Peux-tu déchirer les Ténèbres de mon cœur ?
AUTEUR : Petitchaton
GENRE : Romance, drame
PAIRING : Draco/Harry
RATTING : M pour scène sexuelle
DISCLAIMER : Tous les personnages ainsi que les lieux et les décors sont la propriété de l'écrivain JKR. Seule l'intrigue m'appartient.
RESUME : Pourquoi l'aime-t-il à ce point ? Au point de ne vivre que pour lui, que pour ses regards, que pour ses sourires, que pour ses insultes… Et surtout pourquoi le fait d'aimer Harry le transforme-t-il autant ?
AVERTISSEMENT : Cette histoire est un slash (relation entre personne du même sexe, dans le cas présent se sont deux hommes).
NOTE DE L'AUTEUR : Ceci est une mini fic en trois chapitres et est ma seconde histoire. Je m'excuse à l'avance pour toutes les fautes d'orthographes et autres que j'ai pu faire.
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Chapitre2
Une semaine s'est écoulée et depuis notre baiser, tu m'évites. Moi, je tente de masquer ma peine derrière des regards méprisants et des remarques sarcastiques sur ton compte. Ne vois-tu pas que ce n'est qu'une mascarade pour enfouir loin des yeux des autres ma douleur ? Non, apparemment, tu ne sembles pas comprendre ma réaction. Tu m'ignores comme si je n'existais pas et mon cœur saigne mais cela, tu t'en moques.
Harry, je préférais encore tes insultes et tes coups de poings à ce silence mortuaire et à tes émeraudes qui me fuient au lieu de m'affronter. Que t'ai-je fait pour que tu ne m'offres plus de toi que ton indifférence ? Je ferme la porte des toilettes des garçons derrière moi et je la verrouille d'un sort que je jette négligemment du bout de ma baguette. Une fois que je me suis assuré d'être seul, je laisse tomber mon air méprisant pour plonger mon visage entre mes mains.
Je souffre tellement que j'en ai du mal à respirer. Une larme dévale mon visage pâle pour s'échouer dans le lavabo. Et après un instant d'hésitation, je me décide à affronter mon reflet que j'ai évité depuis de nombreux jours. J'ai les yeux cernés et des poches violettes s'étendent sous eux. Ma peau, d'habitude éclatante, est d'une pâleur mortelle et même mes lèvres ont perdu de leur couleur. Elles oscillent maintenant entre un rouge clair et un rose pâle. J'ai vraiment un visage à faire peur.
Vois-tu seulement dans quel état un seul de tes baisers m'a plongé ?
Je finis par quitter les toilettes pour me rendre dans la Grande Salle où ma cour d'admirateurs m'attend. Je m'installe à ma place habituelle située au centre de la table avec à ma droite Blaise et à ma gauche Pansy. J'écoute alors d'une oreille distraite leurs bavardages et je réponds de temps à autres à une question par un hochement de tête. Sais-tu pourquoi je m'assieds toujours à cet endroit ? C'est parce que de cette place, je peux te regarder sans éveiller les soupçons. Et je me torture en t'observant ainsi à chaque heure de repas.
Comme d'habitude, j'ignore le serrement de mon cœur lorsque je t'aperçois en train de rire à une blague de la Belette. La Sang de Bourbe éclate de rire à son tour après que tu aies répliqué au rouquin quelque chose qui m'échappe à cause de la distance qui nous sépare. Et je la vois passer un bras autour de ton cou avant de plaquer sa bouche vermeille sur ta joue droite.
Tu sembles si heureux que je m'en veux d'aller aussi mal alors que notre baiser n'a apparemment rien représenté pour toi. Machinalement, je me lève en même temps que les autres pour quitter la pièce après avoir grignoté du bout des lèvres quelques miettes de toasts grillés. Tu quittes ta table à ton tour et sort à ma suite tout en parlant avec tes deux meilleurs amis.
Je me colle au mur après m'être débarrassé de ma bande et lorsque tu passes devant moi, j'en profite pour empoigner ton bras et te tirer à ma suite. Tes yeux s'écarquillent de surprise mais tu ne résistes pas quand je te pousse dans une salle de classe vide. Je voudrais te dire tout de suite tout ce que j'ai sur le cœur mais les mots restent bloqués dans ma gorge. Tu continues à me dévisager avant d'ouvrir la bouche pour la refermer aussi vite apparemment peu sûr de savoir quoi dire.
Je m'approche alors de toi dans le but premier de te parler mais je perds la tête lorsque mes yeux se posent sur ta bouche. Tu suis mon regard et tu rougis en comprenant que toute pensée rationnelle a quitté mon esprit dès que j'ai posé les yeux sur tes lèvres rouges et humides. Brusquement, je me penche vers toi pour prendre ta bouche avec une passion que je contiens à peine tout en étouffant un gémissement de plaisir de ta part.
Tu me réponds fiévreusement comme si tu avais attendu cet instant depuis des siècles. Nos souffles se perdent l'un dans l'autre et ta main droite se pose avec légèreté sur ma hanche pour rapprocher mon corps du tien. Un frisson me traverse de part en part quand ta bouche quitte la mienne pour explorer mon cou de petits baisers aériens comme des ailes de papillon. Et puis, tout à coup, je me recule en entendant des bruits de pas dans le couloir.
Je me reconnecte à la réalité et l'atterrissage est dur tant être dans tes bras me transporte loin de ce monde cruel que je désire fuir de toute façon. Toi aussi, tu sembles avoir du mal à reprendre pied et tu m'embrasses une dernière fois frôlant à peine mes lèvres des tiennes. Puis, tu me repousses doucement et tu quittes la pièce sans te retourner me laissant encore plus désemparé qu'avant notre rencontre…
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Merlin, Harry, ton but dans la vie est-il de me rendre fou de toi jusqu'à ce que mort s'en suive ? Pourquoi m'as tu laissé t'embrasser une nouvelle fois si c'est pour m'ignorer, ensuite, comme le dernier des inconnus ? Je te hais lorsque tu joues ainsi la comédie en ne pensant pas que j'ai des sentiments et un certain amour propre. Je te hais parce que tu hantes toutes mes nuits de ta présence onirique et maintenant que je connais le goût de ta bouche, je ne peux plus m'imaginer vivre sans elle.
Je suis épuisé, fatigué de faire semblant d'être heureux. Je tente de t'oublier mais même l'alcool ne m'apporte pas l'anesthésie des sentiments que je cherche. Ta présence reste ancrée en moi comme gravée dans ma chair. Je te veux tellement que j'en ai mal au ventre quand je te croise et que tu détournes ton regard pour ne pas avoir à affronter le mien rempli de désir.
Je veux me fondre en toi pour découvrir à quoi ressemble le Paradis que ton corps mince et athlétique me laisse entrevoir. Tu m'obsèdes jour et nuit et tu ignores totalement ton propre charme et ta sensualité à fleur de peau. Mais aujourd'hui sera différent car je vais aller te trouver pendant la pause de midi. Je t'obligerais à me faire face même si tu ne le veux pas.
Je te forcerais à me parler des baisers que nous avons échangés comme deux voleurs craignant d'être pris sur le fait. Je veux savoir pourquoi tu t'es excusé ce jour là dans ma chambre. Mais surtout, je veux entendre ta voix grave et mélodieuse m'avouer que tu me désires toi aussi à en devenir fou. Et j'espère trouver en moi la force de te dire enfin tout ce que j'ai sur le cœur.
La cloche retentit me sortant de mes pensées et annonçant le moment de vérité. Je range précipitamment mes affaires tandis que du coin de l'œil, je te vois quitter la salle de cours d'un pas pressé. Je sors à mon tour dans le couloir où des centaines d'élèves se dépêchent de se diriger vers la Grande Salle. Je ne vois pas ta chevelure désordonnée parmi les Gryffondors présents. Mon regard continue de balayer la foule lorsqu'enfin je te repère en train de t'éloigner en sens inverse.
J'hésite à peine une seconde avant de t'emboîter le pas pour te suivre. Tu as bon me fuir, Harry, je te poursuivrais jusqu'à ce que j'obtienne les réponses à mes questions. Je m'engage donc à ta suite dans la tour d'astronomie pour gravir d'un pas pressé les centaines de marches de pierres qui conduisent à la terrasse. Que peux-tu bien fabriquer là haut avec ta solitude pour seule compagne ? Les autres t'exaspèrent au point que tu te sens obligé de les fuir ?
L'ascension est longue et fatigante mais je débouche enfin sur la terrasse pavée qui domine la Forêt Interdite. Tu es là, assis les jambes dans le vide, les yeux fermés et le visage offert au soleil de cette fin de mois de septembre. Mon cœur manque un battement en te voyant dans cette position et mon esprit ne peut s'empêcher de trouver que tu as un lien de parenté avec les anges. Un ange venu pour sauver les sorciers du mal et de la décadence engendrée par Voldemort.
Es-tu un ange, Harry ?
Je présume que ta modestie te ferait répondre que non, que tu n'es qu'un simple adolescent comme les autres. Mais la vérité, vois-tu, c'est que tu es mon ange. J'ai l'impression que si je vis encore, c'est un peu grâce à toi. Cela fait si longtemps que je m'accroche désespérément pour ne pas tomber dans les ténèbres qui me tendent les bras. Et si je m'acharne autant à ne pas sombrer, c'est uniquement pour toi même si tu ne le sais pas.
Tout à coup, le fait que tu saches ou non mes sentiments n'a plus d'importance. Je ne suis pas assez bien pour toi qui mérites le meilleur. Oh oui, tu mérites tellement mieux que moi. Tu mérites une personne plus forte que je ne le suis. Et maintenant que j'ai compris ça, mon silence ou mes aveux ne changeront rien. Non, je t'aimerais de loin, Harry. Je ne t'ennuierais pas avec mes sentiments qui, par leur seule existence, sont une insulte à toi et à tout ce que tu représentes pour le monde sorcier.
Soudain, tu ouvres les yeux et ton visage se tourne vers moi comme si tu étais arrivé à percevoir ma présence malgré tes paupières closes. Mon regard orage plonge dans le tien qui a la douce couleur du jade et ma respiration se bloque dans ma gorge. J'ai envie de t'embrasser, Harry. Même si je suis indigne de toi, je ne peux pas m'empêcher de te désirer toujours aussi fort. Au point que les larmes me montent aux yeux et que j'en sens une sur le point de s'échapper de mon œil droit.
Mais je ravale mes sanglots car je veux que tu puisses être fier de moi malgré mes trop nombreuses faiblesses. Je serre les dents pour empêcher ma douleur de s'exprimer plus que par un petit gémissement. Mes yeux te détaillent lentement appréciant la courbe sensuelle de tes lèvres, la grâce de ton cou, l'étroitesse de tes épaules, la largeur de ton torse, tes hanches à peine développées et tes longues jambes musclées.
Oh oui, j'ai tellement envie de toi ! Je te désire comme je n'ai jamais voulu personne. Une de tes mèches ébène vient te barrer le visage avant d'être emportée vers l'arrière par le vent qui se lève. Le silence s'installe entre nous comme à chaque fois que je me jure que je vais te parler. Tu finis par détourner ton regard pour reprendre ta contemplation du ciel et je distingue la larme unique qui coule le long de ta joue.
J'aimerais tant effacer toutes tes douleurs. J'aimerais pouvoir enlever toutes les épreuves qui parsèment ton chemin. J'aimerais que tu partages avec moi la croix que tu dois porter. Mais tu ressembles à une tour imprenable, Harry. Tu restes hermétiquement fermé à toute aide extérieure. Je le sais, je t'ai vu de mes propres yeux repousser les mains tendues vers toi.
Je ne supporte plus ce silence lourd et pesant et je le brise en espérant te faire réagir enfin au bout d'une semaine d'indifférence. Je désire tellement rallumer cette lumière qui, un beau jour, s'est éteinte dans ton regard avant si vivant. Tu as les yeux de quelqu'un qui en a déjà trop vu pour son propre bien. Et je partage cette sensation avec toi.
Beaucoup me trouve empli de sagesse mais la réalité est tout autre. Je ne suis pas un sage, Harry. Je suis comme toi. Je suis seulement rempli d'amertume et je me suis résigné à assumer mon triste destin. Tout comme toi, mon regard est déjà celui d'un mort car j'ai perdu espoir. Et sans espoir, un homme n'est plus qu'une enveloppe de chair dépourvu de vie.
« - Nous devons avoir une discussion, Potter. Les baisers que nous avons échangés ne sont pas le fruit du hasard et je… »
Je m'interromps en voyant que des dizaines de larmes cascadent à présent sur ton visage que tu as enfui entre tes mains. Un sanglot agite tes épaules et tu te replies le plus possible en position fœtale. Je ne sais pas pourquoi, cette vision de toi si faible me touche beaucoup plus que l'image parfaite du Survivant que j'adule. Tu vois, Harry, c'est cette facette de toi que j'aime de tout mon cœur. J'aime en réalité le Harry qui est en toi et non le Potter plein de suffisance et de pouvoirs.
J'aime ta fragilité ainsi que la fêlure que les épreuves ont forgée dans ton âme bien que tu essayes de la cacher surtout à tes amis. J'aime les émotions exacerbées que je sens affleurer à la surface de ta peau mais que tu ignores sciemment. J'aime tes colères et ta faiblesse que tu oses parfois dévoiler. J'aime en toi tout ce que je ne suis pas, tout ce que je ne serais jamais en fait. Mais plus que tout ce qui me plaît en toi, c'est ton intégrité et ta spontanéité. Moi je suis tout en retenue et en mensonges. Moi, je porte un masque constamment pour ne pas me dévoiler aux autres de peur qu'ils ne me blessent.
« - Il y a quelque chose qui ne va pas ? Si tu veux en parler…Je…Je suis prêt à t'écouter comme toi tu l'as fait quand j'en ai eu besoin. Pourquoi pleures-tu ainsi ? »
Tu ne me réponds pas. Dans un sens, cela ne m'étonne pas. Tu es le genre de personne qui a tant de responsabilités sur le dos qu'elle n'a pas le droit de faiblir ou de craquer. Tu restes fort parce que les autres comptent sur toi. Alors, tu assumes tout sans broncher même si tu souffres. Même si tu as mal à en crever. Même si, parfois, c'est trop dur. Même si, souvent, tu as envie d'envoyer tout balader. Tu continues à assumer tes responsabilités et je t'admire pour ça.
Tu gardes donc le silence mais tu finis quand même par sauter du rebord de la rambarde pour t'avancer vers moi. Mon cœur s'emballe à ta vue mais je cache mon trouble derrière un regard impénétrable. Quand tu arrives à ma hauteur, tu t'arrêtes et tu lèves la tête pour me regarder dans les yeux. Ta main vient alors se poser sur ma joue caressant ma peau avec tendresse et je te vois froncer les sourcils.
« - Tu as la peau douce, Malfoy mais tu es trop curieux pour ton bien. Sais-tu qu'à voler trop près du soleil, les papillons finissent par se brûler les ailes ? »
Tu me tournes le dos et tu t'éloignes sans rien ajouter d'autre frottant discrètement tes yeux pour effacer les sillons humides que tes larmes ont tracés sur ta peau. Et malgré ton départ, je sens encore ton parfum et j'ai la troublante impression de sentir encore ta main. Cette sensation est si bonne que je ne peux pas m'empêcher de désirer l'éprouver une nouvelle fois. Je me moque de ton avertissement déguisé en conseil. Oh, Harry ! Tu as raison de me dire que je veux voler trop près du soleil mais comparé aux autres papillons, je n'ai pas l'intention de me brûler les ailes…
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Je ne sais plus ce que je suis sensé penser depuis notre discussion sur le balcon de la tour d'astronomie. Je te déteste pour avoir insufflé à mon cœur l'espoir insensé de voir mes sentiments partagés. Car, c'est ce qu'implicitement tu as voulu me faire comprendre, n'est ce pas ? Pourtant, tu m'as repoussé également en me mettant en garde que comme un papillon de nuit, je finirais par me brûler les ailes en m'approchant trop près de ta lumière.
Je ferme les yeux, massant mes tempes douloureuses à force de ressasser toujours les mêmes pensées pour essayer d'y voir plus clair. Je ne peux pas m'empêcher de revivre constamment ce moment où tu as tendu ton bras pour effleurer ma peau du bout des doigts comme si j'étais un objet rare et précieux que tu avais peur de briser par cet effleurement.
Je t'aime, Harry.
Quand t'en rendras-tu enfin compte? Est-ce donc si inconcevable ? Ou alors, tu aimes me torturer car tu te sens puissant en détenant entre tes mains mon cœur ? Je rêve chaque nuit de ton corps et je me réveille toujours en sueur et essoufflé. Je sens que je deviens fou et je me fais peur. Toi, tu sembles aussi aller de plus en plus mal. Je ne sais toujours pas ce qui t'a poussé ce jour là à te rendre dans la tour d'astronomie pour pleurer loin du regard des autres.
Et je t'avoue que la curiosité me titille malgré moi. Tu as les yeux cernés ces derniers temps. Ton regard, d'habitude si brillant, est à présent éteint et vide. Quel évènement a bien pu encore t'arriver ? La mort d'un autre être cher ? La mort d'une famille de moldus ? Et toi, évidemment, tu te sens responsable de tout ça car tu n'as pas réussi à l'empêcher. C'est tellement toi ce genre d'attitude coupable de ne pas avoir su être là au bon moment. Coupable d'avoir des faiblesses comme tout le monde.
Je vais te dire un secret, Harry.
Tu n'es pas un héros. Seuls les véritables héros arrivent à toujours tout réussir et à ne jamais échouer une seule fois. Ils arrivent à sauver tout le monde et leur vie s'achève sur un happy end. Mais ces personnes n'existent pas dans la réalité. Toi, tu es seulement un être humain avec des défauts, avec des moments de doutes, avec des imperfections. Cesse donc de vouloir toujours dépasser tes limites car, pour cela, tu n'auras qu'une seule récompense de toute façon : la mort.
Moi, je suis un pâle reflet de toi. Je sais que j'ai une mine horrible mais je défie quiconque d'oser me faire une réflexion à ce sujet. Je reporte mon attention sur toi et j'admire pendant quelques secondes ta grâce naturelle alors que tu expliques quelque chose à une rouquine qui boit littéralement tes paroles. J'aimerais être elle pour que tu poses sur moi le même regard doux et rempli d'affection. Mon cœur te crie tout son amour mais ma bouche arrive à peine à te sourire gentiment.
Je me sens si misérable d'être incapable de t'avouer ces trois mots pourtant si simples. Mais, à chaque fois que je me décide à tout te dire, la peur revient me nouer les entrailles et je finis par capituler face à elle. Je garde donc le silence et j'ai l'impression que de là haut, si jamais ma mère a eu le droit d'aller au Paradis, elle me réprimande de museler mon cœur ainsi.
Regarde-moi, Harry.
Je suis en train de sombrer inexorablement et personne ne le remarque. Et tout le monde s'en moque. Moi, je pleure sur mon propre sort comme le lâche que je suis. Je suis si faible, si peureux que je préfère souffrir dans l'incertitude au lieu de mettre les choses au point avec toi. Je ne peux plus vivre ainsi. J'ai l'impression de mourir à petits feux et cela est bien plus douloureux que de se ramasser un endoloris de la part de mon père.
Je t'en prie, pardonne-moi si je te déclare mon amour aujourd'hui. Promet-moi que ton regard ne changera pas parce que je me serais révélé être plus faible que tu ne le pensais. J'aimerais tant être à la hauteur de tes attendes. J'aimerais tant être assez bien pour sortir avec toi. Mais je ne suis rien d'autre qu'un corps dépourvu de volonté et de combativité.
Je me lève en repoussant ma chaise et je me dirige vers toi sous le regard ébahi de la plupart des élèves et des professeurs. Tu t'aperçois de ma présence au tout dernier moment lorsque tu relèves la tête pour regarder ce qui a entraîné le silence qui règne à présent dans la salle. Je me tiens debout devant à toi et nos regards s'accrochent. Le temps s'arrête et j'oublie presque le pourquoi de ma présence à tes côtés. Toi, tu te contentes de rougir adorablement sous mon regard inquisiteur.
« - J'aimerais qu'on discute ensemble. J'ai des choses à te dire et le plus vite possible. »
Tu hoches la tête et tu quittes ta table pour me suivre hors de la Grande Salle loin des oreilles curieuses et indiscrètes. Nous marchons pendant plusieurs minutes dans un silence religieux jusqu'à ce se retrouver debout face au lac de Poudlard. A ce moment là, tu te tournes vers moi en me demandant ce que j'ai de si important à te dire.
La nervosité monte soudainement dans mon corps et je me mets à déambuler autour du lac t'entraînant à ma suite. Il y a tant de choses que je voudrais t'avouer mais les mots semblent si fades comparé à ce que je ressens au plus profond de moi. Tu m'observes discrètement du coin de l'œil attendant patiemment que je trouve les mots qui me fuient de plus en plus alors que je me noie dans tes yeux.
« - Voilà, depuis peu…Non, en fait depuis déjà un certain temps…Un an et demi pour être précis, mes sentiments pour toi ont beaucoup changé. J'ai vu ma haine se transformer en obsession qui, au départ, n'était pas dérangeante mais…Mais tu es vite devenu plus qu'une obsession…En fait, je me suis rendu compte que j'étais amoureux de toi. Et ça depuis toujours pour ainsi dire même s'il m'a fallu longtemps pour le comprendre et l'accepter. Je sais que ça semble complètement fou et moi aussi, j'ai eu du mal de m'y faire…Et… »
Tu fuis mon regard après mes aveux et je sens mon cœur être écrasé dans un étau. Tu t'éloignes de moi en me tournant hostilement le dos pour que je ne puisse pas lire les émotions qu'affiche ton visage. Merlin, je ne croyais pas que cela me ferait si mal d'être repoussé par toi ! J'en perds l'usage de la parole et je m'arrête en plein milieu de mon discours. Tu en profites pour répondre à ma déclaration bien que tu continues à me montrer ton dos au lieu de ta figure.
« - Non, je te comprends parfaitement…Moi…Moi aussi, j'ai vu ma haine devenir de l'intérêt. Et l'intérêt s'est rapidement transformé en amour… Seulement, je n'ai pas le droit d'être avec toi. Je ne veux pas laisser derrière moi quelqu'un si jamais, je venais à…Enfin, si je devais ne pas survivre à la guerre. J'espère que tu comprends pourquoi…Je suis désolé si tu pensais qu'on pourrait sortir ensemble…Je ne peux que t'offrir un seul conseil et c'est le même que j'ai donné à tous ceux qui ont voulu sortir avec moi : oublie-moi. Mais saches, si cela peut te consoler, que tu es le seul pour qui j'éprouve les mêmes sentiments. »
Tu t'en vas me laissant seul. D'abord, tu t'éloignes calmement mais tu finis par courir comme si tu tentais de fuir la douleur. Ressens-tu, toi aussi, ce poignard dans ton cœur ? Est-ce que tu pleures sur notre histoire impossible ? Pourquoi m'as-tu avoué partager mon amour puisqu'on ne peut pas le vivre ? Je souffre encore plus qu'avant maintenant que je sais que quelque chose aurait pu être possible entre nous si tu n'étais pas le Survivant et si je n'étais pas le fils du bras droit de Voldemort.
Pourquoi ai-je si mal ? Tu m'aimes, c'est merveilleux et pourtant, tu me demandes de t'oublier. Comment pourrais-je t'oublier ? Tu m'as laissé goûter ton Paradis avant de me laisser tomber. Et, même si j'ai conscience que tu as raison, je m'en moque ! Je veux être avec toi quoique cela puisse me coûter ! Merlin, il est beaucoup trop tard pour m'ordonner de renoncer, Harry. Tu m'as dépossédé de mon cœur et tu le gardes encore en otage entre tes mains.
Je souffre et cette douleur est le plus merveilleux sentiment que j'ai jamais éprouvé. Avant de te connaître, je croyais être quelqu'un mais aujourd'hui, j'ai appris que sans toi, je ne suis rien. Rien de plus qu'une enveloppe vide. Rien d'autre qu'une coquille vide qui attend que tu viennes lui rende le souffle de vie que tu lui as volé et que tu as emporté avec toi.
Mon Dieu, Harry, j'ai tant besoin de toi…
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Voilà, le 2ème chapitre qui est terminé. L'histoire d'amour entre Harry et Draco va bientôt arrivée à son apogée. Comme d'habitude, j'attends vos commentaires avec impatience et je remercie tous ceux qui me lisent.
Kiss
Petitchaton
