Disclaimer : L'histoire est à Mrs Rowling, le bêta-torturage, heu… readage à Zofia et le reste… à moi !
Note : Tout d'abord, un million de mercis à Zof' pour cette deuxième version de ma fic, et des RAR rapides puisque je n'ai pas encore grand chose à dire à part merci à mes quatre revieweurs…
Chapitre 2 :
La remise des BUSE
Le reflet que me renvoie le miroir est loin d'atteindre la perfection que
j'aurais souhaitée, mais j'espère que Père s'en
contentera.
Non, bien sûr que non.
S'il pouvait se contenter de quelque chose, je le saurais. Enfin, j'ai fait de
mon mieux.
Comme à chaque fois.
Il faut que j'aille voir Rogue.
Que va-t-il encore me dire ?
Que je dois me contrôler, que la Magie Noire n'est pas à prendre
à la légère, que j'ai de la chance d'avoir
été reçue à Poudlard avec les origines que j'ai,
que je pourrais montrer un peu de reconnaissance ?
Non, je sens que cette année, il va innover. Je le sens.
Mon nœud de cravate est de travers. Je vais encore m'énerver.
Du calme, sinon je n'y arriverai jamais.
Voilà, il est parfait. Même Padma Patil, qui est la
spécialiste ès nœuds de cravate n'en a jamais fait d'aussi
beau. Pourtant c'est elle qui m'a appris.
Bon, j'y vais. Courage.
La porte de son bureau. Je frappe.
- Oui, me répond la voix froide du directeur de Serpentard.
J'entre et m'installe sur la chaise qu'il me désigne du regard.
- Bien, Mlle Birds, votre préfète est venue me trouver ce matin,
pour me dire qu'il était impossible à quiconque d'entrer dans la
salle d'eau des sixième année. Pouvez-vous m'expliquer pourquoi
je vous y ai trouvé nue, sous une douche gelée, au bord de
l'inconscience, dans une atmosphère lourdement chargée en Magie
Noire ?
- Je ne sais pas, monsieur.
Il me regarde droit dans les yeux, de son regard de glace. Je sais qu'il ne me
croit pas.
- Mlle Birds, vous êtes la meilleure élève de Serpentard,
vous le savez. Mais votre anormalité ne joue pas en votre faveur, et si
vous ne m'expliquez pas ce qui s'est passé ce matin, cela ne va pas
arranger les choses.
Bon. Je vois que je n'ai pas le choix.
- Mlle Parkinson m'a fait une remarque qui m'a profondément
énervée, je suis allée prendre ma douche et malgré
moi, cela s'est produit.
- Mlle Birds, vous ne pouvez pas vous permettre de dévaster
l'école sur un simple coup de tête. Il faut que vous vous
contrôliez, vous n'avez plus douze ans !
Elle entre dans le dortoir, le visage en feu.
Pourquoi n'a-t-il que l'argent ?
Pourquoi n'a-t-elle que le talent ?
Pourquoi ne lui dira-t-on rien s'il perd ?
Pourquoi Père sera-t-il furieux contre elle de ne pas avoir
été choisie pour ses capacités ?
Pourquoi, pourquoi, pourquoi, POURQUOI ?
Pourquoi lui et pas elle ?
Elle voudrait lui faire manger son balai, ainsi que ceux des six autres membres
de l'équipe, elle voudrait lui faire avaler le vif d'or, ainsi que
l'insigne du capitaine qui l'a empêchée d'avoir le poste.
Mais elle ne peut rien faire.
Elle ne peut que se jeter sur son lit et évacuer la rage qui l'habite,
pleurer toutes les larmes de son corps. Ses cris de colère ne sont que
de faibles couinements étouffés dans le dessus de lit.
Elle ne se rend pas compte que les meubles se soulèvent autour d'elle.
Elle ne voit pas les malles flotter à cinquante centimètres du
sol.
Elle n'entend pas les vitres voler en éclats, les armoires s'ouvrir avec
fracas.
Elle ne sent pas son esprit s'embrumer, envahi par un épais brouillard.
Elle ne comprend pas que son âme sombre dans le flux Noir de la Magie.
Non, je n'ai plus douze ans, c'est vrai. Mais s'il croit que c'est facile de
rester du côté de la Magie Blanche, alors qu'il serait tellement
plus simple de se laisser envahir par la Noire…
- Nous voulons vous aider, Mlle Birds. Mais si vous n'y mettez pas un peu du
vôtre, nous ne pouvons rien faire.
M'aider ! C'est la meilleure ! Personne ne m'a jamais aidée de
manière désintéressée ! Il veut surtout m'aider
pour ne pas avoir à refaire le dortoir pour la neuvième fois !
Pour ne pas devoir purifier l'air de Serpentard pour la vingt-huitième !
- Je verrais vos grands-parents après la remise des diplômes.
- Non !
De mémoire d'élèves, je dois être la première
Serpentard à lui couper la parole.
- S'il vous plaît, monsieur, ne leur en parlez pas ! Ça ne sert
à rien de les inquiéter ! Je vous en prie, ne leur dites rien !
Il me regarde, la bouche entrouverte.
Je suis en train de le supplier.
Peut-être ne m'en croyait-il pas capable. Peut-être ne pensait-il
même pas qu'un membre de la famille Birds pouvait le faire.
- Bien, nous verrons cela plus tard. Retournez dans votre salle commune,
maintenant.
Qu'il ne leur dise rien, pitié, qu'il ne leur dise rien, que quelqu'un
lui lance un sortilège de mutisme !
- Je vous en prie, monsieur, j'irai en retenue un mois entier si vous voulez,
je nettoierai tous les fonds de chaudrons de l'école, je ferai n'importe
quoi, mais ne leur en parlez pas !
Il est totalement interloqué.
- Vous seriez prête à faire les chaudrons pendant un mois entier ?
- Ou… Oui.
Il se penche vers moi lentement, d'une voix douce, mais dénuée de
froideur pour une fois, il me dit :
- Et si vous nous disiez ce qui se passe réellement, ce qui vous pousse
à refuser que j'en parle à vos grands-parents.
Non. Ça, non.
Plutôt mourir.
Et c'est ce qui m'arriverait si Père savait que j'ai parlé.
Je sors de son bureau, en courant presque. Curieusement, il ne me retient pas.
Je me dirige vers le parc, la cérémonie étant dans une
demi-heure, je peux aller flâner quelques instants.
On sent que la fin de l'été est proche. L'air, frais pour la
saison, entre dans ma cape et la fait voler au gré du vent. Le lac est
légèrement brumeux. Je m'approche de l'immense hêtre qui le
borde. Une silhouette s'en détache.
Le parc est immense, mais il fallait que le seul endroit où je
désirais m'installer soit occupé.
Qui est cet importun, que j'aille le déloger ?
Potter. Il fallait que ce soit Potter.
Qu'est-ce que je fais, maintenant ?
Tant pis, je vais m'y installer quand même. Je m'assois, le dos contre le
tronc, à cinquante centimètres de son bras.
Il semble légèrement surpris.
- Désolée, mais habituellement la place est libre, et c'est le
seul endroit où j'avais réellement envie de venir.
Mais pourquoi je lui dis ça ? Pourquoi je me justifie ? Il s'en contre
balance, de toute façon.
Il hausse les épaules et retourne à sa contemplation du lac,
pendant que moi, je l'épie du coin de l'œil.
Il a toujours une tête de déterré, Malefoy aurait presque
le visage halé à côté du sien ; ses cheveux d'un
noir jais, plus en bataille que jamais, offrent un contraste saisissant avec sa
peau. Ses yeux verts sont agrandis par divers sentiments. Il y a de tout : de
la haine, de la tristesse, de la lassitude mais il apparaît surtout un
remord flagrant, qui semble le dévorer littéralement, le ronger
de l'intérieur.
Qu'a-t-il bien pu se passer pour qu'il soit noyé dans le regret à
ce point ? Qu'a-t-il fait ? Que n'a-t-il pas su éviter ?
Il se lève, époussette sa robe pour faire tomber les brins
d'herbe qui y sont accrochés. Il s'éloigne d'un pas rapide mais,
se souvenant soudain de mon existence, il se tourne vers moi et dit
maladroitement :
- La remise est dans cinq minutes, tu devrais rentrer si tu ne veux pas te
faire écorcher vive par Rogue.
Puis, sans attendre ma réponse, il s'en retourne vers le château.
Quand je dis que Potter à des réactions bizarres.
Ce qu'il vient de faire, Dumbledore avait appelé cela de la noblesse,
à la fin de la deuxième tâche, en quatrième
année.
La noblesse. Une des principales qualités de Gryffondor. Le rouge et
l'or lui vont bien.
Là où habituellement se trouve la table des professeurs, une grande estrade a été dressée. Dessus siègent Fudge, Dumbledore, tous les professeurs (même Binns), le conseil d'administration de l'école, ainsi que les examinateurs. Ca fait du monde !
Nous nous dirigeons vers les places réservées aux élèves, toujours rangés par Maisons.
Dumbledore, puis le Ministre, font un discours que je n'écoute pas. Je suis trop occupée à scruter la foule pour y chercher Père et Mère.
Je repère rapidement Narcissia Malefoy, resplendissante, comme à son habitude, mais seule pour cette fois, son mari étant actuellement à Azkaban.
Une drôle de fille en uniforme d'Auror avec de courts cheveux d'un rouge pétant discute avec animation avec un homme que je reconnais pour être Lupin, ancien professeur de défense et accessoirement loup-garou. Juste à côté de lui, un homme couvert de balafres, également vêtu de la robe des Aurors, parcourt la salle de son oeil bleu électrique. Maugrey Fol Oeil.
C'est la réunion des anciens profs de défense, ou quoi ?
Plus loin, je reconnais grâce à leurs tignasses flamboyantes les Weasley, père, mère et fils.
Les jumeaux sont de retour ! J'espère qu'ils nous ont préparé une surprise digne de leur nom !
Je passe les visages inconnus. Certains parents sont habillés de manière très curieuses.
Comme chez les moldus.
Ils n'ont quand même pas fait entrer les parents des Sang-de-Bourbe ?
Quand même pas !
Père va en faire une jaunisse !
Je le trouve enfin, assis à proximité des Parkinson.
Il écoute Dumbledore sans grand intérêt, et Mère fait de même.
Sentant mon regard, ou mue d'une inspiration subite, elle tourne la tête dans ma direction. Elle me dévisage froidement, avant de reposer ses yeux sur Fudge qui vient de prendre la parole.
J'en pleurerais.
Pas un bonjour, pas un sourire, pas un signe d'encouragement, rien. Elle ne me connaîtrait pas qu'il n'y aurait pas de différence.
Je sais que j'aurais dû être habituée, depuis le temps. D'ailleurs, je n'ai jamais vécu autre chose, je ne comprends pas pourquoi je m'en formalise.
La voix de McGonagall s'élève, m'arrachant à mes sombres pensées.
- Chaque professeur va appeler, dans l'ordre croissant des notes, les élèves qui ont reçu leur BUSE dans la matière dite. Si votre nom est appelé, vous vous levez et vous rejoignez l'estrade.
Elle sort une longue liste de sa poche.
- Bien, en métamorphose, épreuve théorique, avec la mention "Acceptable". Londubat, Neville.
Pince-moi, je rêve. Il a réussi une épreuve de mémoire. La métamorphose en plus. Ça a d'ailleurs l'air d'en étonner plus d'un, lui en tête. Il se lève sous les applaudissements de Gryffondor. Même McGonagall sourit.
Elle continue à nommer des noms. Parkinson et Partview aussi ont été appelées. La liste finie (Brown, Lavande), ils retournent tous à leurs places, leur premier BUSE en main.
Elle appelle ensuite ceux qui sont reçus avec la mention "Effort Exceptionnel".
Cette fois, la liste est plus réduite. Malefoy se lève, ainsi que ce pompeux de MacMillian, qui regarde la salle avec importance. Mais quel crétin !
Ah, la mention "Optimal" maintenant. Weasley est appelé, il est tout content, sa mère l'applaudit à s'en casser les mains. Il est bientôt rejoint par Potter qui lui adresse un grand sourire.
Bientôt l'instant de vérité… Quel nom va être appelé en avant-dernier, le mien ou celui de Granger ?
- Birds, Antigone.
Et voilà, encore battue. Quand le nom de la Gryffondor résonne enfin, et qu'elle comprend qu'elle est la dernière de la liste, et donc première en métamorphose, son visage s'éclaire d'un grand sourire. Sourire qui disparaît quand Fudge se penche vers elle pour lui donner deux gros baisers sonores sur les joues.
Beuârk…
Je retourne à ma place, diplôme en main, sous les applaudissements de la foule pour les élèves ayant reçu la mention maximale. Je vois les jumeaux Weasley faire des grimaces des plus tordantes à leur frère. Georges tourne la tête dans ma direction, m'aperçoit et donne un coup de coude à Fred. Ils me font un grand sourire, et tous deux lèvent un pouce en l'air en guise de félicitations.
Des cris retentissent dans le couloir du premier étage, aile gauche du château. Une première année, le visage crispé par la colère, hurle une bordée d'injures bien senties à l'encontre d'un esprit frappeur qui ricane méchamment.
La petite fille s'arrête soudain d'insulter le fantôme, mais, folle de rage, elle tend ses mains devant elle avec violence. Aussitôt, tableaux, chandeliers, tapis, tentures et revenants s'envolent pour aller s'écraser cinquante mètres plus loin, contre le mur opposé. Peeves lui même passe à travers, soufflé par l'explosion magique.
La fillette baisse lentement les bras, et se retourne pour se retrouver nez à nez avec deux grands roux d'une douzaine d'années, semblables jusqu'à la moindre tache de rousseur, qui la regardent, bouche bée.
Ils n'ont pas le temps de prononcer la moindre parole qu'une tempête nommée Argus Rusard s'abat sur eux et les colle un mois entier sans leur laisser le temps de s'expliquer.
Les deux frères, pleins d'admiration devant ce qu'avait réalisé la petite Birds, lièrent, au fil des soirées passées à nettoyer les tapisseries de Poudlard, une complicité avec celle qui aurait pu les surpasser dans l'art de la farce et de la répartie si elle s'en était donné la peine.
Bulstrode et Crabbe louchent sur mon diplôme avec convoitise. Ces abrutis bavent presque d'envie…
McGonagall passe maintenant à l'épreuve pratique. Cette fois, Londubat n'est pas appelé. Je dois dire à sa décharge qu'il y a beaucoup moins de monde de reçut. Malefoy obtient de justesse un "Acceptable", Weasley un "Effort Exceptionnel", et Potter un "Optimal".
Granger me bat de nouveau, mais elle a l'air beaucoup moins enchanté quand le Ministre lui refait la bise. J'entends distinctement un "qu'est-ce qu'il pue" en descendant de l'estrade.
Pas de problème, ma chère, je prends ta place quand tu veux.
McGonagall laisse sa place au minuscule professeur Flitwick. Je suis de nouveau devancée par Granger, qui a maintenant le visage grisâtre. Potter est également avec nous sur l'estrade.
L'épreuve pratique ne m'offrira certainement pas une mention "Optimal". Je me suis légèrement laissée emporter, et j'ai accidentellement utilisé la magie Noire, et mon examinateur s'en est immédiatement rendu compte. Le ministère a fait un rapport à Père ; sa colère a dépassé tout ce à quoi je m'attendais.
- COMMENT AS-TU OSÉ ?
- C'était un accident ! Un simple accident ! hurle la jeune fille en pleurs.
Un éclair bleu l'atteint en pleine poitrine et la projette contre un mur de pierre. Un craquement sinistre indique que deux ou trois de ses côtes viennent de se briser.
- TU NE DOIS PAS UTILISER TON DON ! tonne l'homme. ET SURTOUT PAS FACE A DES REPRESENTANTS DU MINISTERE !
Il brandit de nouveau sa baguette et un éclair violet la heurte dans le dos. Un hurlement de douleur sort de sa bouche.
- Je t'avais prévenue, Antigone, mais tu ne m'as pas écouté !
Il murmure une formule compliquée, les bras tendus en direction de la jeune fille. Un halo de lumière sombre l'entoure alors, et s'insinue peu à peu en elle.
L'homme sort de la petite pièce circulaire avec rage, la laissant étendue sur le sol, au bord de l'inconscience.
Une semaine durant, la jeune fille reste enfermée dans sa prison de pierre sans nourriture. Le sortilège que son grand-père lui a lancé l'empêche de dormir, de se servir de la magie pour soigner ses blessures. C'est comme une démangeaison de l'intérieur, une brûlure portée à son paroxysme.
La magie Noire la dévore.
Je n'ai même pas la mention "Acceptable". Granger est première une fois de plus, Potter par contre n'a que la mention "Effort Exceptionnel".
Bon, ça commence à devenir très long.
Potion.
Potter a réussi à décrocher un "Effort Exceptionnel" en théorie et en pratique. Rogue est dans une rage folle, il lui jette le diplôme au visage. Potter fait un drôle de geste pour le rattraper. Il le prend au vol, comme s'il s'agissait d'un vif d'or, ce qui a l'air de rendre Rogue dingue.
Je rêve !
Nous ne sommes que trois à avoir la mention "Optimal". Une Serdaigle insignifiante, Granger et moi. Et je suis première !
La Gryffondor a raison, Cornélius Fudge empeste la transpiration.
Défense Contre les Force du Mal.
La nouvelle prof s'avance. Elle est petite, brune, pas d'une beauté à couper le souffle, mais pas moche non plus. Un mélange de Fleur Delacour et de Milicent Bulstrode, en somme. Elle nomme les élèves d'une voix haute et claire. Curieusement, aucun Gryffondor n'a de mention.
Peut-être ont-ils fait une campagne anti-Ombrage en refusant de faire leur examen ?
Oh ! C'est incroyable !
Tous les Gryffondor, Londubat compris, ont la mention "Optimal" ! Et je ne suis que cinquième !
- Le ministère adresse ses sincères félicitations à M. Potter qui a obtenu la note maximale aux deux épreuves.
Sincères, tu parles ! Fudge n'en mène pas large. Il ne l'embrasse pas mais lui serre la main. Potter ne le regarde même pas, il effleure à peine les doigts tendus du ministre. Mais quand il retourne sur l'estrade pour la seconde fois, il lui adresse un regard franc, où un dégoût et une répulsion non dissimulés percent.
La cérémonie se poursuit, interminable.
Je bats Granger en Astronomie, où elle n'a que "Effort Exceptionnel", et en étude des Runes.
Je n'ai cependant pas de mention en Soin aux Créatures Magiques (j'ai été disqualifiée de l'épreuve après avoir envoyé balader un Crabe de Feu qui m'avait brûlé la main au second degré).
Je comptabilise en tout treize Buses .Un résultat très satisfaisant, surtout pour les dix mentions "Optimal"
Nous sommes invités à sortir dans le parc pour la photo de la promotion.
Le photographe réclame Potter au premier plan, et celui-ci s'exécute de mauvaise grâce, sous les rires moqueurs, mais jaloux de ceux de ma Maison. Pour ma part, j'arrive à me retrouver au dernier rang, à l'extrémité de la rangée. Avec un peu de chance, la tête de Goyle dissimulera la mienne. Manque de pot, le photographe me repère, et me dit d'une voix encourageante :
- Mademoiselle, venez au premier rang, quand on un visage joli comme le vôtre, on se met en valeur.
Il me prend pour une Vélane ? Hors de question que je bouge ! Mais ce n'est malheureusement pas au goût de Rogue.
- Birds, on ne va pas y passer la journée, non plus, alors, vous allez devant ou bien je vous donne un mois de retenues supplémentaire.
Alors il a finalement décidé de ne rien dire à Père ?
Ce que je suis rassurée !
J'obéis à son ordre, un sourire aux lèvres, la photo étant devenue le cadet de mes soucis.
Dix minutes plus tard, nous sommes enfin libérés des formalités.
Je cherche Père et Mère du regard, mais ils sont déjà repartis. Le contraire m'aurait étonnée : j'ai eu de meilleures notes que Père aux BUSE: il en avait obtenus quatorze, mais avec neuf mentions "Optimal". Il n'avait donc rien à me reprocher - hormis mon débordement de ce matin.
Je n'ose imaginer sa colère si Rogue l'avait mis au courant.
J'attends que les jumeaux aient fini de parler avec "les trois lionceaux", comme les appellent les Serpentard.
Ce surnom ridicule est plein de sous-entendus tous plus tirés par les cheveux les uns que les autres, je n'ai même pas cherché à comprendre l'ironie de la chose.
Les deux frangins se dirigent vers la Forêt Interdite, après que Fred m'ait adressé un signe de tête entendu. Je pars à mon tour en direction du Saule Cogneur.
Ils m'attendent devant. Lorsque que je les aperçois enfin, je ne fais ni une ni deux et me jette dans les bras du plus proche - Fred ou Georges, je n'ai pas fait très attention.
- Ce que vous m'avez manqué !
- Désolé Tigou, me dit Georges en souriant, mais avec cette folle d'Ombrage et ton Cerbère de grand-père qui fouillaient les lettres, impossible de t'écrire.
Tigou.
Qui d'autre qu'eux aurait pu me donner ce surnom aussi ridicule qu'affectueux ?
- Je me demande d'ailleurs ce que tu peux écrire de si compromettant, pour que ton courrier reçoive une surveillance aussi rapprochée…
Je ris.
Ca fait du bien, après ce qui s'est passé ce matin.
Ils me racontent leurs ennuis avec leur boutique "Farces pour Sorciers Facétieux".
Les boîtes à flemme ont été interdites à la vente, mais une de leurs connaissances, un certain Mondigus Fletcher, les a mis en relation avec des gens plus ou moins nets qui semblent intéressés.
La conversation revient peu à peu vers moi. Je leur parle de mes vacances et des BUSE. Ils sont impressionnés par mes résultats.
Bon, il est vrai qu'ils n'ont totalisé que trois BUSE chacun (pratique des sortilèges, pratique de métamorphoses et pratique de potions), et certainement pas avec une mention "Optimal"…
- Hermione a obtenu les seize qu'elle a passés, avec quatorze "Optimal". C'est dingue comme tout a l'air facile avec elle ! Et je n'arrive toujours pas à croire qu'elle ait battu Percy aussi facilement. Ron en a eu dix, et Harry douze. Il n'en est toujours pas revenu d'avoir eu ceux de potions avec "Effort Exceptionnel".
- Tigou, me dit Georges avec un ton beaucoup plus sérieux, je ne comprends pas que tu refuses toujours qu'on leur parle de toi. Ils sont comme nous, tu sais.
- C'est non, je vous l'ai déjà dit. De toute façon, je risque de faire connaissance avec Potter bien plus rapidement que vous ne le croyez.
Ils ne s'attendaient pas à ça. Ils me bombardent littéralement de questions. Je m'explique.
- Vous connaissez Worlesterhood ?
- La Guilde Druidique Internationale ? Là où vont les enfants mages ou enchanteurs ?
- Exactement. Et bien normalement, c'est là que j'aurais dû faire mes études.
- Mais c'est réservé aux sorciers…
- … Surpuissants !
Je les regarde avec un air de défi.
- Vous douteriez de mes capacités ?
- Non, non, dit Georges légèrement paniqué à l'idée que je lui fasse une petite démonstration.
- Donc, comme je le disais, j'aurais dî aller à Worlesterhood. Cependant, le ministère surveillait mon don de près et ils l'ont déclaré bien trop dangereux pour que j'aille le développer là-bas à seulement onze ans. Je suis donc entrée à Poudlard.
- Le rapport avec Harry, dans tout ça ?
- Vous ne comprenez pas ? Potter aurait dû aller à Worlesterhood également.
Heureusement que personne ne nous voit, parce que la réputation des jumeaux en aurait pris un coup.
Ils me regardent la bouche ouverte, l'air hébété. Une fois l'instant de surprise passé, Georges me demande :
- Mais pourquoi n'y est-il pas allé ?
- Parce que son don en magie Noire est aussi démesurément puissant, et que Dumbledore voulait le garder en sécurité à Poudlard. Je ne crois pas qu'il ait douté un seul instant que Voldemort reviendrait un jour.
Un imperceptible frisson les parcourt.
- Mais comment Harry peut-il avoir une telle capacité en magie noire ? Son père était un sang pur, mais pas sa mère.
- Et bien, je suppose que la nuit où ses parents ont été tués, et que lui-même a reçu sa cicatrice, il a "absorbé" une partie des pouvoirs du Seigneur des Ténèbres. Et d'après ce qu'on m'a raconté, ses parents étaient quand même de grands sorciers.
- Oui, ça se tient… Mais je t'en prie, fais un effort, va les voir…
- Non.
Nous continuons à parler de banalités, tout en retournant peu à peu vers le château.
L'heure du départ approche, et je sens comme une boule se former dans ma gorge.
Ils me jurent de m'écrire le plus souvent possible, mais malgré cela, je pense que ma première année sans eux va être plus difficile que les autres.
Je les serre tour à tour dans mes bras, et une fois de plus, ils me conseillent de me lier avec les "trois lionceaux". Je les quitte sur un "on verra".
Il est quatorze heures trente. Je meurs de faim, c'est la deuxième fois que je saute un repas en une journée. J'entre dans le château, et pars en direction des cuisines pour me restaurer.
- Fin du deuxième chapitre -
