de son capitaine.
Ignorant la présence d'un silencieux spectateur à leur pseudo scène de ménage, le brun fila un coup de coude discret mais particulièrement bien placé à sa sangsue personnelle.
"- ... Ouch ... mes côtes ..."
"- Vires-toi, chuchota le défenseur, tu m'empêches d'écrire."
"- Le cour n'a même pas commencé ... je veux juste que tu me prennes dans tes bras ..."
"- Mais n'importe quoi ... fous moi la paix ... change de place même, vas te trouver quelqu'un d'autre pour assouvir tes pulsions !"
"- Mais j'ai besoin de tendresse moi ..."
"- Dégages."
Sans un mot de plus, le blond se redressa sur sa chaise pour finalement s'avachir dessus, les yeux dans le vide.
Ce n'était pas de tendresse dont il avait besoin, ou plutôt, ce n'était pas les bras de Naruse qu'il recherchait, mais ceux de Saki.
Ses bras, ses cuisses, ses lèvres, son corps tout entier, Satoru n'arrivait décidément pas à l'oublier, ce type avait dû lui jeter un sort ou une connerie dans le genre. Cela faisait pourtant trois jours qu'il ne cessait de s'auto-persuader qu'il n'avait rien à regretter, que le brun ne valait pas le coup ... peine perdue. Si sa raison fuyait à tout prix l'image aguicheuse du chanteur, son corps lui ne rêvait que de le rencontrer encore, de le toucher et le baiser sans autre forme de procés.
Oui, c'était tout à fait barbare de sa part, et alors ?
Le cours se déroula, monotone, comme toujours, et lorsque que la sonnerie retentit enfin, Takumi remballa prestement toutes ses affaires et se cassa de la salle de cours, sans même un regard pour son capitaine.
Le blond haussa les épaules, intérieurement blessé par l'attitude du défenseur à son égard mais à la fois trop fier et trop tendu pour l'admettre. Sans se presser, il ramassa à son tour le peu de matériel qu'il avait sorti pour le cours et s'engouffra dans le couloir bondé. Qu'est-ce qu'il pouvait détester les sorties de cours ...
A l'autre bout de la classe, Minowa suivait le spectacle avec circonspection, son cher défenseur adoré avait l'air de sacrément mauvais poil, et le sourire légendaire du capitaine n'avait pas l'air de servir à grand chose pour le détendre, il se pouvait même qu'il soit la cause de l'enervement si subit du brun.
Décidément, ils s'étaient donné le mot pour être sur les nerfs aujourd'hui, seul Satoru semblait encore être maître de ses pulsions, en même temps, le châtain ne l'avait jamais vu péter un plomb et ce jour ne risquait pas d'arriver.
Perdu dans ses pensées, il prit un peu de retard sur son capitaine et ne le rattrapa que deux couloirs plus loin, en pleine conversation avec un inconnu de service. Bizarrement, le blond ne tirait pas sa tronche habituelle d'idiot du village parfaitement heureux de vivre, mais il était vrai qu'il venait juste de se faire jeter par Naruse, et pas avec le plus grand tact.
"- Alors Takaiwa ... ta femme demande le divorce ?", ricana Tetsuro en arrivant sournoisement derrière le Satoru.
"- Ta gueule la volaille !"
Satoru s'alluma la clope qu'il venait de taxer à un quelconque élève ayant eu le malheur de le croiser, et il se retourna vers le châtain, lui soufflant la fumée au visage.
"- ... Depuis quand tu fumes ?"
"- Occupes-toi de ton cul ... , un sourire parfaitement hypocrite s'étala sur sa face, ... parce que personne ne le fera à ta place ..."
Le capitaine d'Hayamazaki évita de justesse le poing de son attaquant et se décala sur le côté par mesure de prudence. A la fois curieux et ravi, il observa le châtain retirer ses doigts du mur dans lequel ils s'étaient malencontreusement encastrés et s'éloigner, rageur.
"- ... Bien, t'es un gentil garçon au fond ..."
Ses lèvres s'étirèrent sur un sourire sans joie alors qu'il s'en allait à son tour dans la direction opposée. Il expira mollement sa fumée, admirant les volutes brumeuses qui se formaient, et ricana en apercevant, accroché sur le mur, un panneau marquant la prohibition de ce genre d'activité dans ce lieu
Cela faisait longtemps que Satoru n'avait plus fumé, depuis sa rencontre avec Takumi en fait. Il avait bien fait une petite rechute lors de la première crise d'angoisse du défenseur, mais dans l'ensemble, il n'avait plus retouché au tabac depuis quelques années jusqu'à ce jour. Il fallait croire que sa consommation était directement liée au brun puisqu'encore une fois il reprenait à cause de lui.
En y réfléchissant, une grande partie de ses actes étaient liés à Naruse. Non pas qu'il était désespérément amoureux de lui ou ne rêvait que de se le taper –quoique si l'occasion venait à se présenter, il ne cracherait certainement pas dessus– mais il le considérait comme son meilleur ami, le seul.
Il ne supportait pas d'être ainsi traité par lui.
Il n'irait pas à l'entraînement ... il devait puer la clope et il n'avait aucune envie de voir Takumi pour encore se prendre la tête avec lui.
Pour tout dire, un autre projet trottait déjà dans sa petite tête. Se changer les idées lui ferait le plus grand bien et après tout, il avait un deuxième beau brun sur le feu –le feu même dans lequel il venait de brûler toutes ses résolutions.
/Flash-back, onze mois auparavant/
Il était finalement revenu. Hiro en avait entendu parler toute la semaine de ce sois-disant maniaque du couteau aux allures de poupée, et il allait enfin pouvoir constater par lui-même le niveau de la chose qui mettait Tatsuo dans tous ses états.
Traînant les pieds jusqu'à l'entrée, il se guida ensuite à l'aide des éclats de voix pour rejoindre le troupeau, au travers duquel il se fraya un passage. Il aperçu fugitivement deux ou trois de ses amis "proches", ancra son regard sur le boss puis dévia peu à peu le long de son bras pour tomber sur ce qui devait être le nouveau. Hiro ouvrit la bouche, laissa quelques secondes s'écouler, et ne la referma pas, même après le délai habituel de réaction.
Ce type était superbe.
Ce fût la première pensée du jeune homme, après quoi il observa plus en détail la sculpture vivante qui lui faisait presque face à deux bons mètres. Une des choses les plus frappantes chez lui était l'éclat de ses yeux charbonneux qui semblaient ravager son visage pâle, aux courbes bien trop parfaites pour être humain.
Son regard transperçait et glaçait chacun des membres de l'assemblée.
Puis Hiro s'attarda un moment sur ses lèvres d'un rosé effacé –presque maladif– qu'il aurait voulu mordre et embrasser pour les rougir.
Manifestement, il n'était pas le seul à y avoir pensé. Tatsuo rafermi sa prise sur la taille du garçon et captura avidement sa bouche, marquant ainsi sa proie et défiant quiconque de le lui prendre.
"- Celui-ci est à moi.", siffla-t-il.
Hiro renifla, un peu déçu par la tournure des évènements.
Evidemment, si Tatsuo s'était servi en premier, il ne devait plus rester grand chose pour le pauvre subalterne qu'il était. Encore une fois il allait devoir se contenter des restes.
Il reporta son attention sur l'adolescent collé contre Tatsuo. Non, c'était vraiment trop dommage de laisser passer une occasion pareille et d'en rester là.
Pour la première fois, il allait briser une règle.
/Fin du flash back/
Une mélodie lente, parfois saccadée par un geste réprimé, s'éleva dans la petite cour. Le dos appuyé contre le mur, et le cul posé à même le sol, un adolescent brun au visage fermé faisait mécaniquement glisser ses doigts sur les cordes de son instrument, en tirant toute sorte de lamentations. Un simple tee-shirt noir, sans manches, laissait apparaître la blancheur souillée de deux bras recouverts de bleus et griffures. Aucun sourire, ni triste, ni amer n'ornait les lèvres déchirées du musicien.
Et plus loin, quelqu'un l'observait sans aucune hostilité.
"- ... Saki ... ?"
"- Dégage."
Hiro se figea. Il avait pourtant l'habitude de susciter ce genre de réaction chez son cadet, mais ça faisait toujours aussi mal. Néanmoins, ce n'était rien comparé à la douleur que pouvait ressentir le brun. Il aurait voulu pouvoir le soulager, ne serait-ce qu'un petit peu.
Mais ils étaient censés se hair ...
Lorsqu'ils s'étaient rencontrés un an plus tôt, Asakura lui avait immédiatement tapé dans l'oeil, seulement Tatsuo avait bien fait comprendre la situation; le brun lui appartenait, et en effet, Hiro n'avait accepté de le voir que bien plus tard, Saki ne regardait que son meneur, malgré ce que celui-ci pouvait bien lui faire subir.
Mais même en ayant constater cela, il avait tout fait, tout mis en oeuvre pour se faire remarquer par lui, pour l'avoir toujours près de lui quite à se faire hair puisqu'il ne pouvait pas se faire aimer.
Et petit à petit, à force de toujours chercher à lui faire du mal, il avait fini par s'y habituer et par construire un sentiment ambigu de haine et de désir mêlés.
Puis, peu à peu, le brun avait commencé à s'éloigner de Tatsuo, et Hiro comprit à quel point il avait pu se leurrer; jamais –même dans la rivalité– il n'avait été proche de lui ... mais il ne supportait plus de le voir souffrir, cloîtré derrière une vitre, innaccessible pour lui.
Lentement, il s'approcha.
"- Saki tu v .."
"- Putain, je t'ai dit de foutre le camp ... , le brun releva la tête pour le foudroyer du regard, colmatant ainsi les dernières petites brèches qui auraient pu donner à Hiro un accés jusqu'à lui, ... tu viens contempler ton oeuvre, c'est ça ? T'es content de ce que tu vois ?"
"- ... Non ..."
Le musicien ravala un sanglot et remonta un bras devant son visage, autant pour essuyer ses larmes que pour les cacher.
"- ... Connard ...", finit-il dans un souffle.
à suivre ...
septembre 2004/ mars 2005
