Chapitre 13 : l'accident

Les semaines passent sans aucun incident d'aucune sorte, la simple répétition des jours après jours, ponctués çà et là par des nouvelles de Jack Melburn et des amis d'Angleterre. Dans sa dernière lettre il lui explique que sa tante est injoignable. Pas moyen de mettre la main dessus comme il le dit. Mélina soupire de frustration. Elle aimerait bien savoir de quoi il retourne et savoir si oui ou non elle fait parti de cette étrange famille Soma dont certain membre semble vivre reclus et à l'écart de tous.
Voilà plusieurs mois qu'elle vit ici et elle ne sait toujours pas pourquoi la mère de Momiji est si distante avec lui. Hatori est toujours gentil avec Mélina et attentionné, il veille sur elle comme sur une petite sœur adorée. Shiguré a essayé de lui refaire quelques coup foireux du genre de la peloter mais à chaque fois il s'est fait assommé. En effet Kazuma lui a assuré qu'un peu de Karaté sur Shiguré et Ayamé ne leur fera aucun de mal puisqu'ils ont eux aussi prit des cours par le passé.
Fort de cette certitude Mélina n'a pas hésité a avoir des réponses musclées face aux deux hurluberlu qui voulaient la taquiner. Le pire c'est qu'elle a beau les envoyer paître au sens strict du terme ils reviennent tel des boum rang a se demander si ils seraient pas un peu maso sur les bords, deuxième soupir.

Elle a beau beaucoup aimer Momiji et Hatori, Mélina n'a qu'une envie rentrer en Angleterre, son cheval lui manque, Catherine, Jack, Hélène, Steven et Marie également (c'est toujours comme çà les enfants çà pense d'abord aux animaux avant de penser aux personnes mdr). Mais ce qui la frustre le plus c'est de ne pas savoir qui elle est.

Alors qu'elle se balade près du grand Cerisier de la résidence Soma, du haut de ses neuf ans Mélina réfléchit à sa vie. Que lui a t'elle apporter ? la réponse est simple : pas grand chose. Elle aurait voulu avoir une raison de se battre contre ses problèmes de santés quelqu'un qui lui manquerait vraiment si elle en était séparé, c'est difficile à l'avouer mais elle n'a rien de tout çà. Même entourée elle se sent diamétralement seule. Comment expliquer ce sentiment de solitude alors qu'elle est entourée ? elle ne saurait le dire. Peut-être que l'impression d'être séparé de quelque chose ou de quelqu'un d'important y est pour beaucoup.
Elle ne se souvient pas de sa maman ni de son papa et elle ignore si elle possède des frères des sœurs. La quête de l'identité est toujours récurrente quand les enfants ont été abandonnés. Mais elle, elle n'a pas été abandonnée mais enlevée à l'affection de ses parents, c'est de l'injustice, oui de l'injustice qu'elle ressent au plus profond de son être…

Au bout de deux heures de promenade, elle se décide à rentrer enfin dans ce lieu qu'elle se doit de considérer comme sa maison. Elle se sent égoïste de ne pas se sentir à sa place dans cette famille, mais elle n'y peut rien.
Elle ouvre la porte et crie :

- Je suis rentrée !
- Oh je suis contente que tu sois rentrée Mélina.
- Comment va ta jambe ? demande le Docteur qui visiblement est de visite.
- Très bien docteur.
- Tant mieux. J'ai appris que tu faisais très bien des arts martiaux.
- …
- c'est Kazuma qui me l'a apprit. Il dit que tu es très forte.
- Je me débrouille répond elle vaguement.

Entre dans la salle Oka-san et au même moment Otto san passe la porte avec Momiji dans les bras qu'il pose alors à même le sol.
Ce dernier content de sa liberté ainsi acquise s'élance en direction de sa maman pour avoir un câlin. Personne ne réagit et au moment du contact de l'enfant sur les jambes sur l'enfant. Il y'a un gros poum puis un pouf. Et une sorte de fumée apparaît, Mélina reste perplexe et fixe tout çà avec appréhension.
La mère se met à hurler, elle est comme hystérique, Mélina concentre son attention sur un tas d'habits a même le sol « ou est Momiji » puis au dessus de l'amoncellement un petit lapin.
Faisant un simple rapport de cause à effet, les yeux de la jeune fille sont presque exorbité, elle sent le regard de tout le monde sur elle. « çà peut pas être… »
Mélina fronce les sourcils :

- C'est une impression ou Momiji s'est transformé en lapin…

La mère est toujours hystérique :

- ENLEVEZ MOI CETTE CHOSE DE DEVANT MOI ! CE MONSTRE ! ENLEVEZ LE MOI

Ce n'est plus le petit garçon transformé en lapin qui attire le regard de Mélina mais la mère de l'enfant. Mélina semble horrifiée par cette femme et sa réaction et c'est tout naturellement qu'elle se dirige vers le lapin et le soulève dans ses bras délicatement. Elle quitte le salon et monte dans sa chambre. Là, elle dépose son léger fardeau sur le lit et s'assoit à côté de lui. Elle le caresse doucement pour lui faire arrêter ses petits tremblement.

- T'inquiète pas Momiji, tu restes mon petit frère d'adoption malgré tout murmure t'elle.

C'est à ce moment-là qu'un pouf se fait entendre et que Momiji reprend forme humaine tout nu. Il pleure. Mélina saisie une petite couverture et l'enroule dedans. Doucement dans un geste apaisant je lui caresse le dos et peu à peu les larmes de l'enfant cessent et il finit par s'endormir.
Elle se lève et va dans la salle de bain puis dans la chambre du petit garçon de quoi l'habiller et lui mettre une couche. Une fois le matériel obtenue, Mélina retourne dans la chambre. A sa grande surprise la chambre a été investie par le médecin et Otto San.

Elle les ignore un moment et s'occupe d'habiller le petit garçon endormis tout en faisant attention de ne pas le réveiller. Une fois cette tache effectuée elle se retourne et fixe son regard dans celui du père de Momiji.

- Sa transformation n'a pas eu l'air de t'étonner.
- Si j'ai été très étonnée cependant ce qui m'a horrifié bien plus c'est la réaction d'Oka San, ce qui explique que je n'ai pas eu le temps de m'appesantir sur ce genre de détail.
- Un détail le fait qu'un petit garçon se transforme en lapin…
- C'est bizarre oui effectivement, mais moi je le trouve très mignon en lapin !

Fin du chapitre 13