Chapitre 1 : Sirius

-Sirius ? Est-ce que tu m'écoutes oui ou non ?

-Désolé Arabella ! Qu'est-ce que tu disais ?

-Je te demandais si tu avais eu des nouvelles de Abygaël ?

-Non ! Pas une seule plume en vue ! dit Sirius d'un ton exaspéré. Mais elle est en Australie, tu sais que c'est loin ! Elle ne risque pas de répondre avant plusieurs jours !

-Oui, je sais, mais j'en ai marre d'attendre !

-Et moi donc. Toi, tu as eu des nouvelles de Dave ?

-Non, ils n'ont pas revus Peter depuis la dernière fois. Mais tu sais comme moi qu'il ne pourra se cacher bien longtemps, dit Arabella d'un ton qui se voulait apaisant, il est bien trop bête !

-Je sais, mais quand même. Quand je pense que Fudge ne veut rien entendre, avec tout ce qui s'est passé depuis le début de l'été !

-On ne sait rien, Sirius, rien n'a été revendiqué encore !

Sirius semblait abasourdi. Pas revendiqué ?

-Et tu continues de croire que ce n'est pas Voldemort toi ? Tu connais un autre sorcier capable de pareilles atrocités ? Qui aurait pu convaincre les détraqueurs de libérer les prisonniers d'Azkaban par exemple, si ce n'est lui ?

-Je sais, Sirius, mais il faudrait quand même que tu te calmes ! Nous n'arriverons à rien si nous réagissons aussi fortement ! À ce que je vois, l'âge ne t'a pas rendu moins prompt à réagir !

Sirius était vraiment en colère. Comment ne pouvait-elle pas comprendre ?

-Comment veux-tu que je reste calme quand je sais le genre de cauchemars que mon filleul fait sans cesse et qu'il ne s'en souvient même pas, dit Sirius d'une voix qui commençait à monter. Comment veux-tu que je reste calme quand un sorcier fou furieux en a après la seule personne dont l'existence m'ait permis de survivre pendant douze ans en présence des détraqueurs ? Et comment peux-tu me dire de me calmer quand toi-même tu n'arrives pas à fermer l'?il de la nuit ?

-SIRIUS !

-Quoi !

C'était au tour d'Arabella d'être hors d'elle. Elle n'arrivait pas à croire que Sirius ait utilisé ses pouvoirs de voyance sur elle.

- TU AS FAIT ÇA ? TU AS INTRODUIT MES RÊVES SANS ME LE DIRE ? TU T'ES INTRODUIT DANS MON ESPRIT SANS MÊME ME DEMANDER LA PERMISSION ! QUE TU LE FASSES AVEC HARRY C'EST D'ACCORD, IL EST ENCORE JEUNE ET C'EST POUR LE PROTÉGER, MAIS JE SUIS UNE ADULTE ET TU N'AS AUCUN DROIT D'ESPIONNER MES RÊVES COMME TU LE FAIS !

Il riait maintenant. Il s'était attendu à cette réaction. Et elle disait qu'il était prompt à réagir ?

-Et c'est à moi que tu dis de me calmer ! Je l'ai fait sans le vouloir, je voulais seulement faire un contact, mais tu dormais !

-Ce. n'est. pas. une. raison. dit la jeune femme d'une voix saccadée par la colère. La discussion est clause. Je vais dormir.

Sirius regarda son amie monter furieusement les escaliers et il entendit une porte claquer. Il riait dans son fort intérieur. Arabella était vraiment une femme impulsive. Mais au fond, ne l'était-il pas lui aussi ? Il regarda la pleine lune se lever doucement. Il se sentait un peu coupable de ne pas être auprès de Remus cette nuit. Ce dernier ne dormirait pas beaucoup. Mais il se devait d'être à un endroit où il pourrait être en lien avec le monde de la magie. Même s'il ne pouvait dire ce que c'était, il savait avec certitude que quelque chose se passerait dans les prochains jours, si ce n'était cette nuit. Sirius avait un instinct très fort, même pour un sorcier. La seule personne qu'il savait avoir autant de flaire, c'était Remus. Il l'avait sentit lui aussi, et c'est pour cette raison qu'il avait demandé à Sirius d'aller chez Arabella. La jeune femme s'était étonnée de le voir transplaner comme par enchantement dans son salon, mais lorsqu'il lui avait expliqué la situation, elle n'avait pas posé de question. Elle savait très bien que Sirius se trompait rarement. Alors avait commencé une longue attente. Il avait attendu le signe, le pincement au c?ur qui lui disait avec conviction que Harry faisait un cauchemar et que sa cicatrice s'enflammait, l'intime conviction qu'à ce moment, il se passait quelque chose. Mais rien ne s'était produit, pas encore. Il regrettait de ne pas savoir à quoi son filleul rêvait. En effet, tant que ce dernier ne se souviendrait pas de ses rêves, Sirius ne le pourrait pas non plus. Ce phénomène s'expliquait par le fait que la mémoire de l'explorateur d'un rêve était liée à celle du rêveur. Bien sur, il se souvenait des rêves portant sur les événements des dernières semaines, mais il n'en avait pas parlé au garçon. Il s'avait qu'il était très mal en point, mais tant qu'il refuserait de se l'avouer, Sirius devait respecter sa décision de ne pas lui en parler. Les lettres de Harry se voulaient joyeuse et même s'il savait que cet apparent bonheur était faux, il ne voulait pas brusquer les choses.

Sirius regarda l'heure : Minuit passé. Harry devait avoir reçu sa lettre maintenant. Il regrettait de n'avoir pu lui envoyer son cadeau par hibou, mais un regard à la grosseur du livre posé sur la table du salon lui avait indiqué que même un hibou Grand Duc ne serait pas arrivé à le porter tout seul. Il n'était pas vraiment grand, mais sa couverture en étain le rendait très lourd à transporter.

Sirius était totalement perdu dans ses pensées lorsqu'un faucon merlin se posa sur ses genoux. Il fonça les sourcils en pensant qu'ils étaient habituellement utilisés pour les voyages outre-mer mais un nouveau coup d'?il à l'oiseau lui fit reconnaître Myrddin, l'oiseau de Abygaël. Il fonça les sourcils encore davantage.

-Déjà ?

Il prit le message et l'oiseau s'envola aussitôt par la fenêtre ouverte. Il déplia le parchemin et lut le mot.
Cher Sirius, Je suis de retour à Londres mais seulement pour quelques jours. En effet, je dois partir en Amérique pour récupérer certaines choses que j'ai laissées à Salem. Je pars après-demain, il serait donc utile que tu passes me voir avant. J'ai appris des choses que je ne peux pas écrire. Je t'attends

Aby

L'Amérique ! Sirius avait tenté d'oublier ce continent. Mais qu'avais bien pu apprendre Abygaël de si confidentiel ?

Alors, il pris sa décision. Plutôt que d'attendre ici que quelque chose se passe, aussi bien aller à Londres. Il pourrait passer donner son cadeau à Harry en même temps, s'il transplanait à cette heure, personne ne le remarquerait. Il prit donc le livre qu'il enveloppa à la hâte dans un papier bleu, attrapa sa cape et transplana en direction d'une petite ruelle sombre de Privet Drive. Arrivé à destination, il posa son paquet, se transforma en chien, repris le paquet dans sa gueule et se dirigea vers la maison qui hébergeait son filleul. Il ne savait pas qu'une mauvaise surprise l'y attendait.