Disclaimer : On va se la faire soft et rapide, aujourd'hui, rien à moi, tout à elle, et je ne gagne pas un rond. Hop là !

RAR : Herm… Bonjour. J'ai décidé que, pour une fois, je ne ferais pas de RAR personnelles. Un peu parce que j'ai la flemme, un peu parce que je suis fatiguée, et beaucoup parce que je dois me grouiller de poster ce chapitre avant de me faire expulser de l'ordi. Cela dit, je prends toujours un immense plaisir à y répondre, parce qu'elles sont utiles et agréables, mais là j'ai ni le temps, ni le courage. Donc, je vais essayer de faire un tir groupé.

• Antigone et son Mary-Suyisme.

Oui, je reconnais, Antigone en est une. Disons que, quand j'ai commencé à écrire cette fiction, il y a maintenant un an de cela, j'étais jeune, insouciante, innocente et j'étais une vraie bleue dans le monde des fanfictions (quoi que… Je le connaissais déjà depuis six mois, voir un an !). Donc, Mary Sue, je ne connaissais pas trop, et les héroïnes belles et super puissantes, c'est tellement plus simple ! Donc voilà le résultat… J'ai essayé de m'améliorer au cours de l'écriture, mais bon, on ne se refait pas.

• Antigone compte-t-elle prendre la place de Voldemort plus tard ?

Arf, bon sang ! J'avais jamais imaginé les choses sous cet angle ! Merci à Kazy qui vient de m'ouvrir l'esprit à une multitude de nouvelles fins ! Mais… Non, ça n'était pas dans les projets de la demoiselle. Par contre, ça ne serait pas totalement saugrenue, comme idée. Je vais y songer…

• La relation Harry-Antigone.

Héhéhé… Ben je ne dis rien ! Na ! Mais sachez juste que cette fic n'a pas été classée dans romance… Okay, elle a été classée dans général, vous ne pouviez pas savoir. Ben je vous le dis, voilà.

• Le choix du prénom d'Antigone.

Et bien, il fut une époque où il fut spécifique. Mais j'ai tellement changé ma fic en cours de route, que tout dépend du point de vue que l'on veut se donner

• Worlesterhood et les Prêtresses d'Avalon.

L'école, qui est évoquée dans le premier chapitre, suivait un projet de départ à ma fic, c'est-à-dire un échange inter-écoles. J'ai vite abandonné le projet, parce que des voyages de classes en temps de guerre, ça me ne paraissait pas être une bonne idée. De même, les Prêtresses d'Avalon vont être un peu oubliées au fil de la fic, parce que ça ne rentre plus vraiment dans le cadre de l'histoire.

• Longueur de la fic et régularité des updates.

Pour les updates, c'est bien simple, c'est à peu près toutes les semaines, sauf en cas de vacances, d'imprévus, d'oubli ou de mort de l'auteuse. Dans tous les cas, j'essaye de vous mettre au courant, et au pire, vous avez mon livejournal.

• Les valeurs de la perdrix.

J'ai peut-être oublié de le préciser dans le disclaimer, mais j'ai tout pompé honteusement dans le dictionnaire des Symboles, de Jean Chevalier et d'Alain Gheerbrant. Donc, je n'ai rien inventé, et ses connotations sont véridiques.

Donc voilà, merci à toutes et à tous, c'est-à-dire Alixe, Ilene, Axe, Aranyella, Coco36, Princesse Magique, Titania, Popov, Csame, Cycy-Lupin, Morwan, La Vache Milka et Kazy. Je vous aaaaaaimeuh !

Et spécials thanks à Zof à qui je dois la relecture de ce mêêêêêêêêêêêêrveilleux chapitre. Quoi ? J'ai pas le droit de m'envoyer des fleurs ? Y a des lois contre ça ?

Chapitre 10

Où Antigone fait du Quidditch et embrouille allégrement ses sentiments

Mouhahahahahaha !!!

Je me roule par terre à force de rire. J'ai mal aux côtes, les larmes me brouillent la vue, le souffle vient à me manquer.

L'Animagus de Potter…

Mon fou rire reprend. En fait, je suis littéralement morte de rire. Le Survivant beaucoup moins. Il n'a l'air d'apprécier que je me moque de sa…

Pffffffffffffffff !!!

De sa salamandre ! De sa ridicule petite salamandre jaune et noire !

- Tu peux rire, toi, avec ta volaille !

Hého ! Stop, fini de rire, on ne se moque pas impunément de ma jolie perdrix.

- C'est déjà mieux que ton vulgaire lémurien, ton rampant visqueux…

Nous échangeons encore quelques amabilités plus ou moins distinguées, jusqu'à ce que Dumbledore n'intervienne.

- Tu sais, Antigone, la salamandre symbolise l'équilibre parfait, le feu brûlant comme le froid polaire, le…

Et blablabla.

Du bi-don !

Potter est autant l'équilibre parfait que moi je suis l'appel de l'amour et l'incarnation du démon. Tout ce que ça veut dire, c'est que j'ai de beaux yeux, et que lui n'est qu'un petit ver gluant avec des pattes.

Le directeur nous libère en nous annonçant avec enthousiasme que nous allons pouvoir nous plonger dès maintenant dans l'apprentissage à proprement parler de l'Ancienne Magie.

Préparons-nous à une franche rigolade.

- - - - -

Je franchis tranquillement la porte de la salle commune, quand soudainement, aussi paradoxal que cela puisse paraisse, je me fais agresser par une oie.

- Aaaaaaaaargh !!!

Mon cœur bat à toute allure. Pas le boum… boum… boum… habituel, plutôt un truc du genre boumboumboumboumboum.

La voix suraiguë de Parkinson me tire de mes réflexions cardio-vasculaires.

- Excuse, Birds, je ne m'attendais pas à ce que quelqu'un entre…

Tu parles, elle l'a fait exprès pour montrer qu'elle arrive enfin à produire un Patronus corporel. Il n'y a pas de quoi être fière. Pour ma part, je conjure un magnifique dragon depuis plus d'un mois.

Extrêmement fière de mon dragon, d'ailleurs. Nicoletta s'est empressée de refroidir mes ardeurs.

- La puissance de votre animagus ne dépend absolument pas des capacités que possède l'animal, qu'il soit papillon ou éléphant, ver ou gryffon. Ce qui entre en compte, c'est votre propre pouvoir, votre personnalité, et la puissance de joie que vous donnerez à votre animagus. Cela n'a aucun rapport avec l'apect de votre animagus.

Peut-être que ce qu'elle dit est vrai, il n'empêche pas qu'un dragon, ça tape plus la classe qu'un hérisson - n'est-ce pas Weasley.

- Eh, Birds !

Qu'est-ce qu'elle me veut, encore, la grognasse ?

- Drago t'attend sur le terrain de Quidditch, pour un dernier entraînement avant le match.

Yep ! Un match Serpento-Gryffondor, ça se prépare ! La supeeeeer technique de Malefoy, c'est l'intimidation. Comme s'il pouvait demander autre chose à ses gorilles de services, de toues façon. Le gros défaut des "géniales" poursuiveuses de Gryffondor, c'est qu'elles ne savent jouer qu'à trois, elles sont incapables de jouer s'il en manque une. Donc, on prend par exemple Stella Johnson, on la met hors-service, et Tiphania et Zita ne savent plus jouer. Simple. Stupide, mais simple.

Je trouve ça quand même un peu léger, comme tactique, mais bon…

J'enfile ma robe verte, prends mon balai, et pars en courant vers le terrain de Quidditch. Je ne sais pas ce qui me retient de sauter sur mon balai et de traverser tous les couloirs à grande vitesse. C'était un de nos rêves avec les jumeaux, ils avaient d'ailleurs fait le serment de ne pas quitter Poudlard sans l'avoir fait. Pari tenu, bien évidemment. Le charmant petit marécage que Flitwick a laissé en la mémoire du Grand Chambardement est là pour en attester.

Je passe le hall quand je vois surgir de la porte opposée quelqu'un avec un balai en main, portant la robe écarlate de Gryffondor.

Et bien évidement, il s'agit de Potter.

Nous nous arrêtons face à face, interdits. Pourquoi est-il en tenue de Quidditch puisque le terrain est réservé aux Serpentard ?

Le même raisonnement fait son chemin dans le cerveau étroit de Potter et, mû par un instinct commun, nous nous précipitons dans le parc le plus vite possible.

Nous arrivons à peu près au même instant sur le terrain, juste à temps d'ailleurs, puisque Malefoy et Weasley en sont limite à se taper à coups de balais sur le crâne.

Je sors discrètement ma baguette, on ne sait jamais, ça va certainement dégénérer. D'ailleurs, à peine l'un en face de l'autre, les deux capitaines en sont déjà aux insultes.

- Pauvre crétin, crache Malefoy, le terrain nous est réservé, j'ai un mot signé de Rogue pour toute la semaine jusqu'à aujourd'hui.

- Et mon parchemin, imbécile, qui l'a signé, à ton avis ? Le Père Noël ?

Silence. Tout le monde contemple Potter en se demandant qui peut bien être le Père Noël.

- Qui ? demande Malefoy, un air d'incompréhension sur le visage.

- McGonagall, abruti. Mais je peux aller voir Dumbledore, il ne me fera pas de difficultés…

Je suis sûre qu'il bluffe, mais il ne vaut mieux pas prendre le risque, Malefoy a l'air à cours d'arguments, et Crabbe et Goyle commencent à bomber le torse. Vaut peut-être mieux éviter de casser la gueule de tous les Gryffondor la veille du match, pas que ça me dérangerait, mais je ne suis pas sûre que Dumbledore apprécierait.

- Bon, les Gryffondor, vous vous cassez vite fait, on n'a pas que…

- Toi, la poule, tu la fermes !

La poule ? LA POULE ?!

- NON MAIS TU T'ES VU, TRONCHE DE LEZARD ?

Et tandis que j'insulte Potter de tout mon saoûl, le reste des deux équipes recule prudemment.

J'ai, en effet, brandi avec force ma baguette vers Potter, tout en lui envoyant un sortilège d'entrave amplement mérité.

Il l'esquive, m'attaque à son tour ; tandis que je lui balance un stupefix dans la tronche, il riposte avec un expelliarmus.

Ce petit jeu dure bien cinq minutes, pendant lesquelles Serpentard et Gryffondor ne forment plus qu'une masse de spectateurs regardant, la bouche entrouverte, des éclairs fuser de tous côtés.

Puis la Magie Pure s'en est mêlée.

Je l'ai sentie s'extirper hors de ma poitrine, telle une tempête, et s'abattre sur Potter avec une force phénoménale. Ma perdrix l'a littéralement propulsé. Il fait un bon vol plané à cinq mètres. Il s'est aussitôt relevé, un filet de sang au coin de la bouche. Avant que je n'aie pu faire quoi que ce soit, j'ai senti quelque chose d'indéfinissable s'insinuer en moi, me brûlant de l'intérieur. Puis, dans mon esprit, une forme s'est imposée à moi, dans un éclat de flammes. Une énorme et magnifique salamandre. Enfin, non, je veux dire, un ridicule petit serpent d'eau à pattes. Je me suis retrouvée les quatre fers en l'air, et à la douleur que je ressens au coin de l'œil, il doit être en train de prendre une jolie couleur bleutée.

Weasley a attrapé Potter par les bras, et j'ai senti Pucey tenter de me relever avec la délicatesse qui s'impose, c'est à dire en me déboîtant les épaules.

Pas pour autant que je me suis calmée. A peine m'eut-il lâché que je me suis jetée sur le capitaine des Gryffondor.

- OK, Potter, t'as un problème de place ? Et bien, c'est pas grave, on va en faire ! Montre moi de quoi tu es capable, à trente mètres du sol !

Il me regarde avec énervement, puis, sans répondre, il se retourne, arrache son balai des mains de Ginny Weasley, l'enfourche, ordonne à son équipe de faire de même et décolle.

Je fais un tour sur moi-même, ramasse mon balai, et fais face au reste de mon équipe qui est un peu lente à la détente, et qui n'a pas compris que pour s'envoler, il faut monter sur son balai et taper du pied.

- Vous vous dépêchez, oui ? Crabbe, Goyle, Nott, vous vous occupez des Johnson, Pucey, tu prends Dubois, Swiffer tu t'occupes de la Weasley, Malefoy je te laisse l'autre Weasley, et moi je me charge de Potter !

- Attends, Birds, tu te prends pour qui ? C'est encore moi, le capi…

- Mais t'as de la merde d'hippogriffe dans le cerveau ? Tais-toi et décolle !

Le match qui suivit fut sans doute le pire que Poudlard n'ait jamais connu. En fait, on ne pas parler de match, vu qu'il n'y avait ni batteurs, ni gardiens, ni attrapeurs, pas de vif, pas de cognard. Juste un amas de poursuiveurs ne renonçant à rien pour parvenir à leurs fins, juste la force brute du Quidditch.

C'est Goyle qui a ouvert le bal en attrapant par le manche le balai de l'une des Johnson et en l'envoyant faire un tête à queue. La gamine a fait trois tours sur elle même avant de tomber de son balai, et d'être récupérée deux mètres plus bas par Dubois. Ginny Weasley s'est vengée sur Swiffer en lui envoyant l'un de ses redoutables chauve-furies dans la figure. Les sortilèges de la rouquine sont tristement célèbres chez les Serpentard, Malefoy en a fait l'expérience l'an passé.

Crabbe se fait éjecter du terrain par la Johnson avec des dreadlocks, qui lui applique un coup de coude bien senti dans la figure.

Et, malgré un nombre faramineux de bassesses du genre, le Souafle poursuit sa progression entre les mains des Gryffondor. Une petite foule se masse sur les gradins. Forcément, un match Serpentard vs Gryffondor non-officiel, ça attire du monde…

Weasley surgit devant moi, le Souafle sous le bras. Je tente de donner un coup de poing dedans, je le rate, mais tape en plein dans le bide de Weasley, qui a le souffle coupé. J'en profite pour récupérer la balle et je repars dans l'autre sens, Potter et Dubois aux trousses.

Par la barbe de Merlin, où est mon équipe ? Je vais me faire lyncher !

Ils sont tous les deux à ma hauteur ; ils sont tellement serrés contre moi que si je lâchais mon balai, je ne tomberai pas. C'est ce que je fais d'ailleurs et, profitant de mes deux mains libres, je balance le Souafle à l'aveuglette en dans mon dos (Malefoy était pas loin derrière). Le seul problème, c'est que les deux Gryffondor n'ont nullement l'attention de me lâcher. Autant leurs montrer à quoi peuvent servir douze longues années d'acrobatique. Je fais une roulade du paresseux sur mon balai, et m'esquive, les pieds en bas la tête en l'air, avant qu'ils n'aient eu le temps de réagir. Mais je n'avais - hélas - pas prévu que Ginny Weasley serait en embuscade à peine quatre ou cinq mètres plus bas, et son sortilège d'entrave m'envoie valser de l'autre coté du terrain.

Petite Ginger, je vais te le faire payer.

Allez, invocation de la terre… Allez, viiiite, les Johnson me foncent dessus… Ah, ça y est !

" Arbus geox "

Ahahaha, elles s'y attendaient pas, les petites Gryffondor, à se retrouver coincées dans un baobab ! Et un petit chêne spécialement pour Ginny Weasley, contre lequel elle s'écrase lamentablement, d'ailleurs. Les chênes sont ma spécialité, mais après tout, c'est bien normal puisqu'ils font partie de l'emblème de la famille.

- AAAAAARGH !

Qui a fait pousser un sapin juste devant moi ? Je suis complètement empêtrée dans les branches, mon balai est tombé par terre, je vais devoir redescendre comme une vulgaire moldue… Aïe ! Ca pique, ces machins là !

Lentement, me cassant la figure toutes les deux branches, je redescant vers la terre.

Une fois les deux pieds sur la terre ferme, j'en profite pour contempler le désastre. Sur le terrain, des arbres et des cactus géants de toutes sortes poussent un peu n'importe où ; des joueurs sont éparpillés un peu partout sur le sol. Chez les Gryffondor, seule la Johnson "aux cheveux très lisses et très longs", Weasley et Potter sont encore en course, contre Malefoy, Crabbe, Goyle et Nott chez nous. Ginny Weasley sort de son arbre en titubant, mais une détermination farouche brille dans son regard, et elle repart de nouveau. Je m'apprête à faire de même, quand un des Serpentard qui est dans le public nous hurle que McGonagall approche.

Ni une ni deux, je sors ma baguette et la pointe sur ma gorge en murmurant "sonorus".

- Malefoy, crie ma voix magiquement amplifiée, redescend avec le reste de l'équipe, il y a McGonagall qui rapplique !

Et deux minutes plus tard, nous sommes tous dans les vestiaires de l'équipe.

- - - - -

J'étais confortablement assise dans un fauteuil de la salle commune, savourant l'agréable sensation que l'on ressent quand on sort de sa douche après un effort physique intense, quand un hibou Grand Duc au doux plumage gris et aux yeux d'ambre est arrivé. Immédiatement, je reconnais l'oiseau au nom imprononçable. Je détache le parchemin et l'écriture élancée et volontaire de Jef Nilsovitch Swendenbörg me saute aux yeux.

Chère Antigone,

C'est avec amertume que je vous annonce mon impossibilité à passer une semaine complète en votre compagnie. Néanmoins, la Confrérie des Aulnes a finalement accepté de me laisser quitter l'école une journée entière, et c'est avec joie que mes parents et moi-même nous nous rendrons à Birds' Castel, à la réception donnée en l'honneur de vos dix-sept ans et de ceux de votre camarade Drago.

Les tempêtes se sont abattues avec forces sur la région, cela doit bien faire une semaine que je n'ai point vu un seul rayon du soleil. Il est difficile de continuer étudier dans cette obscurité persistante, mais Fraiya déclare que cela ne devrait plus durer - Babba Yagga l'entende !

Père et Mère parlent déjà de votre sortie du collège Poudlard, programment nos fiançailles pour le Noël de vos dix-neuf ans. Je n'ose vous avouer mon anxiété à cette seule idée. Songez que nous ne nous connaissons qu'à travers cette irrégulière correspondance !

Persistez-vous dans cette idée d'enter chez les prêtresses d'Avalon ? Le peu de choses que je sais d'elles me vient des histoires qui ont bercés mon enfance : Viviane, Morgane, Merlin, les Dames du Lac… Toutes ces légendes me paraissent bien vagues ! Mais lors d'une discussion avec certains de mes camarades, dont je vous ai parlé lors de ma précédente lettre, l'un d'entre eux m'expliqua que ces contes n'ont plus cours de nos jours, mais que les Prêtresses sont en réalité une sorte de magiciennes-guerrières, utilisant toutes sortes de Magies pour combattre dangers et ennemis, ce qui équivaut chez nous aux Kayjaviks Je dois vous avouer que j'en ai été plutôt rassuré, car je vous imaginais avec difficultés sacrifiant des animaux à la gloire d'on ne sait quel dieu, vivant avec des us et des mœurs étranges.

Il me tarde de vous retrouver, ainsi que Billie et Hailie, qui avait été une très agréable compagnie. En vous assurant de ma franche amitié,

Jef Swendenbörg.

Par Salazar, ils songent déjà à nos fiançailles ! Dans deux ans à peine… Cela signifie quitter la Cornouailles pour partir vivre avec Jef dans une des contrées de Reykjavik, m'adapter au curieux gouvernement monarchique islandais et apprendre à parler leur langue traîtresse sans utiliser une potion de Babillonage.

Je m'empresse de lui répondre, et la chouette d'argent repart dans la nuit qui est maintenant tombée.

Le dîner se fait dans l'agitation habituelle, mais je n'y prête guère d'attention, perdue comme je le suis dans mes pensées. Me marier, Père et Mère en parlaient souvent, durant mon enfance, évoquant les Swendenbörg, famille très importante de la Communauté Internationale Sorcière, qui est en Islande ce que les Malefoy ont été chez nous jusqu'à l'arrestation de Lucius. Le nom de Jef revenait fréquemment, et tout ce que je savais de lui à l'époque, c'est qu'il était le fils du Régénérateur de la famille Swendenbörg, qui est mort il y a trois ans, je crois. Ma première rencontre avec la famille m'avait laissé de lui un sentiment de profond respect. J'avais alors sept ans.

La fillette écarquille les yeux. Le garçon ressemble au grand homme de manière frappante. Les mêmes cheveux châtains clairs, les mêmes yeux noisettes, la même peau blanche parsemée de quelques tâches de son, la même machoire volontaire, les mêmes épaules carrées. L'enfant, plus âgé qu'elle, la dévisage avec une curiosité méfiante, la juge du regard, pleinement conscient de ce qu'elle sera un jour pour lui. La gouverante de la petite fille la pousse en avant, et celle-ci esquisse une révérence malhabile, à laquelle le petit brun répond tout aussi malhabilement.

L'homme s'abaisse à la hauteur de la fillette, qui hésite sur ce qu'elle doit faire, jetant de craintifs coups d'œil à sa gouvernante. L'homme plonge son regard marron dans les grands yeux bleus foncés de l'enfant. Ils restent longuement à se contempler en silence. Puis, l'homme brise le silence.

- Ainsi, c'est toi la Régénératrice. Je suis Nils. Nous sommes pareils, toi et moi.

Elle ne comprend pas. Comment pourrait-elle être comme cet homme tellement impressionnant, tellement puissant ? L'homme la quitte, la laissant dans un profond désarroi.

Jamais elle ne le reverra, mais jamais elle ne l'oubliera.

Il m'est plutôt égal d'épouser Jef. Je ne le connais guère, mais il a toujours été très aimable avec moi, très respectueux. Il fait partie de la haute noblesse islandaise sorcière, et sur une échelle de comparaison, on pourrais dire qu'il est quelque chose comme un prince moldu. Il est, de plus, fort beau, même s'il ne correspond pas à mon idéal masculin. Ses grands yeux bruns lui donne un air trop doux, trop gentil, trop… Poufsouffle. Une beauté banale, quoi.

Rien à voir avec la beauté froide et supérieure que ma famille affiche depuis des générations.

Rien à voir avec la beauté hautaine et délicieusement sournoise des Malefoy. Quel gâchis que ce soit au Boulkrog que soit attribué le Dragon… D'accord, Pansy est pas mal, mais les contrastes entre elle et Drago sont trop frappants pour qu'ils aillent bien ensemble…

Mais la pureté des Malefoy n'était pas assez forte pour que nous soyons fiancés ; leur Régénérateur, pour peu qu'ils en aient un jour un, ne serait né que dans une dizaine de générations.

Malefoy nous fait un signe de la main, indiquant à l'équipe de Quidditch qu'il est temps de monter nous coucher pour être en forme pour demain.

Nous nous levons sous les applaudissements et les sifflements enthousiastes de la salle commune.

Allez, au pieu ! La matinée de demain risque d'être rude…

- - - - -

Le réveil me tire d'un atroce cauchemar, où je me retrouvais seule face à une équipe de batteurs professionnels qui, curieusement, avaient tous la tête de Fred et Georges. Ensuite, tous les joueurs disparaissaient du terrain, et je me faisais attaquer par les buts, qui étaient devenus d'atroces monstres qui voulaient absolument m'avaler.

J'espère que ce n'était pas un rêve prémonitoire…

Je suis légèrement anxieuse, et je mets plus de dix minutes à chercher ma robe verte, qui était en fait rangée à sa place habituelle, dans ma malle. Je contemple nerveusement les lettres d'argent cousues sur le dos, formant mon nom. Allons, je ne dois pas me laisser aller à de tels enfantillages, après tout, je suis presque née avec un balai dans les mains, il n'y a pas de raisons que le match ne se passe pas bien.

J'enfile ma robe sous le regard critique de Parkinson, qui est réveillée depuis cinq minutes.

- Pourquoi n'es-tu pas entrée dans l'équipe plus tôt, Birds ?

Par toutes les flammes de l'Enfer, elle est vraiment stupide ou elle le fait exprès ? Même Londubat pose des questions plus intelligentes !

- Parce qu'il n'y avait pas de places de libres.

- Mais tu avais proposé ta candidature au poste d'attrapeur en deuxième année, non ? Pourquoi t'as pas été prise ?

Là, il n'y a aucun doute, ou elle est suicidaire, ou elle cherche vraiment les ennuis !

- Sans doute parce que je n'avais pas six Nimbus 2001 à offrir à l'équipe.

Je termine de m'habiller rapidement. Je me regarde dans le miroir, tourne sur moi-même pour m'évaluer. Parkinson se lève et s'adosse contre le lit de Partview - qui ronfle très, très fort.

- Tu devrais resserrer la ceinture de ta robe, c'est pas terrible, lâche comme ça.

- Excuse-moi, qu'est-ce que tu as dit ?

Je dois encore être en plein rêve, j'ai un instant cru que Parkinson me parlait de manière amicale, et me donnait des conseils pour m'habiller. Elle semble un peu gênée.

- Ecoute Birds, on n'a pas pris un très bon départ, toi et moi, et comme Némésis Malefoy va nous rapprocher, autant repartir sur de bonnes bases, tu ne crois pas ?

J'ai dû rater une étape, là. Parkinson me propose son amitié ? Et merde, maintenant, ça va me triturer pendant tout le match !

- Heu… Ca te dérange pas si on en reparle plus tard ? Non, parce que là, je dois aller petit déjeuner, et … heu…

Je me sauve vite fais. Nom d'une gargouille, c'est la première fois que je bafouille en public ! Va falloir lui faire subir un sortilège d'oubliettes, à celle-là !

J'entre dans la Grande Salle, où règne une ambiance très tendue. Gryffondor et Serpentard se regardent en chiens de faïence. Je jette un coup d'œil au plafond, qui est d'un blanc tirant sur le gris clair. De gros flocons tombent avec une lenteur presque endormante.

Un match de Quidditch sous la neige… Ca risque d'être intéressant, mais vraiment très frigorifiant.

Mon bol de porridge ne me dit rien qui vaille. Ma pomme non plus. Les toasts à la confiture de fraise ont comme un air vomitif. J'avale un verre d'eau sans respirer. Et un autre. Et encore un autre. Me sens pas bien. Cette eau a un goût de sang de Gobelin. Je repousse mon verre, tente d'avaler un morceau de pain. Ca passe pas non plus.

- Ca va pas, Birds ? T'es toute verte !

- Occupe-toi de ton thé, Nott.

Malefoy se tourne vers moi en ricanant.

- Peur ?

- Dans le plus beau de tes rêves, Malefoy.

Dieu que j'ai la trouille !

- Alors, prouve-le, ouvre la marche vers le terrain.

J'hésite à me lever. Hors de question que je quitte cette chaise. Mais ma fierté l'emporte sur mon angoisse.

Je sors, balai en main. La neige crisse sous mes pas, et mes pieds s'y enfoncent rapidement de vingt bons centimètres.

L'air est froid, et une légère bise souffle, glaçant peu à peu chacun de mes membres. Nous filons rapidement aux vestiaires et, pendant qu'au dessus de nos têtes, les joueurs s'installent dans les gradins, nous attendons. Malefoy me semble légèrement nerveux, ce qui n'est sans doute rien comparé à moi, même si je m'efforce, sans succès hélas, de le cacher. Enfin, la voix de Clio Finnigan résonne dans le mégaphone.

- Bienvenue au deuxième match de la saison de Quidditch de la Coupe des Quatre Maisons ! Match qui opposera aujourd'hui les tenants du titre depuis trois ans déjà, l'équipe de Gryffondor !

Hurlements de joie de la foule en délire, grognements sourds de Malefoy.

- Voiciiiii… Weasley ! Johnson ! Johnson ! Johnson ! Dubois ! Weasley ! Eeeeet… Potter ! Nombreux changements dans cette merveilleuse équipe, et non des moindres, puisque Ginny Weasley, l'ancienne attrapeuse, a postulé au poste de batteuse, laissé libre par Sloper, et que Potter fait son grand retour dans l'équipe, avec le titre de capitaine en plus. Paul Dubois, frère du célèbre Olivier Dubois, ancien capitaine de Gryffondor, remplacera Kirke au poste de batteur, quant aux poursuiveuses, un seul nom à retenir : Johnson ! Les sœurs triplettes d'Angelina Johnson, ex capitaine et poursuiveuse centre de l'équipe, qui remplaceront donc Bell, Spinnet et Johnson. Allez les Lions !

Bon, à nous maintenant. Plus le droit de reculer… Merde, en plus, c'est moi qui entre la première… Par Satan, je crois que je vais être malade…

- Et voici la redoutable équipe comptant le plus grand nombre de mauvais joueurs, je veux bien sûr parler de Serpentard !

- FINNIGAN !

- Pardon, professeur, ça m'a échappé…

Elle, je vais lui faire la peau, après le match, si je sors vivante du terrain, bien sûr.

- Voici… Birds !

Je m'élance dans les airs, fais mon tour de terrain, et vais me poser en face de Weasley. Comme le stade me semble grand et surpeuplé, aujourd'hui ! Pitié, est-ce que les spectateurs ne pourraient pas regarder ailleurs ?

- Nott ! Swiffer ! Pucey ! Crabbe ! Goyle ! Eeeet… Malefoy ! Très peu de changements dans cette équipe de Serpentard, mais un notable, puisque Antigone Birds, la gardienne, oui mesdames, oui messieurs, est bel et bien… une fille ! En effet, vous n'avez pas de la cire dans les oreilles, Malefoy, le capitaine de l'équipe, rompt avec la tradition Serpentardesque qui n'acceptait dans l'équipe que les gros bras stupides et…

- FINNIGAN, CA SUFFIT !

Finnigan, je t'assure que je survivrai à ce match pour pouvoir te tuer à mains nues.

- Et entrée de Swiffer au poste de poursuiveur. Enfin, nous accueillons celle qui éclaire nos jours et nos nuits, celle qui arbitrera, comme presque toujours, le match, je veux bien évidemment parler de notre vénérée professeur Bibine !

Bibine s'avance au milieu du terrain.

- Compte tenu du désastre que fut le dernier match Gryffondor/Serpentard, j'attends de vous un match et une conduite irréprochable !

Ouais, ben elle a pas fini d'attendre…

- Les capitaines, serrez-vous la main.

Grand silence sur le terrain. Malefoy et Potter ne font pas un geste, se toisant avec une haine presque palpable. Lentement, comme dans un film au ralenti, Malefoy tend sa main. Un vrai miracle. Potter détourne la tête, et quand il avance sa main à sont tour, ses doigts viennent à peine effleurer la paume de son ennemi du premier jour. Un grand soupir de soulagement parcourt le terrain pendant que Bibine nous ordonne d'enfourcher nos balais.

Elle ouvre la boîte où les balles sont enfermées. Un bref instant, le vif virevolte autour de nous, avant de disparaître dans un éclat doré. Les cognards s'élèvent rapidement dans le ciel, suivit du Souafle et du coup de sifflet de Bibine. Je file immédiatement vers les buts.

- Et c'est parti ! Le souafle est immédiatement récupéré par Pucey qui fait le passe à Swiffer ! Nott ! Pucey ! Nott à nouveau ! Swiffer ! Pucey, devant les buts qui va tirer eeeet… Non, excellent Cognard de la part de Weasley, le Souafle est récupéré par Johnson, qui fait la passe à Johnson ! Johnson ! Johnson ! Johnson !

- FINNIGAN ! Vous pourriez être plus claire, quand même ! Appelez-les par leurs prénoms !

- Mais professeur, comment voulez-vous que je les différencie ?

Les trois première année filent à toute allure dans ma direction. Leur jeu de passe est bien trop rapide, je vois pas le Souafle…Si, vu, c'est celle à tresses qui va tirer.

- Johnson tire et… Interception de Birds, dans une magnifique étoile de mer, et qui relance à Pucey.

Bien tenté, mes jolies, mais il faudra être plus rapide, la prochaine fois…

- Nott en position de tire et… DIX - ZERO POUR SERPENTARD !

Yepee ! Weasley aurait pu rattraper facilement le Souaffle, mais il est vrai que les deux Cognards lui sont arrivés dessus en même temps…

Les Johnson sont furieuses de ne pas avoir marqué le premier but. Que voulez-vous… Weasley et moi ne concourons pas dans la même catégorie…

Aaaargh ! Elles sont malades de voler à cette vitesse ! Je vais mourir, si elles continuent comme ça ! Elles ne pourront jamais s'arrêter à temps ! Où est le Souaffle ? Qui a caché le Souaffle ?

Meeerde, il vient de passer dans l'anneau central…

- GRYFFONDOR MARQUE ! DIX PARTOUT !

Swiffer récupère le Souaffle, se le fait aussitôt piquer par une Johnson. Ah non, pas deux fois d'affilée ! Je le réceptionne, mais histoire de pratiquer la méthode d'intimidation de Malefoy, je l'envoie dans la figure de la petite noire, qui le prend en pleine poire, et se met à saigner du nez. Le choc est violent, et elle met plus d'une minute à retrouver le sens de son balai.

Le jeu continue, rapide, violent, mêlant coups en traître et bassesses. J'encaisse six autres buts, dont quatre penalties, contre huit pour Weasley, et deux penalties.

Je surveille tranquillement la progression du Souaffle vers les buts, quand soudainement, volant avec une rapidité vertigineuse, Potter et Malefoy surgissent. Saperlotte, le Vif, il est à trois mètres au-dessus de ma tête ! Potter va l'avoir, Malefoy est trop loin…

Comme si quelqu'un était en train de faire mumuse avec un Retourneur de Temps, je vois Potter, poursuivi par un Cognard qu'il n'a sans doute pas vu, je le vois attraper la petite balle dorée…

VLAM !

Le Cognard atteint Potter dans la nuque ; à demi assommé, il glisse de son Eclair de Feu, et tombe. Il passe, lentement, très lentement, à côté de moi, et son pied entre en collision avec le manche de mon balai. Un réflexe que je ne soupçonnais pas avoir me force à tendre le bras, et à attraper le coude de Potter.

Ses doigts entrent profondément dans ma peau, traçant de longs sillons sur mon bras, tandis que sa main glisse lentement. J'enfonce mes ongles dans sa paume. Le sang coule et dégouline le long de nos bras. Mon balai commence à pencher dangereusement.

- BIRDS, ESPECE DE CRETINE, LACHE-LE !

Malefoy est furieux que je laisse passer une si belle occasion de tuer son pire ennemi.

De toute façon, je ne peux plus tenir. Sa main s'échappe de la mienne, et Potter chute dans le vide, les yeux agrandis par la peur.

Des yeux si grands, si terrifiés… Je reste le bras pendu, la bouche entrouverte, tandis que dans un bruit mat et étouffé, il s'écrase sur le manteau neigeux dans une grande gerbe blanche.

Je n'entends pas les cris de la foule, je ne sens pas le vent glacé me geler le sang.

Je ne vois que la forme rouge, étendue inanimée sur le grand tapis immaculé.

- - - - -

Le savon que me passa Malefoy mériterait d'avoir sa place dans les annales de Poudlard.

Je réussis finalement à m'en tirer en expliquant que ça avait été un réflexe d'attraper Potter, j'aurais fait de même avec n'importe qui d'autre, et que d'ailleurs, je l'avais lâché.

Grâce à la chute de Potter, notre défaite 220 à 90 prend des allures de fêtes. Néanmoins, tous dans la salle commune me considèrent d'un sale œil, murmurant sur mon passage. Les ardeurs amicales de Parkinson en ont été considérablement refroidies, ne m'en déplaise, d'ailleurs. Je monte me coucher tôt, le regard venimeux des vipères de la salle commune commençant à peser lourdement sur mon moral.

Assise dans mon lit, la lune pour seule lumière, je contemple longuement les diverses cicatrices qui ont envahi mon bras gauche aux cours des années.

Deux tâches grises, morsure d'un Doxy, qui n'avait guère apprécié d'être délogé de mon lit dans lequel il avait établi son nid.

Une longue trace blanche, après la dernière tentative de Drago pour jouer au guérisseur avec la dague empoisonnée de son père (nous avions six ans).

Je dois me contrôler pour ne pas être une monstruosité voulant imposer mes propres lois. Souvenir de mes retenues passées en compagnie d'Ombrage.

Quatre griffures parallèles, encore sanglantes, attestant de ma 'trahison' face à la maison de Serpentard, et de la déclaration de ma flamme à Potter.

Je passe mon doigt sur les cicatrices rouges.

Ses grands yeux me suppliaient…

Et moi, je l'ai laissé tomber.

Ne suis-je donc qu'une lâche ?

Non, non, après tout, qu'est-ce que je peux bien avoir à en faire ?

Mais il ne m'a rien fait…

Si, il est responsable de la chute de Voldemort, du Seigneur des Ténèbres…

Mais il n'avait qu'un an…

C'EST HARRY POTTER !

Je ne comprends plus rien… Mieux vaut dormir.

- fin du dixième chapitre –

Voilààà… À très bientôt, dans à peu près une semaine.

Bisous, et merci d'avance pour les reviouws.

Coline.