Disclaimer : Puisqu'il faut rendre à César ce qui lui appartient, toute mon inspiration me vient de la dame Rowling et de ses contes, et je n'ai même pas l'exclusivité d'Antigone puisque c'est un mythe. Bref, rien n'est à moi.
Note : Pampalam pampam… Coucouuuuu… Ça va ? Vous avez passé un bon début d'année ? Il fait beau, chez vous ? Bon… C'est bien… Alors… Je suis profondément dé-so-lée de mettre autant de temps à écrire, mais vous le savez certainement, avoir son bac, c'est important, avec mention, c'est bien, et avec un carnet qui suit derrière, c'est encore mieux ! Donc, même si je ne poste que tous les six mois, je ne vous oublie pas, au contraire, je culpabilise énormément. Donc voilà enfin le chapitre 18, qui est bien plus sombre que les précédents, et qui m'a fait totalement revoir le personnage d'Antigone. Si-si, j'vous jure ! Bon, j'avais promis Drago pour les reviews, mais j'avais de les faire, donc vla, c'est moi :D
RAR : silversmaw : Oh, merci beaucoup ! Bon… Je suppose que ce chapitre t'a fait un peu moins rire que les autres (en cas contraire, je ne sais pas si c'est pour ta santé mentale ou pour la mienne qu'il faut s'inquièter !) J'ai peur que tes prévisions amoureuses ne se retrouvent entièrement faussées, parce que Antigone à l'esprit tellement retord qu'elle ne veut rien entendre, et encore moins obéir. Et puis je dois t'avouez qu'un ticket avec Dumby ne la branche pas vraiment. Merci en tous cas, pis à bientôt peut-être :)
Elizabeth Moonstone : " les abîmes de l'âme humaine "… " Une destinée passionnante "… Wahouuuu ! Merci :P Voilàààà… J'espère que les vacances d'étés ne sont pas encore commencée chez toi, ici c'est pas encore le cas donc voilà (kesske que j'raconte ?) J'espère que ce chapitre va continuer à te plaire. Bisous
SamaraXX : MAIS POURQUOI T'A PAS LAISSER DE COMM SUR MA PAGE D'ACCUEIL, malheureuse ! Lol, je me calme, en fait, je sais pas si c'est bien ou pas, Collen MacTruc, mais le titre m'inspirait pas trop… Et pis comm coline c'est mon prénom, c'est normal que j'ai été… Outrée par cette orthographe étrange Bref, gros bisou, pis hésite pas à repasser sur mon home page, ça me fait tjs plaisir :)
Elsyla : Si je pouvais le faire, je réecrirai tous les premiers chapitres pour éradiquer quelque peu la Mary-Sue qui hante mon histoire… Elle serait nulle en classe, pas nécessairement jolie, et légèrement plus désagréable… Mais bon, c'est trop tard, et puis c'est ma première fic, après tout :P En tout cas, merci pr tes critiques ;) Gros bisous.
Fenice : Bon, ben Fenice, si t'es arrivée jusqu'ici, j'espère que ça t'a plus, sinon, tant pis :)
Vert : Ah bon ? Tu m'apprends des tonnes de trucs sur la photo, là… Parce que moi, j'avais suivi mon cours d'histoire des Arts à la lettre, et je pensais avoir bien daté ma chronologie… Mais c'est vrai que s'il fallait deux jours de poses " Ben tu veux que je te fasse la réponse adéquate : c'est de la magie ;) Mais de toute façon, toutes les dates de ce chapitre sont à revoir pique il paraît que Dumbledore à 150 ans :P En tout cas, merci beaucoup, ça m'a bien fait rire, et je garde ça de coté si jamais je devais réecrire ce chap. Bisou.
Anya et Xeres : Aaah… billie… je savais qu'il y aurait quelques esprits… Etranges qui l'a trouverait sympa :P En tout cas, ça me fait plaisir de te revoir, j'espère que tu apprécieras la suite. Bisou
Angelofdead : Tu sais, je me concentre uniquement sur la sixième année d'Antigone, dans ce cette fiction, alors on ne verra certainement pas d'affrontement avec Voldemort ici. Et je pense que tu vas être très déçue par ce chapitre (désolément :P) Quand à savoir si Antigone est du côté du mal, je te dirais que Antigone est de son côté à elle, et c'est tout. Merci pour ta review, bisous.
Eilwin : Oh ! Coucou toi ! Ça fait des siècles qu'on ne t'as pas vu sur le net, et sur Ben, je suppose qu'ils se voient pas mal dans ce chapitre, mais bon… Voilà, quoi Pour la review, c'est pas grave, tsais, qu'elle arrive aujourd'hui ou dans quinze ans, c'est le fait que je l'ai qui m'importe. Gros bisou.
sissicho : Voilà le chapitre 18 ! Merci beaucoup pour ta petite review, ça fait très plaisir. Gros bisous.
Le Saut de l'Ange : C'est marrant, j'ai l'impression que dès que je lis une fiction, je tombe sur ton nom dans les RAR… t'es une revieweuse en béton, toi ! En un sens c'est rassurant de te voir débarquer dans mes reviews J
Merci beaucoup pour la demi tonne de compliment, ça me fait TROP plaisir… J'espère que la suite te plaira aussi. Bisou, Coline.
Aranyella : Fuiii… En voilà, une longue review qu'elle me fait trop plaisir ! Bon, je crains que ce chapitre n'améliore l'humeur de personne, hélas (Sacrée Antigone ! Absolument in-te-nable) Au fait, ta maman va bien ? J'arrive toujours pas à croire que j'ai et la maman, et la fille… Ceci dit, je suis hyper flattée ! Pour ce qui est des échecs, je ne pense pas que Antigone soit totalement stupide, mais elle y met juste la plus mauvaise volonté possible. Quand à l'inatention d'Antigone quand Harry est dans les parages… Tssss… C'est bien une des tes idées, ça ! Je suis pas sure de t'arriver à la chevilles question romantisme ! Donc, voilà mon chapitre un peu en avance sur l'été , si ça peut te rassurer :P Gros bisou à toi et à ta maman, et à bien tôt (dès que je peux, en fait )
Titania.M : Me voilà, C'est bon ! Pas la peine de me supplier, ça me gêne plus qu'autre chose ! Le rectangle amoureux, c'est pas trop mon truc, pk côté romantisme, chuis plutôt effrayante Et je ne qualifirai pas le sadisme de billie comme remarquable, loin de là, je dirais plutôt… Terrorisant ? Les échecs, moi aussi j'ai un peu de mal, mais avec un frère qui se débrouille et un bouquin bien complet, c'est pas trop compliqué de bavasser dessus sur plusieurs lignes Bref, à très bientôt .
Kazy : Nop, c'est bon, pas de fausse manip, juste un chapitre en double exemplaire… Jme disais que Billie risquait d'attirer un tant sois peu ton attention… Sans doute avec le caractère névrosé d'Ambre dans tes derniers chapitre, j'ai fait un léger rapprochement… bref. Le début du chap m'a posé de sérieux pb, comme pour chaque début de chapitre, en fait, donc c'est un peu normal qu'il soit plus moins bien que le reste. C'est marrant parc que quand je lis les reviews, y a la catégorie " mais c'est pas si compliqué les échecs " et puis la catégorie " oh ! Comme moi ! " je suis presque effrayée que les gens arrivent à se trouver de pts communs avec Antigone.
Quand aux ptits jumeaux blonds, merci du conseil. J'vais essayer d'y penser ;)
aresse : wo ! Merci pour ton enthousiasme débordant, ça me fait plaisir ;) J'espère que ce chapitre va te plaire (ou qu'il ne va pas trop te décevoir Gros bisous.
kitou : coucou ! T'inquiete pas, ça fait toujours plaisir de découvrir de nouveaux lecteurs ;) gros bisous, voici la suite ;)
Note-bis : Pour ceux qui, comme moi, s'arrachent les cheveux dès qu'il s'agit d'utiliser fanfiction, voici l'adresse du mode d'emploi archi-utile d'Alixe et Lisandra : Fanfiction-mode d'emploi (adresse /fanfictionmodedemploi ou /u/577456). C'est très bien fait, et surtout très pratique :)
Note-ter : comme la mise en page se fait difficilement ici, je vous recommande d'allez lire mon chapitre sur TWWO, où mon pseudo est magichappy2 (no comments) ; je vais mettre le lien dans ma bio. En plus les tirets s'en vont alors ça m'énèrveuh :(
Enfin… Place au chapitre 18…
Chapitre 18
Revers
La liste des finalistes pour les seizièmes de finale a été affichée ce matin dans le hall. Je suis bien évidemment sélectionnée, et Weasley également. Sur la liste figurent notamment les noms de Drago, Pansy, Londubat (si !), Potter (sans blague !), Granger (bien sûr), Sally—Ann Perks, Finnigan, Parvati Patil, Lisa Turpin, Blaise Zabini, Mandy Blockehurst, Dan Sumpter (étonnant, ce Serdaigle que je connais peu est un vrai mou du genou). Les autres me sont parfaitement inconnus, ou alors, vraiment insignifiants.
À ma plus grande consternation, j'ai appris que Goyle avait gagné l'un de ses duels. À la loyale, en plus. D'accord, son adversaire était Crabbe. D'accord, il n'a pas fait exprès de le saucissonner. D'accord. Mais connaissant les deux énergumènes, ils auraient été capables de s'assommer mutuellement, on les a déjà vus faire. Pansy et Drago n'ont pas non plus caché leur stupéfaction. Déjà, Londubat, ça faisait beaucoup, mais alors Goyle… Que Merlin ait pitié de nous.
Mon match des seizièmes de finale s'est déroulé sans trop de problèmes. Woodburts, un petit rouquin légèrement pédant de ma maison que je ne connais pas du tout a perdu lamentablement, sans livrer combat. Mêlant avec une facilité presque effarante la stupidité au pathétisme, ce crétin a fait tomber sa baguette par terre en la dégainant. Il m'a suffi d'un sort d'attraction pour mettre fin au duel. J'ai cru qu'il allait se mettre à pleurer. Remarque, il n'aurait pas eu tort de le faire.
Je me sens complètement déprimée. Tout d'abord, il pleut des hallebardes et j'ai cours d'Ancienne Magie cet après-midi. Ensuite, j'ai appris ce matin que je vais rencontrer Potter en quart de finale, si tout se passe bien. C'est ridicule. J'escomptais le rencontrer en finale, pour que ma très (im)probable victoire en soit d'autant plus éclatante. À la place, il semblerait que mon adversaire pour le duel le plus important du tournoi soit Malefoy ou Parkinson, donc ce n'est finalement pas si grave que ça. Ils me tapent tous les deux sur le système, aujourd'hui, donc je serai ravie de leur infliger une belle humiliation. J'ai un fort ressentiment contre eux pour diverses raisons. D'abord, à cause de Malefoy, qui a eu la délicieuse idée de nous faire faire une séance d'entraînement hier soir, sous le prétexte pour le moins fumeux que les Gryffondor se soumettent également à des temps apocalyptiques comme celui-ci pour progresser, et qu'il n'est pas question qu'ils gagnent de nouveau la coupe cette année.
(- Mais justement ! Nous ne sommes PAS des Gryffondor !)
Je suis revenue dans l'école plus humide qu'une sirène du lac, et j'ai eu le malheur de tomber sur Crottard -Rusard, pardon— et son minou crétin au détour d'un couloir habituellement désert. Étant légèrement énervée, je n'ai guère supporté ses insupportables remarques et j'ai répondu avec un ton qui me semblait des plus appropriés à la situation. Et, comme par hasard, MacGonagall est passée à ce moment-là. Résultat des courses : j'ai été collée, et Serpentard a perdu trente points. Histoire de couronner cette soirée pourrissime, le dîner se composa de brocolis, courgettes et calamars. Je n'ai même pas osé aller voir les elfes aux cuisines pour qu'ils me remplacent ce dîner vomitif, car j'avais toutes les chances de tomber sur Soapy en y allant. Et je ne voulais pas être rendue responsable du meurtre d'un être magique, aussi stupide et collant soit-il.
Je consulte ma montre, et vois qu'il est deux heures moins cinq. Allez… Je dois bien avoir un peu de courage de Gryffondor refoulé en moi qui me pousserait à me lever… Go !
Je me lève et quitte la Grande Salle. Zabini m'adresse un signe d'encouragement. Encore une super nouvelle à ajouter à la liste des super nouvelles de la semaine (ironie, ironie…). Blaise Zabini me fait du charme depuis trois jours ! C'est à croire que ce type a vraiment un gros problème. Il est demeuré ou quoi ? Il a pas compris que je suis fiancée ? F-I-A-N-C-É-E ! C'est une notion si difficile à comprendre pour son cerveau épais ? Et, sans pour autant atteindre le niveau de Crabbe ou Goyle, il est quand même laid ! Il ne croit tout de même pas qu'il a la moindre chance avec moi, non ? Rien que de l'imaginer en train de me… Beuârk, non, c'est vraiment trop immonde !
La pluie, loin de s'être calmée, tombe de plus en plus fort. Dire que le lac a débordé serait très en dessous de la réalité, puisque les pelouses sont maintenant de véritables marécages où pullulent grenouilles et crapauds. Ça me rappelle une chanson française que Billie me chantait quand j'étais petite. Un truc bizarre… Complètement stupide, même ! Ah, oui, ça faisait comme ça :
Il pleut, il mouille
C'est la fête à la grenouille
Enfin, il fait beau
C'est la fête à l'escargot !
en français dans le texte
Complètement crétin. De plus, je crois que c'est un chant moldu ! Enfin, plus rien de la part de Billie ne pourra m'étonner, désormais.
Je me lance impervius au visage, faute de mieux. Dommage que mon sort ne couvre que ma figure par manque de puissance, parce qu'il pleut tellement que ma robe ne tarde pas à être trempée jusqu'aux manches. J'ai le temps d'insulter Dumbledore sur tous les tons, de le maudire, de le haïr, d'invoquer toutes les forces du mal contre lui avant que lui et Potter ne daignent enfin montrer le bout de leurs chapeaux. Le grand barbu me fait signe de le suivre, et nous conduit en direction de la forêt interdite. Potter vient marcher à mes côtés, tout en grommelant.
- Mais quelle pataugeoire !
- Une quoi ?
Mais qu'est-ce que c'est que ces mots qu'il invente, encore ?
Il me lance un regard ironique, avant de dire nonchalamment :
- Laisse tomber, un truc moldu.
Rhaaaaa ! Il m'énerve !
Nous arrivons en bordure de la forêt, d'un côté très peu fréquenté par les élèves car il est à découvert, bien en vue du château.
Bon sang, qu'est-ce que j'ai froid !
Dumbledore, d'un ample mouvement de la main, crée autour de nous un globe qui empêche la pluie, cette horrible pluie humide et mouillée, de nous atteindre. Mais j'ai, hélas, toujours aussi froid.
Nous nous installons sur le sol, heureusement sec. Je retire ma cape et ma robe, complètement trempées, et je les étends par terre, dans le vain espoir qu'elles soient sèches avant que je retourne dans le dortoir. Je dois reconnaître que je n'ai pas été maligne sur ce coup-là, j'aurais dû penser à me changer à l'heure du déjeuner car la jupe de mon uniforme est loin d'être l'idéal, face aux températures polaires de la saison. Il ne me faut pas vingt secondes pour me mettre à claquer des dents. À mon instar, Potter étend sa cape sur le sol, mais lui a eu la bonne idée de se mettre en tenue de… " Week-end ".
Laissez-moi rire ! Vêtu d'un pull gris, d'un jean noir et d'une paire de baskets qui ont bien vécu, Harry Potter, le Survivant, tente de se faire passer pour un ado normal ! C'est presque ridicule… Pour un héros, il pourrait quand même faire des efforts pour paraître classe !
Mais quand, avec une galanterie surprenante, il me propose son pull, je ne le refuse pas. Surtout que tout compte fait, il est très chaud et en plus il est doux…
- Potter, c'est quoi ta marque de lessive ? Ce pull est très confort !
Il me regarde fixement, puis se met à ricaner doucement.
- C'est un cadeau de Noël, Birds… Et tiens-toi bien, parce que ça va te faire un choc : ce pull est moldu !
Burf ! Pardon ? Quelle horreur !
Je m'apprête à répliquer vertement et à lui jeter son immondice grise au visage quand Dumbledore coupe court à notre discussion.
- Bien, je propose que nous passions à d'autres choses plus… Sérieuses. Harry, il me semble qu'au début de ces vacances tu as eu un petit… Accrochage avec Mr Malefoy, qui t'a permis de prendre conscience de ton élément.
Hein ? Comment ? On ne m'en a pas parlé !
- Bien. De même, Antigone, je vois au gant que tu portes que tu as pu aussi prendre conscience de ton élément.
Je confirme d'un signe de tête.
- Pourriez-vous me montrer vos mains ?
Nous obéissons à son ordre et enlevons le gant qui protège nos Runes.
À la lumière du jour, Vâyu me semble étrangement terne. Quand elle m'est apparue, elle me semblait toute puissante, m'ouvrant à une puissance que je ne croyais pas possible. Là… Elle est comme une coquille vide. Un simple dessin, un tatouage.
Je jette un coup d'œil à la Rune de Potter. Je reconnais Agni, qui symbolise le feu… Le feu ! Évidemment !
Potter, en gentil garçon, à a le bon goût de poser à Dumbledore la question qui me brûle les lèvres.
- Professeur, la première fois que Agni s'est éveillée, elle semblait presque vivante… Et là… Elle me paraît presque morte !
- C'est parce qu'elle dort, Harry.
Ça y est, nous touchons le fond. Dumbledore a bel et bien perdu l'esprit.
- La Rune élémentaire fait partie de toi, Harry. Cela ne l'empêche pas d'être une entité vivante.
Bon, surtout qu'il ne bouge pas, je vais chercher madame Pomfresh.
- Regardez. Vous voyez ma main ?
Oui, oui, c'est bien, tout le monde connaît le tour… On ferme les yeux, et, tadaaam, y'en a deux. Potter, mon grand, je compte sur toi pour le retenir le temps que j'arrive à dénicher une camisole dans Poudlard…
- Et bien vous n'y voyez aucune Rune. Pourtant, tout comme vous, je possède et maîtrise l'une des forces élémentaires ; il suffit que je le veuille pour que ma Rune s'éveille, et réapparaisse.
Et, sous nos yeux ébahis -je plaisante, je plaisante– la Rune Wou-Ki se dessine lentement sur la main ridée du directeur. Mais contrairement aux nôtres, la sienne est brillante et lumineuse.
- Vous voulez dire qu'il suffit que je me concentre pour que… - Whaaaaou !
La Rune de Potter semble s'éveiller, l'air autour de lui devient oppressant. Les choses sont différentes. Tous les sorciers diffusent autour d'eux une empreinte magique, que l'on peut percevoir de manière plus ou moins forte. Même les moldus, inconsciemment, les perçoivent. L'empreinte de chaque sorcier lui est propre, et je peux l'affirmer sans crainte, celle de Potter a changé.
Son empreinte a changé parce que sa magie a changé. Je ne dis pas qu'il est devenu surpuissant, qu'il pourrait, en un claquement de doigt mettre Dumbledore et le Seigneur des Ténèbres au tapis, non. Seulement, son rapport avec la magie semble avoir changé : Potter possède le feu, et en est maintenant parfaitement conscient.
Il est en de même pour moi. Quand, à mon tour, j'éveille ma Rune, ma perception du monde devient différente. Par curiosité, je tends mon esprit vers Potter. C'est un exercice rituel auquel nous nous livrons toutes les semaines. Je m'approche en douceur, mes pensées effleurent les siennes et… Je suis happée par un tourbillon de magie.
Le Vent s'enflamme, le Feu s'envole.
Est-ce une danse, qui nous entraîne ? Sommes-nous conscients de ce que nous faisons ? Non, nous n'en savons rien. Et nous nous en foutons. Nous n'en avons foutrement rien à foutre.
Ce ne sont pas des paroles, que nous partageons, ce ne sont pas des pensées. Pas des images, pas des sensations. En fait, nous ne partageons pas. Nous nous contentons de former un tout de magie.
Air ou Feu, quelle importance ? Tant que nous y sommes… Dansons, puisque là où nous sommes, le temps n'a pas d'importance…
Tu danses, Harry ? Je danse aussi.
Je caresse tes écailles, tu lisses mes plumes.
Vâyu et Agni prennent vie, et dansent avec nous.
Je veux tourner éternellement, dans cette valse des pensées, cette valse de l'esprit et de la magie, où nous ne sommes qu'un.
Est-ce que cet instant ne sera qu'un instant ? J'aimerais croire à l'éternité… À l'éternité de cet instant, de cette danse, de cette folle ronde où rien ni personne n'a d'importance.
Qu'à jamais, cette danse perdure, pendant que l'obscurité s'abat sur nous.
Je pars en arrière, la danse me fuit.
Je suis fatiguée, si fatiguée…
Je danse encore, je voudrais dormir… Je dors déjà.
- Non.
Ma réponse est claire et sans appel.
Assise sur le bord de mon lit d'infirmerie, je regarde tour à tour Potter et Dumbledore.
- Mlle Birds…
Je l'interromps brutalement.
- Vous ne vous rendez pas compte de ce que vous me demandez !
- Mlle Birds, laissez-moi vous expliquer plus en détail. Ce lien, que vous avez partagé avec Mr Potter… C'était dangereux. Extrêmement dangereux. Si je n'avais pas été vigilant, vous auriez pu être perdus à tout jamais. J'ai pu vous séparer à temps, mais vous voyez cependant le temps qu'il vous a fallu passer à l'infirmerie. Ce que vous avez pu faire est extrêmement dangereux, je vous l'ai dit. Mais cette fusion, Antigone, représente une chance unique pour Harry. Il n'y a que vous qui puissiez le faire.
- Vous n'avez pas le droit de me le demander, professeur ! Vous croyez que je ne comprends pas ce que ça implique ? Briser ce qui les relie, briser ce… Ce lien ! Vous ne pouvez pas me demander une telle chose ! Vous savez qui je suis, d'où je viens et ce que je représente ! Je refuse d'être mêlée à ça !
Dumbledore me regarde, l'air las. Lentement, il se lève. Avant de quitter l'infirmerie, il se tourne une dernière fois vers moi. Ses yeux sont glacés.
- Vous vous trompez, mademoiselle Birds. Vous vous trompez lourdement si vous croyez une seconde pouvoir vous échapper. Tout cela vous concerne, que vous le vouliez ou non. Vous y êtes mêlée, mademoiselle Birds. Vous devez choisir, car vous avez passé l'âge de laisser d'autres choisir pour vous. Il est grand temps pour vous de comprendre où se situe votre liberté.
Sa voix est dure, presque métallique. Je lève les yeux dans sa direction, mais il a déjà quitté l'infirmerie. Potter, toujours alité, garde les yeux obstinément rivés sur le plafond. Mme Pomfresh m'évite également, vaquant silencieusement à ses occupations.
Je m'enfuis.
La pluie, dehors, a laissé place à une neige froide et persistante. Dans le château, ça hurle partout dans les couloirs. Et Rusard hurle encore plus fort, à cause de la saleté, à cause des cris, à cause des rires, à cause de l'adolescence et à cause d'une bande de deuxième année qui s'est amusée à enfermer Miss Teigne dans la cabine de toilette favorite de Mimi Geignarde. Et moi, je ne sais où aller.
Je voudrais être seule, je voudrais dormir.
Il me semble que j'évolue dans un monde auquel je n'appartiens plus.
On rit, on pleure, on chante, on danse, on rêve, on espère. Et je suis là, moi, à ne savoir que faire.
Tous ces gestes que l'on fait autour de moi me semblent à la fois puérils et incompréhensibles.
Un elfe empressé me bouscule. Sans se retourner, il continue sa course, maintenant avec habileté une tasse de café et une tasse de thé en équilibre sur un plateau. Je voudrais le poursuivre pour son incorrection, mais je n'y arrive pas. Je m'étonne de voir un elfe en plein jour, mais c'est déjà la nuit. Il me vient la réflexion que j'aimerais, moi aussi, boire une tasse de thé ou de café, mais je me vois incapable de choisir… Et comme j'y pense, il m'apparaît que je préférerais du jus de citrouille.
Le mur de Serpentard se dresse soudain devant moi. Je lui murmure le mot de passe, mais il ne s'ouvre pas. Je le répète inlassablement, et il ne s'ouvre pas. Vixi, vixi, et plus je le répète, et plus le mur me semble loin. Je veux hurler le mot de passe, mais je n'ai même pas la force de hausser le ton.
Pansy Parkinson m'apparaît, effrayante.
- J'ai le mot de passe, Birds, je l'ai !
Sa voix me semble lointaine et distante, et pourtant, ses paroles m'arrachent les oreilles.
- CHOISIR, Birds ! C'est choisir !
Devant moi, le passage secret s'ouvre. Mais je ne vois rien, je ne perçois rien, je ne fais qu'entendre l'insupportable mot qui me brûle, qui me hante. Je supplie Pansy de se taire, et plus je la supplie, et plus le mot devient puissant, impitoyable.
CHOISIR ! Choisir ! Choisir… Choix… Choix.
Je me réveille en sursaut. Je suis dans mon lit. Je ne suis que dans mon lit.
La pâle lumière du lever du jour filtre au travers des rideaux mal tirés de mon lit.
Autour de moi, le dortoir s'affaire déjà.
- … Et pour l'amour de Salazar, Antigone, lève-toi ! On a Duel en première heure, et Nicoletta va enlever un trillion de points à Serpentard si on arrive en retard ; de plus mon premier duel est contre Finnigan, donc par pitié GROUILLE-TOI !
La voix de Pansy Parkinson. Sa délicate et tendre vraie voix. J'en pleurerais.
Je me suis endormie tout habillée, ne prenant même pas la peine de me glisser dans les draps. Machinalement, je me déshabille pour aller prendre une douche rapide.
Tiens… Je porte encore le pull de Potter. Je le fourre sous mon oreiller, puis me dirige vers la salle de bain.
L'eau froide de la douche a le mérite de me sortir de mon rêve. Les duels… Aujourd'hui, je ne dois me concentrer que sur mes duels. Ne penser à rien d'autre. En fait, ne pas penser serait préférable, au point où j'en suis. Oublier mes choix d'avenir, mes choix de vie, mes choix tout court. Me contenter de me battre… Et de gagner. De vaincre. D'être moi-même, un court instant, avant de revenir sur Terre et de grandir.
J'arrive juste à temps dans la Grande Salle pour prendre en vitesse un café bien noir et un toast avec un peu de confiture à la citrouille.
Quand j'arrive dans la salle de cours, les élèves sont tous en train d'assiéger le bureau de Nicoletta pour connaître la répartition des duels. Celle-ci s'escrime à beugler à qui veut l'écouter que stop, stop, ça suffit, tous à vos places, taisez-vous, mes pauvres oreilles, ça suffit, stop.
Manque de chance, elle n'est pas claustrophobe, et elle parvient à se débarrasser des plus acharnés à vouloir le nom de leurs adversaires –couchée, Granger, tu l'auras, ton duel avec Padma Patil. Quand un semblant d'ordre semble enfin régner sur la salle de cours, elle nous sermonne pendant au moins cinq minutes, parce que nous sommes stupides, parce que nous sommes idiots car la liste des combats était affichée dans le hall d'entrée, et que nous aurions pu y aller, au lieu de provoquer un tel attroupement.
Elle rêve, ou quoi ? Le jour où les élèves écouteront ce que disent les profs, ça se saura.
D'un mouvement de la baguette, elle fait apparaître sur le tableau noir les différents groupements de niveaux effectués en fonction des résultats obtenus la semaine passée. Comme prévu, je me retrouve dans le groupe des forts. Que Merlin ait pitié de nous, Partview est dans le groupe des moyens. Pour quelqu'un qui ne sait pas tenir sa baguette à l'endroit, je dois reconnaître que ce n'est pas mal.
Les premiers duels n'ont, à mon sens, aucun intérêt. Je vire Mandy Blockehurst de la surface de combat d'un simple Stupefix. Quand je l'ai réanimée, j'ai cru qu'elle allait fondre en larmes. À sa place, je n'aurais pas hésité, parce qu'il y avait vraiment de quoi mourir de honte. Serdaigle est condamné à tomber dans l'opprobre, après une telle humiliation.
Pour les autres duels, rien de bien folichon. Drago ne fait qu'une bouchée de Lisa Turpin ; Potter, égal à lui-même, ne laisse flotter aucun doute sur sa victoire. Il s'offre même le luxe de foutre la trouille de sa vie à Zabini. Granger offre un duel extrêmement académique, tout ce qu'il a de réglementaire. Tellement réglementaire que j'en viens à me demander si ça n'est pas illégal. Le combat de Weasley est moins expéditif. Mais la volonté de vaincre de celui-ci empêche la pourtant brillante Emily Moon (fufufu) de mener comme elle le souhaiterait son duel. Le plus surprenant des duels est sans doute celui de Pansy. Pendant un long moment, celui-ci reste d'un intérêt des plus inexistant à mes yeux. Mais je finis par me rendre compte d'une chose qui m'avait échappée. Pansy Parkinson s'amuse. Elle joue avec Finnigan, comme un chat avec une souris. Et ce pauvre idiot ne se rend compte de rien. Entièrement plongé dans son combat, il attaque de toute sa force et de toute sa puissance, sans penser un seul instant à dissimuler son potentiel et ses capacités. Pansy joue, Pansy s'amuse. Pansy ne fait aucun effort pour achever le duel au plus vite. Pansy laisse Finnigan s'épuiser, Pansy laisse sa cruauté éclater… Et sa cruauté éclate. Les attaques de l'irlandais faiblissent, et celles de Pansy redoublent. Mais elle ne l'achève pas. Elle continue de le laisser croire à une impossible victoire. Autour de la surface de combat, les Gryffondor la sifflent. Elle le mérite, je dois le reconnaître. Mais les applaudissements nourris que Serpentard lui offre sont mérités également. Puis arrive le moment où Finnigan craque.
- MAIS TU TE DÉCIDES, OUI OU MER…
Et, littéralement, il lui saute à la gorge. Un sortilège d'Entrave l'arrête dans sa course.
Il se relève. Le sang qui coule de son nez dégouline lentement sur son menton. Il quitte le terrain, avec dignité, sans un regard pour Pansy qui le suit des yeux, un sourire narquois aux coins des lèvres.
Finnigan n'est pas un mauvais duelliste. Au contraire, il a bien mis en pratique les conseils donnés en cours. Non, le problème ne venait pas de lui. Il venait de Nicoletta. Je n'ai jamais été aussi certaine de moi en affirmant cela : c'est une mauvaise prof. Une très mauvaise prof. Parce que Nicoletta ne croit qu'aux notes, parce que Nicoletta n'a aucune imagination. Parce qu'elle est marginale, parce qu'elle a tout appris à l'école et parce qu'elle n'a jamais eu à se défendre. Parce qu'elle ne prend pas encore réellement conscience que la guerre nous attend dehors.
L'élève de Nicoletta serait aujourd'hui mort au combat.
Et l'élève de Bellatrix Lestrange aurait triomphé. La relève est assurée.
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Le déjeuner est aujourd'hui animé dans la Grande Salle. À notre table, les élèves jettent des regards curieux à Pansy, qui fait mine de les ignorer mais qui prend un plaisir certain à être le centre de l'attention. Qu'ils aient approuvé ou pas sa manière de combattre, il est clair que tous l'admirent. Cependant, le regard glacé de Drago, l'air patibulaire de Zabini et les muscles roulants de Crabbe et Goyle ont maintenu la foule de fans en délire à une distance raisonnable de nos assiettes. Pour couronner la relative tranquillité que nous avons, Partview, Garner et Bulstrode n'ont pas jugé nécessaire de se joindre à nous. Bref, comme Crabbe et Goyle sont trop stupides pour comprendre le sujet de la discussion, Zabini ayant le bon goût de ne pas être trop bavard et d'avoir un quotient intellectuel plus élevé que celui d'un Puffskin attardé, le repas se déroule de manière tout à fait inespérée, et la conversation, tournant évidemment autour du tournoi de duels (qui a même réussi à reléguer les matches de Quidditch au second plan !) va bon train.
- …Mais je persiste à croire que le plus grand danger reste Potter.
- D'accord, j'admets que c'est le plus dangereux de tous, mais reconnais que les Gryffondor font fort cette année ! Granger, Weasley, même Londubat ! Ils sont réellement très forts
- Peuh ! Excuse-moi, mais le combat que tu as fait contre Londubat ne prouve rien du tout… C'est juste parce que tu étais fatiguée, que tu as raté ton combat, c'est tout…
- Mais, par Merlin, Drago, ouvre les yeux ! Il a gagné tous ses combats ! Il n'en a pas perdu un seul ! Sois réaliste !
Ça m'arrache le cerveau d'y songer, mais c'est vrai que Londubat est potentiellement dangereux. Il n'a pas eu de combat aujourd'hui, parce que son adversaire, Mona Nobu, était malade, il a été déclaré vainqueur par défaut, mais tous ses duels précédents ont démontré qu'il agissait avec calme et sang froid ce qui, en plein affrontement, n'est pas donné à tout le monde.
- Pansy n'a pas tort, Drago. De plus, si on y repense…
Je baisse d'un ton.
- …Avec ces histoires au ministère, en juin dernier, et tout ce dont tu m'as parlé… Ils se sont déjà battus dans de vrais duels ! Je ne parle pas de petites joutes ridicules de Nicoletta, mais d'âpres combat pour survivre, pour rester en vie ! Ils ont affronté des Mangemorts ! Ils en sont sortis vivants, avec des blessures mineures, comparées au danger qu'ils couraient… Et pourtant, qui les aurait donné gagnants contre des sorciers endurcis, ayant connu la Première Guerre, ayant une expérience en Magie Noire ?
Le visage de Drago s'est fermé. Il sait que j'ai raison, il le sait même si jamais il ne l'avouera… Et pourtant, même Pansy s'est rendue à l'évidence : nos chances de victoire sont minces, face à eux.
- Que peux-tu nous dire, sur Potter ?
Le ton de Drago est brusque et haché. Je le regarderais presque avec pitié… Six ans que Gryffondor humilie Serpentard, que Potter humilie Malefoy… En cinq ans de tournois de Quidditch, Gryffondor gagne tous ses matches, Potter attrape tous ses vifs. Et Serpentard s'en mord les doigts, et Malefoy en est malade… Quand ce n'est pas le Quidditch, c'est la coupe des quatre maisons, ou encore le tournoi des Trois Sorciers, avec Potter, toujours Potter, encore Potter ! Potter malmené, montré du doigt, harcelé par Sorcière Hebdo, mais Potter quand même. Et là… Une victoire de Potter, une consécration supplémentaire de son statut de super héros, et Drago fait un massacre.
- Rien de plus que nous ne sachions déjà, je le crains. Potter est fort, il est extrêmement puissant et il a acquis des réflexes et une rapidité dans les combats assez effrayante.
- Et pour les bonnes nouvelles ?
Je regarde Pansy en souriant.
- Pour les bonnes nouvelles… Et bien, il n'est pas sûr de lui. Il ne se fait absolument pas confiance. Il est convaincu qu'il ne s'en sort à chaque fois que grâce à sa chance. De plus, il ne contrôle pas réellement sa force. Il est très impulsif, ce qui le rend plus ou moins prévisible.
Un silence accueille mes paroles. Puis Zabini, un sourire mi-figue mi-raisin collé au visage se tourne vers moi :
- Ah ? Tu as constaté ça, toi ? Parce que, personnellement, je n'ai pas vu la moindre faille dans sa manière de combattre.
- Bien sûr ! Je vous livre mes constats au terme d'une année passée avec lui à apprendre une forme différente de magie, dont l'approche n'a absolument rien à voir ! Et les défauts que j'ai cru percevoir dans la carapace de Potter ne sont pas aussi énormes que cela, naturellement ! Il n'est pas invincible, mais gagner contre lui ne se fera pas en claquant des doigts, et la volonté de vaincre ne suffira pas pour le battre.
- Alors, dit Drago d'un ton sentencieux, nous te souhaitons beaucoup de chance, Antigone, puisque tu es la première d'entre nous à le rencontrer.
Curieusement, cette perspective ne me réjouit pas plus que ça. Dois-je leur dire que j'ai d'autres raisons, plus personnelles, de redouter cette rencontre ?
Je pourrais, c'est vrai. Mais j'éprouve l'étrange sentiment que, pour une fois dans ma vie, cela ne concerne que moi. Ce choix ne concerne personne d'autre. Alors je me tais, et me contente de hocher la tête.
Ce choix… Ce choix me tiraille et me hante. Dois-je venir en aide à Potter ? Dois-je trahir ce en quoi je crois et ceux qui croient en moi pour une histoire où, me semble-t-il, je ne devrais pas intervenir ? Mes croyances… Les belles croyances que voilà ! Je ne sais même pas en quoi je crois ! Est-ce que je crois à l'avènement du Seigneur des Ténèbres ? Est-ce que je crois à la souveraineté de l'Ombre, qu'Il semble promettre ? Je n'en sais trop rien. Et pourtant… Répondre " non " à ces questions ne reviendrait-il pas à déclarer que je crois en la faible lueur qui semble opposée à la sombre menace qui plane sur les sorciers ? Que je crois en Harry Potter ?
La voilà, la question ! Harry Potter serait-il capable de défaire Lord Voldemort, au sommet de sa puissance retrouvée ? Est-ce que je crois une seconde à. sa capacité à le vaincre ? Est-ce que j'ai envie de croire en Celui-Qui-Détient-Le-Pouvoir-De-Vaincre-Le-Seigneur-Des-Ténèbres ? Pourquoi devrais-je remettre en cause des choses qui me semblent établies depuis mon enfance ? Je suis la dernière héritière de l'une des plus grandes des Treize familles de l'Ombre, future épouse de l'héritier du trône des sorciers d'Islande… Pourquoi est-ce que j'ai l'impression qu'aujourd'hui, cela ne me convient plus ? Qui pourrait espérer mieux comme futur, qui pourrait désirer autre chose ? Pas moi. Certainement pas moi… N'est-ce pas ?
Il vaudrait mieux que je m'arrête de penser… Laissons les choses se faire d'elles-mêmes, comme elles se sont toujours faites. Il me semble que c'est ce que j'ai toujours fait, et que je m'en suis toujours bien portée ainsi. Je crois.
Mon prochain duel m'oppose à la malade en chef de Poufsouffle, une fille répondant au nom de Motoko Suryama. Nicoletta peut bien dire tout ce qu'elle veut à propos de ma manière de me défendre, il est évident que cette fille ne connaît même pas la signification de ce mot. À peine arrivée sur la surface de combat, elle se jette sur son adversaire en hurlant comme une possédée des mots qui ne veulent rien dire. Elle brandit sa baguette ridiculement longue comme s'il s'agissait une épée, et lance à tour de bras des sorts plus ridicules les uns que les autres. Je ne m'inquiète pas trop, mais je dois avouer qu'elle est surprenante et pleine de ressource : elle s'est débarrassée de façon spectaculaire d'Elias Obak, un Serdaigle plutôt balèze. Bref, encore un match des plus hasardeux.
Pendant que Pansy s'amuse dans un duel gagné d'avance contre ce raté de Dan Sumpter, j'observe mon adversaire : petite, maigre, des cheveux coupés au carré, elle n'est qu'un paquet de nerfs. C'est intéressant à savoir, je suis sûre que je vais pouvoir en tirer parti. Il s'agit de ne pas faire durer trop longtemps le duel, d'un côté, mais de l'autre, il faut que je puisse la titiller, la mettre à cran… Pansy se serait certainement mieux débrouillée avec elle, mais bon.
Je regarde cette dernière se lasser en moins de trois minutes de son ridicule Serpentard, et de réduire à néant la totalité de ses défenses en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Mon duel est beaucoup plus laborieux, et ne me montre franchement pas sous mon meilleur jour. La Poufsouffle se bat avec une telle rage, une telle fureur et un tel désir de vaincre que, surprise, je commence par reculer. Motoko Suryama attaque comme une brute tout en poussant des cris absolument effrayants. Je riposte maladroitement à ses assauts pourtant brouillons et gauches, mais je suis trop surprise pour réagir comme il le faudrait.
Et malheureusement, l'inévitable se produit… Voulant éviter un sort, qui s'avère par la suite être un simple Impervius (drôle d'idée), je prends un Rictusempra en plein dans le ventre. Il me faut faire appel à toute ma volonté pour ne pas m'effondrer morte de rire sur le sol. Mais après avoir passé des cours à me rouler sur le sol, suffocant à cause de mon hilarité, j'ai tout de même fini par développer un système de défense contre cet odieux maléfice.
Je mets cependant quelques longues secondes à récupérer mon souffle et à retrouver mes esprits. En un sens, ce Rictusempra a du bon : je suis maintenant folle de rage. Folle de rage d'avoir failli perdre à cause de ce sort, à cause d'une stupide Poufsouffle. Me retenant avec peine de pousser un hurlement, je fonds sur elle comme Potter sur le vif d'or. Le seul problème que rencontre ma brusque offensive, c'est que l'autre idiote n'a pas l'excellente idée de paraître effrayée, et me fonce dessus comme un boulet de canon, en hurlant un truc du genre :
" KAWAKAIIIIIIIIIIIII "
Une vraie sauvage, quoi. Mais, heureusement, nous évitons de peu de nous percuter de plein fouet. Profitant du court répit que m'offre Suryama (cette imbécile s'est vautrée comme une bouse d'hippogriffe après s'être pris les pieds dans sa robe), je me déchaîne sur elle. Et à ce stade-là, c'est presque de l'euphémisme. Les grognements désapprobateurs qui s'étaient élevés quand j'ai commencé à attaquer la Poufsouffle encore au sol sont vite remplacés par des sifflements outrés. Mais je suis trop furieuse, et j'ai trop envie de me défouler pour y prendre garde. Alors je me lâche, je me déchaîne. Les sortilèges sortent de ma bouche sans que je ne puisse m'en empêcher. Mais de toute façon, ça n'est pas comme si j'en avais envie. Alors je continue ; je continue me battre seule, seule contre un petit tas de rien prostré sur le sol, qui ne demande plus grâce depuis un certain temps. Je m'apprête à lancer un maléfice de Guimauve (qui rend les membres complètement flasques) quand un Impedimenta me heurte en pleine poitrine. Je me redresse difficilement, complètement épuisée, et légèrement déconnectée de la réalité. La personne à qui je dois ce sort aussi désagréable qu'inopportun n'est autre que l'inénarrable Granger, miss préfète parfaite, comme dirait l'autre. Avant de se précipiter vers la japonaise, elle me jette un regard empli de dégoût et me lance d'un ton mordant :
- Mais t'es une grande malade, toi !
Oh ! Ça va, oui? Qu'elle reste polie ! Ça arrive à tout le monde de s'emporter !
Hélas, ce n'est pas l'avis de Nicoletta, qui arrive fonçant comme un taureau furieux.
- BIRDS ! QU'EST-CE QUE C'EST QUE CE MASSACRE ?
L'air morne, je l'écoute se lancer dans une imprécation virulente à l'encontre de ces imbéciles de Serpentard qui se croient tout permis, de mon idiotie congénitale, et j'en passe des pires et des meilleurs, car le reste se perd dans les hauteurs du château. Malheureusement, le diagnostic de ma bien-aimée professeur de défense n'est pas des plus réjouissants, car celle-ci se redresse blanche de fureur, et sa baguette pointée dans ma direction, elle me beugle :
- Votre conduite est absolument inqualifiable, Birds ! Je vous assure que vous allez entendre parler du pays ! Je vais en référer à votre chef de maison, et vous allez sérieusement le regretter !
Chacun de ses propos est ponctué d'une secousse de sa baguette. Et comme Nicoletta est plus petite que moi, celle-ci m'arrive au niveau du nez, et les étincelles qui s'en échappent provoquent de désagréables picotements sur mes narines. " Vous allez entendre parler du pays "… " Je vais en référer à votre chef de maison " … Nan mais elle vit sur quelle planète ? Elle a suivi la même école que le Chevalier du Catogan, ou quoi ?
Je hausse les épaules. Ce n'est pas comme si la santé d'une Poufsouffle m'importait, après tout.
Je rejoins Pansy qui me félicite d'un ton égal pour mon duel.
- Bien sûr, tu risques d'avoir quelques ennuis avec Rogue, mais bon, il ne t'infligera jamais rien de pire que ce que tu as déjà pu avoir.
Merci, Pansy. Franchement, merci, ton soutien me va droit au cœur.
- …Mais je suis sûre qu'il te pardonnera si tu gagnes… Si tu parviens à gagner le tournoi. Mais pour cela ne compte pas sur moi, Antigone.
Pansy, égale à elle-même. Je l'aime bien, au fond.
L'air de combat est maintenant déserte, car Nicoletta est partie prendre des nouvelles de son élève. Je surprends sur moi des regards plein de… Dégoût ? Peut-être pas, mais il est certain que ma côte de popularité doit maintenant être en chute libre. Mes yeux croisent les émeraudes de Potter. L'héroïque enfant a l'air déçu… Il croyait quoi ? On n'est pas dans un conte de fées ! Il a toujours su qui j'étais. Au moins, les jumeaux Weasley avaient le mérite d'être légèrement plus percutants. Quand Nicoletta revient de l'infirmerie, il court la rumeur que l'état de la Poufsouffle serait plus inquiétant que prévu. Donc, plus de problèmes pour moi. Pour ce que j'en ai à faire, de toute façon…
Le reste de la semaine passe lentement. J'ai comme l'impression d'être obnubilée par ce tournoi. Comme si ma vie en dépendait. Ma convocation chez Rogue se passe de manière houleuse, car lui ne démord pas du fait que j'aurais pu tuer une élève, et je ne me sens pas plus concernée que ça. Tuer une élève… Il ne faut rien exagérer ! Je m'en sors avec un nombre d'heures de retenues à faire pâlir Fred et George. Mais j'ai sans doute poussé le bouchon un peu loin, cette fois, aux yeux de Rogue, pour qu'il en arrive à me faire des promesses aussi extrêmes que celle de me virer de l'équipe de Quidditch à la moindre autre faute. Il peut parler, le Mangemort !
Ma semaine est exclusivement consacrée à mon entraînement. Je commence à prendre un peu de retard dans mon travail, les devoirs non faits s'amoncellent sur mon bureau, mais je n'en ai cure. Salazar ! Je ne veux plus seulement vaincre Potter, je veux l'écraser !
Quand le vendredi arrive, j'ai la ferme intention de ne pas me rendre au cours d'Ancienne Magie. Mais ma volonté est ébranlée –c'est le cas de le dire - par une mini-tornade que je déclenche par inadvertance en cours d'enchantements. Le minuscule Flitwick n'a que le temps de s'accrocher au lustre de sa salle de classe et de rattraper son chapeau par les pieds pour lui éviter de passer par la fenêtre de sa salle de classe. À l'heure dite, je parviens à me convaincre que c'est par simple goût de la provocation que je m'y rends.
Merlin merci, le temps est aujourd'hui plus clément que la semaine dernière. Bien sûr, les températures ne sont pas encore tropicales, mais c'est toujours mieux que les pluies torrentielles. Potter et Dumbledore sont déjà là, mais aucun d'entre eux ne fait la moindre allusion au cours de la semaine passée. Sans un mot, je rends son pull à Potter, qui me remercie comme on chasse une mouche. Le cours commence, et la tension ne fait que s'accroître. Et cela se ressent.
Nos exercices ont toujours exigé une complicité entre nous, une certaine complémentarité. Si nous ne travaillions pas en parfaite symbiose, il y avait néanmoins une entente entre nous. Aujourd'hui, plus rien.
Notre maîtrise de la magie s'en ressent terriblement : le feu ne répond absolument pas, et Potter manque de déclencher un mini incendie, qu'il se trouve incapable de contrôler.
- Cela suffit.
Sans aucune dignité, je me laisse tomber sur l'herbe. De toute manière, il n'y a que Dumbledore et Potter pour constater mon manque de grâce et de dignité. N'oublions pas qu'il ne s'agit que d'un amoureux des moldus reconnu et d'un Sang-Mêlé.
Outre la fatigue provoquée par l'exercice, je me sens frustrée. Terriblement frustrée, en fait, car c'est terriblement rageant de sentir le Vent palpiter au bout de mes doigts, sans que celui-ci ne veuille m'obéir correctement. Il est là, présent en moi, ne demandant qu'à sortir et puis… Rien. Des tourbillons de magie qui partent dans tous les sens, qui n'en font qu'à leur tête, et qui me vident de mon énergie à une vitesse assez phénoménale.
Potter, le visage fermé, se laisse tomber en face de moi. Lui aussi semble exaspéré par son manque de réception à la magie du Feu. De plus, notre irritation commune trouve une nouvelle source auprès de nos Runes qui refusent de pointer le bout de leur nez. Je commence à comprendre ce que Dumbledore voulait signifier quand il les disait " vivantes ".
- Mademoiselle Birds, je réitère la question que je vous ai posée la semaine précédente. Acceptez-vous de nous aider à briser ce lien ?
Non.
Je n'ai même pas le temps d'y songer que ma réponse est déjà là, claire, nette et sans appel.
Potter hausse les épaules, d'un air de dire " C'était couru d'avance ! ".
Son attitude me met plus en rogne que je ne l'étais déjà, et me pousserait presque –presque !- à changer d'avis. Que sait-il de moi, cet imbécile ?
Il croit vraiment que j'ai le choix ? Ils sont tous là, avec leurs idéaux à la con, leurs belles phrases stéréotypées qu'on retrouve dans tous les romans à trois noises de Lockhart, et ils osent me dire que j'ai le choix ? Mais quel choix ? Où ça, un choix ?
Je le lui hurle au visage. Je lui hurle au visage, et je hurle bien plus que je ne devrais. Mais j'en ai assez, alors je craque, alors je hurle. Je hurle.
Je hurle que je n'ai certes pas le rôle de Survivant à endosser, mais que moi aussi je suis orpheline, que moi aussi je suis élevée par une famille que je n'aime pas. Que moi je dois épouser un type que je ne connais qu'à peine, qui vit dans un monde où il fait plus souvent nuit que jour, que je dois obéir à ma famille, que jusqu'à ma mort, j'obéirai à ma famille qui fera pour moi les choix de mes choix.
Quand enfin je me tais, les larmes aux yeux à cause de ma fureur, Potter se redresse et me toise avec dédain.
- Je sais bien tout ça. Ce n'est pas la peine de te donner en spectacle.
La rage manque de m'étouffer.
Une fois de plus, je m'enfuis.
Dans la semaine qui suit, je tombe malade, et dans sa grande mansuétude, Rogue repousse ma punition. Prise de violente nausée à n'importe quel moment de la journée, je perds un kilo en quatre jours. Même Pansy en vient à prendre des nouvelles de ma santé. Cela ne m'empêche pas de me présenter au tournoi de Duel. Tournoi qui se conclut avec la consécration de Granger, après une victoire difficile mais néanmoins bien réelle sur Malefoy. Potter et moi sommes exclus du tournoi pour usage d'Ancienne Magie et dégradation de salles de classe.
Le vendredi suivant, je ne me rends pas au cours d'Ancienne Magie.
Quelques jours plus tard, la Gazette provoque l'affolement dans le monde sorcier en titrant " Attaque de Mangemorts chemin de Traverse – 13 morts, 101 blessés. Que fait le ministère ? " À la lecture du journal, je hausse les épaules.
Deux jours passent.
Ce n'est que remarquant l'absence de Potter et des Weasley à la table du petit déjeuner que Malefoy m'apprend qu'ils sont partis à un enterrement.
- Et plus précisément, aux obsèques de George Wesley.
- Fin du dix-huitième chapitre –
Non, on ne mord pas on ne frappe pasles auteurs ne sont pas comestibles, les beuglantes ne sont pas non plus recommandées, oui, promis je fais de mon mieux pour le prochain chapitre, avant les vacances de Noël, je vous jure. Et je sais que certains seront déçu de ne pas en savoir plus sur le duel A/H mais je l'explicite un peu plus dans le chapitre 19. Normalement.
Bisous, Coline.
