Disclaimer : Bon, au cas où quelqu'un aurait raté une marche dans l'escalier et qu'un gros traumatisme crânien lui ai fait oublier les origines de cette fiction, petit récapitulatif : c'est à la mêêêêêêêêêêêêêrveilleuse JK Rowling que nous devons le mêêêêêêêêêêêêêêrveuilleux Harry Potter ; et à part deux trois bonshommes à droite à gauche, tout est à elle ! Et malheureusement je ne gagne pas une mornille pour cette fiction…

Note : J'ai honte, j'ai pas eu le temps de faire les RAR, parce que j'ai corrigé ce chapitre moi-même, Zofia ayant trop de boulot pour le faire. J'annonce d'ailleurs que les chapitres 12 et 13 seront également corrigés par moi même, donc ça va être un massacre. Un dernier petit truc : je considère ce chapitre comme une erreur de jeunesse, donc ne hurlez pas, moi je le déteste.

Chapitre 12

Amitié

Je suis revenue de mes quatre heures de retenue avec Nicoletta passablement furieuse. Je me suis tapé de corriger toutes les copies des premières, des secondes et des troisièmes années. Jamais vu un tel monceau d'âneries. Si ça n'avait tenu qu'à moi, je leur mettais à tous entre zéro et cinq sur vingt. Sans compter que Nicoletta était particulièrement après moi ce soir. Je ne comprends pas ce qu'elle a contre moi. Peut-être qu'elle n'admet tout simplement pas qu'une Serpentard puisse exceller dans la matière " forte " des Gryffondor.

Toute l'école, Serpentard et profs compris, recommence à m'admirer et me craindre. Il faut dire que ma démonstration au Carcon, malgré la domination constante de la Prêtresse sur moi, a éveillé des vocations chez ces demoiselles, et que seule une force obscure semble les retenir de se jeter sur moi pour me réclamer des autographes.

Les cours d'enchantements risquent de tourner au calvaire cette année. Flitwick, non content que nous parvenions enfin tous à peu près maîtriser la Terre, s'est mis en tête de nous faire maîtriser l'eau.

L'eau du lac.

En maillot de bain.

En plein mois de décembre.

Pourquoi ne suis-je pas allée à Worlesterhood ? Pourquoi ? Là-bas, au moins, les profs sont excellents, pas des siphonnés avec des idées bizarres et des tendances tueurs d'élèves.

Je préférerais me baigner avec ma robe plutôt que de mettre l'affreux maillot sorcier fournit par l'école. En plus, les tons verdâtres de ceux de Serpentard sont carrément affreux. Au moins ceux de Gryffondor ont une magnifique couleur pourpre.

Bref, je suis sur mon lit depuis un quart d'heure à contempler une immondice vaseuse que je ne peux définitivement pas me résoudre à enfiler. Heureusement, je ne suis pas la seule à faire la difficile, Pansy se mire dans la glace, en poussant des soupirs désespérés.

- Au moins, ils ne nous ont pas refilé des horreurs à la mode moldue…

- Bien sûr, il manquerait plus que ça. Remarques, on a bien des survêtements moldus pour le cours de vol du samedi matin…

Finalement, résignée, je me lève et enfile l'atrocité aux couleurs atrocement mutilées de ma maison.

Le reflet que me renvoi le miroir est, envers et contre tout, des plus satisfaisants.

Il me va comme un gant et, mis à part les coloris d'un goût révulsant, la forme est pas mal, et me va plutôt bien.

En fait, on pourrait croire qu'une peau de serpent cache ma nudité. L'effet est assez beau, je dois dire, et Parkinson me jette un coup d'œil plutôt appréciateur. Maintenant qu'elle est sûre que le sauvetage de Potter n'était qu'un " accident ", ses tendances amicales ont repris le dessus, et même si je dois dire que son amitié m'est plus précieuse que son animosité, elle me tape parfois sur le système.

- Birds, j'en connais pas mal qui vont plus sentir leurs hormones, glousse-t-elle bêtement. Tu n'es pas mal.

- La beauté est propre à toutes les grandes familles de Sang Purs, Parkinson.

Elle ne relève apparemment pas la grosse insulte qui pointe le bout de son pif, puisqu'un sourire malin se dessine sur son visage.

- Ah ouais ? Tu sous-entends que Weasley te plaît bien ?

- Parkinson, ton cerveau te perdra. Les Weasley ne comptent pas, ce sont des traîtres à leurs origines.

Quoi que Angelina Johnson a bien de la chance avec Fred… Il est beau, avec ses yeux verts clairs, sa peau bien pâle avec des taches de rousseurs absolument partout, et ses cheveux roux flamboyant… Georges, sa copie conforme, casé avec Bell, je crois… Leur sœur est plutôt pas mal, avec ses longs cheveux et ses fossettes aux centres de ses joues. Je me souviens d'elle, au bal de Noël donné en quatrième année : vêtue d'une longue robe blanche d'une simplicité ravageuse, quoique navrante, elle ne portait qu'une petite chaîne de bronze autour du poignet, et avait constellé sa chevelure d'une multitude d'azalées. On aurait dit une véritable vestale, ou une Danseuse de Lune, au choix. Cela n'est passé inaperçu auprès d'aucun garçon dans Poudlard, d'ailleurs, elle défraye en ce moment la chronique de l'école par son nombre de refus face aux déclarations des plus enflammés qu'on lui a fait. Je crois qu'elle file actuellement l'amour parfait avec Thomas. Les aînés, je ne sais pas trop, mais Percy, cachés derrière d'affreuses lunettes à écailles, est beaucoup trop… Percy, dirait Fred. Comprendre préfet en chef de service et disciple numéro un de Binns. Je n'ai jamais vu les deux autres, mais pour le plus jeune, Ron Weasley, il est vraiment trop Gryffondor pour que je puisse le considérer un jour. Les cheveux plus foncés que ceux de ses frères, l'air constamment renfrogné… Bref, trop… Ronnie, dirait Georges. Comprendre demeurer avec des pieds immenses et une boîte crânienne trop grande pour son peu de matière grise. J'aime la dérision de Fred et Georges vis-à-vis de leur famille…

Partview et Garner sortent de la salle de bain, après s'être appliquées les derniers soins nécessaires à faire " tomber les mecs comme des Bandimons après un sort de Récurage ", d'après leur pathétique comparaison.

Mouais. J'espère que le résultat qu'elles obtiennent après deux heures et demie sous la douche n'était pas celui qu'elles avaient au départ escompté.

Je mets ma cape, enfile chaussures et descend dans la salle commune. Tous les élèves présents tournent la tête dans ma direction.

Malheur ! Enfer ! Calamité ! Damnation !

Je suis la première fille de sixième année à descendre !

Ignorant les regards appuyés des imbéciles peuplant cette salle commune, je traverse le chemin me séparant du passage secret la tête haute, avec l'espoir de pouvoir atteindre le hall sans aucun commentaire. Souhait vain, évidemment.

Un beau Serpentard de septième année, Gabriel Silène, qui ne se prend vraiment pas pour un elfe de maison, profite de mon inadvertance pour m'arracher d'un sortilège d'attraction ma cape.

Ne pas rougir, ne pas rougir, ne pas rougir…

- Silène, ma cape.

Mais ma demande est couverte par les sifflements des pervers stupides en train de se rincer l'œil.

Je m'apprête à sortir ma baguette quand je me rends compte que je n'ai pas de poche dans mon maillot de bain. Ma baguette est dans ma cape.

ALERTE !

Je refuse de me balader dans le château à demi nue ! Qu'est-ce que je dois faire ?

QU'EST-CE QUE JE DOIS FAIRE ?

- Silène, ma cape.

Il m'a parfaitement entendu, l'imbécile. Je vais lui faire bouffer sa baguette par le nombril, JE VAIS LA LUI FAIRE BOUFFER !

- Eh Birds, ma chérie, je suis libre !

- On te rend ta cape, mais on veut un petit quelque chose en échange…

- SILÈNE, MA CAPE !

- Dis donc, Birds, elles sont pas mal, tes mamelles…

- Une jolie pouliche comme toi, ça ne refuse rien…

Je sens des larmes de colère et de rage me monter aux yeux. Je vais tous les tuer.

Mais je dois rester calme, je le DOIS ! Hors de question de leur faire le plaisir de m'énerver. Mais je vais avoir du mal à cacher mon jeu plus longtemps. En fait, toutes mes résolutions de calme cèdent quand Matteo Hécatéros, un cinquième année trop sûr de lui pour son propre bien, pose sa main sur mes fesses.

Cette fois, je la sens en moi comme cela ne m'était jamais arrivé avant. Ma Perdrix, dans une forme noire de fumée, s'extirpe hors de ma poitrine, bat des ailes et, dans une formidable explosion, fait sauter toute la salle commune.

Hécatéros a le visage complètement lacéré et Jones, la tête coincée dans la cheminée. Les autres sont à demi assommés, et les rares n'ayant rien eu font semblant de l'être pour que ma colère ne se déchaîne pas une fois de plus.

Je récupère ma cape, et par la même occasion, ma baguette.

D'un sortilège, je fais sortir Gabriel Silène de son conduit. Plus aucune trace de sa gueule d'ange, le Magicobus lui aurait roulé sur la tête qu'on ne verrait pas la différence.

Je l'attrape par les parties génitales, et pendant que je le vois devenir violet au fil des secondes, je lui murmure à l'oreille, mais suffisamment fort pour que tout le monde entende :

- Jamais plus, tu entends ? Jamais plus. Ne t'attaque jamais plus à quelqu'un de trop puissant pour toi, Jones, ne tente pas l'impossible avec quelqu'un se battant depuis cinq ans avec un Carcon, ayant quatre heures de cours particulier avec Dumbledore par semaine, ayant une Magie tellement pure que le ministère craignait de l'envoyer à Worlesterhood. Ne refais jamais ça. Ne m'approche plus jamais. Ne m'adresse plus jamais la parole. Et surtout, surtout, disparais de ma vue.

Je lâche ce merdeux au visage crispé par la douleur et inondé par les larmes, et qui est apparemment au bord de l'évanouissement.

- Quant à toi, je siffle à Hécatéros, en écrasant consciencieusement mon pied là où il ne faut pas, ne me touche plus jamais. i Plus jamais. /i

Et je sors. Je crois entendre un soupir de soulagement commun à toute la salle quand je passe le mur, mais je n'en suis pas sûre, mes oreilles bourdonnent trop de rage pour que je m'en rende réellement compte.

Je sors dans le parc. La magie du maillot fait immédiatement son effet, puisque je ne ressens absolument pas le froid. À dix bon mètres du sol cogneur, le groupe des sixièmes années nous attend. Flitwick, à qui il n'a pas semblé bon de se mettre en maillot, est mécontent.

- Mlle Birds ! Moins cinquante points pour Serpentard ! Où sont vos camarades ?

Hein ? Cinquante points, il abuse ! Remarque… Ah, oui, demi-heure de retard…

- Heu… On a eu quelques difficultés à sortir de la salle commune…

Malefoy me lance un regard interrogateur, mais je hausse les épaules.

Enfin, les filles de la classe arrivent, me regardant avec un certain respect. Je suis sûre qu'elles m'ont observée en train de me faire humilier devant le troupeau de porcs, mais qu'il ne leur est absolument pas venu à l'esprit que j'aurais pu avoir besoin d'aide. Surtout pas.

Après les avoir vertement réprimandées, le professeur d'enchantement nous ordonne de quitter nos capes et nos chaussures, et de se placer chacun à une distance raisonnable aux abords du lac.

Instant de flottement.

Personne ne réagit.

- Et bien ? Vous attendez que le lac vienne à vous ? couine Flitwick.

Lentement, avec des regards en coin à droite à gauche, chacun quitte ses affaires, et va là où Flitwick l'indique.

Les maillots des garçons sont tous les mêmes, seules les couleurs changent. Pour les filles, curieusement, ils sont tous différents, en fonction de la maison. Les Gryffondor se mouvent dans de magnifiques maillots rouges aux coutures d'or et aux reflets irisés qui donnent l'impression que le maillot est fait de fourrure. Le tout est cependant d'une forme très classique. Les Serdaigle semblent avoir d'ailes aux nuances variant du bleu turquoise au gris métallique, en passant par le bronze. Les Poufsouffle ont des maillots aux nuances jaunes et noires, et la coupe de l'habit évoque les poils drus et doux du blaireau. Quand à nous, Serpentard, maintenant que nous sommes à côté de l'eau, les affreuses couleurs de nos maillots se fondent avec les profondeurs de l'étendue noire. En fait, nous ressemblons à un troupeau d'algues, comme le fait aigrement remarquer Parkinson, mais en vérité, c'est plutôt un troupeau de vipères, couleuvres, cobras, … Agréable à voir. Et la forme est tellement sympa…

Je crois qu'il s'agit des réels maillots des Fondateurs. Non pas que les fondateurs portassent des maillots de bains, en plein Moyen-Âge, mais c'est ainsi que Massilia la Huppée, l'une des premières élèves de Poudlard, décrivit leurs tenues au sortir de l'eau dans les parchemins et les représentations qu'elle fit d'eux. Ce sont d'ailleurs les seules tenues d'origine que les directeurs successifs de Poudlard aient gardées de l'époque des quatre de Poudlard. Il n'aurait pas été convenable, et guère porté sur la bienséance que de garder leurs tenues quelques peu… Légères.

Tous les regards masculins (parfois même féminin, euârk !) sont bien évidemment tournés vers Kaithline King, la bombe de Poufsouffle, mais dans les autres maisons, les sœurs Patil provoquent également quelques remous. Granger, avec sa crinière ébouriffée, ressemble on ne peut plus à un lion. Ça a son charme… Pour Serpentard, cela se joue bien évidemment entre le Boulkrog et moi. Mais comme Parkinson est à peu près aussi appréciée qu'un troupeau de gnomes dans un massif de fleurs, les œillades pas très discrètes des garçons et l'envie des grosses boulettes jalouses convergent plus souvent dans ma direction.

Chez les garçons, Drago remporte évidement tous les suffrages de la maison. Pour les aigles, Louis Valentine les fait toutes craquer, et les jumeaux David et Alexandre Stright l'emportent haut la main chez les blaireaux.

Le match est plus rude chez les lions, puisque entre Nathanaël Keller, Seamus Finnigan, Ronald Weasley et Harry Potter, les choix restent difficiles…

Nathanaël Keller est un brun à la sophistication peu commune, mais ses cheveux mi-longs et sa mâchoire carrée lui donnent un air sauvage au charme indéniable. Finnigan fait ressortir dans toute sa splendeur son sang irlandais ; je m'attend presque à le voir soudain rejeter ses cheveux blonds vénitiens en arrière et pousser un cri de guerre dans son patois natal, glaçant le sang de tous les sixièmes années. Weasley, maintenant que je le vois comme ça, toutes les qualifications de Fred et Georges me sortent de l'esprit. Il est couvert de taches de rousseurs de la tête aux pieds, sur plus de cent quatre vingt huit centimètres. Ses cheveux roux, loin de contraster de manière atroce avec son maillot, lui donne l'air d'être un brasier vivant, et son torse musclé attire bien des regards envieux. Quand à Potter… Mignon naturellement de visage, voir ainsi son corps, offert aux yeux de tous, cela file comme un électrochoc. Pas avec des muscles aussi développés que ceux de Weasley, il est évident pourtant que le Quidditch a changé son physique. Mais pourtant, il semble si mince… Il semble tellement plus vulnérable… Quand on pense qu'il s'agit de la cible numéro un de Voldemort, on en vient à se demander s'il n'y aurait pas comme une erreur dans l'équation. Puis, comme il me tourne le dos, de longues cicatrices apparaissent sur sa peau et me sautent au visage.

Son corps a gardé des souvenirs douloureux du match, c'est évident. Des petites traces blanchâtres au niveau des côtes attestent de la perforation de ses poumons, et un hématome entre ses deux omoplates rappelle la violence du coup de batte frappé par Crabbe. Enfin, une longue balafre s'étant du haut des épaules au bas de sa colonne vertébrale.

Puis mes yeux se posent sur sa nuque.

Mon cœur rate un battement. Je crois qu'une partie du corps n'a jamais provoqué chez moi pareille sensation. Quelques flocons, souvenirs de la boule-de-neige que Weasley vient de lui envoyer, s'y perdent.

Et je me prend à les envier…

Une aura sensuelle, quelque chose de magnétique s'en dégage, et irrésistiblement, cela m'attire… Un désir fou s'empare de moi, une nécessité de toucher cette nuque, de la sentir, de m'y lover, d'y verser mes larmes, d'y murmurer des paroles dénuées de sens dans un souffle chaud…

Je voudrais que ce moment dure éternellement, qu'à jamais je puisse le contempler, que cette nuque continue sans cesse de dégager cet érotisme de sensations…

Il se retourne, et mes yeux perdent contact avec son cou. Pourtant, je vois encore sa nuque, elle est là, sous mes yeux !

- BIRDS, TU M'ECOUTES, BORDEL ?

Retour avec la réalité. Jamais mon désir de tuer Parkinson n'a été aussi fort. Je dois faire un effort musculaire impressionnant pour me retenir de bondir à sa gorge et de la mordre.

Elle a peur, et recule devant mon regard encore empreint de la folie de l'instant passé. Pourtant, avec colère, elle gronde :

- Tu es consciente que depuis deux bonnes minutes, tu mattes Potter ? Tu joues à quoi, exactement ?

J'aurais pu facilement esquiver la question, j'aurais pu lui répondre du tac au tac une réponse appropriée, j'aurais pu pousser un soupir, ou tout simplement hausser les épaules. Pourtant, je suis désemparée, incapable de comprendre quoi que ce soit.

Comme si toutes mes pensées les plus intimes étaient collées sur mon front avec un sort de glue perpétuelle, mais que j'étais la seule à ne pouvoir découvrir ce qu'il y a marqué dessus.

Voyant mon manque de réaction, ses sourcils se rejoignent pour former un chapeau encore plus pointu que celui de McGonnagall.

- Alors tu le mattais… Réellement ?

Les fonctions de mon cerveau se remettent en route avec trois Poudlard-Express de retard.

Ricanement forcé, et sans en penser un mot, je dis :

- Mais non ! Je contemplais ses cicatrices en me demandant si elles le faisaient encore souffrir…

- Tu t'inquiètes de sa santé ? qu'elle me demande, de plus en plus incrédule.

- Mais nooooooooon… Je me demandais en espérant…

- Aaaaaaaah… Fais gaffe à ce que tu dis, alors, Birds, à chaque fois, on se méprend sur le sens de tes phrases…

Nepaslatuernepaslatuernepaslatuernepaslatuernepaslatuer NE PAS LA TUER !!

Heureusement, Flitwick m'évite d'avoir à proférer une bordée d'injures bien senties, et sans doute peu appropriée aux yeux de Serpentard, qui me considèrent maintenant comme la meilleure amie de Parkinson. Hélas.

Le petit prof nous explique la procédure d'invocation de l'eau. C'est à quelques détails près la même chose que pour la terre, sauf que, d'après les dires de Flitwick, si elle réagit plus facilement, l'eau est néanmoins bien plus traîtresse et tumultueuse que la terre.

Je me place au bord du lac, l'esprit occupé à tout autre chose que de la flotte… En effet, Potter est sur la rive d'en face, légèrement sur la gauche.

Mais l'instant magique est définitivement rompu. Pansy Parkinson va mourir noyée, pas besoin de s'appeler Sybille Trelawney pour savoir ça.

Bref, Potter a maintenant perdu tout intérêt… Merci qui ? Merci Pansy ! Conasse…

Je prend ma baguette, et commence à passer mon exaspération contre la sombre eau du lac. La sensation est complètement différente qu'avec la terre. En effet, au lieu que d'un coup, mon pouvoir d'invocation se libère, ici, il y a comme un frein, comme si, à chaque vague que je soulève, l'eau ne répondait pas proportionnellement à la force utilisée. C'est extrêmement désagréable, et en plus, l'élément ne réagit pas du tout comme je le désire. Cinq minutes plus tard, je comprends enfin pourquoi Flitwick n'a pas cru utile de se changer. Sa maîtrise totale de l'eau, lui évite d'être touché par la moindre goutte. Pas nous.

Je me serai jetée dans le lac qu'on ne verrait pas la différence. Je suis totalement trempée, et crois bien que j'ai un tentacule du Calamar Géant coincé dans le maillot de bains. En plus, je commence, malgré le charme de chaleur, à avoir vraiment, vraiment très froid. Mes pieds, enfouis dans la neige devenue grise à force d'être piétinée, virent lentement du blanc vers le bleu. Finalement, Granger prend l'initiative d'aller chercher cape et chaussures, et de s'y emmitoufler.

- Mademoiselle Granger, mais que fait vous ?

- J'ai vraiment très froid, monsieur, et je pense être suffisamment mouillée comme ça pour aujourd'hui.

Je suis sûr le cul. Granger, je suis bien en train de parler de Granger, là, vient de contrer un ordre direct d'un professeur, et pas n'importe quel professeur, mais le gentil professeur Flitwick. Je n'en reviens pas, et je ne suis pas la seule, d'ailleurs. N'empêche, elle a carrément raison et, à mon tour, je me retourne, attrape ma cape et enfile mes godasses. Ça ne me réchauffe pas vraiment, mais au moins, j'affirme explicitement mon besoin de retourner au château avant de mourir congelée. Flitwick s'offusque.

- Mademoiselle Birds !

- Granger a raison, monsieur, il fait vraiment très froid, et le cours se termine dans cinq minutes, de toute façon.

C'est bien l'une des première fois que j'affirme haut et fort mon accord avec une Gryffondor, mais je sers d'abord mes intérêts plutôt que ceux de la maison, ce qui est tout de même compréhensible. Comme, enhardis par notre exemple, d'autres élèves revêtent à leur tour leurs vêtements, le directeur des Serdaigle abandonne finalement la partie en soupirant. Il nous donne quand même comme devoirs de nous entraîner à l'invocation de l'eau. Rien que ça.

Je rentre plus en glissant qu'en marchant vers le château, fait une halte nécessaire et obligatoire à l'infirmerie. Retour vers les cachots de Serpentard complètement revigoré mais avec les oreilles fumantes, grâce aux effets secondaires de la Pimentine de Pomfresh. Antigone Birds, les oreilles fumantes. Tout simplement impensable.

Une fois une bonne douche prise, bien au chaud dans une robe sèche, je m'attaque à mes révisions de sortilèges d'attaques, de contres sorts de défense, et de divers maléfices. En effet, Nicoletta départagera les groupes de niveau pour le tournoi de duels demain. Il est évidement hors de question que je me fasse éliminer à cause de mon chatouilleux point faible. Aussi, puisque l'attaque est mon point fort, autant mettre à profit ce merveilleux atout. Nicoletta va forcément râler, mais ce n'est pas exactement comme si j'en avais quelque chose à faire. Je travaille pendant une demi-heure, quand Nott, un crétin de cinquième année qui fait malheureusement parti de l'équipe de Quidditch, vient me prévenir que Rogue désire ardemment me voir dans son bureau.

Qu'est-ce que j'ai encore fait ?

J'abandonne le sort de Pleurnichouille, efficace contre sort au Rictusempra, mais difficile à maîtriser car celui qui le jette devient tellement déprimé qu'il renonce à tous combats, j'abandonne mon travail et part vers le bureau de mon graisseux professeur de potion. Je frappe à la porte, j'entre, et je constate avec mauvaise surprise que Rogue m'y attend, visiblement en colère - comme d'habitude, en fait.

- Professeur, vous m'avez fait demandé ?

- Birds, asseyez-vous. On m'a appris à votre sujet de bien désagréables choses, une fois de plus.

Je sens la fureur me monter au visage, et je sers les dents si forts que coule dans ma bouche un liquide chaud au goût métallique. Au goût de sang.

- Messieurs Hécatéros et Silène sont venus me voir pour se plaindre de coups et blessures à leurs égards, et j'ai pu constater par moi-même que vous avez, une fois de plus, dévasté la salle commune.

- Ils portent plainte pour coup et blessures ? Très bien, dans ce cas je porte plainte pour harcèlement sexuel et non assistance à personne en danger.

- N'exagérez rien, Birds. Vous serez collée jusqu'aux vacances de Noël pour avoir fait sauter la salle commune. Je me charge de trouver une occupation pour tous les autres. Estimez-vous heureuse que je ne retire pas de points à Serpentard à cause de vos âneries.

Ahaha, elle est bien bonne, celle-là ! Comme si Rogue savait que les points, on peut aussi en retirer à la maison dont on est le directeur. Enfin… Tant qu'il ne me met pas en colle avec…

- Avec Potter, vous continuerez à nettoyer le septième étage.

Aaaaaah ! Malédiction !

- - - - -

- Et qu'est-ce que t'as fait pour que Rogue t'inflige une fois de plus l'extrême supplice d'être enfermé en ma compagnie à brosser les tapis et à dépoussiérer l'école jusqu'à Noël ?

Depuis la demi-heure que nous cirons les parquets de cette sinistre salle de cours, c'est bien la première fois qu'il ouvre la bouche.

Potter à été surpris de me voir débarquer avec mes seaux et mes balais. Il lui a fallu quelques longues secondes pour intégrer le fait que je ne venais pas pour l'aider mais bel et bien parce que j'étais à nouveau collée.

Je m'arrête de frotter le sol, pour le regarder, songeuse, alors qu'il astique lui-même à l'autre bout de la pièce.

- Il y a eu un petit accrochage dans la salle commune, je me suis emportée et j'ai tout fait sauter. Comme ce n'est pas la première fois, Rogue commence à saturer.

Jusqu'à ce que nous finissions de graisser le parquet, plus personne ne parle. Puis, comme nous avons fini de nettoyer la salle, nous sortons, longeons un couloir jusqu'à la première porte que nous y rencontrons. Potter la pousse, et ne peut retenir une exclamation de stupeur. J'entre à mon tour, et je dois dire que si ma surprise est moins importante que celle de Potter, je ne m'y attend pas pour autant. Nous entrons dans une vaste pièce, un peu poussiéreuse, aux murs blancs, et sur lesquels sont accrochés des centaines de cadres, contenant les photos des diverses promotions d'élèves de Poudlard.

Lâchant tous ses ustensiles de ménages, Potter s'approche des cadres avec avidité. Je fais de même. Je porte mon attention vers la première photo du mur à gauche de la porte. La légende indique : " Promotion de 1816 - Buses ". Les sorciers représenté dessus sont complètement loufoques, ce qui n'est pas peut dire pour un sorcier.

Ils ont tous des coiffures absolument impossibles à porter sans mourir de honte, et les uniformes sont bien différents de ce que nous connaissons aujourd'hui. Je suppose, puisque la photo est en noir et blanc, que chaque élève aborde triomphalement les couleurs de sa maison, car sur le devant de la robe, un lion, un serpent, un aigle ou un blaireau est représenté. Ils portent également avec fierté des chapeaux ridiculement longs, et les manches de leurs robes sont d'un bouffant frisant le loufoque.

Sur la photo suivante, les élèves sont les mêmes, mais avec une ou deux années supplémentaires. En effet, la légende indique cette fois " Promotion de 1816 - Aspics ". Je continue d'avancer dans le temps, contemplant les visages des anciens étudiants de Poudlard, croyant reconnaître de temps à autre les ancêtres d'une personne de ma connaissance, voyant les uniformes et les coupes de cheveux changer peu à peu ; soudain, les photos passent du noir et blanc à la couleur, et je reconnais avec plus de facilités les ancêtres de ma famille ou de celle des autres.

La promotion 1918 me fait sursauter. J'y reconnais sans aucune peine mon grand grand oncle Brutus, entouré des sextuplettes, portant tous comme une bannière les écussons à la couleur de Serpentard. Mes yeux passe vaguement sur les autres maisons, mais les Gryffondor attirent mon attention. Quelques cheveux roux à la mode Weasley puis, au dernier rang sur la photo, roux également, dépassant la plupart des autres élèves, ses yeux bleus pétillants de malice, comme à leur habitude, mais sans sa coutumière barbe - une des raisons pour lesquelles je met plus de temps à l'identifier -, Dumbledore sourit de toutes ses dents. Curieux, de voir sa tête à dix-huit ans, il a toujours la même, même a… 94 ans ans ! Par la barbe de Merlin ! Il est drôlement bien conservé ! Peut-être qu'il faudrait qu'il songe à la retraite… La moyenne de vie des sorciers à beau tourner autour des 110 ans - quoi qu'il soit difficile de faire de réelle pronostique, puisque la moitié d'entre eux est tuée avant d'avoir dépassé les 80 - après 70 ans, faut peut-être songer à laisser sa place aux autres…

Je poursuis ma progression vers le futur. J'arrive devant la promotion de 1941, et, avec surprise, je rencontre le visage de Père. C'est fou ce que je lui ressemble. A l'époque, il a encore ses cheveux d'un noir corbeau, lui tombant sur les épaules, ces mêmes cheveux qui sont propres à la famille Birds, brillant, lisse, épais. Les mêmes yeux bleus, la même ligne du visage, le même long nez droit. Il contemple le photographe d'un air hautin et froid, un sourire dédaigneux plaqué sur le visage, comme si, du haut de ses dix-huit ans, il pouvait soumettre le monde d'un seul regard. A ses côtés, Mère, égale à elle même, reste impassible. La Terre pourrait s'arrêter de tourner que son expression resterait la même.

Puis, soudain, je me fige. Je me souviens. Le nom du meilleur ami de Père me revient à l'esprit. Et je sais très bien sous quel pseudonyme se cache aujourd'hui cet homme. A la gauche de Père, Tom Elvis Jedusor, plus connu aujourd'hui sous le nom de Voldemort, aborde un rictus méprisant en me fixant.

Je jette un coup d'œil craintif à Potter, craignant sans doute que le fait de se retrouver devant la photo du meurtrier de ses parents ne déclenche une magnifique fureur de sa part. Mais non. Il est, quelques années plus loin dans le temps, certainement en train de contempler ses parents, vu l'expression de ses traits. J'avance, inlassable, croise Molly et Arthur Weasley, qui livrent une guerre sans merci à Lucius Malefoy (ils étaient dans la même année) ; un peu plus loin, ce sont les Lestranges et les Rosiers que je rencontre, enfin, je m'arrête à la même hauteur que Potter, devant la promotion de 1975 - Aspics. Je reconnais sans peine Rogue, étudiant aux cheveux luisant de graisse, trahit par son nez proéminent, et chez les Gryffondor, les visages tant contemplés par Potter sont facilement identifiables. Lupin, reconnaissable à ses immenses cernes et son teint pâle, rit joyeusement, en tenant par les épaules un grand garçon aux cheveux noirs et au sourire ravageur. Je met quelques instants à comprendre qu'il s'agit de Sirius Black. Le contraste entre la période d'avant et d'après Azkaban est frappante. A cette époque, Black devait faire tourner plus d'une tête à Poudlard, c'est une évidence. Puis, à ses côtés, le traître, plus communément appelé Pettigrow, - ordre de Merlin, première classe, à titre posthume - brandit fièrement un Aspic d'Histoire de la Magie. Enfin, un rang derrière, James Potter et Lily Evans sourient en se tenant par la main.

Pour réanimer la conversation inexistante entre le Balafré et moi, je dis inutilement :

- Ce sont tes parents ?

Il hoche la tête.

- C'est dingue ce…

- … que je leur ressemble ? termine Potter d'un air ennuyé, mais un rictus amusé au coin de la bouche.

- Non. Ce que tu ressembles à ta mère.

- Hein ?

Je m'approche du cadre, fixant les géniteurs de Potter. Sa mère est vraiment belle. Ses longs cheveux roux foncé tombent en une cascade de boucles sur sa poitrine, et ses immenses yeux verts sont adoucis par les traits fins de son visage. Potter senior, c'est le portrait craché de son fils. Ou l'inverse.

- Oui. Sur un plan physique, bien évidement, c'est à ton père que tu ressembles, mais sinon, les expressions du visage, ta manière de froncer les sourcils, de sourire… C'est ta mère. Regarde sur la photo des Buses, la ressemblance sera sans doute accentuée.

Mais sur la photo en question, une surprise m'attend. Je cherche Lily Evans au bras de James Potter, mais celle-ci n'est pas en sa compagnie. Il est seul, avec Black, Lupin et Pettigrow, et les deux premiers abordent un air qui m'est étrangement familier. Un air… Typiquement Serpentard. Ils regardent l'objectif avec une arrogance et une confiance complètement démesurée.

- Comment t'as pu remarquer tous ces détails ?

Apparemment, Potter ne suit pas le même cheminement de pensées que moi. J'abandonne les quatre compères, et me tourne vers Potter, un air narquois au visage.

- Tu sais, Potter, au cas où la situation politique actuelle aurais échappé à tes yeux myopes, depuis pas mal de temps, ta figure balafrée fait la une de pas mal de journaux, du " Chicaneur " à la " Gazette ", en passant par le " Sorcier du Dimanche ", et " Vingt-cinq façons de passer inaperçus chez les moldus ". Donc, sans compter que j'ai ton visage pendant quatre heures en face de moi chaque semaine, tes tics, rictus et expressions commencent à m'être familiers. Cela m'a sauté aux yeux quand j'ai vu le visage de ta mère.

Je trouve enfin Lily Evans à 15 ans. À cet âge, on parle normalement des jeunes filles comme étant mignonnes ou jolies. Pas Lily Evans. Elle était belle, tout simplement.

- Elle est belle, ta mère, je souffle, sans m'apercevoir de la pointe d'avidité qui perce dans ma voix.

- Oui…

Il contemple son visage, rêveur.

Peut-être est-il en train de s'imaginer ce qu'aurait été la vie avec elle.

Peut-être est-il en train de s'imaginer ce qu'aurait été la vie sans Voldemort. Peut-être songe-t-il à ce qu'aurait été sa vie s'il n'avait été qu'un simple moldu.

Alors, nous faisons les mêmes rêves, Potter.

Moi, je rêve de pouvoir regarder Père et Mère sans y voir mon portrait craché.

Je rêve de pouvoir regarder Père et Mère sans y voir les assassins de mes parents.

Je rêve de porter un nom autre que celui de Birds, de ne pas devoir porter l'honneur, le pouvoir et l'ego démesuré de la famille sur mes épaules.

Je rêve d'avoir eut le courage de respecter la décision du Choipeau.

Je rêve d'avoir refusé Serpentard.

Je rêve d'avoir choisi Gryffondor.

Je rêve d'exister.

Je rêve d'être Antigone, non plus Birds.

Je rêve de clamer cela haut et fort, et je rêve que tu me comprennes.

- Et ta mère, Birds ?

- Comme moi, je suppose, avec cinq ans de plus.

- Tu n'as jamais vu son portrait ?

Potter…

- Tu n'as pas l'air d'avoir bien compris la situation. Mes parents étaient des Cracmols, et dans une famille de Sangs Purs, même si c'est dans un but régénérateur, on évite d'en parler. Alors, des portraits…

- Excuse-Moi.

Je hausse les épaules, et tandis que Potter continue à scruter avec passion ses parents, j'avance au fur et à mesure vers la dernière promotion, celle de 1996. A celle de 1994 - Buses, les jumeaux offrent le spectacle de ravissantes grimaces des plus élaborées, mais à la photo suivante, 1994 - Aspics, ils brillent par leur absence. Enfin, la dernière photo de la pièce, 1996 - Buses. Potter se dissimule vainement sous son chapeau, Granger bombe la poitrine essayant de capter les rayons du soleil pour qu'ils reflètent son écusson de préfète en chef, et j'en passe des pires et des meilleurs.

- Comment es-tu devenue amie avec les jumeaux Weasley ?

Potter regarde la photo de la promotion de Fred et Georges en souriant.

- Au cours d'une retenue commune que Rusard nous avait filé alors que c'était de la faute de Peeves.

- Alors… Puisque ça fait quelques soirées que nous passons ensemble en colle, est-ce qu'on peut se considérer comme… Amis ?

Je m'apprête à l'envoyer chier, quand je croise son regard. Des yeux trop verts, face à mes yeux trop bleus.

Nous ne serons jamais du même côté, lui un Gryffondor, moi une Serpentard. Lui, la cible de Voldemort, moi, futur mangemort. Et il le sait parfaitement. Néanmoins…

Je lui tend la main.

- Amis.

- - - - -

Le lendemain, je me suis levée, un peu déconnectée de la réalité. Être son amie. Jamais je n'avais imaginé les choses sous cet angle. S'Il savait ça… Si Père savait ça…Si Parkinson et Malefoy savaient ça… En un sens, ça me plaît. Ne plus devoir suivre leur mentalité, ne plus être ou pour les gentils, ou pour les méchants. Être entre les deux. N'être ni le jour, ni la nuit. Etre l'aube, être le couchant.

Etre moi.

Je m'applique, durant le cours de duel, à ne pas éliminer mes adversaires d'un seul et simple sortilège. Nicoletta me sacquerait, sinon, et je tiens absolument à être dans le groupe de tête. Ce n'est néanmoins qu'une formalité pour moi d'éliminer Apple. Je le laisse un peu mariner, puis, je porte le coup de grâce d'une manière foudroyante, comme à mon habitude.

Le cours d'Ancienne Magie est principalement axé sur la maîtrise de nos Magies Animagi, ou sur nos Animorphusions, comme Dumbledore aime à les appeler. D'ailleurs, le vieux directeur nous dévoile le sien. Une magnifique tortue, impressionnante par son aura de puissance, par la sagesse que lui profère son apparente longévité.

Les entraînements de Quidditch, devenu intensifs suite à notre défaite contre Gryffondor, par plus de 130 points de différence, commencent à devenir difficiles à suivre pour ma constitution féminine. Mais je ne pipe mots, refusant de concéder à Malefoy que Serpentard n'est pas tout à fait l'équipe idéale pour une jeune demoiselle.

La semaine se déroule tranquillement, entre les cours ardus de McGonnagall, les baignades forcées de Flitwick (j'ai, " sans faire exprès ", poussé ma préfète dans l'eau, elle s'est retrouvée nez à nez avec un Strangulot, et est certaine d'avoir été contaminé par une quelconque maladie), les Runes indéchiffrables de Agrippine, les engueulades Potter versus Rogue, le dédain de Nicoletta en cours de Défense, le départage des groupes de niveaux pour le tournoi de Duel et les colles avec Potter.

Je ne regrette pas d'avoir accepté son amitié. C'est agréable de rire d'anecdotes stupides en sa compagnie, et nos différences comme nos points communs ne font que nous rassembler, malgré notre conscience que bientôt, Voldemort fera de nous des ennemis mortels.

Enfin, le jour des vacances de Noël arrive. J'emmène dans mes malles une montagne de boulot à faire, une certitude confirmée par Nicoletta de combattre contre les meilleurs de chez le Lion et le Blaireau, et un " Joyeux Noël, Birds " de la part d'un certain Gryffondor à lunettes.

Le Poudlard Express va entrer dans la gare de Londres dans quelques minutes. Je retire minutieusement mon uniforme, enfile une longue robe noire suffisamment passe partout pour ne pas attirer l'attention des Moldus.

Le train s'arrête, alors que déjà les premières étoiles apparaissent dans le ciel. Je descend sur le quai, et comme toujours, Edmund, le majordome, m'y attend. Il se saisit de ma malle, et sans un mot, me suit. Ensemble, nous franchissons la barrière qui nous sépare du monde londonien.

- Fin du douzième chapitre -

NdA : Dans mon esprit, avant de connaître Harry Potter et son monde délirant, les sorcières étaient des personnes belles et cruelles. Dans le dessin animé de Walt Disney, Blanche Neige et les sept nains, la Reine qui est une sorcière, est extrêmement belle et cruelle. Dans la plupart des récits où des sorcières apparaissaient, les sorcières étaient toujours comme des envoyées du Diable, avec un instinct sexuel extrement développé… Résultat, mes sorciers à moi, je les imaginais avec des robes très moulantes, bien fendues, savamment déchirées, abyssalement décolletées, mettant la sensualité du corps en valeur… Or je trouve que dans Harry Potter, les sorciers sont beaucoup trop… Moldu et pas assez sorciers… Paradoxal, hein ? Bon, je ne sais pas si vous voyez ce que je veut dire, m'enfin…