Hello Everyone. Retard, encore, mais j'ai une bonne excuse. Je pars dans deux jours pour le collège, à Quebec. Alors pas besoin de dire que c'est la cata parce que j'ai une misère terrible à faire mes boites. Je ne sais pas quand je pourrai reposter, que ce soit cette fic ou Pour un quelconque espoir. Le temps de m'installer et tout et tout… Je vais tenter d'écrire le plus possible, promis. J'espère que vous ne m'en tiendrez !pas trop rigueur et me pardonnerez.
Bisouilles et Bonne lecture ! Merci aux reviewers !
Pour Thealie : Non, je ne prévois pas intégrer de spoilers du tome 6, même si je l'ai lu. Bisou !
Chapitre 6
Assis dans un des épais fauteuils en cuir brun qui meublait la chambre, Harry fixait sans vraiment les voir les pages parcheminées d'un épais volume traitant sur les Animagi. Dans sa tête résonnait la question de Malfoy lui avait posée, quelques heures plus tôt. Cette stupide question. Bien sûr, il ne savait pas. Rares étaient ceux qui savaient. Lui, Dumbledore... On pouvait les compter sur les doigts d'une seule main. La si dure vérité était un secret, bien entendu. Mais en quelque part, la communauté sorcière se doutait de quelque chose. Maintenant que le retour de Voldemort était reconnu de tous, elle se tournait vers lui. On voulait qu'à nouveau il les sauve d'un règne de terreur, qu'il les débarrasse une fois pour toute, cette fois, du Seigneur des Ténèbres. Après l'avoir traîné dans la boue et calomnié pendant plus d'un an, la Gazette des Sorciers chantait à nouveau ses louanges. Celui-Qui-Survit avait remplacé Celui-Qui-A-Survécu. Écoeuré, il avait annulé son abonnement au journal. Ne le laisserait-on jamais vivre en paix ?
La gorge serrée, Harry referma son livre et le posa sur la table basse devant lui. Dans son lit, Draco dormait paisiblement, l'esprit vide de toute préoccupation. Il l'enviait. Que n'aurait-il pas donné pour oublier, ne serait-ce qu'un instant ? Même les potions énergétiques commençaient à ne plus faire effet sur son organisme.
Il se leva et se servit un verre d'eau. Le liquide glacé coula dans sa gorge sèche. Cela lui apporte un sentiment indescriptible de désespoir. Il reposa le verre et alla près de la fenêtre. A l'extérieur, le jour se levait. Le ciel sans nuage promettait une autre magnifique journée. Le temps semblait vouloir se faire pardonner la mauvaise température des dernières semaines, plutôt pluvieuses. La vue donnant sur le Chemin de Traverse, il pouvait voir la célèbre rue s'éveiller lentement alors que les marchands se préparaient à ouvrir leurs boutiques.
Il appuya sa tête contre la vitre fraîche et son souffle embua un coin du verre. Il avait l'impression que quoi qu'il advienne, on ne le laisserait jamais tranquille. S'il arrivait à tuer Voldemort, on ferait de lui une tête d'affiche, on le louerait. Il ne le voulait pas ! Cette satanée célébrité lui collait au train sans qu'il ne puisse s'en débarrasser. Où qu'il aille, on voulait lui serrer la main, le féliciter. On pointait son front du doigt et on se mettait invariablement à chuchoter. Il avait alors envie de fuir très loin, là où on ne saurait rien de lui et de son passé.
Ce passé terrible. Cette nuit d'Halloween dont il ne se souvenait même pas. Au cours des dernières années, il avait par trois fois affronté Voldemort, quatre si on comptait le fantôme de Jedusor alors qu'il était toujours au collège. Et pourtant, quoi qu'on en dise, il ne s'agissait que de vulgaire chance. Il se doutait bien que cela ne durerait pas indéfiniment.
Il jeta un coup d'oeil à la forme emmitouflée dans les couvertures, puis à son livre abandonné plus tôt.
« Mieux vaut mettre toutes les chances de mon côté », pensa-t-il en retournant lire.
Il se donnait trois mois pour devenir Animagus.
Draco ouvrit les yeux, mais les referma automatiquement, aveuglé par un rayon de soleil. Il émit un grognement de contrariété en enfouissant son visage dans son oreiller de plumes. Après quelques secondes, il se décida enfin et se redressa dans le lit. Il étouffa un bâillement derrière sa main et, ce faisant, remarqua Harry, assied avec un épais volume sur les genoux. Un bras sur l'accoudoir du fauteuil, il soutenait sa tête avec sa paume posée sous son menton. Il semblait prêt à s'écrouler.
Se levant, le Serpentard fit un détour par la salle de bain avant de venir se laisser tomber devant le Survivant. Pendant qu'il était sortit de la pièce, un petit déjeuner était apparu sur la table basse. Il se saisit d'un toast beurré.
- Tu veux devenir un Animagus ? S'étonna-t-il en voyant la couverture du livre que venait de mettre de côté son compagnon pour se servir à son tour.
- Oui.
- McGonagall a dit l'an dernier que ça prenait des mois, voire des années, fit-il remarquer. Quand on réussit, bien sûr.
L'autre ne répondit pas, buvant sa tasse de café noir.
- En quoi penses-tu te transformer ?
- Je ne sais pas encore, fut tout ce qu'il obtint.
Le blond finit son toast et tendit la main pour en prendre un autre mais un « tic tic » l'arrêta dans son mouvement. Levant les yeux, il aperçu une chouette lapone qui patientait derrière la fenêtre. Il alla rapidement ouvrir. Le volatile vola gracieusement jusqu'au Survivant sur l'épaule duquel il se posa avant de tendre la patte. Harry détacha la lettre tout en caressant l'animal. Tandis qu'il décachetait l'enveloppe aux armoiries de Poudlard, il émietta un toast dont il tendit des bouts à la chouette qui ulula de plaisir. Elle s'envola ensuite et ressortit par la fenêtre.
Draco vit le visage du brun se durcir alors qu'il parcourrait son courrier. Il revint près de lui et s'enquit ;
- Un problème ?
Harry froissa le bout de parchemin dans sa main, en faisant une boule qu'il lança à travers la pièce. Alors qu'elle était toujours dans les airs, elle s'enflamma subitement et seules des cendres se posèrent sur le sol.
- Dumbledore a appris pour mon départ de Privet Drive. Il me somme d'y retourner immédiatement. Et bien gentiment, en termes détournés, il me rappelle ce que je risque par les temps qui courent.
- Est-ce qu'il sait que je suis avec toi ?
- Curieusement, non. Enfin, on lui a dit que j'étais avec quelqu'un, mais ils ne savent pas qui tu es.
- Et pour ton changement d'apparence ?
- Inconnu. Il me sait à l'extérieur, mais pas où. Que je le lui dise fait aussi partie de ses ordres.
- Et que vas-tu faire ? S'enquit Draco, soucieux.
- Rien. Nous restons ici, déclara-t-il.
- Tu sais, hésita le Serpentard, il a raison quand il dit que c'est dangereux pour toi. Je te fais prendre des risques.
- Ne sois pas stupide, fit l'autre. Je ne me vois pas rester caché toute ma vie. Et puis, près du monde sorcier, je pourrai au moins agir s'il y a des attaques de Mangemorts. Je dois apprendre à me battre, chose que Dumbledore semble oublier. Ce n'est pas en restant à l'abri de tout danger que j'arriverai à quelque chose.
« Comme vaincre Voldemort », pensa-t-il amèrement.
- Il sera en colère, fit remarquer le blond.
- Sans doute, dit Harry, impassible.
Comprenant qu'il serait vain de tenter de l'inquiéter outre mesure, Malfoy soupira et se rassied.
- Tu as un plan pour la journée ? S'enquit-il.
- Shopping, ça te dit ?
Si on lui avait dit qu'un jour il ferait la tournée des boutiques avec Harry Potter, il aurait sans doute envoyé cette même personne à Sainte-Mangouste, allé simple. Et il en aurait également été ainsi si on lui avait dit qu'il y prendrait plaisir.
Et pourtant il était là, chez Madame Guipure, à attendre que la nouvelle robe du Survivant soit prête. Il était étrange de voir les tournants qu'avait pris cette histoire.
- Que penses-tu de celle-là ? S'enquit Harry en écartant les bras.
Il portait une grande robe noire classique rehaussée de broderies vertes. En dessous, il portait un pantalon et un sweat également noirs.
- C'est bien, fit mollement le Serpentard.
Potter hocha la tête et enleva la tenue, la tendant à la vendeuse. Celle-ci s'inclina légèrement et disparu pour aller empaqueter le nouvel achat.
- Tu sais, pour un Gryffondor, tu sembles beaucoup apprécier le vert.
- Et alors ? C'est un problème ?
- Les gens... enfin, ils vont penser que...
- Ils penseront ce que bon leur semblera, répliqua le brun.
- Écoutes, toi et moi, on ne se « connaît » pas beaucoup, je veux dire par là que malgré cela, je m'aperçois bien que tu as changé. Et ce énormément. Tu n'es plus le même.
- Mes priorités ont changé, corrigea-t-il. J'ai vieillit.
- Beaucoup trop vite, si tu veux mon avis.
- Tu as changé aussi, Draco. Je te regarde et je ne vois plus en toi ce fils à papa qui aimait imposer ses règles et rappeler à tous son statut en calomniant les autres. Et ce n'est que le commencement. Tu as la possibilité d'être quelqu'un de bien, Draco.
Il lui sourit, et Draco se trouva à le lui rendre, rougissant pour une raison inconnue. Le Survivant paya ses achats et ils sortirent de la boutique. Comme il était encore tôt, ils décidèrent d'aller manger une glace chez Florent Fortarôme. Ils s'installèrent à une petite table.
- J'aurais dû être à Serpentard, fit soudain Harry.
Son compagnon manqua s'étouffer.
- Toi ?
Le brun acquiesça.
- Le Choixpeau voulait m'y envoyer. Selon lui, j'avais toutes les aptitudes nécessaires. Cette maison aurait pu m'aider.
- A quoi ? Demanda Malfoy, toujours aussi surpris.
- M'aider sur le chemin de la gloire. Ce sont ses mots. Je suppose que les choses auraient été différentes si je l'avais écouté au lieu d'exiger d'aller ailleurs. Mais déjà, à cette époque, j'avais peur. Peur de devenir abject, vil, comme Voldemort dont pourtant je ne connaissais l'existence que depuis quelques heures. Il me suffisait de savoir qu'il avait tué mes parents pour ne pas vouloir finir comme lui.
Il sourit légèrement.
- C'est étrange. Il est facile de parler de tout ça avec toi. Même Ron et Hermione ne savent pas cela. Ni une bonne partie de tout ce que tu as appris ces derniers jours.
- Nous nous ressemblons un peu, toi et moi, dit Draco.
Harry acquiesça.
- Je voudrais... j'aurais voulu pouvoir parler ainsi avec eux. Mais je ne sais pas... J'ai toujours l'impression qu'ils ne comprendront pas. Une question de maturité, je suppose. Ils ont cette idée de la vie, tellement niaise d'ailleurs, mais si je leur dis ce qui hante mes nuits et une bonne partie de mes journées, j'ai peur qu'ils me regardent différemment. Qu'ils me rejettent.
- Et moi ?
- Toi ? Je ne sais pas, admit le Survivant. Je sais que tu comprends, ne serait-ce qu'un tant soit peu. Tu connais la Magie Noire. Sans doute l'as-tu un jour expérimentée. Tu connais le pouvoir qu'elle procure. C'est un cadeau empoisonné. On doit être prudent, ne pas la laisser nous avaler, mais en même temps nous laisser imprégner par elle. Rester à la limite, sans jamais dépasser. Sous peine de sombrer... Mais en même temps, elle reste là, elle, nous tendant les bras, prête à nous aider, à nous réchauffer… Elle nous fait comprendre qui nous sommes en réalité…
Il s'ébroua, semblant immerger d'une profonde transe, et sourit à son compagnon.
- Personne ne m'a écrit, cette année, continua-t-il. Personne. Ils avaient promis que ça ne se reproduirait pas et je les ai crus. Sécurité. Ils n'ont que ce mot en bouche. Le seul hibou inconnu que j'ai vu depuis mon départ du collège, c'est celui du Ministère pour me dire, en termes pompeux, que j'avais le droit, exceptionnellement, de pratiquer la magie en dehors des murs de Poudlard. Oh et celui de l'école qui apportait le résultat de mes buses, bien sûr. Heureusement, tu es arrivé. Je ne crois pas que j'aurais tenu plus longtemps, seul. C'est confus. J'ai besoin d'en parler, et à la fois de me taire. D'assimiler.
Il repoussa une mèche de ses longs cheveux vers l'arrière. Heureusement pour eux, le fond de teint moldu cachait parfaitement sa cicatrice, laissant un front vierge et aussi pâle que sa peau normale.
- Je les ai vus ce matin, déclara-t-il soudainement.
- Qui ?
- Ron et Hermione. Main dans la main. Ils sont ensemble, à première vue. Ils attendaient Poudlard pour me le dire, je suppose. C'est drôle... Je les ai vus se chamailler pendant des années, lutant eux-mêmes contre leurs sentiments qui grandissaient, attendant qu'ils se déclarent enfin et maintenant que c'est fait, je me sens... encore plus seul. Comme si j'avais perdu quelque chose. Comme si rien ne serait plus jamais comme avant.
- Il ne fait pas que tu te démoralises. Les gens évoluent. Tu réapprendras à les connaître, à les apprécier.
- Mais en ai-je seulement envie ? Demanda pensivement le brun, semblant se parler à lui-même.
Il repoussa finalement sa glace à peine entamée, attendit que Draco eut fini la sienne puis, laissant de l'argent et un pourboire sur la table, ils rentrèrent. Le soleil se couchait.
A suivre!
