Disclaimer : Et bien, comme d'habitude, Harry Potter et ses amis font parti du monde pas toujours joyeux de Madame Rowling. Rien n'est donc à moi, même si je commence à penser que j'ai quelques droits sur Antigone…

Notes : Merci éternel à Zofia/Lachésis, ma bêta-readeuse/tortureuse/niffleuse (pas de mentions inutiles). J'ajouterai que nombreuses sont dans ce chapitre les allusions au Animaux Fantastiques, et que je n'ai inventé absolument aucune des créatures évoquées.

RAR :

Axe : Saluuuut ! Ça fait super plaisir de voir des revieweurs aussi enthousiastes que toi ! J'ai farpaitement compris ta phrase, mais je ne suis pas sûre de mériter tant de compliments… Bon, en même temps, je suis ravie, alors je vais pas dire non, non plus ! Grâce à toi, j'ai dix-huit reviews, et si tu veux en mettre plus… ben je vais pas dire non, je crache pas dessus, moi ! merci beaucoup ! T'inquiètes pour la fic, elle est pas finie tout de suite (j'écris actuellement le 15e chapitre, donc tu vois… T'as encore un peu de marge !) gros bisouxxxxx, et merci beaucoup !

Jamesie-cass : Aaaah ! Ma revieweuse de toujours ! à chaque chapitre, je te retrouve… Ya pas a dire, tu mérites la palme de la revieuweuse la plus fidèle ! Merci beaucoup, et gros bisouxxxx !

Titania : Un emploi du temps comme celui d'Antigone ? Ma parole, t'en à de la chance ! Moi c'est un vrai fromage… genre des journées 7h30-18h30 mais avec seulement quatre heures de cours… Mais mon bahut est grand comme une chausssette, donc ça va ! Ça, je peux t'assurer que le match va pas être très catholique… M'enfin, c'est surpriiiiise ! Gros bisouxxxx !

Anya et Xeres : Oui, mais heureusement que je leur fait faire du sport, parce qu'à part le Quidditch, ils ont rien à faire, ces pauvres amours… Figures toi que j'ai changé mon jugement sur Draco au cours de l'écriture. Celui sur Pansy aussi. J'ai décidé que je l'aimais bien. Ouais. ce sont des choses qu'y arrive à des gens très comme il faut. Mais ça ne va pas ce voir tout de suite… enfin, je dis ça, j'dis rien, moi ! Gros bisouxx, et merci beaucoup !

Chapitre 5 :

Magie

Voilà, ça y est, je l'ai fait.
Je suis entrée dans l'équipe de Quidditch.
Gryffondor n'a qu'à bien se tenir ; deux ans qu'ils ont la coupe, il serait temps qu'elle retourne chez les serpents.

J'ai adoré la tête ahurie de Pansy, ce matin, quand le réveil - mon réveil - a sonné à huit heures tapantes. Les yeux bouffis, l'air hagard, il ne manquait plus que les bigoudis pour compléter le tableau.

J'ai enfilé mon bas de survêtement noir, mon sweat-shirt vert, et je suis partie avec mon balai pour le terrain de Quidditch, en oubliant d'éteindre la minuterie à retardement de mon réveil.
Je l'ai entendu se remettre à sonner de la porte de la salle commune.

Un soleil magnifique brille dans le plafond magique de la Grande Salle. Toutes les équipes sont déjà là au grand complet, sauf, bien évidemment, la mienne.

Les Poufsouffle n'ont pas l'air très réveillés, les Serdaigle déjeunent en silence et les Gryffondor baillent tellement forts qu'ils pourraient avaler un Grapcorne sans s'en rendre compte.

C'est marrant, même nos joggings sont uniformisés : haut de la couleur de la maison, bas noir.

Je commence à beurrer mon toast quand mes charmants coéquipiers débarquent enfin.
Franchement, je vous jure, Crabbe et Goyle au réveil, c'est pas un cadeau.

A huit heures quarante-cinq, les vingt-huit joueurs de Quidditch se lèvent et partent pour le terrain.

Mrs Bibine nous y attend déjà.

- Bonjour à tous. Veuillez poser vos balais et me faire deux tours de terrain en courant.

Deux tours de terrain ! Mais elle est malade, elle veut nous tuer !

Les Serdaigle partent les premiers, suivis par des Poufsouffle soupirants. Les Gryffondor, Ron Weasley en tête, grognent plus pour démarrer.

Quand je vois que Malefoy est prêt à aller protester, je commence à mon tour à courir, et l'équipe qui ne s'est pas aperçue qu'elle partait sans son capitaine, se lance à ma suite.

Je rattrape bientôt les trois petites triplettes de Gryffondor qui n'en peuvent plus.

Je cours…

Ma gorge est en feu quand je termine mon premier tour, et en plus, j'ai un gros point de côté.

Mais je continue. Il est hors de question que je m'arrête, Malefoy serait trop content de prouver que je ne suis pas capable de survivre chez les Serpentard.

Cent mètres…

Ginny Weasley termine son deuxième tour et s'écroule sur la pelouse de soulagement. Je rêve de faire pareille…

Cinquante mètres…

Chang, la capitaine des Serdaigle s'arrête brusquement, pliée en deux, la respiration sifflante. Je la double sans m'arrêter, Mrs Bibine est là pour ça.

Vingt-cinq mètres…

Je croise Potter qui court en contre sens pour aider Chang. Toujours sa célèbre noblesse…

Dix mètres…

Mon cœur va exploser.

Cinq mètres…

Mes poumons aussi.

Un mètre…

Non, j'en peux plus, je m'arrête là.

Je termine le tour en marchant vers le centre du terrain, et pour me laisser tomber sur l'herbe humide.

Je suis morte.

Potter et une Serdaigle reviennent en soutenant Chang qui siffle plus qu'elle ne respire.

Bibine se précipite sur elle.

- 'Vantolinis'

Ah ! Chang est asthmatique. Elle se calme aussitôt, et reprend son souffle peu à peu.

- Bon, prenez vos balais et montez à trois mètres du sol. Toi, Chang, tu restes sur le côté 5 minutes, je veux que tu te reposes.

Je prend mon "Colibrius Aéroswift" et décolle. Avec vingt-sept joueurs dans les airs et Mrs Bibine, le ciel me donne l'impression d'être envahit.

Elle nous regarde d'un air pensif, puis demande :

- Qui sait faire de l'Acrobatique ?

Je lève la main, deux Poufsouffle dont j'ai oublié le nom également et, au plus grand étonnement de son frère, Ginny Weasley.

- Vous pourriez nous faire une petite démonstration ?

Parfait, parfait, Malefoy va voir ce qu'il va voir…

Les deux Poufsouffle exécutent des choses relativement simples mais qui ont le mérite d'être réussies. Ginny Weasley prend plus de risque, mais réalise néanmoins ses acrobaties avec grâce, et fait même un magnifique 'Billywig' autour de son balai.

Je m'élance à mon tour. Je fais de mon mieux pour pouvoir prouver une bonne fois pour toutes à Malefoy que je suis, quoi qu'il en dise, la meilleure.

Mon 'Billywig' n'est pas aussi beau que celui de Weasley, mais je n'ai quasiment pas pris d'élan. J'enchaîne une série de figures, puis je termine sur un 'Vol de focifères', la figure la plus difficile de mon répertoire.

Bibine est impressionnée.

- Birds, ça fait combien de temps que vous faites de l'acrobatique ?

- Bientôt douze ans.

- Vous jouez à quel poste ?

- Gardienne.

- Dommage, vous auriez fait une très bonne attrapeuse…

Je lance à Malefoy un regard triomphant qui n'échappe à personne.

J'entends Weasley qui ricane.

- Oh, vous savez, je me débrouille très bien là où je suis.

Tiens, ça fait beaucoup moins ricaner le rouquin.

Bibine nous fait faire divers exercices pendant une heure, puis organise des minis matches de Quidditch en mélangeant les Maisons ; mon équipe se fait lapider à chaque fois.

Chang est incapable d'attraper le moindre vif ; Bradley, Pucey et une des Johnson sont incapables de marquer le moindre but ; Crabbe et le batteur de Gryffondor qui s'appelle Paul Dubois sont incapables de taper correctement dans le moindre Cognard ; quant à moi, c'est Crabbe qui se charge de me mettre hors service en m'envoyant un Cognard alors qu'il visait Zacharias Smith.

L'équipe opposée a eu le temps de marquer six buts successifs avant que quelqu'un de mon équipe ne remarque que mon balai volait tout seul devant les anneaux d'or et que je m'étais écrasée quelques mètres plus bas sur la pelouse.

Je suis entrée dans les vestiaires couverte de boue, de bleus, et regrettant amèrement que le Choixpeau ne m'ait pas envoyée dans une autre Maison. Mais c'était mon choix, après tout.

- Tiens tiens, une Birds… Ca fait des années que je n'ai pas vu un membre de cette engeance de Serpentard. Où vais-je te mettre ? Un grand esprit de compétition, et une soif de savoir… Serdaigle serait pas mal, mais tu ne t'y plairais pas, ton tempérament est trop… explosif. Poufsouffle ? Non, tu les méprises, et tu es bien trop partiale… J'aurais plus tendance à t'envoyer à Gryffondor, ton courage et ta témérité y seraient accueillis avec joie, et tu pourrais t'ouvrir davantage aux autres… D'un autre côté, tu es rusée, maligne, déterminée, un peu sournoise et Serpentard te conviendrait également… Mais où vais-je te mettre ?

- Serpentard, par pitié, à Serpentard, je t'en supplie…

- Au fond de toi, tu préférerais aller dans n'importe quelle autre Maison…

- Non ! Père me tuerait si je n'étais pas à Serpentard ! Je t'en supplie !

- Si ça peut te faciliter la vie, alors ce sera…

- J'ai fait une erreur en te choisissant, Birds, tu as terminé le cours la gueule dans la boue à moitié assommée.

- Excuse moi, mais ta plus grosse erreur c'est d'avoir gardé Crabbe et Goyle ! C'est la première fois de ma vie que je vois des batteurs taper à côté des Cognards ou réussir à toucher un membre de leur propre équipe !

- Peut-être que tu crois être la meilleure, Birds, mais ici c'est moi qui commande, alors fait gaffe, t'es juste à l'essai, et Pansy aimerait beaucoup voir son frère jouer…

Je suis furieuse. Je sens la magie commencer à me démanger de l'intérieur, voulant s'échapper par tous les moyens possibles…

Calme-toi, ma fille, calme-toi.

Je sors précipitamment des vestiaires, et pars en courant vers la Forêt Interdite, c'est le seul moyen pour moi de ne pas faire griller la cervelle de fouine de Malefoy.

Les ronces m'écorchent les bras, les jambes ; les branches me fouettent le visage ; je m'arrache la peau contre le tronc des arbres.

Je cours toujours, tombant, me relevant, totalement aveuglée par le Flux Noir qui coule dans mes veines.

La douleur. Seule la douleur pourra me calmer, me permettre d'oublier cet appel constant de la Magie Pure.

Je me cogne contre un arbre. Une douleur cuisante se fait ressentir sur mon front, tandis qu'un liquide chaud me coule sur le visage et dans les yeux.

Une racine plus sournoise, plus piquante que les autres surgit devant moi.

Je chute de nouveau, et je sens le bois entrer en contact avec ma jambe, me transperçant la cuisse.
Des larmes de souffrance, de colère et d'impuissance coulent mes yeux.

Tentant à tout prix de ne pas sombrer dans l'inconscience, j'appelle en moi toutes les forces magiques.

"Kaal"

Le vent se lève autour de moi, fait tourbillonner les feuilles mortes.

Le centaure à qui j'ai sauvé la vie en quatrième année, alors qu'il était poursuivi par un Scroutt à Pétard, a répondu à mon appel.

Kaal est rejeté par ses frères parce qu'il est muet et aveugle. Il n'a pas son pareil pour se repérer dans la forêt, mais ne peut lire dans les étoiles ou tirer à l'arc, ce qui constitue un sacrilège pour les siens.

Il s'approche de moi, devinant l'endroit où je suis et se frotte contre mon dos. C'est une invitation à monter sur son dos.

Kaal galope à une vitesse prodigieuse, malgré son infirmité, et a tôt fait de me déposer devant l'entrée de l'école.

- Merci, Kaal.

Il ne répond pas et s'éloigne rapidement.

M'appuyant contre les murs pour me soutenir, j'entre et me dirige vers l'infirmerie.

Quand Pomfresh me voit, elle retient un cri d'horreur.

- Birds, vous avez encore recommencé !

Je hausse les épaules, ce qui constitue sans doute la meilleure réponse.

- Mais pourquoi ne venez vous pas directement ici, au lieu de courir comme une dératée dans la Forêt ?

- Peut-être pour éviter de faire sauter l'infirmerie.

Elle s'active autour de moi, me faisant ingurgiter diverses potions aux effets apaisants, me touchant de sa baguette pour faire disparaître telle ou telle plaie.

Elle prend un air horrifié en voyant la marre de sang qui coule de ma jambe.

- Vous dormez ici ce soir, je ne veux pas vous voir dehors avec un corps dans cet état !

Hors de question !

- Mais non, je vais très bien, je n'ai absolument pas mal, je peux marcher sans problèmes…

Joignant le geste à la parole, je sors le plus vite possible de l'infirmerie. Pas mal, tu parles ! Ma jambe saigne de plus belle, et je crois bien qu'un morceau de racine y est resté coincé.

Quand je passe la porte, je l'entend murmurer d'un air pathétique :

- Pauvre enfant…

Ah non !

C'est un peu tard pour la compassion à deux noises ! Fallait débarquer il y a dix ans à Birds' Castel, pour la compassion !
Où alors il y a bientôt dix-sept ans à Ste Mangouste, et dire à ma mère d'un ton dégoulinant de pitié :

- Oh, ma pauvre dame, si vous saviez ce qu'il va arriver à l'enfant que vous avez mis au monde…

C'est le jour de ma naissance, qu'il fallait pleurer sur mon pauvre destin tragique, et demander à ma mère d'aller avorter plutôt que de donner le jour à un être qui inspirerait tant de pitié !
C'est d'ailleurs ce qu'elle aurait fait si on lui avait laissé le choix.

Ma pauvre mère, combien de fois par jour m'arrive-t-il de regretter que tu n'aies pas fait ce dont tu mourrais d'envie, prendre un couteau et te crever le ventre !

Maudit soit le jour où Père et Mère t'ont forcée à procréer !

Maudit soit le jour de ma naissance !

Maudit soit le jour où Père t'a tuée !

Maudit soient Père et Mère !

Je m'effondre dans l'escalier, la tête bourdonnante. J'entends quelqu'un crier plus que je ne le vois. Des mains m'attrapent et m'aident à me relever. Je vacille de nouveau.

Rideau.

- - - - -

Lorsque je me réveille, les timides rayons du soleil éclairent l'infirmerie. C'est le matin. Un bandage m'enserre le front et un autre la cuisse. Je me demande combien de temps j'ai dormi.

Voyons… La dernière fois que je me suis retenue d'exploser, j'ai passé cinq jours à l'infirmerie.
Mais j'étais beaucoup plus énervée, Ombrage venait de me traiter devant toute la classe de 'monstruosité'.
D'un autre côté, je ne m'étais pas fait transpercer la jambe par une racine vicieuse.

Pomfresh, voyant que je suis consciente, s'approche.

- Enfin réveillée ? Je ne vous félicite pas ! Votre jambe était infectée, et il restait un morceau de branche de Secoya Exaspéré dans la plaie, que j'ai eu le plus grand mal à retirer.

- On est quel jour ?

- Lundi, il est sept heures cinquante-quatre et je…

- Ah ! J'ai eu peur d'avoir à manquer les cours !

Je sors de mon lit, tire le paravent, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je suis prête. Pomfresh me regarde, totalement impuissante.

- Au fait, vous pourriez me faire un mot pour Mlle Nicoletta ? Je n'ai pas pu terminer mon devoir…

Elle me signe mon mot, ne pouvant faire autrement.

- Merci madame ! Au fait, je suis vraiment obligée de garder ce bandage sur la tête ? Remarquez, avec cette coupure, Malefoy va encore trouver le moyen de me dire que j'ai voulu imiter Potter… Bon, j'y vais, faut que j'aille chercher mes affaires, au revoir !

Elle me murmure un faible 'au revoir', puis retourne dans son bureau en soupirant.

Je suis prête à tout affronter, ce matin, les moqueries de Malefoy, les commentaires désobligeants de Parkinson, les colles avec Potter…

Je ne sais pas ce que Pom Pom m'a donner, mais je suis dans une forme
é-blou-i-ssante.

Pour un peu je me mettrais à chanter.

J'entre dans le dortoir vide. Mais quand je dis vide, c'est vide. Les quatre crétines ne sont pas là, et leurs matelas non plus.

Quand huit heures pile sonnent, je comprends enfin.

Bip-bip-bip-bip…

Mon réveil est resté en déclencheur à retardement tout le week-end, sonnant pendant dix minutes à chaque heure ! Et comme je l'ai rendu invisible, elles n'ont pas pu dormir de la nuit !

Les pauvres… Et dire que pendant ce temps-là, je me la coulais douce à l'infirmerie…

J'attrape l'engin de torture, qui était tout simplement posé sur ma table de nuit, vais dans la salle de bains pour le noyer sous l'eau, la seule solution pour l'arrêter.
Il faudra que je dise à Fred que les essais ont été très concluants.

Je prends mes affaires et pars en direction de la salle de cours de Nicoletta.

J'arrive dans la grande salle de cours encore vide d'élèves qui doivent petit-déjeuner. A cette évocation, mon estomac se contracte douloureusement.
Je n'ai rien avalé depuis deux jours.

Je sors mes affaires et commence à réviser le cours sur les origines des Duels dans l'Europe, qui remontent à l'époque des Gaulois.

Vingt minutes passent, puis arrivent quelques élèves, à savoir les trois Gryffondor et quatre Poufsouffle.

Enfin, cinq minutes plus tard, tout le monde - Nicoletta comprise - arrive.

Parkinson s'approche de moi. Elle a la tête de quelqu'un qui n'a pas dormi depuis trois jours - et c'est certainement le cas.

- T'étais où Birds ? Ton réveil a sonné pendant tout le week-end !

Mais je ne réponds pas car Nicoletta demande le silence.

Je me lève et vais au bureau lui donner le mot de Pomfresh, expliquant la raison pour laquelle je n'ai pu faire mon devoir.

- Et puis-je savoir pourquoi vous étiez à l'infirmerie ?

Aïe.

- Je me suis cassée la figure dans l'escalier.

- Je ne vous crois pas.

Merdum.

La salle est soudain devenue très silencieuse, ce qui me met très mal à l'aise. Les Serpentard n'en mènent pas large non plus, ils ont compris que le secret qu'ils gardent depuis cinq ans, c'est à dire que les Sang-Purs ont chez eux une folle dangereuse, va être révélé au grand jour.

Nicoletta tend la main vers mon front. J'ai un mouvement de recul, mais avant que je n'aie pu faire quoi que ce soit, elle m'enlève mon bandage.

Elle regarde la plaie avec surprise. Je ne vois pas ce qu'il y a de si surprenant à avoir une coupure quand on se casse la gueule dans les escaliers.

Elle l'effleure du bout des doigts et prononce à haute et intelligible voix :

- C'est votre don, n'est-ce pas ?

Conasse. Est-ce qu'elle avait vraiment besoin que tout le monde l'entende ?

- Il doit être surpuissant… Incroyable, à votre âge… Je ne connais qu'une personne qui a un talent tel que le vôtre.

Elle jette un rapide coup d'œil à Potter qui ne s'en rend pas compte.

- Je ne comprends pas comment cette magie peut être à ce point développée chez vous. Première solution, mais impossible avant trente années d'études approfondies, c'est que cela soit naturel. Deuxième solution, il s'agit d'une transmission de pouvoirs, mais vous n'en portez pas de trace. Troisième solution, vous êtes fille de…

- Oui, la coupais-je, pas spécialement ravie à l'idée que tout le monde sache ce que je suis.

- Je vois. Vous pouvez aller à votre place.

Je retourne à mon bureau. Parkinson me regarde avec des yeux ronds.

- Tu t'es vraiment cassé la gueule dans l'escalier ?

Inspiration, expiration.

Ne pas lui sauter dessus.

Ne pas lui montrer l'étendue de sa stupidité.

- Parkinson, tu écoutes ce que tu dis, de temps en temps ?

La laissant plongée dans sa profonde réflexion, je m'intéresse au cours de Nicoletta.

Les duellistes d'Europe.

- Pourriez-vous me citer des noms de Duellistes célèbres ?

Toutes sortes de noms défilent, dans la joie et la bonne humeur, jusqu'à ce que Potter vienne casser l'ambiance.

- Voldemort.

Nicoletta hoche la tête d'un air satisfait, surprise du courage de cet élève. Hé ho, c'est de Potter dont on parle, là.

- Vingt points pour Gryffondor.

Ca n'a pas l'air de convenir à Parkinson, qui lève aussitôt la main.

- Mlle Parkinson ?

- Bellatrix Lestranges.

Ma parole, elle a des tendances suicidaires, ou quoi ?

Potter est vert de rage, mais les mains de ses deux amis se posent aussitôt sur ses épaules, l'empêchant d'aller tuer le Boulkrog à mains nues.

- Cinq points pour Serpentard.

Nicoletta ne s'est pas rendue compte de l'émoi provoqué par la réponse de Pansy, et continue tranquillement son cours.

Je me penche vers ma préfète, et lui dit :

- T'as intérêt à te dépêcher de sortir, à la fin du cours.

- Pourquoi ?

Seigneur, si la crétinerie était un crime, elle serait enfermée à Azkaban pour le restant de ses jours.

- Parce qu'à mon avis, Potter a très envie de t'arracher la tête.

Ca a l'air de la convaincre. Elle ne voudrait pas que son si 'joli' visage quitte son si 'ravissant' corps.

- - - - -

Nous sortons du cours de Duel avec une demie tonne de devoirs supplémentaire.
Je pars pour mon cours de Runes, tandis que les autres vont ou en Histoire de la Magie - je crois qu'il n'y a que deux Serdaigle et un Poufsouffle -, ou en Soin aux Créatures magiques.

Le professeur Agrippine nous donne un cours passionnant sur les Runes Ancestrales, utilisés pour l'Ancienne Magie.

Je sors rapidement pour voir si Parkinson est toujours en vie. Oui, apparemment, mais Weasley lui aurait balancé le Puffskein qu'il était censé élever en vue d'en faire un projet d'étude en plein dans la figure.
Le Puffskein en question aurait pris Pansy pour un lézard et lui aurait…
Enfin, je vous renvoie aux "Animaux Fantastiques", de Newt Scamander pour les détails.

C'est vraiment trop con, un Puffskein.

Confondre un boulkrog et un lézard, faut le faire, quand même.

Pansy est encore toute choquée de ce que "cet abominable animal a osé lui faire" et encore plus de la punition que Hagrid a donné au rouquin.

Je crois qu'il a enlevé un point à Gryffondor.

Elle est partie à l'infirmerie pour que Pomfresh vérifie ses narines. C'est se genre de chose qui fait que l'on regrette d'être infirmière : ausculter l'orifice nasal de Parkinson… Je vais vomir.

Je mange comme quatre au déjeuner, malgré les abominables brocolis que l'on nous sert. Je hais les brocolis ! Rien que leur nom me donne de l'urticaire.

On enchaîne avec deux heures de cours communs de Défense contre les Forces du Mal.

Cours que je devrais demander à Bulstrode de me résumer, puisque Nicoletta commença l'heure en demandant aux élèves inscrits au cours d'Ancienne Magie de se rendre dans la Grande Salle et d'y attendre le professeur Dumbledore.

C'est à dire tous les Serpentard ayant une mention 'Optimal' en Défense -Malfoy, Parkinson, Willemnia Peterson (une parfaite inconnue à lunette qui ne dit jamais rien) et moi-même - Grégory Apple de Serdaigle, bon ami de Malefoy et, représentant à lui tout seul le courage de Gryffondor, Potter.

Dumbledore nous attend dans la Grand Salle.

- Bonjour à tous ! Veuillez me suivre, s'il vous plaît.

Nous sortons dans le parc.

- Bien, dit-il en s'arrêtant sur une des pelouses adjacentes du château. Nous allons avoir besoin d'espace.

Je vois Parkinson et Malefoy échanger un regard inquiet.

- Vous avez donc souhaité tous les six, suivre des cours d'Ancienne Magie. Le problème est que tout le monde n'est pas capable de supporter cette magie, car il s'agit de magie à l'état pur, et très peu de sorciers sont capables d'en produire la moindre étincelle.

Il s'arrête deux secondes, pour voir si tout le monde a bien assimilé ce qu'il vient de dire.
C'est bon, on n'est pas des attardés, non plus !

Rectification, Peterson est une attardée !

- Professeur, qu'est-ce c'est, la Magie Pure ?

- Très bonne question, Mlle Peterson. La Magie Pure est l'appellation qui désigne les différentes sortes de magies.

- La Blanche et la Noire, par exemple ?

- Exactement, Harry. Mais très peu de sorciers ont une Magie Pure. Quasiment tous - même les meilleurs d'entre eux - ont dans leur Magie Blanche une part de Magie Noire, et vice-versa. Un sorcier capable de maîtriser la Magie Pure possédera les deux, mais sans que jamais elles ne se mélangent.

- Est-ce que vous avez une Magie Pure ?

- En voilà une question indiscrète, Mlle Parkinson ! Mais si vous voulez vraiment savoir, oui.

- Avoir une Magie Pure contribue à la puissance du sorcier, non ?

- C'est cela, Mr Apple.

- Voldemort a une Magie Pure ?

Tous les regards convergent vers Potter. Dumbledore lui répond doucement :

- Oui.

- Et comment peut-on savoir si on a une Magie Pure ?

- C'est ce que nous allons voir, Mr Malefoy. Je vais regarder dans votre Flux de Magie si vous la possédez. Tiens, Mr Malefoy et Mlle Birds, on va commencer par vous, puisque vous êtes déjà ouvert à la Magie Pure.

Super, je vais faire la une des 'Potins du Boulkrog', édition spéciale.

- Qu'est-ce que ça veut dire, ouvert à la Magie Pure ?

- Il y a deux étapes pour savoir si on peut maîtriser cette magie, Mr Apple. Tout d'abord, l'ouverture qui, dans le cas de Mlle Birds et Mr Malefoy, a été pratiquée à la naissance, puis le contrôle du Flux qui ne peut être fait que par un sorcier possédant lui même la Magie Pure. Mr Malefoy, si vous voulez bien venir…

Notre Dragon se lève et s'approche d'un pas sûr et conquérant de Dumbledore.

- Bien, vous allez essayer de tenir toute votre Magie éveillée en vous, de ne penser qu'à elle pour que je puisse faire apparaître votre flux.

Malefoy a très bien compris comment s'y prendre. Il se concentre pendant deux petites secondes et Dumbledore prononce une formule que je ne comprends pas.

Quelque chose de magnifique se produit alors.

Une multitude de couleurs sortent de ses mains, formant un cercle au dessus de sa tête. Le flux de Malefoy et aussi beau que son propriétaire. Je ne sais comment le décrire, c'est tout simplement merveilleux.

Dumbledore le contemple quelques instants avant de faire un geste de la main.
Tout s'arrête alors, la magie disparaît.

- Désolé, Mr Malefoy.

L'amour propre de Drago vient d'en prendre un coup. Si quelqu'un présente des signes de Magie Pure, il risque d'en crever de jalousie.

Bon, à mon tour.

Je m'avance et plonge mes yeux dans le regard de Dumbledore. Des yeux d'un bleu clair, profond, envoûtant, pétillant, où une force magique circule avec une intensité incroyable.

La Magie. Tenir ma Magie en éveil. Elle est là, je la sens, prête à tout pour s'échapper.

Dumbledore prononce une incantation. Une incantation d'une puissance libératrice que je n'oublierais jamais :

Que soit dévoilée

La Magie Cachée.

Que soit vérifié pour une vie

L'Eveil de la Pure Magie.

Que soit certaine

La Magie Ancienne.

Révèle toi ! Magie Intense,

Offre nous la Connaissance !

Dévoile le Flux Intérieur

D'un être de Magie Supérieure.

Je sens toute la magie de mon corps me quitter par mes mains en un chatoiement de couleurs. C'est totalement différent de ce que Malefoy a produit. Les couleurs ne sont plus un amas confus à la beauté sauvage, elles sont au contraire distinctes les unes des autres, mais partant dans tous les sens sans pourtant jamais se croiser.

Je ne sens plus mon corps, je ne suis plus qu'un avec la Magie ; je suis plongée dans une sorte de transe magique où mon esprit est dans une félicité et une plénitude paradisiaque.

Je vois la main de Dumbledore me repasser devant les yeux, tandis qu'à mes oreilles retentissent encore les deux mots merveilleux.

Les couleurs disparaissent et je tombe lourdement sur le sol. Je reste quelques secondes allongée, savourant ces derniers instants de pur bonheur.

- C'était tellement beau, murmurai-je sans m'en rendre compte.

Je me redresse et vois Dumbledore qui m'adresse un sourire bienveillant.

- Un bel exemple de Magie Pure.

Malefoy accuse le coup avec difficulté. Il me jette un regard noir, rempli de couteaux empoisonnés, de flèches aiguisés et de haches tranchantes.

Ouh le vilain ! La jalousie est un vilain défaut !

- Bien, je vais maintenant vous ouvrir à la Magie Pure. Je préfère vous prévenir : plus vous serez puissant, plus l'ouverture risque d'être douloureuse et de causer des dégâts, aussi, je vous conseille de reculer à quatre bons mètres.
Mr Apple, s'il vous plaît.

Le grand brun va se placer devant Dumbledore, pas très rassuré.

Dumbledore prononce une formule compliquée, puis pose ses mains sur les épaules d'Apple. Au moment où sa peau entre en contact avec le tissu de la robe du garçon, une formidable explosion se produit, emportant au passage un buisson de Roses à Poux. Je ne bouge pas, mais les autres reculent malgré eux de plusieurs mètres.

Quand Dumbledore enlève ses mains, Apple tombe à genoux, à demi assommé.
Il se redresse ensuite en tremblant.

- Putain, c'est pas aussi douloureux qu'un doloris, mais ça fout les pétoches !

Drôlement puissant, l'ami Grégory ! Faire décoller un massif de fleures, c'est un belle prouesse !

Parkinson passe à son tour (pouvoir très moyen, selon mon propre jugement), Peterson (qui m'envoie une motte de terre dans la gueule). Quand le Boulkrog revient s'asseoir parmi nous, elle dit d'un ton mélodramatique :

- Mon Dieu, j'ai atrocement souffert, et je souffre encore !

Mais bien sûr, et moi je cache un Nundu sous mon lit.

Bon, voyons la performance de Potter, au lieu d'écouter les jérémiades de la préfète.

Quand Dumbledore s'approcha de lui pour poser ses mains sur ses épaules, mon instinct me conseilla de reculer.
Je ne remercierai jamais assez mon instinct pour ça.

Un pan du mur du château, soufflé par l'explosion, passe à un centimètre de là où je me trouvais deux secondes auparavant.
Je tombe par terre, tandis que les autres roulent trois mètres plus loin. Un bruit de verre brisé semble indiquer que huit fenêtres et une serre viennent de tomber en morceaux.

Je me redresse lentement, pour contempler devant moi ce qui ressemble à un champ de bataille.

Seul être dépassant à plus de cinquante centimètres du sol, Dumbledore se tient debout au milieu de la pelouse dévastée.

Potter est accroupi sur le sol, tremblant de tous ses membres.
S'il n'a pas la magie Pure, je veux bien me faire manger par un Veracrasse.

Dumbledore regarde la pelouse d'un air malicieux.

- Et bien, nous reprendrons le cours demain soir, si vous le voulez bien…

- fin du cinquième chapitre –



À bientôt pour le sixième chapitre… Eh ! au passage…Puisque vous avez lu jusque là… Reviews ?