Garaa-centric
356 mots
Mièvrement angsty
par Eleawin


Quand il était petit, il les regardait dormir, dans cette chambre doucement éclairée par la lune. La fenêtre était toujours ouverte pour laisser passer le vent frais du désert, agitant les rideaux dans un faible bruissement. Il se disait que s'il le voulait, il n'avait qu'à les recouvrir de sable jusqu'à l'étouffement. Il n'avait même pas à lever un doigt ; le sable se glissait insidieusement vers leurs lits et commençait lentement à les recouvrir, se glissant dans leurs vêtement et dans leurs cheveux blonds. Et ils ne se réveillaient pas, et continuaient à dormir, et personne n'ouvrait les yeux pour dire à Gaara qu'il ne devait pas. La seule personne qui lui parlait était morte de toute façon.

Mais il ne les avait jamais tué. Même quand il repensait à leurs yeux emplis de crainte, les gestes de Temari pour maintenir Kankuro derrière elle, les pas qu'ils faisaient pour reculer. Il ne les avait jamais tué, parce qu'il n'était pas en colère, malgré cette douleur dans sa tête et dans sa poitrine. Il aurait bien l'occasion de les tuer une autre fois. Il ne les considérait pas comme son frère et sa soeur, de toute façon. Alors le matin, juste avant que le soleil ne se lève, il disparaissait, comme tous les grains de sable disséminés dans la pièce.

Quand il rencontra Naruto, sa vision des choses changea. La crainte dans ces yeux n'avait pas disparu, mais il y avait plus que ce qu'il croyait voir. Les gestes que Temari avait eu pour Kankuro étaient timides envers lui, et il n'en avait jamais eu conscience. L'inquiétude qu'il voyait à travers le visage peint de Kankuro était pour lui, et il n'en avait jamais eu conscience. Il avait l'impression de se réveiller d'un long cauchemar, ce qui était un comble pour une personne qui ne rêvait jamais.

A présent il les regardait dormir et veillait sur leur sommeil. Le sable formait un cocon protecteur autour d'eux, comme une mère le serait au dessus du berceau de son enfant. Parce que le tatouage qu'il portait sur son front avait peut-être une autre signification, finalement...