Disclaimer : Si j'avais un jour eu quelques prétentions sur le livre d'origine, je ne serais pas là à écrire cette fic mais bel et bien enfermée dans un asile. Mais d'un point de vu juridique, il paraît qu'il faut en faire un. Alors, allons-y : Harry Potter et compagnie sont à la big boss, madame Rowling, et je ne suis pas payé pour écrire (mais j'aimerai bien ; )).

Notes : Merci Zofinette pour le bêta readage !

RAR : j'adore faire mes rar ! c'est vraiment sympa, et la plus part du temps je me marre bien ! Merci à tous !

CyCy-Lupin : Merci ! Ça me fait toujours plaisir de découvrir un ou une nouvelle revieweuse… Tu sais que tu me sauves la vie en me parlant des prêtresses ? J'avais oublié d'en parler dans mon disclaimer En fait, je me suis très librement inspirée des Dames du lac et des Brumes d'Avalon de Marion Zimmer-Bradley en écrivant ce chapitre, et les prêtresses n'ont absolument rien à voir avec les bouquins de Rowling. Merci beaucoup en tout cas, et gros bisous !

Aranyella : Coucou ! merci beaucoup pour ta review, ça fait hyper plaisir ! Merci beaucoup pour ta critique de la fin du chapitre, j'essayerai de faire attention à mes fins de chapites, la prochaines fois (c'est ça, le pb avec les fins de chapitres, c'est que j'en ai tellement par dessus la tête que j'écris n'importe comment !). Ne me dit pas que tu as failli te rendre malade, je vais mourir de culpabilité, moi ! éè C'est une fic dangeureuse, je vais allez la mettre en rating R… loll. Bisous, et à bientôt !

Morwan : coucou, Mo (j'adore ce petit surnom !). Oh, oui, l'histoire d'antigone est loin d'être marrante, et c'est loin d'être fini… Mais c'est une fiction, hein, Mo ! passke si ya réellement de gens qui obligent leurs enfants à se marier entre eux… Eurk ! D'ou me vient cette idée ? Ah, ça, je serai in-ca-pable de te le dire, vu que l'écriture de cette fic remonte à un an déjà (comme le temps passe…). T'as réellement eu une baby-sitter comme ça ??? Bon sang, quelle horreur ! Nous, a part une qui est restée deux ans, on les a vu défiler ! Pas qu'on soit des gamins abominables, mais je pense qu'on était juste un peu nombreux (on était six ). Oui, morgane est bien en rapport avec le roi arthur (de même que celui-ci est en rapport avec merlin) mais je trouvais que les "Par Merlin" devenaient un peu répétitif, alors j'ai varié Merci pour ta longue review, ça m'a fait hyper plaisir !

Csame : Rapport au drame œudipien… Ben au début de l'écriture de cette fiction, je me suis beaucoup cadré sur l'Antigone d'Annouilh (fille d'Œudipe, mais je ne t'apprends rien ) Et après avoir changé quarant douze fois les péripéties, ça na plus vraiment de rapport ! Merci beaucoup pour tes compliments, ça me touche vraiment. À bientôt, j'espère !

Axe : Je crois pas qu'il y ai de mal à reviewer pour reviewer… L'auteur est forcément ravie, c'est l'attention qui compte ! c'est très stéréotypé, comme phrase, mais c'est très vrai ! MDR pour l'orthographe de troll… Copineuh !

Titania : Coucou ! Ravie que de voir que la retenue t'a plue ! Oui elle est bizarre, mon antigone, mais je te retiens tout de suite, elle n'est pas une duelliste pacifique, mdr ! Juste un peu… dépassée par les évenements ! ET les serpentards ne vont pas la soutenir, tu penses bien, ils sont juste pas réellement au courant des faits ! Je suis contente que tu ai remarqué my heart belong to a dementor, parce que je m'était beaucoup amusé avec ma demi-sœur a en inventer quelques paroles

Je vais pas commenter tout ce qui m'a plu parce que sinon j'ai pas fini(bon en vrac la composition de la baguette, le sortilège "banana split" et "my heart belong to a Dementor" ça c'est un tube !lol). Merci beaucoup en tout cas, et à bientot ! Bisous !

La vache milka : Antigone est la modestie même, c'est bien connue, et ça va continuer d'empirer au fil de la fic ! Je suis contente que tu trouves des atténuations à l'apparence très mary-sue d'Antigone (disons que c'est une mary-sue du coté obscure… Ya une appelation pour ça ?) Merci beaucoup, et à bientot ! Bisous.

Anya et Xeres : Et oui, pire que le syndrome malfoy, nous avons le syndrome BIRDS, mariages consanguins de mère et père en fils et filles ! J'ai enfin terminé le chapitre seize, et je pars en vacances avant de m'attaquer au 17… Je respire enfin ! Harry, lent à la détente ? Ben oui, bien sûr, c'est qu'un crétin de gryffondor ! (okay. Je me considère moi-même comme une gryffondor, mais disons que tigou déteind sur moi !) bisous, et bonnes vacances !

Vert : Distribution de review pour ne rien dire ? Fait gaffe, tu t'adresses à une professionnelle de cet art ! personnellement, je déteste le thé, je suis plus nesquik avec un peu de lait… en plus y a plein de vitamines, c'est super bien www.nesquik.fr tu verras, c'est très bien expliqué oh, je n'aurais pas la prétention de dire que je suis capable de réecrire le 5e tome, j'essaye juste de coller à l'histoire un minimum pas d'en faire une suite logique, mais de respecter ce qui a été écrit) apres, je suis tout à fait incapable de créer une intensité dramatique comme celle du 5e tome. absolument incapable, donc je n'irai certainement m'en venter ! je connais pas trop star wars, mais il est évident que rowling ne va pas parler des jolis petits papillons dans son sixième tome ! J'aime bien mon antigone, même si elle est absolument détéstable (dans la vie réelle, je la hairait !) Malgré sa mary-suite aiguë (maladie génétique, les médicomages n'ont rien pu faire)

Pour le chapitre 15, je pense que j'aurais du faire gaffe à la fin, parce que out le monde est certain qu'antigone est amoureuse… Hos ça n'est pas le cas ;) J'ai enfin terminé le seize… des que j'arrive à mettre la main sur une disquette en bon état de fonctionnement, je l'envoi à ma bêta ! dc je le posterai à la fin des vacs, je suppose ! En tout cas, merci de me donner ton avis, et à bientôt, j'espère ! Bisous.

Alixe : t'as une nouvelle fiction ? Ben je vais allez la lire ! je ne me suis jamais mise à tes fics parce que j'avais pas trop envie de lire une fic sur ginnie en ce moment, mais le sujet de celle-là m'interresse bcp plus, dc je vais m'y jetter ! bisou, et merci !

coco36 : Merciiiiiiiii ! c'est trop gentil, je suis pas sure de meriter le quart de la moitié de ces compliments ! Gros bisoux, et merci !

Chapitre 9

Fatigue

Le mois d'octobre s'est écoulé avec lenteur, les cours succédant aux cours, les heures de colles aux heures de colles. Ma punition avec Potter a enfin pris fin. Mine de rien, nous avons nettoyé une bonne partie du neuvième étage. Chacune de nos soirées se terminait inévitablement par un duel, mais c'était plus devenu une convention entre nous qu'autre chose. La plupart du temps, même si ça me tue de le reconnaître, c'est lui qui gagnait. En fait, quasiment tout le temps. Comme quoi, on s'habitue à tout. Même à Potter. En tout cas, je lui souhaite bon courage pour la suite. Mais c'est un Gryffondor, il devrait pouvoir se débrouiller de ce côté-là.

Les brumes froides qui s'étaient abattues sur Poudlard furent bientôt remplacées par l'air glacial et sec de novembre, occasionnant ainsi de nombreux rhumes et la réouverture de la saison de Quidditch.
C'est pourquoi je me retrouve ce matin encerclée par une horde de Gryffondor enthousiastes, hurlants à tort et à travers des "Allez Poufsouffle !" ou encore "La victoire aux aigles !". Ce sont toujours les plus bruyants dans les gradins, allez savoir pourquoi.
Notez bien que le match n'a pas encore commencé.
Je me demande bien qui va pouvoir remplacer Jordan. Il est de coutume que ce soit les Gryffondor qui assurent le commentaire du match. Sue Jordan aurait bien fait l'affaire, elle a une langue franchement acérée, mais elle est en troisième année à Serdaigle. Une atroce rumeur court selon quoi l'un des frère Crivey aurait le poste, mais impossible de savoir si c'est vrai ou pas, car les lions gardent leur secret de façon draconnienne. Mais quand même, j'imagine vraiment difficilement un Crivey avec autre chose qu'un appareil photo en main. Et puis ils ne sont pas assez passionnés par le Quidditch pour assurer le commentaire. Ca se trouve, ce sont les Gryffondor eux-mêmes qui ont fait courir ce bruit. Enfin… j'espère ! Non, ce qu'il faudrait, c'est quelqu'un qui soit vraiment à fond dans ce sport. J'aurais bien vu Weasley, mais comme il fait déjà partie de l'équipe… Enfin, bon, la surprise ne devrait plus tarder à être révélée…

- Bienvenue à tous pour le premier match de la saison de Quidditch qui opposera Serdaigle à Poufsouffle !

Une petite voix féminine, claire, futée, avec un léger accent irlandais. Pas celle d'un Crivey, en tout cas. Je me tords le coup pour essayer d'apercevoir à travers ma paire de Multiplettes la tête de la remplaçante de Jordan. Une petite blonde, probablement en quatrième année. Il ne me semble pas me tromper en affirmant qu'il s'agit de Clio Finnigan, soeur du Gryffondor de sixième année du même nom.

- La rencontre sera arbitrée par Mrs Bibine. Et c'est l'équipe de Serdaigle qui fait son entrée ! Voici… Chambers ! Tagliabu ! Bradley ! Goldstein ! Carmichael ! Apple ! Eeeeeeeet… Chang !

Elle se prend pour Ludo Verpey, ou quoi ?

- Quelques petits changements, dans cette équipe de Serdaigle, maintenant dirigée par Chang, et avec le remplacement de Davies par Helen Tagliabu, qui jouera son premier match aujourd'hui… Pour les Poufsouffle, qui font maintenant leur entrée, quelques petits changements notoires aussi. Voici… Smith ! Cauldwell ! Zeller ! Connely ! Metenat ! Whitby ! Eeeeeeet… Summerby ! Rose Zeller et Kevin Whitby, respectivement poursuiveuse et batteur, jouant également leur premier match, au même titre que Tagliabu… Bonne chance à tous ! Mrs Bibine s'avance ; le vif est lâché, suivit des Cognards, du Souafle et du coup de sifflet ! C'eeeeeeeest parti ! Smith attrape aussitôt le Souafle pour le passer à Zeller qui le…
Et deux cent quarante points plus tard pour les Serdaigle, soit une moyenne de un but encaissé toutes les cinq minutes par Whitby, le gardien des Poufsouffle (pire que Weasley à ses débuts, si vous voulez mon avis…), les deux Attrapeurs montent en chandelle, dégommant au passage Tagliabu qui prend le Souafle dans la figure. C'est finalement Chang la plus rapide, et c'est avec un sourire grand comme une banane qu'elle se pose sur la pelouse. Mais je ne peux m'ôter de la tête que c'est en pleurant qu'elle avait terminé son dernier match. Je me demande bien ce que Potter pouvait lui trouver.

Victoire donc, pour les Serdaigle, 210 à 390, et qui prennent une certaine avance. Ca va être dur de les rattraper.
Le retour au château se fait sous les hourras de la foule en délire, et sous les regards déçus des Poufsouffle. Ils ont pourtant joué un bon match, même un excellent, malgré la capture manquée du vif.

Je retourne dans la salle commune, songeant avec ennui à la montagne de devoir qui m'y attend. Comparé à l'année dernière, bien sûr, le rythme est plus léger, mais Nicoletta semble confirmer la tradition selon laquelle les profs de Défense de Poudlard sont dingues. Elle s'est mis en tête de nous faire apprendre le plus grand nombre de sortilèges d'attaque et de défense possible. Quand au petit professeur Flitwick, il semble avoir été atteint de la folie des grandeurs, puisqu'il s'est mis en tête de nous faire invoquer les éléments. Et puis quoi encore. Nous avons fait jusqu'à présent quelques tentatives aux résultats inexistants, avec l'invocation de la Terre, l'élément le plus facile à maîtriser - paraît-il.

Je repasse avec soin mes notes de cours, puis je retourne dans le parc, pour essayer de faire pousser un brin d'herbe, ou de provoquer une petite secousse sismique.
Une grande parcelle de terre meuble a été tout spécialement aménagée par Hagrid à notre attention pour que nous puissions - en vain - nous y acharner. Je ne suis pas la seule à être consciencieuse, puisque Granger est également là, à s'entraîner. En temps normal, pas mal de Serdaigle auraient passé leur samedi après-midi à s'énerver sur le terreau, mais ils sont trop occupés à fêter leur victoire, et sans doute en compagnie des Poufsouffle, d'ailleurs, car si la haine entre Godric Gryffondor et Salazar Serpentard s'est transmise à travers des générations d'élèves, il en a été de même pour la très forte amitié qui unissait Rowena Serdaigle et Helga Poufsouffle.
Granger ne m'a pas vue. Je l'entends marmonner les incantations nécessaires pour que la Terre réagisse, agiter sa baguette, et naturellement, échouer. Je me retiens de ricaner. Avec rage, la Gryffondor pointe son item magique vers le sol et fait voler une giclée de terre.
L'idiote ! J'en ai pris plein dans la figure ! Voilà, je suis là, à pleurer comme une madeleine, pour essayer de faire partir les particules qui ont envahi mes yeux, pendant que Granger bafouille des excuses à tort et à travers.

Une demi heure plus tard, les yeux propres et secs, je m'attaque à la tâche. Mais la terre n'est définitivement pas mon élément, et au bout de une heure et demie d'acharnement désespéré, je renonce, vidée de toute énergie.

- - - - -

- Mais, au nom de Merlin, ce n'est pas si compliqué, bon sang ! Il faut juste un peu d'imagination et de persévérence, et une fois que vous aurez compris le mécanisme, il n'y aura de magie plus évidente à vos yeux.

Il commence à m'énerver, Flitwick, avec ses beaux discours. Je suis couverte de terreau de la tête aux pieds, et la seule chose qu'il trouve à faire, c'est de prodiguer des conseils à tort et à travers, tout en faisait apparaître une multitude de fleurs de toutes sortes : azalées, rhododendrons, magnolias, roses, hibiscus, hortensias, fuchsias, myosotis, edelweiss, œillets, campanules… Pas une n'échappe à son coup de baguette maléfique. Une tension palpable règne sur le parc, et plus d'un élève rêve de lui sauter dessus - et je ne parle pas uniquement au nom des Serpentard.
Il ne restait plus qu'une demi-heure de cours à s'embourber dans la gadoue marronnasse quand le miracle s'est enfin produit. Angelique Lacoste, une fille de Serdaigle, s'est tout d'un coup mise à faire pousser des plantes avec une facilité déconcertante. Flitwick a accordé cinquante points à sa maison, pendant que la fille, radieuse, expliquait en souriant d'un air ravi qu'il fallait simplement s'accorder avec la terre, et avoir un petit peu d'imagination.
Mais oui, voyons ! C'est d'un simplicité enfantine, pourquoi n'y ai-je songé avant ?

J'ai tout essayé, de l'Ancienne Magie à la magie Noire, en passant par l'Elfique (dont je n'ai que de très vagues notions) et l'Antique. J'ai essayé toutes les sortes de transes que je connaisse (je me suis même endormie jusqu'à ce que accidentellement, Goyle m'envoie sa baguette dans la figure), bref, rien à faire, la terre ne répond pas à mes supplications désespérées.
La réussite de la Serdaigle redonne néanmoins du courage aux plus déterminés. Je fais bien évidemment partie du lot. Curieusement, la réussite de Lacoste semble avoir déclanché toutes les autres. Tour à tour, Londubat, Malefoy, McMillian, Patil (les deux), Flinch-Fletchley renouvellent l'exploit. Plus que dix minutes de cours. Allez, je dois y arriver !

Se concentrer… Ne faire qu'un avec la Terre… Ne faire qu'un avec la Magie… Dépasser les limites de son imagination… Baisser ses murailles… Créer… Donner la vie aux plantes… Faire bourgeonner la flore…

Coquelicots, pivoines, chrysanthèmes, verveines, pavots, anémones, muguets, perce-neiges, tulipes et marguerites se mélangent dans mon esprit dans une pluie de pétales multicolores. Elle est là, je le sens, la Magie Terrestre fourmille au bout de mes doigts. Je n'aurais qu'à agiter ma baguette pour que surgissent de la terre des fleurs par centaines, par milliers.

- Alors, mademoiselle Birds, vous vous en sortez ?

Je plante mon regard dans celui de Flitwick, et clame à voix haute l'incantation.

- Floralus geox.

Et le petit professeur d'enchantements se retrouve dissimulé sous une abondance de fleurs.

- Exfellent, fraiment, mademoifelle Birfd. Fingt points pour Ferpentard.

Le pauvre. Il a dû avaler un crocus ou une orchidée. Je passe les dernières minutes du cours à parader avec fierté en faisant pousser des plans de pâquerettes, et à regarder Malefoy narguer les trois lionceaux en les encerclant avec des cactus. Potter semble pris d'une envie irrésistible de lui enfoncer l'un d'entre eux dans les narines.
Pour ma part, j'attends avec impatience le prochain cours d'enchantements. On passera aux arbres.

- - - - -

La salle commune est silencieuse, suite à l'annonce de Malefoy. J'étais au courant, bien sûr, mais je dois dire que depuis la dernière fois que j'ai vu Narcissa Malefoy, c'est à dire au mois de septembre, où elle avait tout habilement dissimulé sous une longue robe de velours noir et avec une petite illusion, cela m'était un peu sorti de la tête. Pansy Parkinson est la première à sauter au cou de son fiancé.

Némésis Malefoy sera quand même sa future belle-soeur.

Je m'approche pour le féliciter à mon tour, avec l'étiquette qui s'impose, puisque dans de telles circonstances, nos querelles d'écoliers sont remplacées par une politesse guindée.

- Je suis ravie pour toi, Drago. Tu transmettras mes amitiés à ta mère, et à ton père également, puisque je suppose qu'il était là lors de la naissance.

C'est curieux, au fur et à mesure que je prononce ces paroles, je me rends compte que je pense vraiment ce que je dis. Malefoy aussi, d'ailleurs, puisqu'il m'adresse un franc sourire.

- D'ailleurs, Bi… Antigone, j'ai quelque chose à te demander de leur part à tous les deux.

Je sens une sorte de petit picotement naître dans ma poitrine. Serait-il possible que ce soit à moi qu'ils aient pensé ? Non, ce serait trop beau…
Malefoy parvient à se dégager des bras collants de Parkinson, et m'attire vers un angle de la cheminée.

- En fait, père et mère souhaiteraient que tu sois la marraine de Némésis.

Alors je ne me suis pas trompée. Je porte une main à ma bouche, comme pour dissimuler la joie profonde qui m'envahit. Je tente, vainement, de reprendre contenance, de rester ce que je suis, la froide et insensible Antigone Birds. Pas besoin de faire beaucoup d'efforts, finalement, puisque le souvenir de Père vient ombrager le tableau de mes espoirs.

- J'en serais enchantée, Drago. J'écrirai à Père demain pour qu'il confirme auprès de tes parents mon consentement.

Subtile manière de lui faire comprendre que ce choix n'est pas mien, et il a le tact de ne faire aucun commentaire.

Encore une soirée bien arrosée chez les serpents de Salazar. Je me prête sans grogner aux festivités. Cette petite fête non officielle se fait dans l'intimité de la maison, mais samedi prochain, le cachot n°13 ouvrira ses portes aux proches de Malefoy. La musique est à plein tubes, l'alcool circule, les cigarettes et la drogue aussi.

- - - - -

Les premiers rayons du soleil pointent timidement à travers les soupiraux de la salle commune quasiment désertée. Avachie dans les canapés défoncés, la tête lourde, je tire sur mon joint à l'élebore, tout en regardant à travers un nuage de fumée Malefoy peloter tranquillement Parkinson. Garner dort sur une des tables, Goyle ronfle sur le tapis. Crabbe s'en sort plutôt bien, puisqu'il débouche une énième bouteille d'hydromel, qu'il se met à boire goulûment.
J'aime l'atmosphère de la grande pièce, le doux bercement des effluves de l'alcool. Malefoy redresse la tête de la poitrine de sa blonde, et tourne la tête vers moi, les yeux perdus dans le vague. Une sorte de courant de complicité, ou quelque chose comme ça, passe entre nous. Il me sourit.
Je lui tends le bédot. Il tire une, deux bouffées, et le passe à Pansy, qui tire dessus à son tour et me le rend.

Six heures sifflent à la grande horloge d'argent qui surplombe la salle commune. J'écrase mon pétard contre l'accoudoir de mon fauteuil et, avec lenteur et lourdeur, je me lève pour aller me laver. J'espère que je ne vais pas m'endormir sous la douche.

- - - - -

Je sors de la salle de bain avec un teint à la limite du verdâtre. Pomfresh me voit avec cette tête, elle me boucle pour trois mois à l'infirmerie. Il est à peine sept heures et demie, aussi, je m'assois et commence à rédiger une lettre pour Père, une pour les jumeaux, et une pour Billie Rosier, ma marraine, ce qui me prend une bonne heure, car mon cerveau embrumé semble fonctionner au ralenti.

On a rajouté des marches à la volière depuis la dernière fois que j'y suis passé, c'est pas possible ! Je mets dix minutes à retrouver Isis, ma chouette harfang, que je confond avec celle de Potter. Il pouvait pas choisir un hibou d'une autre couleur, non ?

Isis n'a l'air d'apprécier que modérément mes maladresses pour attacher les trois rouleaux de parchemins à ses pattes, et son bec acéré m'atteint plusieurs fois avant que je ne parvienne enfin à lui confier l'intégralité de mon courrier.

Je suis complètement défoncée, et je manque plus d'une fois de me casser la figure en redescendant vers la Grande Salle pour petit déjeuner.

La table de Serpentard est à moitié vide. Je manque de m'asseoir à côté de ma chaise, verse mon porridge à côté de mon bol, et laisse tomber ma cuillère deux fois dedans.

Je retourne dans la salle commune pour aller prendre mes affaires de cours… Quelle galère ! On commence par Duel ! J'espère que je vais me retrouver avec Parkinson, où n'importe quel autre Serpentard ayant participé à la fête, comme ça on pourra faire un concours de ronflements…

Peut-être que je ferais mieux d'aller voir Pomfresh, finalement… Non, mauvaise idée. Je ne pense pas qu'elle ait digéré de voir son infirmerie en morceaux, après mon dernier passage, même si ça remonte à plus d'un mois.

Eh ! Un mois sans aller à l'infirmerie ! Record battu !

- - - - -

- Birds, vous m'écoutez ?

Flûte, je me suis encore endormie debout…

- 'Scusez-moi, professeur.

- Birds, je vous avais demandé de travailler votre défense, et de ne pas utiliser de sortilège d'attaque !

Elle commence à me pomper, Nicoletta, à être toujours sur mon dos. Pas de ma faute, quand même, si Padma Patil est incapable de se défendre correctement… Mais comme je suis trop crevée pour me battre correctement, je l'ai stupéfixiée d'entrée de jeu, et j'ai - accidentellement - oublié de la ranimer. Pas de quoi en faire un drame.

Je regarde le désastre qui s'étend sur la salle de Duel. Les Serdaigle maîtrisent avec une facilité déconcertante les Serpentard, qui dorment debout, au sens propre comme au sens figuré.

Nicoletta nous demande de nous asseoir pendant qu'elle nous explique le fonctionnement du sortilège de Briseglace (qui permet de faire céder des surfaces solides). Grave erreur de sa part : à peine le cul par terre, la moitié des Serpentard se sont déjà endormis.

J'ai maaaaaaal partout…

Mes membres sont lourds… tellement lourds…

Si je m'allongeais…

M'étendre, rien qu'une demi-seconde…

Ensuite, je me redresse, et personne ne remarquera rien…

Rien du tout…

Totalement inaperçue…

- 30 POINTS DE MOINS POUR SERPENTARD ! QU'EST-CE QUE C'EST QUE CES POSITIONS ?

Heiiiiiiiin ?

Oups, mauvaise idée de s'allonger… remarque, je ne suis pas la seule : Pansy se sert du ventre de Drago comme oreiller, d'ailleurs les cris de Nicoletta ne l'ont pas réveillée ; Crabbe et Goyle sont adossés l'un à l'autre, l'air hébété ; Partview, Garner et Bulstrode, quant à elles, dorment la tête entre les jambes - mais cela ne suffit pas à dissimuler les ronflements de Bulstrode.

- - - - -

Nicoletta mérite la mort. Quand j'aurai récupéré mes heures de sommeil, j'irai la tuer à mains nues. Pour nous empêcher de dormir, elle nous a forcés à passer la fin du cours debout.
Si on a même plus le droit de fêter dignement la naissance de sa filleule, où va le monde, je vous le demande ?

Je regarde mon assiette de purée, et l'assiette de purée me regarde… Non, là, je divague complètement.

Allez mes agneaux, cours de potion avec Rogue, ça va pas être de la tarte, espérons sa clémence.

Rogue ? Clémence ? Non, là, je continue de divaguer.

Je me pose sur la première place libre qui s'offre à mes yeux dans la salle de cours, et m'affale sur le pupitre.

Zzzz.

Claquement de porte. Rogue entre dans le cachot avec son habituelle démarche glissante, presque similaire à celle d'un détraqueur.
Tiens, il ne fait pas l'appel, il doit être en train de contempler le désatreux tableau qu'offrent les Serpentard le lendemain de la naissance d'une Malefoy.

- Puis-je savoir quels sont les élèves qui n'ont pas été se coucher hier soir ?

Je ne prends même pas la peine de lever la main.

- Birds, puisque vous avez eu une bonne nuit de sommeil, vous aurez une retenue. Maintenant, veuillez avoir une posture décente.

Bon, finalement, j'élève mon bras à deux centimètres au dessus du bureau.

- Tenez-vous bien quand même.

Ce qu'il me demande me paraît aussi facile que de soulever le château lui-même.

Le cours se passe très mal. La Poufsouffle avec qui je suis couplée - Susan Bones - commet l'erreur de me faire verser l'extrait d'essence de Campanule Garou. Et moi, oubliant complètement que si on ne redresse pas la bouteille, le liquide continue de couler, je verse l'intégralité du récipient, alors que seulement treize gouttes étaient nécessaires.
L'explosion du chaudron a même réussi à réveiller Crabbe, c'est dire si elle était puissante.
La colère de Rogue aussi l'était, il a hurlé sans discontinuer pendant quatre minutes, à propos de notre stupidité, de notre inconscience, du prix des ingrédients, de nos cervelles pas plus grandes que des œufs de Doxys, et de notre crétinerie. J'ai bien cru que Bones allait fondre en larmes.
Le directeur de Serpentard a dû interrompre son imprécation pour faire évacuer la salle de classe, car Parkinson a fait tomber une chauve-souris entière dans le chaudron, ce qui était déjà mauvais, mais cela ajouté aux os de Veracrasses qu'elle a oublié d'enlever, cela a formé un poison très puissant et aux effluves toxiques.
J'espère qu'elle a noté les détails de la préparation de cette potion, j'aimerais beaucoup la tester sur un des elfes de maisons que l'on a à Birds' Castel, ou encore mieux, sur un prof.

A la fin du cours, je suis retournée dans le dortoir, et me suis endormie toute habillée sur mon lit.

- - - - -

La réponse de Père est arrivée ce matin, à l'heure du petit-déjeuner, apportée par Styx, l'Augurey de la famille. Les apparitions du phénix irlandais sont toujours très remarquées, à la table, et les "il est trooooooop beau" fusent de toutes parts. Il est peut-être beau, mais j'ai jamais autant détesté un oiseau. Peut-être parce que je redoute et hais les lettres envoyées par Père et Mère.

Antigone,



Nous avons bien reçu ton message. La proposition des Malefoy est toute à ton honneur, et il serait bon de renforcer les liens qui unissent nos deux familles. Aussi, je te recommande d'accepter d'être la marraine de Némésis Malefoy. Envoie une réponse à Narcissa dès ce soir.

Songe maintenant que c'est toi qui devra lui enseigner les réalités de la vie, comme Billie l'a fait avec toi. Le baptême se déroulera pendant les célébrations de fin d'année ; nous célébrerons tes dix-sept ans en même temps que ceux de Drago, comme les années précédentes, en compagnie des Swendenbörg. Nous verrons sans doute beaucoup de monde.

Bellorose Birds


Ainsi, je suis la marraine de Némésis.

Némésis… La vengeance divine… Je l'aime déjà, cette petite.

"Nous célébrerons tes dix-sept ans en même temps que ceux de Drago, comme les années précédentes".

Malefoy est né le 2 janvier, moi le 3. Nous avons toujours fêté nos anniversaires ensemble. Ce sera différent, cette année, il y aura sa petite soeur, il y aura les Swendenbörg…

"Nous verrons sans doute beaucoup de monde".

Voldemort. Nous allons rencontrer Voldemort. Billie et sa sœur vont recevoir la marque. Elles vont devenir des Mangemorts.

Ca me fout un peu la trouille, de savoir qu'elles ne seront plus tout le temps à Birds' Castel. Quand leurs parents ont été tués, l'année de ma naissance, Billie et Hailie Rosier sont devenues les pupilles de Père. Elles ont été envoyées étudier à Beauxbâtons, le ministère a refusé qu'elles soient envoyées en Bulgarie, étant filles de Mangemorts, et Billie ayant été renvoyée de Poudlard (elle n'a jamais voulu me dire pourquoi).
Billie avait douze ans quand Alastor Maugrey a tué ses parents sous ses yeux, Hailie six.

- - - - -

Le cours d'Ancienne Magie se déroule sans trop d'anicroches. Nous étions toujours à bosser sur l'animagisation de notre magie, quand la mienne a enfin pris sa forme.
Lentement, l'oiseau aux contours flous que j'entrevoyais dans mon esprit depuis plus d'un mois, a pris sa forme définitive, se colorant d'un beau rouge sur la gorge, et de plumes marrons tachetées de blanc sur le dos. L'oiseau, de petite envergure, a battu une fois, deux fois des ailes, et s'est tourné vers moi.

Une perdrix.

Si j'étais un Animagus, je me changerais en perdrix.
En une stupide volaille pleine de plumes.
J'ai cru m'étouffer de rage. Pourquoi pas en pigeon ou en canard, pendant qu'on y est ?

Cela n'a pas eu l'air de choquer Dumbledore, qui s'est contenté de sourire d'un air entendu. Comme si ça coulait de source que je me change en… arrgh !

En perdrix.

Le cours à peine terminé, je file direction la bibliothèque pour dénicher "Symboles et Connotations des Animagi". Je l'ai arraché des mains d'une Gryffondor de troisième année, qui a voulu protester, mais qui s'est retrouvée ficelée comme une saucisse avant d'avoir pu commencer à râler.

Perdrix, perdrix, perdrix… Ah ! Perdrix !
Dans la tradition des mages français, la perdrix symbolise l'incarnation du démon…

Non mais !

Dans l'iconographie des sorciers indiens, la perdrix sert de référence pour la beauté de ses yeux…

Oui, là, je suis d'accord.

Les Samouraïs chinois prétendent que la perdrix représente un appel à l'amour…

Pardon ?

En Iran, on compare l'allure de la perdrix à la démarche d'une femme élégante et hautaine ; manger sa chair, c'est comme boire un filtre d'amour…

Sans commentaire.

Comme on le voit, le symbolisme de la perdrix est assez ambigu.

Ambigu, ambigu… Ambigu mes fesses, oui ! C'est transparent comme le cerveau de Goyle : ce bouquin est un monceau de conneries !

Je libère la Gryffondor qui se met à pleurer comme une fontaine, et lui envoie son bouquin dans la figure, j'espère que ça va la calmer.

Bon, je vais aller me défouler sur le dîner, je suis affamée.

La grande salle est bondée, comme à chaque repas, en fait. Je surprends le regard de Potter posé sur moi pendant que je m'installe à ma table. Il a un petit sourire en coin. Qu'est-ce qui le fait rire, le balafré ? La perdrix symbolise la femme fatale, au cas où il aurait pas compris.

Les yeux de Potter se baissent vers la table ; je suis son regard. Un spasme de dégoût me prend quand je contemple le contenu des plats.

On m'a lancé une malédiction, c'est pas possible.

Pourquoi, pourquoi, mais POURQUOI ces imbéciles d'elfes de maison ont-ils préparé du poulet ?

- fin du neuvième chapitre -

Et bien, bonnes vacances de la Toussaint à tous (enfin, pour les français en tout cas, je ne sais pas trop pour les autres… ). Le prochain chapitre est pour la rentrée, bisous !

Coline.